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Aurialie Jublin

Comment gagne-t-on de l'argent avec un produit gratuit ? - 0 views

  • Déjà, un logiciel n'est pas un produit Ensuite, l'économie du logiciel libre est une économie de services. En effet, gagner de l'argent en rendant des services informatiques basés sur du logiciel libre, c'est possible et c'est d'ailleurs vivement encouragé par la Fondation pour le Logiciel Libre (FSF). À ceux qui se demandent ce que sont les services informatiques : on peut les classer en trois branches : L'installation de logiciels libres et la maintenance des ordinateurs tournant sous logiciels libres. La formation aux logiciels libres (ainsi que le conseil). L'intégration. C'est-à-dire le développement sur commande de fonctions nouvelles, voire de logiciels libres complets, autour des logiciels libres existants. Et ces trois façons de gagner honnêtement de l'argent dans l'informatique s'ajoutent à la vente de matériel (qui est une véritable économie de biens).
  • Chacun reconnaît également qu'il serait malhonnête de gagner de l'argent : en cuisinant des recettes non-libres sur lesquelles il est rendu impossible, par des voies tant légales que techniques, d'effectuer une analyse indépendante, entre autres graves dysfonctionnements pourtant courants en informatique, en revendant des droits d'utilisation d'articles de loi non-libre, ou en revendant des droits à soigner. Cela constituerait de véritables arnaques envers la société toute entière ! 2 Cela conduirait à des oligopoles, étouffant la concurrence et l'innovation, et abusant des consommateurs, comme on le constate dans l'informatique privatrice. La restauration non-libre, la loi non-libre, la médecine non-libre, ça ne marche pas !
  • D'abord, plus personne ne devrait s'étonner qu'un informaticien gagne de l'argent dans le logiciel libre : il le fait simplement de la même manière qu'un cuisinier, qu'un juriste ou qu'un médecin : en rendant des services. (Et il peut aussi vendre du matériel.) Mais ensuite, la question à se poser ne doit plus être « Comment gagne-t-on de l'argent avec des logiciels libres ? » mais plutôt « Comment peux-t-on laisser des gens gagner de l'argent avec des logiciels non-libres ? » Car si la société libre ne peut pas tolérer la cuisine non-libre, le droit non-libre, ou la médecine non-libre ; la société libre ne peut pas non plus tolérer le logiciel privateur.
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    "Certains opposent le logiciel libre et l'argent. En effet, la question qui vient à l'esprit quand on découvre le logiciel libre est la suivante : « Mais comment gagne-t-on de l'argent avec un produit gratuit ?! » En fait, c'est une question bête… et je me la suis posée ! ^^ "
Aurialie Jublin

Internet Libre ou minitel 2.O conférence de Benjamin Bayart conf lors des rml... - 0 views

  • En fait la formulation qu'on retient habituellement c'est qu'on dit que sur Internet on a mis l'intelligence en périphérie du réseau. Dans Minitel on a mis l'intelligence au centre, c'est le contenu, c'est les bases de données avec des terminaux débiles autour. Internet c'est le contraire, on a mis des routeurs idiots au centre et on a mis en périphérie des ordinateurs qui réfléchissent. C'est ça le modèle d'Internet, la grande révolution qu'a été Internet, ça a été d'apporter ça. Les réseaux télé-informatiques centrés, on en fait depuis les années 50 à peu près
  • Ça j'aime bien aussi, Google, Yahoo, MSN c'est à peu près les trois moteurs de recherche qui font 95% de la recherche sur Internet et de l'indexation. À une époque, quand on cherchait le site Minitel qui permet quelque chose, on tapait 3615 et au lieu de taper le nom du site dans la case « nom du site » on allait dans la case « rechercher », on tapait des mots-clés, puis France Télécom proposait les services Minitel auxquels on pouvait se connecter. Bon ben ça ça s'appelle Google. Ils l'ont fait en couleur, ils l'ont fait en grand, ils l'ont fait avec de la pub sur le côté, mais c'est le moteur de recherche du Minitel, c'est pas ça Internet. Internet c'est pas les 8000 machines de Google qui détiennent le savoir de l'humanité. Internet c'est le contraire de ça. Donc finalement côté réseau sur la technique c'est pas du net, ce que vous utilisez couramment, c'est pas du net, c'est du Minitel.
  • Et on est venu sur un modèle qui est assez bizarre qui a beaucoup émergé ces dernières années de publicité/publication. Parce que si Monsieur France 2 veut être proprement diffusé il paye un droit de publication, c'est-à-dire qu'il paye les opérateurs réseau pour être diffusé. Si y'en a certains parmi vous qui ont suivi les débats sur la liste FRnOG il y a quelques mois, la trame sous-jacente c'était Monsieur Free qui disait à Monsieur Dailymotion « je transporterai pas ta merde si tu me donnes pas des sous ». Ça c'est le droit de publication. Curieusement y'a pas ça d'habitude sur Internet .C'est quelque chose d'assez récent. Et puis y'a la publicité, c'est-à-dire que, comme vous êtes des gens très partageurs, vous avez vos vidéos perso, aguichantes ou non, que vous mettez sur Dailymotion histoire que tout le monde en profite, curieusement les reversements publicitaires que perçoit Dailymotion, vous, vous les percevez pas. Parce qu'en fait vous leur confiez votre contenu pour qu'il y gagnent leur publicité. Ça c'est un modèle assez particulier et si vous regardez bien le mode publicité/publication on paye aux deux bouts, c'est-à-dire que celui qui a du contenu paye pour qu'il soit diffusé, et puis celui qui vient regarder le contenu il paye sous forme de publicité. On est bien revenu au modèle du téléphone. Maintenant c'est plus des communications à la minute c'est des publicités, mais le modèle est vraiment le même.
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  • → Pluralité À la place du monopole local, on a une certaine pluralité, c'est-à-dire que les, on vous a parlé d'ouverture de la concurrence, de l'ouverture du marché tout ça... Moi quand on me parlait pas d'ouverture de la concurrence et d'ouverture du marché, c'est-à-dire quand je me suis abonné à FDN, c'était en 96, y'avait 5-6 opérateurs chez qui je pouvais m'abonner sur Paris et je pouvais prendre l'opérateur que je voulais. Y'avait pas de souci, y'en avait bien plusieurs.
  • → Transporteurs L'opérateur de réseau se comporte comme un transporteur, c'est-à-dire quand je commande un paquet chez un commerçant, pas forcément sur Internet, dans les années 80, chez Les 3 redoutes quand je commandais des chaussettes je payais mes chaussettes à Les 3 redoutes et Les 3 redoutes payaient le transport à La Poste, La Poste ne s'occupait que du transport. Ça c'est à peu près le modèle d'Internet. Mon FAI il transporte mes données, c'est tout, il regarde pas ce qu'il y a dedans c'est pas sa sauce. Finalement d'où ça vient, c'est-à-dire savoir si ça vient d'un contenu payant ou si ça vient d'un contenu gratuit, lui, il s'en fiche. Il transporte de manière neutre.
  • Alors quelques exemples d'opérateurs: bon forcément j'ai cité FDN, c'est le mien, j'ai cité Neuronnexion parce qu'on est à Amiens, et puis le gros national à l'époque c'était Oléane, c'est-à-dire que Oléane qui était un gros opérateur à l'époque, dans les débuts du net au milieu des années 90, Oléane était connecté à des dizaines d'autres opérateurs en France. Y'avait pas de problème pour obtenir un accord d'interconnexion, dans des conditions relativement équitables entre Neuronnexion qui était une PME avec quelques personnes sur Amiens et Oléane qui était une PME avec quelques dizaines ou quelques centaines de personnes sur la fin à Paris.
  • → Free Free même punition. C'est pas vraiment un opérateur Internet, c'est plus vraiment un opérateur Internet, c'est en train de basculer tout doucement vers un opérateurs Minitel. Y'a trois ans l'idée qui a été tenue sur FRnOG de dire à Dailymotion « je transporterai ta merde si tu me donnes des sous » elle aurait fait bondir les gens de chez Free. À l'époque où ils étaient petits ça leur aurait fait très peur parce que c'était un moyen de les empêcher de grossir. → SFR SFR, oui alors pour les gens qui savent pas SFR c'est le nom complet de Neuf-Cegetel, bah je sais pas c'est le plus gros actionnaire, moi je veux bien les appeler autrement, m'enfin voilà, l'actionnaire c'est SFR, donc eux, même chose, c'est plutôt un opérateur de téléphonie qui vend du net avec du vrai Minitel dessus.
  • Alors on n'a pas basculé du modèle à Internet qui commençait à émerger au milieu des années 90 au modèle Minitel qui est en train d'émerger aux États-Unis au début des années 2000 complètement par hasard. Il a fallu plusieurs morceaux pour en venir là. Même chose je vais me centrer plutôt sur les effets franco-français mais vous verrez le modèle s'étend assez bien.
  • → DRM : exclusivité D'abord les DRM, ça, ça vous parle on en a parlé beaucoup ici, DADVSI, Droits d'Auteur et Droits Voisins dans la Société de l'Information, pour les gens qu'oublient ce que veut dire l'acronyme. Créer des DRM c'est créer de l'exclusivité. C'est un morceau qui manquait sur Internet on pouvait pas créer de l'accès exclusif de manière simple. En mettant des DRM dedans on peut bien, c'est facile. C'est-à-dire qu'une fois qu'on aura bien mis des DRM dans tous les fichiers, l'opérateur pourra dire « je transporte, ou pas, les fichiers signés par Machin », Microsoft n'a pas envie de transporter les fichiers signés par Torvalds, simple, suffit de pas les transporter.
  • → Brevets : fermeture Les brevets ça crée de la fermeture. Je vous le disais tout à l'heure, Internet et le logiciel libre c'est très exactement la même chose, ce ne sont que deux facettes du même objet. À partir du moment où je mets des brevets je ferme le jeu. Si c'est breveté ça veut dire que quelqu'un d'autre n'a pas le droit de le refaire pour venir s'interconnecter. En fait une fois que j'ai bien breveté le mode de fonctionnement du Minitel, un méchant concurrent ne peut pas fabriquer des Minitel, ça ne sert qu'à ça les brevets, c'est même la définition du brevet.
  • → Filtrage : demi-connexions Le filtrage que nous demandent régulièrement les différents gouvernements, on pourrait croire que c'est de la censure fasciste, y'en a sans doute un ptit peu, je pense que quand les Renseignements Généraux demandent en loucedé à un opérateur de filtrer un gars ça pourrait ne pas être parce qu'il est terroriste mais juste parce qu'il fait chier, disons que ça s'est déjà vu. Mais ça a un effet de bord très amusant, une fois que les opérateurs ont mis dans leurs réseaux, c'est pas encore le cas mais ça vient, des boîtiers qui sont capables de filtrer, le boîtier qui est capable de filtrer je pense qu'il y a quelques informaticiens dans la salle, il filtre ce que l'admin sys demande de filtrer, c'est-à-dire ce que le gouvernement lui demande de filtrer parce qu'il est plutôt obéissant, pour pas aller en taule, et puis ce que son patron lui demande de filtrer. C'est-à-dire que le filtrage qu'est demandé par le gouvernement, pour des raisons probablement de sécurité publique, enfin on espère, il permet également de rétablir le modèle des demi-connexions, c'est-à-dire que je filtre les sites nazis et les filtres qui n'ont pas payé. Ça permet de bien faire rentrer ce modèle économique.
  • → Responsabilité : centré. La responsabilité, alors j'étends un ptit peu le titre, c'est les différents débats qu'on a eu depuis l'affaire Altern1 en, c'était quand l'affaire Altern 97, non 98, 99 par là, c'est la responsabilité des hébergeurs, c'est-à-dire que l'hébergeur est responsable de ce qu'il y a sur le site, et si on lui signale un contenu supposément illégal, il se doit de l'enlever avec diligence. Il pourrait l'enlever avec voiture mais diligence c'est mieux. Ça, ça veut dire que si je prends le risque de permettre à quelqu'un de poser son site web sur ma machine, s'il dit de la merde c'est moi qui vais en taule. Moi je peux pas l'assumer. France Télécom peut l'assumer parce que quand il aura un procès, France Télécom enverra son armée d'avocats, expliquera que dès qu'on lui a signalé le contenu elle l'a enlevé, je veux dire c'est vrai, c'était un dissident d'un endroit où on n'a pas le droit de dissider, qu'il aille donc dissider ailleurs, donc ça a été tout bien enlevé, et ils pourront dire, nous on est blanc bleus ils vont au procès, ils payent des avocats, ils s'en sortent. Par contre la PME de banlieue qui essayait de faire pareil, ben quand elle s'est retrouvée devant le juge, ça lui a coûté un œil de payer l'avocat, et puis comme le mec qui dissidait il disait des trucs finalement qu'en France on a le droit, ils ont estimé qu'ils allaient pas supprimer le site, et donc ça va jusqu'au procès et ça coûte cher. Donc la responsabilité des hébergeurs ça tend à faire que les petits hébergeurs ont du mal à exister parce qu'ils existent en vivant dangereusement, donc ça crée du réseau centrés, puisque les petits ont du mal à exister il restera que les gros.
  • → Régulation : interco La régulation c'est aussi quelque chose de fabuleux. Ce qu'on appelle régulation dans le monde Internet professionnel, c'est l'ARCEP, Autorité de Régulation des Communications Éléctroniques et des Postes, ex-ART, Autorité de Régulation des Télécommunications, c'est des gens qui ont été mis en place à l'époque où, suite à certaines directives européennes, on a ouvert le marché des télécom. J'ai assisté, alors, enfin si un ptit peu en tant que président de FDN, mais aussi avec d'autres casquettes, à une des réunions de l'ARCEP sur les réseaux d'initiatives publiques où y'avait le monsieur responsable du dégroupage en France, qui nous expliquait mort de rire que, y'a 10 ans quand ils ont commencé et qu'ils ont fait les premières réunions sur le dégroupage, il fallait une salle de réunion gigantesque pour asseoir les 50 opérateurs alors qu'aujourd'hui quand ils font les réunions sur le dégroupage, ils font ça dans son bureaux parce qu'ils sont 4, et il avait l'air content de lui pépère. C'est-à-dire que lui, il a été mis en poste pour ouvrir le marché, il est passé de 50 acteurs à 4 et il est content. Fabuleux! Moi je trouve fabuleux. Et donc ce petit jeu où on se retrouve avec 4 opérateurs qui vendent du Minitel-net 2.0 ben ça fait qu'ils sont suffisamment gros pour envoyer chier tous les autres, je veux dire quand on s'appelle Free et qu'on a 2 millions d'abonnés, ou quand on s'appelle France Télécom et qu'on en a 4, ou quand on s'appelle Neuf et qu'on en a je-sais-plus-combien à force de racheter leur clients je sais plus où ils en sont, 2,5 probablement, forcément, un Schtroumpf qui vient avec 20 000 comme Nérim rien à battre, parle pas aux ptits. Donc la difficulté d'interconnexion des réseaux, elle vient en bonne partie des erreurs de régulation ou des choix de régulation, parce que c'est ptet pas par erreur qui font qu'il y a plus de petits opérateurs.
  • → Gouvernance : assurance Et puis pour ceux qui étaient à la table ronde politique hier, y'a des problèmes de gouvernance. Les problèmes de gouvernances, ce sont tous ces braves gens qui se réunissent entre eux pour décider si oui ou non on va permettre aux gens d'acheter des noms de domaines sans leurs papiers, ou si on va distribuer des adresses IP aux pas gentils, ou comment on va faire en sorte que les pédo-nazis puissent pas faire ci ou ça, ou que les terroristes puissent pas poster, donc comment Google va filtrer tous les sites écrits en arabe parce que ça doit être suspect, sauf ceux bien évidemment signés par le gouvernement qui vend du pétrole. Tout ça c'est ce qu'on appelle la gouvernance Internet, c'est l'IANA, c'est l'ICANN, c'est le RIPE c'est etc. Ça en fait c'est une assurance. Une fois que c'est convenablement tenu par les quelques juristes des très gros opérateurs - vous pouvez y aller, y'a pas un technicien à poil dur, y'a quelques vieux barbus tout gris qui parlent BGP, le reste c'est tout du cravateux juriste docteur en droit, envoyé par les opérateurs pour vérifier que tout va bien. Ça c'est une assurance, c'est l'assurance du fait qu'ils resteront dans la position où ils sont.
  • Ils sont en train d’éteindre Internet D'où ça sort tout ça ? Ça sort schématiquement de l'histoire, c'est-à-dire que les gens qui ont de quoi fabriquer du réseau sont les gens qui ont fabriqué le téléphone et qui étaient en situation de monopole, ce sont les gens qui ont fabriqué la diffusion télé qui étaient en situation de monopole. Internet est né, à un moment ils se sont dit « tiens ça va se vendre » alors ils en ont vendu et puis, sans forcément être méchants, on pourrait croire à la théorie du complot mais j'y crois pas, je pense qu'ils sont pas assez malins pour s'être dit « tiens on va se liguer pour attaquer sur tous les fronts en même temps pour faire taire les pénibles »; moi je pense qu'ils l'ont pas fait exprès, mais ils sont en train d'éteindre Internet; et c'est un effet de bord naturel, c'est-à-dire qu'Internet remettait en cause leur monopole, ils ont fait chacun les petites actions dont ils avaient besoin pour essayer de maintenir leur monopole: les gros éditeurs de musique en faisant des DRM, les auteurs de logiciels tout pourris propriétaires en faisant des brevets, les marchands de contenu qui veulent pas qu'on aille acheter le contenu des autres en faisant du filtrage etc etc etc. Je pense même pas qu'ils se soient concertés pour faire tous les mêmes conneries.
  • On va manger du numérique avarié Et quand ils vous disent qu'on passe à l'heure du numérique, c'est vrai. Ils font bien du numérique, si vous regardez la télé autrefois y'avait de la neige, maintenant elle pixélise, c'est ben qu'elle est numérique ! Mais c'est pas de l'Internet, c'est du numérique. Du numérique, ça peut être le baladeur fermé propriétaire d'une grande marque japonaise en quatre lettres commençant pas S finissant par Y qui met des rootkit dans les CD ou ça peut être le fait que je fasse écouter la musique que j'aime bien à ma ptite sœur. Dans les deux cas, c'est du numérique, juste moi je trouve y'en a un il est avarié, je vous laisse deviner lequel.
  • L'apparition d'Internet a permis l'apparition du libre et l'apparition du libre a permis l'apparition d'Internet, les deux ont crû en même temps. Il va y a voir un décrochage. Le numérique va continuer à croître mais Internet a commencé sa décroissance il y a déjà quelques années. Il y a de moins en moins de gens qui s'hébergent eux-mêmes sur leur ligne ADSL. La décroissance d'Internet a commencé, la décroissance du libre c'est juste après. Même si vous arrivez à ce qu'ils ne fassent pas passer les brevets logiciels cette année et les DRM l'année prochaine, si vous arrêtez Internet, si vous les laisser arrêter Internet libre, vous allez mourir.
  • Donc je crois que ce sont les deux piliers, le premier c'est: il faut éduquer, aller expliquer aux gens ce que c'est qu'Internet, aller dire aux gens que Internet c'est pas de mettre des vidéos marrantes sur Dailymotion, Internet c'est de mettre les vidéos marrantes sur mon PC et que vous veniez les voir. C'est fondamental comme différence; ça c'est le premier pilier, éduquer les gens, c'est très long. Je veux dire on savait, 'fin moi ça fait très longtemps que je suis sur Internet, ça fait 10 ans que je suis président de FDN, ça fait longtemps que je réfléchis sur ces questions, là je sais que c'est long d'éduquer les gens. La croissance actuelle des ventes de Machin Box en Minitel 2.0 c'est pas la croissance de l'éducation au net. Le type qui publie son blog sur un ordinateur qu'il ne possède pas, il fait du Minitel alors il apprend à faire du Minitel amélioré où il peut parler, mais il n'a pas encore appris à faire du net, c'est-à-dire à mettre son blog sur une machine qu'il est le seul à pouvoir couper du réseau. C'est très différent, cette éducation-là va prendre un ptit peu de temps. Et le deuxième pilier c'est: faites votre réseau, faites vos serveurs IRC qui ne sont pas ceux des gros opérateurs, faites vos serveurs mail qui ne sont pas ceux des gros opérateurs. Faites votre réseau. Avec ces deux piliers-là, on aura quelques résistants qui sont ceux qui font le réseau, et quelques enseignants pour propager la bonne parole, ce sont les deux fondamentaux dont on a besoin. Je sais pas ce qu'on peut faire d'autre. Si, on peut essayer de se battre sur le juridique, mais on y va vraiment avec un lance-pierre contre des chars d'assaut.
  • y'a deux objections classiques au « hébergez-vous vous-mêmes », y'en a des moins classiques qui sont en général pas très intéressantes, en tout cas j'en ai pas encore entendu, y'en a deux qui sont vraiment classiques, y'a celle que tu indiques qui est intelligente, y'en a une autre qui est bête. Je vais commencer par celle qui est bête pour m'en débarrasser. Le « c'est compliqué techniquement », ça, c'est juste faux, je veux dire si le débile de base il est capable de poster une vidéo sur Dailymotion et il est capable de poster dans son blog, faire une Internet box qui contient le serveur Apache*4 qui contient son blog et les plug in type Dailymotion, il aura qu'à uploader vers sa boîte, c'est pas plus dur. Donc le « techniquement c'est compliqué » ça c'est juste faux.
  • Après y'a le problème écologique. La question écolo là-dedans c'est « si je laisse mon PC allumé tout le temps pour héberger mon pauvre site web qui a 12 visiteurs par jour, je brûle le courant plein pour rien ». Ça c'est un vrai problème. Mais dire « je vais m'héberger en salle machine avec tout le monde comme ça si on pose une bombe tout le monde se tait », c'est la mauvaise réponse. Quand les écolo disent « la consommation d'électricité fabriquée avec du charbon et du nucléaire c'est vachement dangereux » ils ont raison. Quand on apporte comme réponse « y'a qu'à se passer d'électricité », c'est pas la bonne. Un ordinateur capable d'héberger un site web c'est pas l'énorme machin avec 12 ventilos que tu utilises pour jouer au dernier jeu à la mode. Un ordinateur capable d'héberger un site web ça a une puissance de calcul similaire à celle qu'on trouve dans un palm aujourd'hui, ou dans un téléphone; c'est-à-dire que ton téléphone là, s'il était pas en Java avec de la merde dedans, il serait capable de faire des sites web comme on n'en rêvait pas en 95. Il consomme peau de balle en courant. Lui tu peux le laisser chez toi branché, et pour peu qu'en plus tu lui donnes du courant que t'as fabriqué avec des fines herbes et avec du bois, ou avec du solaire, ça va être nickel. Un ptit ordinateur qui ne mange que du solaire et qui est autonome tout seul dans sa boîte avec du solaire ça existe, les fous qui font des réseaux wifi bizarres ouverts etc, ils ont ça, des espèces de routeurs qu'ils viennent mettre sur le toit collés à la borne wifi, c'est 100% autonome si c'est sur du solaire, ça mange pas d'énergie.
  • -Hébergeur hébergé, c'est pas forcément une bonne réponse dans le sens « on se met à 3 et on loue une bécane dans une salle machine », c'est dans cet esprit-là? Dans cet esprit-là, dans la balance entre Internet et le Minitel quand tu mets ton site web chez OVH*6 tu es purement dans Minitel, quand tu mets dans le serveur des pages perso Wanadoo c'est pire, quand tu commences à le mettre sur le serveur hébergé en salle machine d'une assoss sympathique, l'Autre.net, Ouvaton des gens comme ça, Tuxfamily*7 tu rééquilibres un peu, quand tu le mets sur les machines auto-hébergées des gens comme RHIEN*8, le Réseau d'Hébergeurs Indépendants ENgagés, je vous invite à aller les voir si vous ne les connaissez pas, R-H-I-E-N, c'est super bien ce qu'ils font, ça penche presque vers de l'Internet parce que, eux, ils s'y mettent à 10-15-20-30 à héberger sur la machine du gars qui sait faire leur site web derrière leur ligne ADSL. On est quasiment sur de l'Internet, on est sur du beaucoup-net. Donc oui c'est mieux. Je veux dire si t'as à choisir entre les pages perso de ton fournisseur d'accès moisi qui retirera le contenu si ça lui plait pa,s et te faire héberger dans la même machine que ta bande de potes, c'est plutôt mieux la deuxième solution, maintenant si la machine en question elle est dans une salle machine qui t'appartient pas, où les flics ils rentrent quand ils veulent avec même pas un mandat, juste ils demandent poliment au monsieur à l'entrée, pas top.
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    "Internet, logiciel libre, c'est la même chose En fait ce à quoi je veux en venir c'est que c'est la même chose: c'est-à-dire que sans logiciel libre pas d'Internet: si BIND n'avait pas été libre, si le protocole de routage IP n'avait pas été libre et ouvert Internet ne serait pas né. Donc sans logiciel libre pas d'Internet. Sans Internet pas de logiciel libre, évident. Si on supprime le mail et les échanges électroniques de code entre développeurs pour faire murir les softs, ça ne peut pas marcher. Les deux sont intimement liés: en fait ce sont deux facettes d'un même objet. Cet objet, si vous voulez on débattra tout à l'heure, je pense que c'est ce qu'on appelle la société du savoir, l'économie du savoir. Mais ce sont deux facettes du même objet on peut pas différencier, on peut pas dissocier Internet et logiciel libre, c'était ça le bout d'historique que je voulais vous raconter."
Aurialie Jublin

[Écologie] Le monde du logiciel est en train de se détruire... Manifeste pour... - 0 views

  • Tout est lent, et cela ne va pas dans le bon sens. Certaines voix s’élèvent. Je vous invite notamment à lire “Le désenchantement du logiciel”. Tout est insupportablement lent, tout est ÉNORME, tout finit par devenir obsolète… La taille des sites web explose. Un site web est aussi gros que le jeu Doom. Le phénomène ne touche pas que le Web mais aussi l’IoT, le mobile… Le saviez-vous ? Il faut 13% de CPU pour faire clignoter un curseur…
  • Tout grossit : la taille des applications, les données stockées, la taille des pages web, la mémoire des téléphones… Les téléphones ont maintenant 2 Go de mémoire, échanger une photo de 10 Mo par mail est maintenant classique… À la limite, cela ne serait peut-être pas un problème si tous les logiciels étaient utilisés, efficaces et performants… Mais cela n’est pas le cas,
  • Alors tout le monde se cale sur une lenteur. Tout est uniformément lent. On se cale sur cela et tout va bien. Être performant aujourd’hui, c’est arriver à atteindre un ressenti utilisateur qui correspond à cette lenteur uniforme. On élague les choses qui pourraient être trop visibles. Une page qui met plus de 20 secondes à se charger, c’est trop lent. Par contre, 3 secondes c’est bien. 3 secondes ? Avec les multicoeurs de nos téléphones/PC et les data centers partout dans le monde, le tout relié par des supers technologies de communication (4G, fibre…),c’est un peu bizarre non ? Si on regarde la débauche de ressources pour le résultat obtenu, 3 secondes, c’est énorme. D’autant plus que les bits circulent dans nos processeurs avec des unités de temps du niveau de la nanoseconde. Donc oui, tout est uniformément lent.
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  • Il est nécessaire de revenir à plus d’efficience, de « challenger » les besoins en matériel, de redéfinir ce qu’est la performance. Tant que l’on se satisfera de cette lenteur uniforme avec des solutions pour ne pas ralentir plus (comme l’ajout de matériel), nous n’avancerons pas. La dette technique, notion largement assimilée par les équipes de développement, n’est malheureusement pas adaptée à ce problème (on y reviendra). Nous sommes sur une dette de ressources matérielles et de mauvaise adéquation entre le besoin utilisateur et la solution technique. On parle ici d’efficience et non pas uniquement de performance. L’efficience est une histoire de mesure du gaspillage. L’ISO définie l’efficience avec comme domaine : Time behaviour, Resource utilization et Capacity. Pourquoi ne pas pousser plus ces concepts ?
  • Développez du code Java pour un serveur J2EE ou pour un téléphone Android, ce n’est pas pareil. Des structures spécifiques existent par exemple pour traiter des données en Android mais les structures classiques sont toujours utilisées. Les développeurs ont perdu le lien avec le hardware. C’est malheureux car c’est passionnant (et utile) de savoir comment fonctionne un processeur. Pourquoi : abstraction et spécialisation (nous verrons cela plus loin). Car en perdant ce lien, on perd une des forces du développement. Ce lien est important chez les hackers ou chez les développeurs d’informatique embarquée mais malheureusement de moins en moins présent chez les autres développeurs.
  • Les pratiques devops pourraient répondre à cette perte de lien. Là, c’est pareil, nous n’allons pas jusqu’au au bout : généralement le devops va se focaliser à bien gérer le déploiement d’une solution logicielle sur une infrastructure mixte (matérielle et un peu logicielle). Il faudrait aller plus loin en remontant par exemple les métriques de consommation, en discutant sur les contraintes d’exécution… plutôt que de “scaler” juste parce que c’est plus simple.
  • Certaines technologies ont une utilité mais sont maintenant systématiquement utilisées. C’est le cas par exemple des ORM qui sont devenus systématiques. Aucune réflexion n’est faite sur son intérêt en début des projets. Résultat : on a rajouté une surcouche qui consomme, qu’il faut maintenir et des développeurs qui n’ont plus l’habitude d’effectuer des requêtes natives. Cela ne serait pas un problème si chaque développeur connaissait très bien le fonctionnement des couches d’abstraction : comment fonctionne HIBERNATE par exemple ? On s’appuie hélas de façon aveugle sur ces frameworks.
  • Le besoin d’abstraction est lié à un autre défaut: nous attendons toujours des outils miracles. La silver bullet qui améliorera encore plus nos pratiques. Le langage idéal, le framework pour aller plus vite, l’outil de gestion miracle des dépendances… C’est la promesse à chaque fois d’un nouveau framework : gagner du temps en développement, être plus performant… Et on y croit, on fonce. On abandonne les frameworks sur lesquels nous avions investi, sur lesquels on avait passé du temps… et on passe au nouveau. C’est le cas actuellement des frameworks JS. L’histoire du développement est pavé de framework oubliés, non maintenus, abandonnés… Nous sommes les champions pour réinventer ce qui existe déjà. Si on le gardait suffisamment longtemps, on aurait le temps de maîtriser un framework, de l’optimiser, de le comprendre. Mais ce n’est pas le cas. Et que l’on ne me dise pas que si on n’avait pas continuellement réinventé la roue, on aurait encore des roues en pierre… Innover serait d’améliorer les frameworks existants .
  • Sur les langages, c’est la même rengaine. Attention, je ne préconise pas de rester sur l’assembleur et sur le C… C’est le cas par exemple dans le monde Android, pendant plus de 10 ans les développeurs ont pu travailler sur des outils et des frameworks Java. Et comme cela, par magie, le nouveau Langage de la communauté est Kotlin. On imagine l’impact sur les applications existantes (si elles doivent changer), il faut recréer des outils, retrouver des bonnes pratiques… Pour quel gain?
  • Sincèrement, on ne voit aucun ralentissement sur les cycles de renouvellement des technologies. C’est toujours un rythme frénétique. Nous trouverons bien le Graal un jour. Le problème est ensuite l’empilement de ses technologies. Comme aucune ne meurt vraiment et que l’on en maintient toujours des parties, on développe d’autres couches pour s’adapter et continuer à maintenir ces bouts de code ou ces librairies. Le problèmen’est pas le code legacy,, c’est la glue que l’on développe autour qui pêche.
  • Au final, on passe du temps à résoudre des problèmes techniques internes, on recherche des outils pour résoudre les problèmes que l’on ajoute, on passe son temps à s’adapter à ses nouveaux outils, on ajoute des surcouches (voir chapitre précédent…) … et on n’a pas améliorer la qualité intrinsèque du logiciel ou les besoins auxquels on doit répondre.
  • Au final, le rythme frénétique des changements ne nous permet pas de nous stabiliser sur une technologie. J’avoue qu’en tant que vieux développeur que je suis, j’ai été découragé par le changement Java vers Kotlin pour Android. C’est peut-être pour certains de véritables challenges, mais quand je repense au temps que j’ai passé sur l’apprentissage, sur la mise en place d’outils
  • Ensuite, comme aucune solution ne meurt vraiment, que de nouvelles arrivent… on se retrouve avec des projets avec des multitudes de technologies à gérer avec les compétences associées aussi… On s’étonne ensuite que le marché du recrutement de développeur soit bouché. Pas étonnant.. Il y a énormément de développeurs mais il est difficile de trouver un développeur React avec 5 ans d’expérience qui connaîsse le Go. Le marché est fractionné, comme les technologies. C’est peut-être bon pour les développeurs car cela crée de la rareté et cela fait monter les prix, mais pas pour le projet !
  • Cependant, cet apprentissage continu des technologies pose le problème d’apprentissage de domaines transverses : accessibilité, agilité, performance… En effet, qu’est-ce qui nous prouve que les outils et les langages que nous allons choisir ne vont pas changer dans 4 ans ? Rust, Go… dans 2 ans ? Rien ne tend à donner une tendance.
  • On ne se remet pas en question car on veut s’amuser. Le fun est important, car si l’on s’ennuie dans son boulot, on va déprimer. Par contre, on ne peut pas, sous prétexte de vouloir du fun tout le temps, changer nos outils continuellement. Il y a un déséquilibre entre l’expérience du développeur et l’expérience de l’utilisateur. On veut du fun, mais qu’est-ce que cela va réellement apporter à l’utilisateur ? Un produit plus « joyeux » ? Non, nous ne sommes pas des acteurs.
  • On ne se pose pas de question sur l’éthique de notre domaine, sur sa durabilité… Cela vient peut-être du fait que notre domaine n’a pas réellement de code éthique (comme par exemple les médecins ou les avocats). Mais sommes-nous en tant que développeurs réellement libres si l’on ne peut pas avoir une autocritique ? Nous sommes peut être asservis à une cause portée par d’autres personnes ? Le problème n’est pas simple mais nous avons dans tous les cas une responsabilité. Sans code éthique, c’est le plus fort et le plus malhonnête qui est le plus fort. Le buzz et les pratiques pour manipuler les utilisateurs sont de plus en plus répandus. Sans Dark Pattern ton produit ne sera rien. Les plus gros (GAFA…) n’en sont pas arrivés là pour rien.
  • Est-ce que la solution est politique ? Il faut légiférer pour mieux gouverner le monde du logiciel. On le voit avec les dernières réponses législatives aux problèmes concrets : RGPD, notification des cookies… la source du problème n’est pas résolue. Peut-être parce que les politiques ne comprennent que très mal le monde du logiciel.
  • Car si cette structuration n’est pas faite, les développeurs vont perdre la main sur ce qu’ils font. Or le manque d’éthique de la profession est critiqué à l’extérieur. Rachel Coldicutt (@rachelcoldicutt) directrice de DotEveryOne, un think tank britannique qui promeut une technologie plus responsable, encourage à former des diplômés non-informaticiens qui traiteraient de ces problèmes (Voir plus précisément dans l’article d’Internet Actu). Pour poursuivre sur ce dernier article, cela serait dans la droite ligne de l’informatique, domaine issu du monde militaire où les ingénieurs et développeurs seraient formés à suivre des décisions et des commandements.
  • Le monde du logiciel s’intègre dans un système organisationnel classique. Grands groupes, sous-traitances via des ESN, web agencies… Tous suivent les mêmes techniques de gestion des projets informatiques. Et tout le monde va « dans le mur ». Aucune analyse sérieuse n’est faite sur le coût global d’un logiciel (TCO), sur son impact sur la société, sur son bénéfice, sa qualité… C’est la rapidité de release(Time to Market), la surcharge featurale (fonctionnelle), la productivité immédiate, qui comptent. Premièrement car les gens externes à ce monde ne connaissent que trop peu la technicité du logiciel et son monde. Il est virtuel donc simple (sic). Mais ce n’est pas le cas. Les écoles de commerce et autres usines de managers n’ont pas de cours de développement. Comment peuvent-ils bien diriger et piloter des projets ?
  • On continue a vouloir chiffrer des projets informatiques comme de simples projets alors que des mouvements comme le no estimate propose des approches innovantes. Les projets continuent d’échouer : le chaos report rapporte que simplement 30% des projets réussissent bien. Et face à cette mauvaise gouvernance, les équipes techniques continuent de se battre sur les technologies. Dommages collatéraux : la qualité, l’éthique, l’environnement… et au final l’utilisateur. Cela ne serait pas si critique si le logiciel n’avait pas un impact aussi fort sur le monde. Software eats the world… et oui, on le « bouffe »…
  • Si ces décisions absurdes arrivent, ce n’est pas uniquement la faute du développeur mais bien de l’organisation. Et qui dit organisation dit management (sous-différente forme). Si l’on revient au livre de Morel, il parle de piège cognitif dans lesquels les managers et les techniciens tombent souvent. C’est le cas de la navette Challenger qui a été quand même lancée malgré la connaissance du problème d’un joint défectueux. Les managers ont sous-évalué les risques et les ingénieurs ne les ont pas prouvés. Chacun a reproché à l’autre de ne pas fournir assez de preuves scientifiques. C’est souvent ce qui se passe dans les entreprises : des warnings sont levés par certains développeurs mais le management ne les prend pas assez au sérieux.
  • En même temps, on revient aux causes précédentes (silver bullet, on s’amuse…), il est nécessaire d’avoir une vraie ingénierie et une vraie analyse des technologies. Sans cela, les équipes techniques seront toujours non-écoutées par le management. Des outils et benchmark existent mais ils sont encore trop peu connus. Par exemple, Technologie Radar qui classe les technologies en terme d’adoption.
  • Ce phénomène de décision absurde est renforcé par le tissu complexe du développement logiciel : Les sociétés historiquement hors du numérique sous-traitent à des entreprises du numérique, les ESN sous-traitent aux freelances… Le partage de responsabilité technique / management est encore plus complexe et les décisions absurdes plus nombreuses.
  • Mais cela ne s’arrête pas là. On peut aussi voir l’usage de l’open-source comme une sorte de sous-traitance. Idem pour l’usage de framework. On est juste consommateur passif, on se déleste de plein de problématiques (qui ont un impact sur les ressources, la qualité…).
  • C’est d’autant plus facile que le domaine est passionnant et que la pratique des sides-projects, du temps passé sur les projets open-source hors des horaires de bureau est chose commune… La recherche de “fun” et le temps passé bénéficient alors plus aux organisations qu’aux développeurs. Difficile dans ce cas de chiffrer le coût réel d’un projet. Et pourtant, cela ne serait pas un problème si on arrivait à des logiciels « au top ».
  • Le développeur n’est ici plus un artisan du code, mais plutôt un pion dans un système critiquable du point de vue humain. Cela n’est pas visible, tout va bien et on s’amuse. En apparence seulement, car certains domaines du développement logiciel vont plus loin et rendent beaucoup plus visible cette exploitation : Le domaine du jeux-vidéo où les heures explosent.
  • Et donc, toutes ces maladresses (logiciel trop lourd, sans qualité…) se retrouvent chez les utilisateurs. Comme on doit releaser au plus vite les logiciels, que l’on ne tente pas de résoudre les inefficiences internes, et que l’on ne met pas plus de ressource pour faire de la qualité, on arrive à des logiciels médiocres. Mais on a tellement d’outils de monitoring et de suivi des utilisateurs pour détecter ce qui se passe directement chez eux qu’au final, on pense que ce n’est pas grave. Cela serait une bonne idée si les outils étaient bien utilisés. Or la multitude d’informations récoltées (en plus des bugs remontés par les utilisateurs) n’est que faiblement utilisée. Trop d’information, difficulté de cibler la vraie source du problème… on s’y perd et au final, c’est l’utilisateur qui trinque. Tous les logiciels sont maintenant en bêta-test. A quoi bon faire de la sur-qualité, autant attendre que l’utilisateur le demande. Et on revient ainsi au premier chapitre : un logiciel uniformément lent … et médiocre.
  • Heureusement, on est sauvé par la non-sensibilisation des utilisateurs au monde du logiciel. C’est un monde effectivement virtuel et magique qu’ils ont l’habitude d’utiliser. On leur a mis en main les outils mais sans notice explicative. Comment évaluer la qualité d’un logiciel, les risques sur l’environnement, les problèmes de sécurité… si l’on n’a pas des notions d’informatique, même rudimentaires ?
  • L’informatique du 21ème siècle est ce que l’agroalimentaire était pour les consommateurs au 20ème siècle. Pour des raisons de productivité, on a poussé des solutions médiocres avec un calcul court-termiste : mise sur le marché de plus en plus rapide, profit en hausse constante… agriculture intensive, malbouffe, pesticides… avec des impacts importants sur la santé, sur l’environnement… Les consommateurs savent maintenant (de plus en plus) les conséquences désastreuses de ces dérives, l’industrie agroalimentaire doit donc se réinventer, techniquement, commercialement et éthiquement. Pour le logiciel, quand les utilisateurs comprendront les tenants et les aboutissants des choix techniques, l’industrie du logiciel devra gérer les mêmes problèmes. En effet, le retour au bon sens et aux bonnes pratiques n’est pas une chose simple pour l’agroalimentaire. Dans l’IT, on commence à le voir avec ses conséquence sur la vie privée des utilisateurs (mais nous n’en sommes qu’aux balbutiements).
  • On va dans la mauvaise direction. L’industrie de l’informatique a déjà effectué dans les années 70 des erreurs avec des impacts non-négligeables. L’exclusion des femmes de l’informatique en fait partie. Non seulement cela a été fatal pour certaines industries mais on peut se poser la question de comment on peut maintenant adresser des réponses à seulement 50% de la population informatique, avec une représentativité très faible. Le chemin est maintenant difficile à retrouver.
  • Mais l’impact du monde IT ne s’arrête pas là. La source et le modèle d’une grosse partie de l’informatique sont issus de la Silicon valley. Si l’on écarte les gagnants de la Silicon Valley, les populations locales subissent la montée des prix, le déclassement, la pauvreté…
  • Dans sa lancée vers le progrès technique, le monde du logiciel crée aussi sa dette environnementale…
  •  
    "Le monde du logiciel va mal et si l'on n'agit pas, on risque de le regretter. Environnement, qualité, exclusion… Software Eats The World (Le logiciel mange le monde…) ? Oui un peu trop. "
Aurialie Jublin

Les logiciels libres meurent lentement sans contributions - Framablog - 0 views

  • Et bien sûr, ce comportement de consommation passive a des impacts négatifs sur l’écosystème des logiciels libres. Vraiment. Habituellement, après quelques années, le développeur principal abandonne le projet. À ce moment-là, vous pouvez généralement lire ce genre de commentaires furieux sur son blog ou dans les rapports de bug « Espèce de branleur t’as plus mis à jour ton logiciel depuis des années, feignant va, des gens sérieux l’utilisent, réponds ou je laisse des milliers de commentaires insultants 
  • De nombreux professionnels de l’informatique qui utilisent les logiciels libres affichent un comportement de pure consommation dans leur relation avec les logiciels libres. Par exemple ils essaient souvent d’utiliser un logiciel dans un environnement très spécifique (version spécifique d’une distribution GNU/Linux, version spécifique d’un logiciel). Ils ne réussissent pas à l’utiliser dans cet environnement ? Ce logiciel est évidemment de la merde, il devrait fonctionner avec les paramètres par défaut, sinon il n’est pas convivial. La documentation est disponible ? Qui lit le doc ? J’ai besoin de réponses maintenant, je n’ai pas le temps de lire la documentation ! Et qui a écrit cette merde d’ailleurs ?
  • Ça fait 5 ans que ce logiciel alimente toute l’informatique, ce qui aide l’entreprise à gagner beaucoup d’argent ? Tout à fait. Le développeur principal demande de l’argent / de la reconnaissance par le biais des réseaux sociaux ? Sale clodo ! Il a besoin d’argent ? Moi aussi ! Cette personne a-t-elle un Patreon ? On s’en fout ! Ce type me doit d’utiliser son logiciel, il me casse les pieds, il adore coder gratuitement de toute façon ce pigeon.
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  • Afin de ne pas ressembler aux tristes personnages décrits plus haut, merci d’aider les projets que vous utilisez. Si votre entreprise gagne de l’argent grâce aux FOSS et que vous êtes chef d’entreprise, financer ou bloquer du temps pour que vos développeurs donnent un coup de main pour au moins un projet que vous utilisez quotidiennement semble un objectif raisonnable et démontre une certaine compréhension de l’écosystème FOSS.
  • 99,9 % des projets FOSS sont des projets maintenus par une seule personne. Cette petite bibliothèque JavaScript que le frontend du site web de votre entreprise utilise ou ce petit script de sauvegarde de base de données dont tout le monde se fout mais qui vous a déjà sauvé la vie 2 fois.
  • Si l’argent n’entre pas en jeu dans votre utilisation des FOSS et si vous fournissez un service gratuit à d’autres personnes, faites savoir aussi largement que possible que vous utilisez des FOSS et n’hésitez pas à remercier certains projets de temps en temps. Le simple fait de dire aux personnes par le biais de Mastodon ou Twitter que vous utilisez leurs logiciels peut leur remonter sacrément le moral. Mettez en vedette leurs projets sur Gitlab ou Github pour leur faire savoir (ainsi qu’aux autres) que ce projet est utile.
  • Ne soyez plus un consommateur passif de logiciels libres et open source. Le niveau moyen nécessaire pour contribuer à un projet et les attentes des créateurs de logiciels libres et open source augmentent de jour en jour dans un monde où la complexité et les interactions s’accroissent rapidement. Il n’y a souvent qu’une toute petite équipe (d’une seule à 5 personnes) qui est au cœur du développement fondamental des FOSS.
  • Les consommateurs passifs n’envoient jamais un rapport de bogue. C’est une perte de temps, qui réclame des efforts.
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    "Dans une récente conférence où il présentait Contributopia, le projet pluriannuel de Framasoft, sous son angle politique, Pierre-Yves Gosset s'attachait à déboulonner quelques mensonges avec lesquels se rassurent les libristes. Le nombre présumé des contributeurs et contributrices, en particulier, était ramené à sa juste proportion (entre 0 et 10 personnes pour des projets comme VLC, Gimp, Inkscape, Etherpad, Thunerbird, ... et 50 à 100 commits). Bien sûr, tout le monde ne peut pas envoyer des commits de code, mais l'exemple est symptomatique : le Logiciel Libre c'est surtout des consommateurs et consommatrices. C'est ce que souligne également Carl Chenet, plume invitée ci-dessous. Il pointe en particulier le risque sérieux d'étiolement voire de disparition pure et simple des équipes parfois minuscules qui maintiennent des FOSS (Free and Open Source Software, appellation œcuménique qui joint Les logiciels libres et open source). Il en appelle à une contribution minimale qui consisterait au moins à faire connaître les projets et encourager les créateurs à continuer. Chez Framasoft, nous sommes tout à fait en phase avec cet appel, voyez par exemple cet article sur le Contribution Camp qui propose quelques pistes pour « avancer ensemble vers la contribution ». "
Aurialie Jublin

Contributopia : Dégoogliser ne suffit pas ! Peut-on faire du libre sans visio... - 0 views

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    "Peut-on faire du libre sans vision politique ? Suite à sa campagne « Dégooglisons Internet » (oct 2014 - oct 2017), l'association a fait le bilan, calmement. Et il n'est pas brillant. En quelques années, les GAFAM/BATX/NATU (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi, Netflix, AirBnb, Tesla, Uber) ont « colonisé » le monde, en formatant nos interactions, en normalisant nos relations, en orientant nos consommations, en contrôlant notre pouvoir d'agir. À l'œuvre derrière cette mécanique, une mutation économique et sociale : le capitalisme de surveillance. Avec sa nouvelle feuille de route « Contributopia », Framasoft souhaite mettre en place des outils et accompagner des dynamiques collectives qui permettraient de pouvoir agir plutôt que de subir. Il ne s'agit plus seulement de savoir « ce que nous refusons » (le logiciel propriétaire, les attaques contre nos libertés fondamentales, etc.), mais aussi de définir « quel monde nous souhaitons », et comment le logiciel libre et les communs peuvent nous aider à y le mettre en œuvre. Nous essaierons donc de poser les faits qui démontrent que l'open source se porte (très) bien mais que le logiciel libre (= open source + valeurs + éthique) soit dans une ornière depuis plusieurs années. Pour sortir de l'ornière, mais aussi de l'épuisement, ne devrions-nous pas faire un pas de côté et réinterroger les pratiques, les fonctionnements et les visions de nos communautés libristes ? Ne plus voir le logiciel libre comme une fin en soi nous permettant de nous libérer nous (libristes), mais comme un outil inspirant capable de favoriser l'émancipation de toutes et tous, et d'accélérer des transformations sociales positives ? La question politique a toujours été centrale dans le mouvement du logiciel libre, mais les questions économiques, techniques et juridiques - elles aussi profondément politiques, mais évitant soigneusement notre capacit
Aurialie Jublin

Le Libre peut-il faire le poids ? - Framablog - 0 views

  • l’économie des géants du numérique est, pour certains, basée sur une attitude extrêmement agressive : il faut être le moins cher possible, perdre de l’argent à en crever et lever des fonds à tire-larigot pour abattre ses concurrents avec comme logique un pari sur la quantité d’argent disponible à perdre par participants. Celui qui ne peut plus se permettre de vider les poches de ses actionnaires a perdu. Tout simplement. Si ces entreprises imaginent, un jour, remonter leurs prix pour envisager d’être à l’équilibre ou rentable, l’argument du « ce n’est pas possible puisque ça rouvrira une possibilité de concurrence » sortira du chapeau de ces génies pour l’interdire. Du capitalisme qui marche sur la tête.
  • La deuxième grande technique des géants du numérique est basée sur la revente de statistiques collectées auprès de leurs utilisateurs. Ces données privées que vous fournissez à Google, Facebook Inc,, Twitter & co permettent à ces sociétés de disposer d’une masse d’informations telle que des entreprises sont prêtes à dégainer leurs portefeuilles pour en dégager des tendances.
  • Une troisième technique consiste à reprendre les données collectées auprès des utilisateurs pour afficher de la pub ciblée, donc plus efficace, donc plus cher. C’est une technique connue, alors je ne développe pas.
  • ...11 more annotations...
  • Une autre technique est plus sournoise. Pas pour nous autres, vieux loubards, mais pour les jeunes : le placement produit. Même si certain Youtubeurs en font des blagues pas drôles (Norman…), ce truc est d’un vicieux.
  • Ces influenceurs sont friands de plateformes taillées pour leur offrir de la visibilité et clairement organisées pour attirer l’œil des Directeurs de Communication des marques. Mastodon, Pixelfed, diaspora* et les autres ne permettent pas de spammer leurs utilisateurs, n’attirent donc pas les marques, qui sont la cible des influenceurs, ces derniers n’y dégageant, in fine, aucun besoin d’y être présents.
  • On peut attendre que les Uber se cassent la figure calmement, on peut attendre que le droit décide enfin de protéger les données des utilisateurs, on peut aussi attendre le jour où les consommateurs comprendront qu’ils sont les seuls responsables de l’inintérêt de ce qu’ils regardent à la télé, au cinéma, en photos ou encore que les mastodontes du numérique soient démantelés. Bref, on peut attendre. La question est : qu’aurons-nous à proposer quand tout ceci finira par se produire ?
  • Après la FinTech, la LegalTech, etc, faites place à la LowTech ou SmallTech. Je ne connaissais pas ces expressions avant de tomber sur cet article dans le Framablog et celui de Ubsek & Rica d’Aral. On y apprend que c’est un mouvement qui s’oppose frontalement aux géants, ce qui est fantastique. C’est une vision du monde qui me va très bien, en tant que militant du Libre depuis plus de 10 ans maintenant. On peut visiblement le rapprocher de l’initiative CHATONS. Cependant, j’ai du mal à saisir les moyens qui pourraient être mis en œuvre pour sa réussite.
  • Les mentalités actuelles sont cloisonnées : le Libre, même s’il s’impose dans quelques domaines, reste mal compris. Rien que l’idée d’utiliser un programme au code source ouvert donne des sueurs froides à bon nombre de DSI. Comment peut-on se protéger des méchants si tout le monde peut analyser le code et en sortir la faille de sécurité qui va bien ? Comment se démarquer des concurrents si tout le monde se sert du même logiciel ? Regardez le dernier changelog : il est plein de failles béantes : ce n’est pas sérieux !
  • Parlons aussi de son mode de fonctionnement : qui se souvient d’OpenSSL utilisé par tout le monde et abandonné pendant des années au bénévolat de quelques courageux qui n’ont pas pu empêcher l’arrivée de failles volontaires ? Certains projets sont fantastiques, vraiment, mais les gens ont du mal à réaliser qu’ils sont, certes, très utilisés mais peu soutenus. Vous connaissez beaucoup d’entreprises pour lesquelles vous avez bossé qui refilent une petite partie de leurs bénéfices aux projets libres qui les font vivre ?
  • On peut faire un vrai parallèle entre la situation de la Presse en ligne et les services numériques. Trouver des gens pour payer l’accès à un Nextcloud, un Matomo ou que sais-je est une gageure. La seule différence qui me vient à l’esprit est que des services en ligne arrivent à s’en sortir en coinçant leurs utilisateurs dans des silos : vous avez un Windows ? Vous vous servirez des trucs de Microsoft. Vous avez un compte Gmail, vous vous servirez des trucs de Google. Les premiers Go sont gratuits, les autres seront payants. Là où les journaux généralistes ne peuvent coincer leurs lecteurs, les géants du numérique le peuvent sans trop de souci.
  • Perso, je l’ai déjà dit, j’adhère volontiers à cette vision du monde horizontale et solidaire. Malgré tout, mon envie de travailler, d’avoir un salaire, une couverture sociale, une activité rentable, et peut-être un jour une retraite, me poussent à grimacer. Si les bribes d’idéologie LowTech orientent les gens vers des associations, comment fait-on pour sortir de terre une entreprise éthique, rentable et solidaire ?
  • L’idée, connue, serait de s’attaquer au marché des entreprises et des collectivités pour laisser celui des particuliers aux associations sérieuses. Mais là encore, on remet un pied dans le combat pour les logiciels libres contre les logiciels propriétaires dans une arène encerclée par des DSI pas toujours à jour. Sans parler de la compétitivité, ce mot adoré par notre Président, et de l’état des finances de ces entités. Faire le poids face à la concurrence actuelle, même avec les mots « éthique, solidaire et responsable » gravés sur le front, n’est pas évident du tout.
  • Cette conférence vue au FOSDEM, The Cloud Is Just Another Sun, résonne terriblement en moi. L’intervenant y explique que les outils libres que nous utilisons dans le cloud sont incontrôlables. Qui vous certifie que vous tapez bien dans un MariaDB ou un ES quand vous n’avez accès qu’a une boite noire qui ne fait que répondre à vos requêtes ? Rien.
  • Pour finir, ne mettons pas complètement de côté l’existence réelle d’un marché : Nextcloud en est la preuve, tout comme Dolibarr et la campagne de financement réussie d’OpenDSI. Tout n’est peut-être pas vraiment perdu. C’est juste très compliqué.
  •  
    "Dans un article assez lucide de son blog que nous reproduisons ici, Dada remue un peu le fer dans la plaie. Faiblesse économique du Libre, faiblesse encore des communautés actives dans le développement et la maintenance des logiciels et systèmes, manque de visibilité hors du champ de perception de beaucoup de DSI. En face, les forces redoutables de l'argent investi à perte pour tuer la concurrence, les forces tout aussi redoutables des entreprises-léviathans qui phagocytent lentement mais sûrement les fleurons du Libre et de l'open source… Lucide donc, mais aussi tout à fait convaincu depuis longtemps de l'intérêt des valeurs du Libre, Dada appelle de ses vœux l'émergence d'entreprises éthiques qui permettraient d'y travailler sans honte et d'y gagner sa vie décemment. Elles sont bien trop rares semble-t-il. D'où ses interrogations, qu'il nous a paru pertinent de vous faire partager. Que cette question cruciale soit l'occasion d'un libre débat : faites-nous part de vos réactions, observations, témoignages dans les commentaires qui comme toujours sont ouverts et modérés. Et pourquoi pas dans les colonnes de ce blog si vous désirez plus longuement exposer vos réflexions."
Aurialie Jublin

[Logiciel libre] Et si le monde numérique devenait vraiment « libre » ? - 0 views

  • « Je ne vois pas ce qui peut exister et qui ne soit pas remplaçable par une solution open source, en particulier dans les innovations sociales et tous les projets d’intérêt général, dit-elle. Hier, je suis tombée sur un logiciel qui gère la projection dans les cinémas... Le libre permet aussi de répondre à des besoins publics, à l’image d’OpenCimetière qui a été produit pour une commune et qui sert à présent à d’autres mairies.
  • Cet élan d’ouverture s’est décliné dans la production de marchandises avec l’open hardware, dans les données avec l’open data (mise à disposition de données publiques) ou encore dans le partage des connaissances avec l’open innovation, l’open science, etc. Ce mouvement général repose sur la libre circulation des savoirs, l’accessibilité au « faire » et la coopération entre pairs.
  • « Quand des salariés transforment leur entreprise en coopérative, cela ne les empêche pas de recruter un directeur, mais la direction est une compétence de coordination et non un organe de pouvoir. C’est la même chose dans le pair-à-pair », précise-t-elle.
  • ...4 more annotations...
  • Mais, si l’open source a permis au libre de gagner en efficacité, sa focalisation sur la technique l’a sans doute éloigné de ceux à qui il s’adressait en premier lieu : tous les autres, qui ne développent pas. Le libre reste, en effet, très circonscrit au monde de l’informatique et se compose majoritairement d’hommes, même si d’une multitude de nationalités.
  • Les logiciels libres ne permettent pas forcément de protéger les données, mais on est sûr que l’exploitation des données ne constitue pas le modèle économique du service. Quand on entre dans l’état d ’esprit du logiciel libre, on prend conscience de l’impact de l’informatique dans sa propre vie, on est plus vigilant et on est assuré que quelqu’un quelque part vérifiera s’il y a des mouchards dans le code et alertera les autres. La faiblesse du libre, c’est que si j’envoie un mail à un ami qui est sur Gmail, malgré tous mes efforts, Google aura mes données. Le libre te pousse à considérer l’interconnexion aux autres et le risque qu’on fait prendre aux autres en laissant ses données sur internet sans s’assurer de ce qu’elles deviennent », explique Catherine Guillard.
  • L’une des clés serait sans doute de rendre l’engagement dans le libre aussi mobilisateur pour d’autres métiers que ceux du développement... Par exemple les graphistes, les juristes ou pourquoi pas le monde médical, qui tous doivent composer avec le numérique et les dérives de certains de ses acteurs. Enfin, il faudrait peut-être revenir aux origines sociales et politiques du libre.
  • En effet, à l’image du bio qui n’est pas qu’une méthode de culture, le libre n’est pas qu’une méthode de développement, mais propose un modèle de société plus respectueux des autres, plus solidaire, plus attentif aux impacts sociaux et environnementaux. Faire un pas vers le libre, c’est, au fond, soutenir le « faire ensemble ».
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    "Les logiciels libres et le mouvement open source luttent contre les boîtes noires, prônant le partage des savoirs et le « faire ensemble ». Mais l'ouverture des codes est-elle vraiment un gage d'ouverture aux autres ? Le monde du « libre » ne devrait-il pas engager une mutation pour rendre plus tangible sa dimension solidaire et toucher un public plus large ? Ce sont les questions que pose cet article de Solidarum, issu du numéro 3 de la revue Visions solidaires pour demain, en librairie depuis la mi-janvier."
Aurialie Jublin

L'open-data ne peut pas se passer du logiciel libre - La Gazette des Communes - 0 views

  • « Lorsque la voiture sans conduction locale sera là, par exemple, si son logiciel n’est pas libre, nous ne pourrons assurer qu’elle ne surveillera pas les mouvements des utilisateurs. Et comment savoir si elle ne cache pas une commande à distance pour conduire un citoyen précis directement vers un site secret, dans lequel il serait questionné pour ses opinions », continue l’Américain, également président de la Free software foundation. Autrement dit : comment savoir si un logiciel respecte la loi, s’il est impossible de regarder à l’intérieur ? La question se pose de la même façon avec les différents logiciels « tableaux de bord » de plus en plus utilisés par les collectivités de toutes tailles. La donnée brute y transite avant d’être transformée en données exploitables
  • Pour s’assurer la transparence des programmes, et donc la continuité de la démocratie dans la transition numérique, l’informaticien décrit quatre libertés essentielles. Quatre libertés qui doivent être présentes dans chaque logiciel utilisé par une collectivité. Un logiciel doit pouvoir être utilisé dans n’importe quel but. Son code doit pouvoir être étudié. Il doit pouvoir être copié. Il doit pouvoir être modifié et ces modifications doivent pouvoir être dupliquées. « Sans ces libertés, c’est le programme qui contrôle l’utilisateur. Et non l’inverse », résume Richard Stallman.
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    "Pionnier et défenseur du logiciel libre, Richard Stallman tenait conférence lors du salon InOut, à Rennes. Pour l'informaticien, les collectivités doivent faire attention à utiliser des logiciels qui respectent 4 libertés. L'enjeu est de taille : il s'agit ni plus ni moins de leur indépendance et de leur capacité à décider en concertation."
Aurialie Jublin

Que reste-t-il du logiciel libre ? - 0 views

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    "Microsoft vient de racheter la plateforme de création collaborative de logiciels Github. Est-ce vraiment une bonne nouvelle pour le logiciel libre ? Et quelles conséquences pour les utilisateurs ? La philosophie du libre a-t-elle gagné ou s'est-elle faite manger ?"
Aurialie Jublin

[Logiciel libre] Comptoir du libre - 0 views

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    "Le Comptoir du Libre recense les logiciels libres métiers utiles aux services publics ainsi que leurs utilisateurs et prestataires. Plate-forme collaborative, il permet de partager vos expériences, trouver vos outils, et identifier vos partenaires."
Aurialie Jublin

Pourquoi nous vivons dans un monde de plus en plus open-source - ZDNet - 0 views

  • Certaines personnes insistent encore sur le fait que l'open source et Linux sont en guerre contre les travers des logiciels propriétaires. En fait, nous avons gagné cette guerre il y a des années. Le dernier rapport Red Hat State of Enterprise Open Source, basé sur 950 entretiens, le montre clairement. Seulement 1% seulement des entreprises négligent l'importance des logiciels libres.
  • Cela ne veut pas dire que l'open source n'a pas son lot de problèmes. Ils sont nombreux. Plus notable encore, certaines entreprises open-source ont changé leurs licences en raison de conflits avec des entreprises de cloud computing.Mais, en fin de compte, ces conflits portent sur les limites de l'open source, et non sur la question de savoir si les anciennes méthodes propriétaires sont meilleures. Elles ne le sont pas.
  • Red Hat constate également que "nous voyons de plus en plus de logiciels libres utilisés dans des catégories qui, historiquement, ont été davantage associées à des applications propriétaires. Ces catégories comprennent, sans s'y limiter, la gestion du cloud, la sécurité, l'analyse et le stockage."
  • ...3 more annotations...
  • Historiquement, les entreprises se tournent vers les logiciels libres parce que c'est moins cher : 33% des utilisateurs professionnels considèrent que son coût total de possession (TCO) est le principal avantage de l'open-source mais "l'open source d'entreprise est de plus en plus utilisé non pas parce que c'est moins cher - bien que cela le soit souvent - mais parce que c'est un logiciel réellement meilleur".
  • Et 29% se tournent vers l'open source car il leur donne accès aux dernières innovations. Par exemple, le Big Data, l'intelligence artificielle et l'apprentissage machine sont presque entièrement construits sur des logiciels libres.
  • Ensuite, en terme d'avantage, les répondants mentionnent une meilleure sécurité, des logiciels de meilleure qualité, l'accès au support et la possibilité de personnaliser les logiciels.
  •  
    "Technologie : La nouvelle enquête de Red Hat sur l'utilisation de l'informatique en entreprises révèle un monde où le mouvement de l'open-source est ultra dominant."
Aurialie Jublin

Éducation, gendarmerie... Ces services publics qui disent adieu à Google - 0 views

  • Dans le cadre de sa transformation numérique, l'État met "sur un pied d'égalité les logiciels libres et propriétaires au sein de l'administration" depuis septembre 2012. Et publie chaque année son socle logiciels libres, une liste préconisée pour les services de l'état et les particuliers, adaptée à chaque usage numérique : édition de documents, navigateur internet ou encore solution de stockage en ligne.
  • "Le gouvernement demande aux logiciels libres d'être une contre-offre, mais nous n'offrons pas de service de qualité professionnelle, nous aspirons à ce qu'ils utilisent nos logiciels de façon indépendante, témoigne "Pouhiou" porte-parole de l'association de logiciels libres Framasoft. L'État est engagé dans la consommation des GAFAM, pas du numérique libre."
  • Dans cette lutte contre le géant américain, une entreprise tire son épingle du jeu depuis quelques mois. Le moteur de recherche français Qwant, qui ne traque pas ses utilisateurs contrairement à Google, s'immisce un peu partout comme en témoigne le hashtag dédié #SwitchToQwant. L'éducation nationale, déjà engagée dans une démarche éthique avec l'utilisation des logiciels libres Framasoft, a adopté Qwant Junior depuis 2016 dans l'Académie de Versailles.
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    "Petit à petit, le service public s'organise contre le monopole de Google. Des outils associatifs font leur apparition sur les sites internet des collectivités comme Framasoft ou OpenStreetMap, et certaines entreprises comme Qwant investissent l'éducation nationale."
Asso Fing

IBM rachète Red Hat, le numéro un de l'« open source », pour 34 milliards de ... - 0 views

  • En pleine croissance, Red Hat n'a, au contraire, cessé d'augmenter ses revenus ces dernières années, jusqu'à frôler les 3 milliards de dollars lors de son dernier exercice annuel.Lancée en 1993, la société a mis au point une version de Linux (un système d'exploitation dont le code du logiciel est libre et gratuit) stable, testée et approuvée par ses soins, qu'elle vend aux entreprises.
  • Nommée GNU/Linux, celle-ci est une alternative aux offres sous licence propriétaire de Microsoft, dont l'ancien PDG, Steve Ballmer, avait qualifié les logiciels « open source » de « cancer » au début des années 2000. Mais les temps changent et les géants de l'informatique s'adaptent.En juin dernier, la firme de Redmond a  déboursé 7,5 milliards de dollars pour acheter GitHub, l'outil favori de quelque 30 millions de développeurs à travers le monde qui collaborent et partagent idées et extraits de codes informatiques. En avril dernier, le groupe dirigé par Satya Nadella avait aussi annoncé qu'il  allait s'appuyer sur Linux pour sécuriser ses objets connectés.
  • « Je suis incroyablement fier du rôle qu'a joué Red Hat pour faire [du logiciel libre] une réalité dans les entreprises », déclare Jim Whitehurst, le patron de Red Hat, dans le communiqué de presse. Ce dernier va continuer à diriger l'entité Red Hat au sein d'IBM, qui assure que celle-ci fonctionnera comme une « unité distincte ». « Il y a encore quelques années, le logiciel libre était l'alternative, l'option bon marché. Désormais, c'est la norme », se félicitait le même Jim Whitehurst, il y a deux ans, auprès des « Echos ». Ce rachat à 34 milliards de dollars en est aujourd'hui la preuve la plus éclatante.
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    "C'est la plus grosse acquisition jamais réalisée par IBM. Le groupe centenaire vient de débourser près de 34 milliards de dollars (soit environ 30 milliards d'euros) pour racheter Red Hat, le numéro un mondial de l'« open source » (logiciel libre). Les deux groupes se connaissent déjà bien et travaillent sur des projets communs depuis plus de dix-sept ans. En mai dernier, ils avaient annoncé qu'ils collaboraient dans le domaine du cloud hybride (un mélange entre stockage chez des opérateurs tiers et sur ses propres serveurs), un segment de marché qui rencontre un véritable engouement. C'est sur ce pan-là qu'IBM met l'accent pour expliquer cette méga-acquisition et la prime qu'il paie (+63 %) par rapport au dernier cours de clôture de l'éditeur."
Aurialie Jublin

Réseau Libre-entreprise [Libre-Entreprise] - 0 views

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    "Le réseau Libre-entreprise regroupe des entreprises à taille humaine ayant des spécialités proches ou complémentaires dans le domaine du logiciel libre. Toutes partagent les mêmes valeurs et modes de fonctionnement, basés sur la démocratie d'entreprise, la transparence et la compétence. Le réseau est présent en France (Bayonne, Grenoble, Laval, Liévin, Lille, Montpellier, Nantes (Saint Sébastien sur Loire), Paris, Rennes, Tours) et en Belgique (Bruxelles, Liège, Mons). "
Aurialie Jublin

[Démocratie/Logiciel libre] Alerte / en marche vers la privatisation de la dé... - 0 views

  • Pourquoi cette entreprise continue à jouer solo, à capter les contributions communes, et malgré toutes les demandes, à fermer son code ? Et par quelle magie est arrivé ce quasi monopole alors que dans d’autres pays de nombreuses solutions libres, ouvertes et transparentes ont fait leur preuve ?
  • Avons-nous compris qu'un code fermé et propriétaire c'est comme un brevet Monsanto ? Qui s'approprie le vivant, qui fait disparaître la diversité du vivant et donc des espèces, qui privatise le commun, qui installe une dépendance mortifère avec sa solution et nécessite de toujours racheter la même solution ? Avons-nous bien compris qu'un code propriétaire s'est s'approprier la richesse offerte par les gens, leur travail, leurs données ?Avons-nous bien compris qu'un code propriétaire c'est une boîte noire en qui personne, je dis bien personne, à part celui qui l’a codé, ne peut avoir confiance ?
  • il n’y a que le logiciel libre qui peut garantir les conditions de transparence, de responsabilité collective (hackers, développeurs, usagers, citoyennes et citoyens, associations de liberté et neutralité du net), qui coopérant les unes avec les autres, peuvent être les seuls garants d’un processus numérique démocratique sincère et sous surveillance.
  • ...9 more annotations...
  • Je ne sais pas à combien d'entre nous cette proposition a été faite. D’ailleurs ça m’intéresse de savoir qui travaille avec des solutions Cap Co pour comprendre l’entendue du problème et du désastre dans lequel nous nous sommes mis. De notre côté, il en était hors de question, un de nos principes fondateurs était que tout ce qui serait créé par nos petites mains serait libre, public, partageable et pourrait servir à toutes et tous. C’est exactement ce qu’il s’est passé, on s’est servi d’autres travaux d’autres équipes par delà le monde et on a offert nos travaux à d’autres équipes qui les ont adapté en fonction de leurs besoins. Tous ces travaux sont à dispo de toutes et tous. Et n’importe quel codeur peut venir voir le cœur du réacteur, déceler les failles, les signaler, et donc les réparer, etc…
  • Nous avions donc à l'époque refusé cette proposition d’utiliser en marque blanche et gratuitement la plateforme de Cap Collectif. Mais combien ont accepté la bonne affaire ? En toute bonne foi, sans comprendre les enjeux immenses autour de la bataille des bases de données, l'ouverture des données, des choix d'algorithme, de la surveillance. Vous connaissez toutes et tous l'adage, "si c'est gratuit, c'est toi le produit".
  • Revenons un peu en arrière, la plateforme en question originelle qui a donné naissance à Cap Collectif, Parlement et citoyens, a été construite bénévolement par un tas de gens extraordinaires, qui ont vu leur travail capté, et fermé dans Cap Collectif. C’est un tout premier scandale. Qui l'a vendu et revendu à des collectivités ou "prêté" à des expérimentations citoyennes.
  • On arrive aujourd'hui ce mercredi 29 janvier 2019 à un énorme gag sur ce nouvel épisode du Grand débat, opération massive de communication gouvernementale : Cap Collectif met en place les plateformes de tous les cotés CESE, gouvernement, Gilets jaunes, provoquant un énorme malaise de ces derniers lorsqu’ils ont compris qu’ils partageaient le même outil et même prestataire, et une défiance accrue envers les outils au service de l'expression citoyenne pour celles et ceux qui s’intéresseraient aux dispositifs.
  • Cap Collectif étant en mesure de vendre ses plateformes grâce à un immense travail collectif en faveur de la participation citoyenne, dont nous sommes toutes et tous actrices et acteurs ici-mêmes (et pas que nous évidemment), et financé avec les deniers publics, donc l'argent des français, il n'est plus question de continuer à tolérer ce qui était déjà hier intolérable : le code doit être ouvert et publié.
  • Comment imaginer rétablir un lien de confiance dans la société avec des boîtes noires ? La démocratie se fonde sur la transparence de la décision publique, sa souveraineté, sa responsabilité, comment imaginer une seconde que les outils à son service ne soit pas fondé sur les mêmes obligations de transparence, souveraineté et responsabilité ?
  • Premièrement, je demande donc officiellement à Cap Collectif de publier son code. Et je vous demande, chaleureusement, à chacune et chacun d'entre vous, usagers et usagères, en tant qu'orga ou en tant que citoyen.ne.s d'en faire de même. Ou alors d’assumer publiquement votre choix du logiciel propriétaire avec tout ce que cela comporte d’antagonique avec les principes fondamentaux de la démocratie.
  • Deuxièmement, je demande aux instances de Démocratie Ouverte de favoriser la diversité des acteurs, des solutions, de ne plus recommander ou contribuer à des outils en logiciels propriétaires, de ne plus jamais favoriser une entreprise de participation par rapport à d'autres.
  • Enfin je demande à toutes les institutions, aux collectivités, de ne plus reproduire leurs erreurs en utilisant des solutions opaques : erreur sur la souveraineté des données, erreur sur la sécurité des outils, erreur et gabegie budgétaires.
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    "Alors qu'explose en France une demande sans précédent de démocratie de la part des citoyens et des citoyens, de Nuit Debout, aux Gilets jaunes (assemblées réunies à Commercy)... ... celles et ceux qui sont censés être au service de cette participation citoyenne, ne voient pas ou font semblant de ne pas voir, qu'une entreprise s'approprie et capte cette formidable émulation collective, qui représente un commun, puisque financé par des deniers publics et enrichis grâce au travail de toutes et tous. Tous ces efforts collectifs pour mettre les citoyennes et les citoyens au cœur de la démocratie. Pour aller vers la transparence. De la coopération. Du partage. Des communs.  Pour quoi ? Moi je croyais que c'était vraiment notre rêve d'asseoir les citoyennes et citoyens à la table des décisions. A peine née, l'utopie d'une meilleure participation des habitantes et habitants de ce pays est déjà pervertie, et déjà gravement menacée."
Aurialie Jublin

Logiciel libre : il faut mettre la technologie au service des villes et des c... - 0 views

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    "Face à l'expansion des Gafam, le logiciel libre est une approche essentielle pour repenser la technologie au bénéfice des citoyens."
Aurialie Jublin

[Logiciel libre] Logiciels libres, connaissances ouvertes et cultures libres - 0 views

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    Histoire de la culture et des logiciels libres
Aurialie Jublin

Pour défendre le covoiturage « libre », deux plateformes indépendantes joigne... - 0 views

  • En 2017, Matthieu Jacquot, son fondateur, accepte de passer son infrastructure sur un socle open source. « Un prérequis indispensable pour garantir l’indépendance de notre communauté » souligne Bastien, ce qui scelle l’ébauche de partenariat entre les deux plateformes. « Cette alliance est primordiale, car nous sommes une association qui fonctionne avec peu de moyens. La maintenance de son interface technique est un problème récurrent. S’il y a un bug, il faut compter sur les bénévoles pour le corriger. » RoulezMalin, lui, possède une infrastructure solide.
  • « À travers ce rapprochement, on est en train de redessiner les cartes du covoiturage en France », espère Bastien. « On n’a aucun problème avec BlaBlaCar, on pense juste que c’est important qu’il y ait une offre avec laquelle la richesse créée par les covoitureurs reste à la communauté des covoitureurs ». Doctorant en science politique autour des questions du numérique, fondateur de l’Association internationale du logiciel libre, l’homme demeure fidèle à son mantra : faire du numérique un outil de progrès social.
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    "« L'important pour nous, c'est que quand quelqu'un partage son trajet avec quelqu'un d'autre, cette générosité et cette conscience écologique ne conduisent pas à l'enrichissement de personnes privées ou de fonds d'investissement », explique Bastien Sybille. Président de Covoiturage-Libre, l'homme vient de nouer un partenariat avec le site RoulezMalin. Ces deux acteurs du covoiturage libre (ils ne prélèvent pas de commissions) souhaitent augmenter leur masse critique de covoitureurs pour proposer une alternative au géant du secteur."
Aurialie Jublin

Public Money, Public Code - 0 views

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    "Nous voulons une législation qui requiert que le logiciel financé par le contribuable pour le secteur public soit disponible publiquement sous une licence de Logiciel Libre et Open Source. S'il s'agit d'argent public, le code devrait être également public. Le code payé par le peuple devrait être disponible pour le peuple!"
Aurialie Jublin

CHATONS, ces hébergeurs alternatifs qui ne collectent pas vos données personn... - 0 views

  • en détenant bien un quart des capitaux des entreprises américaines, Apple, Microsoft et Google forment à eux trois une domination économique, technologique et culturelle monstrueuse. Par principe de précaution, a-t-on réellement envie de totalement dépendre de ces géants de la télécommunication ?
  • C'est là que se situe tout l'intérêt d'avoir recours à des hébergeurs locaux. "Plutôt que de machinalement faire confiance au 'cloud', mot qui veut surtout dire 'serveur d'un géant du numérique', il est important de pousser la réflexion autour des hébergeurs transparents et neutres", propose Pierre-Yves Gosset. Outre-Atlantique par exemple, on a vu comme le Patriot Act avait servi de passe-droit aux autorités américaines voulant obliger les entreprises à leur céder des données personnelles de citoyens surveillés. Stocker ses informations dans des endroits moins centralisés, c'est donc aussi complexifier l'accès à nos données personnelles.
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    "Aujourd'hui, Framasoft va plus loin encore. L'association qui promeut la culture du libre veut créer un réseau d'hébergeurs libres. But : mettre à disposition des internautes la possibilité de ne pas stocker toutes leurs données personnelles au même endroit, c'est-à-dire chez les géants du numérique qui tiennent le monde entier dépendant d'eux. Pour cela, à la façon d'une AMAP, il suffit à chaque aspirant libriste [NDLR : citoyen attaché aux valeurs éthiques du logiciel libre] de consulter cette carte afin de choisir un hébergeur pas loin de chez lui. À condition d'avoir la fibre et un garage, il est également possible de soi-même devenir hébergeur. "
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