Skip to main content

Home/ Tic&Travail/ Group items matching "activité" in title, tags, annotations or url

Group items matching
in title, tags, annotations or url

Sort By: Relevance | Date Filter: All | Bookmarks | Topics Simple Middle
Aurialie Jublin

Le sens du travail à l'ère numérique | Pierre-Yves Gomez - 0 views

  • Le travail professionnel, lui, est organisé dans les entreprises ou les administrations si on est salarié, ou défini par un contrat commercial si on est indépendant. Il se distingue, d’une part, par la subordination du travailleur au donneur d’ordre, d’autre part, par la rémunération monétaire de l’effort réalisé. Il représente toutefois moins de la moitié de l’ensemble des activités de travail que nous réalisons au quotidien. Le travail professionnel est donc à tort considéré comme « le » travail par excellence, au terme d’une confusion courante entre les notions de travail et d’emplo
  • La question du sens du travail n’est donc pas (seulement) de l’ordre d’une contemplation du résultat. Elle fait aussi écho au contrôle des outils utilisés. Si le travailleur doit se plier à leur rythme, leur cadence ou leurs exigences, le sens du travail est décidé, au final, par ceux qui contrôlent ces outils et les imposent dans les processus de production. Pour éviter une approche idéaliste, il est donc nécessaire de s’interroger sur le degré de maîtrise des techniques par ceux qui les utilisent, qu’il s’agisse des innombrables robots, ordinateurs, téléphones, réseaux techniques ou des machines nécessaires aussi bien pour accomplir un travail domestique, collaboratif que professionnel.
  • L’histoire du travail humain est celle d’une tension constitutive entre l’emploi des outils et leur propriété, entre ceux qui les manipulent et ceux qui en définissent les conditions d’usage, imposant la finalité du travail et réduisant les travailleurs au seul accomplissement des efforts pour produire. La tension s’est accrue au fur et à mesure que la société industrielle s’est enracinée dans un système technique complexe.
  • ...4 more annotations...
  • Au tournant du XXe siècle, quand l’organisation du travail se veut « scientifique », le travailleur est soumis au rythme et à l’intensité des machines avec lesquelles il est mis en concurrence : « La machine n’agit pas seulement comme un concurrent dont la force supérieure est toujours sur le point de rendre le salarié superflu. […] Elle devient l’arme de guerre la plus irrésistible pour réprimer les grèves, ces révoltes périodiques du travail contre l’autocratie du capital[4]. » Le travailleur subordonné perd la capacité de définir le sens d’une activité inscrite dans les processus complexes de la production mécanisée qui sert à la fois d’étalon de productivité et de menace d’exclusion. Ceux qui contrôlent l’investissement et l’usage des machines peuvent jouer de cette menace.
  • En réaction à l’hyper-rationalisation des organisations, notamment avec la période de financiarisation, mais aussi à l’insécurité croissante de stratégies globalisées et souvent incompréhensibles, ils ont réinvesti les formes du travail « privé » pour reprendre la main sur leurs activités et y trouver une nouvelle opportunité de donner du sens à leurs efforts. Il s’en est suivi un désengagement des entreprises sous forme de « bore out » (prise de conscience que le travail professionnel est ennuyeux), de « brown out » (prise de conscience que ce travail est inutile), voire de « burn out » (travail insoutenable).
  • À l’opposé du scénario précédent, la numérisation autoriserait une décentralisation économique inédite, permettant à la fois de travailler à distance et aussi de produire et de consommer localement – voire d’auto-consommer – la plus grande partie de la production[8]. Ce scénario suppose une reconfiguration de la consommation : échapper à l’industrialisation planétaire des objets, c’est en consommer moins et choisir un mode de vie plus simple, qui pourrait compenser la perte de revenus due au déclin du travail professionnel classique, sans paupérisation des ménages. Au total, le monopole des organisations marchandes sur la définition de la finalité du travail professionnel serait fortement entamé.
  • On voit que le jeu est ouvert entre ces deux scénarios, dont l’un prétend émanciper par une hyperconsommation numérique, l’autre par une réappropriation locale du sens du travail. L’issue dépendra, notamment, de ce que nous ferons des nouvelles technologies.
  •  
    "Hors de l'emploi, le travail est largement invisible. Il est pourtant vecteur de sens, un sens fixé par l'employeur dans le salariat. Mais dans un monde numérisé, qui maîtrisera la finalité du travail ? "
Jacques-Francois Marchandise

Temps et territoires : les pistes de l'hyperchronie - Territoires 2040 - 0 views

  •  
    Luc Gwiazdzinski, chercheur et urbaniste, analyse la transformation des temps et des activités dans une perspective territoriale mais aussi de maîtrise (ou non) des temps personnels. Les technologies amplifient les difficultés...
abrugiere

Multitasking : comment rester efficace au travail ? - Keljob.com - 0 views

  •  
    quelques conseils pour gérer la multi-activité :  to-do-list / priorisation / réduire le nombre d'interruptions au travail / faire des pauses / 
Aurialie Jublin

Surfer une heure par semaine au travail n'est pas toujours abusif - 0 views

  •  
    Le salarié à temps partiel (30 heures hebdomadaires) consultant, sur son lieu de travail, des sites Internet sans rapport avec son activité professionnelle pendant environ une heure par semaine mérite-t-il toujours un licenciement pour cause réelle et sérieuse ? Non, vient de trancher la cour d'appel de Bordeaux.
Aurialie Jublin

24 heures de la vie d'une chômeuse : « Tu fais quoi de tes journées ? » | Rue89 Eco - 0 views

  •  
    "Candidatures, rendez-vous foireux... L'agenda d'Eléonore est toujours plein à craquer mais son entourage s'inquiète : « Tu te fais des expos ? Tu vas te balader ? »" « Contrairement à ce qui est inscrit dans l'inconscient collectif, et dans le langage, être sans emploi n'est pas synonyme d'être sans activité, écrit-elle à Rue89. Mon agenda est toujours plein à craquer, je me réveille à une heure où nombre de mes amis chaudement protégés par un CDI roupillent tranquillement en rêvant à leurs prochaines vacances (le sans-emploi, lui, n'a jamais de vacances), et je me couche quand ces derniers trinquent à l'achat d'un appartement (le sans-emploi, même optimiste, a rarement des occasions pour trinquer). »
julien camacho

Du domaine public comme fondement du revenu de base (et réciproquement ?) - Revue réseau TIC - 0 views

  •  
    Un billet qui resitue le débat sur le revenu d'existence ou de base dans un questionnement global sur le domaine public et le partage de la connaissance comme moteur de la créativité. L'auteur envisage le découplage entre revenu et activité comme la seule manière de promouvoir une propriété intellectuelle collective, l'occasion de mettre à plat l'ensemble des problématiques en jeu sur cette question, propriété, monnaie, source de financement et de solidarité, numérisation des supports.
julien camacho

Économie du partage : quelle forme dans le monde de l'entreprise ? - E-media, the Econocom blog - 0 views

  •  
    Un article concis qui fait la synthèse des formes d'aménagement du temps de travail et de contributions liées à la diffusion de nouveaux outils. Les individus partagent leur temps sur plusieurs activités à hauteur de leurs compétences, et participent à différents projets. L'entreprise devient la plateforme logicielle ouverte de l'économie contributive.
Aurialie Jublin

Autoentrepreneurs : « Pour moi, ce statut a été une révolution » | Rue89 Eco - 0 views

  •  
    Témoignages sur les avantages du statut d'autoentrepreneur : - Se créer un travail à défaut d'en trouver - Eviter le RSA - Avoir des horaires flexibles - Ne pas subir les contraintes imposées par un employeur - Compléter sa retraite - Arrondir ses fins de mois - Ne plus travailler au noir - Apprendre de nouvelles compétences - Payer ses charges après avoir encaissé ses recettes - Créer ou maintenir une activité Mais - Effet pervers : une concurrence déloyale pour les intermittents, pas forcement pour les artisans
Aurialie Jublin

Digital labor ou digital volunteer ? Marx à l'heure du web 2.0 | Communications et internet - 1 views

  • La création du Web 2.0 se place donc dans une problématique économique mais aussi essentiellement financière, car les acteurs financiers attendaient après l’éclatement de la bulle spéculative un nouveau cadre de confiance pour de nouveaux investissements et de nouveaux profits.
  • Mais ce mélange crée aussi une confusion entretenue par les éditeurs et les "vendeurs du web 2.0", qui consiste à faire croire que l’utilisateur bénéfice de facto de la visibilité de l’ensemble de la plateforme qui héberge son contenu.
  • puisque les utilisateurs créent des contenus la plupart du temps sans rétribution financière et que les éditeurs de plateformes réalisent du profit sur ces contenus par la publicité, comment ne pas penser à Marx et au concept d’exploitation ? Par ailleurs, tout comme le prolétaire, l’utilisateur du web 2.0 ne possède ni le capital, ni les moyens de production (les outils de publication, mais aussi les contenus qu’ils publient).
  • ...5 more annotations...
  • La perte de sens, la déshumanisation, le morcellement de l’individu propres à l’aliénation chez Marx se retrouve-t-elle dans nos usage du web 2.0 ? Cette question est sans doute trop vaste pour pouvoir y répondre dans un billet de blog, mais le fait de se concentrer sur le "comment faire", de ne pas prendre de recul sur nos usages et de ne pas les comprendre pourrait constituer une forme d’aliénation.
  • Mais il ne s’agit que d’une promesse. Le travailleur reçoit un salaire, et donc une réelle contrepartie de son travail. L’utilisateur du web 2.0 n’a pas de contrepartie réelle à son activité, mais seulement une promesse (qui possède donc un caractère virtuel), celle d’améliorer sa vie.
  • Pourtant, lorsque Instagram a annoncé en décembre 2012 vouloir réaliser des profits directement sur les contenus des utilisateurs, une partie des utilisateurs s’est fortement opposé à cette évolution (5). Nous pourrions analyser cette expérience comme une révolte, qui plus est réussie puisque depuis Instagram a fait machine arrière sur cette évolution.
  • Alors, quel est le notre statut quand nous créons du contenu et que nous le publions sur le web 2.0 ? Nous sommes peut-être des bénévoles. Bénévoles, parce que même si nous sommes dans un certaine mesure exploités, peut-être parfois aliénés, nous ne sommes pas prisonniers comme le sont les esclaves, ni engagés et liés à un contrat comme les travailleurs. Bénévoles parce que nous avons le choix de publier ou pas, de choisir notre espace ou notre plateforme. Bénévoles parce que souvent nous n’avons pas de rétribution financière de notre activité de publication.
  • Pour Marx, les prolétaires sont ceux qui doivent vendre leur force de travail pour vivre. Les utilisateurs du web 2.0 sont peut-être ceux qui doivent donner de leur temps pour exister.
abrugiere

Revenu de base : vers une société emancipée du marché du travail ? | Up Conferences - 0 views

  •  
    Le revenu de base pose de plein fouet la question de notre relation au travail. Remet sur le devant de la scène les activités qui sont sorties du secteur marchand
abrugiere

Les monnaies complémentaires - Vidéo Dailymotion - 1 views

  •  
    une petite vidéo qui fait le point sur l'ensemble des initiatives françaises de monnaies complémentaires. Les gens "travaillent", mènent des activités, mais qui sont rétribuées différemment. Il existe même une initiative pour de l'échange de services entre entreprises (afin de garder la trésorerie pour le plus nécessaire)
Aurialie Jublin

Un dico collaboratif pour inventer les métiers de demain @ Les Propulseurs - 1 views

  •  
    "Depuis toujours, le progrès et les nouvelles technologies entraînent tant la disparition de certains métiers que la création de créneaux porteurs d'emploi. Internet et la numérisation de toutes les activités accélèrent et amplifient le phénomène de manière exponentielle. Avec l'explosion des réseaux sociaux, de la mobilité, de la 3D, de la robotique ou encore des nanotechnologies, la réalité des métiers de demain va demain dépasser les fictions les plus audacieuses."
Aurialie Jublin

Billet : Que signifie manager en 2013 ? | Expectra - 0 views

  •  
    "Dans ce cadre, le manager doit revisiter son rôle et assurer quatre missions : - Donner du sens à l'action collective, en permettant à chacun d'insérer ses activités dans une stratégie globale. Selon la parabole des maçons, chacun d'entre nous peut tailler des pierres, construire un mur ou bâtir une cathédrale. Tout dépend de la communication de celui qui détient les plans. - Faire converger les enjeux stratégiques de l'entreprise avec les compétences et aspirations de ses collaborateurs, en positionnant les bonnes personnes sur les bons projets au bon moment. Sachant qu'un développeur informatique est deux fois plus efficace lorsqu'il est motivé, autant lui confier un projet qui l'intéresse, parce qu'il lui permet de renforcer une compétence ou de découvrir une nouvelle technologie, - Proposer un environnement de travail, combinant attentes individuelles et valeurs collectives, permettant à chacun de donner le meilleur de lui-même. On pense immédiatement au télétravail dans le cas de personnes habitant loin de leur lieu de travail. Le manager doit néanmoins veiller au fait que répondre aux attentes (légitimes) individuelles ne crée pas une organisation bancale, ou une culture ne répondant plus aux valeurs de l'entreprise, - Arbitrer une décision quand - et seulement quand - cela est nécessaire. Par exemple, le choix de recruter ou non une personne supplémentaire au sein de l'équipe nécessite de croiser a minima des informations financières organisationnelles et stratégiques. Le manager est parfois le seul à détenir toutes ces informations."
Aurialie Jublin

La compétitivité des entreprises passe par le renforcement du pouvoir des salariés - Démocratisation du travail - Basta ! - 0 views

  •  
    Que signifie vraiment être compétitif pour une entreprise ? Est-ce réduire les coûts à tout prix, quitte à détruire les compétences des salariés et à étouffer toute créativité ? Pour François Daniellou, professeur d'ergonomie à l'École nationale supérieure de cognitique, la compétitivité des entreprises françaises passe au contraire par une démocratisation du travail et un renforcement du pouvoir des salariés, les mieux à même de définir « ce qui fait la performance de leur activité ». Une démocratisation dont le patronat ne veut pas.
Aurialie Jublin

Entreprise numérique, et si nous avions tort ? - Haikusages - 0 views

  •  
    Extrait de l'avis de l'auteur Fabien Grenet : "Je suis intimement convaincu qu'une évolution du modèle de l'entreprise que nous connaissons jusqu'à présent est indispensable, que les clients doivent être co-créateurs de valeur au coté des employés (cf Mark Tamis) et que les organisations doivent se décloisonner pour encourager les pratiques collaboratives et fluidifier leurs activités (entre autres choses). Mais je suis également intimement convaincu que cette transformation ne pourra se faire que si elle est partagée et portée par un panel équilibré d'évangélisateurs allant des directions métier aux DSI en passant par les consultants et éditeurs !"
Aurialie Jublin

Une PME crée sa propre école pour former ses salariés - 3 views

  •  
    "Multiplast, une entreprise française située à Vannes (Morbihan), n'arrive pas à trouver de main d'oeuvre qualifiée pour son activité de pointe. Comme annoncé à Europe 1 jeudi, elle va créer sa propre école pour remédier au problème. La première promotion, «d'environ 10 personnes», est prévue pour «janvier 2014», précise au figaro.fr son dirigeant, Dominique Dubois. Cette école formera des «opérateurs qualifiés» au travail du «carbone préimprégné», un métal composite que la société utilise pour fabriquer notamment des «voiliers de compétition haut de gamme» et des pièces pour l'industrie aéronautique."
Aurialie Jublin

Libérer le travail de l'emprise du marché total | Témoignage Chrétien - 0 views

  • Prenons par exemple le modèle allemand : il valorise les communautés de travail, au niveau de l’entreprise comme à celui des branches professionnelles. À la différence de leurs homologues français, les dirigeants des grandes entreprises allemandes en ont souvent gravi les échelons. Ils ont la même culture professionnelle que les travailleurs, qui sont de leur côté associés au contrôle de la direction. En revanche, ce système accorde une moindre place aux droits des individus, ce qui explique que les réformes Hartz de 2004, créant des contrats de travail sous-payés pour une population sans emploi, n’ont pendant longtemps pas suscité de fortes réactions syndicales. Ce n’est que dix ans après, au regard de la forte croissance des inégalités qu’elles avaient générées, que le gouvernement allemand de coalition s’est résolu à instaurer le salaire minimum. 
  • Dans les conditions actuelles, il est rare qu’un autoentrepreneur puisse maintenir longtemps son activité sans s’insérer dans des réseaux de dépendance économique, soit qu’il doive diriger le travail d’autrui, soit que son travail soit dirigé par autrui. C’est l’une des leçons qui peut être tirée de la crise du modèle industriel que l’on a mis en oeuvre en agriculture dans les années 1960. La plupart des éleveurs ont été intégrés dans des liens de dépendance économique à l’égard des grandes firmes agroalimentaires, de l’Union européenne et des banques. Ils ont ainsi perdu tout contrôle sur ce qu’ils produisaient, sur la façon dont ils le produisaient et sur la fixation des prix de leurs produits. C’est particulièrement vrai des éleveurs «hors-sol» qui sont en fait des travailleurs subordonnés mais demeurent en droit des entrepreneurs indépendants.
  • Dans l’économie actuelle, beaucoup d’entreprises petites ou moyennes sont ainsi les maillons de chaînes de production où ce sont les entités les plus puissantes, celles qui contrôlent non pas les moyens de production mais les systèmes d’information, qui disposent du pouvoir et captent la majeure partie de la valeur ajoutée. Sans avoir à répondre de la sécurité économique des travailleurs. Un chauffeur remercié par Uber n’est pas licencié, il est « déconnecté ».
  • ...6 more annotations...
  • La réalisation de la justice sociale ne dépend pas principalement du droit du travail, mais bien davantage des règles qui régissent la sphère monétaire, le commerce international et le fonctionnement des grandes entreprises. C’est là que se situent les vraies « réformes structurelles » dont nous avons besoin. Il faut sortir de la schizophrénie actuelle qui fait que d’un côté l’Europe oblige les pays les plus pauvres à démanteler leurs barrières douanières et que de l’autre elle déplore l’émigration en masse de leur jeunesse ; que d’un côté on autorise le rachat par les sociétés de leurs propres actions, c’est-à-dire l’enrichissement des actionnaires aux dépens des ressources vives de l’entreprise, et que de l’autre on déplore la chute de l’investissement ; que d’un côté on autorise le dumping social et fiscal en Europe, et que de l’autre on s’inquiète de l’endettement des États et du délabrement des services publics.
  • La mutation que vous évoquez est celle de l’ubérisation, du self-employment. Elle transforme des formes de la dépendance économique qui affecte aussi bien les salariés que les entrepreneurs. Le travail n’est plus organisé sur le modèle taylorien du travail à la chaîne, c’est-à-dire d’une obéissance mécanique aux ordres, mais sur celui de la direction par objectifs, de la programmation du travailleur. La subordination ne disparaît pas mais change de forme. Ce n’est plus le moindre de ses gestes qui est dicté et mesuré, mais sa « performance ». L’obéissance fait place à l’allégeance du travailleur à l’égard d’un donneur d’ordre qui lui assigne une tâche qu’il peut organiser avec une certaine marge d’autonomie, pourvu qu’il remplisse ses « objectifs ».
  • Le cercle vertueux de la libération dans le travail et de la créativité ne peut être tracé que si ceux qui le réalisent ne vivent pas dans la peur du chômage et peuvent peser collectivement sur son contenu et son organisation.
  • La logique des droits de tirage sociaux est d’assurer une solidarité dans l’exercice d’une liberté individuelle ; par exemple, prendre un congé sabbatique, prendre soin de ses parents malades, acquérir des connaissances ou une formation nouvelle, créer une entreprise, élever ses jeunes enfants, etc. La personne qui ferait ce choix bénéficierait de dispositifs finançant la rémunération de ces différentes activités.
  • Les droits de tirage sociaux donneraient à chacun la possibilité de combiner diverses formes de travail dans une vie et de passer de l’une à l’autre sans mettre en péril ses revenus et ses droits. Cette proposition complète la Sécurité sociale, qui assure une solidarité face aux risques indépendants de la volonté, comme la maladie, l’accident ou la vieillesse.
  • Sans réduction des inégalités, notamment entre les revenus du travail et ceux du capital, et sans interdiction du dumping social et fiscal, le « compte personnel d’activité » prévu dans la loi el-Khomri risque de devenir un moyen de renvoyer chacun à une épargne individuelle qui renforcera encore le poids de la « bancassurance ». C’est seulement sur la base d’une plus juste distribution des revenus et des charges que de nouveaux dispositifs de solidarité pourront voir le jour, qui mettront les progrès de la productivité au service du plus grand nombre et permettront à chacun de faire ainsi plus de place à des tâches librement choisies.
  •  
    "La loi Travail de Myriam El Khomri soulève des débats passionnés. Professeur au Collège de France, Alain Supiot pose un regard aiguisé sur ce qu'ils révèlent."
Aurialie Jublin

Fiche de lecture de "Le travail, une valeur en voie de disparition" D.Meda - 1 views

  • Le mobile du profit personnel n’est pas naturel pour l’homme primitif et le gain ne joue jamais le rôle de stimulant du travail. La distribution des biens matériels est régie par des mobiles non économiques et le travail est traité comme une obligation qui n’exige pas d’être indemnisé mais fait partie des contraintes sociales.
  • Les philosophes grecs assimilent le travail à des tâches dégradantes et n’est nullement valorisé. Les activités humaines valorisées sont la pensée, la science, et les activités éthiques et politiques. Enfin le travail n’est en aucune manière au fondement du lien social.
  • A la fin du XVIII siècle avec Adam Smith, le travail humain envahit la scène de l’économie politique. Le travail est cette puissance humaine et ou "machinique" qui permet de créer de la valeur. La logique de la valeur et de la productivité est fondée.
  • ...2 more annotations...
  • Marx construit une vaste opposition entre le vrai travail qui est l’essence de l’homme et la réalité du travail qui n’est qu’une forme aliénée. L’homme ne doit avoir de cesse d’humaniser le monde, de le modeler à son image, de réduire le naturel, y compris en lui-même. Non seulement le travail est la plus haute manifestation de mon individualité, mais il constitue également ce milieu au sein duquel se réalise la véritable sociabilité.
  • Le travail apparaît tout à la fois comme contribution de chacun au progrès de la société, fondement du lien social, et source d’épanouissement et d’équilibre personnels.
  •  
    Pour D. Méda, le statut du travail est en lui-même une question centrale pour nos sociétés occidentales, parce qu'il constitue l'une des leurs dimensions essentielles, l'un de leurs fondements, et qu'il s'agit aujourd'hui, de connaître la nature de la crise que nous traversons, mais également de choisir le type de société dans lequel nous voulons vivre.
abrugiere

Ces trentenaires qui cumulent des jobs - L'EXPRESS - 0 views

  •  
    Un article, assorti de portraits, qui essaye de comprendre qui sont ces Slashers, et pourquoi ils ont délibérémment choisi de mener plusieurs activités. Les commentaires à l'article sont intéressants, car ils font état d'une situation subie plutôt que choisie.....
Aurialie Jublin

Le numérique n'est pas - que - nuisible à l'emploi - 2 views

  • Pour certains, le fait que le numérique soit faiblement créateur d’emplois serait pourtant l’une de ses forces, car " il ne produirait que bien peu de valeur s’il devait générer autant de postes que les activités auxquelles il se substitue ", écrit Thibaut De Jaegher, directeur de la rédaction de L’Usine Nouvelle.
  • Mais le numérique, c’est de l’informatique en réseau. Et c’est à partir de sa capacité à connecter qu’il tire sa valeur et qu’il crée de nouvelles activités, de nouveaux potentiels, de nouveaux métiers, et finalement serait bon pour l’emploi.
  • Le numérique changerait aussi les critères de recrutement, et la manière de trouver la bonne personne pour un poste. Ce qui est important aujourd’hui, ce sont les compétences que les gens ont acquises et peuvent faire valoir, plus que leur diplôme. C’est ce qu’essaye de démontrer un site d’emploi comme Qapa
  • ...3 more annotations...
  • Mais surtout, sans numérique point de séquençage ADN, de bio-informatique, d’impression 3D, de nanosciences, d’optimisation énergétique, de télésanté… Autant de nouveaux secteurs d’activité créateurs de valeur et d’emploi.
  • Certes, le numérique en lui-même n’a pour l’instant créé que quelques emplois très qualifiés (comme ces fameux data scientist, jobs de rêve, que l’on s’arracherait) et des emplois faiblement qualifiés de forçats du service client et de la logistique, voire demain d’ouvrier-développeur (les Américains formeraient des développeurs Rubi en 11 semaines pour produire du code à la chaîne !). "L’évaluation  du volume d’emplois créés par le numérique, sûrement négatif, est difficile", a déclaré Michel Sapin, ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social. Reconnaissant, de plus, que les seules enquêtes disponibles avaient été commandées par des acteurs de la filière.
  • Des jeunes qui rejetteraient la société proposée, pour tenter de créer la leur. "La cyberculture est aussi la fille de la contreculture", a tenu à rappeler Michel Sapin. "Pour le numérique comme pour le reste, la question n’est pas de chercher un emploi, mais de créer un emploi. Le numérique est un formidable gisement de création d'emploi.
  •  
    "Le numérique détruit plus d'emplois qu'il n'en crée. Sûrement. Il n'est pas pour autant nuisible à l'emploi en général. Explications."
‹ Previous 21 - 40 of 103 Next › Last »
Showing 20 items per page