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Aurialie Jublin

Tous pirates - error 404 - 0 views

  • Concernant mon précédent billet, et parce que la share economy recouvre une très forte variété de domaines, je n'ai pas fait la distinction entre la production et la consommation. J'y reviens ici sur des points de débats que j'ai eus. Enfin, les deux types de cette nouvelle économie mettent en exergue deux points essentiels de notre société : la raréfaction du travail, et la déconnexion patente de l'investissement (partant, la finance) envers l'économie réelle. Plus d'investissement productif, et une numérisation qui crée de la valeur sans créer de l'emploi; il y a donc un nouveau contrat social à définir.
  • Depuis la faillite du socialisme (politique), un subtil équilibre se joue entre le public et le privé. L'Etat crée par l'éducation une richesse - le travailleur - qui sera exploitée par l'entreprise. En échange, l'entreprise contribue par l'impôt et les taxes à l'organisation de l'Etat. Le code libre, c'est une richesse commune, exploitée par tous, mais dans une asymétrie d'échanges. S'il fait le bonheur de communautés (celles d'Ostrom), il fait aussi le bonheur de la sphère privée. Ainsi, les flux économiques apparaissent comme une captation de valeur sur des territoires et des individus hors marchés (de l'Europe vers les US, du libriste vers Microsoft) à coût nul, pour être ensuite revendus aux producteurs initiaux. Le libre, c'est un peu l'Afrique qui importe son chocolat après avoir vendu à prix dérisoire ses fèves de cacao.
  • Que se passe-t-il ? Il faut en fait considérer qu'il n'existe pas un marché du travail, mais deux marchés : un marché de l'emploi, et un marché du revenu, lesquels ne sont pas corrélés. Les rentiers, investisseurs en capital, dealers de drogue, proxénètes, n'existent pas sur le marché du travail mais le sont bien sur celui du revenu. Idem pour les travailleurs pauvres, stagiaires, qui n'existent - quasiment - pas sur le marché du revenu, mais bien sur celui du travail.
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  • Le droit de la concurrence implique des entreprises, non des individus. Or, Internet permet de mettre en concurrence n'importe quel cerveau humain avec un autre. Même dans un territoire soumis au droit national. On a beaucoup glosé sur les emplois à 1€ du système allemand, pour des emplois peu gratifiants, d'une économie de cols roses. Le stagiaire français, lui, arrive sur un marché de cols blancs à 3€ de l'heure (436,5€ pour une semaine de 35h).
  • De même, le crowdfunding - qui apparaît comme une solution au problème du financement de l'entrepreneuriat - n'est que le symptôme d'une maladie beaucoup plus grave : la rupture consommée entre travail et capital, qui était déjà initiée bien avant la crise des subprimes
  • Quant au web, c'est la force du factor system, amplifiée par l'électricité. Ce pourrait être Pinterest, Tumblr, Github, Facebook, Amazon qui mettent en place une plateforme de travail - ludique, altruiste, sociale - à destination des populations du monde. Et dont la création de richesse ne bénéficie ni à la collectivité (via les procédés d'optimisation fiscale), ni à "l'ouvrier" de la connaissance, puisqu'il n'y a plus de pièce, seulement des flux d'information dont on ne mesure pas la valeur, avec un capital qui reste aux mains de la plateforme. Et dont les bénéficiaires sont quelques passagers clandestins d'une étrange économie.
  • Puisqu'il y a rupture de l'équilibre ténu entre public et privé, on voit apparaître une nouvelle structure : la communauté. Communauté d'intérêts, elle se structure autour de ses propres besoins, en dehors (ou à coté) des deux sphères connues. Pour certains share economy, nouvelles monnaies, troc, AMAP. Un système adaptatif qui n'a rien de nouveau.
  • Ce qui est appelé improprement économie collaborative, c'est finalement la société humaine. Parce que l'Etat n'opère plus son rôle de balancier face au privé, ne restent que deux sociétés qui se développent en parallèle, l'économie de marché et les communautés. Et l'une devient petit à petit le parasite de l'autre. Passager clandestin d'une économie dite collaborative, tirant des bénéfices sans les contraintes de la structure, les "pirates" ne sont pas ceux qui téléchargent le dernier Beyoncé, mais des multinationales qui exploitent un travail gratuit, repackagent des biens du domaine public, ou libérés (voir les méfaits du copyfraud que dénonce inlassablement Calimaq). Ou réorganisent des flux de travail ou de capital à leur avantage, sur le dos des communautés.
  • Pirate vient du grec : peirao, qui signifie tester, mettre à l'épreuve. Hacker a la même signification. Organisations comme individus testent en permanence la solidité des modèles en cours; ils s'introduisent dans les failles du sytème (la PI, l'optimisation fiscale, la territorialisation du droit); ils inventent un monde à part, intangible, non juridiquement encadré, mais qui se développe sur l'écosystème en place (les dérivés financiers, le trading haute fréquence).
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    Pour @marklor le marché de l'emploi n'est plus celui des revenus et l'économie collaborative en est le symptôme
Aurialie Jublin

Le capitalisme cognitif (recension) - 0 views

  • nous discuterons cependant les deux thèses qui justifient son titre, d’abord le fait que l’économie "cognitive" plus que l’économie de l’information caractériserait notre époque, mais surtout le fait que le capitalisme soit vraiment compatible avec cette nouvelle économie de l’immatériel, alors que tout montre au contraire son inadaptation, aussi bien sur les droits de propriété que sur le salariat : c’est véritablement un nouveau système de production
  • Commençons par le moins important, sans doute, par ce que l’expression de capitalisme "cognitif" peut avoir d’un peu trop optimiste. Il l’oppose, avec quelques raisons, aussi bien à la "société de l’information" (ou de la communication) qu’au "capitalisme technologique" ou même à une simple "économie reposant sur la connaissance"
  • Il conquiert ses titres de noblesse et son rang dans la prospection, dans la valorisation et dans l’exploitation des éléments des connaissances qui résistent à la codification numérique et qui incorporent le maximum d’externalités positives. Nous avons nommé cette particularité l’exploitation de la force inventive du travail vivant ou l’exploitation de degré deux.
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  • Le capitalisme cognitif s’intéresse à la valorisation de l’intelligence et de l’innovation, pas à celle de l’information (...) Pour être productif, il est condamné à vivre avec des degrés nouveaux et inouïs de liberté.
  • Le mode de production du capitalisme cognitif (...) repose sur le travail de coopération des cerveaux réunis en réseau au moyen d’ordinateurs
  • A mesure que l’automatisation se généralise, ce n’est plus notre "force" de travail qui est valorisée mais bien notre intelligence, nos relations, nos émotions, notre créativité. Est-ce que tout cela peut être englobé sous le terme de capacité cognitive ? Ce n’est pas sûr, de même qu’insister sur le "travail vivant" reste trop général et un peu trop optimiste en escamotant l’infrastructure informatique omniprésente et la domination de la technique qui pénètre tous les interstices de la vie
  • L’information, bien sûr, ne vaut rien en elle-même, sans le récepteur pour lequel elle fait sens, mais qui n’est pas forcément un organisme vivant. Il n’y a pas d’information circulante sans information structurante (organisation apprenante). J’avais essayé de montrer, notamment dans L’Ere de l’information cosignée par Jacques Robin, toute la complexité de l’information et ce qui l’opposait à l’énergie (entre autres son improbabilité, sa discontinuité, sa non-linéarité, son imperfection, sa reproductibilité, son caractère de signe, sa fonction anti-entropique, etc.).
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    Critique de l'essai Le Capitalisme cognitif, la nouvelle grande transformation de Yann Moulier-Boutang
Aurialie Jublin

CR de conférence "Croissance et emplois de l'avenir" - 0 views

  • Les TIC vont avoir un deuxième effet qui est d’organiser la mise à disposition temporaire de tous les consommateurs sur tous leurs lieux de vie des biens et des personnes utiles pour satisfaire leur besoin du moment. Les TIC permettent donc de satisfaire les besoins des consommateurs tout autrement, plus finement et donc mieux que n’avaient pu faire les technologies de la mécanisation.
  • si tous les Français consommaient 1 heure de service sur leurs lieux de vie par semaine, cela permettrait de créer 2 millions d’emplois non délocalisables.
    • Aurialie Jublin
       
      La mise a disposition temporaire résout 3 pb structurels: - le sous-emploi (du fait de l'automatisation et la délocalisation) - la concurrence des pays à bas coût de main d'oeuvre (on ne consomme plus des bien, mais un usage // consommation de pays nanti) - la destruction de la biosphère
    • Aurialie Jublin
       
      Conséquences en terme d'organisation : - Nouvelle organisation du travail, car travail itinérant, selon les besoins sur les lieux de vie - Réorganisation de la formation pour avoir de vrais professionnels - nouvel législation : nous ne serons plus dans un système de propriété, mais dans un système d'usage - nouvel stratégie des entreprises, qui ne sont plus seulement fabriquant de bien, mais fabriquant de l'offre constitutive de ce bien - nouvelles infrastructures pour rendre inter-opérable les différents maillons de la chaine de distribution et développer les services quaternaires.
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    Conférence menée par Michèle Debonneuil, à l'origine du concept d'économie quartenaire
Aurialie Jublin

RoboEarth, les robots possèdent désormais leur propre Internet - 0 views

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    Aujourd'hui, les robots qui sont régulièrement créés sont généralement assignés à une tâche bien précise. Grâce à - ou à cause de - un projet financé par l'Union Européenne, les machines vont pouvoir apprendre les unes des autres. Ce programme, nommé RoboEarth va, en quelques sortes, permettre aux robots l'accès à leur propre Internet. Derrière RoboEarth, nous retrouvons des équipes de la marque Phillips ainsi que cinq universités européennes. Le but est de donner aux robots la possibilité d'apprendre les uns des autres. Ainsi, une machine pourrait effectuer une tâche pour laquelle elle n'est pas programmée à la base en récupérant les programmes nécessaires sur le Web des robots. Bien évidemment, l'appareil devra être 'physiquement' adapté, difficile, par exemple, pour un robot sans 'bras' de réussir à ouvrir une petite boite.
abrugiere

The Rise of Anti-Capitalism - NYTimes.com - 2 views

    • abrugiere
       
      Cette économie d'abondance et de production à coût marginal a des impacts réels sur le marché du travail. C'est dans les communs collaboratifs que se trouvent dorénavant les nouvelles opportunités de travail (ou d'emplois ?). Aux USA le nombre d'ONG est augmenté de 25% entre 2001 et 2011 pour passer de 1M3 à 1M6, tandis que les entreprises ont augmenté de 1/2 % dans le même temps.  Aus USA, CAnada, Angleterre, le secteur non concurrentiel excède 10% de la main d'oeuvre 
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    Article de J Rifkin  Nous vivons en ce moment un vrai paradoxe du capitalisme : la dynamique de compétitivité des marchés qui tend à réduire toujours plus les coûts, associée à une révolution technologique, est en train de produire des biens et des services en abondance : à coût nul ou marginal.  On le voyait déjà avec Napster à la fin des années 90. De l'industrie de la musique, on a vu ce phénomène s'étendre à l'énergie, aux livres, à l'industrie manufacturière ou l'éducation.  Aujourd'hui, avec l'internet des objets, cela va s'étendre à l'économie entière. L'internet des objets, c'est demain 11 bilions de capteurs rattachés à des ressources naturelles, des lignes de production, des smart gris, des réseaux de logistiques, dans les maison, les bureaux, les magasins... En 2020, on prévoit 50 bilions de capteurs qui seront connectés.  Les individus pourront connecter leur réseau et exploiter les données par des big data, des algorithmes, et par là accélérer l'efficience des objets, des réseaux, et donc diminuer toujours plus les coûts d'utilisation. Cisco prévoit que vers 2022 les gains de productivité du secteur privé engendrés par l'internet des objets excédera les 14 trillion de dollars. Une autre étude de General Electric estime elle que la croissance de la productivité par l'internet des objets pourrait affecter la moitié de l'économie globale en 2025. 
Aurialie Jublin

L'Etat entrepreneur ouvert, nouvel avatar du numérique au service de la moder... - 1 views

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    Décloisonnement et ouverture sont mis en avant, comme l'indique Jacques Marzin, son directeur : "Nous voulons favoriser l'intrapreneuriat (1) au sein même des administrations et que telle administration et même tel expert s'engage à réaliser un projet précis répondant à des besoins exprimés au cours d'un débat ouvert." L'Etat se veut "plateforme", c'est-à-dire que la logique ascendante fermée cède le pas à une logique horizontale ouverte : "Nous fournirons dans les semaines à venir un socle agnostique destiné à accueillir des API(2) sécurisées de différentes natures (principalement fournies par les administrations) qui elles-mêmes serviront à bâtir des applications multicanales à destination des usagers." La donnée comme bien commun - Culturellement, ce changement implique un choc, résumé dans un des "principes directeurs" : "Les administrations doivent accepter que leurs données relèvent du bien commun". Les API's seront en effet ouverte, ce qui signifie que des acteurs extérieurs pourront y accéder et les utiliser, par exemple pour développer de nouveaux services.
Aurialie Jublin

L'entreprise du futur - 2 - L'avènement de l'ultra client - 0 views

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    "Quelle que soit la forme qu'elle prenne, l'entreprise du futur poursuivra un objectif traditionnel : servir et satisfaire ses clients. Mais dans la réalisation de cet objectif, elle devra tenir compte d'une réalité entièrement nouvelle : les technologies dont dispose désormais le client lui confèrent des connaissances et en font une force de proposition qui imposent au vendeur de réévaluer de fond en comble la relation et le rapport de force avec ce client. Face à un consommateur qui peut se renseigner, se regrouper et donner publiquement son avis grâce aux médias électroniques et aux réseaux sociaux, le producteur de biens et services devra quitter son piédestal et entrer dans une logique de coproduction avec le client devenu pro-sommateur, c'est-à-dire un consommateur qui veut devenir de plus en plus une partie prenante influente de l'élaboration des biens et services. Qu'il s'agisse de commerce BtoC ou BtoB, la frontière entre producteur et consommateur va donc s'estomper, au profit d'une autre configuration. Des coalitions ad hoc vont se constituer et se défaire, sur le modèle du « crowd ». Elles seront composées d'entreprises et de clients dont la collaboration débouchera sur des services de plus en plus complets dans la logique d'une économie de la fonctionnalité dictée par l'usage plus que par la possession."
hubert guillaud

Le matériel freemium arrive (et vous ne pourrez pas l'arrêter) - Hack Things - 0 views

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    Tout le monde connaît les smartphones et téléphones vendus pour rien si vous les prenez couplés avec un abonnement... Et bien préparez-vous à ce que ce phénomène, le matériel freemium, débarque pour bien d'autres produits électroniques ! C'est par exemple le cas du Kindle d'Amazon, mais aussi du disque dur de sauvegarde Space Monkey : http://www.spacemonkey.com... Le problème de ce nouveau type de matériel, c'est sa fiabilité. HackThings rapporte le cas de bouilloire chinoises dotée de puces pour trouver des réseaux Wi-fi non protégés pour servir de routeur à Spam... Le risque du nouveau Far West !
Aurialie Jublin

Comment les auto-entrepreneurs sont bien souvent devenus le nouveau visage de... - 0 views

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    L'Acoss a annoncé que le chiffre de un million d'auto-entrepreneurs était presque atteint. Si il correspond bien à une volonté des actifs français de créer une activité indépendante, ce résultat cache également la difficulté pour les salariés à trouver du travail et un besoin de trouver des revenus annexes.
Aurialie Jublin

BYOD : quelle intimité pour le travailleur connecté ? - CNIL - Commission nat... - 0 views

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    "Le constat est partagé par tous depuis quelque temps déjà : le numérique favorise le brouillage des frontières entre sphère privée et sphère professionnelle. Le travailleur connecté amène son travail à la maison mais il peut aussi amener sa famille et ses amis au travail (via les réseaux sociaux notamment). Ce phénomène s'illustre également dans les pratiques de BYOD (Bring Your Own Device), qui consistent à utiliser les appareils personnels (smartphones, tablettes, etc.) dans un cadre professionnel, afin de gagner en flexibilité et en confort. Le 7ème numéro de la Lettre IP de la CNIL intitulé, Intimité et vie privée du travailleur connecté : BYOD, capteurs, sécurité des données dans l'entreprise numérique, analyse les mutations en cours. Face à ce nouveau phénomène, les organisations s'adaptent et cherchent un équilibre entre sécurité et protection de la vie privée des salariés. Comment ces pratiques amènent à repenser la sécurité ? Comment gérer les besoins de salariés mobiles aux usages numériques intensifs ? Quelle est l'étendue et la légitimité du contrôle que l'organisation peut exercer sur ses employés pour des raisons de confidentialité ou de performance ? A ces questions très actuelles s'ajoutent des interrogations plus prospectives. En effet, " l'intimité professionnelle " du travailleur connecté sera analysée au travers de capteurs et d'indicateurs de performance, dans un objectif d'optimisation des ressources de l'organisation et de la productivité. Cela pourrait conduire à des formes bien réelles de surveillance permanente des salariés, de leurs performances, de leurs actions, mais aussi de leur bien-être ou de leur humeur. Il s'agit donc de construire un cadre éthique et juridique à la hauteur de ces enjeux."
Aurialie Jublin

CFDT - Travailleurs des plateformes : beaucoup de bruit pour rien ? - 0 views

  • Devant la cour d’appel, son contrat, dénommé « contrat de prestations de services », a été passé au peigne fin. Il en est ressorti que, si le livreur pouvait choisir ses plages horaires (« shifts ») pour effectuer des livraisons, il ne pouvait, sans pénalité, se désengager moins de 72 heures avant leur commencement. Qui plus est, la société Take eat easy se réservait le pouvoir de résiliation du contrat dans certains cas. Aussi, la société avait-elle édicté un « petit guide du coursier », instaurant un système de bonus-malus, les malus étant plus couramment appelés strike. 3 strikes en 1 mois conduisait à une convocation à un entretien avec la société sur les motivations du coursier et 4 strikes à la rupture des relations contractuelles. A la suite du rejet de ses prétentions par le conseil de prud’hommes de Paris, le livreur a interjeté appel. Par une décision du 20 avril 2017, la cour d’appel de Paris a refusé de reconnaître l’existence d’un contrat de travail. Selon les juges du fond, bien que le système de bonus/malus mis en place évoque un pouvoir de sanction, les pénalités sanctionnent des manquements à des obligations contractuelles, ce qui ne caractérise pas un pouvoir de sanction de type salarial. De plus, la cour relève que ces stipulations ne remettent pas en cause la liberté du coursier de choisir ses horaires, le moment de ses congés, tout comme sa durée de travail. Les juges du fond en déduisent que la société Take eat easy « ne détermine pas unilatéralement les conditions d’exécution du travail ».
  • Selon la Cour, le système de la géolocalisation du livreur permettant son suivi en temps réel, ainsi que le système de sanctions auraient dû conduire les juges du fond à reconnaitre l’existence d’un pouvoir de direction et de contrôle et celle d’un pouvoir de sanction. Toutes choses caractérisant l’existence un contrat de travail.
  • Dans sa décision très attendue, la Haute juridiction contredit la solution retenue en appel. La Cour de cassation considère que le livreur était bien lié à la plateforme par un contrat de travail. A cette fin, elle applique les principes classiques en matière de reconnaissance de la qualité de salarié.
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  • La cour relève également que le livreur n’est lié par aucune clause d’exclusivité. Régisseur dans un petit théâtre parisien, celui-ci exerce même une seconde activité professionnelle. Aux yeux des juges d’appel, « cette liberté totale de travailler ou non (…) est exclusive d’une relation salariale ».
  • En tout cas, les décisions semblaient autant se fonder sur le degré d’autonomie du travailleur que sur les principes classiques de qualification d’un contrat de travail, qu’elles rappelaient malgré tout. Manière sans doute de prendre en compte la nouveauté de ces situations… La Cour de cassation ne l’entend pas ainsi. Pour elle, dès lors que les indices classiques de l’existence d’un lien de subordination sont présents, l’autonomie (réelle ou supposée selon les cas) des travailleurs du numérique n’est pas déterminante. Ce qui compte c’est l’existence, ou non, d’un pouvoir de direction et de contrôle, sur lequel s’appuie le pouvoir de sanction.
  • En tout cas, il n’est sans doute pas anodin que, dans la note explicative de l’arrêt, la Haute juridiction indique que les textes actuellement existants concernant les travailleurs des plateformes (pas applicables en l’espèce) ne comportent aucune réponse à la question. La Cour de cassation prend ainsi explicitement position pour dire que la loi Travail (9) ne pose pas de présomption d’indépendance vis-à-vis de ces travailleurs, mais seulement l’esquisse d’une responsabilité sociale des plateformes.
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    "Grande première : la Cour cassation vient d'analyser la relation liant un livreur à une plateforme ! Appliquant des principes très classiques à cette situation pourtant spécifique, la Haute juridiction a considéré que le livreur était bien lié à la plateforme par un contrat de travail. Selon la Cour de cassation, la plateforme disposait d'un pouvoir de direction, de contrôle et de sanction sur le livreur. Cass.soc.28.11.18, n°17-20079."
Aurialie Jublin

Travail : 4 propositions pour éviter la précarisation généralisée | Usbek & Rica - 0 views

  • Première piste d’évidence : briser la neutralité, l’équivalence des différents types de travail, ou plutôt d’emplois.
  • Une deuxième piste supposerait, pour être tracée, de revaloriser les métiers du care, du soin, de l’éducation et du service à la personne, qui relèvent d’une intelligence pratique et empathique qu’aucune machine ne remplacera jamais. Mais il s’agit également, dans les réponses individuelles comme dans le modèle de travail à encourager, de refuser la fragmentation de l’individu et des communautés. De considérer toujours les gens comme bien plus que juste des clients, juste des patients, juste des usagers, juste des bénévoles, juste des patrons, juste des travailleurs ou juste des parents.
  • Une troisième clé, sur laquelle parie à juste titre Dominique Méda, consiste à oublier la boussole imbécile et destructrice du PIB ainsi que les billevesées de la croissance purement comptable pour mieux construire la nouvelle économie d’une reconversion écologique radicale – mais sans s’illusionner sur quelque retour au plein emploi… Nous pourrions d’ailleurs associer à ce sésame environnemental et non entropique l’horizon de la « société des communs » telle qu’aimeraient par exemple la construire Michel Bauwens et les acteurs de la P2P Foundation. Ce qui supposerait d’inventer un nouveau régime de valeur, où « des citoyens qui s’organisent pour nettoyer une plage à la suite d’une marée noire » ne feraient pas baisser la mesure de ce qui « compte » (aujourd’hui le PIB), « là où le bateau qui l’a provoquée crée de la valeur, puisqu’il engendre une activité économique liée à la réparation de ses propres dommages[3]. 
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  • Enfin, quatrième chemin, plus complexe encore à engager : la réforme en profondeur, en Allemagne et surtout en France, de notre modèle social, que les sociologues qualifient de « corporatiste conservateur », pour la raison qu’il ne conçoit l’inscription dans la société, et donc la protection sociale, qu’au filtre du groupe professionnel, en particulier du chef de famille, c’est-à-dire d’un statut (teinté de machisme) qui ne tient qu’à l’emploi salarié et à lui seul[4]. Ce système devient totalement absurde dès lors que la majorité desdits emplois seraient assurés par des machines, sauf à accorder une retraite et des droits sociaux aux robots et aux algorithmes.
  • Le « comment » de cette route vers l’horizon mouvant d’une société non plus gouvernée par l’emploi mais par un travail au sens d’œuvre, de care et de singularité personnelle et collective, reste évidemment à creuser. L’une des voies envisageables, défendue par les auteurs du Manifeste accélérationniste[5], Nick Strinek et Alex Williams, tient en deux mouvements intenses et apparemment contradictoires : d’une part accélérer le remplacement de l’humain par les machines, afin d’éliminer au plus vite les tâches nous transformant nous-mêmes en femmes et hommes machines ; d’autre part baisser au plus vite le temps de travail et instaurer un revenu universel suffisant, supérieur au SMIC, donc à terme de 1 100 à 1 500 euros par mois.
  • Cette somme, bien sûr, serait infinançable à très court terme, d’où l’idée, défendue par la revue Multitudes et Yann Moulier-Boutang, d’y ajouter une radicale refonte de la fiscalité selon les principes de la taxe pollen, ponctionnant tous les flux d’argent plutôt que les revenus, quitte à instaurer d’abord une taxe européenne sur ceux issus du trading haute fréquence pour financer le revenu universel
  • Une autre piste, portée par Bernard Stiegler et l’association Ars Industrialis, consiste à élargir le statut de l’intermittence à l’ensemble de la population et à instaurer pour ce faire un revenu contributif. Le statut d’intermittent – et donc le droit à toucher ce revenu – nécessiterait d’acquérir et de transmettre en permanence ses connaissances, ses savoir-faire et savoir-être
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    "« Réinventer le travail sans l'emploi. Pourquoi le numérique nous contraint à changer notre conception du travail ». Tel est le titre de la note écrite pour l'Institut Diderot par l'essayiste Ariel Kyrou. L'auteur a souhaité partager ce texte avec Usbek & Rica, dans une version légèrement augmentée. Le dernier épisode de ce feuilleton réflexif sur le futur du travail présente quatre pistes majeures pour bien anticiper les bouleversements nés de l'innovation technologique et pour contrer les mécanismes de précarisation actuellement en cours."
Aurialie Jublin

l'An 2000 - Hello it's Valentine: le like est-il un pourboire (et vous, un gr... - 0 views

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    "Pour Scott Kushner, le like a débarqué sur Facebook comme une «arme anti-lurking». C'est l'invention d'un moyen ultra simple pour participer, afin que la masse silencieuse se mette elle aussi au travail. Le like est une barrière à l'entrée bien moindre que la véritable création de contenu et permet de qualifier, et donc de monétiser, l'activité paresseuse d'un internaute. Le like ne fait pas que réveiller la masse silencieuse, il encourage la minorité active à être encore plus active et à faire d'autant mieux son travail de production des contenus. Le like est le contremaître de l'usine à contenus du web 2.0, s'assurant que tout le monde fait bien son travail et produit les contenus les plus «likables» et donc rémunérateurs pour l'ensemble de la chaîne de production. Vu sous cette perspective, le lurker est une forme de héros moderne, un briseur de machines, qui rompt la belle mais cynique mécanique des réseaux sociaux."
Aurialie Jublin

L'emploi à l'épreuve des algorithmes « InternetActu.net - 1 views

  • L’analyse des e-mails, des messageries instantanées, des appels téléphoniques, du moindre clic de souris des employés peut désormais être mise au service d’une plus grande efficacité de l’entreprise. Les données produites par les travailleurs sont en passe de devenir un atout précieux.
  • département People Analysis (“l’analyse des gens”), le laboratoire des ressources humaines de Google. Depuis 2007, Google a mené des enquêtes approfondies sur ses équipes et a constaté que les employés les plus innovants sont ceux qui ont un fort sens de leur mission tout en ayant une large autonomie personnelle. “Nos décisions sur nos employés ne sont pas moins importantes que nos décisions sur nos produits”,
  • Gild est une start-up qui ambitionne de révolutionner le recrutement de développeur par les Big Data. Parmi les principaux indicateurs pris en compte par la société, l’évaluation par les pairs des développeurs sur des sites de programmation communautaires comme Google Code, Github ou Bitbucket : le code proposé par le développeur est-il apprécié, réutilisé ? Comment communique-t-il ses idées ? Que dit-on de lui dans les réseaux sociaux ?…
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  • Recruiter permet ni plus ni moins d’espionner les profils que le recruteur consulte, de les ajouter à des listes de candidats potentiels, d’entrer en contact avec les anciens employeurs ou d’être tenu au courant de qui s’attarde sur le profil d’un candidat, et ce…, sans que les utilisateurs eux-mêmes ne le sachent ! L’algorithme mis en place se base sur les actions du recruteur et se complexifie à mesure que l’employeur l’utilise, notamment en recommandant des utilisateurs à la formation et aux compétences similaires de ceux mis en sélection.
  • En fait, ce qui paraît le plus gênant dans ce système, c’est bien l’asymétrie de service, c’est-à-dire que les usagers ne sont pas sur un pied d’égalité. Que les recruteurs aient des outils dédiés pour se faciliter la tâche, certes. Mais que le candidat n’ait pas accès dans le détail à qui consulte son profil ne peut que générer une tension, un déséquilibre…
  • Mais ce n’est pas la seule société à utiliser de nouveaux types de capteurs pour mesurer la productivité des employés, explique Rachel Emma Silverman pour le Wall Street Journal. La Bank of America a ainsi équipé 90 de ses employés des badges développés par Sociometrics Solutions (dont nous parlions déjà ici et là). Le but : étudier les mouvements et les interactions des employés afin de comprendre la façon dont ils travaillent et interagissent.
  • Pour Dancy, bientôt, les entreprises vont commencer à mesurer leurs employés de la même façon qu’il se mesure lui-même. Nous n’aurons pas le choix, constate-t-il, fataliste. “Les entreprises ont besoin de nouvelles mesures pour saisir la productivité des travailleurs de la connaissance.” Même si les travailleurs rejettent la surveillance orwellienne de leurs employeurs, les travailleurs individuels seront contraints d’utiliser l’autosuivi pour acquérir un avantage concurrentiel sur les autres.
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    L'analyse des grandes quantités de données - le Big Data - est appelée à révolutionner bien des domaines. L'emploi et les ressources humaines pourraient même devenir l'un de ses premiers terrains d'application. La preuve avec quelques résultats d'études menées dans différentes entreprises et différents secteurs.
Aurialie Jublin

GENERATION Y - La génération du mieux-travailler | Courrier international - 0 views

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    Un bon job, du temps libre, mais aussi un engagement éthique : les revendications des 20-30 ans pourraient changer nos vies professionnelles, affirme ce grand hebdomadaire allemand. En bien.
Aurialie Jublin

Les espaces de coworking sont-ils les salles de classes du futur ? | Deskmag | Coworking - 0 views

  • Certaines universités comme le H4 en Caroline du Nord, ou le Kosilab à Siegen ont créé leurs espaces de coworking d’été pour étudiants au sein même de l’université. Les deux espaces mettent l’accent sur l’interaction entre étudiants. Le H4 de par des évènements et l’organisation de formation par des professionnelles, le Kosilab en prônant l’entraide. L’objectif est bien la réussite des étudiant car dans les deux cas, ce sont les services d’orientation professionnel qui ont permis ces initiatives.
  • Les avantages pour les étudiants sont en effet multiples : - Travailler dans des espaces moins surpeuplés que les cafés ou les bibliothèques. - Pouvoir travailler pendant des plages horaires plus étendues - Pouvoir se familiariser avec l’entreprenariat - Apprendre auprès d’une communauté d’experts - Confronter la théorie à la pratique - Réaliser des projets personnels dans un environnement de travail motivant - Accéder à des opportunités de stages et d’emploi
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    "Avez-vous remarqué combien il peut être difficile de trouver des entrepreneurs célèbres étant diplômés? D´autre part, dans certains domaines tels que Webdesign ou la programmation, les nouvelles technologies évoluent si vite que les étudiants peuvent ressortir des salles de cours avec des connaissances déjà obsolètes. Malheureusement, même à l´heure d'internet et du partage de connaissances, il est encore difficile d´imaginer toute une génération d'autodidactes. Bonne nouvelle, le coworking pourrait être l'une des solutions. Il attire de plus en plus d'étudiants et pourrait bien être l'espace privilégié d'une nouvelle éducation pour les entrepreneurs de demain. En fait, certains voient même le coworking remplacer des universités désormais dites dépassées."
Margaux Pasquet

Baromètre Edenred Ipsos - Motivation et Bien-Etre des salariés Français 2011 ... - 0 views

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    Résultats 2011 d"une enquête réalisée par Ipsos et Edenred sur le bien-être au travail qui constate une rupture par rapport à 2010 et suggère quelques pistes d'amélioration
Aurialie Jublin

Bien-être au travail. Investir à long terme sur l'échiquier "humain" - 0 views

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    Actions de Financiere de l'echiquier pour que leurs salaries se sentent bien au travail et soient ainsi plus productifs.
Aurialie Jublin

Livre: Homo economicus, prophète (égaré) des temps nouveaux - Daniel Cohen - 0 views

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    La société devient de plus en plus compétitive. Un monde néo-darwinien où les plus faibles sont éliminés et soumis au mépris des vainqueurs est en train de s'imposer. Dans les entreprises comme dans les couples, les indicateurs de bien-être reculent. Car la compétition sans la coopération ne fonctionne pas. Pour l'économiste Daniel Cohen, rien n'est inéluctable dans ces évolutions. Mais à l'heure où des milliards d'humains se pressent aux portes d'un modèle occidental défaillant, il y a urgence à repenser le rapport entre la quête du bonheur individuel et la marche des sociétés. Prolongeant les réflexions de son précédent livre, La Prospérité du Vice, l'auteur nous entraîne de la Rome antique au Pékin d'aujourd'hui en passant par l'Amérique, dressant une vaste carte des plaisirs et des peines du monde contemporain. Un essai aussi provocateur qu'intelligent.
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    Notes suite à son intervention sur France Inter le 4 sept http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=444457 : Retrouver le gout du bonheur dans un modèle concurrentiel Homo œconomicus : personnage de fiction, devenu le modèle néo-classique en économie, et même un prophète Ex : directeur d'un centre de don de sang décide de donner une prime aux donneurs pour augmenter le nombre de dons, or c'est l'inverse qui se passe -> la prime financière a détruit la prime morale / les économistes oublient le souci moral L'homme moral quitte la salle quand l' Homo œconomicus y rentre Paradoxe : L'accumulation de richesse extraordinaire n'a pas haussé le niveau de bien être des sociétés depuis les années 50. Marchandisation, capitalisme financier, course au profit et à l'enrichissement incitation financière même au sein de l'entreprise, la valeur travail se délite -> appauvrissement de la société Homo-sapiens grande capacité d'adaptation mais incapable d'anticiper sur ses affects Travail - empreinte dans la matière (Lévis-strauss) Equilibre dans les années 50/60 entre coopération et compétition Syndicats - force de coopération Individu par défaut (Robert Castel) 3 forces : - Capitalisme financier (faire des résultats, contrainte sur les salariés) - Mondialisation triste - mise en concurrence, hausse de la compétition - Société de l'information/Avènement du numérique participe au délitement de la société, car c'est levier de mise en concurrence, qui pousse à se comparer aux autres ; pousse à la compétition plutôt qu'à la coopération (même si ya des communautés virtuelles) Putnam Société post-matérialiste - dernière forme de liberté, sortir de la nécessite, des besoins, redonner du sens à la coopération / réfléchir au mieux plutôt qu'au plus
Aurialie Jublin

Gandi laisse une semaine à ses salariés pour innover en toute liberté - 0 views

  • La Free Week est également l'occasion pour les salariés de mélanger les équipes et de faire appel à des compétences inhabituelles. «Cela permet de casser les carcans, insiste Aurélien. Nous comprenons mieux le travail de l'autre, nous partageons nos connaissances. L'essentiel reste de se faire plaisir.»
  • Pour déceler cette «valeur ajoutée» propre à chaque candidat et les aider à se familiariser avec la culture d'entreprise de Gandi, un test de compatibilité avec les équipes est disponible sur le site de l'entreprise. Le candidat doit ainsi préciser s'il préfère le ping-pong ou le babyfoot, le roller ou la trottinette… Au bout d'une dizaine de questions, un message affiche le pourcentage de «Gandiens» qui ont choisi les mêmes réponses que le candidat. Une étape de recrutement peu conventionnelle mais qui colle à l'esprit participatif de l'entreprise. «Il n'y a pas de case, pas de titre, très peu de hiérarchie, acquiesce Nicolas Lhuillery. Tous nos employés deviennent actionnaires au bout de six mois.»
  • La mobilité interne permet également à certaines recrues de changer rapidement de poste et de se découvrir des compétences dans des domaines insoupçonnés. «Un développeur peut se retrouver chef de projet s'il est plus à l'aise», glisse Nicolas Lhuillery dans un sourire. Parce qu'à Gandi, le bien-être d'un salarié témoigne de la santé de l'entreprise.
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  • Mise en place il y a trois ans, la Free Week est rapidement devenue un événement très attendu. Pendant que la direction prend des vacances, la centaine de salariés que compte la PME travaille parfois nuit et jour sur les projets de son choix.
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    "Inspirée du management de Google, la «Free Week» de la société française permet aux salariés d'exprimer leur créativité. L'entreprise fait du bien-être de ses employés un élément central de sa réussite."
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