Pour Tina Rosenberg, les innovateurs du secteur des technologies ne voient pas les pauvres vivant en milieu rural comme une perspective de marché, notamment parce qu'ils n'ont pas d'infrastructure à disposition. Un quart des habitants de la planète n'accède pas à l'électricité et la moitié n'a pas l'eau courante. Pourtant, 75 à 80 % des Africains ont un portable ! Le succès est venu de la mobilité. L'avenir électrique pour les plus pauvres repose sur les alternatives à l'électricité (éolien, petit hydraulique, biomasse, solaire. On compte 4 millions de lampes solaires en usage en Afrique, et les ventes doubles chaque année. Mais pour croître comme la téléphonie mobile, l'électricité hors réseau doit savoir répondre à deux problèmes de financement différents : il doit savoir attirer des investissements dans ce secteur et de l'autre côté, trouver les moyens et modèles économiques pour aider les pauvres à s'équiper.
Maria Konnikova, l'auteure du bestseller "Mastermind, comment penser comme Sherlock Holmes" revient sur plusieurs études américaines de psychologues qui démontraient que Facebook rendait ses utilisateurs tristes et d'autres qui prouvaient exactement le contraire... Pourquoi un tel contraste, s'interroge-t-elle ? Pourquoi des auteurs réputés sont-ils autant divisés sur ce que fait Facebook à notre état émotionnel ? Peut-être parce que nous n'utilisons pas tous Facebook de la même manière, estime la journaliste. Quand nous sommes engagés dans une interaction directe (tchat, like...) avec d'autres, n'est pas la même chose que d'être passif sur Facebook... Quand notre attention s'engage activement, nous ne nous ennuyons pas ni ne nous sentons seul... Or la plupart des études montrent que la majorité des utilisateurs ont un comportement passif avec les médias sociaux. En fait "Facebook n'est pas le problème . C'est le symptôme."
Le mode créatif de Minecraft favorise l'exploration, la créativité, et la collaboration... Il est souvent utilisé par des écoles et des professeurs pour apprendre l'urbanisme ou la planification...
Gary Marcus, professeur de psychologie à l'université de New York et qui prépare un livre sur l'avenir du cerveau, pointe le rapport que vient de publier le National Institutes of Health américain sur l'avenir des neurosciences, qui est la première étape importante dans l'élaboration de l'initiative Brain lancée par le président Obama pour "révolutionner notre compréhension de l'esprit humain et de découvrir de nouvelles façons de traiter , prévenir et guérir les troubles du cerveau". Un rapport qui évalue l'état des neurosciences. Pour relever le défi de la complexité du cerveau, le rapport propose 9 enjeux afin de comprendre comment le cerveau perçoit le monde et dirige les actions.
Pour progresser, nous devons apprendre à combiner les connaissances de la biochimie moléculaire avec celle de la cognition et de la psychologie cognitive. La clé repose dans l'interdisciplinarité. Reste que les progrès de l'intelligence artificielle par exemple, reposent pour l'instant surtout sur l'informatique, la psychologie et la linguistique, plus que des neurosciences qui cherchent, par le biais de ce rapport à s'imposer. Cela pourrait changer un jour... Mais rien n'est moins sûr. Sommes-nous sur la bonne piste pour comprendre le cerveau ?
"Les psychologues appellent "erreur d'attribution fondamentale" le fait de surévaluer le rôle du caractère, et de sous-évaluer le poids des circonstances, pour expliquer le comportement d'une personne. On l'appelle parfois "effet Julien Lepers" suite à l'une des expériences qui permet de le mettre en évidence, qui consiste à montrer à un public des gens jouer à un jeu type "question pour un champion" pour demander ensuite "qui est le plus cultivé, de l'interrogateur ou des candidats". La majorité du public répond "l'interrogateur" oubliant que ce sont les circonstances du jeu (et des petites fiches) qui font que ce dernier connaît plus de réponses que les candidats."
A l'heure où la NSA nous espionne tous, ses écoutes se révèlent bien imparfaites, tant il lui a fallu du temps pour arrêter Dread Pirate Roberts, le fondateur de SilkRoad, ce supermarché en ligne des produits illégaux... Quelques heures après son arrestation, un nouveau Silkroad voyait le jour, Sheep Marketplace... et gagnait en popularité.
Peut-on éliminer ces pirates de la terreur, s'interroge Nick Bilton pour le New York Times. Pas si sûr, tant le web invisible est remodelé sans cesse par l'innovation. Tor, qui permet de rester anonyme, et BitCoin, cette monnaie virtuelle qui semble surtout utilisée pour la contrebande, tant et si bien que d'acheter des drogues illégales semble désormais plus facile à faire sur le net qu'au coin de la rue ! SilkRoad a prétendu avoir un million d'utilisateurs enregistré. Black Market Reloaded vend des armes. Atlantis, des médicaments... Et ces nouveaux méchants ne ressemblent pas à ceux que les autorités connaissaient.
Pour gérer les perturbations à venir de la possibilité de surveiller le monde depuis ses seules lunettes, nous avons besoin d'un nouveau contrat social, estime John Battelle. Nous avons besoin d'un robots.txt du monde réel permettant à ceux qui ne le souhaitent pas de ne pas y être indexé !
Aereo - https://www.aereo.com - propose un service de streaming des chaînes de télévision gratuites hertzienne dans 9 villes américaines pour 8 à 12 dollars par mois... Un modèle qui remet en question le modèle économique des grands networks américains, dont les revenus proviennent des commissions que leurs reversent les cablo-opérateurs sur chaque abonnement... Et comme Aereo se branche directement sur les ondes publiques, il ne leur reverse pas un centime !
"Harvard seule dispose d'autant d'argent que l'ensemble des universités françaises pour leur année 2014". 30 milliards de dollars. Deux visions de l'enseignement supérieur ?
Janelle Orsi
L'économie du partage a besoin d'un nouveau modèle d'affaire, estime Janelle Orsi. Le moyen et le but commun de services très variés ne suffisent plus. L'économie du partage n'existe pour l'instant que comme une économie grise. Mais celle dont nous entendons le plus parler, reposent sur des entreprises qui n'ont pas vraiment remis en cause le modèle d'affaire des entreprises. "Vous ne pouvez pas vraiment remédier aux problèmes économiques d'aujourd'hui en utilisant les mêmes structures d'entreprises qui ont créé les problèmes économiques que l'on connaît". Et la seule façon de s'assurer que ces entreprises prendront des décisions dans l'intérêt des populations qu'ils servent est de faire entrer ces gens au contrôle de ces sociétés ! Et Janelle Orsi d'en appeler à créer des coopératives plus que des sociétés ! L'économie collaborative doit faire sa révolution intérieure. Il serait temps !
Philippe Silberzahn revient sur le dernier rapport de Jacques Attali et dénonce le fait que l'absence de prise en compte du long terme n'est pas la principale cause de la crise actuelle. Ce n'est là qu'une vieille antienne jacobine pour justifier l'action de l'Etat, estime Philippe Silberzahn. Pourtant, ni avec le Crédit Lyonnais, ni avec Dexia, ni par le changement permanent des lois, l'Etat n'est le maître du temps long. Et de dénoncer aussi les mesures, comme encourager la micro-finance qui est le business de Jacques Attali. Pour Philippe Silberzahn, le capitalisme est capable de gérer le temps long et l'innovation et la faillite est le meilleur régulateur du court-termisme.
Ton Zijlstra revient sur la présentation de Jan Borchers à la conférence européenne sur les FabLab qui se tenait récemment à Aachen, qui d'une manière provocatrice s'est demandé si les FabLab étaient morts... Avec la prolifération des espaces de fabrication, le déclin continu du coût des machines, est-il encore nécessaire de proposer des accès publics, via les FabLabs, à ces machines ? Les fablabs ne se sont-ils pas enfermés dans un discours trop techniciste ? Beaucoup sont mal reliés avec leurs communautés locales et peu reliés au réseau mondial des Fablabs. Beaucoup dépendent financièrement de fonds publics ou sont en difficulté financière quand ceux-ci manquent. Beaucoup cannibalisent le libre accès pour générer des revenus, détruisant par là-même le concept même. Beaucoup n'ont pas le temps de travailler avec d'autres espaces voir même avec des communautés élargies. Reste que leur nombre double tout les 18 mois, comme les capacités des processeurs. Encore faut-il savoir comment les accueillir et comment les faire décoller...
Pour Xavier de Mazenod, nous assistons à une crise de croissance du coworking, avec quelques 150 lieux en France et autant de projets pour 2014. Mais ce développement n'est pas structuré, d'où les fermetures et les échecs.
Dans son livre, la chercheuse Alice Marwerick montre que les techniques de construction de statuts dans les réseaux sociaux - personal branding, micro-célébrité, lifestreaming... - ne sont pas une révolution culturelle. Elle favorisent surtout l'inégalité et renforcent la stratification sociale traditionnelle délimité par le sexe, la classe sociale et la race.