Veille urbaine

Les camions pizza ont de beaux jours devant eux... et pas qu'eux d'ailleurs. Aux Etats-Unis, les camions de "nourriture" connaissent un succès croissant lorsqu'ils s'installent à proximité des parcs. Non seulement ils attirent de plus en plus de monde dans ces parcs, mais ils correspondent à un mode de vie flexible et éphémère, permettent de redécouvrir la ville...

Plaidoyer d'Usman Haque pour une ville plus intelligente que la "smart city", une ville qui ne fonctionnerait pas uniquement dans une logique top-down, ne s'intéresserait pas qu'aux infrastructures et infostructures, prendrait en compte l'intelligence et la diversité de ses habitants... dans une organisation décentralisée, favorisant la circulation des données, des informations, des idées...

La Session URBAN de la 3e édition de la conférence Lift France qui se tenait en juin dernier à Marseille voyait notamment intervenir Saskia Sassen, Adam Greenfield et Alain Renk, autour de la ville intelligente ; Pour la sociologue et économiste américaine Saskia Sassen, la ville est devenue un espace stratégique pour tout type d'applications technologiques, mais dans quelles mesures ces capacités technologiques déployées dans l'espace urbain urbanisent-elles véritablement la ville ? 

"Nous sommes aujourd'hui à la veille d'une nouvelle convergence entre technologie des communications et régime énergétique. La jonction de la communication par Internet et des énergies renouvelables engendre une troisième révolution industrielle. Au XXIe siècle, des centaines de millions d'êtres humains vont produire leur propre énergie verte dans leurs maisons, leurs bureaux et leurs usines et la partager entre eux sur des réseaux intelligents d'électricité distribuée, exactement comme ils créent aujourd'hui leur propre information et la partagent sur Internet." Rifkin s'appuie sur sa connaissance des caractéristiques de la révolution des nouvelles technos et sur celle des énergies renouvelables pour nous proposer un nouveau défi : celui de l'énergie distribuée. "Le partage entre les gens d'une énergie distribuée dans un espace commun ouvert aura des conséquences encore plus vastes [que celles du partage de l'information]."

 The IBM Smarter Cities Challenge is a competitive grant programme in which IBM is awarding a total of $50 million worth of technology and services to 100 municipalities worldwide between 2011 and 2013. Teams of specially selected IBM experts will provide Birmingham city leaders with analysis and recommendations in support of modelling the entire city's services and in helping to achieve better outcomes in areas such as economic development, transportation, healthcare, public safety, education and the environment.

Le "drive" connaît un succès croissant, c'est un fait. Révolutionnant les modes de vie, de consommer, de se déplacer sur le territoire... confirmant sûrement par là l'enchevêtrement du physique et du numérique, la situation de blocage de l'essor du commerce, mais aussi que la France change bel et bien en dehors de Paris, et sûrement plus que dans la capitale.

La redéfinition des rapports entre centre et périphéries urbaines est souvent décrite comme la montée d'une condition métropolitaine. Étudiant les modes de vie des habitants de Marne-la-Vallée, Nathalie Brevet souligne plutôt l'affaiblissement de leur dimension métropolitaine, au profit de l'ancrage local. L'ouvrage de Nathalie Brevet nous donne à réfléchir sur l'autonomisation (relative !) des villes nouvelles et constitue une contribution majeure aux études urbaines portant sur le lien entre les mobilités et l'habiter.

Dans le contexte de la "livable city" nécessairement plus favorable aux modes doux - marche en tête -, et dans la perspective d'une ville plus "agile", le passage piéton se retrouve alors inévitablement sur le devant de la scène. A la fois témoin et possiblement levier d'une "reconquista" de l'espace public par les citadins sur le territoire automobile [sur ce vocabulaire volontaire guerrier, lire notre première chronique : L'essor des parklets], le passage piéton mérite ainsi d'accueillir une dose d'innovation bienvenue. Artistes et designers sont les premiers à mettre ce matériau à profit, du plus symbolique au plus concret, afin de déployer les potentiels de cet objet urbain qu'on oublie malheureusement aussi vite qu'on l'a foulé du pied.

Comment lutter contre la pollution dans la ville d'aujourd'hui et de demain? Une ville "durable" doit notamment penser au réaménagement de bâtiments existants ; les toits sont pour cela des espaces idéals, à végétaliser ou à recouvrir de panneaux solaires.... Les technologies peuvent également aider à aller vers des territoires plus durables, en aidant à lutter contre la pollution mais aussi en faisant évoluer toute la ve urbaine.

Tout est dans le titre ...

Après les essais de la première Guerre mondiale, qui furent surtout d'artillerie bien qu'on ait eu peur des airs, l'italien Guilio Douhet est sans doute le premier à dresser la froide théorie du bombardement des villes, dans Il dominio dll'aria (1921) : les grands centres civils sont les meilleures cibles de l'attaque aérienne, les plus « payants » dans l'équilibre comptable de la guerre dont l'objectif est d'épargner au maximum les pertes des troupes militaires

Retour de Chronos sur le colloque "La Fabrique du mouvement" ayant eu lieu en mars dernier, qui a mené à une trentaine d'études de cas dans des villes du monde entiers, des controverses, des témoignages d'experts... et focus sur une intervention de Jean-Marc Offner autour de la rationalité de l'action publique.

Alors que l'agglomération parisienne a connu des transformations majeures, une typologie quantitative permet de rendre compte de la grande diversité des profils des bureaux de vote de Paris et de sa petite couronne lors du scrutin présidentiel de 2007. On peut alors mettre en relation ces configurations électorales avec la géographie des inégalités sociales à l'échelle intra-urbaine. Il s'agit donc de penser les liens entre des configurations électorales et les contextes sociaux urbains où ces configurations sont produites, derrière les rideaux des isoloirs.

About a year ago, NRDC's executive director, Peter Lehner, asked me what one word, if I had to choose, would most closely describe a smart, sustainable community.  Peter thought that the word might be density.  But I chose walkability instead. It is important to have a certain (though not necessarily high) level of density in a sustainable neighborhood.  But we also need the right design, with connected streets, a pleasant environment that incorporates a variety of places to go and things to do, and that includes nature.  We need our community to feel and be safe for us to be out and about.  (The popsicle and Halloween tests are instructive here.)  All these things contribute to walkability.

Des difficultés de repenser la ville américaine pour les urbanistes, ou comment repenser une ville uniquement construite autour des usages de la voiture, pour la rendre plus durable.

je défends une approche "lean" [littéralement : "maigre", comme dans "viande maigre". Ndlr : à rapprocher du "lean management" qui vise la diminution des pertes et gaspillages], ainsi qu'un regard réfléchi sur les innovations et s'appuyant des processus de design centrés sur l'usager. Les FabLabs, "plateformes ouvertes de création et de prototypage d'objets physiques", en sont un exemple intéressant. Le concept est pertinent s'il est utilisé dans une optique rationnelle et dans une logique de libération de la créativité personnelle : produire son mobilier quand on en a besoin. Mais il faut voir les potentiels revers de médaille, notamment la multiplication de la production d'objets plus ou moins nécessaires. On retrouve là une logique essentielle au néo-nomadisme. La "frugalité" est en effet inhérente aux nomades, qu'il s'agisse des objets, des relations, des plannings, ou autre. C'est une question de gestion du quotidien, autant que de philosophie de vie. Mais paradoxalement, le néo-nomade est aussi un grand consommateur de ressources, qu'il s'agisse d'objets (achetés en double, par exemple) ou d'outils numériques avec l'informatique en nuage, particulièrement énergivores (serveurs nécessaires, etc.). C'est là tout le noeud du problème.

E-Loue est un service en ligne, permettant de louer des objets, entre particuliers. Outre la version de base du service - semblable à d'autres du même type - E-Loue City est une plateforme locative P2P reliée au site officiel d'une ville. Chaque commune peut donc créer sa propre plateforme E-Loue City, en demandant sa personnalisation selon ses besoins.

PlugShare est une application pour iPhone qui permet à tous ceux qui le souhaitent de s'inscrire pour mettre à disposition une prise électrique de leur domicile afin de permettre à ceux qui roulent voiture électrique de venir faire le plein chez eux. Fondée sur le principe du crowsourcing (les ressources sont fournies et partagées par les utilisateurs) l'application recense les stations de recharge sur la base des généreux volontaires inscrits. Il n'est pas nécessaire de posséder soi-même un véhicule électrique pour s'inscrire et figurer dans le réseau (sinon on parlerait plutôt de peer-to-peer), ce qui permet à ce dernier de se développer plus rapidement. Il suffit d'indiquer son adresse, le nombre de prises disponibles, leur emplacement (plutôt garage que chambre à l'étage si possible), le voltage et d'autres options et paramètres personnalisés, son numéro de téléphone, et le contact peut être établi entre les membres. Une base de données des station de chargement publiques est également disponible dans l'application

Le film 2 ou 3 choses que je sais d'elle, est un ambitieux plan documentaire, car Elle, n'est autre que la région parisienne, qui en 1966 faisait l'objet de grands travaux (cités d'habitat, autoroutes, périphérique, etc.),  dans le cadre de son aménagement. L'objectif réel, pour Jean-Luc Godard, est d'observer et de critiquer cette grande mutation, entre fiction et documentaire, nous rappelant au passage les atrocités de la guerre du Vietnam. Un Jean Luc Godard alors engagé dans la voie maoïste, et filmant pour la première fois, quelques scènes dans la cité des 4000 à La Courneuve, là où vit l'héroïne ;  une des opérations emblématiques puis symboliques de la politique de l'Etat, en matière d'aménagement de territoire.