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Aurialie Jublin

La plupart des applis pour les réfugiés ne sont pas utilisées - Digital Socie... - 0 views

  • avec la généralisation du mobile. Celle-ci a instauré un mode d’existence différent, fondé sur la joignabilité permanente. Les nouvelles technologies ont apporté des réponses immédiates à certains besoins des migrants : rester proche de la famille, rendre la migration supportable. À mesure que ces technologies se sont développées, elles ont envahi tous les aspects de la vie des migrants. Elles ont aussi amené de nouvelles contraintes : les smart borders , le tracking, la question de la privacy, ainsi que des contraintes sociales nouvelles comme l’obligation d’être présent même à distance, d’envoyer de l’argent…
  • Tout s’accélère en 2015, quand les médias mettent en lumière le migrant connecté. De tous côtés activistes et hackers se mettent à créer des applications pour les réfugiés. Il y a une vague d’idées, une sorte de « technophorie ». Avec une expertise technique sur le sujet, beaucoup d’élan et d’initiative, mais sans vraiment avoir étudié la chose avant, sans avoir réellement regardé les usages.
  • Toutes les associations doivent soudain s’y mettre, le Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU se lance aussi là-dedans, Techfugees naît et la presse encourage beaucoup ces initiatives. Il y a de l’argent, public et privé, pour développer des prototypes, mais pas assez pour accompagner ces applications vers leur maturation, les phases de testing, le développement d’un business model.
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  • Avec mes collègues Léa Macias et Samuel Huron, nous avons inventorié une centaine d’applications et de plateformes construites ces 8 dernières années. Celles-ci proposent des services très variés : Information-service, mise en relation, recherche d’emploi, hébergement, traduction, apprentissage des langues, éducation et formation, identité, santé… Nous avons constaté que ces applications ont une vie de comète : ainsi en juin 2018, 27 % des applications recensées précédemment avaient disparu (13 sur les 48 recensées). En septembre 2018, 29 % avaient disparu (soit 10 sur les 35 recensées).
  • Nous avons aussi testé ces applications avec des réfugiés inscrits à l’école Simplon, dans le programme Refugeek qui les forme à être programmeurs en France. Ce sont des gens habitués au code, aux applications. Dans leur téléphone, nous n’avons trouvé aucune application destinée aux réfugiés. Ils utilisent Facebook, WhatsApp, Google, comme tout le monde
  • Nous avons aussi constaté que toutes les applications, même les plus simples, demandaient des informations personnelles. Toutes ont l’idée de faire reposer leur modèle économique sur les data. C’est classique dans le champ des applications. Mais quand on travaille avec des réfugiés, c’est délicat. Car ces personnes ne sont pas réfugiées par hasard : elles fuient des dangers et il faut faire très attention avec ces données.
  • Les applications qui marchent, comme CALM (Comme à la Maison, application qui met en lien des réfugiés avec des particuliers qui peuvent les héberger pour des durées variables, ndlr), c’est parce qu’elles mettent en pratique une idée longuement mûrie, dans le cas de CALM celle de favoriser l’intégration par l’immersion.
  • CALM, développé par le mouvement citoyen Singa , repose sur l’idée de l’intégration par l’immersion. je crois aussi que c’est très efficace. Les codes d’une société s’acquièrent plus facilement lorsqu’on est immergé dans un environnement, on approche l’altérité différemment. Surtout, des sentiments naissent de cette mise en relation de reconnaissance, de satisfaction... Cela crée une énergie très positive. Parfois ces relations durent quelques semaines, parfois toute une vie. Quand les migrants racontent des trajectoires migratoires réussies, il y a toujours une personne, à un moment donné, qui les a tiré vers la société. Singa a essayé de capter ce moment, de l’investir de manière numérique et je pense que c’est une bonne chose.
  • Ensuite, nous avons vu que l’hospitalité ne pouvait pas être déléguée à des techniques de matching. L’hospitalité, ce n’est pas Tinder. Nous avons essayé d’utiliser le matching pour organiser des rencontres, par exemple, sur la base d’intérêts communs. Mais ça ne marchait pas. Ou bien, quand ça prenait, les gens passaient sur Facebook, qui donne un aperçu plus complet de l’environnement social de la personne... Mais CALM reste une plateforme importante. Elle a été beaucoup médiatisée et a permis d’ouvrir les esprits, de faire parler de l’hébergement chez soi. Je pense qu’elle n’est pas étrangère à l’amendement adopté en octobre 2018 par l’Assemblée Nationale, instaurant un crédit d’impôt pour les personnes hébergeant des réfugiés chez elles .
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    "Depuis le début de la crise migratoire en 2015, de nombreuses applications pour les réfugiés ont vu le jour. Si elles naissent de bonnes intentions, elles sont rarement utiles. C'est ce qu'explique la sociologue Dana Diminescu , enseignante-chercheuse à Télécom Paris-Tech, qui étudie depuis longtemps les usages des TIC chez les migrants (elle avait d'ailleurs coordonné le dossier consacré aux diasporas connectées sur notre site )."
Aurialie Jublin

dWeb : vers un web (à nouveau) décentralisé ? | InternetActu.net - 0 views

  • Les partisans du web décentralisé, explique Corbyn, souhaitent promouvoir et développer un web qui ne dépendrait plus des grandes entreprises qui amassent nos données pour en tirer profit. Pour ses promoteurs (parmi lesquels on trouve Tim Berners-Lee, Brewster Kahle ou Ted Nelson…), l’enjeu est de revenir à un web originel, avant qu’il ne soit perverti par les grandes plateformes qui ont émergé avec le web 2.0. Redistribuer le web afin que les utilisateurs gardent le contrôle de leurs données, interagissent et échangent des messages directement avec les autres membres du réseau sans passer par des services centralisés : tel est l’enjeu du dWeb.
  • Dans une série de billets un peu techniques présentant des applications concrètes de ce nouveau web décentralisé, on découvre plusieurs solutions émergentes comme Scuttlebutt, un réseau social décentralisé qui repose sur un protocole chiffré qui permet de stocker ses messages en local afin de les partager avec d’autres utilisateurs en pair à pair ; WebTorrent, un lecteur de torrent qui fonctionne dans le navigateur ; ou encore IPFS, un protocole pour remplacer le protocole HTTP du web…
  • Si ce web décentralisé est encore balbutiant, ce mouvement a été largement renouvelé par le développement des protocoles blockchain. De nouvelles applications sont apparues, comme Stealthy (un système de messagerie instantanée décentralisée), OpenBazaar (une place de marché décentralisée), GraphiteDocs (une alternative à Google Doc), Textile (une alternative à Instagram), Matrix (une alternative à Slack), DTube (une alternative à YouTube)… On y trouve aussi bien sûr les alternatives décentralisées aux réseaux sociaux que sont Akasha et Diaspora… Et même un navigateur pour explorer le web en pair à pair : Beaker Browser basé sur le protocole dat (voire les explications).
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  • Cet espace ressemble plutôt à une niche de geeks, à l’image des vidéos que l’on trouve sur DTube. La contestation de la centralisation ne suffira pas à faire décoller ce nouvel attrait pour la décentralisation, pointait-il avec pertinence.
  • Dans cet essai, intitulé « Information Civics » (qu’on pourrait traduire par la citoyenneté de l’information ou par l’éducation civique des réseaux), Frazee invite à reprendre le pouvoir sur les grands réseaux sociaux. Il rappelle combien nous sommes déconnectés de la gouvernance des grandes plateformes et que cette déconnexion est ce qui motive la réponse proposée par la décentralisation.
  • Paul Frazee rappelle néanmoins que toute décentralisation n’est pas démocratique pour autant. Il égratigne notamment la gouvernance de Bitcoin qui est plus ploutocratique qu’autre chose, donnant le pouvoir à ceux qui ont le plus de capital. Etherum a provoqué la colère de nombre de ses membres lorsque l’état du registre a été modifié pour contrer un piratage. Pour Frazee, cet exemple est également la preuve que des autorités existent en dehors du code du protocole. « Ces controverses montrent que nous pourrions avoir une vision incomplète de la gouvernance et de l’autorité ».
  • Peut-on considérer la décentralisation comme étant simplement une élimination de toute autorité ? Si c’était le cas, nous n’aurions pas à discuter d’éducation civique aux réseaux, estime-t-il. Pour lui, la décentralisation ne peut pas seulement reposer sur la maximalisation de la répartition du pouvoir, au risque de donner plus de pouvoir à certains qu’à d’autres.
  • Dans les applications centralisées comme Facebook ou Google, toute autorité est confiée au serveur. Pour Frazee, ils sont par essence des services autoritaires. Les utilisateurs n’ont aucun mécanisme à leur disposition pour contraindre ou ignorer les décisions du serveur. Aucune loi ne restreint la puissance du serveur. Dire qu’ils sont autoritaires n’est pas les dénigrer, c’est décrire leur conception politique. Cet autoritarisme est particulièrement saillant lors de controverses, comme lors de mécontentement des utilisateurs dû à des changements d’interfaces, lors de colères contre les politiques de modération, la conception d’algorithmes, le placement publicitaire ou l’utilisation des données personnelles des utilisateurs… Mais au-delà de leur indignation, les utilisateurs n’ont aucun pouvoir sur ces politiques autoritaires, qui, si elles apportent du confort, apportent aussi leur lot d’anxiété quant à la manipulation, la surveillance ou la censure. Dans ce système politique, pour l’utilisateur, se révolter consiste à changer de service, bien souvent au détriment de leurs données – perdues -, ce qui ne laisse en fait pas beaucoup de place à la révolte. En passant d’un service à un autre, « les utilisateurs ne trouvent aucune libération politique ».
  • Proposer des alternatives nécessite donc de distribuer l’autorité, à l’image des services P2P, des services d’adressage chiffrés, des blockchains… Chacune de ces méthodes n’empêche pas l’utilisation de serveurs centraux ni la formation d’autorités, mais vise à les réduire. Proposer de nouvelles applications nécessite également de nouveaux protocoles qui sont plus lents à changer et à se déployer. Mais au-delà des défis techniques et sociaux liés à la mise en application, il existe des défis politiques liés à trouver des accords sur ces nouvelles normes tout comme à trouver des processus de partage de pouvoir qui ne provoquent pas de dysfonctionnements.
  • Pour y remédier, Frazee propose de s’appuyer sur des « protocoles de réseaux constitutionnels », c’est-à-dire des protocoles qui appliquent automatiquement le code, comme dans les contrats intelligents. Le code est alors une constitution parce qu’elle fournit les règles pour le fonctionnement de l’autorité et que les utilisateurs peuvent s’assurer à tout moment que la constitution est respectée. « Le constitutionnalisme de réseaux a pour effet de transférer l’autorité de l’opérateur au code » : elle assure du processus, décrit des autorités et limites leurs possibilités d’action.
  •  Je crois en l’engagement civique. Nous disposons d’outils puissants qui encodent des valeurs et des droits. Nous devons transformer les architectures de pouvoir qui sont les nôtres. »
  • Pour améliorer la structure civique du web – le rendre plus démocratique -, il faut donc rééquilibrer les droits. Peut-on permettre que les clients (c’est-à-dire les ordinateurs de chacun) aient plus de droits que les serveurs, qu’ils aient le droit de publier, le droit d’avoir une identité, le droit de déployer du code (pour décider de comment ils souhaitent que leurs applications fonctionnent) ? Seuls les réseaux pair-à-pair déploient des noeuds avec des droits égaux, rappelle-t-il. Cette question n’est pas qu’une question technique, estime Frazee, c’est une question démocratique, une question civique. Les techniciens n’ont pas à résoudre les problèmes pour les gens, mais à laisser les gens résoudre ces problèmes comme ils veulent.
  • En février, l’entrepreneur et investisseur Chris Dixon (@cdixon) était déjà revenu sur l’importance de la décentralisation. Il rappelait que le premier internet était basé sur des protocoles décentralisés, mais qu’il avait été dépassé dans les années 2000 par des services qui avaient supplanté les capacités des protocoles ouverts, comme ceux des majors du web. Pour lui aussi, la centralisation est l’une des causes des tensions sociales qui s’expriment aujourd’hui que ce soit la désinformation, la surveillance, les brèches de données… Pour autant, souligne-t-il, les réseaux décentralisés ne résoudront pas tous les problèmes.
  • Pour Primavera De Filippi (@yaoeo) – qui a publié avec Aaron Wright, Blockchain and the law ainsi qu’un Que-sais-Je ? sur ces sujets -, le web décentralisé pose également des défis juridiques et de gouvernance : qui est responsable des problèmes quand tout est décentralisé ?
  • Comme elle le souligne en conclusion de son livre, si ces systèmes promettent d’améliorer la société, ils pourraient également restreindre plus que renforcer l’autonomie et la liberté des individus. L’hypothèse qui veut que la règle du code soit supérieure à celle du droit n’est pas sans poser problème. Comme Lawrence Lessig l’a déjà dit : « Quand le gouvernement disparaît, ce n’est pas comme si le paradis allait prendre sa place. Quand les gouvernements sont partis, d’autres intérêts prendront leur place. » Pour Primavera de Filippi et Aaron Wright, le déploiement de systèmes autonomes régulés seulement par le code nous pose de nouveaux défis de responsabilité.
  • Comme le dit Yochai Benkler : «Il n’y a pas d’espace de liberté parfaite hors de toute contrainte ». Tout ce que nous pouvons faire est de choisir entre différents types de contraintes. (…) Les applications décentralisées basées sur une blockchain pourraient bien nous libérer de la tyrannie des intermédiaires centralisés et des autorités de confiance, mais cette libération pourrait se faire au prix d’une menace beaucoup plus grande encore : celle de la chute sous le joug de la tyrannie du code. »
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    "La journaliste Zoë Corbyn, pour le Guardian est revenue sur le Sommet pour un web décentralisé (vidéos), qui se tenait début août à San Francisco."
Aurialie Jublin

Mouchards et drones à Saint-Etienne : le maire veut étouffer le débat - La Qu... - 0 views

  • Ces documents mettent en lumière les similitudes que nous commençons à percevoir entre ces différents projets : surveillance accrue et déshumanisation de l’espace public, transformation de la ville en un terrain d’expérimentation pour des sociétés privées (ici Verney-Carron, une société spécialisée dans l’armement), subventionnement public de ces nouvelles technologies sécuritaires (ici par l’intermédiaire surprenant de l’ANRU – « Agence nationale pour la rénovation urbaine »), caractère secret et volontairement opaque de leur mise en place…
  • Elle consisterait en la pose de « capteurs sonores » (le terme de micro est soigneusement évité tout au long des documents) dont l’ « intelligence » permettra de générer une alerte dès lors qu’ils détecteront certains types d’ « anormalités sonores » (la liste est impressionnante : coups de feu, cris, perceuse, meuleuse, klaxons, coups de sifflet, bombes aérosols, crépitements… – au point où on se demande quels bruits ne déclencheront pas d’événement). L’alerte sera remontée jusqu’à une plateforme centralisée à la disposition de la police qui pourra utiliser le système de vidéosurveillance et vérifier, par exemple, si le déplacement d’une patrouille est nécessaire ou non.
  • Les données collectées serviraient par ailleurs à alimenter la plateforme déjà mise en œuvre par Suez dans le cadre du projet « Digital Saint-Étienne » ; cela afin « d’expérimenter les conditions d’enregistrement et de mise en forme des évènements collectés en vue de la visualisation sur carte de ceux-ci pour constituer un outil d’aide à la décision concernant la tranquillité urbaine ».
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  • La création d’une application de dénonciation citoyenne type « Reporty » permettant aux habitants la « signalisation de problème » avait également été envisagée. Ces deux dernières idées, drones et application, ont néanmoins finies par être abandonnées (pour l’instant ?) au vu des nombreuses contraintes techniques et juridiques qui se posaient (les documents parlent d’une législation trop stricte avec nécessité d’un certificat de pilote, d’autorisation de la Préfecture et d’aléas météorologiques…)
  • « Si les freins techniques doivent justement être résolus par l’innovation, il nous revient à nous, élus, de faire lever les freins administratifs et juridiques ». Un projet qui semble être soutenu par de nombreuses villes qui, s’appuyant notamment sur les propositions d’un rapport parlementaire, exigent des dérogations de survol au Ministère de l’Intérieur et réfléchissent, à l’image du maire de Saint-Étienne, à « la création d’un interlocuteur unique de lobbying sur cette question, de format associatif, [qui] pourrait représenter un levier intéressant s’agissait des échanges avec le gouvernement ». Une nouvelle association des maires de Safe Cities ?
  • Raison pour laquelle on assiste, au long des réunions, à la recherche d’un nom de projet rassembleur et tranquillisant : on ne parle pas de sécurité mais de « tranquillité urbaine », on ne parle pas de micros et de drones mais de « S.O.F.T. : Saint-Etienne Observatoire des Fréquences du Territoire ». Raison pour laquelle il est aussi explicitement déclaré que « il n’y aura pas de communication avec le grand public. Globalement, dans un premier temps l’objectif est l’expérimentation, puis dans un second temps, une communication adaptée sera mise en place ». Raison pour laquelle le premier communiqué de presse en novembre 2018 reste très flou, mentionnant une « expérimentation visant à tester des solutions numériques pour améliorer la qualité de vie des citoyens ». Il a d’ailleurs pour sous-titre « Vers un territoire bienveillant ». La novlangue n’a plus de limite.
  • Le sujet est évoqué rapidement tout au long du projet, plus comme un de ces « freins administratifs et juridiques » que pour tenter d’évaluer lucidement la légalité du projet. Après quelques notes et demandes faites à la CNIL, il est décidé de ne pas enregistrer les bruits captés et de se limiter à « la détection d’évènements sonores » : « seules les données d’évènement comprenant le numéro du capteur, la date et l’heure de l’évènement et l’identifiant de l’évènement seront transmises ». Ce qui justifierait que CNIL ait ensuite été écartée du projet.
  • C’est là qu’est tout le problème : une fois ces micros installés, par une société privée d’armement, qui contrôlera l’usage qui en sera fait ? Qui préviendra les habitants si l’on passe en « Phase 2 » et qu’on met un route un système d’enregistrement des conversations dans la ville ? Ou qu’on ne les utilisera pas un jour pour détecter des cibles par leur signature vocale ? Ce ne serait pas la première fois que ce type d’outils de détection sonore connaîtrait des dérives liberticides.
  • Pour résumer : – On assiste à l’alliance entre élus locaux et industriels de la sécurité et de l’armement qui dépense l’argent public en s’abritant de tout débat public ; – Pour mettre nos villes et nos vies sous surveillance — vieux fantasme du contrôle social par la technologie ; – L’innovation et l’ « attractivité urbaine » servent à masquer la sur-policiarisation et la discrimination, avec le concourt de l’Agence de la rénovation urbaine ; – Tandis que des autorités, comme la CNIL, laissent faire.
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    "La Quadrature du Net publie et analyse les documents obtenus auprès de la mairie de Saint-Etienne sur son projet de « Safe City ». Micros couplés à la vidéosurveillance, drones automatisés, application de dénonciation citoyenne… Ils révèlent la ville sous-surveillance telle que fantasmée par son maire, Gaël Perdriau."
Aurialie Jublin

Mais pourquoi les GAFA nous rendent notre temps ? - 0 views

  • En réalité, les internautes devraient plutôt s’inquiéter de ces nouvelles fonctionnalités annoncées par les GAFA. Car cela sous-entend que ces derniers ont trouvé le moyen de faire de l’argent d’autres manières qu’en vendant notre temps de cerveau disponible au mieux offrant. Cela veut dire que l’économie de l’attention, qui pré-existe largement au Web puisqu’elle est au coeur du modèle économique de nos industries culturelles et médiatiques, n’est plus nécessairement le seul modèle possible pour ces grands groupes du numérique. Ou plutôt, ce que laisse entendre Mark Zukerberg, c’est que cette économie de l’attention n’a plus une valeur quantitative, mais qualitative : « aider les gens à se connecter est plus important que de maximiser le temps passé sur Facebook ». Nul besoin de garder présent un utilisateur durant une grande plage de temps si on peut s’assurer qu’il génèrera rapidement de la valeur.
  • Ainsi, il est notable de constater que les fonctionnalités annoncées ne permettent d’évaluer que le temps que l’on passe sur notre téléphone. Cela nous renvoie à une vision très utilitariste de notre société et de son rapport aux nouvelles technologies : optimiser son temps, le dépenser utilement. Cependant, les internautes sont loin de ne dépenser que du temps. Nous dépensons de l’argent (via le e-commerce) et nous “dépensons” des données personnelles (sur les réseaux sociaux ou via les applications de nos smartphones). Or ce sont ces deux dépenses qui sont les plus rémunératrices pour les géants du numérique. Ce n’est donc pas un hasard si la nouvelle application d’Apple nous indique le temps passé sur notre téléphone et non le montant cumulé que nous dépensons sur l’App Store ou sur les différentes applications que nous utilisons.
  • En effet, ce combat détourne en partie l’attention du fond du problème, c’est-à-dire la capacité des utilisateurs à maîtriser leurs usages dans leurs diversités des services numériques.
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  • C’est pourquoi il est aujourd’hui impératif de repenser la conception des services numériques, aussi bien dans ses méthodes, d’exploitation des données personnelles ou de l’attention, que dans ses objectifs, business models et impacts sur nos sociétés. De nombreux concepteurs de services numériques cherchent ainsi à remettre du sens dans leur travail et dans leurs produits, avec pour soucis de remettre l’exigence de choix et de liberté de l’utilisateur au centre de la conception.
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    "Ces dernières semaines, parmis les nouveautés annoncées par les géants américains du numérique pour leurs services respectifs, figuraient un certain nombre de fonctionnalités visant à "rendre le contrôle aux utilisateurs". Apple le formule ainsi : "iOS 12 intègre de nouvelles fonctionnalités pour limiter les interruptions et gérer le temps passé devant les écrans". iOS et Android offriront donc dorénavant la possibilité de monitorer le temps passé sur son téléphone, ainsi que la possibilité - à l'instar de Facebook - de mieux contrôler les notifications que l'on souhaite recevoir."
Aurialie Jublin

Des "apps" envoient des données personnelles sensibles à Facebook - TV5Monde - 0 views

  • De son côté, Facebook explique que s'il collecte bien certaines données via des "apps" externes, il interdit à ces dernières de lui faire parvenir des informations sensibles des usagers.
  • Parmi ces données collectées figurent des infos très sensibles, poursuit le WSJ, citant l'exemple d'une application qui sert à surveiller ses périodes d'ovulation et dans laquelle l'utilisatrice rentre les dates de ses cycles menstruels.Selon les tests du WSJ, ces données, mais aussi le poids ou des habitudes en matière de shopping sont envoyées à Facebook à l'insu des usagers.
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    "Facebook récupère en toute opacité des données personnelles sensibles et intimes, comme des informations relatives à la santé, venues d'autres applications même si l'usager n'a pas de compte Facebook, selon le Wall Street Journal vendredi."
Aurialie Jublin

Internet est mort, vive le Trinet ? - Usbek&Rica - 0 views

  • Mais le développeur brésilien a, lui, daté très précisément le « début de la fin » : le Web est mort en 2014.
  • « Facebook et Google ont désormais une influence directe sur 70 % du trafic Internet » - rappelons ici qu’Internet désigne le réseau et que le Web en est sa principale application, le partage de fichiers ou la messagerie instantanée étant quelques-uns de ses autres usages - et la domination est particulièrement flagrante sur les médias, avec un basculement notable de la suprématie de Google à celle de Facebook, comme nous l’évoquions déjà récemment : avec Facebook Paper, puis Facebook Instant Articles, le réseau social de Zuckerberg s’est imposé comme source de trafic n°1 pour les médias, et une forme de dépendance s’est très rapidement installée.
  • Chaque entreprise a misé pleinement sur ce qu’elle faisait le mieux : le social pour Facebook (qui a racheté Whatsapp, Instagram...), l’intelligence artificielle pour Google, et elles ont ainsi cessé d’être concurrentes directes. Quant à Amazon, sa montée en puissance spectaculaire a été bien expliquée par Scott Galloway et se traduit par un chiffre récent : aux Etats-Unis, sa part sur le marché du e-commerce doit atteindre 43,5 % en 2017, contre 38 % l'année précédente.
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  • Se pose alors la question de la mort du Web. En quoi laisser ce triumvirat aux commandes met-il le Web en péril ? D’abord parce qu’in fine, les 30 % du Web qu’ils ne maîtrisent pas devraient finir par être écrasés, assure André Staltz. La diversité du Web a permis à de multiples entreprises d’innover et de prospérer, à des communautés de grandir, à des sites indépendants d’être hébergés un peu partout, puis « à partir de 2014, nous avons commencé à perdre les bénéfices de la diversité d’Internet, en termes d’infrastructures et d’économie ».
  • Le développeur extrapole ensuite « à partir des stratégies exprimées par les cadres de Google, Facebook et Amazon », et décrit une bataille pour la neutralité du Net « que nous avons toutes les chances de perdre ».
  • « À cause de la demande du marché, les fournisseurs d’accès à Internet fourniront un accès moins cher à Google, Facebook et Amazon, et l’offre sera plus chère pour un accès complet au Web ». Comme le souligne André Staltz, c’est déjà le cas : le Portugal vient de décider de laisser faire le marché et d’offrir des forfaits Internet à la carte, chacun étant libre de n’avoir accès qu’à des applications de messagerie ou des réseaux sociaux pour moins cher.
  • Dans un tel scénario, « les petites entreprises ne seraient plus incitées économiquement à avoir leurs propres sites, et migrer vers des pages Facebook pourrait avoir plus de sens. Les petits sites de e-commerce serait rachetés par Amazon ou feraient faillite. Et parce que la plupart des internautes ne pourraient pas avoir accès à l’ensemble des sites, Google n’aurait que peu d’intérêt à continuer d’être ce pont entre les utilisateurs et les sites ».
  • Plus facile à percevoir dès aujourd’hui, plus palpable, et plus fréquemment discuté, l’autre signe de la mort du World Wide Web, c’est que Facebook, Google et Amazon grandissent toujours plus en dehors des frontières du Web. Il suffit de voir les Amazon Echo ou Google Home pulluler, écouter Google expliquer que l’avenir du search est dans la recherche vocale et dans l'intelligence artificielle, ou voir comme la plus jeune génération se contente de communiquer sur mobile, sur les applications de messagerie, sans jamais passer par un navigateur web.
  • En suivant une trajectoire qu’André Staltz appelle une « Apple-ification » - parce qu'ils construisent des écosystèmes fermés, deviennent des entreprises de hardware et soignent le marketing de leur design - les trois géants vont de plus en plus contourner le Web et créer de  « nouveaux espaces virtuels où la data est créée et partagée ». C’est la stratégie que mène Facebook depuis dix ans en misant sur la réalité virtuelle et la réalité augmentée.
  • « Vingt-cinq ans de Web nous ont habitués à des libertés fondamentales que l’on croit acquises », tranche le développeur. Nous avons oublié combien l'anonymat est précieux, tout comme l'est la possibilité de contrôler ce que nous partageons, ou celle de lancer une start-up qui ait ses propre serveurs, indépendamment de Google. « Sur le Trinet, si vous êtes bannis de Google et Facebook, vous n'aurez pas d'alternative ». Plus personne ne garantira votre droit d'accès à Internet. Les entreprises privées n'auront aucune obligation de vous fournir ce qu'un pays comme l'Estonie est allé jusqu'à ériger en droit de l'Homme.
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    "Google, Facebook et Amazon se sont accaparés le Web. Cette domination était loin d'être aussi écrasante il y a encore quatre ans, et semble non seulement bien partie pour durer, mais devrait signer la mort d'un Web fondé sur la diversité et la liberté, comme le démontre le développeur brésilien André Medeiros - dit André Staltz - dans un post publié sur Medium. Nous nous dirigeons, à ses yeux, vers l'avènement d'un « Trinet » aux allures de dystopie."
Aurialie Jublin

Building the Peer-to-Peer Internet - 0 views

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    Participants will learn about community networks, wireless mesh networks, distributed applications, and train their pet Raspberry Pi to do networking things. While this course assumes no technical expertise, all sessions contain a technical hands-on component and a reflection activity to explore the role of technologies on our society. A socially-minded tinkerer who enjoys a collaborative learning experience will be the ideal participant.
Aurialie Jublin

Réseaux sociaux : « Les utilisateurs sont conscients de leur dépendance aux a... - 0 views

  • Il y a eu une chute des audiences de Facebook depuis les révélations sur son implication dans la diffusion de « fake news » lors des dernières élections présidentielles américaines et l’affaire Cambridge Analytica. Les géants du numérique sont aujourd’hui globalement dans une tentative de reconquête, en affirmant qu’ils agiront de manière plus responsable, plus régulée.Mais leur objectif est aussi d’obtenir de nouvelles métriques pour affiner encore l’extraction intentionnelle des informations sur leurs utilisateurs. C’est sur ces méthodes d’exploitation que repose leur modèle : susciter l’attention, définir notre profil de données pour vendre ensuite de la publicité.
  • Comment changer les choses, plus globalement ?H. G. : Je pense qu’il faut porter cette question de l’attention sur le plan politique, en réglementant davantage. Nous appelons aussi, avec la Fondation Internet nouvelle génération (Fing), à nommer dans les entreprises du numérique, des médiateurs chargés des questions attentionnelles, pour qu’elles soient enfin prises au sérieux.
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    "Facebook a annoncé début août la mise en place en cours d'un outil permettant de mieux maîtriser le temps passé sur le réseau social. Google et Apple avaient déjà lancé ce genre d'option. Analyse d'Hubert Guillaud, spécialiste des questions d'attention sur les réseaux et responsable de la veille à la Fondation Internet nouvelle génération (Fing)."
Aurialie Jublin

À ceux qui ne voient aucun problème à travailler avec Facebook ou Google - No... - 0 views

  • La Free Software Foundation (FSF) est la principale organisation de défense du logiciel libre. La Software Freedom Conservancy « est une organisation à but non lucratif qui promeut, améliore, développe et défend les projets libres et open source (FLOSS) ». Ce mois-ci, la Software Freedom Conservancy organise la première conférence internationale Copyleft sponsorisée par Google, Microsoft et la FSF. En fait, Google est une telle force pour le bien dans le monde qu’elle est autorisée à sponsoriser une conférence Copyleft alors même que ces licences sont bannies au sein de la compagnie. Si même la FSF n’a aucun problème avec le fait d’avoir son logo juste à côté de celui de Google et Microsoft, qui suis-je pour critiquer ces sociétés ?
  • Mozilla n’a aucun problème avec Google, elle s’associe souvent avec eux et utilise même Google Analytics. Si une fondation aussi honnête et éthique qui a tellement à cœur de protéger notre vie privée n’a aucun problème avec le fait d’avoir Google comme moteur de recherche principal ou de recevoir des millions de dollars de leur part, qui suis-je pour critiquer Google sur la vie privée ?
  • Le CEO d’APPLE, Tim Cook, a personnellement approuvé cet engagement pour la vie privée et c’est pourquoi Apple a intégré Google comme moteur de recherche par défaut dans leur navigateur, c’est aussi pourquoi ils ne crachent pas non plus sur les 12 milliards de dollars de revenus que cet accord leur apporte. Parce que Google est tout comme Apple et a construit ses produits pour protéger notre vie privée. Pour quelle autre raison Apple autoriserait leur présence sur ses smartphones et mettrait en danger notre vie privée ? Si Tim Cook est content d’avoir Google dans son iPhone alors il doit certainement y avoir quelque chose qui ne tourne pas rond chez moi.
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  • Si Apple est un exemple trop commercial pour vous, alors il y a GNOME, un projet porté par l’organisation à but non lucratif Fondation Gnome. Ils développent un environnement graphique ergonomique et populaire pour systèmes Unix Linux. GNOME ne voit aucun problème avec Google. En fait, Google siège à leur conseil d’administration et les application sur GNOME offrent un support de première classe aux applications Google.
  • Si Gmail était mauvais pour la vie privée, si par exemple, Google lisait tous vos messages et les utilisait pour créer un profil marketing (je sais, voilà que je recommence avec mes théories du complot à la noix) alors la fondation GNOME n’en ferait certainement pas la promotion dans ses logiciels. Si ils étaient obligés de supporter Gmail juste parce que c’est un service populaire mais détestaient le faire, ils afficheraient un message d’avertissement pour vous protéger. Quelque chose comme « Lorsque vous utilisez Gmail, Google Inc. utilise le contenu de vos messages pour vous profiler. Ne continuez que si vous en comprenez les dangers ». Mais ils ne le font pas. Au contraire, ils le mettent en premier et rendent sa configuration aussi simple que possible donc utiliser Gmail ne doit pas poser de problèmes.
  • Quand j’ai ajouté le support de Fastmail dans Geary, mes changements on été refusés. Si FastMail était un fournisseur de messageries éthique, je suis certain que ça n’aurait pas été le cas. Je ne doute pas que l’équipe aurait promu un service de messagerie éthique plutôt qu’un service non éthique qui lit les messages des gens et les profile. Désormais je m’inquiète et je me demande ce que les gens de GNOME connaissent de FastMail que moi je ne connais pas. Qu’est-ce donc que les gens sournois de Fastmail sont en train de nous préparer ?
  • La Nordic Privacy Arena est un événement annuel réunissant des délégués généraux de la protection des données et des professionnels de la vie privée. Lors de l’édition de cette année, Facebook a fait une présentation et les organisateurs m’ont demandé  d’être gentil avec Facebook et Google, de garder mes remarques pour ma propre présentation et de ne pas embarrasser l’orateur avec des questions après sa présentation comme j’avais pu le faire lors de la session de Mozilla.  
  • Par ailleurs, la présentation Facebook était assurée par Nicolas de Bouville, qui officiait précédemment à la CNIL, une organisation connue pour ses fabuleux pantouflages. Donc, si Nicolas a choisi de travailler pour Facebook après son passage à la CNIL, Facebook ne peut pas être si mauvais.
  • À la lumière de ces soutiens massifs au capitalisme de surveillance de la part d’organisations respectueuses, qui disent œuvrer à la protection de nos droits humains, de notre vie privée et de la démocratie, j’en suis venu à la conclusion que je devais être le seul à être dans l’erreur.   Si Google, Facebook, etc., n’étaient qu’à moitié aussi nuisibles que ce pour quoi je les fais passer, ces organisations ne passeraient pas d’accords avec eux, elles ne les soutiendraient pas non plus.
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    "De nombreuses organisations de défense des libertés numériques, essentiellement anglo-saxonnes (Access, FSF, Mozilla, GNOME, etc.), sont financées par Google ou Facebook. Ces deux sociétés vivent pourtant de l'exploitation des données personnelles de leurs utilisateurs, au mépris de leurs vies privées et de leurs libertés. Ce ne sont des acteurs sains ni pour Internet ni pour la démocratie. Aral Balkan, activiste et développeur, pointe dans son billet au titre ironique les contradictions et l'hypocrisie de ces organisations. Ce billet traduit en grande partie ce que nous pensons chez Nothing2Hide (quitte à frôler l'asphyxie financière). Nous en publions une traduction française ici."
Aurialie Jublin

[Écologie] Le monde du logiciel est en train de se détruire... Manifeste pour... - 0 views

  • Tout est lent, et cela ne va pas dans le bon sens. Certaines voix s’élèvent. Je vous invite notamment à lire “Le désenchantement du logiciel”. Tout est insupportablement lent, tout est ÉNORME, tout finit par devenir obsolète… La taille des sites web explose. Un site web est aussi gros que le jeu Doom. Le phénomène ne touche pas que le Web mais aussi l’IoT, le mobile… Le saviez-vous ? Il faut 13% de CPU pour faire clignoter un curseur…
  • Tout grossit : la taille des applications, les données stockées, la taille des pages web, la mémoire des téléphones… Les téléphones ont maintenant 2 Go de mémoire, échanger une photo de 10 Mo par mail est maintenant classique… À la limite, cela ne serait peut-être pas un problème si tous les logiciels étaient utilisés, efficaces et performants… Mais cela n’est pas le cas,
  • Alors tout le monde se cale sur une lenteur. Tout est uniformément lent. On se cale sur cela et tout va bien. Être performant aujourd’hui, c’est arriver à atteindre un ressenti utilisateur qui correspond à cette lenteur uniforme. On élague les choses qui pourraient être trop visibles. Une page qui met plus de 20 secondes à se charger, c’est trop lent. Par contre, 3 secondes c’est bien. 3 secondes ? Avec les multicoeurs de nos téléphones/PC et les data centers partout dans le monde, le tout relié par des supers technologies de communication (4G, fibre…),c’est un peu bizarre non ? Si on regarde la débauche de ressources pour le résultat obtenu, 3 secondes, c’est énorme. D’autant plus que les bits circulent dans nos processeurs avec des unités de temps du niveau de la nanoseconde. Donc oui, tout est uniformément lent.
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  • Il est nécessaire de revenir à plus d’efficience, de « challenger » les besoins en matériel, de redéfinir ce qu’est la performance. Tant que l’on se satisfera de cette lenteur uniforme avec des solutions pour ne pas ralentir plus (comme l’ajout de matériel), nous n’avancerons pas. La dette technique, notion largement assimilée par les équipes de développement, n’est malheureusement pas adaptée à ce problème (on y reviendra). Nous sommes sur une dette de ressources matérielles et de mauvaise adéquation entre le besoin utilisateur et la solution technique. On parle ici d’efficience et non pas uniquement de performance. L’efficience est une histoire de mesure du gaspillage. L’ISO définie l’efficience avec comme domaine : Time behaviour, Resource utilization et Capacity. Pourquoi ne pas pousser plus ces concepts ?
  • Développez du code Java pour un serveur J2EE ou pour un téléphone Android, ce n’est pas pareil. Des structures spécifiques existent par exemple pour traiter des données en Android mais les structures classiques sont toujours utilisées. Les développeurs ont perdu le lien avec le hardware. C’est malheureux car c’est passionnant (et utile) de savoir comment fonctionne un processeur. Pourquoi : abstraction et spécialisation (nous verrons cela plus loin). Car en perdant ce lien, on perd une des forces du développement. Ce lien est important chez les hackers ou chez les développeurs d’informatique embarquée mais malheureusement de moins en moins présent chez les autres développeurs.
  • Les pratiques devops pourraient répondre à cette perte de lien. Là, c’est pareil, nous n’allons pas jusqu’au au bout : généralement le devops va se focaliser à bien gérer le déploiement d’une solution logicielle sur une infrastructure mixte (matérielle et un peu logicielle). Il faudrait aller plus loin en remontant par exemple les métriques de consommation, en discutant sur les contraintes d’exécution… plutôt que de “scaler” juste parce que c’est plus simple.
  • Certaines technologies ont une utilité mais sont maintenant systématiquement utilisées. C’est le cas par exemple des ORM qui sont devenus systématiques. Aucune réflexion n’est faite sur son intérêt en début des projets. Résultat : on a rajouté une surcouche qui consomme, qu’il faut maintenir et des développeurs qui n’ont plus l’habitude d’effectuer des requêtes natives. Cela ne serait pas un problème si chaque développeur connaissait très bien le fonctionnement des couches d’abstraction : comment fonctionne HIBERNATE par exemple ? On s’appuie hélas de façon aveugle sur ces frameworks.
  • Le besoin d’abstraction est lié à un autre défaut: nous attendons toujours des outils miracles. La silver bullet qui améliorera encore plus nos pratiques. Le langage idéal, le framework pour aller plus vite, l’outil de gestion miracle des dépendances… C’est la promesse à chaque fois d’un nouveau framework : gagner du temps en développement, être plus performant… Et on y croit, on fonce. On abandonne les frameworks sur lesquels nous avions investi, sur lesquels on avait passé du temps… et on passe au nouveau. C’est le cas actuellement des frameworks JS. L’histoire du développement est pavé de framework oubliés, non maintenus, abandonnés… Nous sommes les champions pour réinventer ce qui existe déjà. Si on le gardait suffisamment longtemps, on aurait le temps de maîtriser un framework, de l’optimiser, de le comprendre. Mais ce n’est pas le cas. Et que l’on ne me dise pas que si on n’avait pas continuellement réinventé la roue, on aurait encore des roues en pierre… Innover serait d’améliorer les frameworks existants .
  • Sur les langages, c’est la même rengaine. Attention, je ne préconise pas de rester sur l’assembleur et sur le C… C’est le cas par exemple dans le monde Android, pendant plus de 10 ans les développeurs ont pu travailler sur des outils et des frameworks Java. Et comme cela, par magie, le nouveau Langage de la communauté est Kotlin. On imagine l’impact sur les applications existantes (si elles doivent changer), il faut recréer des outils, retrouver des bonnes pratiques… Pour quel gain?
  • Sincèrement, on ne voit aucun ralentissement sur les cycles de renouvellement des technologies. C’est toujours un rythme frénétique. Nous trouverons bien le Graal un jour. Le problème est ensuite l’empilement de ses technologies. Comme aucune ne meurt vraiment et que l’on en maintient toujours des parties, on développe d’autres couches pour s’adapter et continuer à maintenir ces bouts de code ou ces librairies. Le problèmen’est pas le code legacy,, c’est la glue que l’on développe autour qui pêche.
  • Au final, on passe du temps à résoudre des problèmes techniques internes, on recherche des outils pour résoudre les problèmes que l’on ajoute, on passe son temps à s’adapter à ses nouveaux outils, on ajoute des surcouches (voir chapitre précédent…) … et on n’a pas améliorer la qualité intrinsèque du logiciel ou les besoins auxquels on doit répondre.
  • Au final, le rythme frénétique des changements ne nous permet pas de nous stabiliser sur une technologie. J’avoue qu’en tant que vieux développeur que je suis, j’ai été découragé par le changement Java vers Kotlin pour Android. C’est peut-être pour certains de véritables challenges, mais quand je repense au temps que j’ai passé sur l’apprentissage, sur la mise en place d’outils
  • Ensuite, comme aucune solution ne meurt vraiment, que de nouvelles arrivent… on se retrouve avec des projets avec des multitudes de technologies à gérer avec les compétences associées aussi… On s’étonne ensuite que le marché du recrutement de développeur soit bouché. Pas étonnant.. Il y a énormément de développeurs mais il est difficile de trouver un développeur React avec 5 ans d’expérience qui connaîsse le Go. Le marché est fractionné, comme les technologies. C’est peut-être bon pour les développeurs car cela crée de la rareté et cela fait monter les prix, mais pas pour le projet !
  • Cependant, cet apprentissage continu des technologies pose le problème d’apprentissage de domaines transverses : accessibilité, agilité, performance… En effet, qu’est-ce qui nous prouve que les outils et les langages que nous allons choisir ne vont pas changer dans 4 ans ? Rust, Go… dans 2 ans ? Rien ne tend à donner une tendance.
  • On ne se remet pas en question car on veut s’amuser. Le fun est important, car si l’on s’ennuie dans son boulot, on va déprimer. Par contre, on ne peut pas, sous prétexte de vouloir du fun tout le temps, changer nos outils continuellement. Il y a un déséquilibre entre l’expérience du développeur et l’expérience de l’utilisateur. On veut du fun, mais qu’est-ce que cela va réellement apporter à l’utilisateur ? Un produit plus « joyeux » ? Non, nous ne sommes pas des acteurs.
  • On ne se pose pas de question sur l’éthique de notre domaine, sur sa durabilité… Cela vient peut-être du fait que notre domaine n’a pas réellement de code éthique (comme par exemple les médecins ou les avocats). Mais sommes-nous en tant que développeurs réellement libres si l’on ne peut pas avoir une autocritique ? Nous sommes peut être asservis à une cause portée par d’autres personnes ? Le problème n’est pas simple mais nous avons dans tous les cas une responsabilité. Sans code éthique, c’est le plus fort et le plus malhonnête qui est le plus fort. Le buzz et les pratiques pour manipuler les utilisateurs sont de plus en plus répandus. Sans Dark Pattern ton produit ne sera rien. Les plus gros (GAFA…) n’en sont pas arrivés là pour rien.
  • Est-ce que la solution est politique ? Il faut légiférer pour mieux gouverner le monde du logiciel. On le voit avec les dernières réponses législatives aux problèmes concrets : RGPD, notification des cookies… la source du problème n’est pas résolue. Peut-être parce que les politiques ne comprennent que très mal le monde du logiciel.
  • Car si cette structuration n’est pas faite, les développeurs vont perdre la main sur ce qu’ils font. Or le manque d’éthique de la profession est critiqué à l’extérieur. Rachel Coldicutt (@rachelcoldicutt) directrice de DotEveryOne, un think tank britannique qui promeut une technologie plus responsable, encourage à former des diplômés non-informaticiens qui traiteraient de ces problèmes (Voir plus précisément dans l’article d’Internet Actu). Pour poursuivre sur ce dernier article, cela serait dans la droite ligne de l’informatique, domaine issu du monde militaire où les ingénieurs et développeurs seraient formés à suivre des décisions et des commandements.
  • Le monde du logiciel s’intègre dans un système organisationnel classique. Grands groupes, sous-traitances via des ESN, web agencies… Tous suivent les mêmes techniques de gestion des projets informatiques. Et tout le monde va « dans le mur ». Aucune analyse sérieuse n’est faite sur le coût global d’un logiciel (TCO), sur son impact sur la société, sur son bénéfice, sa qualité… C’est la rapidité de release(Time to Market), la surcharge featurale (fonctionnelle), la productivité immédiate, qui comptent. Premièrement car les gens externes à ce monde ne connaissent que trop peu la technicité du logiciel et son monde. Il est virtuel donc simple (sic). Mais ce n’est pas le cas. Les écoles de commerce et autres usines de managers n’ont pas de cours de développement. Comment peuvent-ils bien diriger et piloter des projets ?
  • On continue a vouloir chiffrer des projets informatiques comme de simples projets alors que des mouvements comme le no estimate propose des approches innovantes. Les projets continuent d’échouer : le chaos report rapporte que simplement 30% des projets réussissent bien. Et face à cette mauvaise gouvernance, les équipes techniques continuent de se battre sur les technologies. Dommages collatéraux : la qualité, l’éthique, l’environnement… et au final l’utilisateur. Cela ne serait pas si critique si le logiciel n’avait pas un impact aussi fort sur le monde. Software eats the world… et oui, on le « bouffe »…
  • Si ces décisions absurdes arrivent, ce n’est pas uniquement la faute du développeur mais bien de l’organisation. Et qui dit organisation dit management (sous-différente forme). Si l’on revient au livre de Morel, il parle de piège cognitif dans lesquels les managers et les techniciens tombent souvent. C’est le cas de la navette Challenger qui a été quand même lancée malgré la connaissance du problème d’un joint défectueux. Les managers ont sous-évalué les risques et les ingénieurs ne les ont pas prouvés. Chacun a reproché à l’autre de ne pas fournir assez de preuves scientifiques. C’est souvent ce qui se passe dans les entreprises : des warnings sont levés par certains développeurs mais le management ne les prend pas assez au sérieux.
  • En même temps, on revient aux causes précédentes (silver bullet, on s’amuse…), il est nécessaire d’avoir une vraie ingénierie et une vraie analyse des technologies. Sans cela, les équipes techniques seront toujours non-écoutées par le management. Des outils et benchmark existent mais ils sont encore trop peu connus. Par exemple, Technologie Radar qui classe les technologies en terme d’adoption.
  • Ce phénomène de décision absurde est renforcé par le tissu complexe du développement logiciel : Les sociétés historiquement hors du numérique sous-traitent à des entreprises du numérique, les ESN sous-traitent aux freelances… Le partage de responsabilité technique / management est encore plus complexe et les décisions absurdes plus nombreuses.
  • Mais cela ne s’arrête pas là. On peut aussi voir l’usage de l’open-source comme une sorte de sous-traitance. Idem pour l’usage de framework. On est juste consommateur passif, on se déleste de plein de problématiques (qui ont un impact sur les ressources, la qualité…).
  • C’est d’autant plus facile que le domaine est passionnant et que la pratique des sides-projects, du temps passé sur les projets open-source hors des horaires de bureau est chose commune… La recherche de “fun” et le temps passé bénéficient alors plus aux organisations qu’aux développeurs. Difficile dans ce cas de chiffrer le coût réel d’un projet. Et pourtant, cela ne serait pas un problème si on arrivait à des logiciels « au top ».
  • Le développeur n’est ici plus un artisan du code, mais plutôt un pion dans un système critiquable du point de vue humain. Cela n’est pas visible, tout va bien et on s’amuse. En apparence seulement, car certains domaines du développement logiciel vont plus loin et rendent beaucoup plus visible cette exploitation : Le domaine du jeux-vidéo où les heures explosent.
  • Et donc, toutes ces maladresses (logiciel trop lourd, sans qualité…) se retrouvent chez les utilisateurs. Comme on doit releaser au plus vite les logiciels, que l’on ne tente pas de résoudre les inefficiences internes, et que l’on ne met pas plus de ressource pour faire de la qualité, on arrive à des logiciels médiocres. Mais on a tellement d’outils de monitoring et de suivi des utilisateurs pour détecter ce qui se passe directement chez eux qu’au final, on pense que ce n’est pas grave. Cela serait une bonne idée si les outils étaient bien utilisés. Or la multitude d’informations récoltées (en plus des bugs remontés par les utilisateurs) n’est que faiblement utilisée. Trop d’information, difficulté de cibler la vraie source du problème… on s’y perd et au final, c’est l’utilisateur qui trinque. Tous les logiciels sont maintenant en bêta-test. A quoi bon faire de la sur-qualité, autant attendre que l’utilisateur le demande. Et on revient ainsi au premier chapitre : un logiciel uniformément lent … et médiocre.
  • Heureusement, on est sauvé par la non-sensibilisation des utilisateurs au monde du logiciel. C’est un monde effectivement virtuel et magique qu’ils ont l’habitude d’utiliser. On leur a mis en main les outils mais sans notice explicative. Comment évaluer la qualité d’un logiciel, les risques sur l’environnement, les problèmes de sécurité… si l’on n’a pas des notions d’informatique, même rudimentaires ?
  • L’informatique du 21ème siècle est ce que l’agroalimentaire était pour les consommateurs au 20ème siècle. Pour des raisons de productivité, on a poussé des solutions médiocres avec un calcul court-termiste : mise sur le marché de plus en plus rapide, profit en hausse constante… agriculture intensive, malbouffe, pesticides… avec des impacts importants sur la santé, sur l’environnement… Les consommateurs savent maintenant (de plus en plus) les conséquences désastreuses de ces dérives, l’industrie agroalimentaire doit donc se réinventer, techniquement, commercialement et éthiquement. Pour le logiciel, quand les utilisateurs comprendront les tenants et les aboutissants des choix techniques, l’industrie du logiciel devra gérer les mêmes problèmes. En effet, le retour au bon sens et aux bonnes pratiques n’est pas une chose simple pour l’agroalimentaire. Dans l’IT, on commence à le voir avec ses conséquence sur la vie privée des utilisateurs (mais nous n’en sommes qu’aux balbutiements).
  • On va dans la mauvaise direction. L’industrie de l’informatique a déjà effectué dans les années 70 des erreurs avec des impacts non-négligeables. L’exclusion des femmes de l’informatique en fait partie. Non seulement cela a été fatal pour certaines industries mais on peut se poser la question de comment on peut maintenant adresser des réponses à seulement 50% de la population informatique, avec une représentativité très faible. Le chemin est maintenant difficile à retrouver.
  • Mais l’impact du monde IT ne s’arrête pas là. La source et le modèle d’une grosse partie de l’informatique sont issus de la Silicon valley. Si l’on écarte les gagnants de la Silicon Valley, les populations locales subissent la montée des prix, le déclassement, la pauvreté…
  • Dans sa lancée vers le progrès technique, le monde du logiciel crée aussi sa dette environnementale…
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    "Le monde du logiciel va mal et si l'on n'agit pas, on risque de le regretter. Environnement, qualité, exclusion… Software Eats The World (Le logiciel mange le monde…) ? Oui un peu trop. "
Aurialie Jublin

What the hell is a blockchain phone-and do I need one? - MIT Technology Review - 0 views

  • All of a sudden, several crypto-focused handsets are hitting the market, or will soon. The biggest player in the new game is Samsung, which confirmed this month that the Galaxy S10 will include a secure storage system for cryptocurrency private keys. It joins HTC, which for months has been touting the Exodus 1; Sirin Labs, which used proceeds from a huge ICO to build the Finney; and Electroneum, which this week began selling an $80 Android phone that can mine cryptocurrency.
  • In the wildest dreams of enthusiasts, these devices will be a gateway to something called the decentralized web, or “Web 3.0.” In this future version of the internet, blockchains and similar technologies would support decentralized applications—“dapps”—that look and feel like the mobile apps we use today but run on public, peer-to-peer networks instead of the private servers of big tech companies.
  • It’s widely thought that a major impediment to mainstream adoption of cryptocurrency and dapps is that these technologies are too difficult to use for people who are not especially tech savvy. Better user experiences, starting with cryptographic key management, could change that. But getting there is not straightforward, given that key security is paramount: you lose your keys, you lose your assets.
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  • This also explains why Ethereum creator Vitalik Buterin seems so excited about one particular feature of HTC’s Exodus 1, called social key recovery. Essentially, users can choose a small group of contacts and give them parts of their keys. If they lose their keys, they can recover them piece by piece from their contacts. Buterin, as usual, is looking far down the road, in this case to a future where people use blockchains to maintain more control over their digital identities and personal data than is generally possible today. Social key recovery is “arguably an early step toward formalized non-state-backed identity,” he tweeted.
  • Indeed, even if these phones take off, the decentralized web will still be mostly a dream. Construction of its foundational infrastructure is in the beginning stages. Perhaps an influx of new users would spawn compelling new applications, which might in turn inspire the development of new infrastructure. But the best the first round of blockchain phones can do is give us a glimpse at a potential future that’s still a long way off.
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    "The first wave of crypto-focused smartphones from big players like Samsung is a small step toward a decentralized web."
Aurialie Jublin

« On a mis un feu rouge improbable à l'entrée de la ville » : les astuces du ... - 0 views

  • Au total, on a réussi à réduire le trafic de 40 à 50 % environ. Ce n’est pas réglé pour autant, alors on prévoit encore d’ajouter sur la carte des équipements publics comme les écoles, afin que l’algorithme se « dise » : ok, on va éviter les flux massifs dans le coin. Cela deviendra opérationnel en 2019 et on espère que les effets seront là. Sinon, nous avons prévu de baisser la limitation de vitesse de certaines rues.
  • Je crois que l’important c’est de ne pas oublier l’intérêt général. Une ville aux États-Unis a interdit des routes aux non-riverains. Nous l’avons envisagé, mais ça nous semblait trop extrême. On a aussi pensé à passer des rues en sens interdit de 8 à 9 heures, mais il nous faudrait l’aval de la préfecture. En tant que commune, on ne fait pas non plus ce qu’on veut.
  • À première vue, ça a l’air d’un micro-phénomène, mais je pense que c’est bien plus que ça. Ça pose la question de la maîtrise de l’espace public. Garantir la sécurité dans l’espace public, c’est un devoir pour nous. Les nouvelles technologies comme Waze apportent beaucoup de choses très positives, mais parfois, elles ont des effets pervers. Dans le cas présent, c’est le désordre dans l’espace public.
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  • Le risque, c’est que nos villes deviennent des villes servicielles. Aujourd’hui, on est davantage dans un système de villes citoyennes, où le public prime sur le privé. Si des applications comme Waze ont plus de pouvoir que nous sur l’espace public, ce rapport va s’inverser peu à peu.
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    "Dès que l'on a compris d'où le problème venait, on s'est mis à organiser des réunions publiques. Nous nous sommes mis d'accord sur des solutions relatives à l'aménagement. On a par exemple transformé des voies à double-sens en voies à sens unique. Il y a 6 ou 8 mois environ, on a également installé des feux tricolores supplémentaires. C'était assez délicat, car il fallait qu'ils ralentissent les utilisateurs de Waze, mais qu'ils ne pénalisent pas les riverains, sinon c'eut été une double-peine…"
Aurialie Jublin

Artificial Intelligence & Human Rights | Berkman Klein Center - 0 views

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    L'intelligence artificielle (IA) est en train de changer le monde sous nos yeux. Le potentiel que présente l'IA pour améliorer nos vies est énorme. Des systèmes reposant sur l'IA sont déjà plus performants que des médecins spécialistes pour diagnostiquer certaines maladies, tandis que l'utilisation de l'IA dans le système financier élargit l'accès au crédit à des emprunteurs qui étaient autrefois ignorés. Toutefois, l'IA présente aussi des inconvénients qui viennent assombrir son potentiel considérable. Les systèmes reposant sur l'IA ont une incidence sur le droit à la vie privée étant donné qu'ils dépendent de la collecte et de l'utilisation de vastes quantités de données pour faire des prédictions qui, dans de nombreux cas, ont pour effet de perpétrer des tendances sociales de préjugés et de discrimination. Ces possibilités dérangeantes ont donné lieu à un mouvement qui cherche à intégrer des considérations éthiques dans le développement et la mise en œuvre de l'IA. Ce projet, en revanche, démontre l'utilité considérable d'utiliser la législation sur les droits de la personne pour évaluer et aborder les répercussions complexes de l'IA sur la société. La législation sur les droits de la personne fournit un ensemble de normes communément admis et un langage commun ainsi qu'une infrastructure institutionnelle pour contribuer à faire en sorte que le potentiel de l'IA soit réalisé et que ses plus grands périls soient évités. Notre projet vise à faire progresser la conversation émergente sur l'IA et les droits de la personne en évaluant les répercussions sur les droits de la personne de six utilisations courantes de l'IA. Notre cadre de travail reconnaît que les systèmes d'IA ne sont pas déployés sur un canevas vierge, mais plutôt sur la toile de fond de conditions sociales qui ont elles-mêmes des répercussions complexes préexistantes sur les droits de la personne
Aurialie Jublin

The next billion users : une immersion dans l'internet des pauvres - Digital Society Forum - 0 views

  • Rien n’y fait : équipés d’Internet, les pauvres ne font pas du tout ce qu’on attend d’eux, à savoir se sortir de la pauvreté. Les cabines numériques disposées dans les villages indiens deviennent des bornes d’arcade et, surprise, les cent millions d’ordinateurs de l’opération « One laptop per child » (financée par des entreprises, notamment AMD, Brightstar Corporation, eBay, Google, Marvell, etc.) n’ont pas réduit le fossé éducatif, sans doute parce qu’ils avaient été distribués à des enfants ne sachant parfois ni lire ni écrire. Des absurdités de ce type, l’autrice en dresse une longue liste, comme ces smartphones que l’on distribue à de jeunes femmes n’ayant le droit de s’en servir que pour passer des appels d’urgence. A New Delhi, d’autres jeunes femmes (les « computer girls ») deviennent des craques de l’informatique, mais restent assignées à leur statut traditionnel, système de castes oblige. Le constat est sans ambiguïté : non seulement la technologie tombe du ciel sans être intégrée dans une quelconque stratégie sociale, mais toute tentative de réappropriation est méprisée et découragée.
  • Histoire similaire en Chine, où l’on craignait que les cybercafés populaires ne favorisent les activités anti-régime. Ils furent rapidement interdits aux mineurs et on y généralisa le tracking, une pratique désormais monnaie courante dans l’Empire du Milieu. D’exemple en exemple, Payal Arora démontre que les décisions prises par les pouvoirs en place n’ont eu de cesse de réduire l’accès à Internet et à la culture aux personnes les moins dotées, sous prétexte que l’usage qui en serait fait n’entrerait pas dans les bons standards de moralité. Comme souvent, les pauvres font l’objet de politiques paternalistes : on leur demande d’être vertueux et le moindre faux pas les condamne.
  • A l’inverse, la débrouille des quartiers défavorisés est érigée en exemple à suivre. La mode de l’innovation frugale (ou « Jugaad innovation » ) qui consiste à innover avec des ressources limitées, en témoigne. En Inde par exemple, la customisation des véhicules afin de transporter plus de passagers est souvent mise en avant. Cependant, elle augmente sensiblement le nombre d’accidents : « la frugalité a un coût, celui de la sécurité », écrit Arora. Les Nano cars de Tata – des petites voitures accessibles au plus grand nombre – quant à elles, sont certes pratiques mais occasionnent de lourds dégâts environnementaux : rien ne dit aujourd’hui que ces innovations améliorent réellement la vie des pauvres, affirme la chercheuse
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  • Plus grave encore, il y a fort à parier qu’elles freinent les solutions de plus long terme comme par exemple le développement de transports publics accessibles à tous. Côté mobile, une application comme AquaSift permet de détecter la toxicité de l’eau mais ne résout en rien le fait que dans beaucoup de communautés pauvres, y accéder reste difficile. On ne change pas le gouvernement avec une application. Si l’innovation frugale rencontre un succès fulgurant en Occident, ce n’est que parce que nous en avons totalement romantisé l’image.
  • En somme, la frugalité (Jugaad en Inde, « Shan-zaï » en Chine, « Gambiarra », « Bacalhau » ou « Jeitinho » au Brésil) est aussi une forme de solutionnisme technologique qui repose, une fois encore, sur la confortable conviction que les pauvres ont toutes les ressources en eux pour s’en sortir, pourvu qu’ils articulent habilement leurs problèmes aux dernières technologies disponibles.
  • Payal Arora n’a pas de mots assez durs pour dénoncer la vaste supercherie du système. Non seulement aucune relation de causalité n’a prouvé son efficacité, mais en plus, il structure l’éducation dans un sens qui pose une multitude de questions d’ordre éthiques et politiques. Ainsi, ces appareils et les programmes soi-disant éducatifs avec lesquels ils fonctionnent restent des boîtes noires, indisponibles à tout audit sérieux. L’expérimentation, qui dure 75 jours, nécessite la présence d’un ou plusieurs adultes dont on ne connaît pas la rémunération et le protocole de suivi des enfants est tout sauf rigoureux scientifiquement. Des études plus sérieuses ont rapporté que la plupart des machines ne fonctionnaient pas, faute de connexion Internet. Et quand elles marchaient, elles étaient souvent monopolisés par de jeunes garçons devant des jeux vidéos. Enfin, les contenus pédagogiques, souvent en anglais, présentent un danger pour la pérennité des langues traditionnelles. Pour le professeur Mark Warschauer (University of California), cité par Arora, ces dispositifs sont un échec total. Pourtant, Mitra a bien récolté un million d’euros grâce au Ted Prize pour cette « école dans le cloud » résolument inefficace… Pour Arora, cette triste histoire trouve ses racines dans la foi encore trop peu contestée dans le constructivisme , une théorie qui stipule que l’enfant peut apprendre seul et sans professeur.
  • En prenant un peu de hauteur, la chercheuse critique plus largement une certaine forme de philanthropie très à la mode dans les milieux technologiques. Elle l’accuse ouvertement d’être contre-productive et de servir les intérêts de grandes corporations plus que des populations pauvres : « la technologie est devenue une institution en soi, la pauvreté une opportunité. La croyance néolibérale en l’efficacité absolue du marché transforme n’importe quelle inégalité en actif pour l’innovation. » Pour Arora, cette idéologie vient justifier la nécessité de tester sur les moins aisés de nouvelles solutions qu’un riche Occidental n’imaginerait même pas pour ses propres enfants. Les pauvres n’ont pas besoin de plus d’innovation, mais de moins d’innovation, affirme-telle : « Si l’innovation est une courroie de transmission pour des projets pilote, alors les pauvres seront mieux sans. Ils ne devraient pas servir de rats de laboratoires pour les nouvelles technologies. Le simple fait qu’une technologie est nouvelle ne devrait pas justifier en soi qu’on l’expérimente sur des pauvres ».
  • Sa dénonciation englobe aussi le projet « AltSchool » largement financé par Mark Zuckerberg et Priscilla Chan, une sorte de « classe Ikea », où les enfants terminent seuls devant des écrans, pour un prix conséquent et sans que son efficacité réelle soit démontrée. Le plus grand problème selon elle, reste que le marché pardonne plus facilement les défaillances technologiques qu’humaines : la Silicon Valley peut réinjecter des millions de dollars pour trouver une nouvelle solution technique à un problème ancien, mais elle refuse de réfléchir aux problèmes de fond, comme le manque de professeurs ou l’état désastreux des écoles dans certains quartiers.
  • En dernière partie d’ouvrage, Payal Arora attaque les questions liant surveillance et vie privée. On le savait déjà, les pauvres en ont toujours été surveillés. Le « social credit system » chinois et son cousin indien « Unique Digital Number » (UID) sont ainsi connus pour conforter les hiérarchies sociales en place et agir par contagion : en Chine, fréquenter une personne dont le score est bas revient à prendre le risque de voir baisser son propre score. On en déduirait un peu rapidement que dans les pays pauvres, et plus généralement en dehors de l’Occident, la vie privée aurait moins de valeur aux yeux des individus. A y regarder de près, cela semble un peu plus compliqué. En interrogeant plus largement les usages quotidiens des réseaux sociaux dans les favelas et autres bidonvilles, Arora montre qu’ici comme là-bas, la vie privée n’est pas sans valeur ni abstraite, mais un concept avant tout lié à des particularités culturelles. Au Brésil par exemple, une jeune femme déclare ne pas en vouloir à sa mère de la « stalker » en ligne (c’est-à-dire à suivre ces déplacements, fouiller ses messages et autres réseaux d’amis)
  • En Inde, Facebook est pour de nombreux jeunes l’occasion de parler au sexe opposé, chose difficile dans la vie réelle. Le Chat est à ce titre tout à fait adapté à la romance, à travers des poèmes et autres conversations romantiques. Cependant, à l’échelle mondiale, un tiers de ces échanges se font anonymement, avant tout pour protéger les données personnelles et par souci de réputation, notamment en Asie.
  • Arora en profite pour démonter les profonds préjugés qui tendent nous à faire croire que parce que l’on est pauvre, parce que l’on vit dans une communauté étroitement liée, parfois à plusieurs dans une même pièce, on ne valoriserait pas la vie privée. En réalité, les pauvres, dans les pays étudiés par Arora, ne sont pas moins attachés à la confidentialité que les Occidentaux, même si celle-ci prend différentes significations en fonction des pays, des cultures et des genres. Dans un village en Jordanie, la confidentialité sert avant tout à protéger la vertu féminine et l’honneur masculin (préserver son image dans la communauté, ne pas s’exposer publiquement pour les femmes). Dans une famille aisée du Royaume-Uni, elle préserve l’innocence des jeunes (notamment à travers le filtrage des contenus). Plus encore qu’en Occident, préserver sa confidentialité dans les pays pauvres relève de la lutte car le succès immense des réseaux amène aussi son lot de danger : « revenge porn » et harcèlement peuvent ruiner la réputation d’un individu, conduire à l’exil et même au suicide.
  • The Next Billion Users, Digital Life Beyond the West est, en résumé, une étude inestimable, formidablement documentée et regorgeant d’illustrations plus pertinentes les unes que els autres. Loin des théories globalisantes qui tendent à mettre dans un même sac « Les Chinois », « Les Indiens », quitte à les opposer à l’Occident dans une lutte pour la puissance technologique, cette enquête de terrain vient au contraire contredire nos préjugés sur ce monde que nous jugeons bien souvent à l’emporte-pièce et sans nous embarrasser de détails. A travers son étude et notamment ses entretiens et anecdotes, la chercheuse met en lumière les relents colonialistes qui ponctuent les relations Nord-Sud, notamment en matière numérique. Arora brise notre propension à romantiser la pauvreté, à ne l’envisager qu’à travers nos lunettes postcoloniales, comme une tribu de bons sauvages qu’il faudrait éduquer à notre mode de vie. Enfin, elle réduit en poussière le fantasme du pauvre débrouillard, entrepreneur par nature, auto-organisé et vertueux. Cette vision, biaisée, n’a pour objet que d’asseoir les projets technocratiques de l’Occident, qui ne regarde que ses intérêts propres et surtout pas ceux des populations « à civiliser ».
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    "A quoi ressemble l'Internet des pauvres ? Pas à l'image romantique forgée par la philanthropie occidentale, explique l'anthropologue Payal Arora. Pourtant, cette conception paternaliste de la pauvreté informe toujours nombre d'initiatives de développement par la technologie, qui s'apparentent à une nouvelle forme de solutionnisme."
Aurialie Jublin

La « gig-economy » est-elle condamnée à être antisociale ? | Mais où va le Web - 0 views

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    "J'assistais cette semaine à un meet-up organisé par la petite équipe de Tête à Tech, autour de la « Gig economy », qui désigne notamment le recours à des travailleurs précaires pour réaliser à la demande des tâches variées. Un phénomène rendu possible par la numérisation d'une partie importante de l'activité économique. Les intervenants, Touhfat Mouhtare et Jérôme Pimot abordaient successivement les « travailleurs du clic » et la situation des livreurs à vélo via des applications type Foodora. Deux jobs aux formes plutôt nouvelles qui génèrent de nombreuses controverses."
Aurialie Jublin

Opinion | There May Soon Be Three Internets. America's Won't Necessarily Be the Best. -... - 0 views

  • The received wisdom was once that a unified, unbounded web promoted democracy through the free flow of information. Things don’t seem quite so simple anymore. China’s tight control of the internet within its borders continues to tamp down talk of democracy, and an increasingly sophisticated system of digital surveillance plays a major role in human rights abuses, such as the persecution of the Uighurs. We’ve also seen the dark side to connecting people to one another — as illustrated by how misinformation on social media played a significant role in the violence in Myanmar.
  • There’s a world of difference between the European Union’s General Data Protection Regulation, known commonly as G.D.P.R., and China’s technologically enforced censorship regime, often dubbed “the Great Firewall.” But all three spheres — Europe, America and China — are generating sets of rules, regulations and norms that are beginning to rub up against one another.
  • The information superhighway cracks apart more easily when so much of it depends on privately owned infrastructure. An error at Amazon Web Services created losses of service across the web in 2017; a storm disrupting a data center in Northern Virginia created similar failures in 2012. These were unintentional blackouts; the corporate custodians of the internet have it within their power to do far more. Of course, nobody wants to turn off the internet completely — that wouldn’t make anyone money. But when a single company with huge market share chooses to comply with a law — or more worryingly, a mere suggestion from the authorities — a large chunk of the internet ends up falling in line.
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  • But eight years later, Google is working on a search engine for China known as Dragonfly. Its launch will be conditional on the approval of Chinese officials and will therefore comply with stringent censorship requirements. An internal memo written by one of the engineers on the project described surveillance capabilities built into the engine — namely by requiring users to log in and then tracking their browsing histories. This data will be accessible by an unnamed Chinese partner, presumably the government.
  • Google says all features are speculative and no decision has been made on whether to launch Dragonfly, but a leaked transcript of a meeting inside Google later acquired by The Intercept, a news site, contradicts that line. In the transcript, Google’s head of search, Ben Gomes, is quoted as saying that it hoped to launch within six to nine months, although the unstable American-China relationship makes it difficult to predict when or even whether the Chinese government will give the go-ahead.
  • Internet censorship and surveillance were once hallmarks of oppressive governments — with Egypt, Iran and China being prime examples. It’s since become clear that secretive digital surveillance isn’t just the domain of anti-democratic forces. The Snowden revelations in 2013 knocked the United States off its high horse, and may have pushed the technology industry into an increasingly agnostic outlook on human rights.
  • If the future of the internet is a tripartite cold war, Silicon Valley wants to be making money in all three of those worlds.
  • Yet even the best possible version of the disaggregated web has serious — though still uncertain — implications for a global future: What sorts of ideas and speech will become bounded by borders? What will an increasingly disconnected world do to the spread of innovation and to scientific progress? What will consumer protections around privacy and security look like as the internets diverge? And would the partitioning of the internet precipitate a slowing, or even a reversal, of globalization?
  • What these types of sky-is-falling articles keep getting wrong is the idea that the World Wide Web is the same as the Internet. It’s not. Web sites and the browsers that access them are an application that uses the Internet for transport.The Internet transports far more than just web traffic, but the most crucial one for companies is probably VPN: Companies connect to one another using site-to-site VPNs. Their employees can work from anywhere with remote user VPN. Disconnect the EU from the US, and you’ve removed the cheapest way for companies to connect their networks together.These regulatory worlds will get along somehow. Perhaps someone will write a web app that recognizes where a user is from, and apply appropriate policy to their session. Perhaps that web app will become wildly popular and be deployed on every website everywhere. I don’t know how it will work, but I do know the Internet will not become fragmented.
  • The internet was never meant to be a walled garden. Remember America Online began as a walled garden until the World Wide Web came along and “tore down that wall.” So, Europe can have its Europe Wide Web and China can have its China Wide Web, but we will always be the World Wide Web – truly open and free. The “one internet led by the United States” will remain the world’s “go to” information super highway just as the greenback has remained the world’s reserve currency for decades.
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    "In September, Eric Schmidt, the former Google chief executive and Alphabet chairman, said that in the next 10 to 15 years, the internet would most likely be split in two - one internet led by China and one internet led by the United States. Mr. Schmidt, speaking at a private event hosted by a venture capital firm, did not seem to seriously entertain the possibility that the internet would remain global. He's correct to rule out that possibility - if anything, the flaw in Mr. Schmidt's thinking is that he too quickly dismisses the European internet that is coalescing around the European Union's ever-heightening regulation of technology platforms. All signs point to a future with three internets."
Aurialie Jublin

'C'est de la surveillance': Tim Cook vient de démolir Facebook devant les gen... - 0 views

  • "Il ne faut pas édulcorer les conséquences: c'est de la surveillance." Fort de cette attaque en règle, Tim Cook a salué les efforts politiques menés en Europe avec la mise en application du RGPD (Règlement général sur la protection des données) cette année et les questions posées par le régulateur aux géants de la tech. 
  • Il a aussi affirmé que "chez Apple, nous soutenons pleinement une loi fédérale exhaustive sur la vie privée aux Etats-Unis" et dit considérer le droit à la vie privée comme un "droit humain fondamental". Tim Cook a défendu quatre principes sur lesquels il repose: 1) le droit de minimiser les données personnelles — limitant le droit des entreprises à collecter ces données; 2) le droit à la transparence — pour qu'un internaute sache ce qui est collecté sur lui et à quelles fins; 3) un droit d'accès — pour que les utilisateurs puissent accéder, modifier ou supprimer leurs données; 4) le droit à la sécurité, fondement de la confiance. 
  • En revanche, il ne s'est pas exprimé à Bruxelles sur la question de la fiscalité des acteurs du numérique, alors que le ministre français de l'économie Bruno Le Maire s'efforce de rallier ses pairs européens à un consensus sur l'épineuse question et que la Commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager a sanctionné Apple pour ses acrobaties fiscales avec l'Irlande en 2016. 
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    "Convié à s'exprimer lors de la Conférence internationale des commissaires à la protection des données et de la vie privée à Bruxelles, ce mercredi 24 octobre 2018, Tim Cook a fait l'apologie d'Apple en dénonçant avec vigueur les travers dont se rend coupable un autre géant de la tech de la Silicon Valley selon lui - Facebook, sans jamais le nommer. "
Aurialie Jublin

CFDT - Travailleurs des plateformes : beaucoup de bruit pour rien ? - 0 views

  • Devant la cour d’appel, son contrat, dénommé « contrat de prestations de services », a été passé au peigne fin. Il en est ressorti que, si le livreur pouvait choisir ses plages horaires (« shifts ») pour effectuer des livraisons, il ne pouvait, sans pénalité, se désengager moins de 72 heures avant leur commencement. Qui plus est, la société Take eat easy se réservait le pouvoir de résiliation du contrat dans certains cas. Aussi, la société avait-elle édicté un « petit guide du coursier », instaurant un système de bonus-malus, les malus étant plus couramment appelés strike. 3 strikes en 1 mois conduisait à une convocation à un entretien avec la société sur les motivations du coursier et 4 strikes à la rupture des relations contractuelles. A la suite du rejet de ses prétentions par le conseil de prud’hommes de Paris, le livreur a interjeté appel. Par une décision du 20 avril 2017, la cour d’appel de Paris a refusé de reconnaître l’existence d’un contrat de travail. Selon les juges du fond, bien que le système de bonus/malus mis en place évoque un pouvoir de sanction, les pénalités sanctionnent des manquements à des obligations contractuelles, ce qui ne caractérise pas un pouvoir de sanction de type salarial. De plus, la cour relève que ces stipulations ne remettent pas en cause la liberté du coursier de choisir ses horaires, le moment de ses congés, tout comme sa durée de travail. Les juges du fond en déduisent que la société Take eat easy « ne détermine pas unilatéralement les conditions d’exécution du travail ».
  • La cour relève également que le livreur n’est lié par aucune clause d’exclusivité. Régisseur dans un petit théâtre parisien, celui-ci exerce même une seconde activité professionnelle. Aux yeux des juges d’appel, « cette liberté totale de travailler ou non (…) est exclusive d’une relation salariale ».
  • Dans sa décision très attendue, la Haute juridiction contredit la solution retenue en appel. La Cour de cassation considère que le livreur était bien lié à la plateforme par un contrat de travail. A cette fin, elle applique les principes classiques en matière de reconnaissance de la qualité de salarié.
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  • Selon la Cour, le système de la géolocalisation du livreur permettant son suivi en temps réel, ainsi que le système de sanctions auraient dû conduire les juges du fond à reconnaitre l’existence d’un pouvoir de direction et de contrôle et celle d’un pouvoir de sanction. Toutes choses caractérisant l’existence un contrat de travail.
  • En tout cas, les décisions semblaient autant se fonder sur le degré d’autonomie du travailleur que sur les principes classiques de qualification d’un contrat de travail, qu’elles rappelaient malgré tout. Manière sans doute de prendre en compte la nouveauté de ces situations… La Cour de cassation ne l’entend pas ainsi. Pour elle, dès lors que les indices classiques de l’existence d’un lien de subordination sont présents, l’autonomie (réelle ou supposée selon les cas) des travailleurs du numérique n’est pas déterminante. Ce qui compte c’est l’existence, ou non, d’un pouvoir de direction et de contrôle, sur lequel s’appuie le pouvoir de sanction.
  • En tout cas, il n’est sans doute pas anodin que, dans la note explicative de l’arrêt, la Haute juridiction indique que les textes actuellement existants concernant les travailleurs des plateformes (pas applicables en l’espèce) ne comportent aucune réponse à la question. La Cour de cassation prend ainsi explicitement position pour dire que la loi Travail (9) ne pose pas de présomption d’indépendance vis-à-vis de ces travailleurs, mais seulement l’esquisse d’une responsabilité sociale des plateformes.
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    "Grande première : la Cour cassation vient d'analyser la relation liant un livreur à une plateforme ! Appliquant des principes très classiques à cette situation pourtant spécifique, la Haute juridiction a considéré que le livreur était bien lié à la plateforme par un contrat de travail. Selon la Cour de cassation, la plateforme disposait d'un pouvoir de direction, de contrôle et de sanction sur le livreur. Cass.soc.28.11.18, n°17-20079."
Aurialie Jublin

Pour les partenaires de Facebook, vos données personnelles, c'est open bar - 0 views

  • Entre 2010 et 2017 (au moins), c'était donc open bar sur les données personnelles des utilisateurs du réseau social pour les partenaires commerciaux de Facebook. Jugez plutôt : le moteur de recherche de Microsoft, Bing, pouvait accéder aux noms de tous les amis des utilisateurs, tandis que Netflix et Spotify pouvaient consulter les messages privés des individus inscrits sur le réseau social. Le tout via les applications de ses partenaires commerciaux et, évidemment, sans le consentement des individus concernés. Amazon pouvait, de son côté, obtenir le nom et les coordonnées des utilisateurs par l'intermédiaire de leurs amis, et Yahoo consulter des flux de messages d'amis.
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    "Une nouvelle enquête du New York Times sur le réseau social le confirme : Facebook a autorisé de grandes entreprises comme Amazon, Netflix, Microsoft ou Spotify à se servir allègrement dans les données personnelles de ses utilisateurs."
Aurialie Jublin

L'âge du web décentralisé - The Digital New Deal Foundation - 0 views

  • Les blockchains permettent par ailleurs de lever un obstacle jusqu’ici insurmonté : pouvoir transférer sur Internet de la valeur rare en pair à pair. Cette valeur est représentée par la notion de token : un actif numérique émis et échangeable sans duplication sur une blockchain, sans nécessiter d’autorité centrale.
  • Les tokens sont au cœur de la nouvelle économie numérique qui s’ouvre. Ils permettent de faire fonctionner des applications décentralisées, et rendent possible de nouvelles stratégies, de nouveaux modèles d’affaires et un partage de la valeur mieux distribué – de là l’émergence de la « token économie », qui fera émerger de nouveaux acteurs et de nouveaux champions.
  • Internet a permis de décentraliser l’information, en permettant à chacun de publier et d’échanger instantanément toute information auprès du monde entier, sans besoin d’autorisation préalable. La blockchain et les tokens permettent de décentraliser la valeur, en offrant à chacun un nouveau pouvoir : créer et échanger de la valeur instantanément auprès de tout autre internaute, sans nécessiter ni tiers ni permission.
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  • Trois orientations, déclinées en 15 propositions présentées dans le rapport, permettraient aux pouvoirs publics de renverser la situation : faire émerger des talents à l’intérieur du pays, retenir nos talents déjà formés, et attirer les talents étrangers.
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    "Les technologies blockchain et les cryptoactifs ouvrent la voie d'un nouveau web : le web décentralisé. En son cœur figure une notion phare, le token, dont il est essentiel de comprendre dès à présent les principes, les usages et les implications. Ce web décentralisé et l'émergence de la « token économie » constituent une opportunité inédite pour la France et l'Europe, qui peuvent devenir leader de cette révolution, à condition d'agir sans attendre."
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