Il est normal que les questions liées à la laïcité, au fait religieux et convictions spirituelles se posent régulièrement dans les bibliothèques publiques, équipements culturels et documentaires ouverts à tous, se voulant lieux d'échanges et de débats dans la cité. Ces sujets prennent aujourd'hui un relief particulier et suscitent des interrogations. Le rapport rappelle le cadre juridique concernant les droits et devoirs des personnels et usagers, aborde les questions de politique documentaire ainsi que les aspects d'action culturelle. Il souligne l'importance de politiques d'accueil explicites et cohérentes, de démarches de médiation culturelle et numériques adaptées. Accompagnement des personnels, partenariats et mises en réseaux, identification et mutualisation de compétences, éducation aux médias et inscription des bibliothèques dans les politiques publiques visant à servir la laïcité, la citoyenneté et la prévention de la radicalisation : autant de chemins permettant aux bibliothèques de jouer pleinement leur rôle dans la compréhension et le partage du projet démocratique.
"'est une condamnation que nombre de catholiques attendaient. Pour la première fois de manière aussi explicite, François Hollande a, lors de sa conférence de presse, mardi 14 janvier, dénoncé « les actes antichrétiens » commis en France, fustigeant « des personnes qui pensent que l'on peut s'exhiber dans des lieux de culte et commettre des actes qui heurtent les consciences des croyants ». Une allusion à la récente provocation d'une représentante des Femen, qui en décembre avait simulé un avortement dans l'église de La Madeleine à Paris. L'archevêque de Paris, André Vingt-Trois, avait en début d'année déploré « les voix muettes », visant notamment le ministre de l'intérieur, Manuel Valls. "C'était le moment de montrer que la laïcité est la protectrice des croyances et des religions ! ", avait regretté le cardinal, traduisant une exaspération croissante dans certains milieux catholiques."
"L'islam chez lui, chez nous, mais pas partout et plus du tout à l'intérieur de l'entreprise de recyclage PAPREC en Seine-Saint-Denis. Une « charte de la laïcité » qui interdit le port de signes religieux vient d'y être signée à l'unanimité des 4.000 employés. Elle ne fait pas référence explicitement à une religion, les concerne évidemment toutes sans exclusivité aucune, mais c'est bien sûr à celle du prophète précisément que tout le monde songe."
"La charte de la laïcité à l'école aura-t-elle vraiment une influence profonde sur les élèves ? Il faudrait pour cela que les enseignants soient eux-mêmes persuadés de ses vertus et en fassent la pédagogie auprès de ceux dont ils ont la charge. C'est d'ailleurs le vœu explicite de Vincent Peillon. Le document insiste sur l'éducation de la conscience et on accordera au ministre que c'est une mission importante de l'école. Son prédécesseur Luc Ferry quelques jours auparavant, avait déploré la mentalité de ceux qui se comportent très mal durant les cours rendant vain tout l'effort des maîtres. Je ne conteste donc pas cette dimension à laquelle était très sensibles les fondateurs de l'école laïque, Jules Ferry le premier. Cependant, je réitère la réserve que j'avais exprimée le jour de la publication de la Charte."
"Etudier un conte qui comporte des références explicites à Jésus Christ est délicat selon un professeur des écoles. Dans un billet de blog, l'enseignant explique qu'il souhaitait faire lire à sa classe de CE1 Le Géant égoïste d'Oscar Wilde. Face à un passage qui fait clairement allusion au Christ, l'instituteur a recherché sur Internet comment ses collègues ont pu faire étudier le texte. Résultat : « Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant qu'aucune séquence proposée ne fait mention des références chrétiennes du texte ! Pire, le texte est quelquefois modifié pour effacer toute connotation religieuse ». "
"Des crèches de Noël, aux repas dans les cantines scolaires en passant par des jupes trop longues ou des statues trop explicites, chaque semaine risque de nous apporter son lot de « délits de laïcité »..."
"2014 débute comme 2013 s'est achevée : sur fond de provocations et polémiques liées à des questions religieuses et raciales. Fin 2013, les Femen - plus à un abus prêt - profanaient l'église de la Madeleine à Paris en simulant l'avortement de l'enfant Jésus à quelques jours de Noël : aucune réaction du gouvernement, notamment du ministre de l'intérieur et des cultes, Manuel Valls. En revanche, Dieudonné, ses « quenelles » et son antisémitisme occupent le devant de la scène médiatique poussant le même ministre à la rédaction d'une circulaire destinée aux préfets explicitant les moyens d'empêcher les spectacles de « l'humoriste »."
"Du temps du service militaire obligatoire (pour les jeunes garçons), l'institution militaire avait organisé l'aumônerie aux armées, pouvant intervenir auprès des appelés à la demande de ceux-ci
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La conscription est terminée et seuls quelques nostalgiques évoquent l'idée de la rétablir (voir Il y a un mois, Cabu était lâchement abattu. Certains veulent rétablir le service militaire. Cherchez l'erreur). Pourtant l'aumônerie aux armées perdure, alors que nous ne sommes plus en présence d'appelés mais de professionnels
Bien plus des moyens publics sont affectés aux religions, ce qui n'est guère conforme au principe de séparation des Églises et de l'État
On pourrait au moins s'attendre à ce que ces religions manifestent un parfait respect de la loi républicaine. Ce n'est pourtant pas le cas de l'église catholique. Le numéro de février du Mensuel d'Information de l'Aumônerie Militaire Catholique des Armées qui affiche, fort curieusement, en couverture, le logo du Ministère de la Défense mentionne des propos de Luc Ravel, évêque aux armées qui met en cause de façon explicite la loi en écrivant "l'idéologie de la bienpensance fait chaque année 200 000 victimes dans le sein de leur mère. L'IVG devenue droit fondamental est une arme de destruction massive"
Est-il tolérable qu'une telle phrase soit dans une revue où le bleu blanc rouge de la République est en couverture ? En attendant une solution de fond, plus conforme aux principes républicains, on pourrait au moins espérer que l'aumônerie catholique cesse de mettre en cause les lois de la République, en s'appuyant pour le faire sur une reconnaissance officielle"
"Le 12 mars 2015, la Cour constitutionnelle de Belgique a rendu un arrêt appelé à faire date : en effet, suite à une question préjudicielle posée par le Conseil d'État, la Cour a accordé aux parents d'élèves de l'enseignement officiel le droit d'obtenir désormais sur simple demande, non motivée, une dispense pour leurs enfants de suivre l'enseignement d'une des religions dites reconnues, ou de la morale non confessionnelle. Et ce parce que la Cour a estimé que le cours de morale était un cours engagé, non du fait de son contenu - dont elle ne préjuge pas -, mais parce que l'article 5 du décret de la Communauté française de 1994 définissant la neutralité de l'enseignement officiel fonde explicitement le cours de morale sur le principe du libre examen."
"La comparaison des deux études montre suffisamment que les facteurs d'incompréhension sont présents, et des possibilités d'affrontement existent. Dans cette situation, il faut aller au cœur de la question. Faut-il encore durcir les lois laïques et aller vers une interdiction de tous les signes religieux dans l'espace public ? C'est la proposition explicite du Rassemblement national. La droite de LR avance des projets de lois spécifiques sur l'accompagnement des sorties scolaires et l'Université. Il en va de même dans des courants de gauche laïque, représentés, par exemple par le Comité Laïcité-République ou le Printemps républicain. Cela demande une réponse claire. Certes des adaptations législatives peuvent paraître nécessaires à des moments donnés. Mais, pour l'essentiel, je ne pense pas qu'il faille aller au-delà de la législation actuelle dans ses équilibres. Et cela pour deux raisons qui tiennent à une bonne compréhension de ce qu'est notre laïcité depuis la loi fondatrice de 1905 (4) - même si elle ne comporte pas le terme..."
"Dans nos pages laïcité, vous trouverez une lettre ouverte au Président de la République, une argumentation étayée et développée contre son intention avouée de légiférer sur ce qu'il appelle le « séparatisme ». Une fois de plus, la loi envisagée vise explicitement la confession musulmane, suspectée de chercher à se séparer de la loi commune de la République. Notre lettre lui rappelle le nombre de « séparatismes » d'origine catholique parfaitement tolérés par le gouvernement : le concordat d'Alsace-Moselle, la loi Debré, les statuts religieux particuliers de plusieurs départements et territoires d'outre-mer et bien d'autres. En fait, se prépare une nouvelle loi liberticide, attaquant la loi de 1905 par le biais de celle de 1901, de la loi Waldeck-Rousseau qui garantit la liberté d'association. Nous parlons d'un « coup d'État à froid contre les libertés démocratiques et la loi de 1901 sur les associations », et ce n'est pas une exagération. Seules seraient éligibles à subvention publique les associations acceptant de signer une charte de la laïcité et donnant la garantie d'accepter la République, quelle qu'elle soit, et en l'occurrence celle de Macron. Seulement voilà, et la loi de 1901, et la loi de 1905 qui dans son article premier garantit la liberté de conscience, garantissent le droit absolu de s'associer contre la République, que ce soit au bénéfice d'une république nouvelle ou de l'anarchie, ou de toute autre forme de gouvernement. Les seules restrictions à ce droit sont celles qui relèvent de l'ordre public et du droit pénal."
"Le projet de loi destiné à lutter contre le séparatisme interdit l'instruction en famille, sauf dérogation, selon des motifs ne garantissant pas explicitement la possibilité de pratiquer une pédagogie alternative. Une mesure liberticide et anticonstitutionnelle ?"
"L'Éducation nationale a demandé à l'établissement catholique parisien Stanislas d'obtenir l'accord explicite des parents pour le suivi du nouvel enseignement de « culture chrétienne » par leurs enfants, estimant que ce dernier pourrait contrevenir à leur « liberté de conscience ». Une exigence dénoncée par Frédéric Crouslé, professeur de philosophie."
"Le groupe Les Prêtres donnera en juin un concert en soutien aux chrétiens d'Orient. Les affiches promotionelles, placardées dans le métro parisien, devaient mentionner le but caritatif du concert. La RATP a refusé, au nom de la laïcité."