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peir ric

L'e-réputation comme attribut de l'identité numérique des entreprises ? - Cad... - 0 views

  • comme pour les individus, la présence numérique (voire l’identité numérique au sens où elle entendue aujourd’hui) se construit à partir des traces laissées en ligne
  • celles produites par les entreprises elles-mêmes
  • celles produites par les plates-formes où s’expriment les entreprises
  • ...5 more annotations...
  • celles produites par les internautes.
  • Ces attributs deviennent alors des indicateurs
  • l’e-réputation est de mon point de vue une forme d’attribut identitaire : produits par les plates-formes ou par les opinions diffusées par des tiers, ces attributs documentaires visent à servir de marqueurs prescriptifs.
  • en fonction du contexte, du public, l’identité sera multiple.
  • L’e-réputation (plutôt ce qu’elle englobe : des indicateurs) devient donc  non-seulement un attribut de l’identité numérique des entreprise, mais aussi un élément nécessaire à sa contextualisation au sein d’un espace « communautaire » ou d’une plate-forme donnée. Voilà pour ces (très très) rapides explications.
peir ric

L'évidence du complot : un défi à l'argumentation. Douter de tout pour ne plu... - 1 views

  • tout en affichant son objectivité absolue, s’attache à mettre en cohérence des événements épars prélevés çà et là dans la réalité observable.
  • Elles intègrent ces événements à l’intérieur d’une trame narrative déterministe (mais non assumée comme telle) capable de leur donner du sens et de l’épaisseur ; capable, en somme, de les faire parler.
  • dans le but (2) d’apporter la preuve que ces faits sont nécessairement liés entre eux
  • ...48 more annotations...
  • ces théories (1) recueillent et assemblent des événements élevés au statut de faits
  • (3) parce qu’ils résultent d’une cause unique
  • et (5) au sein duquel les participants agissent conformément à une nature profonde qui les détermine.
  • c’est-à-dire (4) d’un complot dont ils témoignent
  • les théories en question pointent et dévoilent les supposées raisons cachées qui justifient qu’on présente les faits collectés en un seul geste discursif, d’un seul trait.
  • évacuant complètement le rôle du hasard, du flou et du précaire qui habitent les affaires humaines
  • en sollicitant des explications où prédominent les intentions inavouables (et partant inavouées) de groupes d’individus motivés par une essence ou une propriété commune
  • C’est justement cette capacité unificatrice, cette plasticité même qui donne réponse à tout, que j’ai appelée ailleurs « rhétorique de la facilité »
  • La mise à jour de ce maillage, donc sa production, reposent sur l’accumulation d’indices, de signes, de traces plus ou moins visibles.
  • Ceux-ci sont alors investis et interprétés à l’aune de l’explication totale ( = la vision du monde) sur laquelle repose tout l’édifice théorique.
  • il n’est jamais difficile de trouver, dans la masse des informations disponibles, celles qui, justement, vont pouvoir confirmer la thèse initiale et renforcer la clôture du monde.
  • Statistiquement, il n’est d’ailleurs pas « anormal » que des événements ou des coïncidences improbables aient lieu – même si cela déroute ou intrigue.
  • Bronner montre combien le « biais de confirmation » constitue un mécanisme cognitif particulièrement efficace lorsqu’il s’agit de légitimer et de pérenniser ses propres croyances.
  • Traité de l’Argumentation, « on ne délibère pas là où la solution est nécessaire et on n’argumente pas contre l’évidence »
  • la pensée conspirationniste en affichant un respect scrupuleux des contraintes de production du savoir scientifique (les faits, rien que les faits), profite de l’extraordinaire légitimité que nos sociétés démocratiques attachent à la position critique.
  • Elle parvient alors, nouveau tour de force, à s’immuniser face à la critique même, par un recours systématique à l’effet d’évidence. C’est à ce titre qu’elle est si persuasive.
  • reconsidérer le type d’argumentation propre à cette pensée-là à la lumière du couple doute-évidence.
  • En effet, dans un même geste, le doute qui envahit l’espace social (sur le mode du « tout n’est qu‘apparences », ou du « on nous cache tout ») en vient à quitter totalement celui du discours à l’intérieur duquel, justement – évidence oblige –, on ne doute pas.
  • En conséquence, l’adhésion à ces preuves constitue un droit et non pas un fait. Le but n’est pas de rallier l’adversaire récalcitrant, mais bien de le combattre pour lui faire entendre raison.
  • [d’]une argumentation rhétorique tout peut toujours être remis en question ; on peut toujours retirer son adhésion : ce que l’on accorde est un fait, non un droit. […] On ne peut être obligé d’adhérer à une proposition ou obligé d’y renoncer à cause d’une proposition à laquelle on serait acculé. L’argumentation rhétorique n’est pas contraignante parce qu’elle ne se déroule pas à l’intérieur d’un système dont les prémisses et les règles de déduction sont univoques et fixées de manière invariable (Perelman & Olbrechts-Tyteca, 1952 [1950] : 26).
  • Concrètement, le raisonnement conspirationniste crée un espace qui semble ouvert au doute et à l’argumentation, alors même qu’il rend l’expression de l’un comme de l’autre impossible.
  • Au contraire, tout semble fait pour lui retirer sa dimension pratique, mais aussi pour dissiper la part incompressible d’incertitude et de jeu qui permet à la liberté de choix d’opérer.
  • Pour le dire sans détour, il ne s’agit pas de se « poser des questions », ni même d’argumenter, mais bien de confirmer une matière qui est déjà jugée, à savoir que tout est « fabriqué ».
  • une incertitude
  • (1) l’argumentation puisse se déployer sur le mode de l’invention,
  • le fait d’être persuadé puisse constituer un acte libre et responsable.
  • Nous ne délibérons que sur les questions qui sont manifestement susceptibles de recevoir deux solutions opposées ; quant aux choses qui, dans le passé, l’avenir ou le présent ne sauraient être autrement, nul n’en délibère, s’il les juge telles ; car cela ne lui servirait à rien. (Aristote 1960 : 79)
  • une incertitude qui donne prise à l’argumentation.
  • Perelman
  • une intuition relative au doute, mais aussi à l’intrication d’éléments épars qu’il veut réunir : le libre examen, la parole persuasive, l’incertitude, l’orientation dans un monde flou, la décision.
  • Perelman se demande comment faire pour conférer au doute une dimension pratique, pour lui donner force et vigueur afin d’éviter qu’il ne sclérose la pensée, la parole et l’action
  • D’abord, Perelman refuse de réduire le doute à une posture – sociale ou discursive.
  • La recherche des preuves et, partant, leur administration en vue de les faire admettre comme des raisons, et même de « bonnes raisons » d’adhérer est la première charge des protagonistes de l’interaction, par laquelle ils manifestent, justement, leur raison pratique.
  • Perelman n’invite nullement à renoncer au doute. Il propose, à l’inverse, de l’assumer : d’en faire une occasion, un kairos.
  • Ensuite, l’auteur lie le doute et l’action : à une action personnelle (délibérer avec soi-même pour se décider), d’une part ; à une action vers autrui (convaincre, nous aurions préféré persuader, mais peu importe), d’autre part
  • convaincre, c’est
  • accepter de s’exposer soi-même aux arguments qu’autrui pourrait également formuler
  • C’est parce qu’il n’y a pas de règles susceptibles de fournir une solution définitive au problème du bon choix que chaque choix constitue un risque, une option engageant la responsabilité de l’homme qui a choisi, que l’appréciation morale a un sens et que l’on peut parler de liberté humaine. (Perelman 1952 [1948] :160)
  • La liberté dont il est question ici est intimement liée à la démarche rhétorique. Celle-ci ne saurait d’aucune façon se déployer dans un monde clos, ni dans un système où il s’agirait de « transformer [l]es consciences humaines en automates ajustés aux besoins d’une idéologie »
  • En pénétrant dans l’espace d’opposition  des preuves et des arguments, les adversaires (réels ou potentiels) contractent, l’un envers l’autre, une obligation qui les met en devoir de se respecter comme tels, c’est-à-dire comme adversaires
  • chacun des protagonistes se charge successivement de se défendre et d’accuser, c’est-à-dire de rechercher (et donc de prendre en charge) les preuves les mieux à même de supporter une défense toujours à venir.
  • reconnaitre la précarité même des arguments avancés à l’intention d’autrui, leur caractère critiquable et, dans un même mouvement (c’est le corrélat)
  • « Rien n’arrive par accident. »
  • (1) « À qui profite le crime ? »
  • (3) « Rien n’est tel qu’il paraît être. »
  • (4) « Tout est lié, des forces occultes tirent les ficelles. »
  • (5) « Qu’on me prouve le contraire ! »
  • je soulignerai d’abord que la pensée conspirationniste constitue un remarquable laboratoire pour aborder, par contraste, la pratique rhétorique, c’est-à-dire pour mieux comprendre sa valeur profonde, ses usages autant que ses outils.
peir ric

Penser la rumeur : un concept récent et controversé | InaGlobal - 0 views

  • Le terme de rumeur recouvre en effet une grande quantité de phénomènes
  • théorisation de la rumeur que très tardivement, à l’orée du XXe
  • l’univers lexical de la nature : la rumeur du fleuve, la rumeur de la forêt (on dirait aujourd’hui « brouhaha »).
  • ...34 more annotations...
  • s’approche de la réputation et de la renommée, au point de s’y confondre
  • en 1902, quand un psychologue allemand, Louis William Stern, publie la première étude sur la rumeur comme objet scientifique.
  • il réifie la rumeur (en ce sens qu’il l’extrait du réel social et médiatique), il la mesure (il la décompose en « détails »), et il lui confère une mécanique propre (sur la base du « jeu du téléphone »).
  • En 1902, la rumeur de Stern est originale en ce sens qu’elle a acquis des caractéristiques nouvelles (décomposable, péjorative, dangereuse) et que sa caractérisation se fonde sur l’expérimentation,
  • Rosa Oppenheim (1909), qui expose scientifiquement son étonnement à voir que les démentis sont moins diffusés par les journaux et intéressent moins les lecteurs que les nouvelles sensationnelles qu’ils tentent de combattre
  • Carl Gustav Jung qui, dans un rapport rédigé sur commande, se sert de la notion de rumeur pour disculper un professeur accusé de conduite amorale à l’égard de ses élèves féminines
  • proposant de voir la rumeur comme une parole-symptôme.
  • toute rumeur est désormais liée au faux (au moins en partie),
  • toute rumeur doit être combattue (par les médias, de préférence)
  • toute rumeur porte un message caché (à déchiffrer par un spécialiste)
  • oui, ce récit a circulé. Mais cela n’en garantit ni la véracité ni l’obsolescence.
  • On a cru aussi diagnostiquer un « style rumoral » (Gryspeerdt et Klein, 1995) fait de conditionnel (« la Présidente aurait un amant »), d’insinuations (« si seulement les murs pouvaient parler ») ou de précautions verbales (« dans l’entourage du Président, on murmure que…»). Las, ce style rumoral est constitutif de tout discours spéculatif et n’aide guère à faire la part des choses.
  • pour caractériser la rumeur, on a cru pouvoir s’appuyer la « recherche d’attestations antérieures ». Les rumeurs étant souvent racontées au présent, le fait de trouver la trace du passage du récit (où, par qui, quand ?) est une indication fragile mais précieuse pour caractériser le phénomène.
  • véritables bases de données de « rumeurs attestées » : plus de 120 000 pages indexées pour l’américain snopes.com, plus de 30 000 pages pour le français hoaxbuster.com… pour ne parler que des sites les plus populaires
  • On a parfois espéré que l’expression « il paraît » suffise à trier ce qui est de la rumeur de ce qui n’en est pas ; sans succès, car cet “embrayeur linguistique” vaut pour tout discours rapporté
  • Et, sa mutation à peine constatée, toutes les forces du discours s’attachent aussitôt à montrer sa « nature » a‑médiatique…
  • la présence d’un récit au sein d’un de ces ouvrages ou sur l’un de ces sites « de référence » ne garantit pas sa véracité, mais en plus elle ne permet pas d’en apprécier l’actualité
  • une légende peut servir un scénario criminel réel, qu’une rumeur peut « performer », devenir vraie.
  • la caractérisation de la rumeur participe même de sa diffusion : en l’absence de marqueurs linguistiques formels, dans l’impossibilité de décréter le faux comme trait distinctif de la rumeur, il ne reste plus que l’attestation de circulation pour en venir à bout : est rumeur ce qui a déjà circulé comme rumeur
  • le seul fait qu’il y ait une rumeur fait événement ; et s’il y a événement, alors la publication est possible.
  • Le buzz et la rumeur prennent leur véritable envol quand ils font eux-mêmes l’objet d’un traitement médiatique.
  • le principe de « l’attestation de circulation » (j’atteste qu’une rumeur circule, je n’atteste pas sa véracité).
  • le récit fantasmatique et saugrenu a attiré les « attestations de circulation », les démentis et quelques plaintes, qui ont été eux-mêmes largement diffusés par la presse locale (dont on a toujours tort de minimiser l’importance), et qui ont participé du phénomène.
  • La question de savoir pourquoi cette rumeur se répand si bien et si vite trouve sa réponse là, dans le fait médiatique : mieux que par le bouche-à-oreille, la rumeur circule par le truchement d’organes de presse puissants, les grands quotidiens régionaux français.
  • On en trouve une preuve définitive dans la géographie : les villes les plus « touchées » par la rumeur sont majoritairement dans les zones de diffusion de L’Union (Saint-Quentin, Soissons, Reims, Châlons-en-Champagne, Vitry-le-François) ou de La Nouvelle République (Niort, Poitiers, Le Mans, Vichy, Nevers, Limoges, Guéret, La Souterraine, Montluçon, Tulle).
  • le phénomène de la rumeur n’est pas magique et qu’il est tributaire d’une médiatisation constante.
  • Bien que sous-estimée, la médiatisation de la rumeur joue en effet avant, pendant et après le surgissement de la rumeur : avant, en mettant à disposition du public des récits stéréotypés prêts-à-l’emploi ; pendant, en attestant la circulation de la rumeur et en garantissant ses qualités mythifiantes (informelle, populaire, orale, etc.) ; après, en réécrivant l’histoire et en lui assignant un nom (un désignant événementiel, dirait Laura Calabrese).
  • La seule présence d’une population étrangère semble tout à coup suffire à faire le malheur d’une nation (auparavant, on craignait l’invasion militaire ou la razzia, car elle s’achevait par la mort ou l’esclavage ; jamais les Anciens n’ont cru être souillés par une population étrangère ou asservie, par leur seule présence dans la cité).
  • le fantasme de l’invasion migratoire, s’il n’était pas déjà présent dans la culture française, trouve sa source autant dans les succès de librairie tout au long du XXe siècle que dans les mouvements politiques.
  • la rumeur ne saisissent toujours pas le sens profond de la mutation des cent cinquante dernières années, depuis qu’on est entré dans le monde des médias industriels. Or ils lui sont consubstantiels.
  • quand la rumeur est détectée, c’est déjà trop tard, c’est qu’elle a été transformée en son avatar médiatique.
  • La véracité est chose complexe, en effet : elle change en fonction de l’avancement des investigations et des connaissances et elle connaît des nuances qui ne se résument pas à « oui, c’est vrai » et « non, c’est faux ».
  • Le mouvement est toujours double, on va de la caractérisation à l’occultation, en passant par toutes les étapes d’un reniement nécessaire (une désignation liée davantage à la circulation qu’à la véracité, une occultation liée davantage à la croyance qu’à la mesure).
  • . Pour le dire sous une forme triviale : « Quand la rumeur paraît, qu’y a-t-il de vrai ? Dans tous les cas, qu’une rumeur est apparue ! » La rumeur médiatique est toujours gagnante : démentie ou diffusée, elle demeure au centre du cirque médiatique – telle est sa victoire.
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