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Aurialie Jublin

Plateformes numériques & travailleurs indépendants : pas de charte dans la lo... - 0 views

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    "Parmi les nouveautés juridiques de la rentrée du secteur numérique (voir les détails dans notre article), se trouvait la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » (dite « Pénicaud 2 ») qui envisageait, dans son article 66, la création d'un mécanisme destiné à compléter le régime juridique des plateformes de mise en relation concernant les travailleurs indépendants qui trouvent des missions par son intermédiaire. Les plateformes pouvaient publier une charte détaillant les relations juridiques (droits et obligations) avec les indépendants et l'existence de cette charte visait à diminuer le risque de requalification. (...)" Mais l'article 66 a été supprimée dans la version de la loi publiée au JO du 6/9/18.
Aurialie Jublin

Aux Etats-Unis, Uber verse 20 millions de dollars à des chauffeurs qui contes... - 0 views

  • Le texte ne vient en revanche pas trancher le conflit sur le fond, à savoir si Uber doit des rattrapages de rémunération aux chauffeurs et si les travailleurs affiliés à une plateforme sont des travailleurs indépendants ou doivent être considérés légalement comme des employés avec salaire et protection sociale afférents. L’accord prévoit aussi qu’Uber cesse notamment de désactiver le compte des chauffeurs les moins actifs ou crée une procédure d’appel pour les chauffeurs suspendus du service, selon le texte consulté mardi par l’AFP.
  • Sous l’impulsion de son successeur, Dara Khosrowshahi, le groupe s’attache à redorer son image et assainir ses finances dans le but de s’introduire en Bourse très prochainement. Plusieurs cas de travailleurs affiliés à une plateforme demandant leur reconnaissance comme salariés, se sont faits jour dans plusieurs pays, notamment en France. En novembre, la Cour de cassation a reconnu le lien de subordination entre la société de livraison de repas Take Eat Easy et l’un de ses coursiers à vélo, rebattant les cartes concernant la définition du salariat et le recours des plateformes de services à des indépendants. En janvier, la cour d’appel de Paris a estimé que le lien qui unissait un ancien chauffeur indépendant à Uber était bien un contrat de travail, une première concernant le géant américain en France. Ce dernier a depuis formé un pourvoi en cassation
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    "Uber a accepté de payer 20 millions de dollars pour solder des poursuites lancées par des chauffeurs qui contestaient leur statut de sous-traitant les privant de salaire minimum et de protection sociale. Cet accord, déposé au tribunal lundi soir, couvre quelque 13 600 chauffeurs Uber ayant transporté des passagers entre août 2013 (date initiale des poursuites) et le 28 février 2019 dans les Etats du Massachusetts (est) et de Californie (ouest), où se trouve le siège de la plateforme. Avec cet accord, qui doit encore formellement être entériné par un juge et ne vaut pas aveu de culpabilité de la part d'Uber, les plaignants s'engagent à abandonner les poursuites. "
Aurialie Jublin

Nouvelles formes d'emploi et retraite : quels enjeux ? quelles réponses adapt... - 0 views

  • Dans cette perspective, il est essentiel de réfléchir aux moyens de tenir compte des transformations actuelles en matière de parcours professionnels. ainsi, quels sont les mécanismes de solidarité à mettre en œuvre pour prendre en compte les trajectoires d’emploi à temps partiel, avec des revenus du travail limités et/ou variables ? Quel équilibre trouver entre l’équité, liée aux cotisations payées par chacun, et la solidarité vis-à-vis des actifs qui ont travaillé mais perçu des revenus durablement faibles ? Dans quelle mesure le système de retraite peut-il aujourd’hui et demain favoriser ou freiner les mobilités tout au long de la carrière ? en quoi les « nouveaux indépendants » se distinguent-ils des autres travailleurs et des indépendants des générations précédentes ? Quel est l’effort de contribution adapté à ces formes d’emploi ?
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    "Le 16 octobre 2018, France Stratégie et le réseau Sharers & Workers (co-animé par l'ires et astrees) ont organisé une matinée d'ateliers visant à discuter et préciser les enjeux des nouvelles formes d'emploi pour le système de retraite, ainsi qu'à susciter un échange sur les réponses à leur apporter."
Aurialie Jublin

Concrètement, comment rendre les algorithmes responsables et équitables ? | I... - 0 views

  • Et rappelle la difficulté à définir mathématiquement l’équité, comme l’a souligné l’informaticien Arvind Narayanan (@random_walker) lors de la dernière édition de la conférence FAT (la conférence annuelle sur l’équité, la responsabilité et la transparence). Outre les biais et déséquilibres statistiques, rappelle David Robinson (@drobinsonian), responsable des associations EqualFuture et Upturn (et qui a notamment publié un rapport sur la question de l’examen public des décisions automatisées (.pdf)), leur impact dépend surtout de la manière dont sont utilisés ces systèmes, avec le risque, que pointait Eubanks, que les plus discriminés soient encore plus surveillés par ces systèmes.
  • Pour remédier à ces problèmes, beaucoup d’agences américaines ont recours à des chercheurs extérieurs pour déjouer les biais de leurs systèmes. En avril, l’AI Now Institute a défini un cadre (voir le rapport (.pdf)) pour les organismes publics qui souhaitent mettre en place des outils de prise de décision algorithmique, recommandant notamment de mettre à contribution la communauté de la recherche et de permettre à ceux que le système calcul de faire appel des décisions prises à leur sujet.
  • Leurs recommandations invitent les systèmes à respecter le droit d’information du public, à recourir à des examens par des chercheurs indépendants, à améliorer l’expertise des organismes qui les conçoivent et à développer des modalités pour permettre au public de contester les décisions prises. L’initiative recommande aux agences publiques de répertorier et décrire les systèmes de décision automatisés, y compris d’évaluer leur portée et impact. Elle recommande également de mettre en place des modalités d’accès afin que des chercheurs, des experts indépendants, des associations ou des journalistes puissent accéder et évaluer ces systèmes et pour cela doivent s’assurer notamment que leurs fournisseurs privés de systèmes acceptent ces vérifications. Elle souligne également que les agences doivent monter en compétences pour être expertes des systèmes qu’elles mettent en place, notamment pour mieux informer le public, et invite les fournisseurs de solutions à privilégier l’équité, la responsabilité et la transparence dans leurs offres.
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  • Mais ce n’est pas la seule piste qui permettrait d’interroger les biais des systèmes automatisés. Microsoft travaille à un outil de détection automatique des biais, Facebook également (notamment via le projet Fairness Flow annoncé par Isabel Kloumann du département d’IA de FB research à la dernière conférence de F8 Conference parmi une longue liste d’outils pour l’IA) rapporte la Technology Review.
  • La mathématicienne Cathy O’Neil (@mathbabedotorg, blog), qui s’est fait connaître en dénonçant les dangers de ces outils, a lancé une entreprise d’audit algorithmique. Visiblement, souligne Wired, ses premiers clients sont des entreprises qui ont besoin de certifier qu’elles sont équitables : comme cela a été le cas de Rentlogic, une entreprise qui évalue les immeubles automatiquement pour leur attribuer une note, ou comme Pymetrics, une entreprise qui utilise des tests de personnalité pour aider les entreprises à embaucher qui avait besoin d’assurer que ses logiciels n’étaient pas discriminants.
  • Dans son livre, Weapons of Math Destruction, Cathy O’Neil avait émis l’idée de créer un serment d’Hippocrate pour les datascientists, sous la forme d’un code de conduite édictant quelques principes moraux. Elle soulignait dans une remarquable interview pour Wired, que ce code de conduite n’était certes pas suffisant en soi, notamment parce que les datascientists ne sont pas seuls à décider de ce qui sera implémenté dans les services développés par les entreprises. Pour autant, ces techniciens ne peuvent pas seulement suivre « les recommandations des manuels d’optimisation qu’ils utilisent, sans tenir compte des conséquences plus larges de leur travail ».
  • Cathy O’Neil a proposé une matrice éthique, basée sur les travaux du philosophe Ben Mepham qui l’a utilisé en bioéthique, qui aide à saisir ce sur quoi ce que l’on développe a un impact, et de l’autre ce dont s’inquiète les gens qui sont impactés par ce que l’on développe. Cette grille confronte quelques notions (exactitude, cohérence, partialité, transparence, équité, rapidité) à leur impact sur chacune des parties prenantes. La matrice sert à créer une conversation. Chaque case propose des questions : « qui souffre si le système se trompe ? » Le but est de révéler des problèmes. Quand la réponse pose problème, la case est colorée de rouge.
  • Elle propose également de se poser plusieurs questions, comme « les algorithmes que nous déployons vont-ils améliorer les processus humains qu’ils remplacent ? » Bien souvent, on constate qu’ils fonctionnent beaucoup plus mal que les systèmes précédents. Pour elle, il est également nécessaire de se demander : « pour qui l’algorithme échoue-t-il ? » Un système de reconnaissance facial échoue-t-il plus souvent pour les femmes que pour les hommes, pour les gens de couleurs que pour les blancs, pour les personnes âgées que pour les jeunes ?… Enfin, elle invite à se poser une troisième catégorie de questions : « est-ce que cela fonctionne pour la société (donc à très large échelle) ? Est-ce que nous enregistrons les erreurs du système ? Peut-on les réintroduire dans l’algorithme pour l’améliorer ? Est-ce que le système a des conséquences non intentionnelles ?… » Et la chercheuse de rappeler qu’aucunes de ces questions ne mettent en danger les secrets des algorithmes que les entreprises veulent protéger.
  • Le militant pour la protection de la vie privée Aral Balkan (@aral) estime qu’un code d’éthique risque surtout d’être utilisé comme caution de vertu par les entreprises pour continuer à faire comme d’habitude. Appliquer le RGPD aux États-Unis aurait plus d’impact pour prévenir les dommages algorithmiques. Sur son blog, Virginia Eubanks a réagi en proposant plutôt un « serment de non-violence numérique », qui, dans la forme au moins, est plus impliquant pour celui amené à le prononcer que de signer à quelques grands principes vagues
  • Mais l’enjeu demeure de les mettre en pratique. « Tout code d’éthique des données vous indiquera que vous ne devez pas collecter des données de sujets expérimentaux sans leur consentement éclairé. Mais ce code de conduite ne vous dira pas comment implémenter ce consentement éclairé. Or, celui-ci est facile si vous interrogez quelques personnes pour une expérience de psychologie. Mais il signifie quelque chose de bien différent en ligne ». Et ce n’est pas la même chose bien sûr de demander la permission via une fenêtre pop-up par exemple ou que via une case précochée cachée… La mise en oeuvre de principes éthiques englobe des questions qui vont des choix dans l’interface utilisateur aux choix de structuration des données ou d’interrogation des données de connexion. Et pose la question de rendre néanmoins le service utilisable sans dégrader l’expérience utilisateur…
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    "Face aux multiples biais inscrits dans la production même des données utilisées par les algorithmes et les outils d'apprentissage automatisés, le risque, rappelle la chercheuse Kate Crawford (@katecrowford), co-fondatrice de l'AI Now Institute (@AINowInstitute), est que « plutôt que de concevoir des systèmes censés résoudre les problèmes, nous les exacerbions »."
Aurialie Jublin

Peut-on créer un nouveau moteur de recherche aujourd'hui ? U&R - 0 views

  • Si elle n’est pas en mesure de construire sa propre base et son propre index rapidement et efficacement, vous aurez beau l’interroger, aucun résultat n’en sortira… Peut-elle le faire ? Techniquement oui. Cela va néanmoins lui coûter cher car il va falloir qu’elle achète des milliers de serveurs pour stocker une réplique du web. Mais c’est possible, et c’est justement ce qu’est en train de faire Qwant. Ce moteur de recherche français construit son propre index, qui contient actuellement près de 20 milliards de pages. Cette société bâtit ainsi progressivement son indépendance technologique. Cette barrière technique et financière n’est donc pas infranchissable en soi. Le problème est qu’elle est doublée d’autres barrières autrement plus élevées. Lesquelles ?
  • D’abord, toute nouvelle entreprise créant un moteur de recherche innovant commercera son travail d’indexation à partir du moment où … elle commencera à le faire. Cette lapalissade a en réalité un sens profond : si Google a commencé à indexer le web en 1998, notre jeune société innovante a accumulé un retard de 20 dans la collecte des données du web. Mais ce n’est pas tant les couches successives du web qui vont lui faire défaut. C’est surtout 20 ans d’analyse des habitudes des internautes.
  • Or Google a verrouillé la connaissance client. Comment ? En offrant toute la panoplie des parfaits services web. Voyons le cheminement de l’internaute, c’est-à-dire « vous », sur la toile. Après vous être connecté, la première chose que vous ferez sera d’ouvrir un navigateur (Google a développé le navigateur Chrome pour les ordinateurs et Android pour les téléphones, dont il détient 80% de part de marché). Puis vous allez généralement consulter vos mails (Google a développé Gmail). Vous ferez ensuite des recherches (Google search a 92% de part de marché en France). Quand vous cliquez sur un lien vous arrivez sur un site. Et même à l’intérieur du site, Google sait comment vous naviguez grâce à son outil d’analyse d’audience (Google Analytics là encore possède près de 80% de part de marché). Que vous recherchiez un endroit où aller ou une vidéo à regarder, Google Maps et Youtube règnent sans réelle concurrence. Vous êtes donc cerné par ces outils. C’est cette « capture » dans le monde Google qui est préoccupante.
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  • Les jeunes moteurs Lilo ou Ecosia sont adossés à Bing, sinon ils n’existeraient tout simplement pas. Ils ventent leur orientation écologique pour séduire l’internaute. Qwant utilise Bing pour compléter les résultats issus de son propre index, lorsque c'est nécessaire, en particulier sur les images. Et ce dernier a fait du respect de la vie privée son cheval de bataille.
  • On peut reprocher à Google sa position hégémonique, sa captation continuelle d’informations sur ses utilisateurs, sa malhonnêteté fiscale et concurrentielle sanctionnée récemment par la Commission Européenne. Mais beaucoup de personnes, en réalité, ignorent ou s’accommodent de cet état de fait. Cette soumission consentie du grand public risque de faire disparaitre une partie de notre liberté numérique. Par contre, les autorités américaines et européennes peuvent-elles accepter cette « confiscation » du web et cette « captation » des internautes qui empêchent de facto l’apparition de tout nouvel acteur ? On peut imaginer que, dans un monde normal, la réponse serait négative ! Quelle solution ?
  • Une troisième idée consiste simplement à empêcher Google d’imposer son navigateur sur les ordinateurs (Chrome) et surtout sur les mobiles (Android), privant les autres moteurs de recherche de la possibilité d'investir le marché de façon équitable. Cette solution simple et réaliste est certainement la plus prometteuse. L’amende récente de la Commission Européenne va dans ce sens.
  • On pourra poursuivre en objectant que les moteurs chinois (Baidu) ou Russe (Yandex) existent bien et prouvent qu’une alternative est possible. Mais ces derniers sont le reflet d’une politique volontariste d’Etats en délicatesse avec l’hégémonie américaine. Ils ne sont en rien le produit d’une libre concurrence.
  • On pourra objecter qu’une révolution technique peut toujours poindre, avec comme ingrédient la blockchain, une autre forme d’indexation ou une autre forme de distribution du référencement. Bien sûr, mais la création de la valeur est actuellement totalement phagocytée par les GAFAM, et si une révolution voit le jour, elle risque d’être préemptée, voire étouffée dans l’œuf par les géants en position monopolistique.
  • Une autre critique peut porter sur le fait que Google n’est qu’une partie du problème, et que c’est la puissance du système composé des GAFAM, de la dynamique d’innovation américaine, de son système de financement, … qui est en cause. Mais là encore nous pourrions rétorquer qu’en s’attaquant à un premier acteur emblématique, il se créé un précédent qui pourra ensuite s’étendre aux autres rouages du système.
  • Mais en définitive, le peuple européen peut aussi s’exprimer. Nous sommes les clients et donc avons un pouvoir considérable. Pourquoi ne pas faire l’expérience d’une sortie de Chrome et d’Android ? Firefox est un excellent navigateur pour ordinateurs. Quant aux mobiles, des solutions se font jour avec notamment FairPhone et la suite Framasoft. Soyons clair : sortir complètement de Google n’est pas facile, mais les bénéfices à long terme sont à la mesure des enjeux !
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    "Un moteur de recherche concurrent à Google n'a aujourd'hui presque aucune chance d'émerger, explique Jérôme Bondu, lecteur d'Usbek & Rica et directeur de la société Inter-Ligere. Or les implications sur notre liberté sont grandes, car nous sommes « capturés » dans le monde de Google, estime-t-il, proposant des pistes pour s'affranchir de cette emprise. "
Aurialie Jublin

Souhaite-t-on créer une société à trois vitesses, constituée de salariés, d'i... - 0 views

  • Plutôt que de créer un cadre juridique plus clair et plus juste pour ces travailleurs – qui ont, pour la plupart, le statut de micro-entrepreneurs –, cette idée avance sans le dire vers la reconnaissance du statut d’indépendant. Statut qui, rappelons-le, profite en premier lieu aux plateformes, en ce qu’il les libère des charges et obligations (cotisations sociales et autres) liées au travail salarié.
  • En effet, le principe de l’adoption d’une charte inscrit la relation qui lie les travailleurs à leur(s) plate(s)-forme(s) en droit commercial, et non en droit du travail. Cela aurait pour effet de laisser les plateformes décider seules des conditions de travail et de rémunération, ainsi que de la protection sociale de ces travailleurs.
  • Les chartes prévues, unilatérales, ne contiennent pas de socle minimum de protection. Souhaite-t-on, aujourd’hui en France, déléguer à des entreprises britanniques (Deliveroo) ou américaines (Uber) le soin de déterminer de quelle protection sociale doivent bénéficier des travailleurs français ? Souhaite-t-on créer une société à trois vitesses, constituée de salariés, d’indépendants et de travailleurs au statut hybride, dont les conditions sont ensuite décidées par les juges au cas par cas, aboutissant de facto à la création d’un nouveau précariat ?
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  • De ces consultations, nécessaires à l’élaboration de politiques publiques adaptées aux enjeux du XXIe siècle, il ressort jusqu'à présent que : Le statut des travailleurs des plateformes n’étant pas clarifié, il fait peser sur ces derniers les inconvénients du modèle salarié et du modèle indépendant, d’un côté l’absence de protection sociale et de l’autre l’absence de pouvoir de négociation sur le prix des prestations. La question de la protection sociale de ces travailleurs, de leur couverture en cas d’accidents du travail ou de maladies, doit impérativement être éclaircie, et ce par les pouvoirs publics. De nombreux acteurs préfèrent l’instauration, plutôt que des chartes, d’un véritable dialogue social et l’amélioration de la transparence des plateformes sur les conditions de travail de ces travailleurs.
  • Le Conseil national du numérique rappelle également que les jurisprudences française, espagnole et britannique sont en faveur d’une requalification des travailleurs en salariés et donc d’une protection accrue de ces derniers. Loin d’être à la pointe de l’Europe, et à rebours des décisions de justice, la LOM ferait prendre un retard certain à la France et constitue une fausse réponse à un vrai problème.
  • Pire, elle dissimule les autres pistes susceptibles d’améliorer la situation des travailleurs des plateformes, par exemple une amélioration substantielle du statut d’indépendant. Nous souhaitons que les travailleurs des plateformes soient garantis de la même protection des droits que les autres catégories sociales dans notre pays afin que les plateformes ne puissent s’affranchir des règles de protection sociale existantes.
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    "Le Conseil national du numérique (CNNum) s'oppose à la mise en place des chartes unilatérales de responsabilité sociale des plateformes prévues par la loi d'orientation des mobilités (LOM) et appelle plutôt à l'instauration d'un véritable dialogue social sur les nouvelles formes de travail issues de l'économie numérique."
Aurialie Jublin

L'open-data ne peut pas se passer du logiciel libre - La Gazette des Communes - 0 views

  • « Lorsque la voiture sans conduction locale sera là, par exemple, si son logiciel n’est pas libre, nous ne pourrons assurer qu’elle ne surveillera pas les mouvements des utilisateurs. Et comment savoir si elle ne cache pas une commande à distance pour conduire un citoyen précis directement vers un site secret, dans lequel il serait questionné pour ses opinions », continue l’Américain, également président de la Free software foundation. Autrement dit : comment savoir si un logiciel respecte la loi, s’il est impossible de regarder à l’intérieur ? La question se pose de la même façon avec les différents logiciels « tableaux de bord » de plus en plus utilisés par les collectivités de toutes tailles. La donnée brute y transite avant d’être transformée en données exploitables
  • Pour s’assurer la transparence des programmes, et donc la continuité de la démocratie dans la transition numérique, l’informaticien décrit quatre libertés essentielles. Quatre libertés qui doivent être présentes dans chaque logiciel utilisé par une collectivité. Un logiciel doit pouvoir être utilisé dans n’importe quel but. Son code doit pouvoir être étudié. Il doit pouvoir être copié. Il doit pouvoir être modifié et ces modifications doivent pouvoir être dupliquées. « Sans ces libertés, c’est le programme qui contrôle l’utilisateur. Et non l’inverse », résume Richard Stallman.
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    "Pionnier et défenseur du logiciel libre, Richard Stallman tenait conférence lors du salon InOut, à Rennes. Pour l'informaticien, les collectivités doivent faire attention à utiliser des logiciels qui respectent 4 libertés. L'enjeu est de taille : il s'agit ni plus ni moins de leur indépendance et de leur capacité à décider en concertation."
Aurialie Jublin

CFDT - Travailleurs des plateformes : beaucoup de bruit pour rien ? - 0 views

  • Devant la cour d’appel, son contrat, dénommé « contrat de prestations de services », a été passé au peigne fin. Il en est ressorti que, si le livreur pouvait choisir ses plages horaires (« shifts ») pour effectuer des livraisons, il ne pouvait, sans pénalité, se désengager moins de 72 heures avant leur commencement. Qui plus est, la société Take eat easy se réservait le pouvoir de résiliation du contrat dans certains cas. Aussi, la société avait-elle édicté un « petit guide du coursier », instaurant un système de bonus-malus, les malus étant plus couramment appelés strike. 3 strikes en 1 mois conduisait à une convocation à un entretien avec la société sur les motivations du coursier et 4 strikes à la rupture des relations contractuelles. A la suite du rejet de ses prétentions par le conseil de prud’hommes de Paris, le livreur a interjeté appel. Par une décision du 20 avril 2017, la cour d’appel de Paris a refusé de reconnaître l’existence d’un contrat de travail. Selon les juges du fond, bien que le système de bonus/malus mis en place évoque un pouvoir de sanction, les pénalités sanctionnent des manquements à des obligations contractuelles, ce qui ne caractérise pas un pouvoir de sanction de type salarial. De plus, la cour relève que ces stipulations ne remettent pas en cause la liberté du coursier de choisir ses horaires, le moment de ses congés, tout comme sa durée de travail. Les juges du fond en déduisent que la société Take eat easy « ne détermine pas unilatéralement les conditions d’exécution du travail ».
  • La cour relève également que le livreur n’est lié par aucune clause d’exclusivité. Régisseur dans un petit théâtre parisien, celui-ci exerce même une seconde activité professionnelle. Aux yeux des juges d’appel, « cette liberté totale de travailler ou non (…) est exclusive d’une relation salariale ».
  • Dans sa décision très attendue, la Haute juridiction contredit la solution retenue en appel. La Cour de cassation considère que le livreur était bien lié à la plateforme par un contrat de travail. A cette fin, elle applique les principes classiques en matière de reconnaissance de la qualité de salarié.
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  • Selon la Cour, le système de la géolocalisation du livreur permettant son suivi en temps réel, ainsi que le système de sanctions auraient dû conduire les juges du fond à reconnaitre l’existence d’un pouvoir de direction et de contrôle et celle d’un pouvoir de sanction. Toutes choses caractérisant l’existence un contrat de travail.
  • En tout cas, les décisions semblaient autant se fonder sur le degré d’autonomie du travailleur que sur les principes classiques de qualification d’un contrat de travail, qu’elles rappelaient malgré tout. Manière sans doute de prendre en compte la nouveauté de ces situations… La Cour de cassation ne l’entend pas ainsi. Pour elle, dès lors que les indices classiques de l’existence d’un lien de subordination sont présents, l’autonomie (réelle ou supposée selon les cas) des travailleurs du numérique n’est pas déterminante. Ce qui compte c’est l’existence, ou non, d’un pouvoir de direction et de contrôle, sur lequel s’appuie le pouvoir de sanction.
  • En tout cas, il n’est sans doute pas anodin que, dans la note explicative de l’arrêt, la Haute juridiction indique que les textes actuellement existants concernant les travailleurs des plateformes (pas applicables en l’espèce) ne comportent aucune réponse à la question. La Cour de cassation prend ainsi explicitement position pour dire que la loi Travail (9) ne pose pas de présomption d’indépendance vis-à-vis de ces travailleurs, mais seulement l’esquisse d’une responsabilité sociale des plateformes.
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    "Grande première : la Cour cassation vient d'analyser la relation liant un livreur à une plateforme ! Appliquant des principes très classiques à cette situation pourtant spécifique, la Haute juridiction a considéré que le livreur était bien lié à la plateforme par un contrat de travail. Selon la Cour de cassation, la plateforme disposait d'un pouvoir de direction, de contrôle et de sanction sur le livreur. Cass.soc.28.11.18, n°17-20079."
Aurialie Jublin

Growing number of professionals face job insecurity, study finds | The Star - 0 views

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    "A higher education and professional career can be the gateway to many privileges - but amidst Canada's shifting economic tides, job security isn't always one of them, according to a new study. A survey released Tuesday of 1,000 professionals across the country found that one in five are in precarious jobs, working contract-to-contract, part-time, or freelance. More than half of those in insecure employment said their income varied significantly, and 60 per cent said they don't have pension plans or sick pay."
Aurialie Jublin

Comment les blockchains peuvent sauver la culture - 0 views

  • Le premier est de former des registres immuables et distribués, enrichis au fil de l’eau et de façon sécurisée, tout en restant facilement consultables par tous à tout moment. En matière de gestion des droits d’auteur, ou de simple référencement des oeuvres, c’est un fort atout, en rupture avec la logique de fichier centralisé qui prévaut aujourd’hui.
  • Le second est de permettre la création de « contrats intelligents », c’est-à-dire des transactions programmables, conditionnées à des événements futurs. Ce sont ces contrats qui sont à l’origine de toutes les ICO (« Initial Coin Offering »), permettant à quiconque d’acquérir un token avant qu’il ne soit créé. Transposé au domaine culturel, le principe d’associer flux financiers et conditions pré-programmées automatisables peut s’avérer puissant. Il devient par exemple facile de faire évoluer le prix d’un album musical en fonction de son succès, ou d’offrir aux 100 premiers acheteurs de cet album une remise sur un concert à venir.
  • Le troisième atout tient aux paiements proprement dits : toute blockchain publique (ou tout token) est aussi une crypto-monnaie, convertible en d’autres monnaies, et autorisant de façon efficace des transactions de montants très faibles (inférieurs au centime d’euro), ce que nulle autre solution ne permettait jusqu’alors.
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  • Voise, développé en OpenSource sur la plate-forme Ethereum, dispose ainsi de sa propre monnaie (VOISE) pour créer « une plate-forme libre et équitable permettant aux artistes de monétiser leur contenu sans intermédiaire ». Ciblant les artistes indépendants et déjà disponible en version alpha, la plate-forme offrira comme d’autres du streaming payant, mais sans abonnement et avec une différence de taille : les artistes fixent eux-mêmes le prix de leur musique et conservent 100% des revenus
  • De son côté, Ujo est encore plus ambitieux, en tirant parti de plusieurs blockchains et outils décentralisés pour créer « une plate-forme où la musique reste en permanence sous le contrôle de l’artiste » : stockage décentralisé via IPFS et Swarm, licensing et paiements via Ethereum, gestion des identités sans mot de passe via uPort, lui-même un projet blockchain innovant... Chaque artiste est responsable de ses données et de son contenu, fixant les prix et les licenses, et pourra vendre par ce biais non seulement sa musique mais tous les produits dérivés (goodies, places de concert, etc.)
  • Autres exemples, Opus, disponible en version beta, et « s’opposant aux modèles monopolistiques et centralisés actuels » ou Muse qui, bien que tardant à se concrétiser (en développement depuis plus de deux ans), entend également créer « un réseau P2P globalement distribué appartenant aux musiciens eux-mêmes, où les royalties de tous les ayant-droits sont payées directement et instantanément, sans intermédiaires qui prélèvent des commissions ».
  • Sur le Web, la monétisation des textes a toujours été un problème. Un auteur de blog ou un petit éditeur de presse n’ont que peu de choix : couvrir leurs pages de bannières (dont l’immense majorité est gérée par une seule entreprise, Google) et espérer s’adjuger une (maigre) part du gâteau publicitaire. Là encore, les blockchains peuvent changer la donne.
  • On peut faire autrement, et deux plates-formes de contenu éditorial, Steemit et Yours, le prouvent. Toutes deux, inspirées de Reddit et opérationnelles (en version beta), permettent à quiconque d’ouvrir un blog, en dégageant des revenus directement liés à la popularité de ce qu’il/elle publie. L’idée est bien de s’opposer aux modèles en vigueur. « La plupart des médias sociaux extraient de la valeur de leurs utilisateurs pour le seul bénéficie de leurs actionnaires. Steemit est différent, formant un nouveau genre d’économie de l’attention. Etant connecté à une blockchain décentralisée et contrôlée par les gens, ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui perçoivent tous les bénéfices et toutes les récompenses pour leur attention », explique Steemit, dont la monnaie (STEEM) pèse près de 300 millions de dollars en capitalisation.
  • « Les paiements en pair à pair sont la pièce manquante aux médias sociaux. Cette absence de paiement explique pourquoi Internet est rempli de clickbait, de spam et de fausses actus. Les gens devraient être capables de gagner de l’argent directement depuis celles et ceux qui les soutiennent, et tout ne devrait pas été financé par la publicité », ajoute Yours, dont la principale différence avec Steemit est d’imposer un coût initial pour la publication de nouveaux contenus.
  • Alors qu’on peut tout dupliquer en deux clics, comment prouver l’antériorité d’un texte, s’assurer qu’une photo émane bien de la personne qui prétend en être l’auteur, ou reproduire facilement un contenu en toute légitimité, en créditant ou payant les auteurs initiaux ? Plusieurs (ambitieux) projets s’attaquent au problème.
  • Po.et, après la création de son token POE ayant levé 10 millions de dollars en ICO, veut créer « un registre universel partagé pour tracer l’existence et la propriété de tous les actifs culturels mondiaux ». Initialement, le dispositif se contente d’établir une « preuve d’existence » de tout document numérique en lui adjoignant des méta-données rattachées à la blockchain Bitcoin. Tout article publié sur un site Web peut ainsi être horodaté de façon irréfutable, tout en étant plus facilement indexable (titre, mots-clés, auteur, lieu de publication, etc.).
  • A terme (d’ici à 2019), l’idée va bien au-delà, avec la création d’un dispositif de gestion automatisée des licenses, permettant de former un marché mondial du contenu numérique, quel que soit son format. Tout ebook, tout article de presse ou de blog, toute image ou tout enregistrement numérique seront dûment identifiés, et les licenses acquittées, via un réseau décentralisé et des crypto-monnaies, sans intermédiaires entres éditeurs et producteurs de contenus. Au passage, « non seulement un enregistrement Po.et stockera plus de méta-données qu’un ISBN, mais ce sera un service gratuit »
  • Des dizaines de projets à base de cryptos et tokens montrent la voie. Automatisation du traitement des droits d’auteur, indexation intelligente et pérenne des oeuvres, plus grande transparence, mise en rapport direct des artistes/auteurs et de leurs fans, suppression partielle ou totale des intermédiaires financiers et leurs commissions, réduction du modèle publicitaire... On comprend que les blockchains ont de sérieux atouts pour disrupter l’industrie culturelle.
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    "Les blockchains et les crypto-monnaies intriguent, excitent ou effraient, c'est selon, mais tout porte à croire qu'elles sont en train de donner naissance à une nouvelle économie, déjà baptisée « Token economy », reposant sur une myriade de monnaies et/ou jetons électroniques qui réinventent les usages, décentralisent la valeur et bousculent les systèmes en place. Pour démarrer cette série de « Mes tokens et moi », penchons-nous sur la diffusion d'oeuvres culturelles grâce aux blockchains. Episode 1 : Décentraliser la culture. "
Aurialie Jublin

Daemo - 0 views

  • A crowdsourcing platform governed by its users: you.
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    "Easier and more equitable crowdsourcing"
Aurialie Jublin

affordance.info: Undocumented Men - 0 views

  • De fait nous semblons aujourd'hui n'avoir que deux choix fondés sur deux doctrines s'excluant mutuellement : Doctrine n°1 : La vie privée est une anomalie et si vous n'avez rien à vous reprocher vous n'avez rien à cacher. Soit le scénario d'une surveillance totale et globale de chacun de nos comportements par les grandes firmes tech en lien avec les états. Un projet au mieux de nature totalitaire et au pire de nature fasciste. Doctrine n°2 : La vie privée est un droit constitutionnel dont les états et les grandes firmes technologiques doivent être garants. Et là vous aurez toujours quelqu'un pour commencer à parler des exceptions, toujours un "oui mais" : "oui mais s'il s'agit de pédophilie ? De terrorisme ? D'empêcher un pilote d'avion mentalement déséquilibré de causer la mort de centaines de personnes ? A quel moment commence le "principe d'une surveillance de précaution" et quel aspect du droit fondamental à la vie privée doit-il fouler au pied ?" Et on ne s'en sort pas. 
  • Seul un troisième scénario pourra nous permettre d'éviter le pire. Il nécessite de passer par : la multiplication d'outils effectivement respectueux de notre vie privée dans le traitement technique des données qui y circulent (c'est la cas de DuckDuck Go, de Qwant, et de quelques autres) le déploiement de solutions alternatives à la toute puissance des GAFAM (comme l'initiative Dégooglisons internet le permet déjà, et comme le permettrait encore davantage la création d'un index indépendant du web combiné à la mutualisation déjà effective de ressources en Creative Commons) le soutien politique (et législatif) au déploiement du logiciel libre la formation à l'explicitation des enjeux de la surveillance ("Surveillance://" de Tristan Nitot en est un exemple magnifique) la prise de conscience que les données dont nous parlons sont avant tout celles de notre servitude volontaire
  • Demain peut-être, lorsque la dystopie se sera définitivement installée, ne nous faudra-t-il plus parler de "sans papiers" mais de "sans comptes". Des individus sans trace sociale numérique qui permette de les documenter. Ils ne seront plus "undocumented" mais "undigitized", non-numérisés. Et donc non-surveillables. Peut-être que ce sera une chance. Probablement même. De nouvelles formes de résistance documentaire émergeront, de nouvelles pédagogies contre la surveillance seront nécessaires. Et nous serons sans  peur, mais jamais sans reproche(s), car nous aurons compris que la doctrine selon laquelle "si nous n'avons rien à nous reprocher nous n'avons rien à cacher" est la source de tous les totalitarismes, que la vie privée est tout sauf une anomalie. Alors oui nous serons sans peur, dussions-nous pour cela rejoindre la cohorte de toutes celles et ceux qui sont, aujourd'hui, sans documents. Car cette humanité "undocumented" est bien plus qu'une humanité "sans papiers", elle est une humanité "non-documentée", en ce sens elle est aussi libre qu'elle permet de pointer et de mesurer notre propre asservissement aux nouveaux ordres documentaires. 
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    "Deuxio, sa haine viscérale est adressée à des communautés et à des minorités (rien de nouveau sous le fascisme ordinaire ...) mais elle se caractérise en cela qu'elle stigmatise principalement ces communautés du fait de leur absence de papiers (les fameux "Undocumented Men") et qu'elle utilise, pour conduire et guider cette haine, les outils et les métriques ne pouvant s'appliquer qu'à une population "sur-documentable". C'est ainsi que Cambridge Analytica a joué un rôle majeur dans la construction de sa victoire ; c'est ainsi également que la toute puissance du discours totalitaire est d'autant plus efficiente qu'elle s'applique à des communautés ciblées parce que sur-documentées (et sur-documentables) ; c'est ainsi, enfin, qu'il faut voir la volonté affichée de récupérer à toute force les mots de passe de ces "undocumented men" car cela permet au discours totalitaire et au projet fasciste qui le sous-tend de faire entrer le monde dans les deux seules catégories binaires qu'il comprend et qui composent son horizon et son projet : d'un côté ceux qu'il est possible de contrôler et de manipuler (les "sur-documentés") et de l'autre ceux contre qui il faut diriger la haine des premiers (les "sous-documentés", les "undocumented")."
Aurialie Jublin

Europe Lagging Behind: It's Not The Safety Net - 0 views

  • Interestingly, the developing startup crisis in the US might precisely be due to Americans not having a decent safety net. For one, in the US a steady job is the only sure way to access healthcare coverage. If founding a business means your family loses their health insurance, most people are going to think twice, and most won’t make the leap. And then there are ballooning student loans. If you start your working life with hundreds of thousands of dollars to pay off, no one should be surprised that you hunt for a steady salary instead of opting for the risks of entrepreneurship.
  • Still, it’s true that Europe is lagging behind. But rather than the reasons suggested above, it’s because Europe is an extremely fragmented market. Unlike in the US and China, it is almost impossible for European entrepreneurs to target a large market at an early stage. Instead, they launch in their home country, secure a dominant position locally, and only then raise more funds and expand to neighboring countries. Then they need to start all over again because everything’s different there: the language, the culture, and the laws and regulations (yes, even with the EU “single market”).
  • Their relatively smaller size also means that European countries have had to be more open to foreign trade. That openness has long meant more government intervention in the economy. In 1998, Harvard University’s Dani Rodrik explained the odd correlation between free trade and big government: being open to foreign trade leads to increased market instability, which in turn calls for more government intervention to stabilize markets and provide economic security to both households and domestic businesses. Free trade works better with a broad safety net!
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  • So Europe’s fragmentation has meant being more open to foreign trade, a broader safety net, and an easier time getting people to go along with it all. But that same fragmentation explains why European entrepreneurs have a harder time building large tech companies. As ever, however, correlation is not causation. Domestic safety nets are not the reason why Europe is lagging behind in technology. Indeed, there are reasons to think that broad and strong safety nets will be a key asset if Europe makes a strong move toward a comeback.
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    "There's an ongoing discussion about why Europe is lagging behind in technology. In a recent article, Bloomberg's Jeremy Kahn discusses various reasons, including a propensity to "think small" and the "pressure to cash out". Then on social media, people like to claim that Europeans are just unwilling to take risks, evidenced by their broad and strong social safety nets. But the truth is that a proper safety net fosters risk-taking more than it harms it. Just look at the statistics on entrepreneurship in the US. In recent years the number of startups in the US has been going down, not up. This suggests that the US has been racing ahead of Europe not because more Americans are creating startups, but rather because healthy ecosystems-Silicon Valley and a few other places such as Seattle-lift the best entrepreneurs up and help them turn tiny startups into global empires."
Aurialie Jublin

New York impose un salaire minimum à Uber et régule le nombre de VTC dans la ... - 0 views

  • La TLC part a priori pour fixer le salaire horaire minimum à 17,22 dollars. Cette mesure s’inscrit dans la continuité de la loi votée fixant le salaire minimum de l’Etat de New York à 15 euros et qui entrera en vigueur à la fin de l’année 2018. Les 2,22 dollars supplémentaires sont calculés pour couvrir les frais des chauffeurs tels que l’entretien et l’assurance des voitures ou encore l’achat du carburant. La TLC assure que 85 % des chauffeurs de VTC n’atteignent pas ce salaire minimum. Cette mesure permettrait aux chauffeurs d’augmenter leurs revenus de 22,5 % en moyenne.
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    "L'ubérisation est sur la pente glissante aux Etats-Unis : après un long bras de fer entre la mairie de New York et les lobbys des VTC tels que Uber, Lyft ou encore Via, le conseil municipal de la ville vient de voter un salaire minimum pour les chauffeurs de VTC ainsi qu'une suspension de délivrance de nouvelles licences. Ces nouvelles mesures ont pour but de protéger les chauffeurs et de désencombrer les rues de New-York."
Aurialie Jublin

CHATONS, le collectif anti-GAFAM ? - Framablog - 0 views

  • Pour faire court, CHATONS serait un peu aux services libres ce que la Fédération FDN est aux fournisseurs d’accès internet libres : un moyen de rassembler, de mutualiser, de décentraliser, de donner de la visibilité, de fédérer autour de valeurs communes, de faciliter l’essaimage, mais sans pour autant centraliser, rigidifier, contrôler ces structures.
  • Framasoft ne couvre pas l’ensemble des besoins, et ne propose aucune garantie de disponibilités dans ses Conditions Générales d’Utilisation. Il serait donc utile de répartir la charge et les services sur différentes organisations, non seulement pour éviter les silos de données, mais aussi pour s’assurer de ne laisser aucun utilisateur dans l’impasse. L’un des objectifs serait de mettre en réseau les différentes organisations volontaires, afin qu’elles puissent proposer des services complémentaires (voir redondants) aux utilisateurs.
  • Pas encore, mais il est certain qu’Internet, tel que nous le connaissons, est en train de changer. Et pas forcément dans le bon sens. Les attaques contre la neutralité du net se multiplient (malgré quelques victoires). Google et Apple sont aujourd’hui les deux plus grosses capitalisation boursières mondiales, tous secteurs confondus. La valeur de leurs actions équivaut aux PIB d’États « riches » comme l’Argentine, la Belgique ou la Suède. La trésorerie des GAFAM leur permettent de faire un lobbying à une échelle jamais connue auparavant, leur assurant à terme d’avoir des lois, des réglementations, qui joueront en leur faveur. Cette puissance financière leur permet de racheter n’importe quelle start-up de la planète, leur confiant la maîtrise des innovations. La loi de Moore permet d’envisager des collectes, agrégation et analyse de données toujours plus importantes. L’internet des objets va accélérer ce mouvement et lui donner une ampleur nouvelle en « sortant » les pratiques de surveillance des périphériques habituels. Ces pratiques de surveillance sont adossées à des lois publiées en procédure accélérée, sans recul sur leur efficacité.
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  • Si nous voulons une économie qui soit aussi sociale et solidaire, il va nous falloir un internet qui soit aussi social et solidaire. Et cela passera entre autre par une diversité d’acteurs indépendants proposant des services web libres, éthiques et respectueux de vos données, décentralisés et solidaires.
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    "Suite à la mise en place de la campagne Dégooglisons Internet, Framasoft souhaite impulser la création d'un Collectif d'Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires (C.H.A.T.O.N.S. ! :-P ). Ce collectif rassemblerait les organisations souhaitant proposer des services alternatifs à ceux de GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), respectueux de la vie privée des utilisateurs."
Aurialie Jublin

Can Worker Co-ops Make the Tech Sector More Equitable? | The Nation - 0 views

  • Fed up with this heartless model, some tech activists are developing online workplaces that operate as worker-driven communities. Daemo, a pilot program incubated at Stanford University’s Crowd Research Collective, is one such worker-driven crowd-labor platform. Since 2015, Daemo’s developers have been building on MTurk’s interface with a communications system aimed at allowing for more equitable “matching” between work requesters and digital taskers. As a non-hierarchical, nonprofit framework where workers control the operations, Daemo is designed for fairer working conditions, with a minimum wage of $10 an hour, which is a major improvement on MTurk’s precarious labor-outsourcing system.
  • Some former participants in Daemo’s project recently aired sharp criticism of the platform in response to a largely favorable article in Wired. In a collectively authored article on Medium, they argued that, in their practical experience with the platform, decision-making power rests with a “platform team” of researchers and leading developers. Though Daemo has established a Constitution that theoretically is open to amendments and revision based on workers’ input, critics say the day-to-day management remains tightly controlled by researchers.
  • “Whenever they talk about the decentralization, they talk about technical decentralization, like block-chain or decentralized platforms, but most of the time they overlook the governance level, which is more important,” Hashim says. “So it’s about who takes the positions, it’s about who has the right to access information. If you don’t have a well-informed society, you don’t have democracy.”
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  • Kristy Milland, an activist with the MTurk advocacy network We Are Dynamo, says she’s given up collaborating with Daemo because “There hasn’t been any deep, involved worker input…. It’s built by academics with the bias they bring to such a platform that they expect will provide them with free data to publish down the road. Just like Amazon built MTurk with their needs in mind, even if many of the roadblocks this caused may have been unintentional.”
  • The “platform cooperativism” concept, as articulated by technologist Trebor Scholz and other academics, is that worker control can be integrated by working with the democratic aspects of the online sphere: entrepreneurial horizontalism and a pluralistic culture of innovation. But with online workspaces proliferating at breakneck speed, it’s a race to see whether these more principled worker-led models will ever be able to compete for market share with the app-based workforce of MTurk. Similarly, small-scale cab-service cooperatives are emerging in the United States, but Uber and Lyft’s mega brands are displacing cabbies by the minute.
  • The problem with crowd labor isn’t that it’s big, or complex; it’s that workers can’t control their means of technological production. According to Joshua Danielson of the Bay Area start-up cooperative Loconomics, Daemo’s model “has the potential to provide an alternative to Amazon Turk,” if the platform combines a good product and good jobs for the producers. The key, he says via e-mail, is “creating a cooperative business model that can be self-sufficient and be able to attract clients. The latter is the more challenging one given the deep pockets of the current players. That said, it’s important to remember that workers are the product, not the platform, and they hold an immense amount of power if they can organize.”
  • The digital frontier offers endless room both for exploitation and for social transformation. But if workers can get ahead of corporations in harnessing the potential of open-source technology, they can disrupt the incumbent Silicon Valley oligarchs from below. So far, technology hasn’t emancipated labor nearly as rapidly as it has liberalized markets. Cooperative thinking can make technological power part of the solution, but only if it’s matched with people power.
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    "The crowdwork sector is dominated by low-paid gigs-can communally run companies make these jobs sustainable?"
Aurialie Jublin

Internet Libre ou minitel 2.O conférence de Benjamin Bayart conf lors des rml... - 0 views

  • En fait la formulation qu'on retient habituellement c'est qu'on dit que sur Internet on a mis l'intelligence en périphérie du réseau. Dans Minitel on a mis l'intelligence au centre, c'est le contenu, c'est les bases de données avec des terminaux débiles autour. Internet c'est le contraire, on a mis des routeurs idiots au centre et on a mis en périphérie des ordinateurs qui réfléchissent. C'est ça le modèle d'Internet, la grande révolution qu'a été Internet, ça a été d'apporter ça. Les réseaux télé-informatiques centrés, on en fait depuis les années 50 à peu près
  • Ça j'aime bien aussi, Google, Yahoo, MSN c'est à peu près les trois moteurs de recherche qui font 95% de la recherche sur Internet et de l'indexation. À une époque, quand on cherchait le site Minitel qui permet quelque chose, on tapait 3615 et au lieu de taper le nom du site dans la case « nom du site » on allait dans la case « rechercher », on tapait des mots-clés, puis France Télécom proposait les services Minitel auxquels on pouvait se connecter. Bon ben ça ça s'appelle Google. Ils l'ont fait en couleur, ils l'ont fait en grand, ils l'ont fait avec de la pub sur le côté, mais c'est le moteur de recherche du Minitel, c'est pas ça Internet. Internet c'est pas les 8000 machines de Google qui détiennent le savoir de l'humanité. Internet c'est le contraire de ça. Donc finalement côté réseau sur la technique c'est pas du net, ce que vous utilisez couramment, c'est pas du net, c'est du Minitel.
  • Et on est venu sur un modèle qui est assez bizarre qui a beaucoup émergé ces dernières années de publicité/publication. Parce que si Monsieur France 2 veut être proprement diffusé il paye un droit de publication, c'est-à-dire qu'il paye les opérateurs réseau pour être diffusé. Si y'en a certains parmi vous qui ont suivi les débats sur la liste FRnOG il y a quelques mois, la trame sous-jacente c'était Monsieur Free qui disait à Monsieur Dailymotion « je transporterai pas ta merde si tu me donnes pas des sous ». Ça c'est le droit de publication. Curieusement y'a pas ça d'habitude sur Internet .C'est quelque chose d'assez récent. Et puis y'a la publicité, c'est-à-dire que, comme vous êtes des gens très partageurs, vous avez vos vidéos perso, aguichantes ou non, que vous mettez sur Dailymotion histoire que tout le monde en profite, curieusement les reversements publicitaires que perçoit Dailymotion, vous, vous les percevez pas. Parce qu'en fait vous leur confiez votre contenu pour qu'il y gagnent leur publicité. Ça c'est un modèle assez particulier et si vous regardez bien le mode publicité/publication on paye aux deux bouts, c'est-à-dire que celui qui a du contenu paye pour qu'il soit diffusé, et puis celui qui vient regarder le contenu il paye sous forme de publicité. On est bien revenu au modèle du téléphone. Maintenant c'est plus des communications à la minute c'est des publicités, mais le modèle est vraiment le même.
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  • → Pluralité À la place du monopole local, on a une certaine pluralité, c'est-à-dire que les, on vous a parlé d'ouverture de la concurrence, de l'ouverture du marché tout ça... Moi quand on me parlait pas d'ouverture de la concurrence et d'ouverture du marché, c'est-à-dire quand je me suis abonné à FDN, c'était en 96, y'avait 5-6 opérateurs chez qui je pouvais m'abonner sur Paris et je pouvais prendre l'opérateur que je voulais. Y'avait pas de souci, y'en avait bien plusieurs.
  • → Transporteurs L'opérateur de réseau se comporte comme un transporteur, c'est-à-dire quand je commande un paquet chez un commerçant, pas forcément sur Internet, dans les années 80, chez Les 3 redoutes quand je commandais des chaussettes je payais mes chaussettes à Les 3 redoutes et Les 3 redoutes payaient le transport à La Poste, La Poste ne s'occupait que du transport. Ça c'est à peu près le modèle d'Internet. Mon FAI il transporte mes données, c'est tout, il regarde pas ce qu'il y a dedans c'est pas sa sauce. Finalement d'où ça vient, c'est-à-dire savoir si ça vient d'un contenu payant ou si ça vient d'un contenu gratuit, lui, il s'en fiche. Il transporte de manière neutre.
  • Alors quelques exemples d'opérateurs: bon forcément j'ai cité FDN, c'est le mien, j'ai cité Neuronnexion parce qu'on est à Amiens, et puis le gros national à l'époque c'était Oléane, c'est-à-dire que Oléane qui était un gros opérateur à l'époque, dans les débuts du net au milieu des années 90, Oléane était connecté à des dizaines d'autres opérateurs en France. Y'avait pas de problème pour obtenir un accord d'interconnexion, dans des conditions relativement équitables entre Neuronnexion qui était une PME avec quelques personnes sur Amiens et Oléane qui était une PME avec quelques dizaines ou quelques centaines de personnes sur la fin à Paris.
  • → Free Free même punition. C'est pas vraiment un opérateur Internet, c'est plus vraiment un opérateur Internet, c'est en train de basculer tout doucement vers un opérateurs Minitel. Y'a trois ans l'idée qui a été tenue sur FRnOG de dire à Dailymotion « je transporterai ta merde si tu me donnes des sous » elle aurait fait bondir les gens de chez Free. À l'époque où ils étaient petits ça leur aurait fait très peur parce que c'était un moyen de les empêcher de grossir. → SFR SFR, oui alors pour les gens qui savent pas SFR c'est le nom complet de Neuf-Cegetel, bah je sais pas c'est le plus gros actionnaire, moi je veux bien les appeler autrement, m'enfin voilà, l'actionnaire c'est SFR, donc eux, même chose, c'est plutôt un opérateur de téléphonie qui vend du net avec du vrai Minitel dessus.
  • Alors on n'a pas basculé du modèle à Internet qui commençait à émerger au milieu des années 90 au modèle Minitel qui est en train d'émerger aux États-Unis au début des années 2000 complètement par hasard. Il a fallu plusieurs morceaux pour en venir là. Même chose je vais me centrer plutôt sur les effets franco-français mais vous verrez le modèle s'étend assez bien.
  • → DRM : exclusivité D'abord les DRM, ça, ça vous parle on en a parlé beaucoup ici, DADVSI, Droits d'Auteur et Droits Voisins dans la Société de l'Information, pour les gens qu'oublient ce que veut dire l'acronyme. Créer des DRM c'est créer de l'exclusivité. C'est un morceau qui manquait sur Internet on pouvait pas créer de l'accès exclusif de manière simple. En mettant des DRM dedans on peut bien, c'est facile. C'est-à-dire qu'une fois qu'on aura bien mis des DRM dans tous les fichiers, l'opérateur pourra dire « je transporte, ou pas, les fichiers signés par Machin », Microsoft n'a pas envie de transporter les fichiers signés par Torvalds, simple, suffit de pas les transporter.
  • → Brevets : fermeture Les brevets ça crée de la fermeture. Je vous le disais tout à l'heure, Internet et le logiciel libre c'est très exactement la même chose, ce ne sont que deux facettes du même objet. À partir du moment où je mets des brevets je ferme le jeu. Si c'est breveté ça veut dire que quelqu'un d'autre n'a pas le droit de le refaire pour venir s'interconnecter. En fait une fois que j'ai bien breveté le mode de fonctionnement du Minitel, un méchant concurrent ne peut pas fabriquer des Minitel, ça ne sert qu'à ça les brevets, c'est même la définition du brevet.
  • → Filtrage : demi-connexions Le filtrage que nous demandent régulièrement les différents gouvernements, on pourrait croire que c'est de la censure fasciste, y'en a sans doute un ptit peu, je pense que quand les Renseignements Généraux demandent en loucedé à un opérateur de filtrer un gars ça pourrait ne pas être parce qu'il est terroriste mais juste parce qu'il fait chier, disons que ça s'est déjà vu. Mais ça a un effet de bord très amusant, une fois que les opérateurs ont mis dans leurs réseaux, c'est pas encore le cas mais ça vient, des boîtiers qui sont capables de filtrer, le boîtier qui est capable de filtrer je pense qu'il y a quelques informaticiens dans la salle, il filtre ce que l'admin sys demande de filtrer, c'est-à-dire ce que le gouvernement lui demande de filtrer parce qu'il est plutôt obéissant, pour pas aller en taule, et puis ce que son patron lui demande de filtrer. C'est-à-dire que le filtrage qu'est demandé par le gouvernement, pour des raisons probablement de sécurité publique, enfin on espère, il permet également de rétablir le modèle des demi-connexions, c'est-à-dire que je filtre les sites nazis et les filtres qui n'ont pas payé. Ça permet de bien faire rentrer ce modèle économique.
  • → Responsabilité : centré. La responsabilité, alors j'étends un ptit peu le titre, c'est les différents débats qu'on a eu depuis l'affaire Altern1 en, c'était quand l'affaire Altern 97, non 98, 99 par là, c'est la responsabilité des hébergeurs, c'est-à-dire que l'hébergeur est responsable de ce qu'il y a sur le site, et si on lui signale un contenu supposément illégal, il se doit de l'enlever avec diligence. Il pourrait l'enlever avec voiture mais diligence c'est mieux. Ça, ça veut dire que si je prends le risque de permettre à quelqu'un de poser son site web sur ma machine, s'il dit de la merde c'est moi qui vais en taule. Moi je peux pas l'assumer. France Télécom peut l'assumer parce que quand il aura un procès, France Télécom enverra son armée d'avocats, expliquera que dès qu'on lui a signalé le contenu elle l'a enlevé, je veux dire c'est vrai, c'était un dissident d'un endroit où on n'a pas le droit de dissider, qu'il aille donc dissider ailleurs, donc ça a été tout bien enlevé, et ils pourront dire, nous on est blanc bleus ils vont au procès, ils payent des avocats, ils s'en sortent. Par contre la PME de banlieue qui essayait de faire pareil, ben quand elle s'est retrouvée devant le juge, ça lui a coûté un œil de payer l'avocat, et puis comme le mec qui dissidait il disait des trucs finalement qu'en France on a le droit, ils ont estimé qu'ils allaient pas supprimer le site, et donc ça va jusqu'au procès et ça coûte cher. Donc la responsabilité des hébergeurs ça tend à faire que les petits hébergeurs ont du mal à exister parce qu'ils existent en vivant dangereusement, donc ça crée du réseau centrés, puisque les petits ont du mal à exister il restera que les gros.
  • → Régulation : interco La régulation c'est aussi quelque chose de fabuleux. Ce qu'on appelle régulation dans le monde Internet professionnel, c'est l'ARCEP, Autorité de Régulation des Communications Éléctroniques et des Postes, ex-ART, Autorité de Régulation des Télécommunications, c'est des gens qui ont été mis en place à l'époque où, suite à certaines directives européennes, on a ouvert le marché des télécom. J'ai assisté, alors, enfin si un ptit peu en tant que président de FDN, mais aussi avec d'autres casquettes, à une des réunions de l'ARCEP sur les réseaux d'initiatives publiques où y'avait le monsieur responsable du dégroupage en France, qui nous expliquait mort de rire que, y'a 10 ans quand ils ont commencé et qu'ils ont fait les premières réunions sur le dégroupage, il fallait une salle de réunion gigantesque pour asseoir les 50 opérateurs alors qu'aujourd'hui quand ils font les réunions sur le dégroupage, ils font ça dans son bureaux parce qu'ils sont 4, et il avait l'air content de lui pépère. C'est-à-dire que lui, il a été mis en poste pour ouvrir le marché, il est passé de 50 acteurs à 4 et il est content. Fabuleux! Moi je trouve fabuleux. Et donc ce petit jeu où on se retrouve avec 4 opérateurs qui vendent du Minitel-net 2.0 ben ça fait qu'ils sont suffisamment gros pour envoyer chier tous les autres, je veux dire quand on s'appelle Free et qu'on a 2 millions d'abonnés, ou quand on s'appelle France Télécom et qu'on en a 4, ou quand on s'appelle Neuf et qu'on en a je-sais-plus-combien à force de racheter leur clients je sais plus où ils en sont, 2,5 probablement, forcément, un Schtroumpf qui vient avec 20 000 comme Nérim rien à battre, parle pas aux ptits. Donc la difficulté d'interconnexion des réseaux, elle vient en bonne partie des erreurs de régulation ou des choix de régulation, parce que c'est ptet pas par erreur qui font qu'il y a plus de petits opérateurs.
  • → Gouvernance : assurance Et puis pour ceux qui étaient à la table ronde politique hier, y'a des problèmes de gouvernance. Les problèmes de gouvernances, ce sont tous ces braves gens qui se réunissent entre eux pour décider si oui ou non on va permettre aux gens d'acheter des noms de domaines sans leurs papiers, ou si on va distribuer des adresses IP aux pas gentils, ou comment on va faire en sorte que les pédo-nazis puissent pas faire ci ou ça, ou que les terroristes puissent pas poster, donc comment Google va filtrer tous les sites écrits en arabe parce que ça doit être suspect, sauf ceux bien évidemment signés par le gouvernement qui vend du pétrole. Tout ça c'est ce qu'on appelle la gouvernance Internet, c'est l'IANA, c'est l'ICANN, c'est le RIPE c'est etc. Ça en fait c'est une assurance. Une fois que c'est convenablement tenu par les quelques juristes des très gros opérateurs - vous pouvez y aller, y'a pas un technicien à poil dur, y'a quelques vieux barbus tout gris qui parlent BGP, le reste c'est tout du cravateux juriste docteur en droit, envoyé par les opérateurs pour vérifier que tout va bien. Ça c'est une assurance, c'est l'assurance du fait qu'ils resteront dans la position où ils sont.
  • Ils sont en train d’éteindre Internet D'où ça sort tout ça ? Ça sort schématiquement de l'histoire, c'est-à-dire que les gens qui ont de quoi fabriquer du réseau sont les gens qui ont fabriqué le téléphone et qui étaient en situation de monopole, ce sont les gens qui ont fabriqué la diffusion télé qui étaient en situation de monopole. Internet est né, à un moment ils se sont dit « tiens ça va se vendre » alors ils en ont vendu et puis, sans forcément être méchants, on pourrait croire à la théorie du complot mais j'y crois pas, je pense qu'ils sont pas assez malins pour s'être dit « tiens on va se liguer pour attaquer sur tous les fronts en même temps pour faire taire les pénibles »; moi je pense qu'ils l'ont pas fait exprès, mais ils sont en train d'éteindre Internet; et c'est un effet de bord naturel, c'est-à-dire qu'Internet remettait en cause leur monopole, ils ont fait chacun les petites actions dont ils avaient besoin pour essayer de maintenir leur monopole: les gros éditeurs de musique en faisant des DRM, les auteurs de logiciels tout pourris propriétaires en faisant des brevets, les marchands de contenu qui veulent pas qu'on aille acheter le contenu des autres en faisant du filtrage etc etc etc. Je pense même pas qu'ils se soient concertés pour faire tous les mêmes conneries.
  • On va manger du numérique avarié Et quand ils vous disent qu'on passe à l'heure du numérique, c'est vrai. Ils font bien du numérique, si vous regardez la télé autrefois y'avait de la neige, maintenant elle pixélise, c'est ben qu'elle est numérique ! Mais c'est pas de l'Internet, c'est du numérique. Du numérique, ça peut être le baladeur fermé propriétaire d'une grande marque japonaise en quatre lettres commençant pas S finissant par Y qui met des rootkit dans les CD ou ça peut être le fait que je fasse écouter la musique que j'aime bien à ma ptite sœur. Dans les deux cas, c'est du numérique, juste moi je trouve y'en a un il est avarié, je vous laisse deviner lequel.
  • L'apparition d'Internet a permis l'apparition du libre et l'apparition du libre a permis l'apparition d'Internet, les deux ont crû en même temps. Il va y a voir un décrochage. Le numérique va continuer à croître mais Internet a commencé sa décroissance il y a déjà quelques années. Il y a de moins en moins de gens qui s'hébergent eux-mêmes sur leur ligne ADSL. La décroissance d'Internet a commencé, la décroissance du libre c'est juste après. Même si vous arrivez à ce qu'ils ne fassent pas passer les brevets logiciels cette année et les DRM l'année prochaine, si vous arrêtez Internet, si vous les laisser arrêter Internet libre, vous allez mourir.
  • Donc je crois que ce sont les deux piliers, le premier c'est: il faut éduquer, aller expliquer aux gens ce que c'est qu'Internet, aller dire aux gens que Internet c'est pas de mettre des vidéos marrantes sur Dailymotion, Internet c'est de mettre les vidéos marrantes sur mon PC et que vous veniez les voir. C'est fondamental comme différence; ça c'est le premier pilier, éduquer les gens, c'est très long. Je veux dire on savait, 'fin moi ça fait très longtemps que je suis sur Internet, ça fait 10 ans que je suis président de FDN, ça fait longtemps que je réfléchis sur ces questions, là je sais que c'est long d'éduquer les gens. La croissance actuelle des ventes de Machin Box en Minitel 2.0 c'est pas la croissance de l'éducation au net. Le type qui publie son blog sur un ordinateur qu'il ne possède pas, il fait du Minitel alors il apprend à faire du Minitel amélioré où il peut parler, mais il n'a pas encore appris à faire du net, c'est-à-dire à mettre son blog sur une machine qu'il est le seul à pouvoir couper du réseau. C'est très différent, cette éducation-là va prendre un ptit peu de temps. Et le deuxième pilier c'est: faites votre réseau, faites vos serveurs IRC qui ne sont pas ceux des gros opérateurs, faites vos serveurs mail qui ne sont pas ceux des gros opérateurs. Faites votre réseau. Avec ces deux piliers-là, on aura quelques résistants qui sont ceux qui font le réseau, et quelques enseignants pour propager la bonne parole, ce sont les deux fondamentaux dont on a besoin. Je sais pas ce qu'on peut faire d'autre. Si, on peut essayer de se battre sur le juridique, mais on y va vraiment avec un lance-pierre contre des chars d'assaut.
  • y'a deux objections classiques au « hébergez-vous vous-mêmes », y'en a des moins classiques qui sont en général pas très intéressantes, en tout cas j'en ai pas encore entendu, y'en a deux qui sont vraiment classiques, y'a celle que tu indiques qui est intelligente, y'en a une autre qui est bête. Je vais commencer par celle qui est bête pour m'en débarrasser. Le « c'est compliqué techniquement », ça, c'est juste faux, je veux dire si le débile de base il est capable de poster une vidéo sur Dailymotion et il est capable de poster dans son blog, faire une Internet box qui contient le serveur Apache*4 qui contient son blog et les plug in type Dailymotion, il aura qu'à uploader vers sa boîte, c'est pas plus dur. Donc le « techniquement c'est compliqué » ça c'est juste faux.
  • Après y'a le problème écologique. La question écolo là-dedans c'est « si je laisse mon PC allumé tout le temps pour héberger mon pauvre site web qui a 12 visiteurs par jour, je brûle le courant plein pour rien ». Ça c'est un vrai problème. Mais dire « je vais m'héberger en salle machine avec tout le monde comme ça si on pose une bombe tout le monde se tait », c'est la mauvaise réponse. Quand les écolo disent « la consommation d'électricité fabriquée avec du charbon et du nucléaire c'est vachement dangereux » ils ont raison. Quand on apporte comme réponse « y'a qu'à se passer d'électricité », c'est pas la bonne. Un ordinateur capable d'héberger un site web c'est pas l'énorme machin avec 12 ventilos que tu utilises pour jouer au dernier jeu à la mode. Un ordinateur capable d'héberger un site web ça a une puissance de calcul similaire à celle qu'on trouve dans un palm aujourd'hui, ou dans un téléphone; c'est-à-dire que ton téléphone là, s'il était pas en Java avec de la merde dedans, il serait capable de faire des sites web comme on n'en rêvait pas en 95. Il consomme peau de balle en courant. Lui tu peux le laisser chez toi branché, et pour peu qu'en plus tu lui donnes du courant que t'as fabriqué avec des fines herbes et avec du bois, ou avec du solaire, ça va être nickel. Un ptit ordinateur qui ne mange que du solaire et qui est autonome tout seul dans sa boîte avec du solaire ça existe, les fous qui font des réseaux wifi bizarres ouverts etc, ils ont ça, des espèces de routeurs qu'ils viennent mettre sur le toit collés à la borne wifi, c'est 100% autonome si c'est sur du solaire, ça mange pas d'énergie.
  • -Hébergeur hébergé, c'est pas forcément une bonne réponse dans le sens « on se met à 3 et on loue une bécane dans une salle machine », c'est dans cet esprit-là? Dans cet esprit-là, dans la balance entre Internet et le Minitel quand tu mets ton site web chez OVH*6 tu es purement dans Minitel, quand tu mets dans le serveur des pages perso Wanadoo c'est pire, quand tu commences à le mettre sur le serveur hébergé en salle machine d'une assoss sympathique, l'Autre.net, Ouvaton des gens comme ça, Tuxfamily*7 tu rééquilibres un peu, quand tu le mets sur les machines auto-hébergées des gens comme RHIEN*8, le Réseau d'Hébergeurs Indépendants ENgagés, je vous invite à aller les voir si vous ne les connaissez pas, R-H-I-E-N, c'est super bien ce qu'ils font, ça penche presque vers de l'Internet parce que, eux, ils s'y mettent à 10-15-20-30 à héberger sur la machine du gars qui sait faire leur site web derrière leur ligne ADSL. On est quasiment sur de l'Internet, on est sur du beaucoup-net. Donc oui c'est mieux. Je veux dire si t'as à choisir entre les pages perso de ton fournisseur d'accès moisi qui retirera le contenu si ça lui plait pa,s et te faire héberger dans la même machine que ta bande de potes, c'est plutôt mieux la deuxième solution, maintenant si la machine en question elle est dans une salle machine qui t'appartient pas, où les flics ils rentrent quand ils veulent avec même pas un mandat, juste ils demandent poliment au monsieur à l'entrée, pas top.
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    "Internet, logiciel libre, c'est la même chose En fait ce à quoi je veux en venir c'est que c'est la même chose: c'est-à-dire que sans logiciel libre pas d'Internet: si BIND n'avait pas été libre, si le protocole de routage IP n'avait pas été libre et ouvert Internet ne serait pas né. Donc sans logiciel libre pas d'Internet. Sans Internet pas de logiciel libre, évident. Si on supprime le mail et les échanges électroniques de code entre développeurs pour faire murir les softs, ça ne peut pas marcher. Les deux sont intimement liés: en fait ce sont deux facettes d'un même objet. Cet objet, si vous voulez on débattra tout à l'heure, je pense que c'est ce qu'on appelle la société du savoir, l'économie du savoir. Mais ce sont deux facettes du même objet on peut pas différencier, on peut pas dissocier Internet et logiciel libre, c'était ça le bout d'historique que je voulais vous raconter."
Aurialie Jublin

affordance.info: Les algorithmes du Dr Frankenstein (ou pourquoi faut pas pou... - 0 views

  • néo-fascisme documentaire distinguant une humanité sur-documentée d'une humanité sous-documentée, néo-fascisme nourri d'un fétichisme du fichier (et du fichage). Et je milite et alerte comme je peux sur l'impérieuse nécessité et urgence de nourrir une réflexion politique radicale visant à une forme de "nationalisation" des grandes plateformes et du code informatique, et à réinstaurer des formes légitimes de "communs" (dont un index indépendant du web entre autres). 
  • Le problème n'est plus tant de se demander comment construire des technologies avec des sciences comportementales que de voir s'il est encore possible, pour en limiter l'impact politique et démocratique, de déconstruire la logique qui a mené quelques grandes plateformes à construire et à normer des comportements avec des technologies opérant dans le cadre d'architectures techniques toxiques.  
  • En gros le pitch de l'article du Guardian est, à partir notamment des travaux de Cathy O'Neil (les algorithmes comme "armes de destruction matheuse") et Neil Johnson, et en remobilisant des exemples issus du Trading Haute-fréquence ou du récent fait-divers sur le premier décès "accidentel" causé par une voiture autonome (dont je vous avais moi-même longuement parlé), de revenir en détail sur ces nouvelles "approches algorithmiques" ou "l'algorithme" ne désigne plus simplement la trivialité d'une série d'instructions logico-mathématiques mais un environnement complexe d'automatismes décisionnels sur la base de gigantesques jeux de données (Datasets) que plus personne n'est en mesure de comprendre ou d'englober dans leur totalité, à commencer par ceux-là mêmes qui développent lesdits algorithmes et jeux de données**.
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  • Et l'article du Guardian évoque donc ces "Franken-algorithms" : ces algorithmes semblables à la créature du Dr Frankenstein, des Franken-algorithmes qui deviennent totalement imprévisibles (et donc potentiellement très dangereux) non seulement au travers de leur mode opératoire "auto-apprenant" (on parle aussi d'algorithmes "génétiques" et "d'apprentissage renforcé" - Reinforced Learning) mais aussi et surtout au travers de ce que leur marge d'incertitude et d'imprévisibilité intrinsèque peut donner lorsqu'elle entre en interaction avec d'autres algorithmes, avec des comportements sociaux individuels ou collectifs, ou avec le monde - et les objets - physique(s).
  • Voilà ce qui, sur mon petit schéma donne naissance au "SPA", une sorte de "Service Public de l'Algorithmie" que mon côté Marxiste idéalise peut-être mais que je crois nécessaire et urgent de bâtir si nous voulons éviter de prendre le risque d'un Hiroshima technologique désormais plus que probable à l'échelle de nos formes démocratiques de gouvernance qui ont déjà en partie basculé dans les formes assumées et délétères de surveillance.
  • Au-delà de la seule transmission de connaissances ou d'informations, l'enjeu de l'apprentissage est de permettre à "celui qui apprend" de pouvoir un jour s'affranchir de la dépendance à "celui qui lui enseigne" certaines règles et certains codes sociaux. Et d'être en capacité de pouvoir à son tour "faire", "transmettre", "produire", "jouer" mais aussi "tricher" ou "faire semblant". Le souci, me semble-t-il, est que nous sommes aujourd'hui majoritairement et collectivement incapables de formuler clairement la raison pour laquelle nous voulons que ces algorithmes apprennent et nous échappent autrement.
  • Voilà pourquoi sans aller vers un radicalisme luddite dont Eric Sadin et quelques autres sont les opportunistes ténors, il nous faut construire une alternative politique qui, après le temps numérique de la "désintermédiation", soit celui de formes de remédiations respectueuses du corps social et partant de sa partie la plus fragile, la plus pauvre, et la plus exposée.
  • La vie de la cité aujourd'hui (c'est à dire "le" politique au sens étymologique), notre vie, est prise entre des techno-craties qui organisent l'espace économique et des techno-structures qui organisent l'espace social. Les plateformes comme Facebook, Google ou Amazon ont comme point commun d'être les premières techno-craties algorithmiques dans lesquelles les données ont fonction d'infrastructure et qui organisent l'espace social pour satisfaire à des impératifs d'organisation économique. 
  • Dans la montée partout en Europe (et ailleurs) des néo-fascismes qu'une pudibonderie tout à fait déplacée nous désigne sous l'euphémisme de "droites extrêmes", au moment où chacun est conscient de l'impact que jouent les architectures techniques toxiques dans la polarisation de l'opinion, alors même qu'il est établi, comme le rappelait récemment Cory Doctorow que  "le problème de Facebook n'est pas un problème de contrôle des esprits mais un problème de corruption : Cambridge Analytica n'a pas convaincu des gens ordinaires de devenir racistes mais ils ont convaincu des racistes d'aller voter", il ne faudrait pas qu'aux algorithmes du Dr Frankenstein s'ajoutent les ambitions politiques d'Anénoïd Hynkel.
Aurialie Jublin

Livreur.ses de tous les pays, unissons-nous ! | La Rue est notre Usine - 0 views

  • Du côté des institutions, après de longues procédures d’investigation le ministère du Travail vient de lancer une procédure en attaquant Deliveroo pour salariat déguisé. Le ministère des Transports s’en prend lui à l’absence de licence des livreurs en scooter et a également commencé une procédure. Elles n’en sont qu’au stade de dépôt au parquet. Si nous ne pouvons que nous réjouir de la prise de conscience des ministères publics des problèmes de l’ubérisation, nous restons attentifs et relativement inquiets des conséquences que pourront avoir les jugements. Peut-on craindre qu’après un jugement positif en notre faveur les multinationales soient obligées de cesser leurs activités en France ? Et donc de mettre à la rue un grand nombre de livreurs ? Nous réaffirmons nos revendications qui sont de profiter des avantages sociaux comme l’ensemble des autres travailleurs et de gérer les boîtes à la base par et pour les livreurs, par et pour nous.
  • Une des perspectives d’émancipation des livreurs, face au refus de Deliveroo de tout dialogue concernant l’amélioration de nos conditions de travail, est de créer nos propres structures. La forme privilégiée repose sur des structures coopératives autogérées par et pour les livreurs. Si la création de coopératives semble difficile à penser dans un grand nombre de secteurs (industrie par ex.), notamment parce qu’il faut un capital de départ important, difficile à réunir sans passer par des banques (on peut néanmoins citer l’exemple des Fralib qui après des années de luttes ont réussi à récupérer leur outil de travail), elle s’affranchit de beaucoup de problématiques pour la question des livraisons de repas.
  • Il nous paraît tout de même important de ne pas idéaliser les coopératives comme une solution finale. Les coopératives ont en effet deux buts liés et non exclusifs. Elles doivent être pour nous, à la fois comprises comme une perspective de lutte et d’émancipation. Mais cette stratégie ne peut pas se passer des luttes sociales chez Deliveroo, car tant que ces multinationales exploiteront leurs travailleurs, une coopérative ne pourra pas être concurrentielle en termes de tarif et devra donc se contenter de marchés limités, ne pouvant ainsi pas fournir un travail à tous les livreurs, qui devront donc continuer à se faire exploiter. De plus, en cas de manque de commandes, les livreurs sont obligés de s’auto-exploiter. Il faut donc voir les coopératives comme un élément d’une lutte générale contre les multinationales qui ne peut pas se passer de l’auto-organisation des travailleur.se.s.
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  • C’est le but de l’association Coopcycle qui développe depuis 2016 une application qui permet de répartir les commandes entre les livreurs. Elle est utilisée par deux coopératives à Bordeaux et Molenbeek. Le but est simple et le résultat efficace, se passer des multinationales, éviter le vol de la plus-value et pouvoir répartir collectivement les bénéfices. Ces coopératives sont également la solution, de fait, pour les livreurs virés/réprimés pour s’être battus. Les camarades livreurs de la CGT à Bordeaux, qui ont été parmi les premiers mobilisés de France, ont pour la plupart aujourd’hui été virés de Deliveroo ou de Foodora après les mouvements de grèves. Ils ont ainsi créé leur propre coopérative, la coopérative des coursiers bordelais.
  • On voit clairement que les syndicats ont cherché à intégrer les livreurs et leurs spécificités dans un moule qui ne correspond pas forcément à leurs besoins. Cependant nous avons toujours pu compter sur des équipes spécifiques de la CGT et de Solidaires pour nous soutenir, que ce soit sur le plan financier, juridique ou organisationnel. Un certain nombre de militants de ces structures, parce qu’ils ont compris le risque que présente l’ubérisation, nous ont été d’une aide inestimable, et nous ne saurons jamais les remercier assez. Ils ont, c’est certain, fait beaucoup plus que quiconque pour rapprocher les jeunes précaires des structures syndicales qu’ils considéraient bien trop souvent comme des coquilles vides et inutiles.
  • Se battre lorsqu’on est précaire dans un travail qui n’est pas indispensable à l’économie est difficile. Mais lorsqu’on est individualisé à l’extrême cela devient très compliqué. C’est pourquoi nous sommes convaincus qu’une amélioration de nos conditions de travail et de vie ne peut se faire qu’en lien avec d’autres secteurs précaires et le reste du monde du travail. Nous tâchons donc d’essayer de prendre contact avec un maximum de monde, de créer des convergences de luttes avec d’autres secteurs pour pouvoir échanger sur nos conditions de travail, nos stratégies de luttes, mais également pouvoir partir ensemble dans un affrontement contre la précarité. Par exemple Stuart, start up française de livraison a été rachetée par le groupe La Poste. Il n’est pas inenvisageable, au vu des stratégies actuelles de flexibilisation du travail menées par ce groupe, que vos colissimos soient livrés 7/7j par des autoentrepreneurs. Afin d’éviter les divisions et parce que nous avons les mêmes intérêts objectifs que les postiers, nous sommes entrés en contact avec leurs syndicats pour réfléchir collectivement à une réponse positive pour les deux secteurs.
  • C’est pourquoi dès la première journée de mobilisation à Paris en août 2017 nous avons cherché à nous coordonner avec les autres collectifs de livreurs en France afin de faire valoir nos mobilisations au même moment et de nous mettre d’accord sur des mots d’ordre et des revendications. Cela a donné naissance à la CAVAL (Coordination d’actions vers l’autonomie des livreurs), structure nationale pérenne de mobilisations et d’échange d’informations. Ce qui a permis que, par la suite, la plupart des journées d’actions soient nationales. Mais pour mettre une pression suffisante sur Deliveroo, présent dans la plupart des pays européens, ce n’est pas suffisant. C’est pourquoi nous avons entrepris depuis quelques mois de nous coordonner au niveau européen. Nous avons ainsi rencontré des livreurs de Turin, Bologne, Vienne, Londres et nous sommes allés soutenir les grèves du mois de Janvier à Bruxelles.
  • La grève est très souvent considérée comme un outil daté, qui ne fonctionnerait plus. Le capitalisme se serait modifié et les nouvelles formes du travail seraient particulièrement touchées par ce constat. Nous pensons au contraire que la grève reste le moyen le plus efficace et le plus juste pour gagner le rapport de force qui oppose les livreurs et la multinationale. Parce que c’est le principal levier que nous avons pour engager un bras de fer économique avec la multinationale et qu’il se fait à la base par les travailleurs, les premiers concernés. Cependant, en raison des caractéristiques spécifiques de notre exploitation, il nous faut repenser la grève pour l’adapter aux modalités de ces nouvelles formes de travail. Nous avons pris la décision de bloquer les restaurants pour mettre un maximum la pression et faire perdre le plus d’argent possible aux multinationales.
  • Pour éviter la répression, nous devons être nombreux pour ne pas nous faire virer instantanément, mettre nos téléphones en mode avion (ils ont accès à notre géolocalisation) et faire masse. Cela permet de discuter entre nous plus longtemps que 5 minutes entre deux livraisons, de recréer une conscience collective du travail : nous sommes collègues et non concurrents. Nous étions pour la plupart masqués lors des premières mobilisations, mais paradoxalement c’est beaucoup plus radical de se mobiliser à visage découvert et de revendiquer qu’en France en 2018 on a le droit de se battre pour nos conditions de travail. Par la grève, et la grève seule, nous pourrons nous emparer des moyens de production et faire en sorte que Deliveroo appartienne à ses livreurs et non à des obscurs actionnaires et des fonds de pension.
  •  
    "L'ubérisation, stade suprême du capitalisme ? Depuis quelques années, les plateformes numériques réorganisent et transforment le travail, permettent à leurs propriétaires de maximiser leurs profits et de diviser les travailleurs. Ces derniers paient le prix fort : mal rémunérés, payés à la tâche, condamnés à la précarité. Malgré ces obstacles, les forçats de la pédale s'organisent et mènent des luttes. Dans cet article, un membre du collectif des livreurs autonomes de Paris (CLAP) nous raconte les mobilisations en cours face à Deliveroo. Au niveau local, national et transnational, les livreurs s'organisent, font alliance avec les syndicats et font pression sur la multinationale. Ils inventent des solutions qui permettront à l'avenir de créer une économie au service de ceux qui la font tourner."
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