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Aurialie Jublin

PLATEFORMES - Comment assurer la représentation des travailleurs des platefor... - 0 views

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    "Quelles sont vos propositions pour améliorer la représentation des travailleurs des plateformes ? F. B., O. C., C. T. : Trois lignes directrices pourraient guider les réflexions : légitimité, proximité, représentativité. Les acteurs doivent être légitimes. La représentation ne se décrète pas. Il faut tenir compte des spécificités qui caractérisent les relations contractuelles entre les plateformes et les travailleurs qui y ont recours, notamment la multiplicité des donneurs d'ordre. Aussi, sommes-nous convaincus que le secteur professionnel s'impose comme le niveau le plus pertinent. Compte tenu de la durée de vie des plateformes, la représentation ne peut être adossée sur elles mais doit relever du secteur d'activité. Le niveau sectoriel est le plus adapté pour traiter des questions de concurrence déloyale en effet. Il faut aussi mettre en place la représentation des travailleurs au niveau territorial. À l'instar des observatoires du dialogue social mis en place pour les PME-TPE, le niveau départemental doit être retenu, ne serait-ce que parce que les acteurs n'ont pas le temps de se déplacer dans un périmètre géographique trop éloigné. Enfin, nous pensons que les représentants des travailleurs doivent être élus. Leur représentativité reste à définir. Plusieurs options sont possibles. Il faut être cohérent. Les organisations normalement constituées dans le secteur d'activité pourraient désigner des représentants. Comme pour les TPE, les travailleurs voteraient pour une organisation et non pour une liste de représentants. Côté patronal, la représentativité des acteurs est encore plus compliquée à établir. Sans aller jusqu'à réinventer le dialogue social, il faut être innovant si l'on veut assurer une représentation légitime des acteurs, indispensable à un dialogue social de qualité."
Aurialie Jublin

Pour une pratique féministe de la visualisation de données - Catherine D'Igna... - 0 views

  • Et pourtant, il existe des façons de procéder à des représentations plus responsables. Il existe des moyens pour « situer » le regard et le localiser dans des corps et des géographies concrètes. Les cartographes critiques, les artistes de la contre-cartographie, les pratiquants de cartographie participative et d’autres développent des expérimentations et des méthodes pour cela depuis des années et ont beaucoup à nous apprendre.
  • Une manière de re-situer les visualisations de données pourrait être de les déstabiliser en rendant les désaccords possibles. Comment créer des manières de répondre aux données ? De mettre en question les faits ? De présenter des points de vue et des réalités alternatives ? De contester et même de saper les bases de l’existence de ces données et des méthodes par lesquelles elles ont été acquises ? Comment procéder ? Sachant que la plupart des gens qui travaillent sur les données sont des hommes blancs, il s’agit simplement d’inclure des gens différents, avec des points de vue différents, dans la production des visualisations. Ainsi par exemple, le Detroit Geographical Expedition and Institute était né, à la fin des années 1960, d’une collaboration entre des géographes universitaires, dont les responsables étaient des hommes blancs, et des jeunes du centre ville de Detroit conduits par Gwendolyn Warren, une militante de la communauté noire de 19 ans.
  • Cette carte, intitulée « Where Commuters Run Over Black Children on the Pointes-Downtown Track », était technologiquement en avance sur son temps. Peut-être est-elle assez conventionnelle (à nos yeux) dans sa stratégie visuelle. Mais ce qui donne à cette carte son caractère dissident, c’est le titre, formulé par les jeunes Noirs qui ont produit la carte. « Où les banlieusards qui rentrent du boulot écrasent les enfants noirs ». Un titre qui n’est pas neutre. On est loin de « Localisation des accidents de la route dans le centre de Detroit », titre qui aurait probablement été donné à la carte si elle avait été élaborée par des consultants extérieurs employés par la ville. Mais du point de vue des familles noires dont les enfants avaient été tués, il ne faisait aucun doute que les enfants étaient noirs, les banlieusards blancs, et les événements décrits comme des « meurtres » plutôt que des « accidents ».
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  • ToxicSites.us, un site web géré par Brooke Singer, met en ligne un rapport sur chacun des sites « superfund » — ces lieux répertoriés par le CERCLA, l’agence américaine en charge des sites souillés par des déchets dangereux. Le site invite les contributeur·e·s à ajouter des reportages locaux, des images et des films qui documentent ces sites (et contredisent potentiellement les données), et cherche à faciliter l’organisation et le plaidoyer pour les efforts de nettoyage. Permettre de « répondre aux données » invite aussi à transformer la conversation en action.
  • Si les infographies — je ne parle pas ici des outils de recherche et d’exploration, mais des représentations publiques et populaires — excellent à présenter des mondes entièrement contenus, elles ne savent pas représenter visuellement leurs limites. Où sont les lieux où l’enquête n’est pas allée, qu’elle n’a pas pu atteindre ? Comment les indiquer ? Comment représente-t-on les données manquantes ? Andy Kirk a fait cet exposé remarquable sur le design du rien, qui recense diverses manières de représenter l’incertitude et d’intégrer le zéro, l’absent et le vide. Comment encourager plus de designers à prendre ces méthodes en considération ? Peut-on demander à nos données qu’elles montrent aussi ce qui constitue leur extérieur ?
  • Quelles sont les conditions matérielles qui ont rendu cette infographie possible ? Qui l’a financée ? Qui a collecté les informations ? Quel travail a été nécessaire en coulisses et comment la production de ce graphique s’est-elle déroulée ? Par exemple, le Public Laboratory for Open Technology and Science — un groupe de science citoyenne dont je fais partie — utilise une technique de cartographie consistant à suspendre une caméra à un cerf-volant où à un ballon pour collecter des photos aériennes. Un effet secondaire de cette méthode, adopté avec entrain par la communauté, est que la caméra capture aussi l’image des personnes qui collectent les images. On voit le corps des collecteurs des données, un objet généralement absent des représentations sous forme de produit fini.
  • Quel est le problème ? La théorie féministe du point de vue situé rappelle que toute connaissance est située socialement et que les perspectives des groupes opprimés — femmes, minorités et autres — sont exclues de manière systématique de la connaissance dite « générale ». La cartographie critique dirait que les cartes sont des sites du pouvoir et produisent des mondes qui sont intimement associés à ce pouvoir. Comme le soulignent Denis Wood et John Krygier, le choix de ce que l’on place sur la carte « fait inévitablement surgir le problème de la connaissance, tout comme les opérations de symbolisation, de généralisation et de classification ». Il faudra bien admettre l’existence de ce pouvoir d’inclure et d’exclure, apprendre à le dépister et développer un langage visuel pour le décrire. Dans l’immédiat, il importe de reconnaître que la visualisation de données est un des outils de pouvoir parmi les plus puissants et les plus biaisés.
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    "La visualisation de données, ou infographie, est à la mode et chacun s'enthousiasme pour les nouveaux outils qui permettent d'en produire - nous en avons dénombré, avec mon collègue Rahul Bhargava, plus de cinq cents. Malgré cette richesse technique, on manque souvent d'outils permettant une réflexion critique sur la politique et l'éthique de la représentation. Et comme le grand public est plutôt facile à impressionner avec des graphiques, la « data visualization » acquiert un grand pouvoir rhétorique. Quand bien même nous savons rationnellement que ces images ne représentent pas « le monde entier », nous avons tendance à l'oublier, et à accepter les graphiques comme des faits car ils sont généralisés, scientifiques et semblent présenter un point de vue neutre et expert. Quel est le problème ? La théorie féministe du point de vue situé rappelle que toute connaissance est située socialement et que les perspectives des groupes opprimés - femmes, minorités et autres - sont exclues de manière systématique de la connaissance dite « générale ». La cartographie critique dirait que les cartes sont des sites du pouvoir et produisent des mondes qui sont intimement associés à ce pouvoir. Comme le soulignent Denis Wood et John Krygier, le choix de ce que l'on place sur la carte « fait inévitablement surgir le problème de la connaissance, tout comme les opérations de symbolisation, de généralisation et de classification ». Il faudra bien admettre l'existence de ce pouvoir d'inclure et d'exclure, apprendre à le dépister et développer un langage visuel pour le décrire. Dans l'immédiat, il importe de reconnaître que la visualisation de données est un des outils de pouvoir parmi les plus puissants et les plus biaisés."
Aurialie Jublin

Bruno Latour : Comment représenter les forêts, les pôles et les océans - 0 views

  • Or les Etats, on l’a compris avec la lenteur des décisions sur le climat, poursuivent les intérêts des populations humaines, mais nullement des territoires dont ceux-ci dépendent. Le système de sécurité mondiale est donc schizophrène : on prétend protéger des populations que l’on prive de leurs conditions d’existence. Les Etats sont pensés hors sol, à peu près comme on cultive des salades hydroponiques…
  • Le principe des deux Chambres évite, dit-on, des décisions trop absurdes en compensant les intérêts et les passions des populations par les intérêts contrastés des territoires. Mais, jusqu’ici, ce beau principe n’a fait que défendre une définition des humains contre une autre, en oubliant que, pour une autre partie, les humains dépendent d’êtres qui ne jouissent pour l’instant d’aucune reconnaissance institutionnelle.
  • Représenter, on le sait depuis les Romains, et encore mieux depuis Hobbes, c’est toujours donner à un individu, à une personne physique, la tâche d’incarner le collectif, la personne morale. Tant que les territoires véritables dont nous dépendons ne sont pas représentés dans une deuxième Chambre par des individus en chair et en os, nous n’entendrons pas les protestations de l’océan, la révolte des sols, l’indignation des bêtes. Par conséquent, nous serons incapable de définir nos propres intérêts. Les populations resteront sans défense.
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    "Il est vain de prétendre protéger les populations sans défendre leurs conditions d'existence. Pour le sociologue, seul un Sénat onusien pourrait représenter les territoires et les ressources."
Aurialie Jublin

La directive Copyright n'est pas une défaite pour l'Internet Libre et Ouvert ... - 0 views

  • Trop souvent, nous avons concentré nos énergies sur des combats législatifs, hypnotisés par l’idée que le décompte des voix conduirait à une sorte « d’ordalie démocratique ». Cela nous a donné plusieurs fois l’illusion d’avoir remporté quelque chose, comme au moment du rejet de l’ACTA, alors que les racines du problème restaient intactes. Mais heureusement en sens inverse, si la victoire n’est jamais acquise en cas de succès législatif, il en est de même pour la défaite. Et rien ne serait plus faux que de penser que le vote de cette semaine sur la directive Copyright constitue la fin de l’histoire, sous prétexte que nous aurions encaissé là une défaite décisive !
  • Certes les articles 11 et 13 du texte, qui instaurent une obligation de filtrage automatisé des plateformes et une taxe sur les liens hypertextes au profit des éditeurs de presse, représentent des monstruosités contre lesquelles il était nécessaire de lutter. Mais il convient à présent d’apprécier exactement la portée de ces mesures, pour réadapter très rapidement notre stratégie en conséquence à partir d’une appréhension claire de la situation. Or cette « vision stratégique d’ensemble » est à mon sens précisément ce qui a manqué tout au long de cette campagne dans le camp des défenseurs des libertés numériques et il est inquiétant de constater que ces erreurs de jugement n’ont pas disparu maintenant que l’heure est venue d’analyser les conséquences du scrutin.
  • On a pu voir par exemple cette semaine l’eurodéputée du Parti Pirate Julia Reda expliquer sur son blog que ce vote constituait un « coup dur porté à l’internet libre et ouvert » (Today’s decision is a severe blow to the free and open internet). De son côté, Cory Doctorow a écrit un article sur le site de l’EFF, où il affirme que « l’Europe a perdu Internet » (Today, Europe lost the Internet). Sur Next INpact, Marc Rees déplore dans la même veine « une mise au pilori du Web tel que nous le connaissons, un affront à la liberté d’expression. » Ces appréciations font écho au mot d’ordre qui fut celui des défenseurs des libertés en campagne contre les articles 11 et 13 de la Directive : Save Your Internet (Sauvez votre Internet).
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  • Or lorsqu’on lit attentivement ces articles, tels qu’amendés par le vote des eurodéputés, on se rend compte qu’ils ne visent pas pas « l’Internet » ou « le Web » tout entier, mais seulement une catégorie d’acteurs déterminés, à savoir les plateformes centralisées à but lucratif. Ce n’est donc pas « l’Internet libre et ouvert » qui va être frappé par cette directive, mais plutôt exactement ce qui représente son antithèse ! A savoir cette couche d’intermédiaires profondément toxiques qui ont dénaturé au fil du temps les principes sur lesquels Internet et le Web s’appuyaient à l’origine pour nous faire basculer dans la « plateformisation ».
  • Or le grand mensonge sur lesquels s’appuient les GAFAM – principaux responsables de cette centralisation -, c’est de chercher à faire croire qu’ils représentent à eux-seuls l’Internet tout entier, comme si rien ne pouvait plus exister en dehors de leur emprise. En ce sens quand j’entends Cory Doctorow dire que nous « avons perdu Internet » à cause de mesures ciblant les acteurs centralisés lucratifs, je ne peux que frémir. Avec tout le respect que je peux avoir pour ce grand monsieur, ses propos paraissent avoir incorporé la prétention des GAFAM à recouvrir le web et c’est particulièrement grave. Car c’est précisément cela qui constituerait la défaite finale des défenseurs des libertés : se résigner à cet état de fait et ne pas agir sur les marges dont nous disposons encore pour briser cette hégémonie.
  • Sur Next INpact, Marc Rees identifie avec raison le changement le plus profond que ce texte va amener : il remet en question la distinction classique entre hébergeurs et éditeurs, issue de la directive eCommerce de 2000. Jusqu’à présent, les hébergeurs bénéficiaient d’une responsabilité atténuée vis-à-vis des actes commis par leurs utilisateurs. Au lieu de cela, la directive Copyright introduit une nouvelle catégorie d’intermédiaires dits « actifs » qui devront assumer la responsabilité des contenus qu’ils diffusent, même s’ils ne sont pas directement à l’origine de leur mise en ligne.
  • On voit que le « rôle actif » se déduit de trois éléments : la taille de l’acteur, son but lucratif et la hiérarchisation automatisée de contenus. Ce sont donc bien des plateformes centralisées lucratives, type Facebook ou YouTube, qui devront assumer cette nouvelle responsabilité. Pour y échapper, elles devront conclure des accords de licence pour rémunérer les ayant droits et, à défaut, déployer un filtrage automatisé des contenus a priori. En pratique, elles seront certainement toujours obligées de mettre en place un filtrage, car il est quasiment impossible d’obtenir une licence capable de couvrir l’intégralité des œuvres pouvant être postées.
  • La directive a par ailleurs pris le soin de préciser que les « prestataires sans finalité commerciale, comme les encyclopédies en ligne de type Wikipedia » ainsi que les « plateformes de développement de logiciels Open Source » seraient exclus du champ d’application de l’article 13, ce qui donne des garanties contre d’éventuels dommages collatéraux.
  • Marc Rees nous explique que cette évolution est dangereuse, parce que l’équilibre fixé par la directive eCommerce constituerait le « socle fondamental du respect de la liberté d’expression » sur Internet. Mais cette vision me paraît relever d’une conception purement « formelle » de la liberté d’expression. Peut-on encore dire que ce qui se passe sur Facebook ou YouTube relève de l’exercice de la liberté d’expression, alors que ces acteurs soumettent leurs utilisateurs à l’emprise d’une gouvernance algorithmique de plus en plus insupportable, que cible précisément la notion de « rôle actif » ?
  • Il est peut-être temps de tirer réellement les conséquences de la célèbre maxime « Code Is Law » de Lawrence Lessig : le droit n’est qu’une sorte de voile dans l’environnement numérique, car c’est le soubassement technique sur lequel s’appuie les usages qui conditionne réellement l’exercice des libertés. Quoi que dise la directive eCommerce, il n’y a quasiment plus rien qui relève de l’exercice de la liberté d’expression sur les plateformes centralisées lucratives, sinon une grotesque parodie qui salit le nom même de la liberté et nous en fait peu à peu perdre jusqu’au sens ! En le lisant « en creux », l’article 13 dessine au contraire l’espace sur Internet où la liberté d’expression peut encore réellement s’exercer : le réseau des sites personnels, celui des hébergeurs ne jouant pas un rôle actif et – plus important encore – les nouveaux services s’appuyant sur une fédération de serveurs, comme Mastodon ou Peertube.
  • Ce qui va se passer à présent avec l’obligation de filtrage automatisée, c’est que les grandes plateformes centralisées lucratives, type YouTube ou Facebook, vont sans doute devenir des espaces où les utilisateurs éprouveront le poids d’une répression « à la chinoise » avec la nécessité de se soumettre à un contrôle algorithmique avant même de pouvoir poster leurs contenus. Le contraste n’en sera que plus fort avec les espaces restant en dehors du périmètre de l’article 13, que les créateurs et leur public seront d’autant plus incités à rejoindre. Doit-on réellement le déplorer ?
  • On retrouve ici le problème de « l’agnosticisme économique » dont j’ai déjà parlé sur ce blog à propos du fonctionnement même des licences libres. En refusant de discriminer selon les types d’usages économiques, les défenseurs du Libre se sont en réalité privés de la possibilité de développer une réelle doctrine économique. C’est ce même aveuglement aux questions économiques qui conduit à des aberrations de positionnement comme celles que l’on a vu au cours de cette campagne contre la directive Copyright. Comment mobiliser autour du mot d’ordre « Save Your Internet », alors que cet « Internet » que l’on a voulu faire passer pour « le notre » comprend en réalité les principaux représentants du capitalisme de surveillance ? C’est le sens même de nos luttes qui disparaît si nous ne nous donnons pas les moyens d’opérer des distinctions claires parmi les acteurs économiques.
  • En juin dernier, c’est-à-dire avant même le premier vote sur la directive, La Quadrature du Net a commencé à développer ce type d’analyses, en suggérant de ne pas s’opposer à l’introduction du critère du « rôle actif » des plateformes pour au contraire le retourner comme une arme dans la lutte contre la centralisation
  • L’enjeu n’est pas de chercher – sans doute vainement – à supprimer l’article 13, mais de réussir à délimiter clairement son périmètre pour s’assurer qu’il ne s’appliquera qu’à des acteurs centralisés lucratifs procédant à une hiérarchisation des contenus. Manœuvrer ainsi ferait peser sur les GAFAM une charge écrasante, tout en préservant un espace pour développer un réseau d’acteurs éthiques non-centralisés et inscrits dans une logique d’économie solidaire. Il n’y a qu’au sein d’une telle sphère que l’on puisse encore espérer œuvrer pour un « Internet Libre et Ouvert ».
  • Il faut aussi sortir de l’urgence immédiate imposée par cette série de votes pour se replacer dans le temps long. De toutes façons, quelle que soit l’issue des dernières négociations, il restera encore plusieurs années (3, 4, peut-être plus ?) avant que la directive ne soit transposée dans les pays de l’Union. C’est un délai appréciable qui nous laisse encore le temps de travailler au développement de cette sphère d’acteurs alternatifs.
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    "Bien que la directive droit d'auteur soit le symptôme d'une soumission économique de nos industries aux géants du Web, elle crée néanmoins l'opportunité de remettre en cause ces géants, au profit de l'Internet décentralisé. C'est ce que nous rappelle Calimaq, membre de La Quadrature du Net, dans cette tribune - initialement publiée sur son blog."
Aurialie Jublin

Bimby : le concept qui bouscule l'aménagement urbain - Elueslocales.fr - 0 views

  • le projet Bimby, conçu par deux architectes urbanistes, Benoît Le Foll et David Miet. Bimby, c’est l’acronyme de « Build in My Back Yard », littéralement, « construire dans mon jardin ». L’idée est de définir une nouvelle filière de production de la ville, en s’appuyant sur les quartiers pavillonnaires déjà existants, et en proposant donc une solution alternative à l’étalement urbain.
  • Plus concrètement, Bimby vise à offrir la possibilité aux propriétaires de vendre une partie de leur terrain pour la construction d’un nouveau logement. L’idée est donc de densifier les zones déjà habitées. Pour les concepteurs, les zones pavillonnaires recèleraient en effet un gisement foncier exceptionnel : il y a actuellement 14 millions de maisons individuelles et une partie des propriétaires pourrait être encline à céder une partie de leur terrain. Même si ça ne concernerait qu’1 % d’entre eux, cela représenterait déjà 140.000 terrains à bâtir.
  • un intérêt économique : à la fois pour la commune qui voit ainsi la possibilité de « fabriquer un urbanisme sur mesure et à moindre coût » et pour les habitants propriétaires de maisons individuelles, qui peuvent « mobiliser une partie de leur patrimoine foncier pour financer la réalisation de leurs projets, notamment en détachant une partie de leur terrain pour la valoriser en tant que nouvelle parcelle constructible. »
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  • un intérêt écologique : l’étalement urbain a des conséquences environnementales. Par exemple, la fragmentation des espaces naturels et agricoles est néfaste à la biodiversité. Bimby, au contraire, présente l’avantage de s’appuyer sur des zones urbaines déjà existantes, « tout en maintenant des densités faibles et sans engendrer de pression foncière, ceci dans des quantités qui permettraient de répondre chaque année à une part significative des besoins en logements »
  • un intérêt social : « en redonnant à l’habitant un rôle fort de maître d’ouvrage de la production de l’habitat, on donne à la collectivité de puissants leviers pour porter une politique urbaine ambitieuse, fondée sur la mise en synergie des projets des habitants et des projets de la collectivité, et ceci en faisant appel aux entreprises locales de construction, qui sont les plus économiques et les plus créatrices d’emplois. » Bimby propose également une ouverture concernant les logements sociaux. Si cette démarche n’est pas une solution miracle, elle peut permettre la production le logements plus abordables et offrir la possibilité à la collectivité de reprendre la main sur le prix du foncier.
  • Pour concrétiser la démarche BIMBY, celle-ci doit être pleinement intégrée dans le PLU comme un élément à part entière du développement de la commune. A cet effet, elle doit constituer l’un des volets du programme d’aménagement et de développement durable (PADD), être développée comme une orientation d’aménagement et de programmation (OAP), transcrite dans le règlement d’une zone ou d’un secteur (selon l‘importance de la superficie qu’elle concerne, les enjeux qu’elle représente, et ses spécificités réglementaires) et justifiée dans le rapport de présentation.
  • Les communes qui souhaitent s’inscrire dans cette démarche organisent des réunions pour présenter le projets aux habitants. Nouer le dialogue entre les élus porteurs du projet et les propriétaires intéressés est essentiel mais, prévient David Miet dans le guide, il ne faut « pas créer d’espoirs que l’on risque de décevoir. Une fois que l’on a noué un dialogue avec sa population, en organisant des ateliers pour imaginer le futur des quartiers pavillonnaires existants, il convient d’aller jusqu’au bout de la démarche, et notamment jusqu’à la modification des documents d’urbanisme pour que ces derniers soient de bon catalyseurs des projets individuels. »
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    "L'urbanisme, et particulièrement la question de la construction de nouveaux logements, représente l'un des points majeurs de la politique communale. Face à l'étalement urbain qui a longtemps été la norme en France, mais qui nous montre aujourd'hui ses limites, la démarche Bimby se pose comme une véritable alternative."
Aurialie Jublin

Le Bitcoin va-t-il détruire la planète ? Contre point - LinuxFr.org - 0 views

  • « Si le Bitcoin consomme autant d’électricité que le Maroc, c’est une catastrophe, non ? » Actuellement le Bitcoin consommerait autant d’électricité que le Maroc. En fait, si on ne peut pas parler de catastrophe écologique c’est tout simplement parce que ce mot est plutôt employé pour une pollution flagrante (genre marée noire ou autre pollution chimique). Mais le fait est que le bitcoin consomme tous les jours et tous les jours un peu plus, la facture énergétique s’allonge et s'accroît ; c’est comme fumer : ça détruit un peu tous les jours les poumons et on ne parle de catastrophe que lorsque le cancer est là. Le Bitcoin seul ne crée pas le réchauffement climatique, mais il fait partie des nombreux systèmes qui tendent à l’aggraver. Donc : Si le Bitcoin consomme autant d’électricité que le Maroc, ce n’est pas une catastrophe mais ça n’est clairement pas bon du tout. Pour simplifier je vais diviser les erreurs de raisonnement en quatre parties : La fausse simplification consommation continue et gaspillée n’équivaut pas à pollution On ne compare que ce qui est comparable Oui, l’énergie du Bitcoin est gaspillée Les 2 phases d’optimisation en ingénierie
  • « …parfois l’électricité est là et inutilisée. C’est le cas des panneaux solaires, des barrages hydro-électriques ou des centrales nucléaires qui produisent de l’électricité, quoi qu’il arrive. On ne peut pas faire ON/OFF. Et l’électricité est pour le moment difficilement transportable. » 2 divisions par 0 et un verre de vin : Une plutôt évidente : “les panneaux solaires qui produisent de l’électricité quoi qu’il arrive” … sauf quand il fait nuit, quand la météo n’est pas clémente ou quand ils sont sales. L’autre division par 0 : “l’électricité est pour le moment difficilement transportable”. Difficilement par rapport à quoi ? Car en fait c’est sûrement la source d’énergie la plus transportable qui soit. D’ailleurs les pays européens sont interconnectés entre eux et s’échangent de l’électricité (bien plus rapidement qu’une transaction Bitcoin
  • Et même s’il est possible actuellement de perdre de l’énergie verte (en 2017 la Californie a perdu 300 000 MW faute d’utilisation). Cela démontre juste l’immaturité des réseaux électriques intelligents (smart grid).
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  • “Les comparaisons que j’ai vues sont toutes plus absurdes les unes que les autres”, celle-ci en est un parfait exemple. Reprenons: qu’est ce que Bitcoin : Un système d’échange de valeurs. Ok, donc utiliser Bitcoin c’est comme payer avec sa carte bleue : le système a le même but. Donc ici, on essaye de nous faire avaler que 30 millions de personnes qui ne font que payer régulièrement avec leur carte bleue c’est pareil que 33 millions qui, en plus eux aussi, d’utiliser une carte bleue de temps en temps, se déplacent, s’éclairent, utilisent leurs ordinateurs, leurs machines, rechargent leurs téléphones, ont une climatisation, font fonctionner leurs entreprises … etc, bref 33 millions de personnes qui vivent. Non ce n’est pas du tout comparable : le fait que 30 millions d’utilisateurs de Bitcoin consomment autant que 33 millions de marocains démontre l’inefficacité énergétique extrême du Bitcoin.
  • « Surprise, le Bitcoin consomme à peine plus que la production des pièces de monnaies et des billets de banque ! Or, rappelons que les pièces et billets ne représentent que 8% de la masse monétaire totale et plus spécifiquement 6,2% pour la zone euro. » Effectivement je suis surpris ! Car je n’ai pas du tout les mêmes chiffres pour la production de monnaie. Mais j’ai l’impression que Ploum a intégré l’extraction de l’or dans le coût de production de monnaie ce qui est faux depuis de nombreuses années (j’y reviens juste après) Pour le coût de la monnaie fiduciaire je vais citer Emmanuelle Assouan, de la Banque de France :« le coût de fabrication d'un billet se situe entre 5 et 10 centimes d'euro. Une validation d'une transaction bitcoin c'est 215 kilowatts-heure… » 6.6. « Or, outre la consommation énergétique, l’extraction de l’or est extrêmement contaminante (notamment en termes de métaux lourds comme le mercure). » Donc l’excuse c’est “lui il pollue plus que moi, donc je peux polluer aussi”. C’est la défense Chewbacca !
  • 6.10. « Sans compter que nous n’en sommes qu’au début ! Bitcoin a le potentiel pour devenir une véritable plateforme décentralisée qui pourrait remplacer complètement le web tel que nous le connaissons et modifier nos interactions sociales et politiques : votes, communications, échanges sans possibilité de contrôle d’une autorité centralisée. » L’inefficience de Bitcoin a une conséquence lourde en plus de polluer : il ne scale pas (c’est à dire : très mauvaise montée en échelle). Il plafonne à 7 transactions par seconde, ce qui à l’échelle de la planète : 7 milliards d’utilisateurs potentiels, est vraiment … minable (presque sans mauvais jeux de mot). Pour comparer : VISA effectue en moyenne plus de 1600 transactions par seconde et des pics bien plus importants sont absorbés sans problème. Donc, non, sans résoudre le problème d’efficience, Bitcoin ne peut pas faire plus que ce qu’il fait aujourd’hui, c’est à dire finalement ne servir qu’à très peu d’utilisateurs.
  • Ploum ne parle que de la “Proof Of Work” comme concept de sécurisation. C’est pourtant une partie du système particulièrement inélégante qui devrait être remplacée par quelque chose de moins énergivore. Ethereum veut passer à la “Proof Of Stake” (preuve d’enjeux, moins énergivore) par exemple. Gridcoin remplace la “Proof Of Work” par des calculs utiles à l’humanité Duniter applique un handicap aux utilisateurs ayant trop de puissance de calcul ce qui évite la course à la puissance polluante. Bref, la consommation énergétique outrancière de Bitcoin n’est pas une fatalité pour les crypto monnaies.
  • Une image plus juste : le Bitcoin est actuellement comme un tracteur auquel on ajouterait des chariots, plus on lui ajoute de chariots, plus il crache de la fumée noire en faisant un boucan d'enfer et plus sa vitesse diminue … même si sa vitesse n’atteint jamais 0 km/h. A partir d’un certain nombre de chariots sa vitesse est tellement basse qu’il en devient inutilisable. Ici les chariots sont les utilisateurs et la vitesse représente les frais et la rapidité/lenteur des transactions. Ploum voudrait nous dire que ce tracteur rejette une fumée noire qui est une merveille d’écologie et que ce tracteur peut prendre l’autoroute sans rien y changer. Mais que c’est l’autoroute et notre perception de la vitesse qu’il faudrait adapter au système …
  • Je vous prie de croire que je n’ai aucune raison particulière de défendre les banques ou les états. Un système d’échange décentralisé est une bonne chose, mais pour moi laisser une planète dans le meilleur état possible à mes enfants est bien plus important.
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    "Cet article est une réponse à celui de Ploum visible ici et ici. D'ordinaire j'aime bien les articles de Ploum, sa plume est plaisante et son analyse me paraît souvent juste; mais dans son article sur la consommation énergétique du Bitcoin, Ploum use de contre-vérités, de raccourcis et de métaphores inadaptées pour arriver à ses fins. Je vais m'attacher à démontrer qu'avec un minimum de connaissances des problèmes d'un réseau électrique, de la consommation d'énergie et de rendement il est impossible de considérer ce gaspillage d'énergie comme négligeable. Je reviendrai sur le pourquoi il est urgent d'être efficient dans tous les domaines. C'est-à-dire qu'il ne suffit pas "d'utiliser de l'énergie verte puis c'est tout", une telle affirmation relève d'une ignorance des problèmes liés à la transition énergétique."
Aurialie Jublin

La vente de token (ICO) ou la nouvelle vague de financement de l'open source - ZDNet - 0 views

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    L'enjeu de ce mécanisme est colossal. Il représente un nouveau modèle de rémunération pour les développeurs des écosystèmes open source. Ce nouveau mode de financement pourrait refaçonner la manière dont le logiciel open source est construit et financé assure Vidal Chriqui.
Asso Fing

Louise Drulhe cartographie le web caché | Mediapart - 0 views

  • « Lorsque nous naviguons sur Internet, nous allons de lien en lien, il y a une force qui s’exerce sur notre mouvement et qui nous fait vagabonder de page en page. Cette attraction est due à la pente du web qui nous fait glisser lentement à la façon d’une dérive numérique. Au début d’Internet, la pente était douce, elle s’apparentait à une errance numérique et facilitait la sérendipité. Aujourd’hui la pente est beaucoup plus raide et nous glissons presque systématiquement vers les mêmes services », écrit l’artiste.
  • Résultat, le web s’est creusé, comme le montre ce dessin du chapitre 4, « Un relief dirigé ». Pire encore, il s’est dédoublé. Toute une mécanique s’est installée, celle des données, et c’est alors à la représentation de ce web caché que Louise Drulhe s’est attaquée, un projet qu’elle évoquera mardi 6 novembre à la Gaîté-Lyrique, à Paris, lors de la première soirée d’un cycle de rencontres intitulé Technologies et idéologies. L’occupation idéologique des réseaux numériques, organisé en partenariat avec Mediapart et l’EHESS. 
  • « En moyenne, explique Louise Drulhe, neuf autres pages sont activées par chaque page que nous consultons, et nos données fuitent par là. Elles sont récupérées par des sites tiers bénins ou malins qui récupèrent nos données de navigation. »
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  • Pour cette cartographie, Louise Drulhe s’est appuyée sur les données de fréquentation des sites, elles-mêmes issues d’Alexa, le service de mesure d’audience d’Amazon, et sur les travaux de Timothy Libert, spécialiste des questions de données personnelles et vie privée, actuellement chargé de cours à l’université Carnegie Mellon de Pittsburgh (États-Unis). Sur l’image ci-dessus (à consulter en plus grand ici), elle a représenté les sites agrégés par compagnies (YouTube inclus dans Google qui le possède, Bing dans Microsoft…). Où l’on voit que « le poids grignote et déforme l’espace, crée des gouffres ». 
  • Au centre, Google et ses dépendances, Gmail, Blogspot, YouTube... En bas à gauche, les compagnies chinoises, proches des russes. En bas au centre, Wikipédia. Tout en haut, autour de Reddit gravitent les sites d'info, New York Times, CNN, Huffington Post... © Louise Drulhe.
  • Dans l’Internet chinois, Baidu occupe, comme Google dans le reste du monde, une place centrale : il est au milieu, et très profond. Tous sont très étroits : moins qu’ailleurs, d’autres sites y conduisent. Mais ils sont proches de l’Internet russe, beaucoup de liens menant de l’un à l’autre.
  • De l’autre côté du web se trouvent les aspirateurs à données (voir ici l’image en plus grand). « La hauteur des bosses représente la portion du web qui est tracké », et Google, qui surveille 78 % des pages du web, se retrouve encore une fois très loin devant les autres.
  • Entre la surface du web, celle que l’on connaît, où l’on navigue, et ses profondeurs, où sont aspirées nos données, Louise Drulhe a fait apparaître, ou plutôt constaté, « comme un miroir, ou une contreforme ». Il y a d’abord des monopoles dans les deux espaces, dit-elle. Ces monopoles sont bien souvent les mêmes, à deux exceptions notables : le serveur de cache Akamai, invisible pour l’internaute, n’est « que » dans le web caché, et c’est le contraire pour Wikipédia, qui ne récupère aucune donnée et n’est présent que sur le web visible. Et enfin, « Google tient la même place des deux côtés ».
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    "Collecte des données et centralisation du web seront au centre de la première rencontre organisée par Mediapart, la Gaîté-Lyrique et l'EHESS, mardi 6 novembre à Paris. Brève rencontre avec Louise Drulhe, designer graphique, qui matérialise au feutre cet étau de plus en plus serré."
Aurialie Jublin

Les bornes Autolib', mobilier urbain à l'abandon | L'interconnexion n'est plu... - 0 views

  • Ni Peugeot, ni Renault. Or, aucun des représentants des sociétés potentiellement intéressées par les bornes de recharge Autolib’ n’a l’intention de les utiliser. « La recharge des véhicules, on en fait notre affaire », annonce le représentant de Free2Move, le service qui sera proposé « fin 2018 » par Peugeot. « La recharge et le nettoyage seront effectués dans la zone dans laquelle seront disponibles les véhicules », explique la responsable de Moov’in, un service présenté par Renault. Le constructeur proposera à partir de septembre, à une date encore non précisée, 120 voitures électriques, en test, dans deux secteurs, les 11e et 12e arrondissements de Paris et Clichy (Hauts-de-Seine). Mais aucune de ces voitures ne se servira des bornes Autolib’.
  • Les opérateurs expliquent, à l’unisson, que les bornes sont équipées d’un logiciel de pilotage qui appartient au groupe Bolloré, opérateur d’Autolib’ jusqu’à la fin du mois. Ils ne savent pas quand ce logiciel sera remplacé. Autrement dit, les bornes seront bientôt inutilisables, y compris pour les particuliers autorisés à garer, moyennant un abonnement annuel, leur véhicule électrique sur les places Autolib’. Ce logiciel, en pratique « la carte automate contrôlant physiquement les bornes de charge depuis la borne principale », explique un lecteur, pourrait certes être prochainement remplacé, mais la Ville de Paris annonce que le délai sera d’environ « six mois ».
  • Enfin, ces bornes ne permettent qu’une recharge lente ; il fallait 12 heures pour charger complètement une Autolib’. Or, depuis 2011, la technologie a évolué, de nouvelles bornes sont apparues, permettant d’effectuer 80% de la recharge en une heure environ.
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  • Voilà qui rappelle le triste sort des bornes de « stationnement intelligent » qui devaient supprimer les voitures ventouse à Nice (lire ici), un système abandonné après trois ans d’existence. Ou les stations du vélo en libre-service de Perpignan ou Chalon-sur-Saône, tous deux désormais supprimés. On songe aussi aux portiques de la « taxe poids-lourds », dite « écotaxe », démontés après le renoncement du gouvernement Ayrault à cette mesure pourtant votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Voire au projet d’aérotrain survolant la Beauce sur une rampe en béton. Ceux-là n’avaient même pas servi.
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    "Ces plots métalliques gris et blancs d'environ un mètre de haut, disposés dans tous les quartiers de Paris et dans une centaine de villes de banlieue parisienne, faisaient partie du paysage urbain depuis 2011. Et ne serviront bientôt plus à rien. La fin du système Autolib' condamne les 3200 bornes de recharge électrique, ainsi que les totems où s'effectuait la réservation, au probable démontage. Par ailleurs, une partie des voitures Bluecar, chères à Vincent Bolloré, sont déjà parties à la casse, selon le magazine Chalenges."
Aurialie Jublin

Les Communs numériques sont-il condamnés à devenir des « Communs du capital »... - 0 views

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    Faudrait-il que les géants du numérique fassent davantage et qu'ils prennent en charge de manière significative la soutenabilité à long terme du Commun numérique que représente Wikipédia ? Cette question renvoie à celle de la réciprocité pour les Communs, qui est à la fois absolument essentielle et très ambivalente. Si on élargit la perspective aux logiciels libres, force est de constater que ces Communs sont devenus une infrastructure essentielle sans laquelle Internet ne pourrait plus fonctionner aujourd'hui (90% des serveurs dans le monde tournent sous Linux, 25% des sites internet utilisent WordPress, etc.). Mais beaucoup de ces projets souffrent d'un problème de maintenance et de financement, car leur développement repose sur des communautés dont les moyens sont sans rapport avec l'importance des ressources qu'elles mettent à disposition du monde entier. C'est ce que montre très bien l'ouvrage « Sur quoi reposent nos infrastructures numériques ? Le travail invisible des faiseurs du web » signé par Nadia Enghbal
Aurialie Jublin

Des impacts énergétiques et sociaux de ces data-centers qu'on ne voit pas - M... - 0 views

  • Côté consommation pour commencer, les études les plus pessimistes avancent que ceux-ci pourraient représenter jusqu’à 13% de l’électricité mondiale en 2030 (avec un secteur informatique qui consommerait jusqu’à 51% du total de la consommation électrique mondiale). Des chiffres qui ne font pas l’unanimité, The Shift Project prévoyant plutôt 25% pour le secteur informatique et 5% pour les data centers en 2025 (ces 5% équivaudraient tout de même à toute la consommation électrique actuelle du secteur numérique).
  • Même si l’on constate de nombreux efforts faits pour améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures, par exemple du côté des « big tech », l’ADEME rapporte que les géants du numérique ne portent pas un véritable discours sur la « sobriété énergétique et numérique nécessaire pour rester sous la perspective d’une augmentation des températures planétaires de 1,5°.»
  • Le rapport insiste ensuite sur les déséquilibres qui résultent de certaines implantations dans les territoires. Première constatation : ces impacts sociaux sont très peu documentés. Bien souvent, les data centers arrivent sans dire leur nom, en périphérie des villes, aux Etats-Unis ou en France, à Saclay par exemple ou encore Plaine Commune. Cette furtivité des bâtiments rend d’autant plus difficile les contestations ou demandes de participation de la part des populations locales.
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  • Ils sont considérés comme de simples entrepôts par les pouvoirs publics alors même que leur consommation électrique a des répercussions à l’échelle d’un territoire tout entier.
  • Autre phénomène important : les data centers attirent les data centers, pour des questions de mutualisation d’énergie et de réseaux de télécommunication. Bien souvent, les hiérarchies urbaines en place sont renforcées par ces mécanismes. Les élus eux, peinent à lutter contre des acteurs puissants qui imposent leurs conditions « dans une négociation asymétrique qui pousse certains territoires à sur-calibrer des infrastructures énergétiques, hydrauliques et viaires pour pouvoir accueillir quelques dizaines, ou centaines d’emploi si l’on inclut les phases de construction. »
  • Aujourd’hui, c’est plutôt pour installer des hangars logistiques et des fermes de serveurs qu’on artificialise les sols. Autre effet non négligeable qui mériterait sans doute une discussion plus ample avec les populations locales : l’étalement urbain.
  • Le rapport souligne ensuite les possibles synergies entre les infrastructures numériques et le territoire. La réutilisation de la chaleur générée par les data centers  est à ce titre un cas d’usage bien connu. A Bailly-Romainvilliers, par exemple, le data center de BNP Parisbas chauffe le centre nautique voisin. Celui de Céleste à Noisy-Champs, chauffe ses propres bureaux. D’autres systèmes très chauffants comme les chaudières numériques de Stimergy chauffent une partie de l’eau de la piscine de la Butte-aux-Cailles, dans le treizième arrondissement de Paris.
  • Cependant, ces exemples restent anecdotiques. Dans l’immense majorité des cas, la chaleur n’est pas récupérée. D’abord pour des questions de coût et de rentabilité économique : les promoteurs des data-centers attendent des rendements sur des périodes courtes incompatibles avec la contractualisation pour les réseaux de chaleur (des engagements qui coulent sur 25 à 30 ans
  • Il existe aussi un frein technique : il est préférable de prévoir ces éventuels contrats dès la construction du data center car le modifier a posteriori peut représenter des risques que les promoteurs ne sont pas prêts à prendre.
  • La cinquième partie du rapport, qui m’a particulièrement plu, fait la part belle aux initiatives citoyennes, associatives et publiques des « infrastructures numériques alternatives ». Du côté des fournisseurs d’accès, de nombreux acteurs associatifs comme franciliens.net ou Aquilenet dans le Sud-Ouest sont regroupés au sein de la Fédération FFDN. Ils viennent compléter l’offre des fournisseurs principaux (Bouygues, Free, Orange et SFR). Le grand atout de ces solutions est de miser sur le social, l’éducation et la démocratie : « Ils participent d’une gouvernance partagée du commun qu’est Internet en portant des valeurs de transparence, d’inclusion, de lien social, d’apprentissage technique, et d’incitation à la participation à la vie citoyenne. »
  • La socioanthropologue des techniques Laure Dobigny affirme que quand cette gestion inclut et implique, alors les consommateurs vont vers plus de sobriété : « la mise en place de systèmes techniques de plus petite échelle ont permis, en modifiant les usages, une réduction des consommations. » La question est ensuite de savoir comment passer d’une gestion commune de réseaux à une gestion commune de data-centers.
  • Le rapport présente un certain nombre de solutions, comme le cloud de pair-à-pair : « l’idée centrale sous-tendant ces dispositifs est que les fichiers et les contenus téléchargés par les utilisateurs dans le système sont stockés, totalement ou en partie, sur un nuage de stockage composé d’une partie des disques durs de chaque utilisateur, reliés entre eux en architecture P2P. » L’idée est plutôt simple : re-décentraliser internet, réduire le besoin de grands data-centers et atténuer l’impact spatial de ces infrastructures. Les limites de ces solutions sont nombreuses bien sûr : pertes de données, erreur, taille critique non atteinte… Il existe également des data centers « de proximité » comme les chatons (« Collectif d’Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires ») ou encore SCANI dans l’Yonne et Tetaneutral à Toulouse.
  • Pour terminer, le rapport dessine trois « mondes numériques possibles ». Le premier scénario parie sur l’extrême croissance et l’ultracentralisation numérique. Pour faire simple, c’est aujourd’hui mais en pire : tout est numérisé, plateformisé, big-daté et concentré dans les mains des GAFAMS ou d’autres acteurs similaires. La ville se conforme aux modèles numériques de la smart-city, la consommation de data explose. C’est la fuite en avant, la croyance qu’un monde infini existe. Côté C02, c’est la catastrophe, la température globale monte de 2,5° en 2050. Pics de chaleur dans les villes, problèmes sociaux, etc.
  • Le deuxième scénario est en demie teinte. On stabilise le système technique numérique en permettant la coexistence de deux mondes : celui des big tech et celui, plus centralisé, des infrastructures à plus petite échelle. L’Union Européenne taxe les « Net Goinfres », ce qui modifie les comportements : on échange moins de photos de chats et on tend à les stocker sur nos terminaux personnels plutôt que dans le cloud, idem pour la musique. Côté consommation, on parvient à réduire les émissions de CO2 du secteur de 5% par an entre 2025 et 2050, ce qui nous ramène au niveau de 2013.
  • Le dernier scénario propose une forme de décentralisation ultime du numérique qui signe plus ou moins la fin des data-centers tels que nous les connaissons. Internet devient plus local et dépendant des énergies renouvelables, ce qui ne permet plus d’assurer sa continuité. Le projet Greenstar au Canada suit ces principes et accepte les intermittences du réseau (follow the wind/follow the sun), de même, le blog du Low Tech Magazine s’arrête de fonctionner quand le vent ne souffle plus (le scénario nucléaire n’est pas vraiment envisagé car l’exercice prospectif est global). Ce scénario « effondrement » se base sur des infrastructures totalement low-tech (c’est-à-dire peu coûteuses en énergie) et permet assez ironiquement un « retour aux principes fondateurs d’internet (horizontal et distribué) ». Côté service, on se contente du local et l’international devient l’exception
  • L’ADEME invite également à soutenir les FAI indépendants et à créer un « service public du numérique et des data centers publics », notamment pour améliorer l’intégration spatiale des infrastructures. Les questions énergétiques font également l’objet de propositions : sobriété, récupération de chaleur, décentralisation.
  • Le chercheur Clément Marquet cité plus haut dans l’article me rappelle que ces différents rapports (Shift, ADEME) arrivent dans un moment particulier puisque le gouvernement a voté en octobre 2018 une loi visant à réduire la fiscalité énergétique pour attirer les gros data centers. Je le cite : « il y a une tension entre le projet de souveraineté numérique par les infrastructures (et des bénéfices économiques qui iraient avec bien sûr) et celui de réduction de la consommation énergétique. »
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    "L'ADEME, via le projet Enernum, vient de publier une étude approfondie sur les impacts à la fois énergétiques et sociétaux de l'installation et du déploiement des data centers, en France et ailleurs. Ce travail vient confirmer les conclusions du Think tank The Shift Project qui alertait déjà des coûts carbone importants de ces infrastructures qui soutiennent tous nos usages numériques. Par delà les chiffres, l'ADEME replace les data-centers dans leur contexte humain et géographique et interroge la gestion de ce type d'infrastructure sur le territoire."
Aurialie Jublin

En médecine aussi, les lesbiennes sont invisibles - France Inter - 0 views

  • Aux USA, on estime que 35% des femmes lesbiennes ne se sont jamais vues proposer de frottis de dépistage parce que nous, les médecins, croyons qu’elles en ont moins besoin que les femmes hétérosexuelles. Ce qui est faux, ARCHI FAUX !
  • Le cancer du col de l'utérus est le deuxième cancer féminin dans le monde (274 000 décès en 2002). Combien de femmes lesbiennes mortes doucement, sans bruit, sans même savoir que la raison précise pour laquelle elles sont passées sous les radars diagnostics est que notre système de santé est hétéronormatif ? Combien ?
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    "L'autre jour, une jeune fille de 17 ans entre au cabinet médical et me demande : Bonjour, je voudrais savoir si le vaccin contre le papillomavirus est recommandé pour les jeunes lesbiennes ?  Que dire ? Je ne sais pas. J'en suis resté à l'idée très très floue que le papillomavirus -qui est responsable entre autre du cancer du col de l'utérus- s'attraperait essentiellement en passant des muqueuses masculines vers les muqueuses féminines. Alors oui, j'ai eu de formidables professeurs de médecine, des hommes et des femmes extraordinaires, mais le cas particulier des lesbiennes, on ne me l'a pas appris à la fac. Les études françaises sur le sujet sont inexistantes (presque autant que les lesbiennes invitées sur les plateaux TV pour causer de la PMA en ce moment, soit dit en passant). Les seules études que j'ai pu trouver sont américaines et elles sont assez rares. Rendons-nous compte : les personnes trans, bi, lesbiennes, gays, représentent 4 à 7% de la population et pourtant elles restent l'angle mort de nos facultés de médecine. Ce ne serait qu'une discrimination de plus si, en l'occurrence, l'angle mort n'était pas... mortel."
Aurialie Jublin

[Démocratie/Logiciel libre] Alerte / en marche vers la privatisation de la dé... - 0 views

  • Pourquoi cette entreprise continue à jouer solo, à capter les contributions communes, et malgré toutes les demandes, à fermer son code ? Et par quelle magie est arrivé ce quasi monopole alors que dans d’autres pays de nombreuses solutions libres, ouvertes et transparentes ont fait leur preuve ?
  • Avons-nous compris qu'un code fermé et propriétaire c'est comme un brevet Monsanto ? Qui s'approprie le vivant, qui fait disparaître la diversité du vivant et donc des espèces, qui privatise le commun, qui installe une dépendance mortifère avec sa solution et nécessite de toujours racheter la même solution ? Avons-nous bien compris qu'un code propriétaire s'est s'approprier la richesse offerte par les gens, leur travail, leurs données ?Avons-nous bien compris qu'un code propriétaire c'est une boîte noire en qui personne, je dis bien personne, à part celui qui l’a codé, ne peut avoir confiance ?
  • il n’y a que le logiciel libre qui peut garantir les conditions de transparence, de responsabilité collective (hackers, développeurs, usagers, citoyennes et citoyens, associations de liberté et neutralité du net), qui coopérant les unes avec les autres, peuvent être les seuls garants d’un processus numérique démocratique sincère et sous surveillance.
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  • Je ne sais pas à combien d'entre nous cette proposition a été faite. D’ailleurs ça m’intéresse de savoir qui travaille avec des solutions Cap Co pour comprendre l’entendue du problème et du désastre dans lequel nous nous sommes mis. De notre côté, il en était hors de question, un de nos principes fondateurs était que tout ce qui serait créé par nos petites mains serait libre, public, partageable et pourrait servir à toutes et tous. C’est exactement ce qu’il s’est passé, on s’est servi d’autres travaux d’autres équipes par delà le monde et on a offert nos travaux à d’autres équipes qui les ont adapté en fonction de leurs besoins. Tous ces travaux sont à dispo de toutes et tous. Et n’importe quel codeur peut venir voir le cœur du réacteur, déceler les failles, les signaler, et donc les réparer, etc…
  • Nous avions donc à l'époque refusé cette proposition d’utiliser en marque blanche et gratuitement la plateforme de Cap Collectif. Mais combien ont accepté la bonne affaire ? En toute bonne foi, sans comprendre les enjeux immenses autour de la bataille des bases de données, l'ouverture des données, des choix d'algorithme, de la surveillance. Vous connaissez toutes et tous l'adage, "si c'est gratuit, c'est toi le produit".
  • Revenons un peu en arrière, la plateforme en question originelle qui a donné naissance à Cap Collectif, Parlement et citoyens, a été construite bénévolement par un tas de gens extraordinaires, qui ont vu leur travail capté, et fermé dans Cap Collectif. C’est un tout premier scandale. Qui l'a vendu et revendu à des collectivités ou "prêté" à des expérimentations citoyennes.
  • On arrive aujourd'hui ce mercredi 29 janvier 2019 à un énorme gag sur ce nouvel épisode du Grand débat, opération massive de communication gouvernementale : Cap Collectif met en place les plateformes de tous les cotés CESE, gouvernement, Gilets jaunes, provoquant un énorme malaise de ces derniers lorsqu’ils ont compris qu’ils partageaient le même outil et même prestataire, et une défiance accrue envers les outils au service de l'expression citoyenne pour celles et ceux qui s’intéresseraient aux dispositifs.
  • Cap Collectif étant en mesure de vendre ses plateformes grâce à un immense travail collectif en faveur de la participation citoyenne, dont nous sommes toutes et tous actrices et acteurs ici-mêmes (et pas que nous évidemment), et financé avec les deniers publics, donc l'argent des français, il n'est plus question de continuer à tolérer ce qui était déjà hier intolérable : le code doit être ouvert et publié.
  • Comment imaginer rétablir un lien de confiance dans la société avec des boîtes noires ? La démocratie se fonde sur la transparence de la décision publique, sa souveraineté, sa responsabilité, comment imaginer une seconde que les outils à son service ne soit pas fondé sur les mêmes obligations de transparence, souveraineté et responsabilité ?
  • Premièrement, je demande donc officiellement à Cap Collectif de publier son code. Et je vous demande, chaleureusement, à chacune et chacun d'entre vous, usagers et usagères, en tant qu'orga ou en tant que citoyen.ne.s d'en faire de même. Ou alors d’assumer publiquement votre choix du logiciel propriétaire avec tout ce que cela comporte d’antagonique avec les principes fondamentaux de la démocratie.
  • Deuxièmement, je demande aux instances de Démocratie Ouverte de favoriser la diversité des acteurs, des solutions, de ne plus recommander ou contribuer à des outils en logiciels propriétaires, de ne plus jamais favoriser une entreprise de participation par rapport à d'autres.
  • Enfin je demande à toutes les institutions, aux collectivités, de ne plus reproduire leurs erreurs en utilisant des solutions opaques : erreur sur la souveraineté des données, erreur sur la sécurité des outils, erreur et gabegie budgétaires.
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    "Alors qu'explose en France une demande sans précédent de démocratie de la part des citoyens et des citoyens, de Nuit Debout, aux Gilets jaunes (assemblées réunies à Commercy)... ... celles et ceux qui sont censés être au service de cette participation citoyenne, ne voient pas ou font semblant de ne pas voir, qu'une entreprise s'approprie et capte cette formidable émulation collective, qui représente un commun, puisque financé par des deniers publics et enrichis grâce au travail de toutes et tous. Tous ces efforts collectifs pour mettre les citoyennes et les citoyens au cœur de la démocratie. Pour aller vers la transparence. De la coopération. Du partage. Des communs.  Pour quoi ? Moi je croyais que c'était vraiment notre rêve d'asseoir les citoyennes et citoyens à la table des décisions. A peine née, l'utopie d'une meilleure participation des habitantes et habitants de ce pays est déjà pervertie, et déjà gravement menacée."
Aurialie Jublin

Artificial Intelligence & Human Rights | Berkman Klein Center - 0 views

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    L'intelligence artificielle (IA) est en train de changer le monde sous nos yeux. Le potentiel que présente l'IA pour améliorer nos vies est énorme. Des systèmes reposant sur l'IA sont déjà plus performants que des médecins spécialistes pour diagnostiquer certaines maladies, tandis que l'utilisation de l'IA dans le système financier élargit l'accès au crédit à des emprunteurs qui étaient autrefois ignorés. Toutefois, l'IA présente aussi des inconvénients qui viennent assombrir son potentiel considérable. Les systèmes reposant sur l'IA ont une incidence sur le droit à la vie privée étant donné qu'ils dépendent de la collecte et de l'utilisation de vastes quantités de données pour faire des prédictions qui, dans de nombreux cas, ont pour effet de perpétrer des tendances sociales de préjugés et de discrimination. Ces possibilités dérangeantes ont donné lieu à un mouvement qui cherche à intégrer des considérations éthiques dans le développement et la mise en œuvre de l'IA. Ce projet, en revanche, démontre l'utilité considérable d'utiliser la législation sur les droits de la personne pour évaluer et aborder les répercussions complexes de l'IA sur la société. La législation sur les droits de la personne fournit un ensemble de normes communément admis et un langage commun ainsi qu'une infrastructure institutionnelle pour contribuer à faire en sorte que le potentiel de l'IA soit réalisé et que ses plus grands périls soient évités. Notre projet vise à faire progresser la conversation émergente sur l'IA et les droits de la personne en évaluant les répercussions sur les droits de la personne de six utilisations courantes de l'IA. Notre cadre de travail reconnaît que les systèmes d'IA ne sont pas déployés sur un canevas vierge, mais plutôt sur la toile de fond de conditions sociales qui ont elles-mêmes des répercussions complexes préexistantes sur les droits de la personne
Aurialie Jublin

La « colère Internet ». Et si les révolutions étaient désormais algorithmique... - 0 views

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    "Clément Mabi (@C_Mabi), maître de conférences à l'UTC de Compiègne, spécialiste des questions d'expérimentation démocratique, de participation citoyenne et de culture numérique, interroge dans ce texte le rôle d'Internet dans l'émergence et la structuration des mouvements politiques récents. Là où nous posons trop souvent un regard binaire sur Internet, le jugeant coup à coup favorable à la démocratie, ou encourageant des visées populistes, son propos opte pour une remise en contexte sociale de l'usage des technologies qui permet de dépasser cette dichotomie trop stricte. Il défend qu'Internet n'est pas stricto sensu une représentation fidèle du monde social, mais plutôt son miroir déformant qu'il convient d'étudier sous différents angles avant de se laisser aller à des jugements hâtifs et englobants."
Aurialie Jublin

« Carbonalyser » : découvrez combien surfer sur le web coûte au climat - 0 views

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    "L'extension de navigateur (ou add-on) « Carbonalyser » vous permet de visualiser la consommation électrique et les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées à votre navigation internet. Il permet de se représenter la matérialité de nos usages numériques, afin de comprendre que même cachés derrière notre écran, les impacts du Numérique sur le climat et les ressources sont véritables. Téléchargez « Carbonalyser » dans le répertoire du navigateur Firefox ici : https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/carbonalyser/. Pour calculer ces impacts, le programme : Comptabilise la quantité de données transitant via le navigateur, Traduit ce trafic en consommation électrique (via le modèle « 1byte » développé par The Shift Project), Traduit cette consommation électrique en émissions de CO2e selon la zone géographique."
Aurialie Jublin

Bastien Sibille : une alternative à l'ubérisation des services est possible - 0 views

  • Ici, le statut d’entrepreneur salarié associé (ESA) réunis dans des coopératives d’emploi et d’activité (CAE) est une vraie solution. Mobicoop réfléchit activement au déploiement d’une CAE dédiée aux métiers de la mobilité. Celle-ci permettrait par exemple aux travailleurs des plateformes de mobilité (Uber, Deliveroo etc.) de garder le statut d’indépendant auquel ils sont attachés tout en bénéficiant de mécanismes de protection sociale et de représentation collective.
  • Les collectivités territoriales, en entrant dans leur gouvernance, peuvent les lier durablement aux territoires. Le problème n’est donc pas tant technique ou juridique que celui de la volonté des acteurs politiques et économiques à s’asseoir à une table commune pour construire les mécanismes collaboratifs d’un XXIème siècle... non ubérisé ! 
  • Il faut ensuite que les utilisateurs et les travailleurs des plateformes puissent être associés aux grandes décisions des plateformes auxquelles ils sont liés, de façon à avoir leur mot à dire sur les évolutions de celles-ci, qu’elles soient technique ou économique. Cela peut se faire si la plateforme adopte des statuts coopératifs qui permettent aux utilisateurs et aux travailleurs de devenir membres coopérateurs.
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  • Il faut d’abord introduire une forme de justice économique entre les plateformes et leurs utilisateurs. La richesse créée sur les plateformes est, pour l’essentiel, produite par les utilisateurs finaux : ce sont les chauffeurs, les conducteurs, les livreurs qui rendent le service. Il serait normal que les bénéfices réalisés par les plateformes leurs reviennent au moins en partie. Cela peut se faire en associant systématiquement les utilisateurs au capital (que ce soit des sociétés de capitaux ou des coopératives) des plateformes de façon à se voir distribuer des dividendes quand les plateformes font des bénéfices.
  • Il est également urgent de donner un statut et une protection aux travailleurs des plateformes. La situation des conducteurs d’Uber ou des livreurs de Deliveroo est la parfaite illustration des risques qui pèsent sur les travailleurs de plateformes. Leur relation avec la plateforme est un contrat de droit privé et non un contrat de travail : ils ne sont pas salariés mais prestataires. Dès lors, ils ne bénéficient pas des protections liées au droit du travail ; ils ne bénéficient que de façon très incomplète de la protection sociale ; ils ne bénéficient pas instances de représentation collective.
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    "Bastien Sibille, président de la plateforme de covoiturage Mobicoop, alerte sur l'exploitation des utilisateurs de la plupart des plateformes comme Uber ou Deliveroo, et leur propose un modèle de fonctionnement plus soucieux de la justice, de la démocratie et de la protection des travailleurs. Tribune."
Aurialie Jublin

Dans le combat final des gilets jaunes, Jupiter va affronter des modérateurs ... - 0 views

  • Dans ce nouveau genre de mobilisation, où la participation en ligne est toute aussi importante que les blocages sur les ronds-points, les chefs par défaut sont les admins des pages Facebook. Eric Drouet et Priscillia Ludosky sont maintenant tous les deux admins du groupe La France en colère !!!, qui comprend 250 000 personnes. Dans le groupe des huit, une troisième tête se dégage : le charismatique Maxime Nicolle aka Fly Rider, qui avait été invité chez Cyril Hanouna. Il gère Fly Rider infos blocages, un groupe de 62 000 personnes qui suivent ses Facebook live quotidiens.
  • S’il fallait tracer les limites d’un ancien et d’un nouveau monde, Emmanuel Macron et Philippe Martinez apparaissent comparés à Eric Drouet et Maxime Nicolle comme la relique d’une époque révolue. Ces deux leaders des gilets jaunes renouvellent totalement la manière de gérer un mouvement social.
  • On se demanderait presque pourquoi BFM TV ne les diffuse pas en direct à l’antenne. Ces lives n’ont pas moins de pertinence dans le conflit qu’un discours d’Emmanuel Macron ou Edouard Philippe. Alors que, parmi les gilets jaunes, plus personne ne croit au discours des médias traditionnels, ces Facebook live, et plus largement toutes les vidéos qui circulent sur le réseau, apparaissent comme le seul média fiable.
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  • On peut évidemment douter de cette explication un peu simpliste, mais force est de constater que Maxime Nicolle joue là le rôle d’un corps intermédiaire – typiquement d’un leader syndical – en canalisant la colère populaire, en répondant aux inquiétudes des éléments les plus extrêmes de sa base. Dans les groupes de gilets jaunes, il y a une vraie différence entre le ton posé de ces Facebook lives, fascinants moments de débat public, et la violence parfois affligeante des commentaires.
  • «Il faut pouvoir informer les gens, expliquait Nicolle dans un Facebook live. Il y a des gens comme moi et d’autres qui font des vidéos parce qu’ils ont des facilités d’élocution, que d’autres n’ont pas. Si nous, on ne le fait pas, personne ne le fera à notre place.» C’est une démocratie de l’audience : le succès de leurs groupes et de leurs Facebook lives leur donne une mission d’information et de représentation par rapport aux autres gilets jaunes.
  • Pour les gilets jaunes, une réunion avec le gouvernement ne peut qu’être diffusée en direct, sinon ils manqueraient à leur obligation de transparence et pourraient trahir, dans l’opacité des négociations politiques, les revendications de la base. La République en marche, le mouvement participatif le moins participatif de tous les temps, incapable de toute transparence, ferait bien de s’en inspirer.
  • Le mouvement a été sans conteste aidé par le nouvel algorithme Facebook qui survalorise les contenus de groupes au détriment des contenus postés par des pages (et donc par les médias). Après quelques likes sur un groupe, on se retrouve submergé du contenu de ce groupe dans son fil d’actualités. Le nouvel algo a précipité les gilets jaunes dans une «bulle de filtre» où ils ne voient presque plus que du contenu jaune.
  • «Connecter ensemble les amis et la famille a été quelque chose très positif, déclarait Zuckerberg en 2017. Mais je pense qu’il y a ce sentiment général que nous avons une responsabilité pour faire plus que cela et pour aider les communautés et aider les gens à être exposé à de nouvelles perspectives et rencontrer de nouvelles personnes – pas seulement donner la parole aux gens, mais aussi aider à construire un terreau commun pour que les gens avancent ensemble.» Qui mieux que les groupes de gilets jaunes ont appliqué la doctrine de Zuckerberg ?
  • Les admins de groupe Facebook, dont les prérogatives ne cessent d’être augmentées par Zuckerberg, sont les nouveaux corps intermédiaires, prospérant sur les ruines des syndicats, des associations ou des partis politiques. Ayant méticuleusement fait disparaître ces courroies de transmission entre lui et le peuple, Emmanuel Macron se retrouve maintenant en frontal face à des admins de page Facebook.
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    "Plusieurs des porte-parole du mouvement sont les administrateurs de groupes Facebook très influents. Ils conçoivent leur action dans une transparence totale et sont soumis en temps réel à la supervision et la critique de leurs congénères. "
Aurialie Jublin

Acrasie : l'intime désaccord - 0 views

  • Ce phénomène que nous essayons de mettre en lumière ici, qui fait que nous prenons des décisions qui vont à l’encontre de nos valeurs, est plus fréquent qu’on ne pourrait le croire. Il est même quasi-quotidien chez certains d’entre nous. En philo éthique, c’est ce qu’on appelle l’acrasie (du grec akrasia). « Je vois le bien, je l’approuve, et je fais le mal ». C’est ce que Médée explique à Jason dans Métamorphoses d’Ovide (non, ce n’est pas une sitcom). Et ça résume bien la situation dans laquelle beaucoup d’entre nous se trouvent quotidiennement : ils ne sont pas d’accord avec le fait d’être assis sur leur canapé devant Netflix, à s’empiffrer de chips et à scroller sur Instagram, cependant, ils sont confrontés à des choix qu’ils n’arrivent (apparemment) pas à résoudre.
  • Cette caractéristique du comportement, propre à pas mal d’entre nous, c’est ce que Alain Anquetil, auteur d’un travail de recherche sur la question, appelle « l’expression molle d’une préférence pour le statu quo ».
  • L’acrasie par contre, c’est bien cette incontinence, cette faiblesse de ne pas arriver à prendre la bonne décision, alors que précisément nous savons quelle est cette « bonne » décision. Parce que je ne reçois aucune gratification instantanée dans le fait d’utiliser Qwant à la place de Google. Cependant, si je suis d’accord avec les arguments énoncés un peu plus haut, je devrais opter pour un autre moteur de recherche.
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  • Vous l’aurez compris : les pays avec le plus haut score d’acceptation étaient ceux dans lesquels les gens devaient faire un effort, et une démarche, afin de se désinscrire, alors que ceux dans lesquels il fallait tout simplement s’inscrire (ce qui semble, il est vrai, le plus logique) ont eu beaucoup de mal à fédérer plus de 10 % de réponses positives. Les conclusions de l’enquête ? Que ce soit en Suède, en Autriche ou même en France, les personnes interrogées ne sont certainement pas CONTRE le don d’organe, mais encore faudrait-il qu’elle fasse l’effort de le dire et d’exprimer leur choix. Nous sommes donc là en face d’un pur cas d’acrasie (les gens ont d’ailleurs souvent un vrai avis moral et éthique sur la question du don d’organe) : peu importe la raison, quand il s’agit de passer à l’action, l’incontinence reprend le dessus.
  • Comme le souligne Attali, l’engagement citoyen de façade est parfois doublé d’un égoïsme social présent lorsqu’il s’agit de nos intérêts personnels et de nos habitudes.
  • Le philosophe Ruwen Ogien pose la question de façon très ouverte dans La Faiblesse de la Volonté : « À quelles conditions un agent rationnel peut-il choisir le pire alors que le meilleur est accessible ? ». Quel est l’effet de dissonance cognitive qui est à l’œuvre, et qui nous fait penser que ces baskets, chèrement payées, valent l’argent que nous y mettons ? Le mimétisme ? La sensibilité aux histoires et aux émotions véhiculées par les marques ? 
  • Le « pré-engagement ». C’est la façon dont vous allez vous engager socialement par rapport à vos convictions, en les exprimant à vos proches, amis ou collègues. Reprenons l’exemple de la consommation de viande : une fois que vous avez dit à tous vos collègues que vous ne mangez plus de viande parce que vous êtes choqués par le traitement fait aux animaux dans l’élevage industriel, vous pourrez bien sur en reprendre, mais vous risquez quand même de passer pour quelqu’un de pas très « fiable ».
  • Les « intentions de mise en œuvre ». Contrairement au pré-engagement, les intentions de mise en œuvre s’adressent uniquement à vous même. Il s’agit tout simplement d’outils pour vous motiver et vous organiser de façon à mettre en œuvre ce que vous avez prévu. Un exemple très parlant, et pourtant totalement banal, est celui de la to-do list.
  • Les « embûches ». La légende dit que pour finaliser Notre-Dame de Paris dans le temps imparti, Victor Hugo s’est débarrassé de ses vêtements, afin de ne plus avoir de moyen de sortir de chez lui, et de s'obliger à rester assis devant son bureau – n’ayant plus rien d’autre à faire que d’écrire. Résultat : il a rendu son ouvrage plusieurs jours avant la date limite.
  • Si l’acrasie représente cette faiblesse de volonté, l’encrasie serait donc cette force de caractère nous permettant d’agir conformément à nos valeurs, à ce que nous pensons profondément être bon, et non à ce qui nous arrange ou ce qui peut arranger nos petites affaires sur le moment présent. C’est un long chemin, mais il ne faut pas le considérer comme hors d'atteinte pour autant. Au contraire.
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    "Nous avons pris l'habitude de blâmer les géants du numérique pour tous les maux de la Terre. Serait-ce de leur faute si nos données personnelles sont revendues et utilisées contre notre gré ? Est-ce à cause d'eux que nous devenons de vraies loques humaines, incapables de faire autre chose de que scroller une quantité invraisemblable de contenu par jour, et d'emmagasiner des informations dont nous n'avons (en vrai) rien à faire ? Bonne nouvelle : les individus derrière l'excellente newsletter Tech Trash vous révèlent dans cet article initialement publié sur leur site le principal responsable de vos faits et gestes (qui ne sont pas, contrairement à ce que vous pensez peut-être, téléguidés par la Silicon Valley) : VOUS. Et un mécanisme de nos cerveaux baptisé acrasie : le fait de ne pas parvenir à prendre la bonne décision, alors que précisément nous savons quelle est cette « bonne » décision. "
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