Damien Labadie - 1 views
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Veille & Documentation on 22 Oct 13"vendredi 18 octobre 2013 Quelques remarques sur la nouvelle version française du Notre Père... La nouvelle version française du Notre Père, qui paraîtra dans la prochaine traduction liturgique de la Bible et entrera en vigueur dans les lectionnaires dès 2014, s'annonce tout aussi infidèle que les précédentes. Il est regrettable de constater que dix-sept années d'un travail prudent et patient produisent pareil résultat ! En lisant les diverses versions anciennes de l'oratio Dominica (latine, syriaque, arabe, copte, arménienne, slavonne), je ne laisse pas de m'émerveiller de leur fidélité au texte grec. Nos traducteurs modernes en tireraient quelque leçon de sobriété et de style. Mais pourquoi la prière du Notre Père est-elle devenue à ce point un nœud de discorde théologique alors qu'elle a traversé les siècles au sein des communautés chrétiennes sans souffrir la moindre altération ? Depuis plusieurs décennies, la publication d'une nouvelle traduction de la Bible est prétexte, pour nos traducteurs, à d'ingénieuses innovations syntaxiques et sémantiques ; pourtant ce vin nouveau n'a jamais retrouvé la saveur de l'original. Peut-être nos traducteurs modernes ont-ils le défaut d'être aussi des théologiens ; trop sensibles aux aspérités du texte du Notre Père, ils l'inondent de considérations propres à l'exégèse et impropres à la traduction. À titre d'illustration, dans la dernière version de la Traduction Œcuménique de la Bible (2010), « que ton nom soit sanctifié » est devenu « fais connaître à tous qui tu es » ; le traducteur se révèle bien ici traditor... Contentons-nous de traduire. L'interprétation viendra ensuite, opportunément. Revenons à la nouvelle traduction liturgique. Elle conservera l'ancien « pardonne-nous nos offenses ». Pourtant, le texte grec ne parle à aucun moment « d'offense ». Le terme employé est opheilêma, qui signifie proprement