Paris SPI - La voix de l'homme - 0 views
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Veille & Documentation on 20 Feb 21"Dès 1993, à l'heure où l'inquiétude écologique commençait à s'imposer dans les débats politiques, Paul Virilio, urbaniste et philosophe, alertait l'opinion sur une forme de pollution moins apparente : la pollution par les technologies. Non pas la pollution sur le monde physique du fait de l'usage des technologies mais « pollution » comme la dégradation des relations de l'humain à sa propre perception de l'environnement. Il percevait les effets sur l'homme de l'usage des technologies, en particulier une altération des capacités d'appréciation de son environnement. La pollution ne porte pas sur les êtres et les choses, mais sur la perception que l'homme en a, et sur l'idée qu'il s'en fait. A travers le titre de son livre de l'époque, « Espace critique », il rappelait que l'usage des technologies correspond à une forme inédite de pollution, car « quelque chose se perd dans l'intervalle qui nécessitait un déplacement pour aller à tel ou tel endroit … tout est à domicile… il n'y a plus de départ et plus d'arrivée ». A la pollution de l'atmosphère s'ajoute la pollution de l'espace lui-même, (« espace » comme autre nom de la relation), une pollution non encore prise en compte. Il la définissait comme « la dégradation de la relation qui vient de l'immédiateté de l'instantanéité des informations » [1]. Un quart de siècle plus tard, où en sommes-nous de cette « pollution » mentale sur le rapport de l'homme à son environnement, à cette altération des capacités cognitives de l'humain par l'effet de ses propres outils technologiques ? Il est plus habituel de parler de « manipulations » ou de « captation de l'attention » que de « pollution » lorsqu'il s'agit de nommer l'influence des technologies sur notre perception du monde - ce dernier terme étant référé aux écosystèmes. Or l'usage de la médiation d'outils technologiques co