D'un coté le matériel agit comme le logiciel (il est adressable, contrôlable via des API), de l'autre le logiciel est désormais capable de traiter les subtilités du monde réel (d'ingérer des tas de données, d'apprendre de celles-ci et de prendre des décisions en temps réel). Nous entrons dans un milieu entièrement nouveau, estime Jon Bruner pour O'Reilly Radar où les drones sont programmables comme des logiciels et les robots deviennent sensibles. Nous ne sommes pas dans un internet des objets, estime Jon Bruner, mais dans une autre discipline. Il y a 10 ans, construire un thermomètre réseau était impossible sans ingénieur électrique, et maintenant n'importe qui peut le faire... Ce mélange de matériel et de logiciel s'apprête à démocratiser le monde physique, à le faire devenir un service. Mais cette nouvelle discipline nécessite aussi une communauté plus forte, c'est l'enjeu de la conférence Solid que lance O'Reilly Media en mai 2014 à San Francisco sous la houlette de Joi Ito, le patron du MIT. La conférence souhaite évoquer les API pour le monde physique, la fabrication sans frottement, l'intelligence logicielle du monde physique, la démocratisation des systèmes complexes, la conception après l'écran, le monde physique comme service...
Feedback et répétition sont essentiels pour fixer un savoir ou un savoir-faire, explique Stanislas Dehaene pour la Paris Tech Reviw, qui revient sur les 4 piliers de l'apprentissage : l'attention, l'engagement actif, le retour d'information et la consolidation. "L'attention est le mécanisme de filtrage qui nous permet de sélectionner une information et d'en moduler le traitement." Il se décompose en trois systèmes attentionnels : l'alerte, l'orientation et le contrôle exécutif. Le retour exécutif implique que l'erreur est fertile pour autant qu'elle soit remarquée par l'apprenant et qu'elle ne soit pas sanctionnée, la sanction étant un puissant inhibiteur d'apprentissage. Le succès doit être monnayer, non pas par des bonnes notes, mais par un renforcement social : une approbation, une validation, un encouragement... Enfin, pour la consolidation des apprentissage, le sommeil est essentiel.
Le montant moyen des achats en ligne ne finit pas de dégringoler, passant sous la barre des 80 euros au troisième trimestre. La cause ? La crise ? Pas seulement... La maturité des acheteurs, l'élargissement des offres font que l'offre d'article est plus variée que jamais. Les frais de port offerts, les drives, dispersent les achats et l'augmentation du nombre d'achats compense largement la baisse du panier moyen.
Pour Jérémie Zimmermann de la Quadrature du Net, Wikileaks à ouvert la boîte de Pandore, Snowden a changé le monde et les journalistes n'ont pas fait leur travail. Bienvenue dans le deep state, l'Etat profond, l'Etat dans l'Etat... En tant que citoyen et Nation, nous devons reprendre le contrôle de ces institutions !
Retour sur "The Interface Effect" d'Alexander Galloway : "Galloway affirme que l'ordinateur rompt radicalement avec le média traditionnel : il instaure une pratique et non pas une présence, un effet et non pas un objet. Le numérique nous donne le rôle d'usagers, actifs, et non pas de spectateurs, passifs. Devant l'ordinateur on ne s'attend pas à voir la représentation d'une chose « comme elle est »."
'Ce sont finalement les interfaces mêmes et leurs effets qui sont politiques et qui montrent ainsi le politique et non pas les oeuvres qui essaient de le représenter directement. C'est dans l'interface, c'est-à-dire dans le processus de médiation entre usager et logiciel, que l'on peut remarquer la présence de relations qui répliquent la société de contrôle au sein de laquelle elles ont été produites."
Pour Galloway enfin, faire la distinction entre le jeu est le travail est devenu impossible. Nous sommes tous le Goldfarmer chinois !
Retour sur l'expérimentation MesInfos de la Fing consistant à permettre à des gens d'accéder aux données que les entreprises détiennent sur eux. Parmi les exemples de services innovants imaginés, le relevé bancaire intelligent qui permet pour chaque opération d'accéder au site marchand ou au ticket de caisse où l'opération a été passée, le vrai coût des courtes (prenant en compte temps passé, trajet, poids porté), l'identité augmenté (permettant de commander ou vendre sans donner son nom), ou les univers produits (une application permettant de vérifier si ses achats correspondent bien à se préférences de consommation). Y'en a d'autres : http://mesinfos.fing.org/services-tout/
Selon une étude menée par Reynol Junco de l'université de Harvard, un groupe d'étudiant utilisant Twitter en classe pour prendre des notes ou poser des questions se sentirait plus engagé que des étudiants d'une classe normale. Leur moyenne aurait augmentée d'un demi-point, mais surtout, Twitter aurait permi de créer des liens entre élèves dans le cadre des cours mais aussi au-delà.
Malgré les problèmes bien connus des DRM, les entreprises continuent de les apprécier car elles leur donne l'impression de contrôler la façon dont leurs produits sont utilisés... Demain, vont-ils contaminer les produits physiques traditionnels ? Ce pourrait être le cas avec la Zoe, la voiture électrique de Renault. Lorsque vous achetez la voiture, la batterie n'est pas incluse et il faut souscrire un contrat de location pour celle-ci, donnant à Renault le droit d'empêcher la batterie de se recharger à la fin de la période de location. Selon Der Spiegel, l'entreprise pourrait aussi le faire si vous êtes en retard de paiement ! Non seulement Renault contrôlerait à distance la charge de la batterie, mais elle récolterait aussi beaucoup de données à votre insu (déplacement, vitesse, où vous chargez votre batterie...)... Une perspective qui ne ravit pas vraiment le journaliste du Spiegel. Nous faudra-t-il ne conduire que des voitures électriques construites avec du logiciel libre ? Déjà qu'il est difficile de trouver un smartphone de ce type, alors une voiture !
Matthew Yglesias revient sur le livre de Brad Stone "The Everything store" consacré à Jeff Bezos et l'empire Amazon. Un livre qui raconte bien l'histoire mais oublie de souligner que les idées de Bezos sont loin d'être originales. Sa seule et grande originalité, estime Yglesias, ne pas hésiter à grignoter ses profits à courts termes pour des avantages à long terme. Si Bezos est un grand homme d'affaire, c'est avant tout pour cela.
A l'université Carnegie Mellon, Manuela Veloso a développé des robots, les cobots - http://www.cs.cmu.edu/~coral/projects/cobot/ -, capables d'effectuer des tâches simples comme la livraison du courrier, guider des visiteurs, aller chercher le café... Mais ces robots comptent aussi sur les humains. Comme ils n'ont pas de bras, ils comptent sur les humains pour prendre l'ascenseur. Et d'ailleurs ont été programmé pour demander de l'aide. Sa conceptrice parle d'autonomie symbiotique. Certains disent que c'est de la triche. Mais pour le professeur Veloso, c'est le secret de la véritable autonomie. Car contrairement aux robots d'usines qui vivent dans des environnements protégés, les robots du monde réel vont devoir apprendre à vivre avec nous et donc développer des interactions avec l'homme.
"C'est la poursuite du bonheur qui contrarie le bonheur". Quel est le sens de la vie ? Dans son bestseller, le survivant de l'holocauste, Viktor Frankl, estime que la différence entre ceux qui sont morts et ceux qui ont survécu à l'horreur des camps, tenait au sens de la vie. Ceux qui ont trouvé du sens, même dans les pires circonstances se sont avérés plus résistants à la souffrance que les autres. La dernière liberté, estimait Frankl, est de pouvoir choisir son attitude face à n'importe quelle circonstance. Selon un sondage Gallup, 60 % des Américains se sentent heureux. Mais selon le Center for Disease Control, 40% n'ont pas découvert un but satisfaisant à leur vie.
Dans une récente étude du Journal de psychologie positive, mener une vie heureuse est associé à être un "preneur", alors que mener une vie pleine de sens, correspond au fait d'être un "donneur". Le bonheur caractérise une vie égocentrique voire égoïste où les besoins et les désirs sont facilement satisfaits, ou les enchevêtrements complexes sont évités. La vie heureuse correspond à une vie sans stress ou inquiétude. Mais la poursuite du bonheur est associée à un comportement égoïste. Au contraire, les gens qui ont des vies significatives, riches, l'obtiennent plutôt en apportant du bonheur aux autres. Et ce qui différencie les animaux des êtres humains n'est pas la poursuite du bonheur, mais celle du sens, qui est unique à l'homme... Prendre soin des autres donne un sens à la vie, mais ne fait pas nécessairement de nous des gens heureux. La signification, le sens de la vie, n'est pas seulement se transcender soi-même, mais plus encore transcender le moment présent, quand le bonheur est ressentie dans l'ici et maintenant.
En psychologie, il y a peu de recherches sur l'ambition, souligne Emily Esfahani Smith pour The Atlantic, mais une récente étude longitudinale s'est intéressé aux conséquences de celle-ci. Ce sont les enfants les plus consciencieux, extravertis et issu d'un milieu socio-économique aisé qui s'avèrent être les plus ambitieux. Si les plus ambitieux ont tendance à aller dans les meilleurs écoles, à gagner plus d'argent, quand il s'agit de bien être, les résultats sont plus mitigés. L'ambition est faiblement reliée avec le bien être et négativement associée à la longévité. Les gens ambitieux sont souvent heureux de ce qu'ils ont accomplis dans leur vie, leur bonheur ne peut se faire au détriment des relations personnelles. Et de faire référence au psychologue Tim Kasser auteur du "Prix élevé du matérialisme" qui a montré que la recherche de valeurs matérialistes (argent, possessions...) entraîne une baisse du bien-être et plus de détresse chez les individus et est même préjudiciable aux relations. Les gens qui croient aux valeurs matérialistes ont des relations interpersonnelles plus pauvres et contribuent moins à la communauté et ils ont plus tendance à utiliser les autres pour atteindre leurs propres objectifs. Une étude a montré que les relations sociales sont primordiales dans le bonheur... Autant de recherches qui montrent que la limitation de notre liberté n'est pas préjudiciable à notre bien être, au contraire. L'absence de contraintes est préjudiciable à notre bonheur.
"Les psychologues appellent "erreur d'attribution fondamentale" le fait de surévaluer le rôle du caractère, et de sous-évaluer le poids des circonstances, pour expliquer le comportement d'une personne. On l'appelle parfois "effet Julien Lepers" suite à l'une des expériences qui permet de le mettre en évidence, qui consiste à montrer à un public des gens jouer à un jeu type "question pour un champion" pour demander ensuite "qui est le plus cultivé, de l'interrogateur ou des candidats". La majorité du public répond "l'interrogateur" oubliant que ce sont les circonstances du jeu (et des petites fiches) qui font que ce dernier connaît plus de réponses que les candidats."
Rob Kitchin, qui s'apprête à publier "The Data Revolution: Big Data, Open Data, Data Infrastructures and Their Consequences", a toujours été partisan de l'ouverture des données. Si les avantages des données ouvertes sont bien documentées, peu d'études pointent les problèmes potentiels et les conséquences négatives liées à l'ouverture. Les données ouvertes souffrent de l'absence d'un modèle financier viable, elles favorisent des politiques bénignes plutôt que transformatrices, leur utilisation manque d'utilité et de facilité et facilite la libéralisation et la marchandisation des services publics.
Le pionnier de l'innovation sociale britannique, Charles Leadbeater, revient sur le concours lancé par Nominet Trust au Royaume-Uni qui visait à récompenser les applications technologiques pour le bien social les plus inspirantes. Et force est de constater que cette innovation là ne vient pas tant de la Silicon Valley, tant s'en faut. Elles s'accélèrent, s'alimentent et s'inspirent les unes des autres... Cela ne signifie pas que la technologie vont renouveler la démocratie et les institutions, estime prudent, Leadbeater. Pour l'instant, elle a soutenu des mouvements politiques plus chaotiques, plus soutenus par la culture de tous les jours. La stimulante liste des 100 lauréats est disponible ici : http://socialtech.org.uk