Blogs
René Poujol
Sur le mariage homosexuel : les propos du card. Barbarin, les couples à trois, l'inceste et la question du débat
CS - Vu le 19/09/2012
"Que des « chrétiens de gauche » soient en désaccord sur la question du mariage pour tous est dénoncé, par certains, comme une preuve d'incohérence, alors même qu'il faudrait y voir la marque d'une liberté qui s'enracine dans la foi. "
Sur les divergences entre les "chrétiens de gauche"et commentaire du texte Conseil Famille & Société
"Voilà des mois que la mise en œuvre de l'engagement 31 de François Hollande, agite l'opinion, renvoyant aux calendes le nécessaire débat sur les questions de croissance, de transition énergétique, de lutte contre l'exclusion et la montée des pauvretés… Et derrière une revendication que je respecte sans l'approuver, derrière une argumentation mille fois entendue, je cherche toujours à comprendre… "
"Or, entre bûche et galette, le bruissement s'est amplifié d'une France qui se mobiliserait en ses profondeurs. Pour affronter, dans la cohésion, les défis de l'heure et se construire un avenir solidaire dans un monde en mutation profonde ? Non point ! Pour battre le pavé parisien et manifester dans la rue, dès le 13 janvier, son hostilité résolue au projet gouvernemental de «Mariage pour tous», ou, pour d'autres, apporter au contraire un soutien inconditionnel et républicain au gouvernement, avant que ne s'ouvre, début février, à l'Assemblée, le débat sur cette «réforme de civilisation»"
"Refuser toute perspective d'union civile équivaut, chez certains, à se complaire dans une forme d'opposition obsessionnelle à la loi Taubira pour mieux éviter d'aborder la question qui fâche : le regard de l'Eglise sur l'homosexualité."
"La violence des débats de ces derniers mois autour du mariage pour tous à profondément divisé les catholiques au point d'en conduire certains à s'interroger sur le maintien de leur appartenance à l'Eglise. Julien (1) est l'un d'entre eux. "
"Mais il se pourait que la suite ne soit pas l'apaisement annoncé. Je redoute, pour ma part, qu'une forme de triomphalisme suivie, d'ici quelques semaines, des premiers mariages pour tous hyper-médiatisés, ne provoquent en retour un surcroît de tensions, un regain d'agressions homophobes et, partant, de nouvelles polémiques sur les responsables des uns et des autres : instigateurs ou opposants à la loi.
S'il est abusif et pour une part irresponsable de parler de menace de «guerre civile», il n'en est pas moins évident qu'une forme de paix civile a bien été ébranlée. On peut douter que la loi Taubira soit «digérée» par la société française, aussi promptement que certains veulent bien le prophétiser. Les questions de filiation, les débats prévisibles sur la PMA et la GPA constituent un nouvel horizon parlementaire dont la perspective va tenir mobilisées les forces qui se sont fait jour au cours des derniers mois et qui ne semblent pas vouloir, spontanément, se résigner."
"Le mariage pour tous étant voté, le «bilan» du combat mené par l'Eglise va se trouver très vite sous les projecteurs des médias et dans les commentaires de ses propres fidèles. "
Le débat parlementaire qui vient de s'engager débouchera selon toute vraisemblance sur l'adoption du mariage pour tous, sauf à sonner la déroute complète du pouvoir. Il est donc possible d'envisager dès à présent les conséquences de ce «choix de civilisation».
"Le texte du pape François sur la famille semble de nature à recueillir un large consensus, sauf en quelques bastions irréductibles. L'exhortation apostolique Amoris Laetitia (1) a été rendue publique à Rome le 8 avril. A l'heure d'Internet, des millions de fidèles ont eu la possibilité d'en découvrir la teneur avant même que le texte ne soit disponible en librairie. Réactions et commentaires ont donc été immédiats sur les réseaux sociaux et se sont prolongés les jours suivants, avec parfois, chez les mêmes auteurs, des glissements de l'hostilité au simple questionnement qui valent d'être soulignés."
"Descendre dans la rue reste un droit civique garanti par la constitution, mais je crains que les catholiques ne paient chèrement la multiplication de ce type de manifestations."
"Il souhaite leur présenter une première synthèse des réponses reçues en préparation du Synode sur la famille d'octobre prochain. Et notamment celles qui touchent à l'accès aux sacrements des divorcés remariés."
"Lancer une vaste consultation sur les réalités de la famille c'est, de toute évidence, se disposer à accueillir, ne serait-ce que pour examen, les «propositions» d'adaptations pastorales qu'elle ne manquera pas de susciter. "
"Comme vous le savez sans doute, en 2014 il y aura un synode sur la famille. Rome a émis un questionnaire pour préparer ce synode qui en principe s'adressera à tous. Voici ce document
Voici une analyse de Stéphanie Le Bars, chroniqueuse religieuse au journal Le Monde (cliquez ici)
Et une autre de René Poujol, ancien directeur du Pèlerin (cliquez ici) Si vous avez le temps, son article est suivi de pas mal de commentaires, d'un bon niveau"
"Je vous rejoins également pour opposer à ces «ultras», une majorité de «catholiques d'ouverture». Sauf que vous les dépeignez selon un schéma réducteur qui ne correspond pas à la réalité. Revenant sur le vote de la Loi Taubira, dont Témoignage Chrétien s'est fait le chantre inconditionnel, vous affirmez que 54% des catholiques Français seraient désormais acquis à cette loi de progrès.C'est en effet ce que l'on pourrait conclure d'une lecture, superficielle, du sondage récent réalisé par BVA
pour le Parisien Aujourd'hui en France. Sauf que ce chiffre ne veut rien dire. On ne peut pas à la fois, comme le font certains, ironiser sur le fait que les catholiques, réacs par nature, ne représenteraient plus désormais - Dieu merci - qu'une infime minorité dans ce pays et dans le même temps se réjouir du fait que 54% d'entre eux ratifieraient une loi dont on sait à quel point elle reste controversée.
Le chiffre de 54% se rapporte aux deux Français sur trois qui continuent à se dire catholiques donc à ce qu'il est convenu d'appeler le catholicisme sociologique. Il n'est en rien représentatif des catholiques pratiquants (réguliers et occasionnels) qui forment un quart de la population. Si l'on se réfère à ces pratiquants on trouve, cela est vrai, une forte minorité de 46% qui se déclare favorable au mariage gay, mais seulement 31% pour se dire d'accord avec l'adoption par les couples homosexuels, pourtant inscrite dans la loi et 20% pour approuver l'accès à la PMA réclamée à cors et à cris par la gauche."