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peir ric

L'évidence du complot : un défi à l'argumentation. Douter de tout pour ne plu... - 1 views

  • tout en affichant son objectivité absolue, s’attache à mettre en cohérence des événements épars prélevés çà et là dans la réalité observable.
  • Elles intègrent ces événements à l’intérieur d’une trame narrative déterministe (mais non assumée comme telle) capable de leur donner du sens et de l’épaisseur ; capable, en somme, de les faire parler.
  • dans le but (2) d’apporter la preuve que ces faits sont nécessairement liés entre eux
  • ...48 more annotations...
  • ces théories (1) recueillent et assemblent des événements élevés au statut de faits
  • (3) parce qu’ils résultent d’une cause unique
  • et (5) au sein duquel les participants agissent conformément à une nature profonde qui les détermine.
  • c’est-à-dire (4) d’un complot dont ils témoignent
  • les théories en question pointent et dévoilent les supposées raisons cachées qui justifient qu’on présente les faits collectés en un seul geste discursif, d’un seul trait.
  • évacuant complètement le rôle du hasard, du flou et du précaire qui habitent les affaires humaines
  • en sollicitant des explications où prédominent les intentions inavouables (et partant inavouées) de groupes d’individus motivés par une essence ou une propriété commune
  • C’est justement cette capacité unificatrice, cette plasticité même qui donne réponse à tout, que j’ai appelée ailleurs « rhétorique de la facilité »
  • La mise à jour de ce maillage, donc sa production, reposent sur l’accumulation d’indices, de signes, de traces plus ou moins visibles.
  • Ceux-ci sont alors investis et interprétés à l’aune de l’explication totale ( = la vision du monde) sur laquelle repose tout l’édifice théorique.
  • il n’est jamais difficile de trouver, dans la masse des informations disponibles, celles qui, justement, vont pouvoir confirmer la thèse initiale et renforcer la clôture du monde.
  • Statistiquement, il n’est d’ailleurs pas « anormal » que des événements ou des coïncidences improbables aient lieu – même si cela déroute ou intrigue.
  • Bronner montre combien le « biais de confirmation » constitue un mécanisme cognitif particulièrement efficace lorsqu’il s’agit de légitimer et de pérenniser ses propres croyances.
  • Traité de l’Argumentation, « on ne délibère pas là où la solution est nécessaire et on n’argumente pas contre l’évidence »
  • la pensée conspirationniste en affichant un respect scrupuleux des contraintes de production du savoir scientifique (les faits, rien que les faits), profite de l’extraordinaire légitimité que nos sociétés démocratiques attachent à la position critique.
  • Elle parvient alors, nouveau tour de force, à s’immuniser face à la critique même, par un recours systématique à l’effet d’évidence. C’est à ce titre qu’elle est si persuasive.
  • reconsidérer le type d’argumentation propre à cette pensée-là à la lumière du couple doute-évidence.
  • En effet, dans un même geste, le doute qui envahit l’espace social (sur le mode du « tout n’est qu‘apparences », ou du « on nous cache tout ») en vient à quitter totalement celui du discours à l’intérieur duquel, justement – évidence oblige –, on ne doute pas.
  • En conséquence, l’adhésion à ces preuves constitue un droit et non pas un fait. Le but n’est pas de rallier l’adversaire récalcitrant, mais bien de le combattre pour lui faire entendre raison.
  • [d’]une argumentation rhétorique tout peut toujours être remis en question ; on peut toujours retirer son adhésion : ce que l’on accorde est un fait, non un droit. […] On ne peut être obligé d’adhérer à une proposition ou obligé d’y renoncer à cause d’une proposition à laquelle on serait acculé. L’argumentation rhétorique n’est pas contraignante parce qu’elle ne se déroule pas à l’intérieur d’un système dont les prémisses et les règles de déduction sont univoques et fixées de manière invariable (Perelman & Olbrechts-Tyteca, 1952 [1950] : 26).
  • Concrètement, le raisonnement conspirationniste crée un espace qui semble ouvert au doute et à l’argumentation, alors même qu’il rend l’expression de l’un comme de l’autre impossible.
  • Au contraire, tout semble fait pour lui retirer sa dimension pratique, mais aussi pour dissiper la part incompressible d’incertitude et de jeu qui permet à la liberté de choix d’opérer.
  • Pour le dire sans détour, il ne s’agit pas de se « poser des questions », ni même d’argumenter, mais bien de confirmer une matière qui est déjà jugée, à savoir que tout est « fabriqué ».
  • une incertitude
  • (1) l’argumentation puisse se déployer sur le mode de l’invention,
  • le fait d’être persuadé puisse constituer un acte libre et responsable.
  • Nous ne délibérons que sur les questions qui sont manifestement susceptibles de recevoir deux solutions opposées ; quant aux choses qui, dans le passé, l’avenir ou le présent ne sauraient être autrement, nul n’en délibère, s’il les juge telles ; car cela ne lui servirait à rien. (Aristote 1960 : 79)
  • une incertitude qui donne prise à l’argumentation.
  • Perelman
  • une intuition relative au doute, mais aussi à l’intrication d’éléments épars qu’il veut réunir : le libre examen, la parole persuasive, l’incertitude, l’orientation dans un monde flou, la décision.
  • Perelman se demande comment faire pour conférer au doute une dimension pratique, pour lui donner force et vigueur afin d’éviter qu’il ne sclérose la pensée, la parole et l’action
  • D’abord, Perelman refuse de réduire le doute à une posture – sociale ou discursive.
  • La recherche des preuves et, partant, leur administration en vue de les faire admettre comme des raisons, et même de « bonnes raisons » d’adhérer est la première charge des protagonistes de l’interaction, par laquelle ils manifestent, justement, leur raison pratique.
  • Perelman n’invite nullement à renoncer au doute. Il propose, à l’inverse, de l’assumer : d’en faire une occasion, un kairos.
  • Ensuite, l’auteur lie le doute et l’action : à une action personnelle (délibérer avec soi-même pour se décider), d’une part ; à une action vers autrui (convaincre, nous aurions préféré persuader, mais peu importe), d’autre part
  • convaincre, c’est
  • accepter de s’exposer soi-même aux arguments qu’autrui pourrait également formuler
  • C’est parce qu’il n’y a pas de règles susceptibles de fournir une solution définitive au problème du bon choix que chaque choix constitue un risque, une option engageant la responsabilité de l’homme qui a choisi, que l’appréciation morale a un sens et que l’on peut parler de liberté humaine. (Perelman 1952 [1948] :160)
  • La liberté dont il est question ici est intimement liée à la démarche rhétorique. Celle-ci ne saurait d’aucune façon se déployer dans un monde clos, ni dans un système où il s’agirait de « transformer [l]es consciences humaines en automates ajustés aux besoins d’une idéologie »
  • En pénétrant dans l’espace d’opposition  des preuves et des arguments, les adversaires (réels ou potentiels) contractent, l’un envers l’autre, une obligation qui les met en devoir de se respecter comme tels, c’est-à-dire comme adversaires
  • chacun des protagonistes se charge successivement de se défendre et d’accuser, c’est-à-dire de rechercher (et donc de prendre en charge) les preuves les mieux à même de supporter une défense toujours à venir.
  • reconnaitre la précarité même des arguments avancés à l’intention d’autrui, leur caractère critiquable et, dans un même mouvement (c’est le corrélat)
  • « Rien n’arrive par accident. »
  • (1) « À qui profite le crime ? »
  • (3) « Rien n’est tel qu’il paraît être. »
  • (4) « Tout est lié, des forces occultes tirent les ficelles. »
  • (5) « Qu’on me prouve le contraire ! »
  • je soulignerai d’abord que la pensée conspirationniste constitue un remarquable laboratoire pour aborder, par contraste, la pratique rhétorique, c’est-à-dire pour mieux comprendre sa valeur profonde, ses usages autant que ses outils.
peir ric

La guerre des mémoires - Propos recueillis par Martine Fournier, article Hist... - 2 views

  • mémoire de la guerre d’indépendance
  • légitimer l’État-nation.
  • pour mission d’écrire l’histoire officielle de la révolution et de la guerre.
  • ...12 more annotations...
  • de nouvelles interrogations traversent la société sur la généalogie de la violence, sur les pères fondateurs du nationalisme algérien,
  • en quoi le refoulement et les oublis ont vidé la politique de son sens pour aboutir à cette espèce de vertige identitaire auquel on assiste actuellement.
  • Toute une série de fractures profondes a traversé la société algérienne, des microguerres civiles qui n’ont cessé de se superposer parce que, dans la mémoire de la guerre d’indépendance, on a évacué les facteurs politiques au profit des facteurs militaires.
  • Le grand problème pour la jeunesse algérienne aujourd’hui est de sortir de cette culture de la guerre, tout en prenant possession d’un récit historique où doivent dominer les figures politiques, et plus simplement militaires.
  • où la mémoire de la guerre d’Algérie est essentiellement transmise dans les familles de soldats
  • pieds-noirs. Cette mémoire permet à ces derniers de se fabriquer une identité forte dans la société française.
  • : les enfants issus de l’immigration algérienne en France ont apporté, via leurs grands-pères et leurs pères, une nouvelle mémoire axée sur la mise en accusation du système colonial.
  • le 10 juin 1999. Ce jour-là, pour la première a été reconnu le terme de « guerre d’Algérie ».
  • Mais la guerre des mémoires a pris une tournure très violente à l’occasion de plusieurs événements
  • le 23 février 2005 d’une loi insistant sur les « aspects positifs » de la colonisation
  • l’inauguration d’un « mur » à Perpignan à la fin de l’année 2007
  • l’utilisation par les autorités algériennes du mot « génocide »
  •  
    est-ce qu'un travail sur cette guerre des mémoires ne rentre-t-il pas dans un processus d'explicitation type controverse scientifique ?
  •  
    Je ne pense pas du tout que la question de la guerre des mémoires ait quoi que ce soit à voir avec les controverses scientifiques (ni même avec l'évaluation de l'information !) : ce ne sont pas les mêmes processus, les mêmes objets, les mêmes enjeux, ni les mêmes conclusions. Par exemple, alors qu'une controverse scientifique est toujours appelée à être close, un jour ou l'autre, la guerre des mémoires est, par définition, presque impossible à être refermée (cf la guerre d'Algérie).
  •  
    pourtant on est face à deux visions d'un même évènement qui vont générer des points de vue différents ? Mais est-ce qu'on peut arriver à une objectivation de l'évènement, that is the question ? Si on quitte l'aspect idéologique qui est associé à la guerre d'Algérie en France, est-ce qu'on ne peut pas voir justement ces deux visions comme des visions concurrentes qui viser à l'emporter l'une sur l'autre ? Les controverses viseraient à arriver à une synthèse alors que les visions mémorielles viseraient à l'éradication de l'autre mémoire ? Je comprends qu'on ne soit pas dans la notion de controverses, mais pourquoi est-ce qu'on ne peut pas être dans l'évaluation de l'information alors ?
peir ric

Mashup, remix, sample, machinima,… au risque du droit d'auteur ? | Paralipomènes - 1 views

  • copie
  • transformation
  • diffusion
  • ...26 more annotations...
  • partage
  • La copie
  • Le Code de la propriété intellectuelle autorise certains usages.
  • pour savoir à qui  demander les droits.
  • L’autorisation devrait même être expresse
  • Pour les mêmes raisons, il faut qualifier l’œuvre
  • une œuvre de collaboration
  • collective
  • une œuvre composite
  • pouvoir jouir d’une exploitation paisible,
  • il faut une autorisation pour reproduire l’œuvre et la représenter, même s’il s’agit d’un extrait, même si elle est modifiée, devenant ainsi une œuvre dérivée.
  • voire de l’usage pédagogique
  • parodie
  • pastiche
  • caricature
  • citation
  • Sont-ce ce des citations ? Non
  • la citation est autorisée lorsqu’elle est faite «  à des fins polémique, critique, scientifique ou d’information », ce qui exclut les fins esthétiques et ludiques
  • Pas d’exception pour la parodie, la caricature ou le pastiche non plus car si certaines de ces créations ont une fin humoristique, on peinera souvent à trouver une telle intention.
  • Quant à l’exception pédagogique
  • elle s’oppose à tout forme de diffusion hors de la classe
  • une œuvre du domaine public
  • Le droit moral, autre couche de droit, impose notamment que l’on crédite l’œuvre, mais aussi que l’on ne porte pas atteinte à son intégrité, selon des critères laissés à l’appréciation des réutilisateurs de l’œuvre, de ceux qui ont des droits sur l’œuvre et  … des juges.
  • l’œuvre peut être utilisée, en respectant les usages imposés par contrat,
  • Une modification autorisée ? Il convient de vérifier.
  • Copier pour modifier, tel est le principe même de la création, du moins si on refuse l’idée d’une création ex nihilo
peir ric

Comment vérifier les images des réseaux sociaux ? - 0 views

  • Ce qui a toutefois changé, c’est que la fabrication et la diffusion de ces intox sont aujourd’hui à la portée de tous.
  • il est rarement possible d’affirmer avec 100 % certitude qu’une image est fausse.
  • Le travail de vérification sert  le plus souvent à éclairer la décision éditoriale de diffuser une image. On peut par exemple décider de publier une vidéo sans en connaître la date exacte, mais en s’étant assuré que la scène est authentique.
  • ...29 more annotations...
  • Une analyse "technique", qui permet par exemple d’extraire des données cachées dans des fichiers photos ou vidéos
  • Et un travail d’enquête qui mêle des techniques journalistiques traditionnelles et des méthodes spécifiques aux réseaux sociaux
  • Modifier une image demande du travail. Même avec les technologies modernes, et réaliser un photomontage ou vidéomontage convainquant n’est pas aisé.
  • Ils utilisent une image ancienne qu’ils sortent de son contexte en la reliant à une actualité récente.
  • Pour repérer qu’une photo est plus ancienne que sa légende, le premier réflexe est de la passer dans Google Images ou TinEye, des outils qui détectent les occurrences de publication antérieures.
  • Autre problème, il n’existe pas d’outil aussi puissant pour retrouver les occurrences précédentes d’une vidéo. Amnesty a mis en place, avec l’aide de YouTube, un système en ligne où vous pouvez tester une URL de vidéo.
  • Toujours dans le domaine de l’analyse "technique", il est utile de se familiariser aux données Exif contenues dans les fichiers photos
  • Cherchez donc toujours à récupérer la photo originale. Si le cliché vous est envoyé directement par email, il devrait avoir conservé ses données Exif.
  • Certains outils d'analyse des métadonnées fonctionnent désormais également pour les vidéos. Si vous uploadez une vidéo sur Jeffrey’s Exif viewer, l'outil parvient parfois à récupérer la date et l'heure de la prise de vue. Mais comme pour les photos, la plupart des plateformes de partage de vidéos effacent les métadonnées
  • Bémolimportant avec cette analyse de données : toutes ces informations peuvent avoir été modifiées par une personne qui cherche sciemment à vous manipuler. Il est en effet possible d’altérer ces données Exif. Même si en pratique, peu d’internautes vont aussi loin dans la manipulation.
  • La date d’une image peut être fausse, la localisation aussi.
  • Pour éviter cet écueil, de plus en plus de journalistes font des recherches géolocalisées sur les réseaux sociaux. L’objectif étant de ne s’intéresser qu’aux photos publiées à proximité de l’événement, en mettant en sourdine les internautes qui postent sur Twitter des messages alors qu’ils sont à des milliers de kilomètres de l’action.
  • De nombreux outils, payants ou gratuits, existent pour géolocaliser les messages publiés sur les réseaux (Yomapic, Echosec, Gramfeed, SAM Desk, Geofeedia, etc). On peut aussi se servir du moteur de recherche avancé de Twitter (https://twitter.com/search-advanced?lang=fr).
  • L’outil de géolocalisation vous fera remonter son image comme pertinente si vous cherchez des images sur le conflit dans ce pays, même si elle a été prise à des milliers de kilomètres de là.
  • une photo qu’il a reçue par mail.
  • l’analyse technique, aussi imparfaite soit-elle, est particulièrement efficace quand elle est couplée à une enquête journalistique.
  • Il suffit d’exercer son regard à repérer les détails incohérents dans une image, et se poser les bonnes questions. Quelques exemples.
  • Pour examiner une photo ou une vidéo, il faut s’attacher aux détails : vêtements, architecture, météo, accents, forme des plaques d’égout, etc.
  • Il suffira parfois de vérifier la météo du lieu
  • faire visionner les images à un local, pour repérer l’intox
  • Panoramio (http://www.panoramio.com/), un outil qui rassemble des photos amateur géolocalisées.
  • Google Maps, Earth et Google Street View
  • s’intéresser au profil de l’internaute qui a posté l’image. On parle ici de la première personne l’ayant publiée, que l’on peut retrouver par exemple en utilisant Google Images (voir plus haut…).
  • Une fois le "premier-posteur "retrouvé, il s’agit donc de regarder son historique de publication : publie-t-il régulièrement ? Toujours des vidéos prises dans la même zone ? Ses précédentes publications semblent-elles cohérentes ?
  • Et, croyez en notre expérience : beaucoup de gens acceptent de vous aider lorsqu’on leur demande gentiment. Servez vous par exemple des réseaux pour demander les traductions des légendes sous les images, ou des commentaires des internautes. C’est plus fiable que Google Translate.
  • Créer sa propre communauté est donc essentiel. À France 24, nous avons mis en place en 2007 la communauté des Observateurs, qui compte aujourd’hui plus de 6000 personnes, partout dans le monde, des "amateurs "qui collaborent avec nos journalistes pour couvrir l’actualité.
  • On a parlé technique, enquête, mais doit-on se fier également à son instinct ? Certainement, mais même l’instinct, ça s’acquiert. Que diriez-vous par exemple de cette vidéo ?
  • Les publicitaires ne se préoccupent pas de la crédibilité des médias ou des réseaux sociaux. Vous faites une erreur et vous partagez leur intox ? Tant mieux, ils ont réussi leur coup.
  • Gardons en tête qu’ils sont nombreux ceux qui ont intérêt à nous désinformer.
peir ric

Arrêtez de vous plaindre, vous avez le fil d'actus que vous méritez | FredCav... - 0 views

  • Ces pratiques de publication de faux articles sont donc plus répandues que nous ne le pensons. 
  • Le problème n’est pas l’existence de faux sites d’information, mais le relais de leurs articles à grande échelle.
  • En clair : Facebook est-il un média (qui diffuse de l’information) ou une plateforme sociale (qui héberge des contenus) ? 
  • ...23 more annotations...
  • Cette posture les arrange, car comme ça ils n’ont pas à subir les contraintes des médias (responsabilité du directeur de la publication en cas de diffamation…),
  • mais bénéficient quand même d’une très large audience qu’ils peuvent monétiser auprès des annonceurs.
  • Mais ça serait oublier que depuis 2 ans ils travaillent très dur pour faire de Facebook la première source d’information, notamment en draguant les éditeurs de sites d’informations pour héberger leurs articles grâce à la fonction Instant Articles.
  • Les choses se sont accélérées cet été avec le scandale du bloc « Trending News » : une petite équipe de modérateurs humains étaient en charge de la modération des actualités
  • Certains observateurs se sont rendu compte que cette équipe ne relayait que très peu d’articles sur les candidats républicains (et Trump en particulier), ils s’en sont plaint et l’équipe a été remplacée par un algorithme
  • Il faut dire que les internautes sont maintenant exposés à un nombre ahurissant de sources et à une somme toujours plus importante d’unités d’information
  • La solution serait de réglementer les publications sur Facebook en supprimant celles qui sont jugées fausses. Le problème est que c’est un jeu dangereux, car la frontière avec une forme de censure est très fine.
  • Idéalement, il serait plus simple de scinder en deux le news feed avec d’un côté ce qui relève du divertissement, et de l’autre les actualités plus sérieuses, mais ça voudrait dire diminuer la puissance de Facebook, donc ses revenus.
  • En fait, quand on y réfléchit bien, on se dit qu’au départ, l’idée de mélanger actualités sérieuses, contenus divertissants et partages de vos proches, le tout en respectant l’étique et la rigueur journalistique est une promesse impossible à tenir.
  • es équipes de Facebook ne décident pas de ce qui va être publié sur votre fil d’actus, ils ne l’ont jamais fait.
  • Vous noterez que cela s’applique également à Twitter où le bloc « Trending topics » peut être facilement détourné en mettant à contribution un certain nombre de personnes pendant un court laps de temps, mais il se trouve que c’est à Facebook qu’on le reproche, car la portée est plus grande.
  • Et si le vrai coupable dans cette histoire était tout simplement l’infobésité ?
  • Le filtrage des publications sur le news feed est régit par un ensemble de règles qui reposent sur les choix des utilisateurs eux-mêmes (les articles qu’ils ont aimés ou relayés précédemment).
  • Le vrai problème est que les internautes ont une attention limitée, ils privilégient donc les sources d’informations qui leur apportent le plus de satisfaction avec un minimum d’effort
  • Puisque les utilisateurs peuvent avoir tout ça auprès d’une source unique, gratuite, qui tient dans la poche (leur smartphone) et qu’en plus ils peuvent retrouver dessus leurs amis d’enfance et avoir des nouvelles du petit cousin, alors pourquoi continuer à payer un abonnement pour un journal papier qui déblatère toujours les mêmes histoires (les réactions aux réactions des politiques) et des journalistes qui ne savent même plus anticiper les résultats des élections ?
  • Avec ce raisonnement, on se retrouve avec l’outil de communication le plus puissant de l’histoire de l’humanité, mais sans aucun mode d’emploi ou précaution d’utilisation.
  • un outil numérique (Facebook) qui remplace un support analogique (les journaux papier) avec des utilisateurs qui ne changent pas leurs habitudes (« je me nourris tous les jours avec de l’info« ) et ne savent pas prendre un minimum de recul (« si c’est écrit, c’est que c’est vrai« ).
  • Au final, la seule véritable solution durable à ce problème de faux articles serait d’éduquer les utilisateurs
  • vérifier la source (l’origine de la publication)
  • ne pas se laisser influencer (vérifier celui ou celle qui relaie)
  • ne pas relayer sans avoir lu ou vérifié…
  • Et n’oubliez pas que le premier filtre, c’est vous, pas un algorithme auto-apprenant conçu à l’autre bout du monde.
  • Conclusion : le média idéal n’existe pas. Vous pouvez faire confiance à Facebook pour vous divertir (de même qu’à Instagram ou Youtube), mais vous ne pouvez pas leur faire confiance pour vous informer ou vous instruire (c’est le pré carré des professionnels de l’information).
peir ric

Rudy Reichstadt: "la complosphère considère le Réseau Voltaire comme un site ... - 1 views

  • Sur tous les sites conspirationnistes, dans toutes les théories du complot, vous avez des faits exacts. Et c’est bien normal : pour être efficace, une théorie du complot doit s’ancrer dans la réalité
  • . Sur le Réseau Voltaire, c’est pareil et c’est même encore plus sophistiqué que cela : non seulement vous avez des faits exacts, mais vous avez aussi des éléments qui ne sont pas forcément connus du grand public – mais qui le sont en revanche des observateurs et des spécialistes.
  • C'est un mode de discours, qui peut être au service d'idéologies très différentes et même opposées, qui consiste à délivrer un récit alternatif, un récit concurrent de la version communément admise d'un événement. Et en plaçant au cœur de ce récit une idée de conspiration, de manipulation, de mensonge des autorités.
  • ...3 more annotations...
  • il répond à une demande sociale, il dit à une partie du public ce qu’il veut entendre.
  • Le Réseau Voltaire, si vous voulez, c'est un site prescripteur. Il donne le tempo. Il est ainsi beaucoup repris par la blogosphère conspirationniste,
  • Oui. Vous avez le Réseau Voltaire, Mécanopolis, Egalité & Réconciliation d'Alain Soral ou encore AlterInfo.net (lire notre article) de Zeynel Cekici (qui a été condamné en 2009 pour des contenus à caractère négationniste). Vous avez aussi Mondialisation.ca, qui est un site canadien fondé par Michel Chossudovsky. Et qui a une version en anglais, qui s'appelle GlobalResearch.ca. Tous ces sites sont vraiment sur la même ligne idéologique indissolublement antiaméricaine, "antisioniste" et conspirationniste.
peir ric

Penser la rumeur : un concept récent et controversé | InaGlobal - 0 views

  • Le terme de rumeur recouvre en effet une grande quantité de phénomènes
  • théorisation de la rumeur que très tardivement, à l’orée du XXe
  • l’univers lexical de la nature : la rumeur du fleuve, la rumeur de la forêt (on dirait aujourd’hui « brouhaha »).
  • ...34 more annotations...
  • s’approche de la réputation et de la renommée, au point de s’y confondre
  • en 1902, quand un psychologue allemand, Louis William Stern, publie la première étude sur la rumeur comme objet scientifique.
  • il réifie la rumeur (en ce sens qu’il l’extrait du réel social et médiatique), il la mesure (il la décompose en « détails »), et il lui confère une mécanique propre (sur la base du « jeu du téléphone »).
  • En 1902, la rumeur de Stern est originale en ce sens qu’elle a acquis des caractéristiques nouvelles (décomposable, péjorative, dangereuse) et que sa caractérisation se fonde sur l’expérimentation,
  • Rosa Oppenheim (1909), qui expose scientifiquement son étonnement à voir que les démentis sont moins diffusés par les journaux et intéressent moins les lecteurs que les nouvelles sensationnelles qu’ils tentent de combattre
  • Carl Gustav Jung qui, dans un rapport rédigé sur commande, se sert de la notion de rumeur pour disculper un professeur accusé de conduite amorale à l’égard de ses élèves féminines
  • proposant de voir la rumeur comme une parole-symptôme.
  • toute rumeur est désormais liée au faux (au moins en partie),
  • toute rumeur doit être combattue (par les médias, de préférence)
  • toute rumeur porte un message caché (à déchiffrer par un spécialiste)
  • oui, ce récit a circulé. Mais cela n’en garantit ni la véracité ni l’obsolescence.
  • On a cru aussi diagnostiquer un « style rumoral » (Gryspeerdt et Klein, 1995) fait de conditionnel (« la Présidente aurait un amant »), d’insinuations (« si seulement les murs pouvaient parler ») ou de précautions verbales (« dans l’entourage du Président, on murmure que…»). Las, ce style rumoral est constitutif de tout discours spéculatif et n’aide guère à faire la part des choses.
  • pour caractériser la rumeur, on a cru pouvoir s’appuyer la « recherche d’attestations antérieures ». Les rumeurs étant souvent racontées au présent, le fait de trouver la trace du passage du récit (où, par qui, quand ?) est une indication fragile mais précieuse pour caractériser le phénomène.
  • véritables bases de données de « rumeurs attestées » : plus de 120 000 pages indexées pour l’américain snopes.com, plus de 30 000 pages pour le français hoaxbuster.com… pour ne parler que des sites les plus populaires
  • On a parfois espéré que l’expression « il paraît » suffise à trier ce qui est de la rumeur de ce qui n’en est pas ; sans succès, car cet “embrayeur linguistique” vaut pour tout discours rapporté
  • Et, sa mutation à peine constatée, toutes les forces du discours s’attachent aussitôt à montrer sa « nature » a‑médiatique…
  • la présence d’un récit au sein d’un de ces ouvrages ou sur l’un de ces sites « de référence » ne garantit pas sa véracité, mais en plus elle ne permet pas d’en apprécier l’actualité
  • une légende peut servir un scénario criminel réel, qu’une rumeur peut « performer », devenir vraie.
  • la caractérisation de la rumeur participe même de sa diffusion : en l’absence de marqueurs linguistiques formels, dans l’impossibilité de décréter le faux comme trait distinctif de la rumeur, il ne reste plus que l’attestation de circulation pour en venir à bout : est rumeur ce qui a déjà circulé comme rumeur
  • le seul fait qu’il y ait une rumeur fait événement ; et s’il y a événement, alors la publication est possible.
  • Le buzz et la rumeur prennent leur véritable envol quand ils font eux-mêmes l’objet d’un traitement médiatique.
  • le principe de « l’attestation de circulation » (j’atteste qu’une rumeur circule, je n’atteste pas sa véracité).
  • le récit fantasmatique et saugrenu a attiré les « attestations de circulation », les démentis et quelques plaintes, qui ont été eux-mêmes largement diffusés par la presse locale (dont on a toujours tort de minimiser l’importance), et qui ont participé du phénomène.
  • La question de savoir pourquoi cette rumeur se répand si bien et si vite trouve sa réponse là, dans le fait médiatique : mieux que par le bouche-à-oreille, la rumeur circule par le truchement d’organes de presse puissants, les grands quotidiens régionaux français.
  • On en trouve une preuve définitive dans la géographie : les villes les plus « touchées » par la rumeur sont majoritairement dans les zones de diffusion de L’Union (Saint-Quentin, Soissons, Reims, Châlons-en-Champagne, Vitry-le-François) ou de La Nouvelle République (Niort, Poitiers, Le Mans, Vichy, Nevers, Limoges, Guéret, La Souterraine, Montluçon, Tulle).
  • le phénomène de la rumeur n’est pas magique et qu’il est tributaire d’une médiatisation constante.
  • Bien que sous-estimée, la médiatisation de la rumeur joue en effet avant, pendant et après le surgissement de la rumeur : avant, en mettant à disposition du public des récits stéréotypés prêts-à-l’emploi ; pendant, en attestant la circulation de la rumeur et en garantissant ses qualités mythifiantes (informelle, populaire, orale, etc.) ; après, en réécrivant l’histoire et en lui assignant un nom (un désignant événementiel, dirait Laura Calabrese).
  • La seule présence d’une population étrangère semble tout à coup suffire à faire le malheur d’une nation (auparavant, on craignait l’invasion militaire ou la razzia, car elle s’achevait par la mort ou l’esclavage ; jamais les Anciens n’ont cru être souillés par une population étrangère ou asservie, par leur seule présence dans la cité).
  • le fantasme de l’invasion migratoire, s’il n’était pas déjà présent dans la culture française, trouve sa source autant dans les succès de librairie tout au long du XXe siècle que dans les mouvements politiques.
  • la rumeur ne saisissent toujours pas le sens profond de la mutation des cent cinquante dernières années, depuis qu’on est entré dans le monde des médias industriels. Or ils lui sont consubstantiels.
  • quand la rumeur est détectée, c’est déjà trop tard, c’est qu’elle a été transformée en son avatar médiatique.
  • La véracité est chose complexe, en effet : elle change en fonction de l’avancement des investigations et des connaissances et elle connaît des nuances qui ne se résument pas à « oui, c’est vrai » et « non, c’est faux ».
  • Le mouvement est toujours double, on va de la caractérisation à l’occultation, en passant par toutes les étapes d’un reniement nécessaire (une désignation liée davantage à la circulation qu’à la véracité, une occultation liée davantage à la croyance qu’à la mesure).
  • . Pour le dire sous une forme triviale : « Quand la rumeur paraît, qu’y a-t-il de vrai ? Dans tous les cas, qu’une rumeur est apparue ! » La rumeur médiatique est toujours gagnante : démentie ou diffusée, elle demeure au centre du cirque médiatique – telle est sa victoire.
peir ric

Conversation avec Gérald Bronner : ce n'est pas la post-vérité qui nous menac... - 0 views

  • le rapport étroit et paradoxal entre le développement de la crédulité et celui de la liberté d’expression.
  • En se servant du terme de « post-vérité », on semble dire que les gens sont devenus indifférents à la vérité, ce que je ne crois pas du tout.
  • il y a quatre catégories d’acteurs qui font circuler des informations fausses 
  • ...22 more annotations...
  • ceux qui le font en sachant qu’elles le sont, simplement pour mettre du bordel dans le système
  • ceux qui le font par militantisme idéologique afin de servir leur caus
  • ceux qui le font pour servir des intérêts politiques, économiques ou même personnels
  • enfin ceux qui le font en croyant qu’elles sont vraies, et c’est à leur propos que se pose le plus la question de la post-vérité.
  • La thèse que je défends est que les évolutions technologiques et la libéralisation des marchés amplifient des éléments préexistants qui sont de grands invariants de l’être humain.
  • Ensuite parce que nous voyons le monde à travers nos représentations culturelles.
  • Les informations qui nous parviennent sont traitées dans des catégories de langage et de pensée qui nous rendent bien des services, mais qui peuvent nous conduire à des interprétations inexactes dès que nous sortons de notre contexte social.
  • Ce secret, c’est notre médiocrité commune, notre avarice intellectuelle et cognitive, notre disposition à la crédulité.
  • Notre cerveau est formidable, mais il est limité quant à ses capacités d’abstraction, de mémorisation, d’anticipation des probabilités, de traitement des problèmes.
  • Le régime de la connaissance que permet le progrès de la science est un régime exceptionnel et celui de la croyance est notre régime normal.
  • Si l’on reprend toute l’histoire des idées, on voit donc que c’est la prise de conscience de ces limites et notre capacité à trouver des méthodes et des techniques pour les mettre à distance qui a permis à la connaissance de progresser.
  • cela ne signifie pas que nous sommes fondamentalement irrationnels, seulement que nous ne sommes pas des sujets omniscients, que notre rationalité est limitée.
  • D’abord parce que notre conscience est incarcérée dans un présent éternel (mes souvenirs ne sont que des reconstructions et mes anticipations du futur ne sont que des croyances)
  • dans un espace restreint
  • Si l’on place un individu devant chacune des quatre faces peintes dans des couleurs différentes d’une pyramide, chaque individu attribuera à la pyramide la couleur de la face devant laquelle il est placé.
  • il ne faut pas sous-estimer leur rationalité subjective, leur force argumentative.
  • La meilleure défense est de les soumettre au marché de l’information le plus exigeant, c’est-à-dire celui de l’information scientifique et d’appliquer la pensée méthodique.
  • Se demander, chaque fois qu’une idée ne nous apparaît pas bien assurée, d’où elle vient et quelles sont les sources, de quelles informations je dispose pour l’évaluer, si j’ai bien établi des informations multiples et contradictoires afin de pas tomber dans les biais de confirmation, si j’ai explicité mes a priori intellectuels et culturels, même s’ils ne sont pas nécessairement faux, si j’ai envisagé la possibilité d’erreurs de raisonnement, si je n’ai pas laissé pas mon croire être contaminé par mon désir.
  • on apprend des méthodes d’administration de la preuve.
  • Quand on a montré que tout discours, y compris scientifique, est une construction sociale (ce qui est bien sûr exact, puisqu’il est produit par des acteurs sociaux), et la sociologie y a contribué, on oublie facilement que le discours scientifique est soumis à un mode de sélection très exigeant.
  • Comme on le voit, même s’il existe sur le marché un produit cognitif très argumenté et en adéquation avec la réalité, et c’était ici le cas, encore faut-il faire l’effort de le chercher.
  • Elles relèvent en général de la logique du nudge (architecture du choix) qui est une stratégie douce et non liberticide, ce qui convient à mes options philosophiques.
peir ric

Ce qui change en éducation : l'exigence de la pertinence dans la masse des sa... - 1 views

  • Il s’agit moins de produire et de distribuer du contenu à apprendre que de s’assurer que le contenu à apprendre soit accessible, pertinent et utilisable.
  • Tout l’art du responsable consiste maintenant à trouver le moyen de traiter et d’organiser de vastes quantités de contenu
  • Pour celui qui reçoit, la pertinence tient au lieu, au moment et à l’usage envisagé.
  • ...4 more annotations...
  • contextualisation
  • on balise ce contenu, on l'étiquette et on l’indexe pour en faciliter l’accès et la viralité
  • Ce sont ces capacités de traitement qui donnent la valeur aux données et au contenu et non le contenu lui-même.
  • Ce qui est proposé finalement est un service d’apprentissage plus que du contenu. La mission essentielle de l'institution éducative est donc moins de créer du contenu (ce dernier est d'ailleurs de plus en plus souvent créé ou apporté par l'utilisateur) que de l'organiser, de le valoriser et de le distribuer. 
  •  
    le travail de l'institution éducative, e donc le prof? s'inscrit désormais dans la mise en scène des contenus à faire passer. Il faut quand même les maitriser ces contenus, je pense
peir ric

Open Data : de quelle ouverture est-elle le nom ? « InternetActu.net - 0 views

  • la création d’un service adéquat, Etalab, chargé de coordonner cette ouverture des données et de créer une plateforme pour rendre publiques ces données, data.gouv.fr.
  • ’association Regards citoyens, qui depuis 2009, milite pour cette ouverture des données et y participaient avec ses moyens avec un site comme Nosdéputés.fr
  • Si on s’en tient à un constat un peu plat, au ras de la donnée si j’ose dire, on peut rester un peu perplexe.
  • ...6 more annotations...
  • nous libérons des données, à vous d’en faire quelque chose.
  • Une logique qui veut que toutes les informations recueillies et fabriquées par les institutions publiques soient rendues au public (ce qui ne va de soi ne serait-ce que parce que certaines de ces données étaient vendues), qui veut que ces mêmes institutions soient redevables dans leur mode de fonctionnement et leur financement auprès de la population.
  • Ces données, brutes, sont peu lisibles, mais travaillées, elles prennent du sens
  • la question de la transparence et surtout la crainte de cette “transparence” induite par la culture du numérique
  • le risque est moins la transparence totale, que l’écran de fumée
  • “Données inutiles” a répondu Regards citoyens expliquant immédiatement que des déclarations de patrimoine étaient peu significatives, que c’était d’autres données qui étaient importantes : la vraie transparence du vote parlementaire par exemple ou l’encadrement des conflits d’intérêts et du lobbying
  •  
    c'est aux citoyens de se saisir des données pour en faire de l'information. Cela signifie d'une part comprendre les données et le design de l'information d'une part, comprendre la constitution même des base de données et enfin saisir dans ces bases ce qui est de l'ordre de l'accessoire et de l'écran de fumée et ce qui est de l'ordre de la nécessité démocratique
peir ric

Rumeurs complotistes : de la croyance à la défiance | InaGlobal - 0 views

  • une petite construction narrative,
  • une révélation inquiétante,
  • une source d’autorité donnant tout son poids et sa crédibilité au message (la fameuse « source sûre »)
  • ...36 more annotations...
  • La rumeur stricto sensu est une construction collective, à l’instar des contes et des histoires drôles
  • une anticipation du discrédit (ce n’est pas une plaisanterie)
  • enfin, une diffusion « rumorale », c’est-à-dire par des canaux interindividuels et informels qui échappent aux radars de l’État et des médias généralistes.
  • une rumeur qu’on observe en temps de guerre), est dévoilée par un ennemi qui alerte quelqu’un lui ayant rendu service de façon désintéressée, ici en lui rendant son portefeuille
  • Ces récits ne sont pas seulement à lire sous l’angle de la psychologie sociale, selon laquelle ils expriment des peurs collectives
  • On peut plutôt les penser comme des constructions de groupe, identitaires, passant par des outils dédiés et maîtrisés, avec un contenu et des objectifs politiques, mais dont l’entrée sur le marché de l’information ne se fait plus maintenant sans résistance
  • prendre le contenu des rumeurs au sérieux, aussi fantaisiste paraisse-t-il car, pour ses tenants, il sert à donner du sens aux événements, ou à intervenir et porter des jugements sur le monde social et l’action politique
  • Elle est une forme langagière, une forme de discours, et une forme de discussion qui relève de la sociabilité.
  • , la viralité permet de toucher des groupes qui sont éclatés géographiquement, mais partagent une socialisation, une culture ou une religion communes, qui les rend réceptifs à des messages particuliers.
  • Le « rumoral » renvoie à la modalité de circulation d’informations dans des groupes qui ne prétendent pas en vérifier la véracité, ou n’ont pas de raisons de le faire
  • Ce qui est intéressant tient dans la capacité d’un groupe à produire et échanger des rumeurs, donc à « dire en groupe ».
  • Le sociologue allemand Norbert Elias avait montré en 1965 dans son livre Logiques de l’exclusion que le commérage manifestait la présence d’un groupe intégré, et avait précisément pour fonction de l’intégrer encore davantage, et de lui conférer une identité propre contre un autre groupe, qui est justement l’objet négatif de tous les discours. « Dire le groupe », cette fois.
  • Les rumeurs en général et, en particulier, les rumeurs complotistes, donnent donc prise à un discours de défiance dirigé vers l’extérieur,
  • Au point que le travail sur les rumeurs devrait porter davantage sur les groupes que sur la rhétorique propre des messages.
  • Non seulement d’ailleurs le démenti ne met pas fin à la rumeur, mais il la fait connaître à ceux qui l’ignoraient. Une expérience menée aux États-Unis a aussi montré l’existence d’un backfire effect, un obstacle à la déconstruction des rumeurs
  • Le poids des rumeurs dans la formation des croyances attire souvent l’attention dans les moments de crise, parce qu’elles témoignent de basculements cognitifs qui n’avaient pas été anticipés, et qu’elles renvoient à des phénomènes de foule jugés inquiétants.
  • Pourtant, il ne circule pas nécessairement davantage de rumeurs en période critique, même si nous pouvons avoir cette impression, sans doute parce que leur contenu est plus frappant ou dérangeant dans les temps troublés.
  • Internet constitue pour les messagers complotistes un écrin gratuit, qui permet d’animer une communauté de convaincus et de militants de la cause.
  • une formulation normative (ne pas sortir)
  • Les rumeurs de crise ou de guerre portent des motifs narratifs universels, que l’on retrouve dans des sociétés et à des époques très différentes.
  • des rumeurs sur le « vrai » nombre de victimes des violences, revu à la hausse ; car les informations officielles le sous-estimeraient.
  • donnent des éléments factuels encore plus tristes sur les vies fauchées
  • « à qui profite le crime »
  • Comme s’il était impossible de penser la violence de l’autre, les rumeurs complotistes déplacent la responsabilité de la violence. Pour la trouver partout, sauf chez ceux qui la revendiquent,
  • Le motif narratif qui pose que certains individus ou groupes étaient au courant de l’attaque qui allait se produire est fréquent.
  • La rumeur est la forme que peuvent prendre une idée, un discours, ou une revendication, pour pénétrer le marché de l’information.
  • contrer le monopole des médias, et entend fabriquer un espace public alternatif à l’espace public médiatisé
  • une parole « citoyenne », non filtrée, qui relèverait du sens commun et dirait le vrai
  • Il s’agit de court-circuiter le gatekeeping des médias, pour fonder une communication de citoyen à citoyen.
  • Sauf que les rumeurs complotistes et les informations journalistiques n’ont pas nécessairement la même nature, et cette différence autorise la mise à distance des discours rumoraux, et les résistances à leur légitimité comme information
  • les articles complotistes ne s’embarrassent pas du minutieux travail de vérification des sources et du fact-checking journalistique
  • Ils n’ont rien de commun non plus avec la production scientifique de connaissances, comme l’a montré le philosophe Mathias Girel
  • D’autre part, le message conspirationniste occulte sa dimension idéologique ou sa dimension politique radicale.
  • se poser en victimes des médias « officiels »
  • et surtout d’exister un temps dans la presse généraliste
  • e livrer à la vindicte divers ennemis qui écrasent leur prétendue parole citoyenne
peir ric

Les recettes de l'infidélité | Data Sciences Sociales - 0 views

  • un de ces sites leaders du marché a même recensé toute une série de données, toutes éloquentes.
  • on ne connaît rien de leur provenance, ni la méthodologie
  • ils proviennent sûrement d’un sondage commandé à un institut.
  • ...16 more annotations...
  • Quand on sait que ce genre d’enquêtes est moins orienté vers la connaissance d’un phénomène que vers la promotion d’un produit, on peut s’interroger.
  • on quitte là la saine suspicion (la « critique des sources ») pour passer aux faits avérés, ces résultats sont tout simplement impossibles.
  • mené dans des conditions précises avec la double expertise de l’INED et de l’INSERM, elle brossait un tableau bien différent de la sexualité des Français.
  • Mais, avancent les sites, les pratiques changent rapidement et ces enquêtes ne mesurent que ce qu’on veut bien leur dire.
  • On peut contourner cette difficulté avec un peu de patience et d’habileté. Via l’interface, on dispose des profils des inscrit-e-s. À condition d’en collecter suffisamment, on peut avoir une idée de leur activité.
  • on peut alors constituer un échantillon de personnes présentes récemment. Qui peuvent être exploités.
  • on retrouve très vite les mêmes personnes.
  • Ce doublonnage crée l’impression d’une abondance relative.
  • Autre modalité : afficher des personnes qui sont certes connectées, mais dans d’autres régions, ou des dont la date de connexion date un peu. Ce n’est donc pas vraiment de la triche, mais c’est moins pratique.
  • À profil égal, succès inégal donc.
  • Mais quand on regarde en détail, on se rend compte que si beaucoup d’hommes sont présents en ligne, ce n’est pas le cas pour les femmes.
  • On n’a plus que 40% de femmes contre 60% d’hommes qui sont effectivement en ligne
  • s sont nombreux (environ 40 %) à se présenter comme célibataires, séparés ou divorcés.
  • Dans cette situation, comme le conseille tout bon manuel de marketing, mieux vaut viser une concurrence latérale que frontale avec les acteurs dominants (comme Meetic).
  • Autrement dit, identifier et occuper des segments de marché.
  • ces sites révèlent en premier lieu une stratégie de marketing 
peir ric

S'admirer dans les yeux des autres - 0 views

  •  
    "e manière indirecte, ce même test permettait de mesurer l'importance de certaines grandes valeurs types a"
peir ric

Photo de guerre: l'illusion de la transparence - L'image sociale - 0 views

  • Au-delà de la question de la sensibilité du public, la difficulté majeure de cette iconographie réside dans le fait que l’événement participe d’une opération de propagande, à l’instar des vidéos de décapitation des otages américains ou anglais récemment diffusées.
  • l’autre, même lorsqu’il n’est pas un ennemi, est toujours perçu comme quelqu’un à voir, et non comme quelqu’un qui (à notre exemple) voit aussi4.»
  • Montrer ou ne pas montrer la violence? Le débat refait surface avec régularité, car il semble contredire l’idée selon laquelle la presse aurait pour mission de transmettre l’information de manière neutre et objective. La censure n’est-elle pas le contraire du journalisme?
  • ...15 more annotations...
  • Ancien marine, le photographe a toujours considéré avec gêne le destin d’une image devenue un symbole anti-guerre, estimant qu’il avait reçu le Pulitzer pour la «mauvaise photo3». La signification de ce cliché a échappé à son auteur, et s’est construite à l’encontre de sa propre perception.
  • La première leçon de ces images, c’est que leur sens varie en fonction des convictions du spectateur.
  • En d’autres termes, la censure des images est moins une question de respect des victimes que le signe d’une prise de parti géopolitique. Pourquoi toutes les images de victimes ne sont-elles pas floutées ou censurées? Pourquoi voit-on si rarement des images de victimes occidentales? Pourquoi le fond de commerce du photoreportage est-il l’exploitation de la douleur de populations non-occidentales?
  • Le floutage du visage des victimes constitue par exemple une forme d’édition du matériau propagandiste, qui permet au journalisme de retrouver ses droits.
  • la notion de biais, qui fait apercevoir que le chercheur n’est pas un spectateur neutre dépourvu de préjugés, mais qu’il est au contraire partie prenante de l’observation
  • Construite autour de la notion d’objectivité, la doctrine journalistique ignore que l’observateur fait partie d’un camp, dont elle promeut naïvement la vision. C’est bien en raison de cette appartenance que les journalistes deviennent les victimes de mouvements qui ont déclaré la guerre à l’Occident.
  • De son côté, Emin Ozmen affirme qu’il comprend le débat soulevé par son reportage. Il estime cependant que «cette réalité sanglante que nous vivons au Moyen-Orient, il faut que tout le monde la constate et que l’on agisse pour empêcher cela».
  • une image fait corps avec sa légende ou son commentaire, qui lui donne sens
  • La deuxième leçon consiste à ne pas considérer l’image comme un vecteur d’information isolé, qui porterait en lui-même les conditions de sa lecture. En réalité, l’interprétation d’une photographie dépend très largement de la manière dont elle est présentée
  • La troisième leçon consiste à admettre que le refus de publication ou la censure n’est pas une exception dans un univers de transparence absolue, mais au contraire la forme la plus banale de l’exercice journalistique, qui consiste à sélectionner, à hiérarchiser et à qualifier l’information, autrement dit à choisir ce qui peut être publié, et dans quelles conditions.
  • impasse d’une communication directe des photographies.
  • L’antithèse montrer/ne pas montrer et ce à quoi elle renvoie, c’est à dire au contrôle d’une information qui ne peut jamais être transparente, ne concerne pas seulement les images de guerre.
  • Elle se manifeste dans ce contexte parce que la guerre est la montée au paroxysme d’une événementialité qui met à nu les mécanismes fondamentaux de la médiation.
  • montrer/ne pas montrer est l’opposition à laquelle nous confronte toute forme éditoriale, car toute information suppose des choix et une prise de parti.
  • La vraie réponse à la question de la monstration est: « Il n’y a pas d’image transparente ». C’est la meilleure objection aux visées de la propagande ou du terrorisme.
peir ric

Chiffrer pour évaluer ? - La Vie des idées - 0 views

  • Benchmarking. L’État sous pression statistique d’Isabelle Bruno et d’Emmanuel Didier (2013)
  • Désacraliser le chiffre dans l’évaluation du secteur public publié par Albert Ogien (en 2013)
  • Ces deux ouvrages ont en effet comme point commun fondamental de faire un lien explicite entre critique de l’évaluation et du benchmarking, et critique du chiffre.
  • ...44 more annotations...
  • la définition d’une période de temps pour atteindre l’objectif
  • la détermination des indicateurs permettant de mesurer l’activité
  • l’analyse des quatre temps de la démarche du benchmarking
  • le chiffrage d’un objectif à atteindre
  • l’analyse des résultats atteints et la définition des futurs objectifs
  • l’arrivée des outils du management quantitatif les conduit à percevoir bien différemment leur rôle, leur mission et leur relation aux usagers des services publics.
  • Les réflexions aboutissent à un constat sévère, qui est essentiel : « l’activité de quantification induit, de façon intrinsèque et fortuite, une a-moralisation des critères de jugement de l’activité politique »
  • Ces deux ouvrages constituent de belles illustrations des questionnements et méthodes qui fondent la sociologie de la quantification.
  • La sociologie de la quantification prend au sérieux l’idée selon laquelle statistique et quantification contribuent à établir « l’autorité des faits », tout en discutant fermement les notions d’autorité et de « fait ».
  • Ce qui est en cause n’est pas tant la mise en chiffre, que le chemin qui précède cette mise en chiffre
  • le processus qui conduit les acteurs à s’approprier une définition systématique de la qualité, à se discipliner pour se conformer à une exigence contraignante de l’évaluation méthodique de leur activité, à écouter les leçons que les chiffres semblent fournir
  • Un des premiers arguments est de constater que toute évaluation n’aboutit pas nécessairement à produire du « chiffre ».
  • Cette notion permet de focaliser l’attention de l’analyste sur la manière dont les chiffres sont construits et utilisés et donc de distinguer l’usage purement comptable et l’usage « sur un mode intelligent » contribuant à une compréhension des situations et des faits.
  • L’usage comptable correspond à l’évaluation gestionnaire et constitue une technique de gouvernement : c’est cet usage qu’Albert Ogien critique et qui fait, finalement, l’objet des analyses critiques conduites dans l’ouvrage.
  • L’usage « intelligent » est celui qui préside à la conception de la quantification comme « description rigoureuse de fragments de la réalité qui assure un avancée à la raison humaine ».
  • Il faut se garder de voir dans la critique de l’évaluation et de la statistique évaluative une simple reformulation de l’idée naïve que les chiffres ne sont que mensonges, qu’inventions et qu’outils de manipulations.
  • Il est impératif de dissocier le processus d’évaluation de celui de quantification, de fabrication de statistiques.
  • parler de « système du chiffre », c’est inclure dans l’analyse sociologique tout ce qui conduit, in fine, à produire des statistiques d’activité, de production, de résultat…
  • Et cela inclut notamment les mécanismes qui amènent les individus à consentir, adhérer et agir pour les dispositifs d’évaluation.
  • L’engagement de chacun est une des conditions fondamentales au fonctionnement des dispositifs. Cet engagement repose sur un « enrôlement de chacun dans un effort coordonné de compétitivité », une « bonne volonté », sur une mobilisation des participants, qui sont obtenus par « libre assentiment ».
  • Tout cela est possible grâce à des injonctions subtiles, qui rendent difficiles voire impossible de se retirer ou de se désolidariser du mouvement général :
  • C’est une des leçons les plus frappantes de ces enquêtes sur le benchmarking et l’évaluation : la capacité des dispositifs à enrôler chacun des protagonistes, en rencontrant finalement peu de résistance.
  • Peut-être que ce mode de gouvernance est d’autant plus efficace que le sentiment de crise et de menace permanente est omniprésent
  • Les nombres et les statistiques ne sont que l’aboutissement d’un processus plus profond et plus général, où les valeurs de concurrence, d’optimisation, de performance, d’évaluation gouvernent.
  • Il est nécessaire de réintroduire la critique des catégories, des principes de calculs, des normes implicites incorporées dans les statistiques.
  • les « données ne sont pas données » 
  • Les chiffres ne font qu’incarner les valeurs, choix et arbitrages sous-jacents à ces catégories, nomenclatures et critères.
  • Gouverner par des chiffres ce n’est pas dépasser les enjeux moraux, politiques ou économiques et les remplacer par des instruments neutres et rationnels.
  • C’est, plus subtilement, cacher ces choix dans ces instruments, puis présenter ces instruments comme objectifs et non discutables.
  • Le gouvernement par les nombres ne fait pas disparaître le politique, mais conduit à situer le politique dans le choix des grandeurs mesurées, dans les méthodes de leur mesure, dans les finalités des instances de mesure.
  • La notion de « système du chiffre » proposée par Albert Ogien nous semble pouvoir rendre justice au précepte selon lequel « les statistiques ne parlent pas d’elles-mêmes »
  • L’indicateur statistique ne fait pas tout, ne dit pas tout. L’action politique qui suit la production ou publication de chiffres n’est pas entièrement déterminée par les chiffres eux-mêmes.
  • compliquée la critique des choix opérés, car chiffres et statistiques tendent à figer les catégories.
  • La politique et les choix moraux ou sociaux ne disparaissent pas, mais ils tendent à être figés dans des indicateurs qui se chosifient, s’institutionnalisent et deviennent incontournables.
  • obstacles à changer l’outil de mesure lorsque celui-ci est installé et que son usage est routinier.
  • La première réponse, celle fournie par les deux ouvrages dont il est ici principalement question, est de critiquer cette avalanche de nombres, ce goût du chiffre et cette gourmandise de la gouvernance par les statistiques.
  • La deuxième réponse est, à l’instar de la conclusion de l’ouvrage d’Isabelle Bruno et d’Emmanuel Didier [13], d’engager une lutte à armes égales, par une démarche qu’ils nomment « statactivisme »
  • Au-delà de la critique, il s’agit de savoir détourner ou contourner les règles présidant à la fabrication des chiffres, de savoir bâtir des indicateurs qui peuvent mobiliser la contestation ou contribuer à une revendication, d’être force de propositions en créant ce que statisticiens, sociologues et économistes critiques appellent des « indicateurs alternatifs »
  • La troisième réponse réside dans l’analyse sociologique des promoteurs et initiateurs des dispositifs : qui sont-ils et quel profit en tirent-ils ?
  • Un instrument ou une savoir n’existent pas ex-nihilo, sans être promu par un collectif qui en tire un intérêt.
  • Inversement la faible résistance des agents et décideurs à cette vague de la mesure évaluative doit être questionnée.
  • en tout cas vigilante sur les usages et mésusages des données statistiques.
  • « Les modalités de la guerre se transforment continuellement, mais elle ne cesse jamais. Aujourd’hui multiple, diverse, elle manifeste les traits de l’époque qui est la nôtre en ce début de XXIe siècle : le déclin des figures d’autorité traditionnelles au profit du chiffre, des fonctions et des procédures standardisées ; le statut de Un-tout-seul du sujet qui modifie la psychologie des foules ; la montée au zénith des objets des technosciences, qui permettent de tout voir, de tout savoir et de faire la guerre sans y être physiquement ; l’information en temps réel pour tous » [16].
  • Avec la notion de système du chiffre, j’ai voulu préserver la grandeur et la beauté du chiffre intelligemment utilisé (en général à des fins de connaissance non instrumentalisée), tout en montrant qu’il recelait une puissance de contrôle et de reconfiguration du réel dont les gouvernants se servent à leur propre fin »
  •  
    très intéressant sur la notion de système du chiffre. L'évaluation se situe alors en amont autour des intentions des acteurs qui président à la constitution du chiffre / indicateur et en aval à l'utilisation par les acteurs politiques du chiffre en vue d'agir comme la réception du chiffre
peir ric

Fake news, la complexité de la désinformation - First Draft News FR - 1 views

  • Les différents types de contenus créés et partagés
  • Les motivations des personnes à l’origine de ces contenus
  • Les modes de diffusion de ces contenus
  • ...4 more annotations...
  • Ainsi, les éléments d’information se diffusent à grande vitesse grâce aux réseaux pair-à-pair reposant sur des relations de confiance.
  • Lorsque nous recevons plusieurs messages sur un même sujet, notre cerveau considère cela comme un gage de crédibilité. Une information lue plusieurs fois dans une même journée est souvent considérée vraie.
  • L’écosystème de l’information est tellement pollué que nous devons prendre nos responsabilités et vérifier de manière indépendante le contenu que nous rencontrons en ligne.
  • Je suis totalement d’accord. Il ne s’agit pas uniquement de développer plus de projets d’éducation à l’information, mais d’apprendre aux gens à douter de leurs réactions instinctives. Si un élément d’information vous fâche terriblement ou vous ravit (car il réaffirme votre point de vue), réexaminez-le.
peir ric

L'e-réputation comme attribut de l'identité numérique des entreprises ? - Cad... - 0 views

  • comme pour les individus, la présence numérique (voire l’identité numérique au sens où elle entendue aujourd’hui) se construit à partir des traces laissées en ligne
  • celles produites par les entreprises elles-mêmes
  • celles produites par les plates-formes où s’expriment les entreprises
  • ...5 more annotations...
  • celles produites par les internautes.
  • Ces attributs deviennent alors des indicateurs
  • l’e-réputation est de mon point de vue une forme d’attribut identitaire : produits par les plates-formes ou par les opinions diffusées par des tiers, ces attributs documentaires visent à servir de marqueurs prescriptifs.
  • en fonction du contexte, du public, l’identité sera multiple.
  • L’e-réputation (plutôt ce qu’elle englobe : des indicateurs) devient donc  non-seulement un attribut de l’identité numérique des entreprise, mais aussi un élément nécessaire à sa contextualisation au sein d’un espace « communautaire » ou d’une plate-forme donnée. Voilà pour ces (très très) rapides explications.
peir ric

S'informer à l'ère numérique - 1 views

  • S’informer, au sens d’acquérir des connaissances vraies et pertinentes, mettre en forme, savoir et comprendre, éclairer la réalité, créer du sens,
  • oubliant des pans entiers de la réalité.
  • Le facteur de l’oubli : celui qui fait que les médias s’intéressent aux thèmes qui intéressent les médias, qui pensent que les gens s’y intéressent.
  • ...15 more annotations...
  • Le mensonge délibéré, bien sûr, l’information reformatée, décontextualisée, redécoupée, sélectionnée, la propagande, le faux contexte où la fausse légende, la désinformation / mésinformation,
  • l'amnésie s'instaure vite par surabondance,
  • Le quasi secret, la connivence entre les élites journalistiques, politiques, de l’autocensure
  • La surabondance de l’information elle-même
  • Le risque du miroir ou de la contagion:
  • La rareté apparente : le fait qu’une information soit minoritaire, difficile à trouver, ou qu’elle ait été trouvée par un procédé compliqué ou grâce à un logiciel sophistiqué ne garantit en rien qu’elle soit plus pertinente que celle du JT regardé par des millions de gens.
  • nos biais cognitifs, erreurs de raisonnement, conformismes, persistance des idées reçues, dissonance cognitive
  • Le pire est qu'au cours de ce processus sur les réseaux, chacun est tenté soit de citer ou recommander sans avoir vraiment lu ou vu la source primaire
  • La tentation, bien connue dans le phénomène de la rumeur p.e., de vouloir en rajouter pour gagner en prestige est ici aggravé par la facilité à contribuer et documenter.
  • La « bonne » nouvelle, c’est que tout cela est connu depuis longtemps : la rhétorique - art de persuader - est étudiée depuis deux millénaires et demi, il existe des listes de sophismes et de biais cognitifs depuis des siècles ; dès les années 20, des scientifiques ont établi les listes des procédés typiques de la propagande et ont décrit la façon de les détecter.
  • Mais le pire est le danger que chacun porte en soi. La tentation d’adopter la version de la réalité la plus simple, celle qui flatte le mieux nos stéréotypes ou nos conceptions idéologiques, celle que partage notre groupe, notre famille intellectuelle.
  • faire un « copier-coller »
  • e demander d’où provient l’information, reconstituer le trajet d’une dépêche ou d’une image, s’interroger sur les intérêts des acteurs qui la produisent ou la diffusent ; se méfier de la force de l’image et de l’émotion du direct, comparer des sources de différentes cultures ou de différentes familles idéologiques.
  • La « mauvaise » nouvelle, c’est que tout cela prend un temps considérable : vérifier, comparer, analyser est un travail que nous ne pouvons faire toujours et dans tous les domaines.
  • En clair : la quête de l'information va d'un processus de repérage et autorité vers un processus de confiance et coproduction. Ce n'est pas une catastrophe en soi ; c'est une nouvelle règle du jeu à apprendre.
  •  
    récapitulatif des processus qui tendent à biaiser la réception de l'information. Besoin de veille en mode collaboratif
peir ric

Complotisme et post-vérité - 1 views

  • Voir des complotistes, des intoxicateurs ou des paranoïaques derrière chaque mouvement d'opinion anti-système, réduire la critique à la jobardise, et l'opposition des valeurs à l'effet de la désinformation, c'est s'accorder à bon compte le monopole de la réalité et de la raison
  • il ne faut pas attribuer aux dits complotistes des pouvoirs imaginaires, ce serait reproduire leurs pires défauts.
  • rappeler que la nature humaine est constante ou que l'idéologie existe.
  • ...8 more annotations...
  • Confusionisme : le complotisme est une théorie, donc une grille qui prétend donner une cohérence apparente à des des événements passés et surtout à venir
  • Faute psychologique. Le complotisme tend à tout réduire à la lutte de deux représentations du réel. La fausse, celle qu'imposeraient les puissants avec leurs complices, les médias, par exemple, et la vraie à laquelle seuls peuvent atteindre les esprits les plus affutés.
  • Le pouvoir est la résultante de rapports multiples et complexes entre des centres dispersés (d'autorité, d'influence, de contrainte, etc.). Et la caractéristique des plans machiavéliens (car il y en a de vrais) est de souvent échouer à cause de la friction ou du brouillard du réel, et surtout du fait de l'imperfection humaine.
  • Faute philosophique pour ne pas dire métaphysique : croire que le réel est si rationnel que tout est intentionnel.
  • Les choses se gâtent quand ils n'appliquent plus du tout les mêmes critères à leurs propres théories alternatives
  • Sur ce point les complotistes ont raison : il ne faut rien tenir pour assuré de ce que l'on vous dit et vérifier, confronter, analyser...
  • Faute méthodologique. Les complotistes appliquent un double standard. Dans le discours officiel, ou dans l'information des mass médias, ils trouvent tout bizarre
  • complotiste est devenu une catégorie commode qui sert à disqualifier le discours présumé populiste, djihadiste, poutinien, anti-système, etc.
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