L'intelligence artificielle, un rêve de puissances (II) - Chronik - 1 views
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Veille & Documentation on 11 Sep 18"« L'intelligence artificielle, un rêve de puissances », tel est le sujet de l'intervention du chercheur Charles Thibout, lors de la récente conférence organisée à l'IRIS intitulée : « GAFA, IA, Big Data : quels enjeux géopolitiques? ». Chronik.fr publie ici la seconde partie de son analyse. Au préalable, rappelons tout de suite que l'étude du rôle de l'IA dans les relations internationales est devenue signifiante parce que les « grands » de ce monde estiment qu'elle peut affecter profondément et durablement l'ordre mondial tel que nous le connaissons. Quand Vladimir Poutine déclare que celui qui détiendra le leadership en IA se rendra maître du monde, il nous renseigne à tout le moins sur un état d'esprit que partagent les dirigeants des principales puissances. Et l'on sait qu'en matière de politique étrangère comme ailleurs, le processus décisionnel mêle toujours le rationnel aux représentations imaginaires. Les puissances dont nous parlons sont lancées aujourd'hui dans une course à l'IA, même si deux pays seulement semblent capables d'occuper une position prééminente pour le moment : vous l'aurez compris, il s'agit des États-Unis et de la Chine. L'intérêt porté à l'IA par les Américains est assez ancien - on pourrait sans doute le faire remonter aux origines mêmes du terme, dans les années 1950, voire au-delà. Mais c'est en particulier depuis 2014, et la formulation de la Third Offset Strategy qu'ils ont officialisé la prise en compte de l'IA dans le développement de leur puissance militaire. Il s'agit, pour le dire vite, d'une stratégie de prise d'avantage technologique, en particulier vis-à-vis des Chinois et des Russes, dans le domaine de la robotique, des nanotechnologies ou encore du Big Data et du cloud computing, à laquelle les entreprises innovantes du secteur privé sont censées être étroitement associées. C'est par exemple dans le droit fil de cette