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peir ric

Conversation avec Gérald Bronner : ce n'est pas la post-vérité qui nous menac... - 0 views

  • le rapport étroit et paradoxal entre le développement de la crédulité et celui de la liberté d’expression.
  • En se servant du terme de « post-vérité », on semble dire que les gens sont devenus indifférents à la vérité, ce que je ne crois pas du tout.
  • il y a quatre catégories d’acteurs qui font circuler des informations fausses 
  • ...22 more annotations...
  • ceux qui le font en sachant qu’elles le sont, simplement pour mettre du bordel dans le système
  • ceux qui le font par militantisme idéologique afin de servir leur caus
  • ceux qui le font pour servir des intérêts politiques, économiques ou même personnels
  • enfin ceux qui le font en croyant qu’elles sont vraies, et c’est à leur propos que se pose le plus la question de la post-vérité.
  • La thèse que je défends est que les évolutions technologiques et la libéralisation des marchés amplifient des éléments préexistants qui sont de grands invariants de l’être humain.
  • Ensuite parce que nous voyons le monde à travers nos représentations culturelles.
  • Les informations qui nous parviennent sont traitées dans des catégories de langage et de pensée qui nous rendent bien des services, mais qui peuvent nous conduire à des interprétations inexactes dès que nous sortons de notre contexte social.
  • Ce secret, c’est notre médiocrité commune, notre avarice intellectuelle et cognitive, notre disposition à la crédulité.
  • Notre cerveau est formidable, mais il est limité quant à ses capacités d’abstraction, de mémorisation, d’anticipation des probabilités, de traitement des problèmes.
  • dans un espace restreint
  • Si l’on reprend toute l’histoire des idées, on voit donc que c’est la prise de conscience de ces limites et notre capacité à trouver des méthodes et des techniques pour les mettre à distance qui a permis à la connaissance de progresser.
  • cela ne signifie pas que nous sommes fondamentalement irrationnels, seulement que nous ne sommes pas des sujets omniscients, que notre rationalité est limitée.
  • D’abord parce que notre conscience est incarcérée dans un présent éternel (mes souvenirs ne sont que des reconstructions et mes anticipations du futur ne sont que des croyances)
  • Le régime de la connaissance que permet le progrès de la science est un régime exceptionnel et celui de la croyance est notre régime normal.
  • Si l’on place un individu devant chacune des quatre faces peintes dans des couleurs différentes d’une pyramide, chaque individu attribuera à la pyramide la couleur de la face devant laquelle il est placé.
  • il ne faut pas sous-estimer leur rationalité subjective, leur force argumentative.
  • La meilleure défense est de les soumettre au marché de l’information le plus exigeant, c’est-à-dire celui de l’information scientifique et d’appliquer la pensée méthodique.
  • Se demander, chaque fois qu’une idée ne nous apparaît pas bien assurée, d’où elle vient et quelles sont les sources, de quelles informations je dispose pour l’évaluer, si j’ai bien établi des informations multiples et contradictoires afin de pas tomber dans les biais de confirmation, si j’ai explicité mes a priori intellectuels et culturels, même s’ils ne sont pas nécessairement faux, si j’ai envisagé la possibilité d’erreurs de raisonnement, si je n’ai pas laissé pas mon croire être contaminé par mon désir.
  • on apprend des méthodes d’administration de la preuve.
  • Quand on a montré que tout discours, y compris scientifique, est une construction sociale (ce qui est bien sûr exact, puisqu’il est produit par des acteurs sociaux), et la sociologie y a contribué, on oublie facilement que le discours scientifique est soumis à un mode de sélection très exigeant.
  • Comme on le voit, même s’il existe sur le marché un produit cognitif très argumenté et en adéquation avec la réalité, et c’était ici le cas, encore faut-il faire l’effort de le chercher.
  • Elles relèvent en général de la logique du nudge (architecture du choix) qui est une stratégie douce et non liberticide, ce qui convient à mes options philosophiques.
peir ric

Le web, plus qu'un bavardage, un vrai lieu «d'interaction politique» » OWNI, ... - 0 views

  • les internautes apportent une information soit locale, soit experte, qui n’est pas relayée par les médias traditionnels parce qu’elle est jugée sans importance ou trop compliquée ; en cela, ils enrichissent l’espace public.
  • L’innovation créative y est d’abord comprise comme un effet émergeant de la mise en commun d’idées qui se reprennent, se mêlent, se déforment et se recombinent les unes les autres.
  • Internet produit surtout un enchevêtrement d’interprétations.
  • ...21 more annotations...
  • En multipliant les points de vue, on contribue à socialiser et à politiser la conversation publique. Ce n’est pas grand-chose, mais cela modifie les perceptions que l’on peut avoir de l’actualité.
  • Les tweets ne font bien souvent que relayer un lien vers un site en ajoutant quelques mots de préface qui donnent un point de vue possible sur le lien en question. Or quand vous allez lire l’article, vous le ferez avec en tête le point de vue de celui qui vous l’a recommandé, en vous demandant s’il a raison ou tort d’avoir perçu les choses ainsi.
  • la seconde voie, la plus exigeante et la plus conforme à la culture d’expressivité individuelle de l’Internet, est très compliquée à mettre en œuvre.
  • Comme l’a récemment très bien mis en valeur Yves Citton, une interprétation – à la différence d’une connaissance – ne peut se déployer que si elle rencontre l’assentiment d’une communauté d’interprètes – et la production de cet assentiment/dissentiment est la raison pour laquelle nous conversons tant.
  • Soit le Web est un support de mobilisation des électeurs et des prescripteurs d’opinion, comme dans le cas de BarackObama.com.
  • Soit on demande aux militants et aux électeurs de coproduire le programme du candidat en mettant la société en conversation, comme dans l’expérience de Désirs d’avenir de Ségolène Royal.
  • C’est cette incorporation des points de vue des autres dans l’appréhension de l’information qui contribue à transformer la relation descendante et silencieuse de l’information des professionnels vers le public.
  • Plutôt que de limiter ces interprétations à un cercle d’herméneutes spécialisés qui proposeront une lecture particulière des données en les agrégeant selon certaines catégories statistiques, les tenants des données ouvertes pensent qu’une ouverture plus large des données publiques permettra à de nouvelles communautés interprétatives de révéler des significations non-anticipées ou non vues.
  • D’une certaine manière, l’Internet des réseaux sociaux ne fait que rendre visible ce qui a toujours constitué le quotidien des individus. On expose un babil qui a toujours existé ; mais désormais celui-ci accède a plus de visibilité, rencontre des interlocuteurs nouveaux en périphérie du réseau social de chacun et peut, rarement, mais cela arrive, accéder à une large publicité virale.
  • Internet a contribué à rendre beaucoup plus visible et accessible le travail d’expertise mené par des chercheurs, des passionnés, des militants et des petits collectifs qui étaient souvent extrêmement marginalisés dans le débat public.
  • travail pour accrocher le débat intellectuel au débat public.
  • Mais la question est de savoir si cela peut désenclaver l’agenda médiatique en favorisant une meilleure articulation du débat public avec les savoirs en marge ou en périphérie de l’espace médiatique traditionnel.
  • Le mode de prise de décision de l’Internet est le consensus entre les plus agissants. Il y a une différence majeure entre les techniques électorales de la démocratie représentative où l’on cherche à faire voter l’ensemble d’une population définie et connue à l’avance en donnant le même poids à chaque voix et le processus de prise de décision dans les mondes en réseaux où l’on cherche à obtenir le consensus de ceux qui sont les plus mobilisés et donc les plus enclins à débattre, argumenter et accepter la décision collective.
  • c’est la forme du “consensus apparent”, comme l’appelle Philippe Urfalino , qui domine. On est d’accord jusqu’à ce que quelqu’un de la communauté exprime publiquement un désaccord.
  • Dans ce système, ce sont les plus convaincus et les plus actifs qui créent la tendance dominante ; par une sorte de division du travail interne aux communautés de l’Internet, ceux qui s’intéressent moins à la question ou sont moins convaincus délèguent leur voix aux plus actifs en se taisant, jusqu’au point de rupture.
  • La manière dont Internet agit sur l’espace public est beaucoup plus proche des techniques de mobilisation collective, comme la manifestation ou la pétition, que du choix électoral.
  • Il est frappant de voir que les études sur la viralité sur Internet ont remis au goût du jour, The People’s Choice, le livre de 1955 de Katz et Lazarsfeld sur les deux étages de la communication qui insistait sur les médiations sociales de proximité dans la diffusion des messages venus de l’espace public.
  • D’une part, on assiste à un renforcement des techniques de captation de l’attention de l’électeur qui fonctionnent sur l’hyperpersonnalisation du candidat, la peoplisation du milieu, le storytelling et les “éléments de langage”. Ce formatage communicationnel et narratif du discours politique se représente un électeur qui réfléchit peu et attend de belles histoires.
  • Ce qui change alors, dans l’esprit des professionnels de la communication politique, c’est que l’électeur n’est plus un spectateur inerte mais un internaute mimétique et qu’il faut lui servir des narrations virales pour faire l’opinion.
  • Mais d’autre part, et cette ambivalence caractérise très bien notre situation actuelle, on observe sur Internet des attentes à l’égard de l’espace public qui sont toutes différentes : une forme de distanciation critique, une reprise d’autonomie à l’égard des messages médiatiques, une volonté de participation à la définition des enjeux publics,
  • Le développement d’une “société d’interprètes” augmente la diversité des points de saisie de l’événement, tout en accroissant les contraintes de vérification et de certification des faits qui le sous-tendent. Dans une époque où le décalage entre les discours et les actes est devenu si important, l’invocation d’un accès plus large, et non déformé, à l’information est devenue essentielle, non seulement pour les citoyens, mais aussi pour les journalistes qui honorent le mieux la déontologie de leur profession, comme l’a montré le travail commun de grandes rédactions de journaux et de Wikileaks.
Alexandre Serres

L'hypertrucage: une grave menace pour notre sécurité et la démocratie - 0 views

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    Nadia Naffi, "L'hypertrucage: une grave menace pour notre sécurité et la démocratie", 19 février 2020, The Conversation,
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