L’illégalité a toujours existé autour de l’activité financière. Avant 1987, dans le milieu très corporatiste des agents de change, la légalité était moins bien définie que maintenant. Une des tendances consistait à faire passer ses ordres personnels en s’appuyant sur ceux du client, ce qu’on appelle aujourd’hui le front running, une autre à pratiquer des délits d’initiés, ou encore les brown enveloppes, les bakchichs entre les courtiers et les banques. A partir de la fin des années 1980, avec la reprise en main du monde des agents de change par les bourses, on assiste au réveil des rémunérations dans la banque, et au passage d’un système de corruption externe à un autre, interne. Un système de régulation s’est néanmoins mis en place, qui engendre une course-poursuite entre les régulations et des salariés sommés de maximiser leur profit. S’ils sont dans l’impossibilité de le faire, ces salariés peuvent préférer maximiser l’indicateur de profit plutôt que le profit lui-même, y compris par des moyens illégaux.