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Contents contributed and discussions participated by Aurialie Jublin

Aurialie Jublin

Case Study: Fairmondo - Commons Transition Primer - 0 views

  • Originally founded in Germany in 2012, Fairmondo aims to federate and expand to create a global online marketplace, but with ownership firmly in hands of their local users. The German coop currently gathers over 2000 members who have invested over 600,000 euros in shares. It is open both to professional and private sellers and the products on offer have no general restrictions unless they are illegal or run counter to Farmondo’s values. The core values are fairness and the promotion of responsible consumption. Rather than having to find fairly sourced products from a variety of places, Fairmondo practically gathers them in federated, democratic platforms. The fairness of the products in question is assessed by a shared criteria which remains open to discussion and improvement by the members and the Fairmondo user base. The platform also includes certain products which are not necessarily fair trade, for example books, with more than two million on offer.
  • The economic democracy ethos surrounding ownership and control of the platform goes beyond the practices of most cooperatives. Fairmondo calls this “Cooperativism 2.0” and asks all new Fairmondo chapters to adapt the following seven Core Principles:
  • Consent and majority consensus:  90% of Fairmondo constituents must agree prior any modification to the general principles.
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  • Democratic ownership and accountability to all stakeholders
  • Independence of individual vested interests: Disproportionate financial investments or investments by non-cooperative associations is prohibited.
  • Uncompromising transparency: Fairmondo’s commitment to full transparency may only be limited by jurisdiction-specific legal requirements of wherever the chapter is located.
  • nvolving the crowd: A Cooperative 2.0 structure promotes authentic crowd involvement while fostering confidence. Fairmondo has successfully used crowdfunding and crowdsourcing to strengthen the platform.
  • Open source: Fairmondo coops are committed to open source and innovation.
  • Fair, multi-constituent distribution of profit and wages: Dividends are distributed as broadly as possible, preventing individuals from accumulating more than their fair share. 25% is distributed to coop members through shares. 25% is distributed through “Fair Funding Points” (voluntary work is rewarded by points which legally stake a claim on future surpluses). 25% is donated to a number of non-profits chosen by Fairmondo members. The last 25% is pooled into a common fund used for the development of the wider Fairmondo project. Internal stakeholders (partners, staff, etc.) operate under a defined salary range ration of 1 to 7 from lowest to highest paid.
  • Since the creation of the German marketplace, Fairmondo has also federated to the UK. The objective of its internationalization process is that, once there are five Fairmondo nodes, these will be supported by a global framework organization which will be sustainably controlled and co-owned by the local cooperatives.
  • Fairmondo is an excellent example of an Open Cooperative, as it meets the four criteria: oriented towards the common good; multi constituent in nature; actively creates Commons; transnationally oriented. The  global organization’s vision is analogous to the role of the non-profit foundations outlined in the ecosystem of commons-based peer production.
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    "Fairmondo is a digital online marketplace managed by a multi-constituent cooperative focusing on fair commerce."
Aurialie Jublin

Les données sont-elles du capital ou du travail ? - 0 views

  • Naturellement, la majorité du peuple de la Silicon Valley ne voit rien de mal à ce contrat numérique implicite. Hal Varian, chef économiste chez Google, affirme que les consommateurs reçoivent en retour des services très populaires et très pratiques, et ce gratuitement. Les annonceurs bénéficient d’un moyen bon marché et efficace pour mieux cibler leur audience. Si les utilisateurs n’aiment pas l’offre de Google, ils peuvent facilement le quitter pour d’autres services. Les concurrents peuvent générer ou acheter leurs propres données, libres de droits. La concurrence est à portée de clic.
  • Mais une équipe de chercheurs universitaires et technologues, sous la direction de M. Lanier, a récemment publié une étude qui remet en cause ce point de vue. Ils affirment que les données devraient être vues comme le produit du travail, et non le sous-produit des loisirs.
  • L'économie des données s’est développée par accident, plus que volontairement. Elle est inefficace, injuste et contre-productive, et devrait être totalement repensée, soutiennent-ils. Ils font la différence entre d’un côté, le modèle existant de Data as Capital, ou “données comme capital” (DaC en anglais), qui traite les données comme les produits de combustion de notre mode de consommation, la matière première d’un capitalisme de surveillance ; et de l’autre, un modèle théorique de Data as Labour, (DaL) ou “données comme travail”, qui traite les données comme une propriété générée par les utilisateurs et qui devrait profiter en priorité à ces derniers. Ils lancent un appel aux économistes du travail et aux entrepreneurs pour créer un véritable marché des données des utilisateurs. Un tel marché rémunérerait les données, créant ainsi de nouveaux emplois, tout en nourrissant une culture de “dignité numérique” et en donnant un coup de pouce à la productivité de l’économie. Cette idée est développée dans ‘Radical Markets’ (Les marchés radicaux), un livre d’Eric Posner et Glen Weyl, à paraître prochainement, et qui présente à la fois une critique féroce du “techno-féodalisme” et un appel idéaliste au partage plus équitable des fruits de notre intelligence collective. Pour M. Weyl, “le modèle actuel de propriété des données n’est pas économiquement viable”.
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  • Pour aiguiller l'économie des données dans la bonne direction, ils proposent de renforcer trois contre-pouvoirs. Premièrement, plus de concurrence et d’innovation sont essentielles pour stimuler le marché des données. Les grands acteurs technologiques ne devraient pas pouvoir mettre des bâtons dans les roues des nouveaux arrivants. Et de fait, peut-être faudra-t-il qu’un des grands groupes technologiques sorte des rangs pour promouvoir une nouvelle économie des données, étant donné l’ampleur vertigineuse et décourageante des économies d’échelle à réaliser.
  • Deuxièmement, les gouvernements devraient mettre à jour et appliquer une politique de la concurrence, en encourageant la portabilité des données et la croissance de l’économie du DaL. Un régime de régulation plus strict, comme le Règlement général de la protection des données (RGPD) de l’Union européenne, qui entrera en vigueur en mai, serait d’une grande aide. Enfin, nous consommateurs devrons devenir plus matures quant à notre rôle de travailleurs numériques et – en terminologie marxiste – développer une conscience de classe. Des syndicats des données numériques devront naître afin de se battre pour nos droits collectifs. Historiquement, l’approche du travail pour faire plier le capital a été la grève. On saura que le mouvement DaL est pris au sérieux lorsque nous commencerons à planter des piquets de grève numériques sur les réseaux sociaux avec le slogan : “pas de posts sans salaire !”
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    "Si Platon était encore de ce monde, il verrait la majorité de nos activités professionnelles comme des loisirs, et une grande partie des loisirs dont nous profitons comme du travail. Ces patrons aux salaires extravagants que l'on croise à Davos et qui voyagent dans le monde entier en jet privé pour débattre des grands sujets du moment ne feraient en fait à ses yeux que se livrer à un tourbillon sans fin de conférences. Mais Platon regarderait probablement de travers ceux qui prennent plaisir à pêcher, à jardiner ou à cuisiner - des activités laborieuses. C'est la thèse développée récemment lors d'une conférence du Financial Times par le philosophe tchèque Tomas Sedlacek. Son argument était surtout (je crois) une provocation intellectuelle, destinée à révéler comment nos définitions du travail et des loisirs dépendent du contexte culturel bien plus que de lois sociales immuables. "
Aurialie Jublin

Face à face avec les plateformes à Bruxelles | Le Club de Mediapart - 0 views

  • Certes, les grandes plateformes se gargarisent d'avoir "offert" une assurance complémentaire santé et prévoyance à leurs auto-entrepreneurs qui s'avère bien difficile à utiliser. Aziz, un membre du Collectif des Livreurs Autonomes Parisiens (CLAP), en a fait les frais récemment. Gravement blessé en chutant lors d'une course, il a passé 16 jours à l'hôpital dont six en service de réanimation. Il ne bénéficiera pas de l'indemnité forfaitaire destinée à "réduire la perte financière en cas d'interruption d'activité", car son cas n'entre pas dans les clauses du contrat…
  • Pendant que certains s'échinent à instaurer le dialogue, d'autres préfèrent plancher sur les alternatives. Rappelons l'exemple de la coopérative belge SMart. En mai 2016, elle signe une convention avec Deliveroo garantissant une rémunération horaire respectant les barèmes minimums légaux d’au moins 3 heures par jour presté, ainsi qu'une indemnisation partielle du matériel de travail. Les coursiers travaillaient ainsi sous le régime salarié. En octobre 2017, Deliveroo a mis fin à cette expérimentation de manière unilatérale. Le groupe s'est appuyé sur une mesure du gouvernement belge visant à exonérer de charges et défiscaliser jusqu’à 6 000€ de revenus annuels qui ciblait notamment ces livreurs indépendants.
  • « Cette première expérience vers la reconnaissance d'un statut de travailleur spécifique avec 4000 coursiers, potentiellement reproductible ailleurs a fait peur aux actionnaires », estime Sandrino Graceffa, le directeur de SMart. « Ils ont préféré mettre un terme à ce contrat plutôt que de risquer sa prolifération ». Pour le dialogue et la concertation, on repassera…
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  • Nous avons également découvert l’initiative d’IG Metall, le puissant syndicat allemand, qui a mis en place un site pour faire remonter des plaintes de travailleurs ubérisés. « Il y a deux ans, j'étais tout seul derrière mon ordi à essayer de fédérer quelques dizaines de personnes. Maintenant ça nous a largement dépassé. Aujourd'hui, les plateformes commencent à comprendre que la lutte se fait à l'échelle européenne », explique Jérôme Pimot.
  • L'ère n'est plus seulement à la lutte contre l'ubérisation, mais à la construction de plateformes alternatives et coopératives, qui permettront aux livreurs ainsi qu'à toute profession menacée de s'auto-organiser. Bien sûr, il faudra continuer d'expliquer pourquoi ces géants de l'économie dite "collaborative" ne créent pas de l'emploi, mais achètent de la force de travail au rabais, subtilisant au passage la valeur produite par le travailleur pour enrichir des actionnaires. Il faudra sans cesse rappeler que face à l'indépendance factice de l'auto-entreprenariat, il est nécessaire de défendre aujourd'hui une autonomie effective de salariés coopérateurs. Que face à une génération d'entrepreneurs du web biberonnés au lait de la startup nation, il faut mettre en valeur les projets collectifs de celles et ceux qui ne prônent pas la liberté contre la justice sociale.
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    "CoopCycle était invité à Bruxelles pour une journée dédiée à l'économie des plateformes le 23 janvier dernier. Une conférence organisée par le réseau Sharers & Workers qui plaide pour la construction d'une « économie numérique des plateformes financièrement soutenable ». "
Aurialie Jublin

Exploring portable ratings for gig workers - Doteveryone - Medium - 0 views

  • Unlike the traditional economy, the gig economy doesn’t rely on CVs or letters of recommendation. You build your reputation on one platform at a time — and your reputation is often the route to higher earnings (A service user is more likely to choose someone with 100 five-star ratings than just one or two). Platforms don’t want people to leave, so they don’t let workers have ownership over their own ratings. Leaving a service means starting over.
  • More recently, we’ve been exploring the “how” of ratings portability: what technology, data, user experience and investment might be needed to make this real.Our design team, along with our policy intern and developer James Darling, have been conducting user research and prototyping possible technical solutions for ratings portability. Here’s where we’ve got to so far.
  • “Cab” drivers didn’t have visible habits around their ratings, weren’t checking them frequently and when we spoke about them, they told us that this wasn’t something they’d considered before or something they were particularly concerned about. They were confident in their skills and ability to find work outside of their platforms, and viewed ratings more as performance indicators for their platform owners — the main fear being a drop below 3.5 stars, where they might be dropped from the platform completely.
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  • This “performance indicator over ratings” feeling was even stronger with food delivery workers. They expressed even less concern about the issue, focussing more on their delivery metrics such as attendance and cancellations. The rider app screens we were shown support this.
  • This makes sense for both food delivery and transit: the customer has little to no ability to use workers’ reputation data to inform their purchase decision. (When we press a button to order a cab or for food to be delivered, speed is the primary factor and platforms emphasise that in their design.)
  • It was a radically different story for tradespeople. Their reputation data feels important to them, and they prefer to keep control over it. They preferred word of mouth reputation and recommendations, as there was no middleman who could take that away from them. Online platforms were seen as something to graduate away from once you had a sufficient “real world” presence.
  • Alongside our user research, James Darling looked at the technical possibilities, drawing on the Resolution Trust’s initial work and the research that our policy intern did. They came up with five possible solutions and gave them names and some logos. They are in increasing order of complexity.
  • Personal referenceThis is the status quo: when approaching a new employer, workers create their own CVs, loosely standardised by convention.
  • Publicly hosted reputationsWhat feels like a technical quick win is to ensure that a platform hosts a publicly accessible web archive of all worker reputation data, including for profiles which have been disabled. This would allow workers to provide a URL to anyone they wish to provide their reputation data. How would this be encouraged/enforced?
  • Profile verificationHow does a worker prove that they are the owner of a publicly hosted reputation profile? There are a few technical solutions that could be explored here, like a public/private key verification or explorations around OAuth. Is it possible to create something that is secure, but also usable?
  • Decentralised open data standardA data standard for reputation data could be created, allowing automated transfer and use of reputation data by competing platforms or external services. Creating the standard would be the trickiest part here: is it possible to translate between both technical differences of different platforms (eg 5 stars versus 80%), but also the values inherent in them.
  • Centralised data holderPerhaps one way to help standardise and enforce this easy transfer of reputation data is to create some sort of legal entity responsible for holding and transferring this reputation data. A lot of discussion would have to be had about the legal framework for this: is it a government department, a charity, a de facto monopoly?
  • We also thought about ways to verify identity (by including an RSA public key), what a best practice data standard might look like (here’s an example in JSON), and what the import process might look like (via a mock competitor site). The code for all this is on Github, and everything above is available in a slide deck here.
  • I worry that the concept of “owning” people’s ratings reflects some deeper, more systemic issues around who “owns” things more generally in society. In the coming months, we’d like to keep working with like minded organisations to explore that idea more, as well as how the cumulative effects of those systems affect us all.
Aurialie Jublin

« Des salaires pour facebooker » : du féminisme à la cyber exploitation - ent... - 0 views

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    "Quoi de commun entre le travail domestique et l'utilisation des réseaux sociaux ? En apparence, rien ne rapproche ces deux activités. La première met en jeu du temps, de la pénibilité, de la contrainte ; la seconde est le plus souvent ludique et orientée vers la consommation. Néanmoins, comme le note Kylie Jarrett dans cet entretien mené par Marc-Antoine Pencolé, les plateformes numériques génèrent des données marchandisées ; elles débouchent sur des formes de production diverses ; elles sont dès lors le maillon indispensable des chaînes globales de valeur, bien que non rémunérées, comme l'est la reproduction sociale de la force de travail. Jarrett montre les potentialités critiques et transformatrices insoupçonnées de ce rapprochement entre féminisme et critique du digital labor, et souligne la centralité de l'exploitation numérique dans l'élaboration d'un projet contre-hégémonique."
Aurialie Jublin

Pour une protection sociale des données personnelles - - S.I.Lex - - 0 views

  • Une première contestation est venue du Think Tank Génération libre par le biais d’un rapport défendant la thèse de la « patrimonalisation » des données personnelles. L’idée consiste à créer un droit de propriété privée sur les données personnelles de manière à ce que les individus puissent négocier leur utilisation sur une base contractuelle avec les plateformes, en se faisant éventuellement rémunérer en contrepartie. Ce point de vue sous-entend que c’est le marché qui doit réguler l’utilisation des données et que la vie privée sera plus efficacement protégée par ce biais qu’en la défendant comme un droit fondamental de la personne. A l’opposé de cette vision ultra-libérale, Antonio Casilli et Paola Tubaro ont publié une tribune dans les colonnes du Monde, formulant une critique d’ordre « social » du système actuel. Intitulé Notre vie privée : un concept négociable, ce texte invite lui aussi à un renversement profond de perspective résumé par la phrase suivante : « la défense de nos informations personnelles ne doit pas exclure celle des droits des travailleurs de la donnée ».
  • Le défi qui attend la CNIL est de devenir non pas un gardien de la propriété sur les données, mais un défenseur des droits des travailleurs de la donnée.
  • S’il y a un rapport de production assimilable à du travail, alors il faut s’assurer de l’extension des régimes de protection du travail, y compris à ceux qui, de prime abord, seraient présentés comme de simples usagers ou consommateurs.
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  • Il paraît en effet douteux que la CNIL puisse à elle seule assurer une défense des droits des travailleurs de la donnée, même si son champ d’action était élargi. Non pas que cette autorité soit dépassée, comme certains le laissent entendre, mais parce que la protection des travailleurs passe traditionnellement par des mécanismes juridiques et institutionnels d’une nature bien différente de la régulation assurée aujourd’hui par la CNIL. Historiquement, c’est un système de droits et la protection sociale qui se sont progressivement mis en place pour protéger les individus dans le cadre des relations asymétriques de travail. Il convient de ne pas participer à leur affaiblissement en morcelant les espaces de régulation, mais bien de faire valoir les droits sociaux existants.
  • Nous soutenons donc que si les données sont produites dans le cadre d’activités assimilables à de nouvelles formes de travail, alors ce sont des mécanismes de protection sociale enracinés dans le droit social qu’il convient de déployer pour garantir les droits des personnes.
  • Si la défense du droit à la vie privée dépend aujourd’hui avant tout d’une négociation collective, alors il convient de nous doter collectivement des moyens les plus efficaces possibles pour engager, conduire et peser dans ces négociations, dont les termes restent aujourd’hui dictés par le cadre profondément déséquilibré imposé par les plateformes. Un simple appel à la CNIL sera là encore sans doute insuffisant pour changer en profondeur cette situation. C’est en réinventant la protection des données sous l’angle de la protection sociale qu’il nous paraît possible de faire émerger de nouveaux moyens d’action collective qui sortiraient l’individu de l’isolement dans lequel il reste trop souvent enfermé lorsqu’il s’agit de vie privée, que ce soit face aux plateformes ou à l’État.
  • Car la protection sociale renvoie plus fondamentalement à la question des solidarités et celles-ci ne peuvent être uniquement une affaire d’État. Si négociation collective autour de la vie privée il y a, celle-ci doit être le fait d’une société civile collectivement organisée, sans quoi les individus ne pourront échapper aux rapports structurellement inégalitaires auxquels les soumettent les plateformes, et la négociation en cours ne pourra conduire qu’à la soumission collective.
  • Du point de vue d’une protection sociale entendue comme participant à la construction d’un « régime de travail réellement humain », on peut se demander si la seule option souhaitable ne consiste pas pour le législateur à interdire purement et simplement que l’on rémunère ce type de tâches à la pièce. Aucune « protection sociale » ne pourra jamais venir compenser après coup les dégâts causés par la réduction d’humains au rang de « tâcherons du clic » et l’accepter reviendrait à porter un coup mortel à l’idée que le travail puisse constituer une activité « réellement humaine ».
  • Il s’agit non seulement de s’intéresser aux architectures techniques des plates-formes qui permettent l’extraction et la circulation des données personnelles, mais aussi de créer les conditions pour que le travail de production et d’enrichissement des données (autant de la part des services de microtravail que des usagers de plates-formes généralistes comme Instagram ou Google) reste respectueux des droits des personnes et du droit du travail
  • Se référer à ce riche héritage juridique, institutionnel et social permettrait selon nous de dépasser certaines des insuffisances auxquelles la défense des données personnelles et de la vie privée se heurte encore trop souvent aujourd’hui. C’est notamment en suivant une telle piste qu’il nous paraît possible de réconcilier les dimensions individuelle et collective en matière de protection des données. Le système juridique actuel reste en effet imprégné d’un individualisme méthodologique qui n’envisage la personne que de manière isolée et indépendamment des rapports sociaux dans laquelle la vie privée est toujours étroitement enchâssée.
  • C’est ce fil que nous souhaitons suivre dans cet article qui vise à explorer les différentes dimensions d’une protection des données repensée comme une protection sociale. Comme le souligne la démonstration d’Antonio Casilli et Paola Tubaro, il convient de partir de l’idée qu’il existe un continuum de pratiques entre usagers et travailleurs des plateformes, depuis les utilisateurs de Google ou Facebook jusqu’aux chauffeurs d’Uber. Cette continuité justifie la construction de nouveaux droits et un nouveau volet de la protection sociale, pensé dans une solidarité entre usagers et travailleurs.
  • expliciter en préambule ce que nous percevons des liens qui se sont tissés entre données personnelles, vie privée, usages et travail numériques. Ces liens sont remarquables et inédits à plusieurs égards : leur volume, la précision des informations que produisent nos usages, et leurs méthodes de production
  • Le second phénomène inédit, intrinsèquement lié au premier, c’est le degré d’opacité des mécanismes techniques et humains de production des données qui forgent cette identité. Ce qui nous échappe, c’est donc autant la perception (y compris physique) de nos traces et signaux numériques, que les processus de production (partant de l’exploitation de ces signaux et traces) qui forgent une donnée, et enfin leur exploitation ou utilisation sous la forme d’une expression explicite de nos identités et de nos activités.
  • Cette triple perte de contrôle justifie à notre sens que notre relation avec les plateformes soit considérée sous l’angle d’une présomption de subordination d’usage. Elle permettrait d’acter en droit les déséquilibres de fait qui caractérisent les forces en présence, entre la société civile, les collectifs d’usagers et les travailleurs numériques d’une part, et les plateformes lucratives d’autre part. Notion distincte de la subordination des rapports de production dans l’espace du travail, elle viendrait s’articuler à elle, établissant en droit un continuum de négociation.
  • La subordination juridique et économique est ainsi reconnue et traditionnellement associée au statut d’employé. Mais elle déborde aujourd’hui ce cadre pour s’exercer sur les consommateurs et les usagers, également saisis par une subordination d’usage. Celle-ci intègre une logique lucrative, en ce qu’elle transforme en valeur financière – et donc « financiarise » à proprement parler – des rapports humains jusqu’alors vécus hors des sphères de production de marché orientées vers le profit.
  • Pour faire émerger ce concept de « subordination d’usage », il paraît possible de s’appuyer notamment sur les travaux d’Alain Supiot, qui propose depuis la fin des années 90 des moyens conceptuels pour identifier des formes de travail « au-delà de l’emploi ». Il propose en particulier de saisir les « nouveaux visages de la subordination » à partir du critère de la « dépendance économique » qui viendrait compléter celui de la subordination stricto sensu caractérisant aujourd’hui le contrat de travail. Dans cette vision, le rapport de production est bien conçu comme incluant d’emblée un rapport de subordination face à la figure de l’entreprise capitaliste, intégrant la notion de déséquilibre exorbitant dans les rapports sociaux, que le droit et la négociation doivent participer à « civiliser »
  • La présomption de subordination permettrait donc de faire correspondre au continuum des pratiques d’usage et de travail, une continuité de droits, puisant pour partie leur légitimité dans le caractère exorbitant et disproportionné des rapports induits à la fois par la nature propriétaire et par l’objectif d’exploitation des plateformes lucratives de marché. Pour faire émerger ce concept de « subordination d’usage », il paraît possible de s’appuyer notamment sur les travaux d’Alain Supiot, qui propose depuis la fin des années 90 des moyens conceptuels pour identifier des formes de travail « au-delà de l’emploi ». Il propose en particulier de saisir les « nouveaux visages de la subordination » à partir du critère de la « dépendance économique » qui viendrait compléter celui de la subordination stricto sensu caractérisant aujourd’hui le contrat de travail.
  • Cette continuité entre ces deux régimes d’action est liée au rapport de production (des données) que nous entretenons avec les plateformes, rapport qui vient se fondre dans la problématique de la régulation du travail. Un des enjeux est de faire émerger une identification claire du travail numérique, dans un moment historique d’exploitation des travailleurs les plus fragiles et des pratiques prédatrices de délocalisation de la main d’œuvre.
  • Il y a donc un double enjeu à mieux saisir ces rapports sociaux de production : il s’agit d’identifier ou de faire émerger plus distinctement les régimes de travail présent dans les espaces de production numérique pour mieux les encadrer d’une part, et d’autre part d’envisager les limites que nous voulons leur fixer pour protéger la vie privée et son exploitation.
  • La pénétration du travail numérique dans notre vie privée, au sens où il est saisi par les plateformes pour le transformer en valeur économique, interroge à la fois nos conceptions et nos imaginaires contemporains relatifs à la vie privée et au travail, en particulier le travail domestique.
  • Le second phénomène inédit, intrinsèquement lié au premier, c’est le degré d’opacité des mécanismes techniques et humains de production des données qui forgent cette identité. Ce qui nous échappe, c’est donc autant la perception (y compris physique) de nos traces et signaux numériques, que les processus de production (partant de l’exploitation de ces signaux et traces) qui forgent une donnée, et enfin leur exploitation ou utilisation sous la forme d’une expression explicite de nos identités et de nos activités.
  • Une patrimonialisation des données personnelles, telle qu’elle est proposée par Génération libre, ne constituerait pas un moyen d’ouvrir cette discussion collective, mais conduirait au contraire à y renoncer définitivement. En effet, la réparation de cette violence par la réaffirmation ou la revendication d’une propriété privée négociable sur un marché réduit la question politique du vivre ensemble à l’abandon total de toute volonté collective de débat démocratique – ici remplacé par la négociation sur le marché.
  • Accepter des micro-rémunérations corrélées aux données personnelles, c’est graver dans le marbre que les discussions collectives deviennent des petites négociations individuelles […] Ce micro-revenu est d’ailleurs en parfaite cohérence avec la promotion d’un revenu universel tel le que propose Génération Libre (attention, il y a plein de revenus universels différents) façon néo-libérale : on vous donne le minimum pour ne pas trop vous ennuyer dans ce nouveau monde plein de machines (dont personne n’a discuté au préalable, faute au déterminisme technologique, mais c’est encore un autre sujet). Ce qui nous laisse avec l’amère sensation d’avoir gagné quelque chose, alors que c’est justement le projet des libertariens. L’argumentaire de Génération Libre est subtil puisqu’il explicite un certain nombre de ces problèmes (surveillance de masse, ciblage publicitaire abusif, croisements de données non choisis) tout en prétendant qu’à partir du moment où l’on se ferait payer pour ses données, on deviendrait conscient – et consentant – quant à l’usage qui pourra en être fait…).[…]
  • La défense de la dignité et des libertés des personnes est centrale dans le fait de distinguer espace privé et espace de production. De fait, une part de nos gestes privés et intimes, exprimés dans des espaces numériques qui revêtent l’apparence de la sphère privée, sont accaparés dans un objectif de profit. De plus, les industries travaillent activement à influencer l’environnement et nos comportements numériques pour mieux capter la valeur issue des entrelacements de nos liens sociaux qui forment le « graphe social », reflet numérique de notre vie collective.
  • Il est urgent de revendiquer collectivement une régulation efficace contre ces phénomènes d’exploitation, mais aussi le soutien et l’encouragement au développement d’outils numériques émancipateurs. Car comme le souligne Irénée Régnauld, cette exploitation et cette violence ne sont pas des fatalités technologiques
  • Que reste-t-il de ces aspirations et du sens investi collectivement dans le travail lorsque l’on exerce des « métiers » de tâcherons développés par les industries numériques ? Au-delà des déséquilibres économiques, c’est la dignité des personnes qui est à protéger face au retour des modèles d’exploitation proprement féodaux. De même, il apparaît combien notre conception du travail sous-tend nos conceptions de la société dans son ensemble, et les perspectives de progrès social et de progrès humain partagé qu’il nous revient de discuter collectivement.
  • Compléter l’action de protection de la vie privée en l’articulant avec les enjeux de respect du droit du travail et la protection des travailleurs pourrait permettre d’enrichir le débat en réintroduisant les notions de consentement et d’intentionnalité, mais aussi d’intimité, associés à la notion de vie privée moderne, à réencastrer dans nos comportements au sein des plateformes. Relier l’exploitation des données et de la dimension potentiellement intime qu’elle recouvre, avec la question centrale d’un régime de travail décent des travailleurs professionnels, pourrait permettre de poser plus distinctement l’enjeu de rapports éthiques numériques, entre usagers, consommateurs et travailleurs, tels qu’ils sont discutés au sein des autres espaces de production
  • Or les données personnelles sont bien toujours également des « données sociales », parce que la vie privée elle-même est toujours enchâssée dans un tissu de relations sociales (amicales, familiales, professionnelles, territoriales, citoyennes, etc.). L’interconnexion des données, via les outils numériques, constitue par ailleurs un préalable indispensable à leur valorisation, y compris financière
  • Il y a donc d’emblée une double dimension collective caractéristique de nos données « personnelles », qui s’exprime au sens d’un usage du monde « en lien » dans nos pratiques numériques, de la connexion et de la mise en relation – autant que du point de vue des rapports de production qui sont nécessaires à l’existence et l’exploitation des données. Ces deux répertoires d’actions numériques sont difficiles à distinguer précisément car l’approche centrée sur « l’émission » de données est marquée par une grande continuité des effets, sinon des pratiques individuelles et collectives
  • Le droit des données personnelles reste aujourd’hui largement « aveugle » à cette double dimension collective et pour la chercheuse Antoinette Rouvroy, cette construction individualiste du statut des données est précisément ce qui entraîne aujourd’hui une « inadéquation des régimes de protection »
  • Le défi qui serait le nôtre aujourd’hui, relativement à la protection des données, pourrait donc s’énoncer ainsi: comment tenir compte, de la nature relationnelle, et donc aussi collective, à la fois de la donnée (une donnée n’est jamais que la transcription numérique d’une relation entre un individu son milieu, laquelle n’acquiert d’utilité, dans le contexte d’analyses de type big data, que mise en rapport avec des données « émises » par les comportements d’autres individus), et de ce qui mérite d’être protégé, y compris à travers la protection des données ?
  • Avec les données d’intérêt général, on songeait à donner à l’État une forme de pouvoir de « réquisition » de données détenues par des acteurs privés dans une série de secteurs stratégiques (santé, énergie, environnement, logement, etc.) ou pour faire face à des situations de crise. Ce concept a fait l’objet de nombreuses critiques et s’il a été maintenu dans la version finale du texte, ce n’est qu’au prix d’une profonde transformation, puisqu’il se réduit désormais à une simple obligation d’ouverture des données imposée aux personnes privées délégataires de service public.
  • Des négociations collectives avec des représentants des utilisateurs, formalisées et encadrées par la loi, pourraient intervenir ensuite pour obtenir des conditions plus favorables de la part des plateformes. Ces discussions pourraient se dérouler secteur par secteur, de la même manière que les négociations collectives en droit du travail se font au niveau des branches, permettant aux utilisateurs de s’organiser sur une base concrète. Il y aurait aussi intérêt à ce que ces négociations puissent s’ouvrir au niveau local, par exemple celui des métropoles, car on sait que c’est à cette échelle que des conflits peuvent naître à propos de l’utilisation des données avec des plateformes comme AirBnB, Uber ou Waze et qu’il existe des enjeux importants en termes de récupération des données pour la conduite de politiques publiques infrastructurelles (dans les transports, le logement, l’urbanisme, etc.).
  • Les choses sont différentes avec les plateformes comme Facebook ou Google qui s’appuient sur le « travail gratuit » de simples utilisateurs ne pouvant agir pour bloquer l’outil de production. Ils pourraient certes cesser de recourir à ces services, mais jusqu’à présent, même les plus grands scandales n’ont pas entraîné des exodes significatifs d’internautes hors de l’écosystème des GAFAM…
  • Mais imaginons à présent un « droit à la portabilité collective » qui puisse être actionné par des groupements d’individus agissant au sein d’associations ou de syndicats tels qu’évoqués plus haut, et plus seulement par des individus isolés revendiquant leur droit à la vie privée. Un tel droit collectif pourrait être opposé aux plateformes lorsque ces acteurs parviendraient à apporter la preuve que la récupération des données est nécessaire pour l’exercice de droits et libertés fondamentaux. On changerait alors l’échelle, mais aussi le sens même de la portabilité, car ce serait bien alors des portions entières du graphe qui pourraient être récupérées collectivement de cette manière, en conservant leur valeur « sociale » sans que celle-ci ne soit dissoute par l’atomisation que provoque fatalement la portabilité individuelle.
  • Si l’objectif est de réinventer la protection des données sous la forme d’une « protection sociale » à même de préserver la dignité et les droits fondamentaux des individus, n’importe-t-il pas de nous poser en amont la question de savoir si nous devons nous résigner à ce que toutes ces activités basculent dans des rapports de production, y compris lorsque nous ne l’avons pas choisi, individuellement et collectivement ? Si l’idée d’une « protection sociale des données » a un sens, ne devrait-elle pas précisément résider dans une faculté de déterminer quelle part de nos vies nous voulons voir saisies dans un rapport de production et quelle part nous voulons au contraire en préserver ?
  • Admettre d’emblée que toutes nos activités numériques sont assimilables à du Digital Labor ne revient-il pas à entériner que ce basculement dans des rapports de production est inéluctable et que plus rien de nous permettra d’échapper à cette « financiarisation » forcée de nos vies, y compris dans ce qu’elles ont de plus intime ? Si tel était le cas, la « protection sociale des données » pourrait recevoir la même critique que celle qu’on adresse parfois à la protection sociale tout court : que ces mécanismes, installés dans leur forme actuelle pendant la période fordiste, visent simplement à « compenser » les rapports de domination imposés aux individus dans la sphère du travail et non à remettre en cause le principe même de la soumission qu’ils impliquent. Pour conjurer ce risque, il importe selon nous d’être au contraire capable d’opérer des distinctions claires au sein même du continuum de pratiques décrites comme du Digital Labor, en les repositionnant soigneusement par rapport à l’idée de protection sociale.
  • Si l’idée d’une « protection sociale des données » a un sens, ne devrait-elle pas précisément résider dans une faculté de déterminer quelle part de nos vies nous voulons voir saisies dans un rapport de production et quelle part nous voulons au contraire en préserver ?
  • Face à ces situations de fragilisation brutale des individus, il importe de réactiver les principes de base de la protection sociale, en appelant à ce que les juges ou le législateur fassent preuve de volontarisme en requalifiant ces activités en emplois salariés. C’est de cette manière que le législateur a procédé par exemple avec les intermittents du spectacle dans les années 1990 en instaurant une présomption de salariat, alors même que ces activités s’exercent dans un cadre où la subordination traditionnellement associée à la situation d’emploi n’est pas nécessairement caractérisée. Même s’il y aurait beaucoup à dire sur les lacunes de la protection sociale des intermittents, il n’en reste pas moins que ce rattachement à l’emploi salarié participe à la sécurisation du parcours des individus œuvrant dans ce secteur.
  • En imposant aux individus d’inscrire leur intimité dans un rapport de production, les plateformes provoquent en réalité un effondrement de la distinction entre la sphère publique et la sphère privée, phénomène lourd de conséquences qu’Hannah Arendt a identifié comme un des mécanismes par lesquels le totalitarisme s’empare des sociétés. Le cadre analytique du Digital Labor traduit donc une certaine vérité, car à l’époque moderne c’est bien le fait de faire apparaître une activité dans l’espace public qui la transforme presque mécaniquement en « travail ».
  • Cela implique donc, lorsque nous utilisons des services numériques, de toujours être en mesure de savoir clairement si nous sommes engagés dans un rapport de production et de pouvoir en sortir, si nous le voulons. Sachant que cette possibilité de « sortir » reste en réalité profondément illusoire si n’existent pas des alternatives tangibles dans lesquelles nos activités sociales pourraient s’inscrire sans qu’on les soumette à des dominations à visée économique. C’est la raison pour laquelle une protection sociale des données personnelles passe nécessairement aussi par la construction de Communs numériques, basés sur des logiciels libres.
  • Compte tenu de ce contexte, il s’agit bien de construire une protection sociale des données en même temps que de revendiquer des conditions de travail dignes et réellement humaines pour les personnes impliquées professionnellement dans leur production. Cette double dimension collective dans la production et la gestion des données ouvre sur un vaste enjeu de solidarité, en action, dans la coordination de nos usages « amateurs »/non-professionnels avec ceux des travailleurs des plateformes. Discuter collectivement le fondement d’une éthique dans l’agencement de nos relations numériques nous amène nécessairement à regarder en face les grands équilibres économiques, l’exploitation et les mécanismes de prédation des grandes firmes sur les travailleurs les plus précaires, et souligne tout autant l’urgence de la construction de responsabilités collectives pour y répondre.
  • Il ne faut pourtant pas nous priver de penser des environnements et des pratiques numériques beaucoup plus émancipatrices, en s’appuyant sur ce que le monde du logiciel libre, le mouvement des communs et de l’économie solidaire, proposent conjointement : participer à la construction du progrès social et des capabilités numériques individuelles et collectives, permettant de prendre une part active dans l’organisation de nos pratiques. A cet égard, les activités d’éducation populaire développées par l’association Framasoft sont tout à fait remarquables, en ce qu’elles articulent des solutions logicielles alternatives avec un travail de fond d’éducation populaire – au sens d’une éducation qui prend en compte la dimension profondément politique de la construction et de la circulation des savoirs et des savoir-faire.
  • Dans cette même perspective, qualifier les données d’intérêt général, c’est aussi ne pas laisser s’échapper le caractère profondément politique de leur usage : c’est réaffirmer la dimension sociétale de nos usages individuels et collectifs.
  • Pour contrer cela, nous devons construire une nouvelle infrastructure pour permettre aux personnes de regagner cette souveraineté individuelle. Ces aspects de l’infrastructure qui concernent le monde qui nous entoure doivent appartenir aux biens communs et les aspects qui concernent les gens – qui constituent les organes de notre être cybernétique – doivent être détenus et contrôlés par les individus eux-mêmes.
Aurialie Jublin

Salariés robots ? Amazon veut équiper ses employés d'un bracelet électronique... - 0 views

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    Ce système de traçage des mouvements des mains d'un employé "pourrait être utilisé pour surveiller la réalisation de tâches assignées" comme l'inventaire et la préparation des commandes, expliquent les documents officiels relatifs à ce brevet, révèle le site spécialisé Geekwire. Si un employé place ses mains au mauvais endroit, ou qu'il attrape le mauvais colis au moment de la collecte dans les entrepôts, le bracelet pourra émettre des vibrations. Un moyen de guider, mais aussi de surveiller les mouvements des salariés. Le dispositif pourrait aussi permettre de surveiller la durée des pauses prises par les employés.
Aurialie Jublin

#PlatformDialogue Dialoguer entre indépendants, syndicats, coopératives, plat... - 0 views

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    Compte-rendu de la journée du 23 janvier de S&W à Bruxelles
Aurialie Jublin

'More empathy means more profit': why the business world is getting emotional | People ... - 0 views

  • “More empathy means more profit, but also happier, more loyal staff,” says Parmar, adding that this is particularly true of the millennial generation. “The people driving the empathy revolution are millennials. They will sacrifice money for meaning, and want emotional recognition. They don’t want an annual performance review. They want a text message to say they rocked it in that presentation.”
  • The creation of an empathy framework within an organisation gives employees a sense of autonomy and control over their work, and an understanding of what is expected of them. At HubSpot, a marketing and sales software company, empathy has been part of the firm’s cultural code since 2013, but work to embed the policy began more recently. Along with producing a video, it worked on identifying what it means to be empathetic in the workplace, encouraging staff and the leadership team to share personal experiences, and rewrote its maternity and paternity guidelines to make it easier for parents transitioning back to work.
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    "Is empathy training another workplace fad, or can it really help companies succeed?"
Aurialie Jublin

Notre-Dame-des-Landes : demain est déjà à l'oeuvre - Libération - 2 views

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    Au-delà du symbole de NNDL, nombres de collectifs émergent en imposant de nouvelles manières de faire et d'être ensemble. Les politiques publiques sauront-elles prendre en compte ces «utopies réalistes» ?
Aurialie Jublin

Les 8 tendances "lucides" pour le monde du travail en 2018. Partie 1 : freela... - 0 views

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    - Faire coexister plusieurs statuts de travailleurs et plusieurs générations de manière harmonieuse dans l'entreprise - Responsabilité l'individu sur le développement de ses compétences - Travailler avec des machines
Aurialie Jublin

Accélérationnisme : à vos Marx, prêts, foncez ! - 0 views

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    Les travers du capitalisme ont beau être chaque jour un peu plus évidents, la panne idéologique de la gauche est désespérante. En 2013, pourtant, la publication d'un manifeste accélérationniste par deux universitaires britanniques (traduit depuis en français et co-édité par la Cité du Design et les éditions it: à l'occasion de la Biennale internationale design de Saint-Etienne 2017) a jeté un gros pavé dans le monde des idées. Ne croyant ni à la décroissance, ni aux Zad, Alex Williams et Nick Srnicek revendiquent leur technophilie et appellent à maîtriser les outils qui, aujourd'hui, nous dépassent. Décryptage d'une pensée progressiste « fast & furious » qui, même si elle fait souffler une certaine fraîcheur intellectuelle à gauche, s'inscrit dans un héritage historique allant de Marx à Deleuze en passant par Allende, et suscite son lot de controverses.
Aurialie Jublin

Alain Damasio : « Il faut rendre à nouveau la révolution désirable » - 0 views

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    Extrait : Un point d'échappée pour entrer dans le postcapitalisme peut donc être ce revenu universel. Après, il y aussi à mes yeux la technique des tâches de rouille dans la plaque d'acier, comme la ZAD, les squats ou les tiers lieux : des endroits dans lesquels tu décides avec qui tu travailles. Et si on y réfléchit, ça change tout : au travail, tu ne choisis ni tes collègues, ni tes chefs, ni ton espace ni tes horaires, donc l'emploi de ton temps. L'entreprise est le lieu absolu du déficit démocratique et il faudrait sortir du statut d'ouvrier pour aller vers celui que j'ai envie d'appeler « œuvrier ». Quand c'est toi qui choisit ce que tu veux faire, quand, avec qui et comment, alors là, tu peux effectivement prétendre à une forme d'émancipation. Il faut donc définir les lieux dans lesquels de telles expériences sont possibles, et récupérer cet espace et ce temps. Et là, on commencera à être dans un rapport au travail différent. D'où le titre de la journée : « Tout le monde déteste le travail ».
Aurialie Jublin

Alain Damasio: «La SF libère des visions alternatives du travail contemporain... - 0 views

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    L'écrivain de science-fiction explique sa vision du travail à l'occasion d'une journée de réflexion organisée samedi 27 janvier à la Bourse du Travail qu'il a co-organisée.
Aurialie Jublin

Under Neoliberalism, You Can Be Your Own Tyrannical Boss - 0 views

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    "A new study finds an alarming rise in a novel form of psychological distress. Call it "neoliberal perfectionism.""
Aurialie Jublin

Exploite-toi toi-même - La Vie des idées - 0 views

  • l’ambivalence du dispositif, pris entre entrepreneuriat et workfare, entre « patronat et économie de survie », est bien mise en évidence. « Politique d’insertion » pour la gauche, politique de soutien à l’indépendance pour la droite, la construction du régime de l’auto-entrepreneur s’opère grâce à ces alliances improbables dont le néolibéralisme a le secret, de la droite libérale aux associations d’insertion par l’activité économique.
  • Pour l’essentiel issus du salariat, ces « néo-indépendants » se démarquent largement de la population des indépendants par leur absence de capital initial et de transmission familiale. Mais là aussi l’ambivalence est de mise. L’auteure observe en effet dès le départ une pluralité des usages de ce régime, caractérisée par une « bipolarisation entre une minorité d’usages de type bonus, et une majorité de situations précaires, voire de mobilité sociale descendante »
  • En testant l’hypothèse d’une « libéralisation de la société par le bas » et en observant au plus près le quotidien des auto-entrepreneurs et de leurs pratiques, elle s’intéresse in fine à la manière dont ce régime participe plus largement d’un nouveau mode de gouvernement des conduites, un mode néolibéral au sens de Foucault. Sarah Abdelnour reprend à son compte ce passage des cours au Collège de France où ce dernier suggère que c’est « la vie même de l’individu – avec par exemple son rapport à sa propriété privée, son rapport à sa famille, à son ménage, son rapport à ses assurances, son rapport à sa retraite » qui ferait de lui « comme une sorte d’entreprise permanente et d’entreprise multiple ». Foucault se joint donc à Bashung pour éclairer le titre du livre…
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  • Cette offensive contre le salariat, les concepteurs même du régime de l’auto-entrepreneur ne s’en sont d’ailleurs jamais cachés, comme le souligne à plusieurs reprises Sarah Abdelnour. « Cela abolit d’une certaine manière la lutte des classes », écrivaient ainsi Hervé Novelli et Arnaud Floch en 2009 : « Il n’y a plus d’“exploiteurs” et d’“exploités”. Seulement des entrepreneurs : Marx doit s’en retourner dans sa tombe. » 
  • L’analyse de l’acceptabilité, voire de la désirabilité d’une condition, au bout du compte, plutôt précaire, conduit la sociologue à des réflexions intéressantes sur la « double vérité du travail » et sur l’auto-exploitation qui mobilisent Bourdieu, Gramsci et Burawoy, et plus largement sur le statut de la parole des enquêtés dans l’analyse sociologique.
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    "Au prisme de l'auto-entreprise, la sociologue Sarah Abdelnour révèle les dynamiques de fragilisation du salariat. Elle en explore les différentes facettes, depuis ses enjeux idéologiques et politiques jusqu'aux réalités vécues par des acteurs qui ne distinguent plus leurs clients de leurs patrons."
Aurialie Jublin

« J'adore mon travail, mais… » - 0 views

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    "Marielle est infirmière, engagée, professionnelle et part travailler tous les matins… la boule au ventre. Joachim est journaliste, passionné, motivé et précaire à en perdre le sommeil. Elsa est cadre supérieure, investie, performante et va faire un burn-out le mois prochain. Francis est technicien et travaille dans de bonnes conditions, pour un salaire confortable, tout en se plaignant sans cesse de son entreprise. Leurs points communs ? Ils ne changeraient de travail pour rien au monde, malgré le fait qu'ils soient rongés par ce même emploi."
Aurialie Jublin

Le vertigineux filon de LinkedIn - 0 views

  • Quant aux recruteurs, ils continuent de voir dans «la plus grande base mondiale de données professionnelles» un outil unique pour toucher non seulement les 20% de personnes en recherche active d'emploi mais aussi les autres 80%. Alors que LinkedIn visait au départ les PME, les grandes entreprises se sont empressées de rappliquer dès le cap des 2 millions de membres franchi.
  • «Ce qui est formidable par rapport à mes boulots précédents, c'est que les articles sont ici le début d'une conversation et suscitent de fortes réactions de la communauté.» Nicolas Gueugnier, le cofondateur de Big Moustache, peut en témoigner. Après avoir lancé un appel à l'aide sur LinkedIn pour trouver les financements nécessaires à la survie de ce petit concurrent de Gillette, il a enregistré plusieurs milliers de commandes lui permettant de faire face à ses échéances et de poursuivre son activité. Un autre contributeur, jeune diplômé de Berkeley, a été embauché par Apple à la suite de ses articles particulièrement malins sur le marketing de compagnies comme Starbucks. «Publier peut se révéler le meilleur des CV», se félicite un Dan Roth visiblement enchanté de sa réorientation.
  • Et fourmille d'idées. Alors que vous travaillez sur un dossier, votre flux d'actualités LinkedIn pourrait à l'avenir s'enrichir d'articles en rapport avec votre sujet, tandis que la suite Office vous suggérerait des experts. Vos e-mails entrants dans Outlook mentionneraient le profil de l'expéditeur, sa carrière et ses relations. Avant toute réunion inscrite à votre agenda électronique, le système vous renseignerait sur vos interlocuteurs. Le CV que vous venez de terminer sur Word basculerait automatiquement sur LinkedIn, instantanément visible des recruteurs.
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    "Si Microsoft a déboursé il y a un an 26 milliards de dollars pour mettre la main sur le réseau social des «pros», c'est que LinkedIn recèle un potentiel gigantesque. Ses utilisateurs, très attentifs, lui confient des informations très précieuses... Les perspectives d'avenir sont vertigineuses." Services aux entreprises (outils de recrutement, offres publicitaires, abo premium, outil de prospection commerciale, formation)
Aurialie Jublin

Les sociétés VTC craignent une baisse massive du nombre de chauffeurs - 0 views

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    Le gouvernement nie que l'application de la loi Grandguillaume puisse induire 10 000 pertes d'emplois. Les syndicats demandent la création d'un tarif minimum.
Aurialie Jublin

Alternative à l'uberisation: des livreurs à vélo lancent leurs coopératives - 0 views

  • Leur but est de montrer que les coopératives peuvent gérer le marché que les plateformes ont créé. À l’opposé du modèle pyramidal des entreprises classiques, Arthur Hay et ses amis aspirent à créer une entreprise démocratique où ils sont tous propriétaires et décisionnaires. Pour cela, l’entrée dans la coopérative implique d’être coopérateurs. S’ils tendent à privilégier le statut de salarié plutôt que celui d’autoentrepreneur, ils n’en font pas une règle indépassable.
  • L’envie de regrouper les initiatives fait son chemin. Une réunion est programmée le 16 décembre pour essayer de coucher sur le papier « une unité de vue entre différentes coopératives souhaitant se fédérer » annonce Arthur Hay. Mais aussi, dans l’objectif de grouper des achats, d’être en meilleure position pour négocier des contrats et d’aider de nouvelles villes à démarrer.
  • « Dans la Foodtech, vous n’avez pas de patron, vous ne voyez personne en face de vous, vous subissez juste un système », constate Christophe, un des six membres des Coursiers Nantais. Structurés en association pour l’heure, ils aspirent à se salarier et à décider ensemble autant que possible.
  • ...2 more annotations...
  • Outre les difficultés inhérentes à la diversité des niveaux de développement de chaque projet, la volonté de fédérer bute sur une équation difficile à résoudre. Celle de faire coexister l’aspiration à des protections collectives d’un côté et de l’autre la volonté individuelle d’indépendance, voire de flexibilité des horaires. Air du temps oblige, « 80 % des livreurs souhaitent garder leur statut d’autoentrepreneur », selon Florent Fournier, un des trois créateurs d’Applicolis à Toulouse. Un statut pourtant en décalage avec la philosophie du monde coopératif où le modèle est généralement celui du salarié coopérateur, propriétaire de l’entreprise.
  • « Le problème n’est pas le statut, mais les conditions de rémunération et de stabilité. », affirme Florent Fournier d’Applicolis « Nous travaillons à une solution avec la Confédération générale des Scop pour trouver un compromis entre la flexibilité que souhaitent avoir les livreurs et le statut de salarié avec les avantages qu’il comporte ». La coopérative veut proposer une expérimentation à l’État à l’occasion des Assises de la mobilité, initiées par la ministre des Transports afin d’élaborer la loi d’orientation des mobilités début 2018.
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    "Uberisés, précarisés, exploités, et si l'avenir des livreurs à vélo passait par des coopératives. À Bordeaux, Nantes, Lille, ou Paris, des projets d'entreprises collectives ont émergé ces derniers mois, parallèlement à la lutte des coursiers contre la plateforme Deliveroo l'été dernier. D'autres projets plus anciens poursuivent leur développement sur le marché de la Foodtech ou de la livraison du dernier kilomètre."
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