Julien Breitfeld revient sur le projet de taxe des données personnelles à laquelle travaille la mission Colin et Collin pour le gouvernement. La vente des données personnelles n'est pas nouvelle, rappelle Breitfeld, mais l'essentiel des services qui les utilisent sont produits à l'étranger. Peut-on taxer les données personnelles comme si elles étaient un produit ? Le risque, estime Breitfeld, c'est de reconnaître une existence juridique propre à ces données, et de reconnaître à la fois un droit de propriété et des droits d'exploitations sur celles-ci. "reconnaître un droit de propriété sur ces données, c'est permettre d'appliquer les règles d'usus, abusus et fructus sur ces propriétés, c'est transformer le contrat d'usage général d'un service web par un internaute en contrat intuitu personae, piste qu'explore déjà la Commission européenne. Est-ce à dire que des agences de gestion de propriété intellectuelle vont voir le jour ? Les données numériques d'un citoyen sont-elles partout égales ? Vont-elles être indexer sur un Klout like qui sera différent selon le service qu'on utilise ? Pourra-t-on modifier la nationalité de nos données pour mieux les exploiter ? L'exploitation de la donnée personnelle aujourd'hui recouvre tous les secteurs, mais Google commercialise une propriété qu'il ne détient pas. La taxation des données personnelle est-elle un premier pas vers la marchandisation de l'être humain ?
Le forum économique mondial vient de publier (avec le Boston Consulting Group) un rapport pour "déverrouiller la valeur des données personnelles" qui examine de nouvelles approches politiques pour rendre les données personnelles plus flexibles et adaptables. Le rapport souligne la nécessité de passer à des cadres politiques axées sur l'utilisation des données et leur circulation.
"Aujourd'hui en 2013, on en est quand même à se demander pourquoi le jeu Angry Bird collecte vos données de géolocalisation. Si Google se goinfre de données personnelles, il semblerait que certains de ses produits, comme le Play Store, se montrent particulièrement laxistes sur la vérification des données aspirées par les applications tierces qu'il distribue.
Attention monsieur Google, car si tu es là aujourd'hui, c'est surtout parce que tu as gagné la confiance des internautes. Il serait dommage de se compromettre en racontant par exemple que si on a rien à se reprocher, on a rien à craindre de Big Brother. En tout cas une chose est aujourd'hui certaine, la gratuité, ce n'est pas le modèle économique de Google. Son vrai modèle économique, tout comme celui de Facebook pour ne citer que lui, ce sont vos données plus ou moins personnelles, leur exploitation, leur revente, ou encore donner l'accès à ces données à des tiers par le biais d'API. Et ce business, quand on a le savoir de Google en la matière, il est très juteux."
Pour Jeremy Antley, nous ne sommes pas citoyens de Facebook. Nous sommes devenus des serfs au milieu des champs de données cultivés. Pourtant nul n'a encore articulé notre relation de servage aux plates-formes de données ? Comment échapper à cette servitude ? En faisant construire par les utilisateurs eux-mêmes les règles de confidentialité des données !
Spécialisée dans la collecte et l'analyse de données de santé, la société CeltiPharm mène auprès du ministère de la Santé une opération de lobbying pour pouvoir recueillir et déchiffrer des données très précises sur le contenu, la destination et l'origine des ordonnances médicales. Présentée comme un projet de veille et de protection sanitaire, une telle collecte aurait aussi un intérêt certain pour les laboratoires pharmaceutiques, clients de CeltiPharm."
La commission des affaires juridiques vient de rendre son avis sur la nouvelle législation relative à la protection des données personnelles proposée par la Commission européenne. Un avis qui affaiblit une fois encore la protection des données. "Facebook, Google et les autres géants du Net ne doivent pas avoir un accès "Open Bar" à nos données personnelles", estime Jeremy Zimmermann.
La Cnil et l'Inria viennent de rendre une étude édifiante sur les applications de nos smartphones qui nous espionnent révélant que sur 189 applications étudiées, 56 utilisent des données de gélocalisation sans raison, 35 des informations sur notre mobile et 17 ont accès à notre carnet d'adresse. Pour la Cnil, il est temps de faire la promotion d'un développement respectueux de la vie privée des utilisateurs qui aille plus loin que de laisser à l'utilisateur le choix d'utiliser ou pas une application. Pas sûr que la promotion d'un bon développement suffise en la matière, puisqu'au final, ceux qui utilisent des données dont ils n'ont pas besoin ne sont pas inquiétéshttp://www.cnil.fr/la-cnil/actualite/article/article/voyage-au-coeur-des-smartphones-et-des-applications-mobiles-avec-la-cnil-et-inria/
La Californie vient de déposer un projet de loi potentiellement révolutionnaire estime John Paul Titlow pour le ReadWrite : la loi sur le droit de savoir. Si elle est adoptée, elle obligerait les entreprises à divulguer les données dont elles disposent sur les consommateurs individuels ainsi que les entreprises avec qui elles les partagent. Une loi qui devrait faire des émules, estime le chroniqueur. Pour l'Electronic Frontier Foundation, partisan du projet de loi, cette loi vise la transparence du monde très lucratif des données personnelles.
"Federico Zannier est un étudiant d'origine italienne vivant à New York. Il a décidé de collecter toutes ses données personnelles et de les vendre sur le site de crowdfunding KickStarter : http://myprivacy.info
Si Facebook ou Google se font de l'argent sur notre compte sans que cela ne me rapporte rien, pourquoi ne pas vendre directement sa vie privée aux entreprises intéressées ?
Une initiative pour le moins originale, à mi-chemin entre la performance artistique conceptuelle et l'acte politique qui vise à faire prendre conscience de la situation."
"La Federal Trade Commission (FTC) américaine a décidé d'ouvrir cette semaine une vaste enquête sectorielle sur les pratiques des sociétés spécialisées dans la collecte, le traitement et la revente d'informations relatives aux habitudes de consommation des Américains."
Personne ne lit les politiques de confiidentialité des sites, d'où l'idée de les rendre compérhensible via un iconographie dédiée. C'est l'enjeu du projet https://icons.disconnect.me/ porté par la fondation Mozilla.
Pour la députée européenne Françoise Castex : "Nous devons exiger un consentement explicite préalable et informé de l'utilisateur pour chaque acte de collecte, de traitement ou de vente de ses données. Il nous faut par ailleurs protéger les citoyens de toute forme de discrimination résultant des mesures de profilage en encadrant strictement ce dernier. Pour ce faire, nous devons sanctionner lourdement les entreprises dans les cas d'abus et les mettre devant leurs responsabilités en cas de négligences conduisant à la fuite de données personnelles. Pour chacun d'entre nous, garder la maîtrise de ses données personnelles doit être un droit fondamental. Mes données personnelles ne sont pas à vendre !"
La prochaine frontières des Big Data, c'est l'individu, clame le dernier rapport de la Technology Review sur les données personnelles : http://www.technologyreview.com/businessreport/big-data-gets-personal/ Comment la science des données s'intéresse-t-elle à aider les individus ? La force des Big Data est de mettre en commun les données des individus, mais l'avenir repose plutôt sur l'individualisation des résultats. Le projet de loi californienne sur le droit de savoir - qui prévoit d'obliger les entreprises à révéler aux individus les données personnelles qu'elles stockent sur eux - illustre ce mouvement social qui en appelle à la confidentialité et à la responsabilité. Rendre les données aux utilisateurs... Mais pour en faire quoi ?
L'UFC Que Choisir vient de mettre en demeure Facebook, Google et Twitter. "Ils ont 21 jours pour supprimer ou modifier les clauses abusives de leurs contrats. Si rien ne se passe, nous irons en justice", lance Alain Bazot, président de l'UFC qui précise que ces mises en demeure font plus de 100 pages, preuve des abus en tout genre de ces services." CGU illisibles renvoyant vers des documents en anglais, les réseaux sociaux n'aiment pas la transparence, estime l'UFC et se dédouanent de toute responsabilité. L'UFC Que Choisir lance également une campagne : Je garde la main sur mes données : http://www.quechoisir.org/telecom-multimedia/internet/etude-reseaux-sociaux
L'un des plus gros collecteur de données, la société de marketing Acxiom, s'apprête à ouvrir ses données au public. Si Acxiom permet aux individus d'avoir accès à leurs données, pas plus de 16 personnes en ont fait la demande.
Demos, le think tank britannique, publie un rapport sur le dialogue des données, qui repose sur une large étude sur les attitudes du public face au données qui sont collectées sur eux. Le rapport souligne la crise de confiance entre les consommateurs, le gouvernement et les entreprises sur le sujet des données personnelles... Une perte de confiance qui pourrait avoir des effets d'entraînement sur l'économie et la qualité des services offerts aux consommateurs. Et invite à engager un dialogue honnête sur la façon dont les données sont collectées et utilisées afin de donner aux utilisateurs le contrôle des informations personnelles qui sont partagés.
Est-ce que nos données personnelles sont en sécurité entre les mains des entreprises? C'est une des raisons qui pousse de nombreux individus à être prudents sur les données qu'ils partagent. Petit aperçu des arguments actuels des entreprises anglaises engagées (ou pas) dans MiData, et de leur rapport changeant aux clients et à leurs données.