La voie réservée covoiturage, mise en place par l’exploitant autoroutier APRR/AREA avec les collectivités locales, permettra à tout covoitureur (et aux transports collectifs) d’éviter les bouchons et de gagner environ 10 min par trajet sur une portion de l’autoroute A48.Encore faut-il, quand on est un utilisateur de sa voiture aujourd’hui, pouvoir trouver un covoitureur, et que cela reste simple et sans contrainte. Encore faut-il que certains conducteurs laissent vraiment leur voiture au garage afin de ne pas accroître encore plus la congestion.C’est là que les lignes de covoiturage interviennent : elles permettent aux conducteurs d’embarquer des passagers “en passant”, et aux passagers de trouver des conducteurs en temps réel (sans réservation), en quelques minutes, comme un bon transport collectif. Et ensemble, conducteurs et passagers peuvent bénéficier de la voie réservée, donc partager les frais, réduire la pollution et gagner du temps.Une première française, une première européenne, une première mondialeLa voie réservée sur l’A48 sera l’une des toutes premières en France (enfin !)... mais il en existe de nombreuses à l’étranger (en Amérique du nord, en Asie notamment). En revanche, à notre connaissance, il n’existe aucun système comparable à ce qui va être déployé à Grenoble. Au mieux, il existe des pratiques informelles (notamment le slugging au Etats-Unis), mais qui n’ont pas la force et la structure d’un service construit et voulu par la collectivité, et opéré par un acteur spécialisé.Adapter l’infrastructure (avec la voie réservée) et créer un véritable service public partagé et collaboratif (avec les lignes de covoiturage) permet de répondre à toutes les contraintes. L’enjeu est d’offrir de la qualité : nous visons, sur les lignes bien structurées, un temps d’attente pour une demande passager en temps réel de l’ordre de 2 à 3 min, et nous nous engageons sur un temps d’attente maximum de 15 min. Nous garantissons l’aller et le retour.
[pop-up] urbain on 12 Jun 19"Vous prenez exemple sur l'Asie où le taux de ponctualité est de 99,9 %… Comment font-ils ? Ils ont des infrastructures et du matériel récent, moderne, très automatisé. Mais c'est aussi grâce à une organisation intégrée - l'une des solutions que je propose - qui permet de gérer, dans la même main, la voie et le train. C'est-à-dire ? A Tokyo, dans une même salle, on trouve des gens qui gèrent la maintenance des voies et des trains, l'aiguillage, l'information voyageur, les conducteurs, la sûreté, l'électricité. Bref, tout le monde est là et peut se parler. Ce n'est pas vraiment ce que vers quoi tend la mise en concurrence française... En effet, on va tendre plutôt à séparer le réseau (les voies et leur gestion, NDLR) de l'opérateur. Le risque est de créer une muraille de Chine entre les deux. Si l'on veut que ça marche en zone dense, il ne faut pas séparer les deux. Le plus efficace reste de limiter le nombre d'acteurs. On est moins efficace s'il faut coordonner la personne qui gère la voie, la gare et le train, par rapport à une personne unique. Quelles sont les autres solutions pour améliorer le train ? Il faut aussi se recentrer sur les voyageurs. Toujours en Asie, la régularité passe par le fait de réussir à faire monter et descendre les voyageurs dans le temps imparti. Il faut encourager les bons comportements. C'est ce que nous essayons de faire avec le « nudge » (« coup de pouce », en français. C'est une méthode non contraignante pour encourager à adopter un bon comportement, NDLR). Ainsi, sur les portes du RER E, nous avons apposé des dents de requins pour décourager les gens d'entrer quand les portes se ferment. Sur certains quais, des autocollants indiquent la place pour les trains ou courts. Nous allons essayer d'industrialiser ces pratiques."