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Home/ Capitalisme | la dictature du profit/ Group items tagged capitalisme cognitif

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G Hald

Fétichisme de la marchandise digitale et exploitation cachée : les cas Amazon... - 0 views

  • La semaine dernière [1], The Morning Call, un quotidien de Pennsylvanie, a publié une enquête longue et détaillée, intitulée « Inside Amazon’s Warehouse », sur les terribles conditions de travail dans les entrepôts Amazon de la Lehigh Valley. Le reportage, résultat de mois d’interviews et de vérifications, est en train de faire le tour du monde et il a été repris par le New York times et d’autres médias mainstream. Le tableau est sombre : extrême précarité du travail, climat de chantage permanent et absence de droits, rythmes inhumains, avec vitesse redoublée d’un jour à l’autre (de 250 à 500 colis par jour, sans préavis), par une température qui dépasse les 40° et en une occasion au moins, a atteint les 45°, mesures disciplinaires aux dépens de ceux qui ralentissent le rythme ou, simplement, s’évanouissent (un rapport du 2 juin dernier évoque le chiffre de 15 travailleurs évanouis sous l’effet de la chaleur), licenciements « exemplaires » instantanés, le réprouvé étant raccompagné à la porte sous les yeux de ses collègues.
  • L’année dernière, une vague de suicides parmi les ouvriers de Foxconn a fait scandale – avant d’être enterrée sous des tonnes de sable et de silence. Dans les usines de cette multinationale chinoise sont assemblés iPad, iPhone et iPod [4]. En réalité, les morts avaient commencé avant, en 2007, et ont continué par la suite (le dernier suicide certain remonte à mai dernier ; un autre ouvrier est mort en juillet dans des circonstances suspectes). Au total, une vingtaine d’employés se sont tués. Des enquêtes de diverses origines ont indiqué parmi les probables causes les rythmes de travail infernaux, le manque de relations humaines à l’intérieur de l’usine et les pressions psychologiques émanant du management. Quelquefois, c’est même allé bien plus loin que des pressions psychologiques : le 26 juillet 2009, un salarié de 25 ans dénommé Sun Danyong, s’est jeté dans le vide après avoir subi un passage à tabac par une équipe de nervis de l’entreprise. Sun était soupçonné d’avoir volé ou perdu un prototype d’iPhone. Quelles solutions a adopté Foxconn pour prévenir de telles tragédies ? Eh bien, l’usine a notamment installé des « filets anti-suicide » [5].
  • Le Karl Marx des pages sur le fétichisme de la marchandise [6] s’avère alors précieux : « Ce qui revêt ici pour eux la forme fantastique d’un rapport des choses entre elles est seulement un rapport social déterminé des hommes entre eux.  » « Forme fantastique d’un rapport des choses entre elles ». Comme les ordinateurs interconnectés au niveau mondial. Derrière la fantasmagorie de la Toile, il y a un rapport social déterminé, et Marx entend : un rapport de production, un rapport d’exploitation.
G Hald

CIP-IDF > Dette et austérité, le modèle allemand du plein emploi précaire - 0 views

  • On estime à 6,6 Millions de personnes - dont 1,7 millions d’enfants - les bénéficiaires de l’aide sociale d’Hartz IV. Les 4,9 millions d’adultes sont en réalité des travailleurs pauvres employés moins de 15 heures par semaine. En mai 2011, les statistiques officielles faisaient désormais état de 5 millions de Minijobs, avec une augmentation de 47,7% devancé par un boom de l’intérim qui atteint 134%. Ces formes de contrats sont également très répandues chez les retraités : 660 000 d’entre eux combinent leurs pensions à un Minijob [8]. Une partie importante de la population, 21,7 %, est employée à temps partiel en 2010.
  • En outre, 2 millions d’employés gagnent Outre-Rhin moins de 6 euros de l’heure et en ex-RDA, ils sont nombreux à vivre avec moins de 4 euros par heure, c’est-à-dire moins de 720 euros par mois pour un temps complet. Résultat, les travailleurs pauvres représentent près de 20 % des employés allemands.
  • L’espérance de vie des plus pauvres – ceux qui ne disposent que des trois-quarts du revenu moyen – recule en Allemagne ; pour les personnes à bas revenus, elle est tombée de 77,5 ans en 2001 à 75,5 ans en 2011 selon les chiffres officiels ; dans les Lander de l’Est du pays, c’est pire, l’espérance de vie est passée de 77,9 ans à 74,1 ans.
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  • Il faut dire un mot de Peter Hartz, qui est à l’origine des lois sur l’assurance chômage et l’aide sociale. Sa condamnation à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 576 000 euros, est un exemple de la « corruption » consubstantielle au modèle néo–libéral. Peter Hartz, ancien directeur des ressources humaines de Volkswagen et grand moralisateur des « Anspruchdenker » (des « profiteurs du système »), a reconnu avoir versé à Klaus Volkert, syndicaliste de l’IG Metall et ancien président du comité d’entreprise du constructeur automobile, diverses primes, pour payer des prostituées et des voyages exotiques.
  • Le RSA français, produire le "travailleur assisté"
  • A simplement considérer la hausse phénoménale du nombre de "chômeurs en activité à temps réduit" (près de 40% des chômeurs indemnisés par l’assurance chômage, par exemple), c’est à dire inscrits comme chômeurs, indemnisés à ce titre par tel et ou tel dispositif et employés par une ou des entreprise, la dislocation de ce dualisme et de ses frontières était déjà amplement manifeste. Pour sa part, le RSA institue un nouveau statut pérenne du travailleur assisté où se cumulent salaires d’activité et une fraction du revenu de « solidarité ». Poursuivant le brouillage entre les figures du « salarié » et de l’« assisté », rendant caduques les frontières entre emploi, chômage et aide sociale, ou entre droit du travail et droit de la sécurité sociale, le RSA conditionne un énième segment du marché de l’emploi, une nouvelle norme du sous–emploi et du sous–salaire.
  • Le contrat d’insertion est un hybride de la « loi » et du « contrat » qui, selon Alain Supiot, ne signifie pas l’égalité et l’autonomie des contractants mais l’affirmation d’une asymétrie de pouvoir : « Leur objet (du contrat d’insertion) n’est pas d’échanger des biens déterminés, ni de sceller une alliance entre égaux, mais de légitimer l’exercice d’un pouvoir », puisque le contractant est obligé de signer pour obtenir que l’allocation lui soit versée. On passe d’une logique de droits qui institue un « ayant droit » à un dispositif qui conditionne l’allocation à un engagement subjectif dont la première épreuve est constituée par un « travail sur soi » à fournir pour « être disponible » aux sous emplois et aux sous–salaires.
  • A l’orée du XXIe siècle, l’Allemagne était dans une situation similaire. La croissance du PIB allemand entre 2000 et 2006 a été de 354 milliards d’euros. Mais si on la compare aux chiffres de la dette sur la même période (342 milliards) on peut aisément constater que le résultat réel est une « croissance zéro ».
  • Il ne faut pas chercher les raisons de l’impasse du modèle néo-libéral seulement dans les contradictions économiques, pourtant très réelles, mais aussi et surtout dans ce que Guattari appelle une « crise de la production de subjectivité » [15].
  • la crise financière ouvre une nouvelle phase politique où le capital ne peut plus compter sur une « promesse de richesse future » pour tous comme dans les années 80. Il n’a plus à disposition les miroirs aux alouettes de la « liberté » et de l’ « indépendance » du capital humain, ni ceux de la société de l’information ou du capitalisme cognitif. Pour parler comme Marx il ne peut compter que sur une extension et un approfondissement de la [« plus value absolue » [16], c’est-à-dire sur un allongement du temps de travail, une augmentation du travail non rémunéré, des bas salaires, des coupes dans tous les services, des conditions de vie et d’emploi précaire, la diminution de l’espérance de vie.
  • L’austérité, les sacrifices, la fabrication de la figure subjective du débiteur, ne constituent pas un mauvais moment à passer en vue d’une « nouvelle croissance » mais bien des techniques de pouvoir. Un autoritarisme qui n’a plus rien de « libéral » peut seul garantir la reproduction de rapports de pouvoir. Le gouvernement du plein emploi précaire et la rançon du payement de la dette nécessitent l’intégration de pans entiers du programme de l’extrême droite dans le système politique démocratique. La résistance passive qui n’a pas intégré le programme néo–libéral s’est, depuis 2007, diversement engagée et représente le seul espoir d’échapper aux techniques de pouvoir des gouvernements par la dette. Face à la foire aux horreurs des plans d’austérité imposée à la Grèce, chacun devrait bien admettre que, d’une façon ou d’une autre, « de te fabula narratur » ! (c’est bien de toi dont on parle).
  • On peut écouter à ce propos : Sonore : La fabrique de l’homme endetté, essai sur la condition néolibérale. [14] La personne devient une entreprise, note sur le travail de production de soi, André Gorz. [15] Voir De la production de subjectivité, de Félix Guattari. [16] Voir Le Capital - Livre premier, Le développement de la production capitaliste, III° section : la production de la plus-value absolue, K. Marx.
G Hald

Vacarme / la culture en communs - 0 views

  • À la différence des biens physiques, les biens numériques sont non-rivaux et non-exclusifs, comme le disent les économistes. Lorsqu’on vole une montre, son ancien propriétaire ne peut plus s’en servir. Mais un bien numérique, à l’image d’une idée ou d’une formule moléculaire, se diffuse par multiplication, non par accaparement
  • « capitalisme informationnel »
  • Malgré les coups et l’érosion qui le frappent, l’État providence ne se délite que très lentement. Je ne désespère pas que, poussé par le débat démocratique, il sache jouer le rôle qu’à mon sens on doit en attendre dans le domaine des biens communs, à savoir celui de garant, trustee disent les anglophones, au sens fort de garant des conditions d’existence. Empêcher les acteurs de s’approprier ou de piller excessivement des ressources communes, de capter des brevets logiciels ou des brevets sur les gènes ou d’épuiser les ressources naturelles, sont des fonctions importantes.
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  • dans d’autres domaines il faut imaginer des formes où l’État ne joue pas directement le rôle de collecteur de fonds ; il doit plutôt être le garant de processus de mutualisation passant par des mécanismes pluriels.
  • L’espace de l’internet est très riche. Il nous expose à un risque bien signalé par Vinton Cerf, l’un des ingénieurs de l’internet : il disait que c’est « un univers où nous devons nous habituer à rencontrer des tas de choses que nous n’aimons pas »
  • : nous savons quelle est la culture de qualité et nous voulons la faire partager aux masses.
  • Nous parlions de partage : il est clair que le partage des goûts et des créations réinvente la diversité culturelle, autant qu’il la brasse. Je crois d’ailleurs avoir prouvé [1] que la diversité d’attention aux œuvres est beaucoup plus importante dans les communautés de partage volontaire ou dans les échanges pair à pair non autorisés que dans les marchés dits légaux : formuler une requête est autrement plus actif que de répondre aux stimuli publicitaires.
  • Jean Vilar
  • Le pire selon moi serait, non pas le retour au payant, mais qu’un acteur privé puissant assure cette gratuité.
  • Jacques Attali qui, partant de la baisse du coût marginal de la reproduction — du fait que les coûts de pressage ou de diffusion des disques ayant disparu, la diffusion d’une unité supplémentaire coûte extraordinairement peu cher — défend l’idée qu’au contraire le devenir naturel de tout ce qui relève de l’information est d’être gratuit et socialisé comme bien public
  • Revenons à votre proposition de « contribution créative ». Vous préconisez que la moitié de son revenu soit reversé aux créateurs sur la base des usages effectifs des œuvres.
  • Le second grand principe de la contribution créative est de ne pas seulement rémunérer la création (à laquelle elle consacre la moitié de ses ressources) mais aussi de financer son futur et son environnement.
  • Or un choix de répartition de financements n’est rien d’autre qu’une politique culturelle : qui en passera nécessairement par des négociations entre les acteurs des différentes filières et dépendra sans doute de leurs capacités d’influence respectives. Mais le public, j’espère, y jouera un rôle qu’il ne joue pas actuellement.
    • G Hald
       
      role du public évident si l'on considère qu'il est aussi consommateur > l'ecrivain écoute de la musique et vice-versa... (pbq différente seulement pour les film-fiction) => mise à disposition du public des moyens de productions culturelles et informatives + platforme publique de diffusion = séléction (politique culturelle) par l'usage...
  • Si on avait par ailleurs le contrepoids du partage de fichiers, l’idée aurait pu être bonne. Mais en l’absence de garde-fou, taxer les fournisseurs d’accès reviendrait à les mettre en position de force.
  • S’ils contribuaient au financement du champ de la création ils pourraient se dire en droit de revendiquer l’accès aux catalogues, et s’acheminer, à terme, vers la formation de sortes de cartels verticaux avec les fournisseurs de contenus les plus puissants. Le risque serait alors, là encore, celui d’une « télévisionnisation » de l’internet, avec une concentration accrue de l’attention.
  • Chaque abonné paie également en moyenne 72 euros par mois pour la téléphonie mobile. Cette dernière somme pourrait être divisée par dix — si l’on en croit Free. Même sans aller jusque là, on devrait arriver à capturer moins de 10 % des sommes actuellement dépensées pour le portable.
  • ce pouvoir se sentant menacé par la déconstruction critique caractérisant l’espace public numérique — où la moindre chose dite est mise en doute, pour le meilleur et pour le pire — a conçu un double projet : d’une part parvenir à confiner l’espace public des échanges numériques ; d’autre part imposer un agenda sécuritaire sur toute une série de questions.
  • Or la collision entre ce double projet et les mécanismes d’extension de la propriété intellectuelle a contribué à réinstaller un rapport de forces défavorable. La loi Hadopi n’est pas isolée. Il y a la Loppsi (Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure), la nouvelle loi sur le statut de la presse en ligne, le traité Acta, qui prévoit une coopération internationale pour en finir avec la contrefaçon en général et notamment le « piratage sur internet », une nouvelle initiative de la Commission européenne sur la mise en œuvre des droits de propriété intellectuelle…
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    "entretien avec Philippe Aigrain entretien réalisé par Aude Lalande, Philippe Mangeot & Victoire Patouillard Si la gratuité ne vient pas à vous, allez à elle : tel semble être le principe des réseaux « de pair à pair ». Ces nouvelles formes de partage et de gestion de domaines communs, si elles défient la logique capitaliste, sont aussi source d'inquiétude pour les producteurs de ces biens, souvent très peu fortunés. De là deux attitudes : soit ajouter des lois aux lois pour protéger la propriété, soit prendre appui sur les pratiques qui s'inventent pour imaginer d'autres manières de rémunérer la création."
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