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Home/ Capitalisme | la dictature du profit/ Group items tagged gauche radicale

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G Hald

Eribon: "La dérive droitière du PS a même atteint la gauche radicale" | Rue89 - 1 views

  • Didier Eribon est un intellectuel engagé, professeur de philosophie à l'université de Berkeley aux Etats-Unis. Auteur d'une célèbre biographie de Michel Foucault, il a publié cet hiver D'une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française, aux éditions Leo Scheer. Dans ce petit livre, il revient sur l'impasse idéologique et politique dans laquelle s'est, selon lui, fourvoyée la gauche. Nous lui avons demandé de commenter ces derniers mois de la vie politique française. Entretien.
  • Qu'on n'imagine pas en effet que la gauche aurait été seulement victime d'évolutions auxquelles elle ne pouvait pas s'opposer ! Elle a été activement partie prenante de ces phénomènes. Un certain nombre d'idéologues ont travaillé à démolir la pensée de gauche, et le plus surprenant, c'est que ces gens se sont souvent présentés comme des » rénovateurs » de la gauche, alors même qu'ils ne faisaient rien d'autre que recycler tout le répertoire et je dirai même toutes les obsessions de la pensée de droite telle qu'elle s'est façonnée en France depuis les années 1950. Nous avons véritablement assisté, dans les années 1980 et 1990, à un phénomène de « contre-révolution » dans le domaine intellectuel, qui s'est donné pour tâche d'annuler tout ce que les années 1960 et 1970 avaient apporté et transformé dans la pensée de gauche. Et le Parti socialiste –tout comme les journaux de gauche– aura été un des principaux réceptacles, un des principaux vecteurs mais aussi un des principaux acteurs de cette contre-révolution idéologique. Il suffit de voir qui est invité aux colloques socialistes, quels thèmes y sont discutés… C'est édifiant !
  • Et il a suffi à la droite classique de reprendre à son compte, de façon explicite, les thématiques de l'extrême droite pour récupérer une bonne partie de ces votes. On pourrait résumer la situation : le Parti socialiste a installé la force du Front national, puis a droitisé son discours pour récupérer les voix qu'il renvoyait lui-même au Front national par les politiques qu'il menait, et cette droitisation généralisée, l'emprise sur les consciences des visions de droite, des schèmes de perception de droite, a profité… à la droite.
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    "Didier Eribon est un intellectuel engagé, professeur de philosophie à l'université de Berkeley aux Etats-Unis. Auteur d'une célèbre biographie de Michel Foucault, il a publié cet hiver D'une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française, aux éditions Leo Scheer.\n\nDans ce petit livre, il revient sur l'impasse idéologique et politique dans laquelle s'est, selon lui, fourvoyée la gauche. Nous lui avons demandé de commenter ces derniers mois de la vie politique française. Entretien."
G Hald

Faillite bancaire : des Indignés traînent en justice financiers et politiques... - 0 views

  • Leur intention est claire : mettre derrière les barreaux toutes les personnes qui, au sein du conseil d’administration de Bankia, sont présumées coupables de la faillite de la quatrième plus grande banque espagnole. Ils sont avocats, juristes ou journalistes, et travaillent d’arrache-pied sur le dossier Bankia en dehors de leurs heures de travail.
  • Bankia, c’est ce conglomérat bancaire qui vient d’être nationalisé, et dont la faillite menace le fragile équilibre financier espagnol. Constituée en juin 2010 sous l’égide du Parti populaire (la droite espagnole), Bankia est la fusion de plusieurs banques en difficulté. Deux ans plus tard, tout bascule. En l’espace de trois mois, Bankia, qui assurait avoir réalisé 309 millions d’euros de bénéfices nets en 2011, se retrouve avec des pertes de 3,3 milliards d’euros ! Un gouffre financier dissimulé lors de la présentation des comptes à la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV), sans le rapport d’audit obligatoire…
  • Ce mensonge a ouvert la boîte de Pandore, forçant son PDG, Rodrigo Rato, à démissionner le 7 mai dernier. Précisons que Rodrigo Rato n’est autre que l’ancien directeur général du FMI (de 2004 à 2007) et l’ancien ministre de l’Économie espagnol et bras droit de José María Aznar pendant le précédent gouvernement de droite (1996-2004). Il est depuis passé par les bureaux de la banque Lazard et par ceux de la banque Santander, la plus puissante banque espagnole (vous avez dit oligarchie ?).
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  • La plateforme a donc lancé une initiative de « crowdfunding » ce 6 juin. Succès immédiat. En moins de 24 heures, plus de 19 000 euros ont été collectés. Une cinquantaine d’actionnaires de Bankia se disent prêts à témoigner et plus d’une dizaine de témoins internes offrent spontanément leur aide aux enquêteurs anonymes. 11 000 citoyens déclarent se joindre à la plainte contre Bankia. Cette réaction citoyenne crée des remous… Le parquet espagnol finit par reconnaître les soupçons de délit et annonce l’ouverture d’une enquête préliminaire sur Bankia. En cause : sa création et son entrée en Bourse en juillet 2011.
  • La députée Rosa Diez – Unión Progreso y Democracia (UPyD) — annonce que son parti va également porter plainte contre Bankia. Depuis le 29 mai dernier, l’UPyD et la Gauche unie (Izquierda Unida, qui rassemble la gauche radicale) réclament une commission d’enquête parlementaire sur Bankia, ce qu’ont refusé les deux principaux partis, le Parti populaire, au pouvoir, comme le Parti socialiste espagnol (PSOE).
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    Par Nathalie Pédestarres (13 juin 2012) C'est peut-être un tournant dans la bataille qui oppose les citoyens, frappés par les plans d'austérité, aux responsables des faillites bancaires, sauvés par l'argent public en toute impunité. En Espagne, une plateforme réunissant avocats, juristes et journalistes s'est donné pour mission d'enquêter sur les responsabilités des politiques et des banquiers dans la crise financière. Une première action en justice devrait être lancée contre l'ancien PDG de Bankia, grâce au soutien de milliers de citoyens.
G Hald

« La politique n'est pas la solution », par Anselm Jappe. - Critique radicale... - 0 views

  • La logique de la valeur se base sur des producteurs privés qui n’ont pas de lien social entre eux, et c’est pourquoi elle doit produire une instance séparée qui s’occupe de l’aspect général. L’Etat moderne est donc créé par la logique de la marchandise. Il est l’autre face de la marchandise ; les deux sont liés entre eux comme deux pôles inséparables. Leur rapport a changé plusieurs fois pendant l’histoire du capitalisme, mais c’est une grande erreur que de se laisser entraîner par l’actuelle polémique des néolibéraux contre l’Etat (qui d’ailleurs est démentie par leur pratique, là où ils sont à la barre) à croire que le capital ait une aversion fondamentale contre l’Etat. Cependant, le marxisme du mouvement ouvrier et presque toute la gauche ont toujours misé sur l’Etat, parfois jusqu’au délire, en le prenant pour le contraire du capitalisme. La critique contemporaine du capitalisme néolibéral évoque souvent un « retour de l’Etat », unilatéralement identifié avec l’Etat-providence de l’époque keynésienne. En vérité, c’est le capitalisme lui-même qui a très massivement recouru à l’Etat et à la politique pendant la phase de son installation (entre le XVe et la fin du XVIIIe siècle) et qui a continué à le faire là où les catégories capitalistes devaient encore être introduites -
  • Autrement dit, tout ce que les sujets de la valeur peuvent penser, imaginer, vouloir ou faire se montre déjà sous forme de marchandise, d’argent, de pouvoir étatique, de droit [2]. Le libre arbitre n’est pas libre face à sa propre forme, c’est-à-dire face à la forme marchandise et à la forme argent, ni à leurs lois. Dans une constitution fétichiste, il n’existe pas une volonté du sujet qu’on puisse opposer à la réalité « objective ». De même que les lois de la valeur se trouvent hors de portée du libre arbitre des individus, elles sont aussi inaccessibles à la volonté politique. Dans cette situation, « la démocratisation n’est rien d’autre que la soumission complète à la logique sans sujet de l’argent » [3]. Dans la démocratie, ce ne sont jamais les formes fétichistes de base elles-mêmes qui constituent l’objet de « discussion démocratique ». Elles sont déjà présupposées à toutes les décisions, qui ne peuvent donc concerner que la meilleure façon de servir le fétiche. Dans la société marchande, la démocratie n’est pas « manipulée », « formelle », « fausse », « bourgeoise ». Elle est la forme la plus adéquate à la société capitaliste, dans laquelle les individus ont complètement intériorisé la nécessité de travailler et de gagner de l’argent
  • Les illusions « de gauche » sur la démocratie sont apparues particulièrement audacieuses lorsqu’elles se sont présentées comme demande d’ « autogestion ouvrière » des entreprises, donc comme extension de la « démocratie » au procès productif. Mais si ce qu’il faut autogérer, c’est une entreprise qui doit réaliser des profits monétaires, les autogestionnaires ne peuvent faire rien d’autre, collectivement, que ce que font tous les sujets de marché : ils doivent faire survivre leur unité de production dans la concurrence. La faillite de toutes les tentatives d’autogestion, même celles organisées à grande échelle comme en Yougoslavie, n’est pas seulement imputable au sabotage opéré par les bureaucrates (même si celui-ci a eu lieu naturellement). Mais dans l’absence d’un mode de production directement socialisé, les unités de production séparées sont condamnées, qu’elles le veuillent ou pas, à suivre les lois fétichistes de la rentabilité.
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  • L' " autogestion ouvrière " a enfin trouvé une parodie cruelle dans l'idée d'une " démocratie des actionnaires ", " c'est-à-dire d'un univers de salariés qui, rémunérés en actions, deviendraient collectivement, " propriétaires de leurs entreprises ", réalisant l'association parfaitement réussie du capital et du travail " [4]. On peut en effet imaginer, au moins au plan logique, une société capitaliste où la propriété des moyens de production est distribuée parmi tous les sujets, au lieu d'être concentrée en peu de mains. Le fondement de cette société est le rapport d'appropriation privé, non le nombre de propriétaire. La " démocratie des actionnaires " n'existera jamais, mais la seule possibilité démontre que le conflit entre le travail et le capital ne constitue pas le coeur de la société capitaliste.
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    Anselm Jappe, extraits de Les Aventures de la marchandise, Denoel, 2003, p. 166-172.
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