Et voici NameTag, l'application pour GoogleGlass qui permet de connecter votre visage à des données pour que la reconnaissance faciale propose aux autres des données que vous maîtrisiez. Maîtrisez votre réputation faciale avant que d'autres ne la maîtrisent pour vous...
Imagination for People travaille à développer un logiciel et une méthodologie pour permettre à des centaines de milliers de personnes de travailler collectivement à un même document. C'est le programme Assembl, dont le logiciel est en cours de développement via le consortium Catalyst : http://catalyst-fp7.eu/
FanZhang, propriétaire d'un restaurant asiatique à la mode dans le centre de Toronto, sait que 170 de ses clients sont allés en discothèque en novembre, que 250 sont allés à la salle de gym ce mois, et 216 dans tel quartier chic... Comment sait-il cela ? Parce qu'il a installé un capteur dans son restaurant, comme celui de Turnstyle - http://www.getturnstyle.com - ou Euclide - http://euclidanalytics.com - qui permet de capter les signaux émis par les téléphones portables. Ce que ça permet ? Faire des promotions spéciales les soirs de match si vos clients y sont allés ? Mettre de la musique adaptée à l'âge ou aux gouts des clients ?... Le problème bien sûr, c'est la vie privée. Le même restaurateur est capable de savoir si vous êtes allé à l'hôpital ou chez le médecin... Un projet de loi américain propose d'exiger le consentement avant de pouvoir recueillir des données de localisation d'une personne. Sur le wifi du restaurant, les clients apprennent qu'ils seront tracés, mais pas comment. L'entreprise Viasense - http://viasense.net - utilise ces données pour faire des profils marketing, permettant, selon le nombre de fois où vous vous rendez au club de gym de vous classer comme sportif occasionnel, intermédiaire ou assidu, mais également sait vous cataloguer comme jogger si votre téléphone se déplace à une certaine vitesse dans un parc de la ville de manière régulière, catalogue les jeunes en regardant les rythmes scolaires... Pour ne pas être géolocaliser, il faut désactiver le wifi de son smartphone ou faire une demande d'optout sur chacun de ces sites... ;-). Sauf que Androïd et iOS en savent tout autant et pourraient demain partager ces données avec d'autres sociétés...
La recherche de rente, de privilèges, est l'essence même du progrès économique et toute la question est de savoir si elles apportent plus d'inconvénient que d'avantages et comment en réduire les effets nuisibles. Le conflit entre taxis et chauffeurs privés, ce n'est pas un conflit entre progrès et archaïsme, entre innovation et croissance, mais bien plus un conflit entre producteurs et consommateurs. La solution : racheter les licences pour mettre en place un autre système : http://www.ofce.sciences-po.fr/blog/taxis-vs-vtc-la-victoire-du-lobby-contre-linnovation/
"La NSA pousse sur un terreau sociétal qui a fait du contrôle de soi, des autres et du monde, par la technologie, une évidence du lien, un ethos, une manière de vivre." Alain Damasio. "Ce désir de contrôle, cette pulsion de surveillance et de sécurité frénétique, elle passe désormais par chacun d'entre nous. Elle prend corps et fait fibre dans nos nerfs. Chacun s'en fait le relai, le colporteur, la conduction jouissive et peureuse. Chacun y trouve son petit plaisir de flic, de gestionnaire en maîtrise, de voyeur à deux balles. Tu contrôles ta maison, ta voiture, tes achats ; il surveille les mails de sa femme, géolocalise sa fille, budgétise le temps de connection de son fils. Elle contrôle son pouls, sa tension, compte ses calories et ses pas. Vous filtrez vos appels, cherchez votre ex sur Facebook, googueulisez la fille que vous avez rencontrée au bar hier plutôt que de la découvrir telle qu'elle se révèle. Et l'on vous offre tous les outils personnels et paresseux pour ça. Toutes les applis. Toute la quincaillerie clinquante du geek à portée de clics et de bips."
"Parfaitement insupportables en 1940, en 1970, la NSA et ses viols arachnéens ne choquent personne en 2014 parce que la NSA, au fond, c'est devenu un peu nous." Bienvenue à l'extension indéfinie du domaine du contrôle de soi !
John Robb revient sur une étude sur le futur de l'emploi" qui s'intéresse à comment l'informatisation du monde va détruire de l'emploi. http://www.oxfordmartin.ox.ac.uk/downloads/academic/The_Future_of_Employment.pdf Pour Carl Frey et Michael Osborne de l'université d'Oxford, l'automatisation algorithmique devrait détruire quelques 700 types d'emplois, notamment dans le domaine des services administratifs d'entreprises et avec une rapidité plus forte que la mécanisation a détruit des emplois dans l'agriculture.
Le paradoxe de l'amitié est une observation qui montre qu'en moyenne vos amis ont toujours plus d'amis que vous. Mais les spécialistes des réseaux estiment aussi qu'ils sont probablement en meilleur santé que vous et plus heureux aussi. Est-ce que cela explique le niveau d'insatisfaction des utilisateurs de réseaux sociaux ?
Adam Davidson a du se rendre chez Ikea (rude épreuve)... L'occasion pour lui de revenir sur "The Good Jobs Strategy" le dernier livre de la professeur en management du MIT, Zeynep Ton. Pour Zeynep Ton, la plupart des grandes surfaces ont commis une erreur stratégiques. Ikea ou Wallmart utilisent des logiciels de gestion de force de travail pour gérer leurs salariés, mais ces logiciels codent visiblement tous les travailleurs comme un coût, ce qui explique que l'optimisation faut qu'on trouve des employés pour gérer les marchandises, mais bien peu pour répondre aux questions des clients. Le problème, c'est que les travailleurs ne sont pas seulement un coût, ils sont aussi source de profit. S'ils sont mieux formés, mieux payés, s'ils connaissent mieux les goûts et demandes des clients, ils vendent plus, comme cela commence à être le cas dans certaines chaînes comme Costco ou Mercadona... D'ailleurs, Adam Davidson a constaté ce changement de politique même dans son Ikea... La raison ? Un nouveau système logiciel - http://www.kronosglobal.fr - permettant de mieux répartir les travailleurs dans le magasin, inspirée des travaux de la chercheuse. Pour la chercheuse Zeynep Ton, une utilisation plus sophistiquée des technologies pourrait demain transformer le travail, même celui des emplois de base. Le travail à la chaîne des Temps Modernes pourrait n'être finalement qu'une erreur de calcul sur ce qu'est l'efficacité.
La Cour d'appel de Washington vient de casser les règles garantissant un internet libre et ouvert définies en 2010 par la Commission fédérale des communications américaine. La FCC n'aurait pas l'autorité pour imposer aux Fournisseurs d'accès internet qu'ils gèrent le trafic de manière égale... Ils pourront donc désormais faire payer les utilisateurs en fonction des contenus, précise le jugement qui reconnait à Verizon le droit de facturer à Netflix le surcout générer par la consommation de films en ligne. Sur Meta Média, Barbara Chazelle, de la direction stratégie et prospective de France Télévisions, fait la part belle aux réactions pour beaucoup accablées. La FCC va considérer les options d'appel possible. Une jurisprudence qui montre à nouveau la faiblesse de l'internet, et d'une neutralité qui ne repose pas sur des bases légales solides.
Le journaliste Glenn Greenwald à l'origine de l'affaire Snowden expliquait à la dernière conférence du Chaos Computer Club tout ce qu'il avait du apprendre pour sécuriser ses données et combien l'affaire Snwoden semble avoir changer quelque chose dans le journalisme et les pratiques des gens, plus qu'il n'en changera dans le comportement de nos gouvernants. "L'état de surveillance, par sa nécessité, par son existence même, engendre la conformité, car lorsque les êtres humains savent qu'ils sont susceptibles d'être surveillés, même s'ils ne sont pas toujours observés, les choix qu'ils font sont beaucoup plus limités, beaucoup plus limités et se rapprochent beaucoup de l'orthodoxie que lorsqu'ils sont dans une sphère privée sans entrave ni surveillance. L'objectif affiché de la NSA et le GCHQ est, comme en attestent les exemples historiques récents, d'éliminer la vie privée et placent cet objectif au sommet de leur liste de priorités. Ce serait un signe fort qui garantirait le fait que les êtres humains ne puissent plus se soustraire aux décrets dont ils sont les émetteurs."
Bosch veut que nos fenêtres se ferment toutes seules quand il commence à pleuvoir. Dacor veut qu'on contrôle notre four avec un iPhone. Matt Hickman propose une cocotte connectée... Et Google rachète les thermostats et détecteurs de fumée de Nest. La principale justification de la maison intelligente est l'économie d'énergie pour augmenter le confort, mais ces appareils ne sont pas le meilleur moyen pour se faire. Car le confort n'est pas seulement déterminé par la température, mais également par l'humidité et le mouvement de l'air. Nest ne sait que couper ou ouvrir le chauffage ou l'air conditionné... Les maisons passives ne sont pas intelligentes et un thermostat Nest s'y ennuierait et n'y aurait pas sa place. Quant aux détecteurs de fumées, le plus important est d'installer des arroseurs, répondent tous les pompiers... Pour Lloyd Alter, de TreeHugger, nous avons besoin de maisons stupides, bien plus que de maisons intelligentes...
Le Smithsonian revient sur l'Adermatoglyphia, une maladie génétique extrêmement rare qui vous fait naître sans empreinte digitale... Une maladie dont tout le monde voudra le gène ?
La troisième vague de l'informatique, c'est l'intimité, combinant des dispositifs qui se portent avec des services dans les nuages. Et avec eux, une meilleure prise en charge du contexte -http://gigaom.com/2014/01/16/whats-the-killer-app-for-wearables-think-context/ - ou plutôt des filtres permettant de sélectionner l'information.
Kate Losse pose une question qui dérange : quel est le lien entre la surveillance et le sexisme ? La surveillance de masse est le produit d'une inégalité de pouvoir technologique. Si le scandale de la NSA a été si fort, c'est peut-être parce que les hommes blancs, maîtres de la technologie, sont devenus les cibles du regard surveillant plutôt que ses maîtres hautains... Et Kate Losse de nous rappeler que le précurseur de Facebook était Facemash, une application d'appréciation des photos des étudiants et surtout des étudiantes de Harvard. Mais la suppression de la fonction de notation n'a pas changé la fonction de base du site qui est d'afficher des photos des gens autour de vous pour votre consommation et votre jugement. Nous devons en savoir plus sur là où se porte les regards dans nos réseaux sociaux. La différence sexuée de consommation de Facebook n'est-elle pas invisible ? La transparence n'est pas symétrique. La technologie est fondamentalement une question de pouvoir, rappelle Kate Losse, au sens le plus élémentaire du terme, comme le développement d'outils qui étendent la puissance de leurs propriétaires. Dans le cas de Facebook, depuis l'origine, l'accent a été mis sur la photographie et sur des informations d'identification. Alors que les entités de contrôle de Facebook sont majoritairement des hommes, les contenus portent majoritairement sur des photographies de femmes. Les décisions de développement reflètent ce contrôle : lorsque "Places" a été déployé, il a d'abord permis aux utilisateurs d'étiqueter des endroits par des amis, sans le consentement explicite des victimes. La surveillance et le sexisme ont en commun un modèle d'exploitation de personnes qui ne maîtrisent pas la technologie et qui ne sont autorisés à exister que sous contrôle.