CNAF - Dossier 190 - Aux confins de la parenté : le don d'engendrement vu par... - 0 views
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Veille & Documentation on 26 Jun 17Le travail d'Anaïs Martin interrogel e modèle de parenté et les évolutions contemporaines qui le traversent. choisi de le faire sous l'angle de l'assistance médicale à la procréation avec donneur, considérée comme une manière de créer de la filiation et comme un «don d'engendrement». Elle étudie le point de vue non des personnes inséminées, mais des enfants nés de ce «don d'engendrement», à partir d'une quinzaine d'entretiens. L'analyse se déplie selon trois axes: leurs représentations de leur parenté avec le parent infertile (toujours le père en l'occurrence); l'image qu'ils se font du donneur et la place qu'ils lui accordent; les représentations qu'ils se font de l'interdit de l'inceste lorsque les liens génétiques sont inconnus. Cette recherche sur fond de lois bioéthiques se rapproche de celles portant sur l'accouchement. Faut-il lever ou non l'anonymat des donneurs de gamètes? Les personnes souhaitant maintenir le secret de l'identité des donneurs reprochent aux opposant-e-s à la législation actuelle de vouloir «biologiser» la filiation, la parenté génétique passant devant la parenté sociale. Les partisan-e-s d'un changement de loi mettent en avant le droit à accéder aux informations concernant leur venue au monde et craignent d'avoir accidentellement des relations incestueuses avec des personnes nées du même donneur. Ces deux logiques, l'une d'anonymat, l'autre d'accès aux origines, sont portées par deux associations de personnes conçues par don de gamètes -associations dont font partie les personnes rencontrées (âgées de 25 à 37ans) lors d'entretiens de deux heures et demi en moyenne par Anaïs Martin dans le cadre de cette recherche. Qu'ils recherchent leurs origines ou non, ceux qui sont nés d'un don ne remettent jamais en question le statut de leur père social. Ils réaffirment même leur attachement à lui, et à sa parenté, qui se donnent notamme