L'âge de l'infopolitique - NYTimes.com - 1 views
-
hubert guillaud on 15 Feb 14Pour le philosophe Colin Koopman, la confusion dans laquelle nous plonge la surveillance informationnelle est le signe que nous avons besoin d'une nouvelle façon de penser notre rapport au milieu informationnel. Nous avons besoin d'un nouveau concept pour comprendre le lien toujours plus dense entre politique et information. Et le philosophe de proposer le concept d'infopolitique pour englober à la fois la surveillance, l'analyse des données, les mouvements pour les droits numériques, les litiges autour de la propriété numérique... Ces litiges sont tous reliés à nos "personnes informationnelles". Politiquement et culturellement, nous sommes de plus en plus définis par un ensemble d'environnement de données, une architecture d'information qui nous définissent... Nous sommes devenus des "personnes numériques", comme le dit Daniel Solove. Nous sommes désormais soumis à l'informatique de domination de Donna Haraway, le datapolitik du théoricien politique David Panagia ou le data power du philosophe Grégoire Chamayou. Nos personnes informationnelles sont nées avec l'anthropométrie du XIXe siècle et n'ont cessé de se développer par devers nous. Pourtant, nous nous pensons toujours différemment de ces informations. Nous, nous sommes réels. Mais que serait notre réalité si nous enlevions tout ces numéros, comptes, profils, dossiers et prothèses qui nous caractérisent ? A force de ne pas vouloir voir que nous sommes aussi des bits et des octets, nous laissons d'autres le faire pour nous, les laissant produire sans cesse de nouvelles images, de nouvelles représentations de nous. Nous avons besoin du concept d'infopolitique parce que nous sommes devenus des personnes informationnelles. Et c'est seulement en reconnaissant ce nouveau visages à nos individualités que nous comprendront l'importance des réformes de la surveillance ou des transgressions des hacktivistes, dont l'éthique rappelle l'importance de l'anonymat et de la non-traçabilité.