Pour IBM, les 5 technologies disruptives à venir son : l'énergie (chacun produira son énergie), la sécurité (plus besoin de mots de passe grâce à la biométrie), la cognition (les machines vont lire dans notre esprit), la mobilité (qui met fin à la fracture numérique) et les big data (qui vont mettre fin au spam et développer la fouille de données). Vidéo : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=tuisda1q6ns#!
Les technologies d'analyse des déplacements de Path Intelligence - http://www.pathintelligence.com/ - ont été déployées dans une centre commercial britannique à Exeter... au grand damne de certains utilisateurs...
Sameer Padania revient sur le développement de la reconnaissance faciale, utilisé dans la surveillance des espaces publics et demain, dans nos réseaux sociaux et nos téléphones mobiles. Dans les espaces publics, il suffit d'un masque, d'un maquillage spécifique, ou de s'équiper d'une lumière frontale pour déjouer les pièges de ces technologies. Le chercheur recense également des applications permettant d'assurer facilement l'anonymat de ceux qu'on photographie comme ObscuraCam - https://guardianproject.info/apps/obscuracam/ - et il rappelle que Facebook comme Google+ vous permettent de vous désactiver de la reconnaissance faciale (c'est également possible dans Picasa, mais pas dans iPhoto). "Avec l'élargissement du champ d'application de la reconnaissance faciale, nous devons devenir plus attentifs à la protection de soi et des autres, dans l'espace public comme en ligne."
Pour Belindar Parmar de Lady Geek et Little Miss Geek, les dispositifs portables actuels sont emblématiques du manque d'empathie qui imprègne les industries des technologies. L'empathie rappelle-t-elle est la capacité à voir le monde du point de vue de quelqu'un d'autre. L'industrie de la technologie favorise les gens capables de travailler avec des hiérarchies, des processus ou des systèmes inanimés complexes, pas ceux capables de comprendre les autres et de se mettre à leur place. Dans les dispositifs qui se portent, l'utilisateur humain n'est pas présent. Les morceaux de technologie que nous attachons à nous doivent certes être pratiques, mais ils doivent avant tout créer des réactions émotionnelles. Quand ces entreprises l'auront compris, alors nous pourrons peut-être porter les technologies qui se portent.
Pour le designer Simone Cicero (faisant référence au cycle de transformation des technologies de Simon Wardley, qui montre comment évoluent les technologies de leur genèse au produit, puis à la commodité), les producteurs créent de plus en plus de produits et d'outils pour que les utilisateurs les améliorent. Et cette possibilité, si elle est plus facile dans le numérique, peut aussi s'ouvrir au-delà. La zone de conception des magasins IKEA, où les clients conçoivent leur cuisine en choisissant dans une gamme d'éléments en est une préfiguration. Si les marques sont responsables de la conception du produit, est-ce que demain celui-ci assemblera ses produits depuis un vaste marché de composants ? Les marques seront-elles seulement demain des plateformes, des processus de coconception de valeur ? Demain, le concepteur sera-t-il autre chose que l'architecte de la coopération ?
Pour Angus Sibley, membre de l'Institut des actuaires britanniques, le malaise de trop de changements se guérirait par plus de changement : face aux technologies qui se développent toujours plus rapidement, bouleversant notre vie, notre emploi, notre société, notre culture... nous sommes simplement obligés d'accélérer notre adaptation aux technologies... L'innovation est devenue culte, qu'importe leurs dégats, leurs échecs... La raison, il faut la chercher dans la concurrence acharnée de nos sociétés. Mais ce n'est pas le changement qui est en soi menaçant ou invivable, c'est sa vitesse. Devons-nous restreindre la concurrence ? Limiter le changement technologique et économique pour éviter les réactions réactionnaires ?
L'Europe lance - http://ictladies.com - une web campagne pour célébrer les femmes dans les nouvelles technologies et faire progresser leur présence. Pas sûr que la communication soit une réponse suffisante. ;-(
Les jeunes ingénieurs boudent les technologies dures pour leur préférer les technologies molles. Pourquoi les jeunes ingénieurs préfèrent-ils travailler pour développer une application de rencontre plutôt qu'à guérir le cancer ?
Ethan Zuckerman habite très loin de là où il travaille... Il te faudrait une Google Car pour pouvoir travailler tranquillement dans ta voiture, lui proposent ses amis. Non, répond Zuckerman, il me faudrait un train ! Pourquoi aux Etats-Unis soutenons-nous des technologies spéculatives et les considérons-nous comme plausibles alors que nous ne sommes pas mêmes capables de développer des technologies simples et courantes ? s'énerve Ethan Zuckerman... Qu'importe si les solutions du marché privé atteignent souvent un niveau d'efficacité bien inférieur aux solutions publiques. Les Etats-Unis ont un problème avec les biens publics, rappelle le chercheur, qui sont au final proposés par des acteurs privés, sans que ce soit des biens publics. Nous n'avons pas d'influence sur les services que proposent Google.
Donovan Gillman revient sur une récente conférence de Richard Sennett sur le thème de la ville intelligente où il explique que la surveillance et l'exclusion par les technologies (telles que mises en place à Masdar dans les Emirats Arabes Unis et Sondgo en Corée du Sud) risquent surtout de créer profondément ennuyeuses, alors que c'est la diversité, l'ouverture et la complexité qui améliorent la qualité de vie urbaine. "Une meilleure utilisation des technologies se concentrera davantage sur la coordination que sur la commande, sur un système évolutif ouvert plutôt que sur un système stable et fermé." Le risque des technos dans la ville est de réprimer l'informel au nom du contrôle cohérent, alors que les processus sociaux informels sont le génie des villes, la source de l'innovation et le fondement d'une vie sociale excitante.
Larry Downes et Paul Nunes, à l'occasion de la sortie de leur livre "Big Bang Disruption" se sont intéressés à la courbe de l'adoption des technologies, le fameux modèle de la courbe en cloche popularisée par le sociologue Everett Rogers. Une courbe en cloche qui a perdu de sa valeur comme outil de planification du succès des technologies. Désormais, les marchés prennent soudainement ou ne décollent pas du tout et la concurrence est si sévère que de nouveaux perturbateurs viennent prendre le marché d'anciens. Et les auteurs de parler désormais des Big Bang Perturbateurs, avec une courbe qui n'est plus en cloche, mais en falaise, en "nageoire de requin". Et les auteurs de disséquer ainsi le succès de la Kinect de Microsoft, qui a vendu 8 millions d'unités en 60 jours. En un an, 24 millions de kinect auront été vendues. Mais de tels succès saturent rapidement le marché. Elle est désormais utilisée pour des miliers d'autres choses que pour jouer, notamment parce que Microsoft a libéré le code de ce produit. Alors que les entreprises ont longtemps dirigé le développement de leurs produits, elles ont désormais besoin de comprendre d'où viennent les perturbateurs.
L'un des problèmes de la voiture électrique est le coût des batteries, entre 8000 et 12 000 dollars. Selon une étude McKinsey, leur coût pourrait tomber à 4000 dollars d'ici 2025 : https://www.mckinseyquarterly.com/Battery_technology_charges_ahead_2997
tout en augmentant le niveau de production. Mais ce n'est encore pas si simples, de nombreuses technologies et modèles sont en concurrence pour devenir la pile des voitures de demain.
SigFox - http://www.sigfox.com/fr/ - se veut le premier opérateur cellulaire bas débit pour l'internet des objets, rapporte Tom Simonite pour la Technology Review. Un réseau cellulaire pour les objets ?
John Pavlus pour la Technology Review revient sur l'édito de Gary Marcus sur les dilemmes éthiques soulevés par l'arrivée prochaine de la voiture sans conducteurs : http://www.newyorker.com/online/blogs/newsdesk/2012/11/google-driverless-car-morality.html Il ne croit pas que les machines morales verront le jour et pense que, plus prosaïquement, les voitures ne seront jamais totalement strictement autonomes... Les questions éthiques ne seront pas des abstractions, mais des problèmes pratiques, que les concepteurs devront résoudre.
Le spécialiste de la sécurité, Bruce Schneier, livre une intéressante tribune à la Technology Review sur la montée du nationalisme internet. Alors que la technologie était censée ignorer les frontières, rapprocher le monde et contourner l'influence des gouvernements nationaux, voilà qu'elle favorise un nouveau nationalisme. Les Etats-Unis s'inquiètent du matériel provenant de Chine, les entreprises européennes s'inquiètent des services d'informatique dans les nuages américains, personne n'a très confiance dans le matériel israélien et la Russie et la Chine développent leurs propres systèmes d'exploitation pour éviter d'utiliser du matériel et logiciel étranger... Le cyberespionnage et les cyberattaques ne sont pas que chinoises. Tout le monde cherche désormais à espionner tout le monde, via les réseaux. Dans le même temps, de plus en plus de pays mettent en place un contrôle de l'internet à l'intérieur de leurs frontières. C'est ce qu'on appelle, positivement, "le mouvement pour la cybersouveraineté"... Le problème est que plus nous pensons que nous sommes en guerre, et plus on a tendance à contrôler l'internet et restreindre les libertés des internautes. Sommes-nous sur le point d'entrer dans une Guerre froide de l'information ? Ceux qui battent les tambours de la cyberguerre ne proposent pas de défendre les meilleurs intérêt de l'internet ou de la société.
Pour Chris Hollindale, cofondateur de Hasty - http://invite.gethasty.com - une application de mesure de soi, l'avenir du QuantifiedSelf ne repose pas tant dans les gadgets que les outils. Il y a besoin d'outils de collaborations entre les applications, afin de permettre de croiser les données : celles provenant de son capteur de sommeil et celles provenant du suivi de son alimentation par exemple. Bref, de tableaux de bords simples pour l'utilisateur, comme le propose TicTrac - http://www.tictrac.com . Il y a besoin d'applications de santé en temps réel, qui tracent la mesure de votre santé de manière dynamique, plutôt que d'en proposer des instantanés, comme le propose 23andMe. Le secteur a aussi besoin de développer des mécaniques de jeu pour que les applications de santé demeurent amusantes et attractives, à l'image de ZombiesRun, le jeu qui vous incite à courir : http://www.guardian.co.uk/technology/2012/mar/25/zombies-run-naomi-alderman-app . Le secteur n'a toujours pas trouvé l'application tueuse pour suivre sa consommation de nourriture. Enfin, la promesse vient également des GoogleGlass qui pourraient permettre de suivre et tracer de nouvelles données : comme nos interactions sociales...