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L’éphémère d’une ville tient aux matériaux de construction et à la méthode de gouvernance. A la Kumbh Mela, les tentes sont construites avec de longs bois de bambous ficelés les uns aux autres et recouverts de tissus, économiques et légers à transporter, dont l’assemblage seul distinguera le temple de l’hôpital ou du poste de police. A la fin du festival, tout est recyclé. Les canalisations iront rejoindre d’autres chantiers et les tentes reverront le jour ailleurs, par exemple dans des cérémonies de mariages. Les agriculteurs replantent leurs récoltes à l’endroit même où des dizaines de millions de pèlerins se sont amassés. « L’opportunité la plus révolutionnaire pour redéfinir la manière dont nous produisons l’espace habitable se trouve peut-être dans les stratégies à basse intensité technologique », avancent les chercheurs de Harvard.

« C’est indéniablement un facteur de paix. Mais le risque est grand qu’elles deviennent complètement hors-sol et se coupent de leur territoire de proximité », s’inquiète Michel Lussault.

« Lieux de l’innovation par excellence – économique, technologique, culturelle mais aussi sociale –, les mégacités sont de véritables espaces de conquête de droits »

Avec ses 80 millions d'habitants, Shanghai serait aujourd'hui la plus grande ville du monde selon certains géographes.

« L’urbanisation est si intense qu’elle a brouillé les cartes, raconte Michel Lussault, géographe au laboratoire Environnement, ville, société1. On ne sait plus où commencent et où finissent des villes comme Mexico, Tokyo ou Shanghai, qui aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec la cité d’origine… »

Au nombre d’une trentaine aujourd’hui, les mégacités devraient être cinquante d’ici à 2050

Plus les villes sont grandes, plus les inégalités de revenus sont importantes, souligne Denise Pumain.