Conversation avec Gérald Bronner : ce n'est pas la post-vérité qui nous menac... - 0 views
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crédulité argumentation preuve esprit critique méthodologie science

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le rapport étroit et paradoxal entre le développement de la crédulité et celui de la liberté d’expression.
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En se servant du terme de « post-vérité », on semble dire que les gens sont devenus indifférents à la vérité, ce que je ne crois pas du tout.
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enfin ceux qui le font en croyant qu’elles sont vraies, et c’est à leur propos que se pose le plus la question de la post-vérité.
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La thèse que je défends est que les évolutions technologiques et la libéralisation des marchés amplifient des éléments préexistants qui sont de grands invariants de l’être humain.
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Les informations qui nous parviennent sont traitées dans des catégories de langage et de pensée qui nous rendent bien des services, mais qui peuvent nous conduire à des interprétations inexactes dès que nous sortons de notre contexte social.
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Ce secret, c’est notre médiocrité commune, notre avarice intellectuelle et cognitive, notre disposition à la crédulité.
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Notre cerveau est formidable, mais il est limité quant à ses capacités d’abstraction, de mémorisation, d’anticipation des probabilités, de traitement des problèmes.
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Si l’on reprend toute l’histoire des idées, on voit donc que c’est la prise de conscience de ces limites et notre capacité à trouver des méthodes et des techniques pour les mettre à distance qui a permis à la connaissance de progresser.
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cela ne signifie pas que nous sommes fondamentalement irrationnels, seulement que nous ne sommes pas des sujets omniscients, que notre rationalité est limitée.
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D’abord parce que notre conscience est incarcérée dans un présent éternel (mes souvenirs ne sont que des reconstructions et mes anticipations du futur ne sont que des croyances)
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Le régime de la connaissance que permet le progrès de la science est un régime exceptionnel et celui de la croyance est notre régime normal.
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Si l’on place un individu devant chacune des quatre faces peintes dans des couleurs différentes d’une pyramide, chaque individu attribuera à la pyramide la couleur de la face devant laquelle il est placé.
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La meilleure défense est de les soumettre au marché de l’information le plus exigeant, c’est-à-dire celui de l’information scientifique et d’appliquer la pensée méthodique.
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Se demander, chaque fois qu’une idée ne nous apparaît pas bien assurée, d’où elle vient et quelles sont les sources, de quelles informations je dispose pour l’évaluer, si j’ai bien établi des informations multiples et contradictoires afin de pas tomber dans les biais de confirmation, si j’ai explicité mes a priori intellectuels et culturels, même s’ils ne sont pas nécessairement faux, si j’ai envisagé la possibilité d’erreurs de raisonnement, si je n’ai pas laissé pas mon croire être contaminé par mon désir.
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Quand on a montré que tout discours, y compris scientifique, est une construction sociale (ce qui est bien sûr exact, puisqu’il est produit par des acteurs sociaux), et la sociologie y a contribué, on oublie facilement que le discours scientifique est soumis à un mode de sélection très exigeant.
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Comme on le voit, même s’il existe sur le marché un produit cognitif très argumenté et en adéquation avec la réalité, et c’était ici le cas, encore faut-il faire l’effort de le chercher.
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Elles relèvent en général de la logique du nudge (architecture du choix) qui est une stratégie douce et non liberticide, ce qui convient à mes options philosophiques.