Nous assistons donc à une dévalorisation de l'argent en tant que tel, à la perte de son rôle, à son obsolescence. Mais non par une décision consciente d'une humanité finalement lasse de ce que déjà Sophocle appelait "la plus funeste des inventions des hommes", mais en tant que processus non maîtrisé, chaotique et extrêmement dangereux. Il faut peut-être se préparer à l'après-argent comme à l'après-pétrole.
Harry Cheadle livre un belle tribune sur la montée de la sécurité d'Etat aux Etats-Unis. Les agences d'espionnages toutes puissantes qui coûtent 75 milliards de dollars par an sans que l'on sache à quoi cet argent est dépensé. Qui nous menace le plus ?
La technologie n'a pas encore profondément bouleversé la façon dont nous pensons à l'argent. Au-delà de la vitesse de transaction et la commodité des moyens de paiement moderne, les services ont encore bien du mal à évoluer estime Ignocio Mas pour la Technology Review. Absence de souplesse des transferts de comptes, absence d'intégration sociale, blocage des outils de paiements mobiles... Pour combien de temps encore ?
"Tant que nous nous bornerons à défendre nos droits, nous aurons en permanence un coup de retard, et nous perdrons toujours. L'industrie du copyright a l'initiative, et le mieux que nous puissions faire est de résorber le retard que nous avons, ou de limiter les dégâts déjà provoqués. Cela n'est pas suffisant", estime Rick Flakvinge de TorrentFreak. "L'industrie du coyright utilise son argent pour acheter des lois lui donnant toujours plus d'argent, tout en réduisant notre liberté d'expression. Et Rick Flakvinge d'en appeler à proposer une nouvelle législation pour le copyright permettant le partage de fichier, les exceptions créatives, rendant illégaux les DRM, réduisant la durée des droits, renforcant le domaine public et la neutralité du net.
Thomas Friedman nous emmène dans le laboratoire de GE (General Electric), à Niskayuna, au nord d'Albany. Guidé par Luana Lorio, qui supervise les recherches de GE sur l'impression 3D, il y découvre combien la conception a changé. Alors qu'il fallait un an pour concevoir un prototype, désormais, avec les imprimantes 3D, 4 à 5 jours suffisent. Désormais, "la complexité est libre". Mais l'innovation aussi à changé : désormais GE sait rassembler ses meilleurs chercheurs où qu'ils soient sur la planète. Il sait lancer des concours, pour trouver d'autres idées encore (et ça fonctionne ! en temps, comme en argent). Pour GE, nous sommes à l'aube de l'internet industriel, l'internet des choses, où les objets techniques connaîtront leur propre utilisation. Quand tout est connecté et que la complexité est accessible à tous, alors le monde du travail change.
En psychologie, il y a peu de recherches sur l'ambition, souligne Emily Esfahani Smith pour The Atlantic, mais une récente étude longitudinale s'est intéressé aux conséquences de celle-ci. Ce sont les enfants les plus consciencieux, extravertis et issu d'un milieu socio-économique aisé qui s'avèrent être les plus ambitieux. Si les plus ambitieux ont tendance à aller dans les meilleurs écoles, à gagner plus d'argent, quand il s'agit de bien être, les résultats sont plus mitigés. L'ambition est faiblement reliée avec le bien être et négativement associée à la longévité. Les gens ambitieux sont souvent heureux de ce qu'ils ont accomplis dans leur vie, leur bonheur ne peut se faire au détriment des relations personnelles. Et de faire référence au psychologue Tim Kasser auteur du "Prix élevé du matérialisme" qui a montré que la recherche de valeurs matérialistes (argent, possessions...) entraîne une baisse du bien-être et plus de détresse chez les individus et est même préjudiciable aux relations. Les gens qui croient aux valeurs matérialistes ont des relations interpersonnelles plus pauvres et contribuent moins à la communauté et ils ont plus tendance à utiliser les autres pour atteindre leurs propres objectifs. Une étude a montré que les relations sociales sont primordiales dans le bonheur... Autant de recherches qui montrent que la limitation de notre liberté n'est pas préjudiciable à notre bien être, au contraire. L'absence de contraintes est préjudiciable à notre bonheur.
L'achat d'OculusRift par Facebook à 2 milliards de dollars déclenche une polémique sur le rôle du financement participatif - le casque de réalité augmenté d'Oculus a été l'un des grands succès de la plateforme, permettant à la société d'engranger bien plus qu'elle demandait. Mais où sont passés les premiers financeurs dans cette transaction ? "Tout ce qu'ils ont obtenu est de savoir que leur argent contribué à un tas de gros bonnets de la Silicon Valley qui sont devenus un peu plus riches, tandis que la technologie dans laquelle ils plaçaient leurs espoirs est tombée dans les mains d'une entreprise, qui, pour beaucoup d'entre eux, leur inspire surtout la méfiance", estime Nathaniel Mott pour PandoDaily. Kickstarter se défend d'être un magasin et pourtant nul n'y achète de part dans les sociétés des produits qu'ils soutiennent. Les Gentils financeurs ne sont que des Gentils consommateurs. Les profits resteront à d'autres...
"Le mythe selon lequel le monopole du copyright serait nécessaire pour que n'importe quelle sorte d'art rapporte de l'argent, ou tout simplement pour que cet art existe, est un mythe obscène perpétué par ceux qui ont quelque chose à gagner en écrémant les 90% de l'argent des artistes, les privant du même coup de l'accès a un public par un racket à l'ancienne.
Pouvons-nous, s'il vous plaît, passer à autre chose maintenant ?"
Pour Chrisotpher Mims, Dwolla et Square devraient finir par collaborer pour marginaliser Visa et Mastercard. Square, parce qu'il permet à n'importe qui d'accepter le paiement par carte de crédit, Dwolla, système de transfert instantané d'argent, pourraient en s'alliant rendre encore plus rapidement obsolète les systèmes de paiements traditionnels.
Pour Bruno Palier, spécialiste de la protection sociale au Centre d'études européennes de Sciences Po, la France consacre trop d'énergie et de subvention à sauver des secteurs en déclin plutôt qu'à développer de nouveaux secteurs industriels. La raison ? avance le sociologue, tout le monde y trouve son intérêt : syndicats, patronats et politiques.
Les sites de financement participatifs ne cessent d'élargir leurs modèles, dans la plus parfaite opacité le plus souvent pour les investisseurs particuliers, estime Marie Pellefigue pour LeMonde.fr. Entre sites qui reversent un dividende, sites qui offrent un avantage aux donateurs et sites de micro-crédit... Comme les projets portent sur de petites sommes, il n'y a pas de législation qui encadre cette activité. Beaucoup de sites n'ont pas d'agrément de l'Autorité de contrôle prudentiel qui réglemente le crédit. Ensuite, le financement est un apport au capital de société mais n'associe quasiment jamais les internautes... S'il s'agit de donations, elles doivent être déclarées au impôts et taxées, ce qui n'est pas non plus le cas.
Accablant. L'historienne des sciences Naomi Oreskes, coauteur d'un ouvrage de référence sur les racines du climatoscepticisme (Les marchands de doute, qui vient de paraître en français) explique très clairement qu'il n'y a pas de débat scientifique sur le réchauffement climatique. Les scientifiques sont d'accord sur la réalité du changement climatique. Ceux qui ne le sont pas, ce ne sont pas des scientifiques, mais des experts, des experts dont beaucoup naviguent sur des sujets aux compétences bien différentes. Plusieurs experts, chantres du climatoscepticisme, ont ainsi défendu l'industrie du tabac, contesté la réalité des pluies acides ou du trou dans la couche d'ozone ! La raison n'est pas tant financière qu'idéologique, estime la spécialiste. Ces gens sont bien souvent des tenants du livre marché et du refus de toute réglementation.
Après le financement participatif, voici le prêt solidaire, qui met en relation prêteurs et emprunteurs. "Les prêteurs solidaires avancent en moyenne 200 euros par personne, pour des prêts moyens de 7 000 euros, ce qui représente 30 à 40 contributeurs par projet.
Le taux de non remboursement des avances est très faible. Le taux d'échec est quatre fois inférieur à celui rencontré par le secteur bancaire traditionnel. Les emprunteurs jouant leur réputation auprès de leurs connaissances, ils mettent un point d'honneur à rendre la somme prêtée."