"Toute action en ligne génère des données", explique Nicolas Colin, coauteur du rapport sur la fiscalité numérique : "saisir des chaînes de caractères, cliquer sur des liens, télécharger des photos ou simplement parcourir des sites… Amazon s'en sert par exemple pour optimiser son référencement, prévoir les pics de demande ou faire des recommandations. Ces données deviennent donc une matière première dans le processus industriel de création de valeur, sous des formes très diverses - il ne s'agit pas seulement du ciblage publicitaire. On les retrouve dans les capitalisations boursières impressionnantes des entreprises américaines du numérique."
"Inciter les entreprises à ne pas être prédatrices des données de leurs utilisateurs, c'est-à-dire ne pas les collecter sans l'expliquer aux internautes et sans les en faire profiter. Ce n'est bon ni pour l'innovation ni pour la croissance. Si certaines entreprises numériques créent beaucoup de valeur, c'est parce qu'elles permettent aux internautes de réutiliser leurs données dans un écosystème, comme le fait la plateforme d'applications de Facebook."
Pourquoi tous les sites de presse se ressemblent ? Pour plaire à Google, qui a indiqué la disposition de page idéale : http://www.intestable.org/2013/04/optimiser-son-referencement-dans-google-news-143372089 à laquelle tout le monde se conforme. Quant à la titraille, elle doit faire environ 70 caractères, doit comporter les principaux mots de l'article et intègre des signes de ponctuation, notamment les deux points. Autre critère de Google News, la nouveauté. Certains sites d'info publient ainsi des articles avant qu'ils ne soient terminé et n'hésitent pas à retitrer ou réécrire le chapeau à intervalle régulier pour faire croire à une mise à jour... et donc à de la pertinence potentielle. Quant aux articles trop long, le moteur pourra les déférencer de Google News car ils ne correspondent pas à l'actualité. Au final, 3% des articles proposés par Google News sont des sujets rares, c'est-à-dire des sujets qui ne sont traités que par 5 sites d'info ou moins dans la journée !
LeMonde, suite à une longue enquête du New York Times sur la stratégie fiscale d'Apple, revient sur les techniques utilisées par les géants du numérique pour faire de l'optimisation fiscale.
L'atelier de réflexion prospective sur les systèmes de production du futur, initié en 2011 par un groupe de 35 experts, a rendu son rapport de conclusion : http://cluster-gospi.fr/IMG/pdf/Rapport_final_-_ARP_-_V6.pdf Les rapporteurs ont identifié 10 enjeux de recherche :
- Développer de nouvelles technologies intelligentes
- Développer les outils pour concevoir et organiser les systèmes de production
- Développer de nouvelles compétences professionnelles
- Produire et distribuer dans les chaînes logistiques du plus près des marchés au monde entier
- Produire de façon éco-efficiente
- Produire en assurant sécurité et santé au travail
- Concevoir des fonctionnalités plus que des produits
- Inventer de nouveaux dispositifs de collaboration
- Améliorer la responsabilité des entreprises
- Supporter l'innovation participative
Réindustrialiser la France demande de répondre à ces défis concluent les auteurs. Nous avons besoin d'une approche systémique pour transformer les systèmes et pas seulement les optimiser.
Le matériel a longtemps été le paria du capital risque. Cela est en train de changer, estime Jeremy Conrad des Lemnos Labs qui faisait une présentation sur les start-ups de matériel qui fleurissent aux Etats-Unis. Et notamment les entreprises de robotiques qui souhaitent optimiser la production et s'intéressent désormais à tous les secteurs, même celui de la restauration rapide, comme le propose Momentum Machines.
Il n'y a pas que SFR qui a des pratiques douteuses... relative à la neutralité du net et à la publicité. L'américain Zchary Henckel sur son blog - http://zmhenkel.blogspot.fr/2013/03/isp-advertisement-injection-cma.html - a montré que le fournisseur d'accés Wi-Fi CMA Communications ajoutait de la publicité aux sites que les utilisateurs visitaient... Alors que SFR prétextait une optimisation de ses réseaux mobiles, ici, ce n'est plus le cas et la captation de valeur se fait au profit du FAI et au détriment du fournisseur de contenu.
ll n'y a pas que Google qui permet à ses employés d'investir une partie de leur temps de travail sur des projets personnels. L'incubateur du groupe Poult permet à ses employés de travailler à leurs idées tout en stimulant l'esprit d'initiative et la créativité au travail. Volvo organise des ateliers de créativité, Renault invite ses employés à proposer de nouvelles applications pour l'automobile, Malakoff Médéric récompense de manière sonnante et trébuchante les lauréats de ses trophées de l'initiative... Au final, tout le monde a à y gagner. "Le client bénéficie d'un meilleur service. Le salarié est reconnu pour ses compétences. Et l'entreprise redonne du sens au travail", résume Muriel Garcia, présidente de l'association Innov'Acteurs - http://www.innovacteurs.asso.fr - qui regroupe 80 sociétés et administrations investies dans le développement de l'innovation participative. Chez Michelin, sur les 49 000 suggestions reçues en 2012, 20 000 ont été mises en oeuvre permettant de réduire 13 millions de coûts.
En ne procédant à aucun avertissement sur le fait qu'il modifie le code source des pages ou qu'il optimise sauvagement la qualité des images en les compressants, SFR ment sur la capacité de son réseau. Mais plus encore, il altère les pages web se substituant aux éditeurs du site et aux auteurs. Que de telles modifications demain se fassent sur l'information elle-même, il n'y a qu'un pas, estime Reflets.
Stefaan Verhulst revient sur la conférence Data Smart City Solutions - http://datasmart.ash.harvard.edu/news/article/a-bottom-up-smart-city-355 - et notamment sur l'intervention de la sociologue Saskia Sassen en faveur d'un "urbanisme open source", antidote à la ville intelligente top down, notamment avec le développement de LocalData - http://localdata.com -, une plate-forme pour aider à la collecte de données citoyennes dans une communauté locale. La ville de Détroit s'en est servie pour cibler et optimiser les démolitions par exemple et lutter contre les effets secondaires des abandons : la criminalité. Le Laboratoire de logistique du MIT l'a utilisé pour cartographier et comprendre les chaînes d'approvisionnement urbaines...
Loys, de la vie moderne (qui avait déjà déconstruit Michel Serres), déconstruit mot à mot l'intervention de François Taddéi sur la scène de Entretiens du Nouveau Monde industriel dont nous rendions compte. Plusieurs de ses critiques pointent des questions pertinentes : Wikipédia n'est pas un exemple de pensée collective ni de collaboration, "il s'agit en réalité d'un empilement mouvant de modifications asynchrones et successives, souvent les unes contre les autres, sans la pensée ni la réflexion collective que l'on peut attendre d'une équipe éditoriale". Qui fonctionne le plus par mémorisation ? L'école ou l'ordinateur ? La capacité de mémorisation et la vitesse de calcul de l'ordinateur ne constituent pas pour autant du raisonnement ou de la créativité... (encore faut-il s'entendre sur le sens de raisonnement ou de créativité : les algorithmes ne sont-ils pas capables de faire preuve d'un SEMBLANT de raisonnement quand ils déterminent d'une masse d'information des corrélations ? Le raisonnement humain est-il une démonstration de notre capacité à chercher une vérité ou de notre capacité à raisonner ?...). Pour Loys, le numérique ne fait que faciliter, optimiser et accélérer le travail scientifique, la distribution des tâches plus qu'il ne permet d'intelligence réellement collective. Où sont les preuves que le numérique permet de l'intelligence réellement collective questionne Loys...
Passionnante plongée avec un mathématicien, Chris McKinlay, qui applique une fouille de donnée et construit des algorithmes pour optimiser ses rencontres sur OKcupid et trouver l'amour. Une autre manière de contourner les algorithmes des sites de rencontres et de montrer qu'ils sont loin d'être optimaux. Pour McKinlay, les algorithmes d'OKCupid sont certainement très bons, mais il est difficile que les gens se rencontrent s'ils n'ont pas répondus aux mêmes questions. D'où l'importance, pour lui, d'extraire les questions les plus répondues pour mieux faire matcher les algorithmes. Ses techniques sont expliqués dans un livre : http://christophermckinlay.net
Pour le cabinet d'urbanisme Space Syntax - http://www.spacesyntax.com -, la syntaxe de l'espace, étudier les déplacements piétonniers pour les optimiser est essentiel à tout remodelage urbain.
Pour Forbes, Barry Eggers expliquait qu'on devrait utiliser les Big Data pour construire des listes intéressantes : http://www.forbes.com/sites/ciocentral/2012/09/25/the-problem-with-lists-and-the-fix-from-big-data/ Dans un monde de notes et de classements, notre cerveau adore les listes - cf. http://www.newyorker.com/online/blogs/elements/2013/12/a-list-of-reasons-that-our-brains-love-lists.html - mais, elles sont bien souvent inutiles car trop souvent peu crédibles. Certes, estime Alistair Croll pour O'Reilly, les Big Data vont nous aider à faire des listes, mais sur quels critères ? Certes, nous pourront les personnaliser, mais ne risquons-nous pas de devenir excessivement dépendants d'elles ? Nous confondons trop souvent optimisation et inspiration. Lister les politiciens les plus dignes de confiance est-il une bonne façon de faire de la politique ? Les voitures les plus sûrs seront les voitures autonomes, mais elles seront également plus coûteuses. Savoir quelles sont les meilleures voitures ne va pas nous aider à nous passer des voitures à moteur ? L'optimisation guidée par les données est très bien pour tenter de gagner au jeu auquel nous sommes en train de jouer, mais elle est nulle pour changer les règles ou passer à un jeu différent.
La BBC évoque - http://www.bbc.co.uk/news/technology-25033172 - un nouveau brevet de Google pour la "génération automatisée de suggestions pour des réactions personnalisées dans les réseaux sociaux". "Traduction : à ce stade, nous avons tellement d'informations sur vous, nous vous connaissons mieux que vous mêmes, de sorte que vous pouvez nous laisser gérer vos réseaux sociaux pour vous." Les réseaux sociaux impliquent des modes de comportements différents... Pour les maîtriser à mesure qu'ils se démultiplient, pourquoi ne pas utiliser un algorithme. Ainsi, si un de vos collègue change d'emploi ou si un ami à un enfant, des algorithmes pourraient se charger de le féliciter à votre place ou de remercier ceux qui ont posté sur votre mur ou ceux qui ont répondu à votre e-mail ! Nous voici proche d'aboutir à la stase parfaite entre le soi et l'expression de soi, conclut Carr. Optimiser et rendre le monde plus efficace... Mais que vaudrons les félicitations quand elles seront produites par des machines ?
Lars Backstrom de l'université de Cornell et Jon Kleinberg ont analysés comment, sur Facebook, les couples étaient reliés par les amis qu'ils ont en commun. Par l'analyse de la dispersion de votre réseau relationnel, les chercheurs ont montré qu'une relation qui montre des niveaux élevés de dispersion est plus susceptible de persister. En d'autres termes, les gens qui introduisent leurs épouse ou mari à une grande diversité de relation ont une plus forte propension à rester ensemble... En observant 400 000 utilisateurs en couple, les chercheurs ont regardé que ceux qui avaient des relations dispersées conjointes étaient significativement moins susceptibles d'avoir changé leur statut de vie matrimonial 60 jours plus tard ! Est-ce qu'un jour Facebook pourra nous dire avec qui dans nos amis d'amis devrions-nous nous marier pour optimiser notre relation ?
Brian Abelson - http://brianabelson.com - a passé un an au New York Times en ayant accès à toutes les données du journal. Sur son blog, il a publié plusieurs des résultats de ses enquêtes... Pour lui, pour savoir ce qui marche et ne marche pas, il suffit de lancer une expérience bien conçue. Mais attention, quand on ne sait pas ce que l'on veut optimiser, le risque est de ne faire que de l'optimisation d'audience, comme le font certains médias tels BuzzFeed, Huffington Post... L'important est de se demander, comment mieux donner aux gens le contenu qu'il est important pour eux de voir.
Retour sur l'histoire du calcul humanoïde, cette possibilité de coordonner des milliers de personnes pour en tirer une puissance de calcul permettant de résoudre des problèmes complexes que ne savent pas résoudre nos ordinateurs. Après Fold-it voici venu le temps de Krabott - http://www.krabott.com - un jeu de trading pour trouver des stratégies pour optimiser les échanges sur le marché des changes ? La multitude contre le high frequency trading ?
John Bridgeland and Peter Orszag proposent que le gouvernement américain s'inspire de MoneyBall - http://fr.wikipedia.org/wiki/Moneyball:_The_Art_of_Winning_an_Unfair_Game , l'approche analytics mise en place par Billy Beane pour améliorer la sélection des joueurs de Baseball par l'informatique et les Big Data - pour optimiser son fonctionnement, ses dépenses et ses investissements. Vers un Big eGov ?