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Aurialie Jublin

Une ville plus accueillante pour les femmes : Millenaire 3, - 0 views

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    "<< Moins on est conforme à la norme hétérosexuelle virile dominante et moins on a d'emprise spatiale dans la ville >>. Spécialiste de la géographie du genre, Yves Raibaud est enseignant-chercheur à l'Université Bordeaux-Montaigne. Auteur de La ville faite par et pour les hommes (Belin, 2015), il démontre à quel point la ville se construit sur des normes hétéro-sexuelles et viriles.  Il ne cesse de dénoncer la banalisation du harcèlement des femmes dans l'espace public et redoute que la ville dite « durable et intelligente » aggrave encore les inégalités de genre."
Aurialie Jublin

Ces start-up qui rêvent d'aider leurs utilisateurs à adopter des comportement... - 0 views

  • Comme toutes les start-up, les projets étudiés cherchent, souvent par tâtonnement, des modèles de revenus aussi bien en marchés B2C que B2B. Côté B2C, Plume Labs et Smart Citizen disposent d’une source de revenus directs issus de la vente d’objets connectés (la distribution du « Flow », le capteur de Plume Labs, est annoncée pour juin 2018 et le capteur de Smart Citizen est en rupture de stock dans l’attente d’une nouvelle version plus accessible au grand public). C’est le cas également de 90 jours dans un modèle « premium ». Côté modèle d’audience, tous sont confrontés à la difficulté, classique dans l’économie du web, de réunir une masse critique d’utilisateurs.
  • Par comparaison avec d’autres start-up, celles-ci doivent faire face à des contraintes spécifiques. Ainsi, la levée de fonds auprès des capital-risqueurs est particulièrement laborieuse, ces derniers se montrant frileux à l’égard de ces entreprises poursuivant une finalité d’intérêt général dont ils anticipent des retombées financières limitées. Autre contrainte à l’égard des clients : l’exigence de cohérence entre stratégie de croissance d’une part et discours sur les finalités de l’autre. Afin de ne pas froisser sa communauté d’utilisateurs d’origine, Tinkuy raconte avoir refusé des financements de la société Total et décrit les réactions provoquées par le partenariat passé avec la société Nouvelles Frontières: « Quoi ? Vous faites partir des gens en avion, c’est quoi cette communauté ? »
  • La finalité poursuivie par ces entrepreneurs, tout comme la fragilité de leurs modèles économiques, n’est pas sans évoquer une autre famille de start-up d’intérêt général, les « civic techs » qui cherchent à améliorer la démocratie. Mais à la différence de ces dernières, les acteurs étudiés interagissent peu les uns avec les autres. Ils ne se retrouvent pas dans des événements communs, pas plus qu’ils ne se domicilient dans des incubateurs dédiés. La construction d’une narration collective semble pour l’heure absente de leur vision stratégique. Seule leur observation dans le temps permettra de dire si les transition techs choisiront de renforcer leur modèle économique pour pouvoir se pérenniser au risque de prendre de la distance avec la finalité d’intérêt général ou si au contraire elles affirmeront collectivement leur identité pour attirer investisseurs et utilisateurs. Un suivi s’avère essentiel pour le Groupe Orange, déjà engagé dans une démarche de sobriété énergétique, afin de pouvoir accompagner ses clients sur leur propre chemin de transition écologique, en soutenant le cas échéant les entreprises les plus prometteuses.
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    "Des start-up d'un genre nouveau, jusqu'ici peu observées, entendent aider les individus à adopter des comportements durables, en s'appuyant sur les technologies numériques et en conciliant ainsi secteur marchand et engagement sociétal. Qui sont ces entreprises que nous avons appelées « transition techs », par analogie avec les civic techs ? Quelles sont les questions environnementales dont elles entendent s'emparer, avec quel outillage technologique et quels modèles d'affaires ? Forment-elles un univers stabilisé ou s'agit-il d'un mouvement encore balbutiant ?"
Aurialie Jublin

Réseaux sociaux : « Les utilisateurs sont conscients de leur dépendance aux a... - 0 views

  • Il y a eu une chute des audiences de Facebook depuis les révélations sur son implication dans la diffusion de «&nbsp;fake news&nbsp;» lors des dernières élections présidentielles américaines et l’affaire Cambridge Analytica. Les géants du numérique sont aujourd’hui globalement dans une tentative de reconquête, en affirmant qu’ils agiront de manière plus responsable, plus régulée.Mais leur objectif est aussi d’obtenir de nouvelles métriques pour affiner encore l’extraction intentionnelle des informations sur leurs utilisateurs. C’est sur ces méthodes d’exploitation que repose leur modèle : susciter l’attention, définir notre profil de données pour vendre ensuite de la publicité.
  • Comment changer les choses, plus globalement ?H. G. : Je pense qu’il faut porter cette question de l’attention sur le plan politique, en réglementant davantage. Nous appelons aussi, avec la Fondation Internet nouvelle génération (Fing), à nommer dans les entreprises du numérique, des médiateurs chargés des questions attentionnelles, pour qu’elles soient enfin prises au sérieux.
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    "Facebook a annoncé début août la mise en place en cours d'un outil permettant de mieux maîtriser le temps passé sur le réseau social. Google et Apple avaient déjà lancé ce genre d'option. Analyse d'Hubert Guillaud, spécialiste des questions d'attention sur les réseaux et responsable de la veille à la Fondation Internet nouvelle génération (Fing)."
Aurialie Jublin

[Genre] "Pourquoi les femmes ont-elles disparu de la tech ?" - Numerama - 0 views

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    Numerama sur Twitter : "
Aurialie Jublin

Dans le combat final des gilets jaunes, Jupiter va affronter des modérateurs ... - 0 views

  • Dans ce nouveau genre de mobilisation, où la participation en ligne est toute aussi importante que les blocages sur les ronds-points, les chefs par défaut sont les admins des pages Facebook. Eric Drouet et Priscillia Ludosky sont maintenant tous les deux admins du groupe La France en colère&nbsp;!!!, qui comprend 250&nbsp;000&nbsp;personnes. Dans le groupe des huit, une troisième tête se dégage&nbsp;: le charismatique Maxime Nicolle aka&nbsp;Fly&nbsp;Rider, qui avait été invité chez Cyril Hanouna. Il gère&nbsp;Fly Rider infos blocages, un groupe de&nbsp;62&nbsp;000&nbsp;personnes qui suivent ses Facebook live quotidiens.
  • S’il fallait tracer les limites d’un ancien et d’un nouveau monde, Emmanuel Macron et Philippe Martinez apparaissent comparés à Eric Drouet et Maxime Nicolle comme la relique d’une époque révolue. Ces deux leaders des gilets jaunes renouvellent totalement la manière de gérer un mouvement social.
  • On se demanderait presque pourquoi BFM&nbsp;TV ne les diffuse pas en direct à l’antenne. Ces lives n’ont pas moins de pertinence dans le conflit qu’un discours d’Emmanuel Macron ou Edouard Philippe. Alors que, parmi les gilets jaunes, plus personne ne croit au discours des médias traditionnels, ces Facebook live, et plus largement toutes les vidéos qui circulent sur le réseau, apparaissent comme le seul média fiable.
  • ...6 more annotations...
  • On peut évidemment douter de cette explication un peu simpliste, mais force est de constater que Maxime Nicolle joue là le rôle d’un corps intermédiaire –&nbsp;typiquement d’un leader syndical&nbsp;– en canalisant la colère populaire, en répondant aux inquiétudes des éléments les plus extrêmes de sa base. Dans les groupes de gilets jaunes, il y a une vraie différence entre le ton posé de ces Facebook lives, fascinants moments de débat public, et la violence parfois affligeante des commentaires.
  • «Il faut pouvoir informer les gens, expliquait Nicolle dans un Facebook live. Il y a des gens comme moi et d’autres qui font des vidéos parce qu’ils ont des facilités d’élocution, que d’autres n’ont pas. Si nous, on ne le fait pas, personne ne le fera à notre place.»&nbsp;C’est une démocratie de l’audience&nbsp;: le succès de leurs groupes et de leurs Facebook lives leur donne une mission d’information et de représentation par rapport aux autres gilets jaunes.
  • Pour les gilets jaunes, une réunion avec le gouvernement ne peut qu’être diffusée en direct, sinon ils manqueraient à leur obligation de transparence et pourraient trahir, dans l’opacité des négociations politiques, les revendications de la base. La République en marche, le mouvement participatif le moins participatif de tous les temps, incapable de toute transparence, ferait bien de s’en inspirer.
  • Le mouvement a été sans conteste aidé par le nouvel algorithme Facebook qui survalorise les contenus de groupes au détriment des contenus postés par des pages (et donc par les médias). Après quelques likes sur un groupe, on se retrouve submergé du contenu de ce groupe dans son fil d’actualités. Le nouvel algo a précipité les gilets jaunes dans une «bulle de filtre» où ils ne voient presque plus que du contenu jaune.
  • «Connecter ensemble les amis et la famille a été quelque chose très positif, déclarait Zuckerberg en&nbsp;2017. Mais je pense qu’il y a ce sentiment général que nous avons une responsabilité pour faire plus que cela et pour aider les communautés et aider les gens à être exposé à de nouvelles perspectives et rencontrer de nouvelles personnes –&nbsp;pas seulement donner la parole aux gens, mais aussi aider à construire un terreau commun pour que les gens avancent ensemble.»&nbsp;Qui mieux que les groupes de gilets jaunes ont appliqué la doctrine de Zuckerberg&nbsp;?
  • Les admins de groupe Facebook, dont les prérogatives ne cessent d’être augmentées par Zuckerberg, sont les nouveaux corps intermédiaires, prospérant sur les ruines des syndicats, des associations ou des partis politiques. Ayant méticuleusement fait disparaître ces courroies de transmission entre lui et le peuple, Emmanuel Macron se retrouve maintenant en frontal face à des admins de page Facebook.
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    "Plusieurs des porte-parole du mouvement sont les administrateurs de groupes Facebook très influents. Ils conçoivent leur action dans une transparence totale et sont soumis en temps réel à la supervision et la critique de leurs congénères. "
Aurialie Jublin

Alexa, does AI have gender? | Research | University of Oxford - 0 views

  • Take Alexa as another example, Amazon’s voice-controlled AI assistant. Alexa is female. Why? As children and adults enthusiastically shout instructions, questions and demands at Alexa, what messages are being reinforced? Professor Neff wonders if this is how we would secretly like to treat women: ‘We are inadvertently reproducing stereotypical behaviour that we wouldn’t want to see,’ she says.
  • In the home, AI assistance with a subservient role is female. In the realm of law or finance, AI assistance is coded as male, affording the male computer voice a context of authority and professionalism.
  • These scenarios of a gendered, humanised means of interacting with technology are on some level obvious. We hear the voice and see the avatar – our own imaginations make the leap to engage on a personal level with a machine and some code. This is something tangible and in the public realm. We can choose to embrace, reject, push back. However, the issues of gender and power balances go deeper still and further from sight.
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    "Professor Gina Neff has been asking questions about bias and balance of power in the development of artificial intelligence (AI) systems. She talks to Ruth Abrahams about the challenges we face in marrying futuristic solutions with values of trust, openness and equality."
Aurialie Jublin

CodingRights, le collectif qui veut rendre la technologie plus féministe - 0 views

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    "Quelles données recueillent exactement les applis de surveillance des menstruations ? Est-il possible d'envoyer une photo de soi nue sans risque que celle-ci ne fuite un jour sur Internet ? C'est pour répondre à des questions de ce type que Joana Varon a créé Coding Rights. Ce collectif brésilien porte aujourd'hui plusieurs projets visant à analyser la façon dont les femmes sont ciblées par la technologie, et à faire avancer les « droits numériques » dans une perspective féministe. Entretien avec sa cofondatrice Joana Varon."
Aurialie Jublin

Les logiciels libres meurent lentement sans contributions - Framablog - 0 views

  • Et bien sûr, ce comportement de consommation passive a des impacts négatifs sur l’écosystème des logiciels libres. Vraiment. Habituellement, après quelques années, le développeur principal abandonne le projet. À ce moment-là, vous pouvez généralement lire ce genre de commentaires furieux sur son blog ou dans les rapports de bug «&nbsp;Espèce de branleur t’as plus mis à jour ton logiciel depuis des années, feignant va, des gens sérieux l’utilisent, réponds ou je laisse des milliers de commentaires insultants&nbsp;
  • De nombreux professionnels de l’informatique qui utilisent les logiciels libres affichent un comportement de pure consommation dans leur relation avec les logiciels libres. Par exemple ils essaient souvent d’utiliser un logiciel dans un environnement très spécifique (version spécifique d’une distribution GNU/Linux, version spécifique d’un logiciel). Ils ne réussissent pas à l’utiliser dans cet environnement&nbsp;? Ce logiciel est évidemment de la merde, il devrait fonctionner avec les paramètres par défaut, sinon il n’est pas convivial. La documentation est disponible&nbsp;? Qui lit le doc&nbsp;? J’ai besoin de réponses maintenant, je n’ai pas le temps de lire la documentation&nbsp;! Et qui a écrit cette merde d’ailleurs&nbsp;?
  • Ça fait 5 ans que ce logiciel alimente toute l’informatique, ce qui aide l’entreprise à gagner beaucoup d’argent&nbsp;? Tout à fait. Le développeur principal demande de l’argent / de la reconnaissance par le biais des réseaux sociaux&nbsp;? Sale clodo&nbsp;! Il a besoin d’argent&nbsp;? Moi aussi&nbsp;! Cette personne a-t-elle un Patreon&nbsp;? On s’en fout&nbsp;! Ce type me doit d’utiliser son logiciel, il me casse les pieds, il adore coder gratuitement de toute façon ce pigeon.
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  • Afin de ne pas ressembler aux tristes personnages décrits plus haut, merci d’aider les projets que vous utilisez. Si votre entreprise gagne de l’argent grâce aux FOSS et que vous êtes chef d’entreprise, financer ou bloquer du temps pour que vos développeurs donnent un coup de main pour au moins un projet que vous utilisez quotidiennement semble un objectif raisonnable et démontre une certaine compréhension de l’écosystème FOSS.
  • 99,9&nbsp;% des projets FOSS sont des projets maintenus par une seule personne. Cette petite bibliothèque JavaScript que le frontend du site web de votre entreprise utilise ou ce petit script de sauvegarde de base de données dont tout le monde se fout mais qui vous a déjà sauvé la vie 2 fois.
  • Si l’argent n’entre pas en jeu dans votre utilisation des FOSS et si vous fournissez un service gratuit à d’autres personnes, faites savoir aussi largement que possible que vous utilisez des FOSS et n’hésitez pas à remercier certains projets de temps en temps. Le simple fait de dire aux personnes par le biais de Mastodon ou Twitter que vous utilisez leurs logiciels peut leur remonter sacrément le moral. Mettez en vedette leurs projets sur Gitlab ou Github pour leur faire savoir (ainsi qu’aux autres) que ce projet est utile.
  • Ne soyez plus un consommateur passif de logiciels libres et open source. Le niveau moyen nécessaire pour contribuer à un projet et les attentes des créateurs de logiciels libres et open source augmentent de jour en jour dans un monde où la complexité et les interactions s’accroissent rapidement. Il n’y a souvent qu’une toute petite équipe (d’une seule à 5 personnes) qui est au cœur du développement fondamental des FOSS.
  • Les consommateurs passifs n’envoient jamais un rapport de bogue. C’est une perte de temps, qui réclame des efforts.
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    "Dans une récente conférence où il présentait Contributopia, le projet pluriannuel de Framasoft, sous son angle politique, Pierre-Yves Gosset s'attachait à déboulonner quelques mensonges avec lesquels se rassurent les libristes. Le nombre présumé des contributeurs et contributrices, en particulier, était ramené à sa juste proportion (entre 0 et 10 personnes pour des projets comme VLC, Gimp, Inkscape, Etherpad, Thunerbird, ... et 50 à 100 commits). Bien sûr, tout le monde ne peut pas envoyer des commits de code, mais l'exemple est symptomatique : le Logiciel Libre c'est surtout des consommateurs et consommatrices. C'est ce que souligne également Carl Chenet, plume invitée ci-dessous. Il pointe en particulier le risque sérieux d'étiolement voire de disparition pure et simple des équipes parfois minuscules qui maintiennent des FOSS (Free and Open Source Software, appellation œcuménique qui joint Les logiciels libres et open source). Il en appelle à une contribution minimale qui consisterait au moins à faire connaître les projets et encourager les créateurs à continuer. Chez Framasoft, nous sommes tout à fait en phase avec cet appel, voyez par exemple cet article sur le Contribution Camp qui propose quelques pistes pour « avancer ensemble vers la contribution ». "
Aurialie Jublin

Pourquoi la technologie n'est pas démocratique et comment elle peut le devenir - 0 views

  • les technologies font rarement l’objet de débats démocratiques, il nous semble même étrange d’accoler les deux termes, comme si ce qui était « technique » sortait par principe de la sphère du débat. Les seuls critères peut-être, qui mériteraient des discussions, seraient les analyses coûts / bénéfices et les risques sanitaires et environnementaux.
  • Comment expliquer ce déficit démocratique ? Sclove le met sur le compte d’un malentendu à propos de la technologie : nous aurions trop tendance à penser chaque objet à travers un usage unique. Un marteau par exemple, sert à planter un clou et ce serait tout. En fait, lorsqu’un homme plante un clou, il développe ses muscles, sue, s’affirme, se souvient des mythes de Vulcain et Thor, du garage de son grand-père, etc. Le marteau lui, a nécessité de couper un arbre, extraire du minerai de fer, c’est un objet plutôt utilisé pour travailler seul (il n’a qu’un manche) qui véhicule donc une certaine forme d’organisation du travail. Comme toutes les technologies, les marteaux sont « polypotents », c’est-à-dire bourrés d’effets secondaires et d’externalités de toutes sortes qui passent bien souvent à la trappe. C’est au regard de ces effets qu’une démocratie devrait pouvoir anticiper, jauger, et décider ou non d’adopter une technologie.
  • La seconde critique affirme que « prévoir » les externalités positives ou négatives d’une technologie est difficile. Sclove l’admet volontiers mais nuance néanmoins : il reste que les citoyens sont les plus à même de savoir si une technologie va changer leur vie, les forcer à travailler ensemble ou isolément, procurer du plaisir ou de l’apathie, accroitre ou non l’autonomie ou la dépendance à une entité centralisée. Qui plus est, la démocratie technique n’agit pas qu’à l’endroit des nouveautés, elle concerne également le régime technologique présent : questionner l’existant est aussi une manière de ne pas le renforcer dans ses défauts.
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  • Mais tout n’est pas si simple et les résistances sont nombreuses. La démocratie technique souffre de deux critiques majeures. La première prétend que les gens simples ne sont « pas capables » de prendre ce genre de décisions, ne font pas le poids face aux avis d’experts, en bref, la parole populaire est envisagée comme un risque à ne pas prendre.
  • En fait, les freins à la démocratie technique sont ceux dont souffre la représentativité citoyenne en général (la démocratie participative,&nbsp;le tirage au sort) : une certaine peur de la parole populaire et une foi aveugle en un régime technocratique qui pourrait s’absoudre de toute position idéologique, quand bien même il est incapable d’observer les siennes. Cela s’explique. Pour Sclove, les citoyens ont davantage d’intérêt au développement de la démocratie que les experts car ils sont plus à même de comprendre comment la technologie va concrètement changer leur vie.
  • Très concrètement, les technologies peuvent être autoritaires (quand par exemple elles perpétuent des hiérarchies illégitimes), individualisées (lorsque les individus peuvent leur attribuer seuls un rôle ou un autre), communautaires ou coopératives (lorsqu’elles perpétuent des hiérarchies légitimes, par exemple une hiérarchie qui amène à plus de démocratie), de masse (ce qui implique une élite détachée du reste) et transcommunautaires (qui facilite les relations entre plusieurs communautés).
  • De cette patiente déconstruction des enjeux démocratiques liés aux différents régimes technologiques, Richard Sclove dégage un certain nombre de critères de nature à faciliter la prise de décision démocratique. Pour commencer, il faudrait veiller à trouver le juste équilibre entre toutes ces formes de technologies (c’est-à-dire le bon rapport de pouvoir). Richard Sclove propose ensuite de « limiter les techniques débilitantes »
  • Parmi les autres « critères de conception démocratiques », Richard Sclove mentionne les technologies permettant une relative autonomie, capables de contenir les externalités environnementales et sociales à l’intérieur du domaine politique local, soutenables écologiquement et flexibles, c’est-à-dire susceptible de recevoir des évolutions facilement.
  • Ces critères peuvent bien sûr soulever un certain nombre de craintes légitimes. Un cadre aussi strict n’est-il pas l’assurance de signer l’arrêt de mort de toute innovation ? Richard Sclove répond par la négative. D’une part, les procédés démocratiques qu’il promeut (inspirés des modèles de conférences de consensus et autres conférences citoyennes) agissent toujours à un niveau relativement local. Si une technologie n’est pas adoptée à un endroit, elle le sera probablement ailleurs, l’objectif étant de favoriser un pluralisme technologique. Si la technologie s’avère être sans risque, alors elle pourra se diffuser.
  • Entrer dans le concret est une autre paire de manche. Pour Sclove, la première étape doit être celle de la prise de conscience. Il faudrait commencer au niveau local, par inventorier les technologies selon les critères déjà expliqués.
  • Il faudrait aussi changer de regard sur la technologie, les discours médiatiques sont bien souvent focalisés sur des « découvertes stupéfiantes » et autres « récits sensationnels ». Il faut une critique sociale de la technologie qui ne soit pas une parole descendante de la part des « experts-qui-éclairent-les-masses. »
  • Concernant le type d’institutions à mettre en place, pas de suspense, il faut tester, échouer, apprendre. De nombreuses approches déjà bien documentées ont fait leurs preuves. Le point sensible reste la bonne représentativité des citoyens. Structurellement, les experts sont surreprésentés car le personnel politique, peu formé et en manque de temps, se repose sur un personnel non-élu qui les sollicite. Ceux-là sont rarement impartiaux, peu à même d’envisager les implications sociales et politiques d’une technologie et participent pourtant à des décisions d’envergure (comme on l’a vu dans le cas des systèmes automatisés pour les aides sociales). I
  • Pour autant, nous ne devrions pas totalement baisser les bras : il reste des tas d’endroits où un contrôle démocratique est possible et même souhaitable : transport et mobilité, urbanisme, automatisation du travail, ces champs sont bien souvent laissés à l’appréciation d’entreprises, de techniciens et d’experts qui peinent à solliciter les citoyens (si tant est qu’ils le veuillent).
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    "L'innovation, loin de n'être qu'une affaire technique, transforme profondément et durablement les sociétés. La plupart des technologies sont pourtant adoptées sans qu'aucun processus démocratique ne soit mis en oeuvre. Le citoyen peut-il avoir son mot à dire, et sous quelle forme ? Cette question essentielle a été posée il y a 15 ans par Richard Sclove, fondateur du Loka Institute. Mais Où Va Le Web, média d'analyse souhaitant « p(a)nser le numérique », s'est plongé dans un essai d'autant plus intéressant qu'il promeut des procédés démocratiques concrets, des conférences de consensus aux « Déclarations d'impact social et politique »"
Aurialie Jublin

Comment les blockchains peuvent sauver la culture - 0 views

  • Le premier est de former des registres immuables et distribués, enrichis au fil de l’eau et de façon sécurisée, tout en restant facilement consultables par tous à tout moment. En matière de gestion des droits d’auteur, ou de simple référencement des oeuvres, c’est un fort atout, en rupture avec la logique de fichier centralisé qui prévaut aujourd’hui.
  • Le second est de permettre la création de « contrats intelligents », c’est-à-dire des transactions programmables, conditionnées à des événements futurs. Ce sont ces contrats qui sont à l’origine de toutes les ICO (« Initial Coin Offering »), permettant à quiconque d’acquérir un token avant qu’il ne soit créé. Transposé au domaine culturel, le principe d’associer flux financiers et conditions pré-programmées automatisables peut s’avérer puissant. Il devient par exemple facile de faire évoluer le prix d’un album musical en fonction de son succès, ou d’offrir aux 100 premiers acheteurs de cet album une remise sur un concert à venir.
  • Le troisième atout tient aux paiements proprement dits : toute blockchain publique (ou tout token) est aussi une crypto-monnaie, convertible en d’autres monnaies, et autorisant de façon efficace des transactions de montants très faibles (inférieurs au centime d’euro), ce que nulle autre solution ne permettait jusqu’alors.
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  • Voise, développé en OpenSource sur la plate-forme Ethereum, dispose ainsi de sa propre monnaie (VOISE) pour créer « une plate-forme libre et équitable permettant aux artistes de monétiser leur contenu sans intermédiaire ». Ciblant les artistes indépendants et déjà disponible en version alpha, la plate-forme offrira comme d’autres du streaming payant, mais sans abonnement et avec une différence de taille : les artistes fixent eux-mêmes le prix de leur musique et conservent 100% des revenus
  • De son côté, Ujo est encore plus ambitieux, en tirant parti de plusieurs blockchains et outils décentralisés pour créer « une plate-forme où la musique reste en permanence sous le contrôle de l’artiste » : stockage décentralisé via IPFS et Swarm, licensing et paiements via Ethereum, gestion des identités sans mot de passe via uPort, lui-même un projet blockchain innovant... Chaque artiste est responsable de ses données et de son contenu, fixant les prix et les licenses, et pourra vendre par ce biais non seulement sa musique mais tous les produits dérivés (goodies, places de concert, etc.)
  • Autres exemples,&nbsp;Opus, disponible en version beta, et « s’opposant aux modèles monopolistiques et centralisés actuels » ou Muse qui, bien que tardant à se concrétiser (en développement depuis plus de deux ans), entend également créer « un réseau P2P globalement distribué appartenant aux musiciens eux-mêmes, où les royalties de tous les ayant-droits sont payées directement et instantanément, sans intermédiaires qui prélèvent des commissions ».
  • Sur le Web, la monétisation des textes a toujours été un problème. Un auteur de blog ou un petit éditeur de presse n’ont que peu de choix : couvrir leurs pages de bannières (dont l’immense majorité est gérée par une seule entreprise, Google) et espérer s’adjuger une (maigre) part du gâteau publicitaire. Là encore, les blockchains peuvent changer la donne.
  • On peut faire autrement, et deux plates-formes de contenu éditorial, Steemit et Yours, le prouvent. Toutes deux, inspirées de Reddit et opérationnelles (en version beta), permettent à quiconque d’ouvrir un blog, en dégageant des revenus directement liés à la popularité de ce qu’il/elle publie. L’idée est bien de s’opposer aux modèles en vigueur. « La plupart des médias sociaux extraient de la valeur de leurs utilisateurs pour le seul bénéficie de leurs actionnaires. Steemit est différent, formant un nouveau genre d’économie de l’attention. Etant connecté à une blockchain décentralisée et contrôlée par les gens, ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui perçoivent tous les bénéfices et toutes les récompenses pour leur attention », explique Steemit, dont la monnaie (STEEM) pèse près de 300 millions de dollars en capitalisation.
  • « Les paiements en pair à pair sont la pièce manquante aux médias sociaux. Cette absence de paiement explique pourquoi Internet est rempli de clickbait, de spam et de fausses actus. Les gens devraient être capables de gagner de l’argent directement depuis celles et ceux qui les soutiennent, et tout ne devrait pas été financé par la publicité », ajoute Yours, dont la principale différence avec Steemit est d’imposer un coût initial pour la publication de nouveaux contenus.
  • Alors qu’on peut tout dupliquer en deux clics, comment prouver l’antériorité d’un texte, s’assurer qu’une photo émane bien de la personne qui prétend en être l’auteur, ou reproduire facilement un contenu en toute légitimité, en créditant ou payant les auteurs initiaux ? Plusieurs (ambitieux) projets s’attaquent au problème.
  • Po.et, après la création de son token POE ayant levé 10 millions de dollars en ICO, veut créer « un registre universel partagé pour tracer l’existence et la propriété de tous les actifs culturels mondiaux ». Initialement, le dispositif se contente d’établir une « preuve d’existence » de tout document numérique en lui adjoignant des méta-données rattachées à la blockchain Bitcoin. Tout article publié sur un site Web peut ainsi être horodaté de façon irréfutable, tout en étant plus facilement indexable (titre, mots-clés, auteur, lieu de publication, etc.).
  • A terme (d’ici à 2019), l’idée va bien au-delà, avec la création d’un dispositif de gestion automatisée des licenses, permettant de former un marché mondial du contenu numérique, quel que soit son format. Tout ebook, tout article de presse ou de blog, toute image ou tout enregistrement numérique seront dûment identifiés, et les licenses acquittées, via un réseau décentralisé et des crypto-monnaies, sans intermédiaires entres éditeurs et producteurs de contenus. Au passage, « non seulement un enregistrement Po.et stockera plus de méta-données qu’un ISBN, mais ce sera un service gratuit »
  • Des dizaines de projets à base de cryptos et tokens montrent la voie. Automatisation du traitement des droits d’auteur, indexation intelligente et pérenne des oeuvres, plus grande transparence, mise en rapport direct des artistes/auteurs et de leurs fans, suppression partielle ou totale des intermédiaires financiers et leurs commissions, réduction du modèle publicitaire... On comprend que les blockchains ont de sérieux atouts pour disrupter l’industrie culturelle.
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    "Les blockchains et les crypto-monnaies intriguent, excitent ou effraient, c'est selon, mais tout porte à croire qu'elles sont en train de donner naissance à une nouvelle économie, déjà baptisée « Token economy », reposant sur une myriade de monnaies et/ou jetons électroniques qui réinventent les usages, décentralisent la valeur et bousculent les systèmes en place. Pour démarrer cette série de « Mes tokens et moi », penchons-nous sur la diffusion d'oeuvres culturelles grâce aux blockchains. Episode 1 : Décentraliser la culture. "
Aurialie Jublin

J'ai testé pour vous : 8 jours de data detox challenge - 0 views

  • « Pour adopter un lifestyle data équilibré, il est crucial de diversifier les services que vous utilisez ». Comme tout régime qui se respecte, le Data Détox Challenge rappelle l’importance diversifier les familles d’aliments. Cinq moteurs de recherche et navigateurs par jour ? Ca va être dur.
  • Mais comment m’alléger en data sans perdre mes courbes d’audience sur chaque plateforme ? Les défauts du Par défaut. Je commence par changer mon profil publicitaire sur Facebook : non, on ne pourra plus me cibler selon mon genre. J’enfile dans la foulée ma panoplie d’agent de propreté des temps modernes, et j’efface les tags sur mes photos et celles de mes amis. Désormais nous circulerons incognito, ou presque.
  • Dans une détox, chaque jour est un challenge : aujourd’hui la chasse au trackers est ouverte. Comme de vilains sucres, ils se nichent partout de manière invisible. Chasser les pixels espions de Facebook et Twitter (cachés dans les boutons Like et Share de très nombreuses pages) n’est pas si simple. Puisqu’il est impossible de les faire disparaître, c’est à nous de nous éclipser. J’active le mode privé par défaut dans mon navigateur, je bloque les trackers et je vérifie la sécurité de mes connexions avec l’aide de mes nouveaux compléments de navigateur préférés : Privacy Badger, Panopticlick et HTTPS Everywhere. Mon nouveau menu favori ? Pomme + Maj + N (pour la navigation privée).
  • ...4 more annotations...
  • Le challenge invite à télécharger l’application Architecture of radio, qui cartographie les ondes électromagnétiques émises par les antennes relais de téléphonie mobile, les routeurs Wi-Fi, les satellites et les rend visibles, le tout en temps réel. Ici pas de login pour l’utiliser, mais la CB comme passage obligé. La vidéo démo m’a convaincue et je m'acquitte des 2,49 € pour assouvir ma curiosité. Cette fois au moins, je ne paierai pas avec mes data.
  • Je me plie au calcul de mon Indice de Masse Informationnelle. L’équation est facile : pour connaître son exposition à la collecte de données, il suffit de compter ses applications.
  • Tout à coup je me demande quelle utilisation fait Data Selfie de mes données. C’est le métier qui rentre ! Je vérifie : le code est accessible de manière transparente sur GitHub, et les créateurs précisent bien que les données ne sont pas stockés ni utilisées ailleurs que dans Data Selfie.
  • l'extension gratuite open source Adnauseam qui noie l'activité de l'utilisateur en cliquant sur des pubs aléatoires en arrière plan.
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    "Scandale Cambridge Analytica, Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD)... La mode est à la diète des datas. Chacun y va de son petit écrémage électronique, de sa politique anti-cookie et tout le monde ne jure plus que par son indice de masse d'info personnelle. Sortez de la boulimie et relevez comme Millie Servant, en charge de la communication numérique pour Cap Digital & Futur.e.s Festival, le seul défi slim qui vaille : le Data Detox Challenge. Un parcours « détox » proposé sur 8 jours par la fondation Mozilla et le Tactical Technology Collective. "
Aurialie Jublin

Le Bitcoin va-t-il détruire la planète ? Contre point - LinuxFr.org - 0 views

  • «&nbsp;Si le Bitcoin consomme autant d’électricité que le Maroc, c’est une catastrophe, non&nbsp;?&nbsp;» Actuellement le Bitcoin consommerait autant d’électricité que le Maroc. En fait, si on ne peut pas parler de catastrophe écologique c’est tout simplement parce que ce mot est plutôt employé pour une pollution flagrante (genre marée noire ou autre pollution chimique). Mais le fait est que le bitcoin consomme tous les jours et tous les jours un peu plus, la facture énergétique s’allonge et s'accroît&nbsp;; c’est comme fumer : ça détruit un peu tous les jours les poumons et on ne parle de catastrophe que lorsque le cancer est là. Le Bitcoin seul ne crée pas le réchauffement climatique, mais il fait partie des nombreux systèmes qui tendent à l’aggraver. Donc : Si le Bitcoin consomme autant d’électricité que le Maroc, ce n’est pas une catastrophe mais ça n’est clairement pas bon du tout. Pour simplifier je vais diviser les erreurs de raisonnement en quatre parties : La fausse simplification consommation continue et gaspillée n’équivaut pas à pollution On ne compare que ce qui est comparable Oui, l’énergie du Bitcoin est gaspillée Les 2 phases d’optimisation en ingénierie
  • «&nbsp;…parfois l’électricité est là et inutilisée. C’est le cas des panneaux solaires, des barrages hydro-électriques ou des centrales nucléaires qui produisent de l’électricité, quoi qu’il arrive. On ne peut pas faire ON/OFF. Et l’électricité est pour le moment difficilement transportable.&nbsp;» 2 divisions par 0 et un verre de vin : Une plutôt évidente : “les panneaux solaires qui produisent de l’électricité quoi qu’il arrive” … sauf quand il fait nuit, quand la météo n’est pas clémente ou quand ils sont sales. L’autre division par 0 : “l’électricité est pour le moment difficilement transportable”. Difficilement par rapport à quoi&nbsp;? Car en fait c’est sûrement la source d’énergie la plus transportable qui soit. D’ailleurs les pays européens sont interconnectés entre eux et s’échangent de l’électricité (bien plus rapidement qu’une transaction Bitcoin
  • Et même s’il est possible actuellement de perdre de l’énergie verte (en 2017 la Californie a perdu 300 000 MW faute d’utilisation). Cela démontre juste l’immaturité des réseaux électriques intelligents (smart grid).
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  • “Les comparaisons que j’ai vues sont toutes plus absurdes les unes que les autres”, celle-ci en est un parfait exemple. Reprenons: qu’est ce que Bitcoin : Un système d’échange de valeurs. Ok, donc utiliser Bitcoin c’est comme payer avec sa carte bleue : le système a le même but. Donc ici, on essaye de nous faire avaler que 30 millions de personnes qui ne font que payer régulièrement avec leur carte bleue c’est pareil que 33 millions qui, en plus eux aussi, d’utiliser une carte bleue de temps en temps, se déplacent, s’éclairent, utilisent leurs ordinateurs, leurs machines, rechargent leurs téléphones, ont une climatisation, font fonctionner leurs entreprises … etc, bref 33 millions de personnes qui vivent. Non ce n’est pas du tout comparable : le fait que 30 millions d’utilisateurs de Bitcoin consomment autant que 33 millions de marocains démontre l’inefficacité énergétique extrême du Bitcoin.
  • «&nbsp;Surprise, le Bitcoin consomme à peine plus que la production des pièces de monnaies et des billets de banque&nbsp;! Or, rappelons que les pièces et billets ne représentent que 8% de la masse monétaire totale et plus spécifiquement 6,2% pour la zone euro.&nbsp;» Effectivement je suis surpris&nbsp;! Car je n’ai pas du tout les mêmes chiffres pour la production de monnaie. Mais j’ai l’impression que Ploum a intégré l’extraction de l’or dans le coût de production de monnaie ce qui est faux depuis de nombreuses années (j’y reviens juste après) Pour le coût de la monnaie fiduciaire je vais citer Emmanuelle Assouan, de la Banque de France :«&nbsp;le coût de fabrication d'un billet se situe entre 5 et 10 centimes d'euro. Une validation d'une transaction bitcoin c'est 215 kilowatts-heure…&nbsp;» 6.6. «&nbsp;Or, outre la consommation énergétique, l’extraction de l’or est extrêmement contaminante (notamment en termes de métaux lourds comme le mercure).&nbsp;» Donc l’excuse c’est “lui il pollue plus que moi, donc je peux polluer aussi”. C’est la défense Chewbacca&nbsp;!
  • 6.10. «&nbsp;Sans compter que nous n’en sommes qu’au début&nbsp;! Bitcoin a le potentiel pour devenir une véritable plateforme décentralisée qui pourrait remplacer complètement le web tel que nous le connaissons et modifier nos interactions sociales et politiques : votes, communications, échanges sans possibilité de contrôle d’une autorité centralisée.&nbsp;» L’inefficience de Bitcoin a une conséquence lourde en plus de polluer : il ne scale pas (c’est à dire : très mauvaise montée en échelle). Il plafonne à 7 transactions par seconde, ce qui à l’échelle de la planète : 7 milliards d’utilisateurs potentiels, est vraiment … minable (presque sans mauvais jeux de mot). Pour comparer : VISA effectue en moyenne plus de 1600 transactions par seconde et des pics bien plus importants sont absorbés sans problème. Donc, non, sans résoudre le problème d’efficience, Bitcoin ne peut pas faire plus que ce qu’il fait aujourd’hui, c’est à dire finalement ne servir qu’à très peu d’utilisateurs.
  • Ploum ne parle que de la “Proof Of Work” comme concept de sécurisation. C’est pourtant une partie du système particulièrement inélégante qui devrait être remplacée par quelque chose de moins énergivore. Ethereum veut passer à la “Proof Of Stake” (preuve d’enjeux, moins énergivore) par exemple. Gridcoin remplace la “Proof Of Work” par des calculs utiles à l’humanité Duniter applique un handicap aux utilisateurs ayant trop de puissance de calcul ce qui évite la course à la puissance polluante. Bref, la consommation énergétique outrancière de Bitcoin n’est pas une fatalité pour les crypto monnaies.
  • Une image plus juste : le Bitcoin est actuellement comme un tracteur auquel on ajouterait des chariots, plus on lui ajoute de chariots, plus il crache de la fumée noire en faisant un boucan d'enfer et plus sa vitesse diminue … même si sa vitesse n’atteint jamais 0 km/h. A partir d’un certain nombre de chariots sa vitesse est tellement basse qu’il en devient inutilisable. Ici les chariots sont les utilisateurs et la vitesse représente les frais et la rapidité/lenteur des transactions. Ploum voudrait nous dire que ce tracteur rejette une fumée noire qui est une merveille d’écologie et que ce tracteur peut prendre l’autoroute sans rien y changer. Mais que c’est l’autoroute et notre perception de la vitesse qu’il faudrait adapter au système …
  • Je vous prie de croire que je n’ai aucune raison particulière de défendre les banques ou les états. Un système d’échange décentralisé est une bonne chose, mais pour moi laisser une planète dans le meilleur état possible à mes enfants est bien plus important.
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    "Cet article est une réponse à celui de Ploum visible ici et ici. D'ordinaire j'aime bien les articles de Ploum, sa plume est plaisante et son analyse me paraît souvent juste; mais dans son article sur la consommation énergétique du Bitcoin, Ploum use de contre-vérités, de raccourcis et de métaphores inadaptées pour arriver à ses fins. Je vais m'attacher à démontrer qu'avec un minimum de connaissances des problèmes d'un réseau électrique, de la consommation d'énergie et de rendement il est impossible de considérer ce gaspillage d'énergie comme négligeable. Je reviendrai sur le pourquoi il est urgent d'être efficient dans tous les domaines. C'est-à-dire qu'il ne suffit pas "d'utiliser de l'énergie verte puis c'est tout", une telle affirmation relève d'une ignorance des problèmes liés à la transition énergétique."
Aurialie Jublin

The Secret History of Women in Coding - The New York Times - 0 views

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    "Computer programming once had much better gender balance than it does today. What went wrong?"
Aurialie Jublin

[Genre] Data Feminism · MIT Press Open - 0 views

  • Intersectional feminism isn't just about women nor even just about gender. Feminism is about power – who has it and who doesn’t. And in a world in which data is power, and that power is wielded unequally, data feminism can help us understand how it can be challenged and changed.
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    "Welcome to the community review site for Data Feminism. Thank you for your generosity and time in choosing to read and comment on this manuscript draft. The review period for this draft will close on January 7, 2019, although the ability to leave comments will still be available after that point. We have chosen to put this draft online because of a foundational principle of this project: that all knowledge is incomplete, and that the best knowledge is gained by bringing together multiple partial perspectives. A corollary to this principle is that our own perspectives are limited, especially with respect to the topics and issues that we have not personally experienced. As we describe more fully in our values statement, we recognize that the people who are most directly affected by specific topics and issues are the ones who know the most about them. In our book, we have attempted to elevate their voices, and amplify their ideas. In our attempt to do so, we have also likely made mistakes. We strive to be reflexive and accountable in our work, and we hope to learn from you about places where we've gotten things wrong, and about how we can do better."
Aurialie Jublin

The next billion users : une immersion dans l'internet des pauvres - Digital Society Forum - 0 views

  • Rien n’y fait : équipés d’Internet, les pauvres ne font pas du tout ce qu’on attend d’eux, à savoir se sortir de la pauvreté. Les cabines numériques disposées dans les villages indiens deviennent des bornes d’arcade et, surprise, les cent millions d’ordinateurs de l’opération « One laptop per child » (financée par des entreprises, notamment AMD, Brightstar Corporation, eBay, Google, Marvell, etc.) n’ont pas réduit le fossé éducatif, sans doute parce qu’ils avaient été distribués à des enfants ne sachant parfois ni lire ni écrire. Des absurdités de ce type, l’autrice en dresse une longue liste, comme ces smartphones que l’on distribue à de jeunes femmes n’ayant le droit de s’en servir que pour passer des appels d’urgence. A New Delhi, d’autres jeunes femmes (les «&nbsp;computer girls ») deviennent des craques de l’informatique, mais restent assignées à leur statut traditionnel, système de castes oblige. Le constat est sans ambiguïté : non seulement la technologie tombe du ciel sans être intégrée dans une quelconque stratégie sociale, mais toute tentative de réappropriation est méprisée et découragée.
  • Histoire similaire en Chine, où l’on craignait que les cybercafés populaires ne favorisent les activités anti-régime. Ils furent rapidement interdits aux mineurs et on y généralisa le tracking, une pratique désormais monnaie courante dans l’Empire du Milieu. D’exemple en exemple, Payal Arora démontre que les décisions prises par les pouvoirs en place n’ont eu de cesse de réduire l’accès à Internet et à la culture aux personnes les moins dotées, sous prétexte que l’usage qui en serait fait n’entrerait pas dans les bons standards de moralité. Comme souvent, les pauvres font l’objet de politiques paternalistes : on leur demande d’être vertueux et le moindre faux pas les condamne.
  • A l’inverse, la débrouille des quartiers défavorisés est érigée en exemple à suivre. La mode de l’innovation frugale (ou « Jugaad innovation » ) qui consiste à innover avec des ressources limitées, en témoigne. En Inde par exemple, la customisation des véhicules afin de transporter plus de passagers est souvent mise en avant. Cependant, elle augmente sensiblement le nombre d’accidents : « la frugalité a un coût, celui de la sécurité », écrit Arora. Les Nano cars de Tata – des petites voitures accessibles au plus grand nombre – quant à elles, sont certes pratiques mais occasionnent de lourds dégâts environnementaux : rien ne dit aujourd’hui que ces innovations améliorent réellement la vie des pauvres, affirme la chercheuse
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  • Plus grave encore, il y a fort à parier qu’elles freinent les solutions de plus long terme comme par exemple le développement de transports publics accessibles à tous. Côté mobile, une application comme AquaSift permet de détecter la toxicité de l’eau mais ne résout en rien le fait que dans beaucoup de communautés pauvres, y accéder reste difficile. On ne change pas le gouvernement avec une application. Si l’innovation frugale rencontre un succès fulgurant en Occident, ce n’est que parce que nous en avons totalement romantisé l’image.
  • En somme, la frugalité (Jugaad en Inde, « Shan-zaï » en Chine, « Gambiarra », «&nbsp;Bacalhau » ou « Jeitinho » au Brésil) est aussi une forme de solutionnisme technologique qui repose, une fois encore, sur la confortable conviction que les pauvres ont toutes les ressources en eux pour s’en sortir, pourvu qu’ils articulent habilement leurs problèmes aux dernières technologies disponibles.
  • Payal Arora n’a pas de mots assez durs pour dénoncer la vaste supercherie du système. Non seulement aucune relation de causalité n’a prouvé son efficacité, mais en plus, il structure l’éducation dans un sens qui pose une multitude de questions d’ordre éthiques et politiques. Ainsi, ces appareils et les programmes soi-disant éducatifs avec lesquels ils fonctionnent restent des boîtes noires, indisponibles à tout audit sérieux. L’expérimentation, qui dure 75 jours, nécessite la présence d’un ou plusieurs adultes dont on ne connaît pas la rémunération et le protocole de suivi des enfants est tout sauf rigoureux scientifiquement. Des études plus sérieuses ont rapporté que la plupart des machines ne fonctionnaient pas, faute de connexion Internet. Et quand elles marchaient, elles étaient souvent monopolisés par de jeunes garçons devant des jeux vidéos. Enfin, les contenus pédagogiques, souvent en anglais, présentent un danger pour la pérennité des langues traditionnelles. Pour le professeur Mark Warschauer (University of California), cité par Arora, ces dispositifs sont un échec total. Pourtant, Mitra a bien récolté un million d’euros grâce au Ted Prize pour cette «&nbsp;école dans le cloud » résolument inefficace… Pour Arora, cette triste histoire trouve ses racines dans la foi encore trop peu contestée dans le constructivisme , une théorie qui stipule que l’enfant peut apprendre seul et sans professeur.
  • En prenant un peu de hauteur, la chercheuse critique plus largement une certaine forme de philanthropie très à la mode dans les milieux technologiques. Elle l’accuse ouvertement d’être contre-productive et de servir les intérêts de grandes corporations plus que des populations pauvres : « la technologie est devenue une institution en soi, la pauvreté une opportunité. La croyance néolibérale en l’efficacité absolue du marché transforme n’importe quelle inégalité en actif pour l’innovation. » Pour Arora, cette idéologie vient justifier la nécessité de tester sur les moins aisés de nouvelles solutions qu’un riche Occidental n’imaginerait même pas pour ses propres enfants. Les pauvres n’ont pas besoin de plus d’innovation, mais de moins d’innovation, affirme-telle : « Si l’innovation est une courroie de transmission pour des projets pilote, alors les pauvres seront mieux sans. Ils ne devraient pas servir de rats de laboratoires pour les nouvelles technologies. Le simple fait qu’une technologie est nouvelle ne devrait pas justifier en soi qu’on l’expérimente sur des pauvres ».
  • Sa dénonciation englobe aussi le projet « AltSchool » largement financé par Mark Zuckerberg et Priscilla Chan, une sorte de « classe Ikea », où les enfants terminent seuls devant des écrans, pour un prix conséquent et sans que son efficacité réelle soit démontrée. Le plus grand problème selon elle, reste que le marché pardonne plus facilement les défaillances technologiques qu’humaines : la Silicon Valley peut réinjecter des millions de dollars pour trouver une nouvelle solution technique à un problème ancien, mais elle refuse de réfléchir aux problèmes de fond, comme le manque de professeurs ou l’état désastreux des écoles dans certains quartiers.
  • En dernière partie d’ouvrage, Payal Arora attaque les questions liant surveillance et vie privée. On le savait déjà, les pauvres en ont toujours été surveillés. Le « social credit system » chinois et son cousin indien « Unique Digital Number » (UID) sont ainsi connus pour conforter les hiérarchies sociales en place et agir par contagion : en Chine, fréquenter une personne dont le score est bas revient à prendre le risque de voir baisser son propre score. On en déduirait un peu rapidement que dans les pays pauvres, et plus généralement en dehors de l’Occident, la vie privée aurait moins de valeur aux yeux des individus. A y regarder de près, cela semble un peu plus compliqué. En interrogeant plus largement les usages quotidiens des réseaux sociaux dans les favelas et autres bidonvilles, Arora montre qu’ici comme là-bas, la vie privée n’est pas sans valeur ni abstraite, mais un concept avant tout lié à des particularités culturelles. Au Brésil par exemple, une jeune femme déclare ne pas en vouloir à sa mère de la « stalker » en ligne (c’est-à-dire à suivre ces déplacements, fouiller ses messages et autres réseaux d’amis)
  • En Inde, Facebook est pour de nombreux jeunes l’occasion de parler au sexe opposé, chose difficile dans la vie réelle. Le Chat est à ce titre tout à fait adapté à la romance, à travers des poèmes et autres conversations romantiques. Cependant, à l’échelle mondiale, un tiers de ces échanges se font anonymement, avant tout pour protéger les données personnelles et par souci de réputation, notamment en Asie.
  • Arora en profite pour démonter les profonds préjugés qui tendent nous à faire croire que parce que l’on est pauvre, parce que l’on vit dans une communauté étroitement liée, parfois à plusieurs dans une même pièce, on ne valoriserait pas la vie privée. En réalité, les pauvres, dans les pays étudiés par Arora, ne sont pas moins attachés à la confidentialité que les Occidentaux, même si celle-ci prend différentes significations en fonction des pays, des cultures et des genres. Dans un village en Jordanie, la confidentialité sert avant tout à protéger la vertu féminine et l’honneur masculin (préserver son image dans la communauté, ne pas s’exposer publiquement pour les femmes). Dans une famille aisée du Royaume-Uni, elle préserve l’innocence des jeunes (notamment à travers le filtrage des contenus). Plus encore qu’en Occident, préserver sa confidentialité dans les pays pauvres relève de la lutte car le succès immense des réseaux amène aussi son lot de danger : « revenge porn » et harcèlement peuvent ruiner la réputation d’un individu, conduire à l’exil et même au suicide.
  • The Next Billion Users, Digital Life Beyond the West est, en résumé, une étude inestimable, formidablement documentée et regorgeant d’illustrations plus pertinentes les unes que els autres. Loin des théories globalisantes qui tendent à mettre dans un même sac « Les Chinois », « Les Indiens », quitte à les opposer à l’Occident dans une lutte pour la puissance technologique, cette enquête de terrain vient au contraire contredire nos préjugés sur ce monde que nous jugeons bien souvent à l’emporte-pièce et sans nous embarrasser de détails. A travers son étude et notamment ses entretiens et anecdotes, la chercheuse met en lumière les relents colonialistes qui ponctuent les relations Nord-Sud, notamment en matière numérique. Arora brise notre propension à romantiser la pauvreté, à ne l’envisager qu’à travers nos lunettes postcoloniales, comme une tribu de bons sauvages qu’il faudrait éduquer à notre mode de vie. Enfin, elle réduit en poussière le fantasme du pauvre débrouillard, entrepreneur par nature, auto-organisé et vertueux. Cette vision, biaisée, n’a pour objet que d’asseoir les projets technocratiques de l’Occident, qui ne regarde que ses intérêts propres et surtout pas ceux des populations « à civiliser ».
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    "A quoi ressemble l'Internet des pauvres ? Pas à l'image romantique forgée par la philanthropie occidentale, explique l'anthropologue Payal Arora. Pourtant, cette conception paternaliste de la pauvreté informe toujours nombre d'initiatives de développement par la technologie, qui s'apparentent à une nouvelle forme de solutionnisme."
Aurialie Jublin

Sur Google, le mot « lesbienne » ne renverra plus vers de la pornographie - 0 views

  • Victoire pour l’équipe de SEOlesbienne, et pour toutes les femmes homosexuelles lassées d’être réduites à une simple catégorie sur les sites pornos. Le mouvement, lancé en avril 2019, pointait du doigt les dérives de l’algorithme Google, qui renvoyait chaque recherche du mot « lesbienne&nbsp;» vers du contenu pornographique. Depuis le jeudi 18 juillet, l’algorithme Google propose&nbsp;des articles de presse, des ressources pédagogiques ou des contenus viraux. Mais le terme continue d’être fortement connoté et parfois même censuré, notamment sur Facebook et Instagram.
  • «&nbsp;Nous voulons détruire ce mythe de l’algorithme sans tête, qui n’aurait pas été créé par un humain. Un algorithme capable de nous engloutir et sur lequel nous n’aurions aucun pouvoir&nbsp;», souligne-t-elle. Une ignorance&nbsp;traduite par les critiques adressées à SEOlesbienne, souvent de la part de personnes très jeunes, qui&nbsp;affirmaient&nbsp;l'impossibilité de s'élever contre une grosse machine Google déshumanisée. Pour Fanchon,&nbsp;il ne faut pas&nbsp;oublier que ce sont des&nbsp;êtres humains qui programment&nbsp;ces algorithmes, et induisent des biais sexistes : « Considérer la subjectivité de Google, la prendre en compte, c’est aussi se dire que les résultats Google ne sont pas neutres ».
  • « L’ancien algorithme Google n’était rien d’autre que de la lesbophobie s’exprimant par de l’hypersexualisation&nbsp;». Les recherches des mots «&nbsp;gay&nbsp;» ou «&nbsp;homosexuel&nbsp;», destinées aux hommes donc, ne renvoient pas directement à du contenu pornographique. Ces transformations profondes sont, selon elle, concomitantes à la lutte des femmes, à leur émancipation et à une nouvelle forme de militantisme post #metoo. Car à travers ces recherches Google se cachent un véritable enjeu de santé publique. De nombreuses jeunes filles&nbsp;n'ont pas accès à une information de qualité et à une éducation sexuelle adaptée.
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  • Sans compter que l’objectification des femmes lesbiennes&nbsp;a des répercussions catastrophiques sur leur vie quotidienne. «&nbsp;Les personnes lesbiennes, gaies, bi et trans se suicident en moyenne 4 fois plus que le reste de la population&nbsp;», rappelle l'Inter-LGBT. Les discriminations, les violences et les insultes sont les principales&nbsp;causes de cette surexposition au suicide.
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    "Depuis le 18 juillet, une saisie Google du mot « lesbienne » ne conduira plus systématiquement vers de la pornographie et proposera dorénavant du contenu informatif. On fait le point avec la créatrice de SEOLesbienne, la cyberactiviste Fanchon.  "
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