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Aurialie Jublin

Jean Haëntjens : comment les géants du numérique veulent gouverner nos villes... - 0 views

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    "La ville est le lieu où l'on vit, où l'on travaille et où l'on se déplace, où l'on se socialise et parfois même où l'on fonde une famille. Questionner son futur est une tâche immense. En France, un tiers du PIB est dédié à la construction et à la maintenance de nos villes sous tous leurs aspects : immeubles, maisons, réseaux de transports individuels et collectifs, etc. En 2050, trois milliards d'êtres humains vivront dans des villes qui seront des territoires de plus en plus complexes qu'habiteront une multitude d'acteurs aux intérêts parfois convergents, parfois non. Cet entremêlement de contextes renouvelle la question de la bonne administration des villes, qui de plus, se confronte à l'entrée des technologies numériques dans la vie publique. Selon l'urbaniste et économiste Jean Haëntjens, l'avenir des villes pourrait schématiquement suivre deux voies : la première serait celle de la cité politique, une agora humaniste au service du bien commun. La seconde serait la « smart-city » : une ville régie et optimisée par les algorithmes, dans ses qualités comme dans ses défauts. Dans son ouvrage Comment les géants du numérique veulent gouverner nos villes. La cité face aux algorithmes (Editions Rue de l'Echiquier, 2018), l'auteur nous explique ce qui différencie ces deux modèles, leurs forces et faiblesses respectives, au-delà des discours illuminés et sans entretenir une quelconque « nostalgie du village »."
Aurialie Jublin

Une ville plus accueillante pour les femmes : Millenaire 3, - 0 views

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    "<< Moins on est conforme à la norme hétérosexuelle virile dominante et moins on a d'emprise spatiale dans la ville >>. Spécialiste de la géographie du genre, Yves Raibaud est enseignant-chercheur à l'Université Bordeaux-Montaigne. Auteur de La ville faite par et pour les hommes (Belin, 2015), il démontre à quel point la ville se construit sur des normes hétéro-sexuelles et viriles.  Il ne cesse de dénoncer la banalisation du harcèlement des femmes dans l'espace public et redoute que la ville dite « durable et intelligente » aggrave encore les inégalités de genre."
Aurialie Jublin

Paris se dote d'une « stratégie de résilience » - 0 views

  • Pour définir ce plan, la ville s’est notamment appuyée sur le réseau «&nbsp;100 Résilient Cities&nbsp;», une initiative de la Fondation Rockefeller pour accompagner les villes confrontées à une multiplication des menaces, tout en favorisant le partage d’expériences, les bonnes pratiques et solutions.
  • Cette stratégie de résilience, à laquelle Paris s’engage à dédier 10&nbsp;% de ses investissements, se décline en 35 actions qui viennent renforcer différentes politiques déjà initiées pour adapter la ville aux évolutions du climat, améliorer sa qualité environnementale ou encore favoriser des modes de production et de consommation responsables.
  • «&nbsp;L’idée est de remettre de l’humain dans les grandes politiques, que tout un chacun, à son échelle, participe, se mobilise et se responsabilise par rapport aux enjeux&nbsp;», explique Célia Blauel, adjointe à la Maire de Paris en charge de l’environnement. La Ville va ainsi créer un «&nbsp;réseau de citoyens solidaires et volontaires&nbsp;», qui pourront renforcer les moyens d’interventions des autorités en cas de crise majeure, comme au quotidien.
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  • «&nbsp;Indépendamment des crises, il s’agit aussi de remettre du lien entre les gens, de renforcer la cohésion sociale. Une ville soudée et solidaire est une ville plus résiliente. Les réseaux qui se créent au quotidien sont des réseaux qui fonctionnent d’emblée le jour où l’on connaît une crise&nbsp;», insiste Célia Blauel
  • Plus solidaire au quotidien, Paris souhaite aussi adapter ses infrastructures. La ville veut s’inspirer de l’expérience de Rotterdam qui, face au risque d’inondation, a créé des bassins de rétention d’eau qui sont devenus de véritables espaces publics intégrés au quartier. Paris entend ainsi développer un «&nbsp;référentiel de voie résiliente&nbsp;» (matériaux adaptés aux différents risques, typologies de surfaces, mobiliers polyvalents…) avant d’aménager une ou plusieurs rues.
  • À travers sa stratégie de résilience, Paris affiche aujourd’hui sa volonté de recoudre le lien avec les territoires qui l’entourent, proches comme ruraux. Car la ville sait qu’elle ne peut pas répondre seule aux défis qui se posent à elle, qu’ils s’agissent des transports, des risques liés à la Seine, à l’alimentation, à l’énergie…
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    "La capitale veut renforcer sa capacité à faire face aux chocs prévisibles comme imprévisibles. Une stratégie qui la conduit à développer une gouvernance participative et à coopérer avec les territoires qui l'entourent."
Aurialie Jublin

Mouchards et drones à Saint-Etienne : le maire veut étouffer le débat - La Qu... - 0 views

  • Ces documents mettent en lumière les similitudes que nous commençons à percevoir entre ces différents projets&nbsp;: surveillance accrue et déshumanisation de l’espace public, transformation de la ville en un terrain d’expérimentation pour des sociétés privées (ici Verney-Carron, une société spécialisée dans l’armement), subventionnement public de ces nouvelles technologies sécuritaires (ici par l’intermédiaire surprenant de l’ANRU – «&nbsp;Agence nationale pour la rénovation urbaine&nbsp;»), caractère secret et volontairement opaque de leur mise en place…
  • Elle consisterait en la pose de «&nbsp;capteurs sonores&nbsp;» (le terme de micro est soigneusement évité tout au long des documents) dont l’ «&nbsp;intelligence&nbsp;» permettra de générer une alerte dès lors qu’ils détecteront certains types d’ «&nbsp;anormalités sonores&nbsp;» (la liste est impressionnante&nbsp;: coups de feu, cris, perceuse, meuleuse, klaxons, coups de sifflet, bombes aérosols, crépitements… – au point où on se demande quels bruits ne déclencheront pas d’événement). L’alerte sera remontée jusqu’à une plateforme centralisée à la disposition de la police qui pourra utiliser le système de vidéosurveillance et vérifier, par exemple, si le déplacement d’une patrouille est nécessaire ou non.
  • Les données collectées serviraient par ailleurs à alimenter la plateforme déjà mise en œuvre par Suez dans le cadre du projet «&nbsp;Digital Saint-Étienne&nbsp;»&nbsp;; cela afin «&nbsp;d’expérimenter les conditions d’enregistrement et de mise en forme des évènements collectés en vue de la visualisation sur carte de ceux-ci pour constituer un outil d’aide à la décision concernant la tranquillité urbaine&nbsp;».
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  • La création d’une application de dénonciation citoyenne type «&nbsp;Reporty&nbsp;» permettant aux habitants la «&nbsp;signalisation de problème&nbsp;» avait également été envisagée. Ces deux dernières idées, drones et application, ont néanmoins finies par être abandonnées (pour l’instant&nbsp;?) au vu des nombreuses contraintes techniques et juridiques qui se posaient (les documents parlent d’une législation trop stricte avec nécessité d’un certificat de pilote, d’autorisation de la Préfecture et d’aléas météorologiques…)
  • «&nbsp;Si les freins techniques doivent justement être résolus par l’innovation, il nous revient à nous, élus, de faire lever les freins administratifs et juridiques&nbsp;». Un projet qui semble être soutenu par de nombreuses villes qui, s’appuyant notamment sur les propositions d’un rapport parlementaire, exigent des dérogations de survol au Ministère de l’Intérieur et réfléchissent, à l’image du maire de Saint-Étienne, à «&nbsp;la création d’un interlocuteur unique de lobbying sur cette question, de format associatif, [qui] pourrait représenter un levier intéressant s’agissait des échanges avec le gouvernement&nbsp;». Une nouvelle association des maires de Safe Cities&nbsp;?
  • Raison pour laquelle on assiste, au long des réunions, à la recherche d’un nom de projet rassembleur et tranquillisant&nbsp;: on ne parle pas de sécurité mais de «&nbsp;tranquillité urbaine&nbsp;», on ne parle pas de micros et de drones mais de «&nbsp;S.O.F.T.&nbsp;: Saint-Etienne Observatoire des Fréquences du Territoire&nbsp;». Raison pour laquelle il est aussi explicitement déclaré que «&nbsp;il n’y aura pas de communication avec le grand public. Globalement, dans un premier temps l’objectif est l’expérimentation, puis dans un second temps, une communication adaptée sera mise en place&nbsp;». Raison pour laquelle le premier communiqué de presse en novembre 2018 reste très flou, mentionnant une «&nbsp;expérimentation visant à tester des solutions numériques pour améliorer la qualité de vie des citoyens&nbsp;». Il a d’ailleurs pour sous-titre «&nbsp;Vers un territoire bienveillant&nbsp;». La novlangue n’a plus de limite.
  • Le sujet est évoqué rapidement tout au long du projet, plus comme un de ces «&nbsp;freins administratifs et juridiques&nbsp;» que pour tenter d’évaluer lucidement la légalité du projet. Après quelques notes et demandes faites à la CNIL, il est décidé de ne pas enregistrer les bruits captés et de se limiter à «&nbsp;la détection d’évènements sonores&nbsp;»&nbsp;: «&nbsp;seules les données d’évènement comprenant le numéro du capteur, la date et l’heure de l’évènement et l’identifiant de l’évènement seront transmises&nbsp;». Ce qui justifierait que CNIL ait ensuite été écartée du projet.
  • C’est là qu’est tout le problème&nbsp;: une fois ces micros installés, par une société privée d’armement, qui contrôlera l’usage qui en sera fait&nbsp;? Qui préviendra les habitants si l’on passe en «&nbsp;Phase 2&nbsp;» et qu’on met un route un système d’enregistrement des conversations dans la ville&nbsp;? Ou qu’on ne les utilisera pas un jour pour détecter des cibles par leur signature vocale&nbsp;? Ce ne serait pas la première fois que ce type d’outils de détection sonore connaîtrait des dérives liberticides.
  • Pour résumer&nbsp;: – On assiste à l’alliance entre élus locaux et industriels de la sécurité et de l’armement qui dépense l’argent public en s’abritant de tout débat public&nbsp;; – Pour mettre nos villes et nos vies sous surveillance — vieux fantasme du contrôle social par la technologie&nbsp;; – L’innovation et l’ «&nbsp;attractivité urbaine&nbsp;» servent à masquer la sur-policiarisation et la discrimination, avec le concourt de l’Agence de la rénovation urbaine&nbsp;; – Tandis que des autorités, comme la CNIL, laissent faire.
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    "La Quadrature du Net publie et analyse les documents obtenus auprès de la mairie de Saint-Etienne sur son projet de « Safe City ». Micros couplés à la vidéosurveillance, drones automatisés, application de dénonciation citoyenne… Ils révèlent la ville sous-surveillance telle que fantasmée par son maire, Gaël Perdriau."
Aurialie Jublin

« On a mis un feu rouge improbable à l'entrée de la ville » : les astuces du ... - 0 views

  • Au total, on a réussi à réduire le trafic de 40 à 50&nbsp;% environ.&nbsp;Ce n’est pas réglé pour autant, alors on prévoit encore d’ajouter&nbsp;sur la carte des équipements publics comme les écoles, afin que l’algorithme se «&nbsp;dise&nbsp;»&nbsp;: ok, on va éviter les flux massifs dans le coin.&nbsp;Cela deviendra opérationnel en 2019 et on espère que les effets seront là. Sinon, nous avons prévu de baisser la limitation de vitesse de certaines rues.
  • Je crois que l’important c’est de ne pas oublier l’intérêt général. Une ville aux États-Unis a interdit des routes aux non-riverains. Nous l’avons envisagé, mais ça nous semblait trop extrême. On a aussi pensé à passer des rues en sens interdit de 8 à 9 heures, mais il nous faudrait l’aval de la préfecture. En tant que commune, on ne fait pas non plus ce qu’on veut.
  • À première vue, ça a l’air d’un micro-phénomène, mais je pense que c’est bien plus que ça. Ça pose la question de la maîtrise de l’espace public. Garantir la sécurité dans l’espace public, c’est un devoir pour nous. Les nouvelles technologies comme Waze apportent beaucoup de choses très positives, mais parfois, elles ont des effets pervers. Dans le cas présent, c’est le désordre dans l’espace public.
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  • Le risque, c’est que nos villes deviennent des villes servicielles. Aujourd’hui, on est davantage dans un système de villes citoyennes, où le public prime sur le privé. Si des applications comme Waze ont plus de pouvoir que nous sur l’espace public, ce rapport va s’inverser peu à peu.
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    "Dès que l'on a compris d'où le problème venait, on s'est mis à organiser des réunions publiques. Nous nous sommes mis d'accord sur des solutions relatives à l'aménagement. On a par exemple transformé des voies à double-sens en voies à sens unique. Il y a 6 ou 8 mois environ, on a également installé des feux tricolores supplémentaires. C'était assez délicat, car il fallait qu'ils ralentissent les utilisateurs de Waze, mais qu'ils ne pénalisent pas les riverains, sinon c'eut été une double-peine…"
Aurialie Jublin

« La technologie offre aux quartiers la possibilité de devenir des espaces pr... - 0 views

  • La plupart du temps, nous n’avons pas besoin des multinationales. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la maire de Barcelone, Ada Colau, a pris une décision historique en interdisant les franchises dans sa ville. Changer de paradigme est un grand projet, mais changer des éléments à une échelle locale, c’est tout à fait faisable et ça commence à se faire dans de plus en plus de villes. Par exemple, moi qui suis investie dans le mouvement des&nbsp;fermes verticales, je constate que l'agriculture urbaine essaime : aujourd’hui, à New York, on peut même obtenir un permis pour élever une poule chez soi.
  • La technologie offre aux quartiers la possibilité de devenir des espaces productifs. Prenons le cas des quartiers défavorisés, par exemple. Très souvent, le voisin y est perçu comme un « ennemi » simplement parce qu’il est accessible : un gouvernement est hors d’atteinte, tandis qu'un voisin est un excellent souffre-douleur. Il est donc essentiel de favoriser le lien social dans ces quartiers.
  • si ces personnes doivent faire face à un problème urgent de garde d'enfant, ils n'ont souvent pas le temps de passer un coup de fil dans la journée pour trouver une solution, et s'ils s'absentent, ils risquent d'être licenciés. The Emergency Nanny permet à un groupe de personnes de confiance habitant un même quartier (coiffeur, épicier, voisin, etc.) de se rendre disponible tel jour à telle heure pour garder les enfants de la personne qui les solliciterait d'un clic via l'appli.
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  • Oui, les citoyens sont des acteurs clés pour orienter les usages de la technologie. Mais aux États-Unis, les maires procèdent à l’envers. Ils font appel à des entreprises informatiques et leur achètent des solutions préconçues pour des problèmes qui n’ont pas été clairement exposés en amont. La plupart du temps, ces technologies sont inutiles. Or, c’est l’inverse qui devrait se passer : les maires devraient réunir leurs équipes et établir quels sont les besoins, en bonne intelligence avec les citoyens. Il est regrettable que les classes dirigeantes refusent à ce point de comprendre la technologie et ses potentialités. Elles ont établi que c’était l’apanage des experts et s’en sont détournées
  • Les différents habitants d'un quartier ont des connaissances spécifiques de leur zone d’habitation que n'ont ni les élus locaux, ni les experts en urbanisme. On doit utiliser cette connaissance. Chacun devrait pouvoir accéder à une plateforme pour signaler une fuite d'eau, un nid-de-poule ou autre chose. Ça mobilise les habitants dans un effort commun, ça crée du tissu social et, à terme, cela peut aussi réduire la souffrance dans les quartiers défavorisés.
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    "À l'occasion du Fab City Summit, qui s'est tenu à Paris du 11 au 22 juillet, nous avons rencontré Saskia Sassen. Connue pour ses travaux autour du concept de « ville mondiale » (« global city » en VO) - qui désigne les mégapoles devenues le coeur battant de la mondialisation tant elles concentrent tous les pouvoirs - la sociologue néerlando-américaine, qui enseigne notamment à l'Université Columbia de New York, a pris le temps d'échanger sur les leviers à actionner aujourd'hui pour mieux associer les citoyens à la gouvernance urbaine et recréer du lien social en ville."
Aurialie Jublin

Mise en commun de l'action publique  : faut il hacker le droit ?  - La 27e Ré... - 0 views

  • Souvent conçues et testées dans une démarche expérimentale, ces initiatives offrent des réponses efficientes et nouvelles aux enjeux qu’elles traitent. Mais sous leur apparente simplicité, elles posent de nombreux challenges juridiques en matière de mise en œuvre pour l’acteur public. Quid de la responsabilité de l’acteur public en matière de risque sanitaire et de salubrité des aliments&nbsp;d’un frigo partagé, qui s’adresse de facto à des usagers en dehors du seul spectre des membres de l’association qui l’ont conçu ? Quid du statut des contributeurs de Sauvlife, qui s’apparentent presque à des pompiers, mais qui ont également la liberté de ne pas intervenir ? Dans le cas du lycée, comment rendre possible un usage multiple d’un équipement public réservé à des mineurs ?
  • Quand certains pans de l’action publique sont gérés et utilisés de manière mutualisée, cela bouscule fondamentalement les piliers de l’acteur public : sa responsabilité face aux risques, ses contributeurs et la manière de les valoriser, la perméabilité avec le secteur marchand et même la légitimité à lever l’impôt pour financer des services devenus communs.
  • Sans surprise, faute de cadre juridique clair et sécurisant, rares sont les initiatives de ce type qui passent le cap de l’expérimentation. Et quand cela advient, cela tient souvent à des qualités individuelles : un élu prêt à prendre le risque, des équipes d’agents et des citoyens à l’implication exceptionnelles.
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  • Elle peut s’inspirer des règlements d’administration partagée, développés par le laboratoire Labsus en Italie et actifs dans plus de 200 villes – dont Bologne, Gènes, Florence, Turin. S’appuyant sur un principe de subsidiarité horizontale stipulant que que “l’État, les Régions, les villes métropolitaines, les provinces et les communes favorisent l’initiative autonome des citoyens, seuls et associés, pour le développement d’activité d’intérêt général, sur la base du principe de subsidiarité”, ces règlements permettent aux villes de contracter des Pactes de collaboration avec les citoyens de la ville. Ces pactes actent une collaboration étroite entre citoyens et agents publics pour co-administrer des biens communs : espaces verts, entretien du patrimoine, solidarités…&nbsp;
  • En rapprochant certaines notions italiennes avec des principes de droit français – comme par exemple le principe de subsidiarité horizontale italien avec la théorie de la collaboration occasionnelle au service public - il semble envisageable de procéder à une transposition effective d’un tel règlement.&nbsp;
  • Quand ces frigos sont en libre accès et placés sur la voie publique, la responsabilité du maire est engagée au titre de ses pouvoirs de police, de la salubrité publique et de la conservation du domaine public, ce qui le conduit à faire des opérations de contrôle. En explorant les arrêtés et les potentialités offertes par le modèle des régies publiques, les étudiants ont posé les contours d’un partenariat public-commun soutenable du point de vue de l’acteur public et qui favorise le développement de cette solution.
  • Enfin, le terrain nous enseigne qu’il nous faut dépasser les cadres du seul droit public pour trouver des solutions durables. Face à l’enjeu de responsabilité civile de l’occupation d’un bâtiment public vacant par&nbsp;un tiers-lieu, comment renverser le problème, et confronter l’acteur public sur sa responsabilité de non-occupation ou de non usage d’espaces réinvestis ? Parfois les réponses peuvent se situer du côté des droits fondamentaux et du droit constitutionnel.&nbsp;
  • Parfois les réponses se situent même en dehors du droit : du côté des mécanismes de financement et de démocratie participative, ou encore de l’innovation managériale. La mise en place de budgets participatifs, ou la collaboration occasionnelle au service public obligent par exemple à repenser la place de l’agent : quel est son mandat dans une logique de coproduction de service ?&nbsp;
  • A cette occasion, les&nbsp; juristes territoriaux avaient notamment proposé aux étudiants de la clinique juridique territoriale grenobloise de sécuriser la mise en oeuvre des frigos partagés – ces initiatives de lutte contre le gaspillage alimentaire par la mise à disposition gratuite d’aliments frais dans des frigos postés sur la voie publique.
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    "A l'heure où la gestion en commun apparaît comme une piste sérieuse pour améliorer le fonctionnement de nos villes, les expériences territoriales à l'oeuvre appellent une nouvelle pratique du droit pour s'inscrire durablement dans nos politiques publiques. Elles nous invitent nous, agents publics, juristes, acteurs d'innovation publique, chercheurs, à puiser dans le droit d'usage, exhumer des principes constitutionnels et développer notre ingéniosité juridique et nos meilleures pratiques de détournement pour inventer de nouveaux modèles et travailler la souplesse de nos administrations.  Et si pour dépasser le cap de l'expérimentation, il devenait nécessaire d'inventer une nouvelle grammaire réglementaire ?"
Aurialie Jublin

(11) Les Gafa dans la ville : un quartier de Berlin repousse Google - Libération - 0 views

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    L'alliance inattendue entre les riverains anticapitalistes et de jeunes expats hacktivistes dessine le nouveau combat des années à venir contre l'irruption des géants du Web dans la ville.
Cécile Christodoulou

La reconquête des données passera par les villes, par Evgeny Morozov (Les blo... - 0 views

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    "faire des villes les fers de lance d'une démocratie radicale, désireuse de déployer les données mises en commun et l'intelligence artificielle dans l'intérêt des citoyens"
Aurialie Jublin

Projet GEnIAl en collaboration avec le CERN - ckatalyzen - 0 views

  • GEnIAL​ participe à la création du socle sur lequel doit se construire la nouvelle économie numérique, celle de l’amélioration de la qualité de vie grâce à la donnée. A chaque fois que les utilisateurs interagissent avec GEnIAL, le machine learning permet de mieux comprendre les besoins et les usages et d’améliorer constamment l’aide apportée aux citoyens.Le projet étant non-profit et d’utilité publique, cette intelligence et ce savoir-faire acquis par ​GEnIAL​ resteront la propriété des citoyens, contrairement aux services d’assistants proposées par les géants d’internet. Les données collectées ne seront pas commercialisées et la vie privée restera préservée.
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    "Une nouvelle solution d'assistance pour mieux vivre dans sa ville Une plateforme qui utilise les interfaces conversationnelles et l'intelligence artificielle afin de permettre à la population du territoire de Genève de mieux vivre dans sa ville à l'ère de la Smart City, en offrant des moyens simples pour accéder aux services des administrations et des autres acteurs de la région."
Aurialie Jublin

Revue Sur-Mesure | Aujourd'hui, la vie est comme cela "Le logement comme service" - 0 views

  • Et si demain, de la même manière, le logement n’était plus commercialisé comme un objet physique, une surface bâtie de X m² à tel endroit et dont vous êtes propriétaire ou locataire, mais comme un service, c’est-à-dire comme un abonnement auprès d’un fournisseur de «&nbsp;logement as a service&nbsp;» vous offrant la possibilité, à chaque étape de votre vie, de disposer d’un logement de la taille et de la localisation qui correspondent à votre besoin du moment1&nbsp;?
  • Ce constat d’une plus grande élasticité de la taille du ménage se combine avec une plus grande élasticité des revenus et des statuts professionnels. Comme le rappelait André Yché, Président du directoire de Caisse des Dépôts Habitat (ex-SNI), «&nbsp;l’économie du logement en France reste encore fondée sur un modèle d’emploi caractéristique de la seconde moitié du XXe siècle&nbsp;: 20&nbsp;% d’emplois publics, 60&nbsp;% d’emplois salariés privés, 15&nbsp;% de professions indépendantes, le taux de chômage étant contenu autour de 5&nbsp;%. S’agissant de location comme d’accession, le modèle est linéaire&nbsp;: le revenu du locataire, comme celui qui accède à la propriété, est supposé croître modérément et progressivement, sans fluctuation significative&nbsp;». […] Ce modèle perd du terrain. Une part croissante de la population active est en train de sortir du salariat&nbsp;: auto-entrepreneurs, travailleurs intermittents, polyactifs… sont autant de statuts qui se développent rapidement. La linéarité des revenus est de moins en moins assurée&nbsp;»5.
  • Ainsi, une offre de «&nbsp;logement comme un service&nbsp;» viserait d’abord à permettre l’évolutivité du logement, en permettant à chacun d’avoir à tout instant le logement adapté à ses besoins, notamment à la composition de son ménage et au niveau de ses revenus. Aujourd’hui, le logement évolutif a le vent en poupe&nbsp;: cloisons modulaires, loggia transformable ou grandes hauteurs sous plafond permettent d’adapter le logement à de nouveaux besoins. Mais cette recherche de modularité, qui joue sur le logement comme objet physique, atteint ses limites, précisément du fait de sa dimension physique.
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  • De même, le métier de «&nbsp;producteur de logement comme un service&nbsp;» consisterait alors moins à produire des mètres carrés qu’à offrir à l’individu une agrégation, dans la durée, entre des fonctions qui jusqu’à présent étaient prises en charge directement par lui&nbsp;: recherche logement, revente ancien logement, négociation avec les banques, agent immobilier, notaire, etc.
  • Autrement dit, l’opérateur de cette forme d’immobilier serviciel ne porte plus sur des biens localisés (un appartement, un immeuble ou un plateau de bureaux), mais sur des usages. La proposition de valeur consiste à pouvoir proposer à chaque usager un espace immobilier qui correspond à ses besoins du moment… et donc à adapter l’offre proposée à chaque fois que ses besoins évoluent. Il devrait se développer en lien avec les trajectoires de vie personnelles et professionnelles de moins en moins linéaires.
  • Ce concept peut comprendre également une deuxième dimension (voir l’axe vertical sur l’illustration 3 et au dessin de l’illustration 6), qui correspond davantage à un élargissement de l’offre «&nbsp;logement&nbsp;» par la composition d’un «&nbsp;bouquet de services&nbsp;» qui met l’accent sur les services associés au logement.
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    "Et si on habitait comme certains se déplacent ? Non plus avec son véhicule personnel (son logement) mais avec un mode de transport différent à chaque étape du parcours. Suite à une étude sur les opérateurs de services urbains de la ville de demain, nos auteurs proposent une vision étonnante de l'habiter. Une offre séduisante ? Un profond bouleversement de la production immobilière !"
Aurialie Jublin

New York gèle les nouveaux permis de VTC et impose un salaire minimal pour le... - 0 views

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    Nouveau coup dur pour Uber : la ville de New York a gelé, mercredi 8 août, les nouvelles licences pour les VTC pendant un an et imposé un salaire minimum pour les chauffeurs, deux mesures inédites aux Etats-Unis. Cette suspension des nouveaux permis accordés aux voitures avec chauffeur (VTC) vise à donner le temps à l'autorité new-yorkaise de supervision des véhicules avec chauffeur (TLC) de réaliser une étude d'impact pour mesurer les effets de cette industrie sur la ville.
Aurialie Jublin

New York impose un salaire minimum à Uber et régule le nombre de VTC dans la ... - 0 views

  • La TLC part a priori pour fixer le salaire horaire minimum à 17,22 dollars. Cette mesure s’inscrit dans la continuité de la loi votée fixant le salaire minimum de l’Etat de New York à 15 euros et qui entrera en vigueur à la fin de l’année 2018. Les 2,22 dollars supplémentaires sont calculés pour couvrir les frais des chauffeurs tels que l’entretien et l’assurance des voitures ou encore l’achat du carburant. La TLC assure que 85 % des chauffeurs de VTC n’atteignent pas ce salaire minimum. Cette mesure permettrait aux chauffeurs d’augmenter leurs revenus de 22,5 % en moyenne.
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    "L'ubérisation est sur la pente glissante aux Etats-Unis : après un long bras de fer entre la mairie de New York et les lobbys des VTC tels que Uber, Lyft ou encore Via, le conseil municipal de la ville vient de voter un salaire minimum pour les chauffeurs de VTC ainsi qu'une suspension de délivrance de nouvelles licences. Ces nouvelles mesures ont pour but de protéger les chauffeurs et de désencombrer les rues de New-York."
Aurialie Jublin

Babayagas, Oasis et Grands Voisins : réinventer le vivre-ensemble | Le Club d... - 0 views

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    "L'Etat détruit la ZAD de Notre-Dame-des-Landes mais son esprit refleurit partout. Le tour Alternatiba vient de partir, il nous montre à chaque étape que le vivre-ensemble s'épanouit dans les lieux alternatifs. Les expériences collectives comme les Babayagas, les Grands Voisins ou les Oasis des Colibris préfigureraient-elles la ville de demain ?"
Aurialie Jublin

Les bornes Autolib', mobilier urbain à l'abandon | L'interconnexion n'est plu... - 0 views

  • Ni Peugeot, ni Renault. Or, aucun des représentants des sociétés potentiellement intéressées par les bornes de recharge Autolib’ n’a l’intention de les utiliser. «&nbsp;La recharge des véhicules, on en fait notre affaire&nbsp;», annonce le représentant de Free2Move, le service qui sera proposé «&nbsp;fin 2018&nbsp;» par Peugeot. «&nbsp;La recharge et le nettoyage seront effectués dans la zone dans laquelle seront disponibles les véhicules&nbsp;», explique la responsable de Moov’in, un service présenté par Renault. Le constructeur proposera à partir de septembre, à une date encore non précisée, 120 voitures électriques, en test, dans deux secteurs, les 11e et 12e arrondissements de Paris et Clichy (Hauts-de-Seine). Mais aucune de ces voitures ne se servira des bornes Autolib’.
  • Les opérateurs expliquent, à l’unisson, que les bornes sont équipées d’un logiciel de pilotage qui appartient au groupe Bolloré, opérateur d’Autolib’ jusqu’à la fin du mois. Ils ne savent pas quand ce logiciel sera remplacé. Autrement dit, les bornes seront bientôt inutilisables, y compris pour les particuliers autorisés à garer, moyennant un abonnement annuel, leur véhicule électrique sur les places Autolib’. Ce logiciel, en pratique «&nbsp;la carte automate contrôlant physiquement les bornes de charge depuis la borne principale&nbsp;», explique un lecteur, pourrait certes être prochainement remplacé, mais la Ville de Paris annonce que le délai sera d’environ «&nbsp;six mois&nbsp;».
  • Enfin, ces bornes ne permettent qu’une recharge lente&nbsp;; il fallait 12 heures pour charger complètement une Autolib’. Or, depuis 2011, la technologie a évolué, de nouvelles bornes sont apparues, permettant d’effectuer 80% de la recharge en une heure environ.
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  • Voilà qui rappelle le triste sort des bornes de «&nbsp;stationnement intelligent&nbsp;» qui devaient supprimer les voitures ventouse à Nice (lire ici), un système abandonné après trois ans d’existence. Ou les stations du vélo en libre-service de Perpignan ou Chalon-sur-Saône, tous deux désormais supprimés. On songe aussi aux portiques de la «&nbsp;taxe poids-lourds&nbsp;», dite «&nbsp;écotaxe&nbsp;», démontés après le renoncement du gouvernement Ayrault à cette mesure pourtant votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Voire au projet d’aérotrain survolant la Beauce sur une rampe en béton. Ceux-là n’avaient même pas servi.
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    "Ces plots métalliques gris et blancs d'environ un mètre de haut, disposés dans tous les quartiers de Paris et dans une centaine de villes de banlieue parisienne, faisaient partie du paysage urbain depuis 2011. Et ne serviront bientôt plus à rien. La fin du système Autolib' condamne les 3200 bornes de recharge électrique, ainsi que les totems où s'effectuait la réservation, au probable démontage. Par ailleurs, une partie des voitures Bluecar, chères à Vincent Bolloré, sont déjà parties à la casse, selon le magazine Chalenges."
Aurialie Jublin

Des impacts énergétiques et sociaux de ces data-centers qu'on ne voit pas - M... - 0 views

  • Côté consommation pour commencer, les études les plus pessimistes avancent que ceux-ci pourraient représenter jusqu’à 13% de l’électricité mondiale en 2030 (avec un secteur informatique qui consommerait jusqu’à 51% du total de la consommation électrique mondiale). Des chiffres qui ne font pas l’unanimité, The Shift Project prévoyant plutôt 25% pour le secteur informatique et 5% pour les data centers en 2025 (ces 5% équivaudraient tout de même à toute la consommation électrique actuelle du secteur numérique).
  • Même si l’on constate de nombreux efforts faits pour améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures, par exemple du côté des «&nbsp;big tech&nbsp;», l’ADEME rapporte que les géants du numérique ne portent pas un véritable discours sur la «&nbsp;sobriété énergétique et numérique nécessaire pour rester sous la perspective d’une augmentation des températures planétaires de 1,5°.»
  • Le rapport insiste ensuite sur les déséquilibres qui résultent de certaines implantations&nbsp;dans les territoires. Première constatation&nbsp;: ces impacts sociaux sont très peu documentés. Bien souvent, les data centers arrivent sans dire leur nom, en périphérie des villes, aux Etats-Unis ou en France, à Saclay par exemple ou encore Plaine Commune. Cette furtivité des bâtiments rend d’autant plus difficile les contestations ou demandes de participation de la part des populations locales.
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  • Ils sont considérés comme de simples entrepôts par les pouvoirs publics alors même que leur consommation électrique a des répercussions à l’échelle d’un territoire tout entier.
  • Autre phénomène important&nbsp;: les data centers attirent les data centers, pour des questions de mutualisation d’énergie et de réseaux de télécommunication. Bien souvent, les hiérarchies urbaines en place sont renforcées par ces mécanismes. Les élus eux, peinent à lutter contre des acteurs puissants qui imposent leurs conditions «&nbsp;dans une négociation asymétrique qui pousse certains territoires à sur-calibrer des infrastructures énergétiques, hydrauliques et viaires pour pouvoir accueillir quelques dizaines, ou centaines d’emploi si l’on inclut les phases de construction.&nbsp;»
  • Aujourd’hui, c’est plutôt pour installer des hangars logistiques et des fermes&nbsp;de serveurs qu’on artificialise les sols. Autre effet non négligeable qui mériterait sans doute une discussion plus ample avec les populations locales : l’étalement urbain.
  • Le rapport souligne ensuite les possibles synergies entre les infrastructures numériques et le territoire. La réutilisation de la chaleur générée par les data centers&nbsp; est à ce titre un cas d’usage bien connu. A Bailly-Romainvilliers, par exemple, le data center de BNP Parisbas chauffe le centre nautique voisin. Celui de Céleste à Noisy-Champs, chauffe ses propres bureaux. D’autres systèmes très chauffants comme les chaudières numériques de Stimergy chauffent une partie de l’eau de la piscine de la Butte-aux-Cailles, dans le treizième arrondissement de Paris.
  • Cependant, ces exemples restent anecdotiques. Dans l’immense majorité des cas, la chaleur n’est pas récupérée. D’abord pour des questions de coût et de rentabilité économique&nbsp;: les promoteurs des data-centers attendent des rendements sur des périodes courtes incompatibles avec la contractualisation pour les réseaux de chaleur (des engagements qui coulent sur 25 à 30 ans
  • Il existe aussi un frein technique&nbsp;: il est préférable de prévoir ces éventuels contrats dès la construction du data center car le modifier a posteriori peut représenter des risques que les promoteurs ne sont pas prêts à prendre.
  • La cinquième partie du rapport, qui m’a particulièrement plu, fait la part belle aux initiatives citoyennes, associatives et publiques des «&nbsp;infrastructures numériques alternatives&nbsp;». Du côté des fournisseurs d’accès, de nombreux acteurs associatifs comme franciliens.net ou Aquilenet dans le Sud-Ouest sont regroupés au sein de la Fédération FFDN. Ils viennent compléter l’offre des fournisseurs principaux (Bouygues, Free, Orange et SFR). Le grand atout de ces solutions est de miser sur le social, l’éducation et la démocratie&nbsp;: «&nbsp;Ils participent d’une gouvernance partagée du commun qu’est&nbsp;Internet en portant des valeurs de transparence, d’inclusion, de lien social, d’apprentissage technique, et d’incitation à la participation à la vie citoyenne.&nbsp;»
  • La socioanthropologue des techniques Laure Dobigny affirme que quand cette gestion inclut et implique, alors les consommateurs vont vers plus de sobriété&nbsp;: «&nbsp;la mise en place de systèmes techniques de plus petite échelle ont permis, en modifiant les usages, une réduction des consommations.&nbsp;» La question est ensuite de savoir comment passer d’une gestion commune de réseaux à une gestion commune de data-centers.
  • Le rapport présente un certain nombre de solutions, comme le cloud de pair-à-pair&nbsp;: « l’idée centrale sous-tendant ces dispositifs est que les fichiers et les contenus téléchargés par les utilisateurs dans le système sont stockés, totalement ou en partie, sur un nuage de stockage composé d’une partie des disques durs de chaque utilisateur, reliés entre eux en architecture P2P. » L’idée est plutôt simple&nbsp;: re-décentraliser internet, réduire le besoin de grands data-centers et atténuer&nbsp;l’impact spatial de ces infrastructures. Les limites de ces solutions sont nombreuses bien sûr&nbsp;: pertes de données, erreur, taille critique non atteinte… Il existe également des data centers «&nbsp;de proximité&nbsp;» comme les chatons (« Collectif d’Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires&nbsp;») ou encore SCANI dans l’Yonne et Tetaneutral à Toulouse.
  • Pour terminer, le rapport dessine trois «&nbsp;mondes numériques possibles&nbsp;». Le premier scénario parie sur l’extrême croissance et l’ultracentralisation numérique. Pour faire simple, c’est aujourd’hui mais en pire&nbsp;: tout est numérisé, plateformisé, big-daté et concentré dans les mains des GAFAMS ou d’autres acteurs similaires. La ville se conforme aux modèles numériques de la smart-city, la consommation de data explose. C’est la fuite en avant, la croyance qu’un monde infini existe. Côté C02, c’est la catastrophe, la température globale monte de 2,5° en 2050. Pics de chaleur dans les villes, problèmes sociaux, etc.
  • Le deuxième scénario est en demie teinte. On stabilise le système technique numérique en permettant la coexistence de deux mondes&nbsp;: celui des big tech et celui, plus centralisé, des infrastructures à plus petite échelle. L’Union Européenne taxe les «&nbsp;Net Goinfres&nbsp;», ce qui modifie les comportements&nbsp;: on échange moins de photos de chats et on tend à les stocker sur nos terminaux personnels plutôt que dans le cloud, idem pour la musique. Côté consommation, on parvient à réduire les émissions de CO2 du secteur de 5% par an entre 2025 et 2050, ce qui nous ramène au niveau de 2013.
  • Le dernier scénario propose une forme de décentralisation ultime du numérique qui signe plus ou moins la fin des data-centers tels que nous les connaissons. Internet devient plus local et dépendant des énergies renouvelables, ce qui ne permet plus d’assurer sa continuité. Le projet Greenstar au Canada suit ces principes et accepte les intermittences du réseau (follow the wind/follow the sun), de même, le blog du Low Tech Magazine s’arrête de fonctionner quand le vent ne souffle plus (le scénario nucléaire n’est pas vraiment envisagé car l’exercice prospectif est global). Ce scénario «&nbsp;effondrement&nbsp;» se base sur des infrastructures totalement low-tech (c’est-à-dire peu coûteuses en énergie) et permet assez ironiquement un «&nbsp;retour aux principes fondateurs d’internet (horizontal et distribué)&nbsp;». Côté service, on se contente du local et l’international devient l’exception
  • L’ADEME invite également à soutenir les FAI indépendants et à créer un «&nbsp;service public du numérique et des data centers publics&nbsp;», notamment pour améliorer l’intégration spatiale des infrastructures. Les questions énergétiques font également l’objet de propositions&nbsp;: sobriété, récupération de chaleur, décentralisation.
  • Le chercheur Clément Marquet cité plus haut dans l’article me rappelle que ces différents rapports (Shift, ADEME) arrivent dans un moment particulier puisque le gouvernement a voté en octobre 2018 une loi visant à réduire la fiscalité énergétique pour attirer les gros data centers. Je le cite : «&nbsp;il y a une tension entre le projet de souveraineté numérique par les infrastructures (et des bénéfices économiques qui iraient avec bien sûr) et celui de réduction de la consommation énergétique.&nbsp;»
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    "L'ADEME, via le projet Enernum, vient de publier une étude approfondie sur les impacts à la fois énergétiques et sociétaux de l'installation et du déploiement des data centers, en France et ailleurs. Ce travail vient confirmer les conclusions du Think tank The Shift Project qui alertait déjà des coûts carbone importants de ces infrastructures qui soutiennent tous nos usages numériques. Par delà les chiffres, l'ADEME replace les data-centers dans leur contexte humain et géographique et interroge la gestion de ce type d'infrastructure sur le territoire."
Aurialie Jublin

Society in the loop : vers un intelligence artificielle plus démocratique ? -... - 0 views

  • Mais l’intelligence artificielle se diffuse également dans des sphères qui concernent plus directement la vie publique, et donc la société. Pour ne citer qu’eux&nbsp;: le classement de lycéens après leurs bacs[4], l’automatisation de procédures judiciaires[5] ou des horaires de ramassage scolaire[6], la dérégulation du flux automobile dans les villes dus à l’utilisation d’un service de GPS comme Waze[7], l’utilisation de la reconnaissance faciale dans des lieux publics[8] et privés[9], l’usage de «&nbsp;détecteurs de mensonges&nbsp;» aux frontières[10], la police prédictive[11], ou même plus simplement l’usage de systèmes reposant sur la captation de l’attention de l’utilisateur[12].&nbsp; A leurs échelles, ces sujets touchent la vie sociale dans des dimensions qui pourraient légitimement demander à ce que des discussions plus démocratiques aient lieu. Ils entrent certes, plus ou moins directement dans la catégorie «&nbsp;intelligence artificielle&nbsp;» mais participent de la numérisation du monde à travers des algorithmes, et feront tous le pas vers l’IA si ce n’est déjà fait.
  • C’est là qu’intervient le passage qualitatif du «&nbsp;human in the loop&nbsp;» (HITL) au «&nbsp;society in the loop&nbsp;» (SITL). Pour le dire simplement, le SITL devient nécessaire lorsqu’un système utilisant l’intelligence artificielle a des implications importantes sur la sphère sociale. Iyad Rahwan explique&nbsp;: «&nbsp;alors que le HITL utilise le jugement d’un individu ou d’un groupe pour optimiser un système pensé trop étroitement, SITL embarque le jugement et les valeurs d’une société vue comme un tout, dans la définition la gouvernance algorithmique[13] de questions sociétales&nbsp;». En résumé, le SITL est une forme de contrat social entre ceux qui doivent obéir aux règles et ceux qui écrivent les règles.
  • Coupons court au débat qui concerne les bulles de filtres&nbsp;: leur émergence et leurs effets dépendent du paramétrage des algorithmes de Facebook, de Google et des autres services susceptibles de créer ces bulles. Par conséquent, elles restent à leur main, notamment à travers leurs Conditions générales d’utilisation (CGU) et le secret d’affaires qui protègent ces systèmes (et les modèles d’affaires de captation du «&nbsp;temps de cerveau disponible&nbsp;» qui y sont directement liés). Pas de démocratie à cet endroit, quand bien même les impacts sur la démocratie pourraient être réels, même s’ils sont encore mal mesurés. C’est une des premières limites du modèle «&nbsp;Society in the loop&nbsp;».
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  • Dans le cas des véhicules autonomes en revanche, une vaste étude a été réalisée sur plusieurs années par le MIT Lab. Elle a concerné des millions de personne dans 233 pays (à travers le petit jeu http://moralmachine.mit.edu/) et a montré à quel point le traitement des questions éthique est variable, même lorsqu’on parle de conduite automobile ! Comme le relate Hubert Guillaud&nbsp;: «&nbsp;la question éthique diverge selon la culture, le niveau économique et la localisation géographique&nbsp;; bien plus que selon des préférences individuelles (…) les Japonais ont plutôt tendance à préférer des véhicules qui épargnent les piétons alors que d’autres cultures, comme la culture chinoise, préfèrent des véhicules qui épargnent les passagers.&nbsp;» L’objectif d’une telle étude est d’apporter l’éclairage de la société toute entière afin que le système technique réponde au «&nbsp;bien commun&nbsp;».
  • A l’initiative de Grégoire Japiot (@gregoire) et Matteo Mazzeri&nbsp;(@matemaz), le projet GEnIAL (voir le site internet) est «&nbsp;Une plateforme qui utilise les interfaces conversationnelles et l’intelligence artificielle afin de permettre&nbsp;à la population d’un territoire&nbsp;de mieux vivre dans sa ville à l’ère de la Smart City en offrant des moyens simples pour accéder aux services des administrations et des autres acteurs de la région.&nbsp;» Le projet, qui se revendique de «&nbsp;Society in the loop&nbsp;», est d’utilité publique et censé resté «&nbsp;la propriété des citoyens&nbsp;», contrairement aux services d’assistants proposés par les géants d’internet. Les données collectées ne sont pas commercialisées et la vie privée reste préservée. Grégoire, le fondateur, précise que les concertations citoyennes sont au cœur du projet. L’idée&nbsp;: intégrer dans le service les retours de la société (citoyens, administrations/institutions publiques, chercheurs et acteurs économiques) en vue d’élaborer des modèles d’apprentissage utilisés pour construire une «&nbsp;intelligence artificielle concertée&nbsp;».
  • Concrètement, GEnIAL Bot, est une «&nbsp;solution qui vise à permettre aux utilisateurs d’interagir avec l’ensemble des informations d’un territoire via des interfaces conversationnelles de type chatbot et assistant vocal.&nbsp;» Au lieu de devoir utiliser des moteurs de recherche pour identifier les différents sites où se trouvent les informations recherchées ou bien de devoir téléphoner aux services concernés, les utilisateurs peuvent interroger GEnIAL Bot en s’adressant en langage naturel et se laisser guider sous forme de conversations vers l’information. Pour la partie technologique, GEnIAL «&nbsp;dispose d’une convention de partenariat avec le CERN qui lui permet de concevoir avec les équipes les plus pointues, une intelligence artificielle éthique et explicable, dont les modèles d’apprentissage sont pensés de manière à refléter l’identité du territoire et intégrer un processus de concertation continue avec ses habitants.&nbsp;»
  • A une échelle très locale, le projet GEnIAL pourrait entrer dans ce qu’il convient d’appeler la «&nbsp;démocratie technique&nbsp;». La formule que j’emprunte ici à Callon, Barthes et Lascoumes dans l’ouvrage fondateur Agir dans un monde incertain, Essai sur la démocratie technique (Seuil, 2011) désigne notamment les dispositifs par lesquels des profanes peuvent peser sur les modes de conception et de diffusion des sciences et des techniques. A l’évocation de la démocratie technique, on pense souvent aux grandes polémiques et controverses qui ont agité des sujets technoscientifiques comme les OGM, l’enfouissement des déchets nucléaires, ou encore les traitements contre le SIDA. Ce dernier cas a montré que l’intrusion des malades parmi les experts a pu conduire à améliorer les protocoles des laboratoires pharmaceutiques, alors très éloignés de leurs vies.
  • Si ces exemples peuvent paraître éloignés des questions relatives à l’intelligence artificielle, ils permettent d’entrouvrir une autre dimension de la démocratie technique. Par-delà la pure contestation ou modification a posteriori d’une technique existante, Callon, Barthes et Lascoumes décrivent un modèle de «&nbsp;co-production des savoirs ». Ce modèle postule que les non-spécialistes peuvent produire des connaissances à partir de leurs intérêts propres. Ils sont les plus à même d’entrevoir les risques d’un projet et de les faire reconnaître comme légitimes lors d’une étape de conception commune. Ce faisant, ils participent pleinement à la production des sciences et des techniques. Ce modèle suscite des critiques&nbsp;: on pointe le fait que des profanes ne seraient pas capables de s’exprimer sur un sujet technique, et que par conséquent, l’avis des experts serait toujours supérieur, de meilleure qualité, et devrait être pris en compte en priorité.
  • De nombreux contre-exemples viennent infirmer ces thèses. L’expérience prouve que si les conditions sont réunies, des personnes éloignées d’un sujet technique ou scientifique peuvent tout à fait construire des rapports de grande qualité et reconnus comme tels par les experts eux-mêmes. Ce fut le cas lors des controverses concernant les OGM il y a de cela une vingtaine d’années. Callon, Barthes et Lascoumes racontent également comment les amateurs contribuent à améliorer la connaissance scientifique dans de nombreux domaines, comme par exemple l’astronomie.
  • pourquoi ce traitement démocratique si spécial devrait-il se limiter à l’intelligence artificielle&nbsp;? Une des raisons est sans doute que l’on pressent que son déploiement va changer le monde et susciter des controverses qu’il vaut mieux anticiper. N’oublions pas cependant que de nombreuses technologies numériques (ou non) changent le monde plus insidieusement et suivant des échelles temporelles qui nous les rendent «&nbsp;invisibles à l’œil nu&nbsp;». Légitimement, on pourrait aussi poser la question démocratique à leur endroit[20].
  • Ce que la démocratie technique questionne, c’est non seulement l’aménagement du progrès, mais aussi sa définition. C’est-à-dire la direction donnée à la civilisation. Entraîner une intelligence artificielle – même avec la méthodologie Society in the loop – c’est déjà faire le choix d’une intelligence artificielle. Ce qui ne veut pas dire que ce choix soit mauvais. Pas plus qu’il n’est naturellement bon. Disons que c’est un choix parmi d’autres. Ce point chaud qui concerne la définition du progrès est et sera de plus en plus au centre de toutes les questions liant technosciences et démocratie.
  • Parallèlement, l’Université de Montréal a bâti une «&nbsp;Déclaration pour un développement responsable de l’intelligence artificielle[23]&nbsp;». Cette déclaration décrit dix principes phares pour guider le développement de l’IA, parmi lesquels un «&nbsp;principe de bien être&nbsp;» ou encore un «&nbsp;principe d’inclusion de la diversité&nbsp;» (
  • Toutes les controverses techniques n’ont pas vocation à passer sous les fourches caudines de la démocratie, il existe une multitude d’autres échelons pour co-construire, réguler, interdire ou favoriser des systèmes. En témoignent les nombreuses villes qui se «&nbsp;défendent&nbsp;» contre AirBnb ou Uber puis qui finissent par utiliser les données que ces sociétés récoltent, à d’autres fins (des «&nbsp;arrangements&nbsp;» a posteriori[25]). Par ailleurs, c’est aussi dans les écoles qui forment les ingénieurs, designers et entrepreneurs de demain et bien sûr dans les entreprises elles-mêmes, dont certaines décident d’être plus soucieuses des effets générés par leurs activités, que l’avenir se joue
  • Bien sûr, ces quelques pages souffrent de nombreuses limites et à de multiples niveaux. A mon sens néanmoins, le fond de la question consiste (aussi) à savoir quelle «&nbsp;dose&nbsp;» de démocratie nous sommes prêts à mettre dans nos ambitions technologiques. Et en retour, dans quelle mesure les technologies que nous produirons permettront ou non à la démocratie de continuer d’exister[26].
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    "En 2017, Iyad Rahwan (@iyadrahwan), responsable du groupe des coopérations évolutives au MIT posait avec Joi Ito (@Joi) du MIT Medialab le concept de « Society in the loop » (SITL), une méthode pour impliquer différentes parties-prenantes dans la conception d'un système d'apprentissage automatique[1] (ou machine learning), à la base des intelligences artificielles (IA) qui jalonnent le quotidien. L'idée : co-construire plutôt qu'imposer les solutions au grand public, en faisant intervenir dès la phase de conception une diversité d'acteurs. J'en retrace ici un court historique, une illustration et les quelques perspectives et limites qu'il me paraît intéressant de pointer, notamment au regard des questions relatives à ce qu'on appelle la « démocratie technique »."
Aurialie Jublin

Les communs urbains : nouveau droit de cité ? - Métropolitiques - 0 views

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    "La notion de « communs » traduit un intérêt croissant de la société civile pour produire, gérer et partager des ressources matérielles et immatérielles de façon collaborative et ouverte. Comment ces nouvelles façons de faire en commun s'inscrivent-elles dans les territoires et contribuent-elles à les redéfinir ? Sont-elles susceptibles de renouveler la production de la ville et d'accéder au rang d'un nouveau « droit de cité » ?"
Aurialie Jublin

Paris se dote de sa propre infrastructure pour héberger les données de ses ad... - 0 views

  • Alors que les services publics sont de plus en plus numérisés, ce nouvel équipement doit offrir les plus hauts standards de sécurité quant à l’hébergement des données. Il permet notamment à Paris, qui externalisait jusque-là cette prestation, de ne plus dépendre d’acteurs étrangers – possiblement soumis à des réglementations, comme le Cloud Act, lequel permet aux Etats-Unis de réclamer à des fournisseurs de service américains l’accès à des données stockées à l’étranger – et de garantir ainsi la souveraineté des données. En outre, sauf dans le cas de missions ponctuelles, les équipements sont entièrement gérés par les services informatiques de la mairie. «&nbsp;Nous avons la maîtrise physique du stockage de bout en bout&nbsp;», se réjouit M. Grégoire.
  • La mairie a également tenu à ce que cette installation ait une empreinte environnementale limitée. Manifestation la plus visible de cette volonté, la chaleur dégagée par le data center est utilisée pour alimenter le réseau de chauffage de bâtiments voisins.
  • Ce nouvel équipement a nécessité un investissement de 16&nbsp;millions d’euros. Pour faire baisser la facture, la mairie a dimensionné le lieu de telle sorte qu’il puisse proposer à d’autres services publics d’accueillir leurs serveurs, moyennant finances – à un coût qu’elle assure avantageux. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et Eau de Paris comptent parmi ses premiers clients, et des discussions sont en cours pour conclure de nouveaux contrats.
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  • Une telle solution pourrait-elle être adoptée par d’autres villes françaises&nbsp;? L’adjoint au maire admet que le coût d’entrée est prohibitif et que Paris n’aurait pas pu faire ce choix s’il ne disposait pas des compétences en interne pour créer et maintenir ce site. Mais, veut-il croire, «&nbsp;c’est une philosophie qui est appelée à se développer&nbsp;».
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    "Alors qu'elle externalisait jusque-là le stockage de ses données numériques, la ville a investi 16 millions d'euros dans un centre de données pour en reprendre le contrôle."
Aurialie Jublin

De l'utilité des fake news et autres rumeurs - 0 views

  • Or aujourd’hui que constate-t-on&nbsp;? Que la presse est de moins en moins lue. Qu’il y a une défiance vis-à-vis du discours journalistique. Que le mode de circulation de l’information dans les réseaux sociaux relève de l’oral plus que de l’écrit (dans les réseaux, c’est moins une vaste correspondance à laquelle on assiste, qu’une vaste conversation).&nbsp; Et que ces mêmes réseaux sociaux sont une invitation pour tous à commenter, avec une diffusion plus large néanmoins. On est donc dans une situation qui est à la fois nouvelle, et pas tant que ça.&nbsp;
  • Cette prolifération de rumeurs sous la Restauration était aussi, d’une certaine manière, un bon signe. C’était, dans une période pleine d’incertitudes, le signe d’une politisation, d’une envie de parler de la chose publique, le signe paradoxal d’une poussée démocratique (c’est d’ailleurs pour ça que le pouvoir s’en inquiétait autant). Encore une fois il y a des échos avec ce qu’on vit aujourd’hui.
  • Rassurez-vous, je ne vais pas dire que les fake news, c’est super, je ne vais pas me livrer non plus à un éloge de la surveillance d’Etat. En revanche, le pouvoir de l’époque avait peut-être compris une chose qu’on a un peu oubliée&nbsp;: il y a à apprendre des fausses nouvelles. Parfois mieux que les faits eux-mêmes, les fake news disent les angoisses, les espoirs et les obsessions. Ce à quoi on croit – ou fait semblant de croire – est aussi intéressant que ce qu’on sait. Donc, les fake news ont une utilité, c’est là où je voulais en venir.&nbsp;
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    "L'historien François Ploux y raconte la prolifération des bruits et des rumeurs pendant cette période qui s'étale entre 1815 et 1830. Au point que la préfecture de police de Paris avait créé un vaste réseau d'informateurs qui passaient leur temps dans les lieux de discussions - les salons, les cafés, la Halle, les Tuileries etc. - et envoyaient chaque jour au préfet des rapports très détaillés. Tout était consigné, de la rumeur la plus absurde à la médisance en passant par le commentaire politique. Ce qui intéressait la police n'était pas de savoir qui disait quoi, mais d'essayer de saisir l'état de l'opinion. Le pouvoir de l'époque avait compris que l'opinion se fabrique partout (dans la rue et dans les dîners en ville), qu'il se fabrique avec de tout - du vrai, du faux, de l'analyse et du fantasme -, que tout est important et mérite d'être observé. "
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