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Home/ Capitalisme | la dictature du profit/ Group items tagged :Anselm Jappe

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G Hald

« Quelques bonnes raisons pour se libérer du travail » , par Anselm Jappe - C... - 0 views

  • : dès la fin du Moyen Âge en certains endroits, et surtout lors du véritable essor de la société capitaliste, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, le travail est devenu le véritable but de la société, et non un moyen. À l’échelle de l’histoire mondiale, c’est un changement des plus importants : la société capitaliste est l’unique société dans l’histoire humaine pour laquelle la seule activité productive, ou ce qu’on peut appeler travail, n’est plus seulement un moyen pour atteindre un but, mais devient un but auto-référentiel. 
  • Marx commence en analysant les catégories qui sont, selon lui, les plus fondamentales de la société capitaliste et qui n’appartiennent qu’à elle : ce sont la marchandise, la valeur, l’argent et le travail abstrait. Pour Karl Marx, tout travail, dans un régime capitaliste, a deux côtés : il est en même temps travail abstrait et travail concret. Ce ne sont pas deux types de travail différents, mais les deux faces de la même activité. Pour donner des exemples très simples : le travail du menuisier, du tailleur, sont, du côté concret, des activités très différentes, qu’on ne peut pas du tout comparer entre elles car l’une utilise le tissu, l’autre le bois. Mais elles sont toutes deux « une dépense de muscles, de nerfs ou de cerveau ». Tout travail est aussi en même temps une dépense d’énergie humaine. C’est toujours vrai, mais c’est seulement dans la société capitaliste que cette dépense d’activité, d’énergie humaine, devient le côté le plus important au niveau social, parce qu’elle est égale dans tous les travaux et dans toutes les marchandises.
  • La nécessité, le besoin, ne déterminent pas la valeur sur le marché : celle-ci dépend exclusivement du temps de travail qui a été dépensé. Le seul travail qui compte dans le système capitaliste, c’est le travail abstrait, un travail absolument indifférent à tout contenu et qui ne s’intéresse qu’à sa propre quantité. Ce qui compte, sur le marché capitaliste, c’est d’avoir la plus grande quantité de travail disponible pour pouvoir la vendre. Cette quantité de travail se traduit dans la valeur et la valeur dans l’argent.
    • G Hald
       
      Quid de l'offre et de la demande > industrie du luxe, marché des biens culturels... ?
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  • Le capital est de l’argent accumulé. L’argent est le représentant plus ou moins matériel de la valeur, et la valeur, c’est du travail. Le capital ne s’oppose pas au travail, il est du travail accumulé : accumuler du capital, c’est accumuler du travail mort, du travail déjà passé, qui crée la valeur. Celle-ci, transformée en argent, est ensuite réinvestie dans les cycles productifs, parce qu’un propriétaire de capital a intérêt à faire travailler le plus possible : si je fais un certain profit en employant un ouvrier, je fais double profit en employant deux ouvriers, et si j’emploie quatre ouvriers, je fais quatre fois le même profit, si tout va bien.
  • Cela veut donc dire que toute l’histoire du capitalisme est l’histoire du remplacement du travail vivant, du travail humain, par des machines, et cela veut dire aussi que le système capitaliste, dès le départ, sape ses propres bases, scie la branche sur laquelle il est assis. C’est une contradiction à laquelle le régime capitaliste ne peut échapper, car il est un système de marché nécessairement basé sur la concurrence : les capitalistes ne peuvent passer des accords entre eux pour qu’elle ne joue plus. Ils ne peuvent se dire : « On va arrêter cette course aux technologies pour stopper cette chute des profits. » Car le capitalisme est une société de concurrence : il y a donc toujours quelqu’un qui utilise de nouvelles technologies. Donc, ces processus continuent toujours : la force de travail est remplacée par des machines qui ne produisent pas de valeur.
    • G Hald
       
      "Baisse tendantielle du taux de profit" : de nouveaux, quid du fait que toute les chemises et vetements ne soient pas 100 fois moins chere qu'auparavant a la vente, bien qu'elles le soient à la production ? (marques, luxe, marketing, création de besoins/d'images qui confere une valeur d'échange sans rapport avec les couts de productions)
  • La diminution de la valeur de chaque produit était contrecarrée par l’augmentation de la masse.   Mais cette bouée de secours s’est définitivement dégonflée, on peut le dire maintenant, avec la révolution micro-électronique. Les procédés micro-informatiques ont donné un tel coup d’accélérateur à la technologie que beaucoup plus de travail a pu être beaucoup plus rapidement économisé que ce qu’on pouvait recréer dans d’autres secteurs.
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    Texte d'une conférence donnée par Anselm Jappe à Bayonne dans le cadre du Forum Social du Pays basque en janvier 2005
G Hald

« La politique n'est pas la solution », par Anselm Jappe. - Critique radicale... - 0 views

  • La logique de la valeur se base sur des producteurs privés qui n’ont pas de lien social entre eux, et c’est pourquoi elle doit produire une instance séparée qui s’occupe de l’aspect général. L’Etat moderne est donc créé par la logique de la marchandise. Il est l’autre face de la marchandise ; les deux sont liés entre eux comme deux pôles inséparables. Leur rapport a changé plusieurs fois pendant l’histoire du capitalisme, mais c’est une grande erreur que de se laisser entraîner par l’actuelle polémique des néolibéraux contre l’Etat (qui d’ailleurs est démentie par leur pratique, là où ils sont à la barre) à croire que le capital ait une aversion fondamentale contre l’Etat. Cependant, le marxisme du mouvement ouvrier et presque toute la gauche ont toujours misé sur l’Etat, parfois jusqu’au délire, en le prenant pour le contraire du capitalisme. La critique contemporaine du capitalisme néolibéral évoque souvent un « retour de l’Etat », unilatéralement identifié avec l’Etat-providence de l’époque keynésienne. En vérité, c’est le capitalisme lui-même qui a très massivement recouru à l’Etat et à la politique pendant la phase de son installation (entre le XVe et la fin du XVIIIe siècle) et qui a continué à le faire là où les catégories capitalistes devaient encore être introduites -
  • Autrement dit, tout ce que les sujets de la valeur peuvent penser, imaginer, vouloir ou faire se montre déjà sous forme de marchandise, d’argent, de pouvoir étatique, de droit [2]. Le libre arbitre n’est pas libre face à sa propre forme, c’est-à-dire face à la forme marchandise et à la forme argent, ni à leurs lois. Dans une constitution fétichiste, il n’existe pas une volonté du sujet qu’on puisse opposer à la réalité « objective ». De même que les lois de la valeur se trouvent hors de portée du libre arbitre des individus, elles sont aussi inaccessibles à la volonté politique. Dans cette situation, « la démocratisation n’est rien d’autre que la soumission complète à la logique sans sujet de l’argent » [3]. Dans la démocratie, ce ne sont jamais les formes fétichistes de base elles-mêmes qui constituent l’objet de « discussion démocratique ». Elles sont déjà présupposées à toutes les décisions, qui ne peuvent donc concerner que la meilleure façon de servir le fétiche. Dans la société marchande, la démocratie n’est pas « manipulée », « formelle », « fausse », « bourgeoise ». Elle est la forme la plus adéquate à la société capitaliste, dans laquelle les individus ont complètement intériorisé la nécessité de travailler et de gagner de l’argent
  • Les illusions « de gauche » sur la démocratie sont apparues particulièrement audacieuses lorsqu’elles se sont présentées comme demande d’ « autogestion ouvrière » des entreprises, donc comme extension de la « démocratie » au procès productif. Mais si ce qu’il faut autogérer, c’est une entreprise qui doit réaliser des profits monétaires, les autogestionnaires ne peuvent faire rien d’autre, collectivement, que ce que font tous les sujets de marché : ils doivent faire survivre leur unité de production dans la concurrence. La faillite de toutes les tentatives d’autogestion, même celles organisées à grande échelle comme en Yougoslavie, n’est pas seulement imputable au sabotage opéré par les bureaucrates (même si celui-ci a eu lieu naturellement). Mais dans l’absence d’un mode de production directement socialisé, les unités de production séparées sont condamnées, qu’elles le veuillent ou pas, à suivre les lois fétichistes de la rentabilité.
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  • L' " autogestion ouvrière " a enfin trouvé une parodie cruelle dans l'idée d'une " démocratie des actionnaires ", " c'est-à-dire d'un univers de salariés qui, rémunérés en actions, deviendraient collectivement, " propriétaires de leurs entreprises ", réalisant l'association parfaitement réussie du capital et du travail " [4]. On peut en effet imaginer, au moins au plan logique, une société capitaliste où la propriété des moyens de production est distribuée parmi tous les sujets, au lieu d'être concentrée en peu de mains. Le fondement de cette société est le rapport d'appropriation privé, non le nombre de propriétaire. La " démocratie des actionnaires " n'existera jamais, mais la seule possibilité démontre que le conflit entre le travail et le capital ne constitue pas le coeur de la société capitaliste.
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    Anselm Jappe, extraits de Les Aventures de la marchandise, Denoel, 2003, p. 166-172.
G Hald

Résumé partiel de « Crédit à mort. La décomposition du capitalisme et ses cri... - 0 views

  • « la marchandise, l’argent, et la valeur sont des choses qui ‘‘ vont de soi ’’ et qu’on trouve dans presque toutes les formes connues de vie sociale à partir de la Préhistoire. Les mettre en discussion semble aussi peu sensé que contester la force de gravitation. Une discussion n’est plus possible que pour ce qui regarde le capital et la plus-value, les investissements et les salaires, les prix et les classes, donc lorsqu’il s’agit de déterminer la distribution de ces catégories universelles qui règlent les échanges entre les hommes. C’est là le terrain où peuvent se manifester les différentes conceptions théoriques et sociales » [4]. A l’inverse de ces visions, la critique de la valeur et du fétichisme de la marchandise soutient que le capitalisme doit être saisi par une analyse plus profonde, en tant que forme particulière et inédite de vie et de socialisation, comme forme radicalement différente de médiation sociale constituée par le travail sous le capitalisme, un travail qui n’a rien d’une essence sociale transhistorique (d’où le Manifeste contre le travail du groupe Krisis auquel Jappe a appartenu[5]). L
  • Avant même de critiquer la distribution de la valeur et la formation de la survaleur, une critique anticapitaliste doit saisir selon lui que derrière la valeur se cache déjà un rapport social de production particulier, que l’on doit comprendre comme un lien social objectivé, une forme de vie sociale historiquement inédite car propre à l’interdépendance sociale sous le capitalisme constituée par le travail. Critiquer ainsi le capitalisme au niveau de ses structures profondes, c’est donc d’abord critiquer cette forme sociale, la valeur.
  • Parce que la critique de la valeur veut aller au-delà de la conception du rapport social capitaliste en termes de rapport d’appropriation juridique-externe de la survaleur par un groupe particulier et parce que le double caractère de cette forme de vie sociale et sphère séparée de la vie qu'est le travail et non le marché et la propriété privée des moyens de production, constitue le noyau social du capitalisme, cette critique met la barre de l’émancipation sociale à un niveau qui se veut plus profond et qui empêche complètement de voir dans la « politique » une solution. Car il ne s'agit plus de s’approprier les moyens de production pour les faire marcher à l’aune de l’intérêt général de la société c’est-à-dire de libérer le travail du capital, il s’agit de se libérer du travail en tant que tel.
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  • « La seule chance écrit Jappe, est celle de sortir du capitalisme industriel et de ses fondements, c’est-à-dire de la marchandise et de son fétichisme, de la valeur, de l’argent, du marché, de l’Etat, de la concurrence, de la Nation, du patriarcat, du travail et du narcissisme, au lieu de les aménager, de s’en emparer, de les améliorer ou de s’en servir » (p. 52)
  • Cette dynamique folle et autodestructrice du capitalisme dérive du fait que plus il développe sa logique, plus le capital perd sa substance (le travail abstrait) et donc plus la valeur s’effondre, car telle serait la contradiction nécessaire de sa logique de base : « devoir réduire – à cause de la concurrence – par des technologies et de la rationalisation, le travail humain qui constitue en même temps et paradoxalement la seule source de la valeur » (p. 195). Par l’augmentation du capital fixe qui permet des gains de productivité, la substance sociale du capital (le travail abstrait) est toujours plus réduite et tend avec les gains de productivité issus de la « révolution de la microélectronique » vers une limite absolue où le capital n’est plus capable de reproduire la société qu’il constitue de par son mouvement.
  • Plus de 25% de l’activité mondiale est ainsi assurée par deux cents multinationales qui emploient seulement 0,75% de la population mondiale, c’est-à-dire que la population directement productive de capital (travail productif) représenterait probablement d’après André Gorz, moins de 10% de la population active des pays dits développés [12].
  • Loin de comprendre la crise de 2008 (comme l’éclatement des bulles précédentes) comme une offensive du capital (la crise comme stratégie du choc) et de penser que le capitalisme est finalement en bonne santé, ce à quoi nous assistons est au contraire une crise mortelle pour le capitalisme. Le néolibéralisme, la mondialisation, la financiarisation ne sont pas des signes de bonne santé et d’offensive du capital soutient l’auteur, mais plutôt des expressions visibles de sa fuite en avant vers sa « limite interne ». Tous ces phénomènes n’ont formé que des « béquilles » (p. 110) à la crise profonde de la valeur. Finalement écrit Jappe, « le néolibéralisme était, au contraire, la seule manière possible de prolonger le système capitaliste » (p. 109).
  • La sphère de l'État/politique serait née (à partir des formes politiques et étatiques précédentes) du fait qu’une société déterminée par l’échange généralisé de marchandises ne prévoit pas de relations sociales directes du fait de la nature de l’être social sous le capitalisme, par conséquent il faut une sphère particulière pour les rapports directs et pour la réalisation des intérêts universels, à moins de plonger le système dans la barbarie et la guerre civile des intérêts particuliers.
G Hald

Discussion avec Anselm Jappe autour de « Les Aventures de la marchandise. Pou... - 0 views

  • Le problème est donc celui de la diminution de la valeur de chaque produit ainsi que de la plus-value, du profit pour chaque capitaliste, ce que Marx appelle la baisse tendancielle du taux de profit. Parmi les contre-stratégies possibles des capitalistes il y a l’augmentation de la production, un fait avéré historiquement. Lorsqu’une chemise ne contient plus que 6 minutes de travail au lieu d’une heure, et étant donnée la concurrence (qui annule le pouvoir initial de pouvoir vendre au-dessous du prix du marché), il faut vendre six chemises là où il ne fallait en vendre qu’une. Si bien que toute l’histoire du capitalisme est l’histoire d’une augmentation continuelle de la production matérielle, en terme de valeur d’usage, pour plus ou moins produire la même masse de valeur. La même masse de valeur, définie en terme de travail humain vivant, a besoin de se représenter dans une quantité toujours plus grande de marchandises. Une des raisons principales de la crise écologique provient de cet impératif de produire toujours plus
  • Le capitalisme, à la différence d'autres systèmes comme le féodalisme, repose sur l'accumulation du travail, c'est-à-dire que chaque objet est valorisé uniquement pour le travail qu'il contient, et doit être réinvesti pour produire une quantité plus grande d'argent. La valeur qui est nécessaire pour produire un objet reste quelque chose de théorique, et doit se traduire en argent. Mais l'argent, s'il est dépensé, disparaît. Si on veut rester acteur économique il faut dépenser de nouveau l'argent dans un autre cycle de production. Le capitalisme est un système qui se base sur des cycles toujours élargis. Si par exemple je produis quelque chose, je le vends et je dépense cet argent pour acheter quelque chose à manger, là il n'y a pas de production capitaliste. Si un cordonnier achète une quantité plus grande de cuir pour façonner un nombre plus important de chaussures, s’il mange une partie de son argent, et le reste sert à étendre la production, il y a production capitaliste.
    • G Hald
       
      Quid de la production de marchandise culturelle, a fortiori lorsque numérisé, où valeur#prix|profits, et capitalisation indépendante de la quantité de travail nécessaire à leur production
  • Après la fin de l'étalon-or en 1971, l'économie réelle a doublé, tandis que le volume des marchés boursiers et financiers a été multiplié au moins par dix. Il y a une disproportion entre l'économie réelle et l'économie fictive, qui n'est basée que sur la confiance économique. Ce n'est que de l'air chaud, car si on essayait de réinjecter tout cet argent dans l'économie réelle, toute cette quantité d'argent qui circule dans les marchés financiers, ce que proposent plus ou moins les ingénus d'Attac, on aurait un tel excès de capital qu'on ne pourrait plus les placer de manière rentable, et on obtiendrait une situation bien pire que ce qu'elle est maintenant. Il est ridicule de demander de distribuer de l'argent en disant qu'il y a assez d'argent pour tout le monde. Le problème est qu'une bonne partie de cet argent ne correspond à rien, ce sont des crédits émis sur le vide.
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    • G Hald
       
      (!?) > le coiffeur achetant à Carrefour... si Carrefour ne créer pas véritablement de la valeur, c'est néanmoins a ce moment que l'industrie concretise la création de valeur|plus-value extorqué à ses travailleurs; que cet industriel doivent partager celle-ci avec les commerciaux ne change pas le fait que c'est au moment du commerce que la valeur est véritablement créée, ou que la valeur créée passe de virtuelle à réelle...
    • G Hald
       
      [cf infra] ¤ Dépense publique, de revenus, ou en services, participent peut-être que de manière indirecte à l'accumulation, mais en tant que condition nécessaire de celle-ci, représentent finalement aussi une part du travail socialement nécessaire à la production industrielle > ce n'est pas après coup que leurs prix est déduite de la valeur produite, puisqu'elles la conditionne : "faux frais" en un sens, mais frais nécessaire à la production de la valeur accumulé et sa croissance...
    • G Hald
       
      ¤ La machine augmente la rentabilité|productivité à peu pres de la meme façon que les "faux-frais", qu'ils soient du ménage ou des routes...
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    23 novembre 2004 à la Maison des Sciences Economiques
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