Comment décririez-vous la démocratie de demain ?
Depuis une trentaine d’années, il n’y a plus de discussion politique. Tous les gouvernements, depuis 1983, sont des partisans de l’économie libérale de marché et ils expliquent qu’ils ne font pas de politique, mais de la bonne gestion. Fondamentalement, la politique, c’est arbitrer entre des intérêts divergents dans la société. Il faut résoudre le conflit entre deux catégories qui s’opposent sur un sujet. D’un côté, il y a des gens qui voudraient protéger leur vie privée et, de l’autre, il y a Facebook qui ne voudrait pas. Les deux s’affrontent et les politiques doivent trancher. Un conflit n’est pas malsain, mais tant qu’on n’a pas posé les termes d’un conflit, on ne sait pas qui cherche à obtenir quoi, et on obtient des arbitrages implicites au lieu d’arbitrages explicites.