Graffiti illégal : cette nuit où des tagueurs ont ravagé la station Louvre-Rivoli - Sortir Grand Paris - Télérama.fr - 0 views
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[pop-up] urbain on 01 May 18"Comment en est-on arrivé là ? A partir de 1984, les pionniers de la peinture murale en France - Bando, Psyckoze, Boxer, Skki, Mode 2… - occupent principalement le terrain vague de la Chapelle, bastion originel de la discipline situé au nord de Paris. Les premiers groupes se forment (BBC, CTK…). On parle alors d'un phénomène marginal, à peine identifié par la société et non délictuel. Mais, vers la fin des années 1980, influencée par les writers new-yorkais, notamment par la lecture de Subway Art, l'ouvrage de référence sur la Mecque du graffiti signé Henry Chalfant et Martha Cooper, la seconde génération d'activistes (dont font partie Oeno, Stem et Gary) se spécialise dans le métro, investissant tunnels, couloirs et entrepôts. Une horde de gamins organisés en bandes rivales passent leur temps à inscrire leurs noms partout. Pour le sociologue Michel Kokoreff, auteur en 1990 d'une étude approfondie sur le phénomène des tags, ces écritures sauvages ne sont pas une mode passagère, mais l'expression d'un malaise urbain durable. « Ce sont des traces qui se chevauchent, dégueulent sur le mobilier urbain, s'y superposent (…) Il ne s'agit pas d'un acte gratuit de vandalisme, mais d'une tentative de réinvestir la ville fragmentée sous la forme d'un marquage symbolique. Une pratique associée au frisson du risque et au plaisir ludique de faire trace. » "