Carlota Wray est devenue citoyenne américaine en 2008, après des années en tant que résidente permanente. Elle n’a rien à cacher: rien sous son gilet bleu, rien sous les plastiques de sa voiture. Et pourtant, à chaque fois qu’elle part en direction de Tucson, elle nettoie sa voiture de fond en comble. Elle sait qu’elle devra passer par un poste de contrôle et justifier ce qu’elle ne pourra jamais dissimuler: ses origines mexicaines.
«Qu’importe que Dieu nous ait fait si beaux, les latinos, et tous les gens qui ont la peau foncée, sont maltraités par la police des frontières, explique-elle. Je vois mes amis, ma famille, interrogés et fouillés sans autre raison que leur couleur de peau. Ils me posent des questions qui n’ont pas lieu d’être, alors que je n’ai rien fait de mal.»