Skip to main content

Home/ Evaluation de l'information/ Group items matching "publication" in title, tags, annotations or url

Group items matching
in title, tags, annotations or url

Sort By: Relevance | Date Filter: All | Bookmarks | Topics Simple Middle
24More

Le web, plus qu'un bavardage, un vrai lieu «d'interaction politique» » OWNI, ... - 0 views

  • les internautes apportent une information soit locale, soit experte, qui n’est pas relayée par les médias traditionnels parce qu’elle est jugée sans importance ou trop compliquée ; en cela, ils enrichissent l’espace public.
  • L’innovation créative y est d’abord comprise comme un effet émergeant de la mise en commun d’idées qui se reprennent, se mêlent, se déforment et se recombinent les unes les autres.
  • Internet produit surtout un enchevêtrement d’interprétations.
  • ...21 more annotations...
  • En multipliant les points de vue, on contribue à socialiser et à politiser la conversation publique. Ce n’est pas grand-chose, mais cela modifie les perceptions que l’on peut avoir de l’actualité.
  • Les tweets ne font bien souvent que relayer un lien vers un site en ajoutant quelques mots de préface qui donnent un point de vue possible sur le lien en question. Or quand vous allez lire l’article, vous le ferez avec en tête le point de vue de celui qui vous l’a recommandé, en vous demandant s’il a raison ou tort d’avoir perçu les choses ainsi.
  • la seconde voie, la plus exigeante et la plus conforme à la culture d’expressivité individuelle de l’Internet, est très compliquée à mettre en œuvre.
  • Comme l’a récemment très bien mis en valeur Yves Citton, une interprétation – à la différence d’une connaissance – ne peut se déployer que si elle rencontre l’assentiment d’une communauté d’interprètes – et la production de cet assentiment/dissentiment est la raison pour laquelle nous conversons tant.
  • Soit le Web est un support de mobilisation des électeurs et des prescripteurs d’opinion, comme dans le cas de BarackObama.com.
  • Soit on demande aux militants et aux électeurs de coproduire le programme du candidat en mettant la société en conversation, comme dans l’expérience de Désirs d’avenir de Ségolène Royal.
  • C’est cette incorporation des points de vue des autres dans l’appréhension de l’information qui contribue à transformer la relation descendante et silencieuse de l’information des professionnels vers le public.
  • Plutôt que de limiter ces interprétations à un cercle d’herméneutes spécialisés qui proposeront une lecture particulière des données en les agrégeant selon certaines catégories statistiques, les tenants des données ouvertes pensent qu’une ouverture plus large des données publiques permettra à de nouvelles communautés interprétatives de révéler des significations non-anticipées ou non vues.
  • D’une certaine manière, l’Internet des réseaux sociaux ne fait que rendre visible ce qui a toujours constitué le quotidien des individus. On expose un babil qui a toujours existé ; mais désormais celui-ci accède a plus de visibilité, rencontre des interlocuteurs nouveaux en périphérie du réseau social de chacun et peut, rarement, mais cela arrive, accéder à une large publicité virale.
  • Internet a contribué à rendre beaucoup plus visible et accessible le travail d’expertise mené par des chercheurs, des passionnés, des militants et des petits collectifs qui étaient souvent extrêmement marginalisés dans le débat public.
  • travail pour accrocher le débat intellectuel au débat public.
  • Mais la question est de savoir si cela peut désenclaver l’agenda médiatique en favorisant une meilleure articulation du débat public avec les savoirs en marge ou en périphérie de l’espace médiatique traditionnel.
  • Le mode de prise de décision de l’Internet est le consensus entre les plus agissants. Il y a une différence majeure entre les techniques électorales de la démocratie représentative où l’on cherche à faire voter l’ensemble d’une population définie et connue à l’avance en donnant le même poids à chaque voix et le processus de prise de décision dans les mondes en réseaux où l’on cherche à obtenir le consensus de ceux qui sont les plus mobilisés et donc les plus enclins à débattre, argumenter et accepter la décision collective.
  • c’est la forme du “consensus apparent”, comme l’appelle Philippe Urfalino , qui domine. On est d’accord jusqu’à ce que quelqu’un de la communauté exprime publiquement un désaccord.
  • Dans ce système, ce sont les plus convaincus et les plus actifs qui créent la tendance dominante ; par une sorte de division du travail interne aux communautés de l’Internet, ceux qui s’intéressent moins à la question ou sont moins convaincus délèguent leur voix aux plus actifs en se taisant, jusqu’au point de rupture.
  • La manière dont Internet agit sur l’espace public est beaucoup plus proche des techniques de mobilisation collective, comme la manifestation ou la pétition, que du choix électoral.
  • Il est frappant de voir que les études sur la viralité sur Internet ont remis au goût du jour, The People’s Choice, le livre de 1955 de Katz et Lazarsfeld sur les deux étages de la communication qui insistait sur les médiations sociales de proximité dans la diffusion des messages venus de l’espace public.
  • D’une part, on assiste à un renforcement des techniques de captation de l’attention de l’électeur qui fonctionnent sur l’hyperpersonnalisation du candidat, la peoplisation du milieu, le storytelling et les “éléments de langage”. Ce formatage communicationnel et narratif du discours politique se représente un électeur qui réfléchit peu et attend de belles histoires.
  • Ce qui change alors, dans l’esprit des professionnels de la communication politique, c’est que l’électeur n’est plus un spectateur inerte mais un internaute mimétique et qu’il faut lui servir des narrations virales pour faire l’opinion.
  • Mais d’autre part, et cette ambivalence caractérise très bien notre situation actuelle, on observe sur Internet des attentes à l’égard de l’espace public qui sont toutes différentes : une forme de distanciation critique, une reprise d’autonomie à l’égard des messages médiatiques, une volonté de participation à la définition des enjeux publics,
  • Le développement d’une “société d’interprètes” augmente la diversité des points de saisie de l’événement, tout en accroissant les contraintes de vérification et de certification des faits qui le sous-tendent. Dans une époque où le décalage entre les discours et les actes est devenu si important, l’invocation d’un accès plus large, et non déformé, à l’information est devenue essentielle, non seulement pour les citoyens, mais aussi pour les journalistes qui honorent le mieux la déontologie de leur profession, comme l’a montré le travail commun de grandes rédactions de journaux et de Wikileaks.
64More

Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? | InaGlobal - 0 views

  • vieux comme le monde social, le phénomène n’en emprunte pas moins sa dynamique aux représentations, aux émotions et aux technologies du temps présent, posant ainsi sans cesse de nouvelles questions aux sociétés.
  • Plus qu’une croyance collective irrationnelle, la rumeur doit être définie comme un dispositif communicationnel singulier au sein de l’économie générale de l’information.
  • un système de régulation de l’information
  • ...60 more annotations...
  • logiques structurantes de ce système est que les détenteurs de l’autorité publique, les professionnels agréés de l’information et les producteurs légitimes du savoir y revendiquent conjointement le monopole de certification des informations (Veyne, 1983)
  • se maintiennent toujours des dispositifs alternatifs  de communication, dont la rumeur est un instrument privilégié.
  • surveillée (Bigo et al., 2009) et parfois disqualifiée par les tenants du système légitime de production de l’information
  • quand il devient l’outil stratégique de groupes organisés et dissidents
  • la sémantique de la rumeur est marquée par la clandestinité
  • ’être une contre-version à la version officielle
  • Toléré en tant que pratique anodine et spontanée
  • Pour produire leur effet de dévoilement, les récits de rumeurs empruntent et combinent principalement quatre thèmes narratifs : la faute, la trahison, le complot et le mal dissimulé (Aldrin, 2005)
  • Ces « théories » renoncent, de fait, à considérer sérieusement ce que des individus font – mais aussi comment et pourquoi ils le font – quand ils échangent une nouvelle non vérifiée ou incertaine.
  • Que savons-nous des logiques sociales de ce processus de diffusion d’une nouvelle non vérifiée ?
  • nouvelle dit lien avec l’actualité et la réalité
  • non vérifiée dit circuit de diffusion qui contourne ou ignore les dispositifs institutionnels qui assurent de façon habituelle la certification et la promotion publique des informations
  • Si elle circule et se répand, c’est par une série d’échanges verbaux entre des individus
  • La rumeur est une révélation, étonnante, subversive voire scandaleuse.
  • « course aux armements communicationnels »
  • Norbert Elias a d’ailleurs relevé la « sociodynamique de la stigmatisation » à l’œuvre dans les rumeurs et le commérage (Elias, 1965)
  • La rumeur a donc à voir avec l’entre-soi, le sentiment d’appartenance et les identités collectives.
  • La mécanique de diffusion de la rumeur épouse précisément les ramifications des liens sociaux établis : entre-soi constitués par les univers d’existence (famille, travail, quartier), réseaux de relations ou communautés de valeurs
  • la rumeur est un phénomène banal, normal des sociétés humaines
  • tenter – collectivement – d’interpréter une situation inhabituelle
  • quand la demande sociale d’informations sur la situation inhabituelle ou l’événement inexpliqué est urgente et excessive, alors l’excitation collective renforce le crédit accordés à des récits moins vraisemblables et des comportements collectifs irrationnels
  • Pour autant, les individus qui entrent et participent au processus de transmission d’une rumeur n’y croient pas nécessairement.
  • il subsiste toujours un régime pluriel du croire
  • ces petits jeux mentaux d’arrangement avec le réel
  • Par contre, plusieurs éléments indiquent que le système de production de l’information s’est recomposé et, avec lui, les logiques et les pratiques du recours au processus communicationnel de la rumeur.
  • l’égalisation tendancielle des prises de parole publiques
  • la pluralisation des acteurs et des moyens de la communication médiatique
  • la mondialisation du marché des opinions, des émotions et des causes
  • généralisation de l’équipement et de l’usage en moyens de la communication stratégique.
  • des visées persuasives
  • sept points de connaissance sont aujourd’hui attestés quant aux formes sociales du phénomène
  • Chaque société historique possède un système sociotechnique de production et de régulation de l’information.
  • En contrepartie de la garantie d’exercice des libertés fondamentales (opinions, réunion, croyance) et de la liberté consubstantielle de la presse, des cadres juridiques et conventionnels assuraient ainsi leur bon usage.
  • Une part de ces cadres étaient des dispositifs de contention des fausses informations et des rumeurs.
  • En France, la première charte des journalistes (1918, remaniée en 1938) désignait « la calomnie, les accusations sans preuves, l’altération des documents, la déformation des faits, le mensonge pour les plus graves fautes professionnelles »
  • cadre d’autocontrôle des journalistes à l’égard des rumeurs
  • dans toutes les démocraties modernes, des dispositions juridiques sanctionnent les différentes atteintes à l’honneur ou la réputation des personnes perpétrées par des révélations fausses
  • à un « marché noir » de l’information
  • dès la fin du XIXe siècle un processus de domestication de la violence dans la compétition politique et électorale (Garrigou, 2002) et dans les manifestations collectives publiques (Fillieule, 1997).
  • En quelques petites années, les professionnels agréés de l’information ont perdu leur monopole de gatekeepers de l’espace public et des mass media.
  • Face à cette égalisation tendancielle de l’accès à l’espace public, les sites des institutions publiques et de grandes marques commerciales se sont aussi adaptés, dressant plus rapidement des contre-feux aux rumeurs (communiqués, clarifications officielles…)
  • Le « fact checking » est devenu une pratique spécifique des journalistes de métier
  • Cet appareil de déminage des rumeurs, des « hoax » et des « fakes » s’opère désormais en direct on-line. I
  • La chaîne improvisée d’information est désormais une cohue d’annonces, d’interprétations, où les journalistes professionnels tiennent guichet à côté d’autres courtiers en nouvelles plus ou moins honnêtes et de propagandistes.
  • des répliques dans l’exercice de la représentation politique
  • Or, cette situation d’escalade communicationnelle génère principalement des effets de boucle (loops) informationnelle propices au phénomène de « bulles » électroniques autour de certains événements (cf. les rumeurs récentes, en France, autour des ABCD de l’égalité).
  • La rumeur apparaît en effet comme l’une des principales armes stratégiques des ennemis de la démocratie.
  • , ce combat pourrait bien se limiter à une concurrence stérile des vérités.
  • l’un des principaux indicateurs de la crise du système informationnel actuel réside justement dans la prolifération ad nauseam des sources concurrentes d’information, des analyses d’information-désinformation, des stratégies antagoniques d’influence.
  • prise de conscience de la nécessité de proposer une réponse adaptée à l’attitude d’élèves
  • « clinique des rumeurs » (démentis officiels radiodiffusés et publiés dans la presse, affiches disposées dans des lieux publics dénonçant l’irresponsabilité des colporteurs de rumeurs). Ces campagnes de contre-désinformation avaient principalement produit les effets attendus sur la part de la population qui attribuait encore crédibilité et légitimité aux autorités gouvernementales (Allport, Postman, 1947). On peut voir là une certaine parenté avec des initiatives récentes.
  • L’éducation critique aux médias se révèle indispensable, comme l’est l’éthique des journalistes de métier à l’égard des réseaux numériques.
  • le système informationnel ne peut être régulé par les seuls médiateurs du savoir et des faits que sont l’école et les journalistes professionnels. Car le système informationnel est désormais agencé autour de l’espace public numérique.
  • L’une des causes principales est à chercher du côté des « communautés » qui organisent l’économie des liens sur Internet, communautés présentant une structure sociologique très singulière.
  • Tissées en apparence autour d’« amis », d’« abonnés » ou de « followers », ces communautés sont dématérialisées, indénombrables et extraverties, à l’opposé donc des communautés physiques fondées sur des liens suivis, localisés et plus sélectifs d’interconnaissance.
  • Le sociologue Erving Goffman a abondamment montré que les mondes sociaux étaient régulés par toute une codification culturelle des interactions de co-présence en public, interactions analogues selon lui à la scène d’un théâtre (chacun y joue son rôle en respectant la partition de l’autre, les comportements en coulisse et sur scène sont différents, etc.)
  • La réussite de toute interaction, dit Goffman, est indexée sur la disposition des « partenaires de l’interaction » à respecter la face sociale des autres, à maîtriser leurs expressions et impressions, à éviter les gaffes et les offenses.
  • Rien ou presque n’y réfrène la « sociodynamique de la stigmatisation » à l’œuvre dans le commérage et le colportage de rumeurs
  • il faut noter que les rapports dans l’espace public numérique sont marqués par l’égalité, la publicité et la promiscuité, abolissant ainsi les frontières entre l’officiel et l’officieux, l’autorisé et le clandestin (entre les coulisses et la scène, dirait Goffman), le factuel et le conjecturel
  • Cette fluidité immédiate entre les divers secteurs du monde numérique rend, en outre, possible la mise en résonance soudaine entre le militantisme déterminé d’organisations engagées dans la fabrication propagandiste d’une Histoire révisionniste du monde et le goût à la mode pour les versions alternatives des événements et les récits survivantistes
  •  
    ce qui change avec internet ": l'égalisation tendancielle des prises de parole publiques ; la pluralisation des acteurs et des moyens de la communication médiatique ; la mondialisation du marché des opinions, des émotions et des causes."
26More

Arrêtez de vous plaindre, vous avez le fil d'actus que vous méritez | FredCav... - 0 views

  • Ces pratiques de publication de faux articles sont donc plus répandues que nous ne le pensons. 
  • Le problème n’est pas l’existence de faux sites d’information, mais le relais de leurs articles à grande échelle.
  • En clair : Facebook est-il un média (qui diffuse de l’information) ou une plateforme sociale (qui héberge des contenus) ? 
  • ...23 more annotations...
  • Cette posture les arrange, car comme ça ils n’ont pas à subir les contraintes des médias (responsabilité du directeur de la publication en cas de diffamation…),
  • mais bénéficient quand même d’une très large audience qu’ils peuvent monétiser auprès des annonceurs.
  • Mais ça serait oublier que depuis 2 ans ils travaillent très dur pour faire de Facebook la première source d’information, notamment en draguant les éditeurs de sites d’informations pour héberger leurs articles grâce à la fonction Instant Articles.
  • Les choses se sont accélérées cet été avec le scandale du bloc « Trending News » : une petite équipe de modérateurs humains étaient en charge de la modération des actualités
  • Certains observateurs se sont rendu compte que cette équipe ne relayait que très peu d’articles sur les candidats républicains (et Trump en particulier), ils s’en sont plaint et l’équipe a été remplacée par un algorithme
  • Il faut dire que les internautes sont maintenant exposés à un nombre ahurissant de sources et à une somme toujours plus importante d’unités d’information
  • La solution serait de réglementer les publications sur Facebook en supprimant celles qui sont jugées fausses. Le problème est que c’est un jeu dangereux, car la frontière avec une forme de censure est très fine.
  • Idéalement, il serait plus simple de scinder en deux le news feed avec d’un côté ce qui relève du divertissement, et de l’autre les actualités plus sérieuses, mais ça voudrait dire diminuer la puissance de Facebook, donc ses revenus.
  • En fait, quand on y réfléchit bien, on se dit qu’au départ, l’idée de mélanger actualités sérieuses, contenus divertissants et partages de vos proches, le tout en respectant l’étique et la rigueur journalistique est une promesse impossible à tenir.
  • es équipes de Facebook ne décident pas de ce qui va être publié sur votre fil d’actus, ils ne l’ont jamais fait.
  • Vous noterez que cela s’applique également à Twitter où le bloc « Trending topics » peut être facilement détourné en mettant à contribution un certain nombre de personnes pendant un court laps de temps, mais il se trouve que c’est à Facebook qu’on le reproche, car la portée est plus grande.
  • Et si le vrai coupable dans cette histoire était tout simplement l’infobésité ?
  • Le filtrage des publications sur le news feed est régit par un ensemble de règles qui reposent sur les choix des utilisateurs eux-mêmes (les articles qu’ils ont aimés ou relayés précédemment).
  • Le vrai problème est que les internautes ont une attention limitée, ils privilégient donc les sources d’informations qui leur apportent le plus de satisfaction avec un minimum d’effort
  • Puisque les utilisateurs peuvent avoir tout ça auprès d’une source unique, gratuite, qui tient dans la poche (leur smartphone) et qu’en plus ils peuvent retrouver dessus leurs amis d’enfance et avoir des nouvelles du petit cousin, alors pourquoi continuer à payer un abonnement pour un journal papier qui déblatère toujours les mêmes histoires (les réactions aux réactions des politiques) et des journalistes qui ne savent même plus anticiper les résultats des élections ?
  • Avec ce raisonnement, on se retrouve avec l’outil de communication le plus puissant de l’histoire de l’humanité, mais sans aucun mode d’emploi ou précaution d’utilisation.
  • un outil numérique (Facebook) qui remplace un support analogique (les journaux papier) avec des utilisateurs qui ne changent pas leurs habitudes (« je me nourris tous les jours avec de l’info« ) et ne savent pas prendre un minimum de recul (« si c’est écrit, c’est que c’est vrai« ).
  • Au final, la seule véritable solution durable à ce problème de faux articles serait d’éduquer les utilisateurs
  • vérifier la source (l’origine de la publication)
  • ne pas se laisser influencer (vérifier celui ou celle qui relaie)
  • ne pas relayer sans avoir lu ou vérifié…
  • Et n’oubliez pas que le premier filtre, c’est vous, pas un algorithme auto-apprenant conçu à l’autre bout du monde.
  • Conclusion : le média idéal n’existe pas. Vous pouvez faire confiance à Facebook pour vous divertir (de même qu’à Instagram ou Youtube), mais vous ne pouvez pas leur faire confiance pour vous informer ou vous instruire (c’est le pré carré des professionnels de l’information).
26More

De l'irresponsabilité comme ligne éditoriale - Les Cahiers du football - 1 views

  • Les attaques contre leur compétence, leur honnêteté, se sont multipliées en ce XXIe siècle naissant, appuyées sur des preuves dont la validité n’est jamais mise en question.
  • Comme dans la majorité des emballements médiatiques de ce type, la défense n’a pas droit à la parole.
  • Ne restent dans le débat public que la colère des Niçois et le délibéré sans appel de faillite arbitrale.
  • ...22 more annotations...
  • N’importe quel procès civil ou pénal ainsi mené serait frappé de nullité, mais le sport ne laisse pas place à l’échange d’arguments, à la nuance. Il n’est après tout qu’une reproduction adoucie des combats de gladiateurs de la Rome antique, des joutes chevaleresques du XVe siècle ou des parties de chasse du XIXe, selon la célèbre thèse du "procès de civilisation" d’Elias et Dunning [1].
  • Nous l’avons dit, le sport moderne dans sa dimension compétitive n’aime pas la nuance, pas plus que l’incertitude et le doute. Il vit de scores limpides [5], de verdicts clairs.
  • Désormais, le journaliste qui veut affirmer une vérité indiscutable n’a qu’à la soutenir de la preuve de l’image, indiscutable elle aussi, qu’elle soit photographique ou télévisée.
  • En deux mots, l’arbitraire est le propre de l’arbitre. Constat contrariant, néanmoins longtemps accepté comme tel, pénible mais nécessaire. Jusqu’à ce que la progression corrélée des enjeux financiers et des techniques de l’image, traduite dans les faits par l’explosion du nombre d’heures de football télévisé (donc démonté, remonté, fabriqué, commenté, disséqué), ne change la donne.
  • Le téléspectateur ayant fait le choix de ne pas être au stade, il faut que le diffuseur lui propose une plus-value, un ensemble de sensations qui compensent l’absence de l’émotion collective que procurent les gradins d’un stade.
  • L’omniscience est la principale, la plus évidente. Le simple fait de surplomber le terrain, de pouvoir en scruter tous les angles procure une impression de supériorité presque divine qui augmente avec le nombre de caméras.
  • Mais l’arbitre est structurellement limité à une obligation de moyens, par la faillibilité de ses sens et par l’infinité des situations possibles dans un match de football.
  • Bien que principal intéressé de ce débat dirigé par les journalistes, l’arbitre en est le grand absent. Noyé sous les propos et images mettant en relief ses erreurs, ses manquements, son incompétence, il ne peut répondre, pénalisé à la fois par la rigidité institutionnelle de la DNA et l’irresponsabilité des journalistes.
  • une idée reçue redoutable, celle de la faillibilité de l’arbitre face au pouvoir révélateur de l’image, colportée dans le débat public par le bavardage sportif contenu dans le spectacle vendu au téléspectateur
  • Le mythe de l’image objective soutient cette chimère. On ne voit pas seulement si la décision de l’arbitre est contestée, avec gros plan sur l’indignation des "victimes", on sait aussi si l’arbitre a eu raison ou non
  • Nous avons bien écrit "irresponsabilité". Nous défendons dans notre thèse l’hypothèse que les médias et leurs journalistes sont responsables de ce qu’ils écrivent.
  • signifie qu’ils doivent répondre des sens et valeurs encodés dans leurs messages.
  • À force de répétition, ces sens et valeurs se sédimentent dans l’espace public, selon un modèle théorique répandu dans les années 70 par Stuart Hall
  • La liberté d’expression du journaliste est aussi la source de sa responsabilité et devrait forger son éthique,
  • Il semble néanmoins que la seule maxime suivie par les journalistes et leurs supérieurs soit celle des chiffres de vente ou des parts d’audience.
  • L’arbitrage de football est un exemple pioché parmi d’autres de l’irresponsabilité des médias, mais très parlant car le sport est un terrain d’innovation des techniques de l’image, auxquelles les discours médiatiques sont perméables.
  • en nous donnant l’illusion de nous rapprocher du terrain, les caméras nous ont ôté tout recul critique par rapport au jeu.
  • la photographie au XIXe siècle avait déjà fasciné les scientifiques de l’époque, qui y voyaient un moyen d’accéder à une dimension alors inexplorée de la vérité.
  • Quelle que soit l’immédiateté apparente de la transmission ou de la diffusion, elle compose avec des choix, du cadrage, de la sélectivité. (…) Ce qui est ‘transmis’ ‘en direct’ sur une chaîne de télévision est produit avant d’être transmis: l’image n’est pas une reproduction fidèle et intégrale de ce qu’elle est censée reproduire."
  • Il aurait fallu, à l’arrivée dans le football des nouvelles technologies de l’image, élaborer une réflexion quant à leur utilisation.
  • Cela n’a jamais été fait en l’absence de contrepoids déontologique à la fascination qu’elles provoquent.
  • Ceux de 2012 ne sont pas moins bons que leurs aînés, mais le regard porté sur eux a changé. Ils n’ont plus le droit à l’indulgence, la tolérance nécessaire à la bonne marche de leur travail.
  •  
    cet article qui parle de football est à lire. Pourquoi ? - d'abord parce qu'il parle de la construction de la preuve qui est au centre de l'évaluation de l'information mais aussi et surtout car cette construction est au coeur de l'évaluation par compétence et la certification - il parle ensuite de la responsabiltié sociétale du journaliste et de l'irresponsabilité du producteur de contenu qu'il est devenu. De ce fait, cela interroge tout producteur de contenu, y compris un blogueur. Cela revient à poser la question de l'archive créé du café du commerce. Et in fine est-ce qu'écrire c'est à dire inscrire dans la matière est-il, devient-il, synonyme de dire. - Enfin le football est aujourd'hui, à mon avis, au coeur de la société. Il l'imprime ! On parle de transfert à propos de tout et n'importe quoi. Le footballeur est devenu le modèle de l'auto-entrepreneur et de cette personne qui réussit. Noter par exemple l'importance accordée aujourd'hui au couple personne/identité au détriment de l'individu/citoyen... - Enfin le pouvoir de l'image dont on attend tout au détriment du texte qui est devenu trop difficile à lire. Et de l'obligation d'en passer par un éducation à l'image - et dans cette logique de la toute puissance de l'image... SI elle est toute puissante, c'est que les faits ne le sont plus ! D'où le besoin de rendre spectaculaire la banalité..
32More

Comment vérifier les images des réseaux sociaux ? - 0 views

  • Ce qui a toutefois changé, c’est que la fabrication et la diffusion de ces intox sont aujourd’hui à la portée de tous.
  • il est rarement possible d’affirmer avec 100 % certitude qu’une image est fausse.
  • Le travail de vérification sert  le plus souvent à éclairer la décision éditoriale de diffuser une image. On peut par exemple décider de publier une vidéo sans en connaître la date exacte, mais en s’étant assuré que la scène est authentique.
  • ...29 more annotations...
  • Une analyse "technique", qui permet par exemple d’extraire des données cachées dans des fichiers photos ou vidéos
  • Et un travail d’enquête qui mêle des techniques journalistiques traditionnelles et des méthodes spécifiques aux réseaux sociaux
  • Modifier une image demande du travail. Même avec les technologies modernes, et réaliser un photomontage ou vidéomontage convainquant n’est pas aisé.
  • Ils utilisent une image ancienne qu’ils sortent de son contexte en la reliant à une actualité récente.
  • Pour repérer qu’une photo est plus ancienne que sa légende, le premier réflexe est de la passer dans Google Images ou TinEye, des outils qui détectent les occurrences de publication antérieures.
  • Autre problème, il n’existe pas d’outil aussi puissant pour retrouver les occurrences précédentes d’une vidéo. Amnesty a mis en place, avec l’aide de YouTube, un système en ligne où vous pouvez tester une URL de vidéo.
  • Toujours dans le domaine de l’analyse "technique", il est utile de se familiariser aux données Exif contenues dans les fichiers photos
  • Cherchez donc toujours à récupérer la photo originale. Si le cliché vous est envoyé directement par email, il devrait avoir conservé ses données Exif.
  • Certains outils d'analyse des métadonnées fonctionnent désormais également pour les vidéos. Si vous uploadez une vidéo sur Jeffrey’s Exif viewer, l'outil parvient parfois à récupérer la date et l'heure de la prise de vue. Mais comme pour les photos, la plupart des plateformes de partage de vidéos effacent les métadonnées
  • Bémolimportant avec cette analyse de données : toutes ces informations peuvent avoir été modifiées par une personne qui cherche sciemment à vous manipuler. Il est en effet possible d’altérer ces données Exif. Même si en pratique, peu d’internautes vont aussi loin dans la manipulation.
  • La date d’une image peut être fausse, la localisation aussi.
  • Pour éviter cet écueil, de plus en plus de journalistes font des recherches géolocalisées sur les réseaux sociaux. L’objectif étant de ne s’intéresser qu’aux photos publiées à proximité de l’événement, en mettant en sourdine les internautes qui postent sur Twitter des messages alors qu’ils sont à des milliers de kilomètres de l’action.
  • De nombreux outils, payants ou gratuits, existent pour géolocaliser les messages publiés sur les réseaux (Yomapic, Echosec, Gramfeed, SAM Desk, Geofeedia, etc). On peut aussi se servir du moteur de recherche avancé de Twitter (https://twitter.com/search-advanced?lang=fr).
  • L’outil de géolocalisation vous fera remonter son image comme pertinente si vous cherchez des images sur le conflit dans ce pays, même si elle a été prise à des milliers de kilomètres de là.
  • une photo qu’il a reçue par mail.
  • l’analyse technique, aussi imparfaite soit-elle, est particulièrement efficace quand elle est couplée à une enquête journalistique.
  • Il suffit d’exercer son regard à repérer les détails incohérents dans une image, et se poser les bonnes questions. Quelques exemples.
  • Pour examiner une photo ou une vidéo, il faut s’attacher aux détails : vêtements, architecture, météo, accents, forme des plaques d’égout, etc.
  • Il suffira parfois de vérifier la météo du lieu
  • faire visionner les images à un local, pour repérer l’intox
  • Panoramio (http://www.panoramio.com/), un outil qui rassemble des photos amateur géolocalisées.
  • Google Maps, Earth et Google Street View
  • s’intéresser au profil de l’internaute qui a posté l’image. On parle ici de la première personne l’ayant publiée, que l’on peut retrouver par exemple en utilisant Google Images (voir plus haut…).
  • Une fois le "premier-posteur "retrouvé, il s’agit donc de regarder son historique de publication : publie-t-il régulièrement ? Toujours des vidéos prises dans la même zone ? Ses précédentes publications semblent-elles cohérentes ?
  • Et, croyez en notre expérience : beaucoup de gens acceptent de vous aider lorsqu’on leur demande gentiment. Servez vous par exemple des réseaux pour demander les traductions des légendes sous les images, ou des commentaires des internautes. C’est plus fiable que Google Translate.
  • Créer sa propre communauté est donc essentiel. À France 24, nous avons mis en place en 2007 la communauté des Observateurs, qui compte aujourd’hui plus de 6000 personnes, partout dans le monde, des "amateurs "qui collaborent avec nos journalistes pour couvrir l’actualité.
  • On a parlé technique, enquête, mais doit-on se fier également à son instinct ? Certainement, mais même l’instinct, ça s’acquiert. Que diriez-vous par exemple de cette vidéo ?
  • Les publicitaires ne se préoccupent pas de la crédibilité des médias ou des réseaux sociaux. Vous faites une erreur et vous partagez leur intox ? Tant mieux, ils ont réussi leur coup.
  • Gardons en tête qu’ils sont nombreux ceux qui ont intérêt à nous désinformer.
48More

Chiffrer pour évaluer ? - La Vie des idées - 0 views

  • Benchmarking. L’État sous pression statistique d’Isabelle Bruno et d’Emmanuel Didier (2013)
  • Désacraliser le chiffre dans l’évaluation du secteur public publié par Albert Ogien (en 2013)
  • Ces deux ouvrages ont en effet comme point commun fondamental de faire un lien explicite entre critique de l’évaluation et du benchmarking, et critique du chiffre.
  • ...44 more annotations...
  • la définition d’une période de temps pour atteindre l’objectif
  • la détermination des indicateurs permettant de mesurer l’activité
  • l’analyse des quatre temps de la démarche du benchmarking
  • le chiffrage d’un objectif à atteindre
  • l’analyse des résultats atteints et la définition des futurs objectifs
  • l’arrivée des outils du management quantitatif les conduit à percevoir bien différemment leur rôle, leur mission et leur relation aux usagers des services publics.
  • Les réflexions aboutissent à un constat sévère, qui est essentiel : « l’activité de quantification induit, de façon intrinsèque et fortuite, une a-moralisation des critères de jugement de l’activité politique »
  • Ces deux ouvrages constituent de belles illustrations des questionnements et méthodes qui fondent la sociologie de la quantification.
  • La sociologie de la quantification prend au sérieux l’idée selon laquelle statistique et quantification contribuent à établir « l’autorité des faits », tout en discutant fermement les notions d’autorité et de « fait ».
  • Ce qui est en cause n’est pas tant la mise en chiffre, que le chemin qui précède cette mise en chiffre
  • le processus qui conduit les acteurs à s’approprier une définition systématique de la qualité, à se discipliner pour se conformer à une exigence contraignante de l’évaluation méthodique de leur activité, à écouter les leçons que les chiffres semblent fournir
  • Un des premiers arguments est de constater que toute évaluation n’aboutit pas nécessairement à produire du « chiffre ».
  • Cette notion permet de focaliser l’attention de l’analyste sur la manière dont les chiffres sont construits et utilisés et donc de distinguer l’usage purement comptable et l’usage « sur un mode intelligent » contribuant à une compréhension des situations et des faits.
  • L’usage comptable correspond à l’évaluation gestionnaire et constitue une technique de gouvernement : c’est cet usage qu’Albert Ogien critique et qui fait, finalement, l’objet des analyses critiques conduites dans l’ouvrage.
  • L’usage « intelligent » est celui qui préside à la conception de la quantification comme « description rigoureuse de fragments de la réalité qui assure un avancée à la raison humaine ».
  • Il faut se garder de voir dans la critique de l’évaluation et de la statistique évaluative une simple reformulation de l’idée naïve que les chiffres ne sont que mensonges, qu’inventions et qu’outils de manipulations.
  • Il est impératif de dissocier le processus d’évaluation de celui de quantification, de fabrication de statistiques.
  • parler de « système du chiffre », c’est inclure dans l’analyse sociologique tout ce qui conduit, in fine, à produire des statistiques d’activité, de production, de résultat…
  • Et cela inclut notamment les mécanismes qui amènent les individus à consentir, adhérer et agir pour les dispositifs d’évaluation.
  • L’engagement de chacun est une des conditions fondamentales au fonctionnement des dispositifs. Cet engagement repose sur un « enrôlement de chacun dans un effort coordonné de compétitivité », une « bonne volonté », sur une mobilisation des participants, qui sont obtenus par « libre assentiment ».
  • Tout cela est possible grâce à des injonctions subtiles, qui rendent difficiles voire impossible de se retirer ou de se désolidariser du mouvement général :
  • C’est une des leçons les plus frappantes de ces enquêtes sur le benchmarking et l’évaluation : la capacité des dispositifs à enrôler chacun des protagonistes, en rencontrant finalement peu de résistance.
  • Peut-être que ce mode de gouvernance est d’autant plus efficace que le sentiment de crise et de menace permanente est omniprésent
  • Les nombres et les statistiques ne sont que l’aboutissement d’un processus plus profond et plus général, où les valeurs de concurrence, d’optimisation, de performance, d’évaluation gouvernent.
  • Il est nécessaire de réintroduire la critique des catégories, des principes de calculs, des normes implicites incorporées dans les statistiques.
  • les « données ne sont pas données » 
  • Les chiffres ne font qu’incarner les valeurs, choix et arbitrages sous-jacents à ces catégories, nomenclatures et critères.
  • Gouverner par des chiffres ce n’est pas dépasser les enjeux moraux, politiques ou économiques et les remplacer par des instruments neutres et rationnels.
  • C’est, plus subtilement, cacher ces choix dans ces instruments, puis présenter ces instruments comme objectifs et non discutables.
  • Le gouvernement par les nombres ne fait pas disparaître le politique, mais conduit à situer le politique dans le choix des grandeurs mesurées, dans les méthodes de leur mesure, dans les finalités des instances de mesure.
  • La notion de « système du chiffre » proposée par Albert Ogien nous semble pouvoir rendre justice au précepte selon lequel « les statistiques ne parlent pas d’elles-mêmes »
  • L’indicateur statistique ne fait pas tout, ne dit pas tout. L’action politique qui suit la production ou publication de chiffres n’est pas entièrement déterminée par les chiffres eux-mêmes.
  • compliquée la critique des choix opérés, car chiffres et statistiques tendent à figer les catégories.
  • La politique et les choix moraux ou sociaux ne disparaissent pas, mais ils tendent à être figés dans des indicateurs qui se chosifient, s’institutionnalisent et deviennent incontournables.
  • obstacles à changer l’outil de mesure lorsque celui-ci est installé et que son usage est routinier.
  • La première réponse, celle fournie par les deux ouvrages dont il est ici principalement question, est de critiquer cette avalanche de nombres, ce goût du chiffre et cette gourmandise de la gouvernance par les statistiques.
  • La deuxième réponse est, à l’instar de la conclusion de l’ouvrage d’Isabelle Bruno et d’Emmanuel Didier [13], d’engager une lutte à armes égales, par une démarche qu’ils nomment « statactivisme »
  • Au-delà de la critique, il s’agit de savoir détourner ou contourner les règles présidant à la fabrication des chiffres, de savoir bâtir des indicateurs qui peuvent mobiliser la contestation ou contribuer à une revendication, d’être force de propositions en créant ce que statisticiens, sociologues et économistes critiques appellent des « indicateurs alternatifs »
  • La troisième réponse réside dans l’analyse sociologique des promoteurs et initiateurs des dispositifs : qui sont-ils et quel profit en tirent-ils ?
  • Un instrument ou une savoir n’existent pas ex-nihilo, sans être promu par un collectif qui en tire un intérêt.
  • Inversement la faible résistance des agents et décideurs à cette vague de la mesure évaluative doit être questionnée.
  • en tout cas vigilante sur les usages et mésusages des données statistiques.
  • « Les modalités de la guerre se transforment continuellement, mais elle ne cesse jamais. Aujourd’hui multiple, diverse, elle manifeste les traits de l’époque qui est la nôtre en ce début de XXIe siècle : le déclin des figures d’autorité traditionnelles au profit du chiffre, des fonctions et des procédures standardisées ; le statut de Un-tout-seul du sujet qui modifie la psychologie des foules ; la montée au zénith des objets des technosciences, qui permettent de tout voir, de tout savoir et de faire la guerre sans y être physiquement ; l’information en temps réel pour tous » [16].
  • Avec la notion de système du chiffre, j’ai voulu préserver la grandeur et la beauté du chiffre intelligemment utilisé (en général à des fins de connaissance non instrumentalisée), tout en montrant qu’il recelait une puissance de contrôle et de reconfiguration du réel dont les gouvernants se servent à leur propre fin »
  •  
    très intéressant sur la notion de système du chiffre. L'évaluation se situe alors en amont autour des intentions des acteurs qui président à la constitution du chiffre / indicateur et en aval à l'utilisation par les acteurs politiques du chiffre en vue d'agir comme la réception du chiffre
6More

Rudy Reichstadt: "la complosphère considère le Réseau Voltaire comme un site ... - 1 views

  • Sur tous les sites conspirationnistes, dans toutes les théories du complot, vous avez des faits exacts. Et c’est bien normal : pour être efficace, une théorie du complot doit s’ancrer dans la réalité
  • . Sur le Réseau Voltaire, c’est pareil et c’est même encore plus sophistiqué que cela : non seulement vous avez des faits exacts, mais vous avez aussi des éléments qui ne sont pas forcément connus du grand public – mais qui le sont en revanche des observateurs et des spécialistes.
  • C'est un mode de discours, qui peut être au service d'idéologies très différentes et même opposées, qui consiste à délivrer un récit alternatif, un récit concurrent de la version communément admise d'un événement. Et en plaçant au cœur de ce récit une idée de conspiration, de manipulation, de mensonge des autorités.
  • ...3 more annotations...
  • il répond à une demande sociale, il dit à une partie du public ce qu’il veut entendre.
  • Le Réseau Voltaire, si vous voulez, c'est un site prescripteur. Il donne le tempo. Il est ainsi beaucoup repris par la blogosphère conspirationniste,
  • Oui. Vous avez le Réseau Voltaire, Mécanopolis, Egalité & Réconciliation d'Alain Soral ou encore AlterInfo.net (lire notre article) de Zeynel Cekici (qui a été condamné en 2009 pour des contenus à caractère négationniste). Vous avez aussi Mondialisation.ca, qui est un site canadien fondé par Michel Chossudovsky. Et qui a une version en anglais, qui s'appelle GlobalResearch.ca. Tous ces sites sont vraiment sur la même ligne idéologique indissolublement antiaméricaine, "antisioniste" et conspirationniste.
39More

Rumeurs complotistes : de la croyance à la défiance | InaGlobal - 0 views

  • une petite construction narrative,
  • une révélation inquiétante,
  • une source d’autorité donnant tout son poids et sa crédibilité au message (la fameuse « source sûre »)
  • ...36 more annotations...
  • La rumeur stricto sensu est une construction collective, à l’instar des contes et des histoires drôles
  • une anticipation du discrédit (ce n’est pas une plaisanterie)
  • enfin, une diffusion « rumorale », c’est-à-dire par des canaux interindividuels et informels qui échappent aux radars de l’État et des médias généralistes.
  • une rumeur qu’on observe en temps de guerre), est dévoilée par un ennemi qui alerte quelqu’un lui ayant rendu service de façon désintéressée, ici en lui rendant son portefeuille
  • Ces récits ne sont pas seulement à lire sous l’angle de la psychologie sociale, selon laquelle ils expriment des peurs collectives
  • On peut plutôt les penser comme des constructions de groupe, identitaires, passant par des outils dédiés et maîtrisés, avec un contenu et des objectifs politiques, mais dont l’entrée sur le marché de l’information ne se fait plus maintenant sans résistance
  • prendre le contenu des rumeurs au sérieux, aussi fantaisiste paraisse-t-il car, pour ses tenants, il sert à donner du sens aux événements, ou à intervenir et porter des jugements sur le monde social et l’action politique
  • Elle est une forme langagière, une forme de discours, et une forme de discussion qui relève de la sociabilité.
  • , la viralité permet de toucher des groupes qui sont éclatés géographiquement, mais partagent une socialisation, une culture ou une religion communes, qui les rend réceptifs à des messages particuliers.
  • Le « rumoral » renvoie à la modalité de circulation d’informations dans des groupes qui ne prétendent pas en vérifier la véracité, ou n’ont pas de raisons de le faire
  • Ce qui est intéressant tient dans la capacité d’un groupe à produire et échanger des rumeurs, donc à « dire en groupe ».
  • Le sociologue allemand Norbert Elias avait montré en 1965 dans son livre Logiques de l’exclusion que le commérage manifestait la présence d’un groupe intégré, et avait précisément pour fonction de l’intégrer encore davantage, et de lui conférer une identité propre contre un autre groupe, qui est justement l’objet négatif de tous les discours. « Dire le groupe », cette fois.
  • Les rumeurs en général et, en particulier, les rumeurs complotistes, donnent donc prise à un discours de défiance dirigé vers l’extérieur,
  • Au point que le travail sur les rumeurs devrait porter davantage sur les groupes que sur la rhétorique propre des messages.
  • Non seulement d’ailleurs le démenti ne met pas fin à la rumeur, mais il la fait connaître à ceux qui l’ignoraient. Une expérience menée aux États-Unis a aussi montré l’existence d’un backfire effect, un obstacle à la déconstruction des rumeurs
  • Le poids des rumeurs dans la formation des croyances attire souvent l’attention dans les moments de crise, parce qu’elles témoignent de basculements cognitifs qui n’avaient pas été anticipés, et qu’elles renvoient à des phénomènes de foule jugés inquiétants.
  • Pourtant, il ne circule pas nécessairement davantage de rumeurs en période critique, même si nous pouvons avoir cette impression, sans doute parce que leur contenu est plus frappant ou dérangeant dans les temps troublés.
  • Internet constitue pour les messagers complotistes un écrin gratuit, qui permet d’animer une communauté de convaincus et de militants de la cause.
  • une formulation normative (ne pas sortir)
  • Les rumeurs de crise ou de guerre portent des motifs narratifs universels, que l’on retrouve dans des sociétés et à des époques très différentes.
  • des rumeurs sur le « vrai » nombre de victimes des violences, revu à la hausse ; car les informations officielles le sous-estimeraient.
  • donnent des éléments factuels encore plus tristes sur les vies fauchées
  • « à qui profite le crime »
  • Comme s’il était impossible de penser la violence de l’autre, les rumeurs complotistes déplacent la responsabilité de la violence. Pour la trouver partout, sauf chez ceux qui la revendiquent,
  • Le motif narratif qui pose que certains individus ou groupes étaient au courant de l’attaque qui allait se produire est fréquent.
  • La rumeur est la forme que peuvent prendre une idée, un discours, ou une revendication, pour pénétrer le marché de l’information.
  • contrer le monopole des médias, et entend fabriquer un espace public alternatif à l’espace public médiatisé
  • une parole « citoyenne », non filtrée, qui relèverait du sens commun et dirait le vrai
  • Il s’agit de court-circuiter le gatekeeping des médias, pour fonder une communication de citoyen à citoyen.
  • Sauf que les rumeurs complotistes et les informations journalistiques n’ont pas nécessairement la même nature, et cette différence autorise la mise à distance des discours rumoraux, et les résistances à leur légitimité comme information
  • les articles complotistes ne s’embarrassent pas du minutieux travail de vérification des sources et du fact-checking journalistique
  • Ils n’ont rien de commun non plus avec la production scientifique de connaissances, comme l’a montré le philosophe Mathias Girel
  • D’autre part, le message conspirationniste occulte sa dimension idéologique ou sa dimension politique radicale.
  • se poser en victimes des médias « officiels »
  • et surtout d’exister un temps dans la presse généraliste
  • e livrer à la vindicte divers ennemis qui écrasent leur prétendue parole citoyenne
37More

Penser la rumeur : un concept récent et controversé | InaGlobal - 0 views

  • Le terme de rumeur recouvre en effet une grande quantité de phénomènes
  • théorisation de la rumeur que très tardivement, à l’orée du XXe
  • l’univers lexical de la nature : la rumeur du fleuve, la rumeur de la forêt (on dirait aujourd’hui « brouhaha »).
  • ...34 more annotations...
  • s’approche de la réputation et de la renommée, au point de s’y confondre
  • en 1902, quand un psychologue allemand, Louis William Stern, publie la première étude sur la rumeur comme objet scientifique.
  • il réifie la rumeur (en ce sens qu’il l’extrait du réel social et médiatique), il la mesure (il la décompose en « détails »), et il lui confère une mécanique propre (sur la base du « jeu du téléphone »).
  • En 1902, la rumeur de Stern est originale en ce sens qu’elle a acquis des caractéristiques nouvelles (décomposable, péjorative, dangereuse) et que sa caractérisation se fonde sur l’expérimentation,
  • Rosa Oppenheim (1909), qui expose scientifiquement son étonnement à voir que les démentis sont moins diffusés par les journaux et intéressent moins les lecteurs que les nouvelles sensationnelles qu’ils tentent de combattre
  • Carl Gustav Jung qui, dans un rapport rédigé sur commande, se sert de la notion de rumeur pour disculper un professeur accusé de conduite amorale à l’égard de ses élèves féminines
  • proposant de voir la rumeur comme une parole-symptôme.
  • toute rumeur est désormais liée au faux (au moins en partie),
  • toute rumeur doit être combattue (par les médias, de préférence)
  • toute rumeur porte un message caché (à déchiffrer par un spécialiste)
  • oui, ce récit a circulé. Mais cela n’en garantit ni la véracité ni l’obsolescence.
  • On a cru aussi diagnostiquer un « style rumoral » (Gryspeerdt et Klein, 1995) fait de conditionnel (« la Présidente aurait un amant »), d’insinuations (« si seulement les murs pouvaient parler ») ou de précautions verbales (« dans l’entourage du Président, on murmure que…»). Las, ce style rumoral est constitutif de tout discours spéculatif et n’aide guère à faire la part des choses.
  • pour caractériser la rumeur, on a cru pouvoir s’appuyer la « recherche d’attestations antérieures ». Les rumeurs étant souvent racontées au présent, le fait de trouver la trace du passage du récit (où, par qui, quand ?) est une indication fragile mais précieuse pour caractériser le phénomène.
  • véritables bases de données de « rumeurs attestées » : plus de 120 000 pages indexées pour l’américain snopes.com, plus de 30 000 pages pour le français hoaxbuster.com… pour ne parler que des sites les plus populaires
  • On a parfois espéré que l’expression « il paraît » suffise à trier ce qui est de la rumeur de ce qui n’en est pas ; sans succès, car cet “embrayeur linguistique” vaut pour tout discours rapporté
  • Et, sa mutation à peine constatée, toutes les forces du discours s’attachent aussitôt à montrer sa « nature » a‑médiatique…
  • la présence d’un récit au sein d’un de ces ouvrages ou sur l’un de ces sites « de référence » ne garantit pas sa véracité, mais en plus elle ne permet pas d’en apprécier l’actualité
  • une légende peut servir un scénario criminel réel, qu’une rumeur peut « performer », devenir vraie.
  • la caractérisation de la rumeur participe même de sa diffusion : en l’absence de marqueurs linguistiques formels, dans l’impossibilité de décréter le faux comme trait distinctif de la rumeur, il ne reste plus que l’attestation de circulation pour en venir à bout : est rumeur ce qui a déjà circulé comme rumeur
  • le seul fait qu’il y ait une rumeur fait événement ; et s’il y a événement, alors la publication est possible.
  • Le buzz et la rumeur prennent leur véritable envol quand ils font eux-mêmes l’objet d’un traitement médiatique.
  • le principe de « l’attestation de circulation » (j’atteste qu’une rumeur circule, je n’atteste pas sa véracité).
  • le récit fantasmatique et saugrenu a attiré les « attestations de circulation », les démentis et quelques plaintes, qui ont été eux-mêmes largement diffusés par la presse locale (dont on a toujours tort de minimiser l’importance), et qui ont participé du phénomène.
  • La question de savoir pourquoi cette rumeur se répand si bien et si vite trouve sa réponse là, dans le fait médiatique : mieux que par le bouche-à-oreille, la rumeur circule par le truchement d’organes de presse puissants, les grands quotidiens régionaux français.
  • On en trouve une preuve définitive dans la géographie : les villes les plus « touchées » par la rumeur sont majoritairement dans les zones de diffusion de L’Union (Saint-Quentin, Soissons, Reims, Châlons-en-Champagne, Vitry-le-François) ou de La Nouvelle République (Niort, Poitiers, Le Mans, Vichy, Nevers, Limoges, Guéret, La Souterraine, Montluçon, Tulle).
  • le phénomène de la rumeur n’est pas magique et qu’il est tributaire d’une médiatisation constante.
  • Bien que sous-estimée, la médiatisation de la rumeur joue en effet avant, pendant et après le surgissement de la rumeur : avant, en mettant à disposition du public des récits stéréotypés prêts-à-l’emploi ; pendant, en attestant la circulation de la rumeur et en garantissant ses qualités mythifiantes (informelle, populaire, orale, etc.) ; après, en réécrivant l’histoire et en lui assignant un nom (un désignant événementiel, dirait Laura Calabrese).
  • La seule présence d’une population étrangère semble tout à coup suffire à faire le malheur d’une nation (auparavant, on craignait l’invasion militaire ou la razzia, car elle s’achevait par la mort ou l’esclavage ; jamais les Anciens n’ont cru être souillés par une population étrangère ou asservie, par leur seule présence dans la cité).
  • le fantasme de l’invasion migratoire, s’il n’était pas déjà présent dans la culture française, trouve sa source autant dans les succès de librairie tout au long du XXe siècle que dans les mouvements politiques.
  • la rumeur ne saisissent toujours pas le sens profond de la mutation des cent cinquante dernières années, depuis qu’on est entré dans le monde des médias industriels. Or ils lui sont consubstantiels.
  • quand la rumeur est détectée, c’est déjà trop tard, c’est qu’elle a été transformée en son avatar médiatique.
  • La véracité est chose complexe, en effet : elle change en fonction de l’avancement des investigations et des connaissances et elle connaît des nuances qui ne se résument pas à « oui, c’est vrai » et « non, c’est faux ».
  • Le mouvement est toujours double, on va de la caractérisation à l’occultation, en passant par toutes les étapes d’un reniement nécessaire (une désignation liée davantage à la circulation qu’à la véracité, une occultation liée davantage à la croyance qu’à la mesure).
  • . Pour le dire sous une forme triviale : « Quand la rumeur paraît, qu’y a-t-il de vrai ? Dans tous les cas, qu’une rumeur est apparue ! » La rumeur médiatique est toujours gagnante : démentie ou diffusée, elle demeure au centre du cirque médiatique – telle est sa victoire.
1More

La théorie de l'information: comment les blondes sont devenues intelligentes ... - 0 views

  •  
    cas d'école du passage d'une étude scientifique vers le grand public pour peu que le sujet soit parlant pour tous et un peu conflictuel
18More

Photo de guerre: l'illusion de la transparence - L'image sociale - 0 views

  • Au-delà de la question de la sensibilité du public, la difficulté majeure de cette iconographie réside dans le fait que l’événement participe d’une opération de propagande, à l’instar des vidéos de décapitation des otages américains ou anglais récemment diffusées.
  • l’autre, même lorsqu’il n’est pas un ennemi, est toujours perçu comme quelqu’un à voir, et non comme quelqu’un qui (à notre exemple) voit aussi4.»
  • Montrer ou ne pas montrer la violence? Le débat refait surface avec régularité, car il semble contredire l’idée selon laquelle la presse aurait pour mission de transmettre l’information de manière neutre et objective. La censure n’est-elle pas le contraire du journalisme?
  • ...15 more annotations...
  • Ancien marine, le photographe a toujours considéré avec gêne le destin d’une image devenue un symbole anti-guerre, estimant qu’il avait reçu le Pulitzer pour la «mauvaise photo3». La signification de ce cliché a échappé à son auteur, et s’est construite à l’encontre de sa propre perception.
  • La première leçon de ces images, c’est que leur sens varie en fonction des convictions du spectateur.
  • En d’autres termes, la censure des images est moins une question de respect des victimes que le signe d’une prise de parti géopolitique. Pourquoi toutes les images de victimes ne sont-elles pas floutées ou censurées? Pourquoi voit-on si rarement des images de victimes occidentales? Pourquoi le fond de commerce du photoreportage est-il l’exploitation de la douleur de populations non-occidentales?
  • Le floutage du visage des victimes constitue par exemple une forme d’édition du matériau propagandiste, qui permet au journalisme de retrouver ses droits.
  • la notion de biais, qui fait apercevoir que le chercheur n’est pas un spectateur neutre dépourvu de préjugés, mais qu’il est au contraire partie prenante de l’observation
  • Construite autour de la notion d’objectivité, la doctrine journalistique ignore que l’observateur fait partie d’un camp, dont elle promeut naïvement la vision. C’est bien en raison de cette appartenance que les journalistes deviennent les victimes de mouvements qui ont déclaré la guerre à l’Occident.
  • De son côté, Emin Ozmen affirme qu’il comprend le débat soulevé par son reportage. Il estime cependant que «cette réalité sanglante que nous vivons au Moyen-Orient, il faut que tout le monde la constate et que l’on agisse pour empêcher cela».
  • une image fait corps avec sa légende ou son commentaire, qui lui donne sens
  • La deuxième leçon consiste à ne pas considérer l’image comme un vecteur d’information isolé, qui porterait en lui-même les conditions de sa lecture. En réalité, l’interprétation d’une photographie dépend très largement de la manière dont elle est présentée
  • La troisième leçon consiste à admettre que le refus de publication ou la censure n’est pas une exception dans un univers de transparence absolue, mais au contraire la forme la plus banale de l’exercice journalistique, qui consiste à sélectionner, à hiérarchiser et à qualifier l’information, autrement dit à choisir ce qui peut être publié, et dans quelles conditions.
  • impasse d’une communication directe des photographies.
  • L’antithèse montrer/ne pas montrer et ce à quoi elle renvoie, c’est à dire au contrôle d’une information qui ne peut jamais être transparente, ne concerne pas seulement les images de guerre.
  • Elle se manifeste dans ce contexte parce que la guerre est la montée au paroxysme d’une événementialité qui met à nu les mécanismes fondamentaux de la médiation.
  • montrer/ne pas montrer est l’opposition à laquelle nous confronte toute forme éditoriale, car toute information suppose des choix et une prise de parti.
  • La vraie réponse à la question de la monstration est: « Il n’y a pas d’image transparente ». C’est la meilleure objection aux visées de la propagande ou du terrorisme.
29More

Mashup, remix, sample, machinima,… au risque du droit d'auteur ? | Paralipomènes - 1 views

  • copie
  • transformation
  • diffusion
  • ...26 more annotations...
  • partage
  • La copie
  • L’autorisation devrait même être expresse
  • pour savoir à qui  demander les droits.
  • Le Code de la propriété intellectuelle autorise certains usages.
  • Pour les mêmes raisons, il faut qualifier l’œuvre
  • une œuvre de collaboration
  • collective
  • une œuvre composite
  • pouvoir jouir d’une exploitation paisible,
  • il faut une autorisation pour reproduire l’œuvre et la représenter, même s’il s’agit d’un extrait, même si elle est modifiée, devenant ainsi une œuvre dérivée.
  • voire de l’usage pédagogique
  • parodie
  • pastiche
  • caricature
  • citation
  • Sont-ce ce des citations ? Non
  • la citation est autorisée lorsqu’elle est faite «  à des fins polémique, critique, scientifique ou d’information », ce qui exclut les fins esthétiques et ludiques
  • Pas d’exception pour la parodie, la caricature ou le pastiche non plus car si certaines de ces créations ont une fin humoristique, on peinera souvent à trouver une telle intention.
  • Quant à l’exception pédagogique
  • elle s’oppose à tout forme de diffusion hors de la classe
  • une œuvre du domaine public
  • Le droit moral, autre couche de droit, impose notamment que l’on crédite l’œuvre, mais aussi que l’on ne porte pas atteinte à son intégrité, selon des critères laissés à l’appréciation des réutilisateurs de l’œuvre, de ceux qui ont des droits sur l’œuvre et  … des juges.
  • l’œuvre peut être utilisée, en respectant les usages imposés par contrat,
  • Une modification autorisée ? Il convient de vérifier.
  • Copier pour modifier, tel est le principe même de la création, du moins si on refuse l’idée d’une création ex nihilo
10More

[BBS] L'Internet caché du monde de l'ombre- Ecrans - 1 views

  • Le Web de Papa étant désormais régi d’un côté par la censure puritaine des Facebook et Apple, de l’autre par la surveillance totalitaire de Google et des gouvernements,
  • Par définition, une source anonyme et intraçable n’a aucune crédibilité.
  • Certains se sont exprimé en pleine lumière
  • ...7 more annotations...
  • Non, ce ne sont pas les réseaux anonymisants qui ont permis les révolutions arabes (ce sont d’abord le téléphone portable et les réseaux sociaux, outils non anonymes s’il en est).
  • une publication anonyme, dans le cadre de la lutte contre le totalitarisme, a autant de valeur qu’un torchon.
  • D’autres se sont exprimés via des intermédiaires identifiables et crédibles (ONG, journalistes)
  • les outils d’anonymisation servent, aussi, à ceux qui veulent se mettre en marge de la loi (ou carrément en dehors).
  • Je ne veux plus lire que le « droit à l’anonymat » est une transposition de la rue : si on ne se balade pas en permanence avec sa carte d’identité sur le front, on ne porte pas non plus de masque dans la rue
  • Je ne veux plus lire que l’anonymat total permet de témoigner à visage masqué sans risquer de représailles : quand on voit ça à la télé, il existe toujours un tiers (l’éditeur de l’émission) qui accepte d’endosser la responsabilité pénale de ce qui est dit, et qui a donc vérifié, au moins un peu, la réalité des faits.
  • S’il existe un « droit à l’anonymat », c’est dans la consultation du contenu qu’il doit s’exercer, pas dans sa diffusion.
8More

L'e-réputation comme attribut de l'identité numérique des entreprises ? - Cad... - 0 views

  • comme pour les individus, la présence numérique (voire l’identité numérique au sens où elle entendue aujourd’hui) se construit à partir des traces laissées en ligne
  • celles produites par les entreprises elles-mêmes
  • celles produites par les plates-formes où s’expriment les entreprises
  • ...5 more annotations...
  • celles produites par les internautes.
  • en fonction du contexte, du public, l’identité sera multiple.
  • l’e-réputation est de mon point de vue une forme d’attribut identitaire : produits par les plates-formes ou par les opinions diffusées par des tiers, ces attributs documentaires visent à servir de marqueurs prescriptifs.
  • Ces attributs deviennent alors des indicateurs
  • L’e-réputation (plutôt ce qu’elle englobe : des indicateurs) devient donc  non-seulement un attribut de l’identité numérique des entreprise, mais aussi un élément nécessaire à sa contextualisation au sein d’un espace « communautaire » ou d’une plate-forme donnée. Voilà pour ces (très très) rapides explications.
10More

Open Data : de quelle ouverture est-elle le nom ? « InternetActu.net - 0 views

  • la création d’un service adéquat, Etalab, chargé de coordonner cette ouverture des données et de créer une plateforme pour rendre publiques ces données, data.gouv.fr.
  • ’association Regards citoyens, qui depuis 2009, milite pour cette ouverture des données et y participaient avec ses moyens avec un site comme Nosdéputés.fr
  • Si on s’en tient à un constat un peu plat, au ras de la donnée si j’ose dire, on peut rester un peu perplexe.
  • ...6 more annotations...
  • nous libérons des données, à vous d’en faire quelque chose.
  • Ces données, brutes, sont peu lisibles, mais travaillées, elles prennent du sens
  • Une logique qui veut que toutes les informations recueillies et fabriquées par les institutions publiques soient rendues au public (ce qui ne va de soi ne serait-ce que parce que certaines de ces données étaient vendues), qui veut que ces mêmes institutions soient redevables dans leur mode de fonctionnement et leur financement auprès de la population.
  • la question de la transparence et surtout la crainte de cette “transparence” induite par la culture du numérique
  • le risque est moins la transparence totale, que l’écran de fumée
  • “Données inutiles” a répondu Regards citoyens expliquant immédiatement que des déclarations de patrimoine étaient peu significatives, que c’était d’autres données qui étaient importantes : la vraie transparence du vote parlementaire par exemple ou l’encadrement des conflits d’intérêts et du lobbying
  •  
    c'est aux citoyens de se saisir des données pour en faire de l'information. Cela signifie d'une part comprendre les données et le design de l'information d'une part, comprendre la constitution même des base de données et enfin saisir dans ces bases ce qui est de l'ordre de l'accessoire et de l'écran de fumée et ce qui est de l'ordre de la nécessité démocratique
5More

Wikipédia supprime 250 comptes pour lutter contre les manipulations - 0 views

  • Wikipédia n'interdit pas la rédaction rémunérée en soi, mais est intransigeant sur la transparence des utilisateurs, qui doivent éviter tout conflit d'intérêts.
  • Un utilisateur ne doit pas défendre les intérêts d'une personne ou d'une entreprise, ni les idées qu'elle promeut, s'il y a un intérêt caché.
  • Des entreprises et des utilisateurs se sont spécialisés dans l'édition de l'encyclopédie au profit d'organisations, allant à l'encontre du principe de neutralité de Wikipédia.
  • ...2 more annotations...
  • Des clients interrogés indiquent avoir payé entre 500 et 1 000 dollars pour la rédaction d'un article, puis un forfait de 50 dollars mensuels pour la gestion de la page.
  • Elle offre notamment un service d'édition "de crise" qui s'appuie sur un réseau "de quarante-cinq éditeurs et d'administrateurs établis".
1More

How false information spreads and gets corrected on Twitter - American Press Institute - 0 views

  •  
    "How false information spreads and gets corrected on Twitter"
1More

PDCI - Université du Québec - 1 views

  •  
    Évaluer la pertinence des documents
1 - 20 of 21 Next ›
Showing 20 items per page