Si le chômeur est malheureux, c'est aussi parce que le travail
est la seule valeur sociale qu'il connaisse. Il n'a plus rien à faire, il s'ennuie,
il ne connait plus personne, parce que le travail est souvent le seul lien social
disponible. La chose vaut aussi pour les retraités d'ailleurs. Il est bien clair
que la cause d'une telle misère existentielle est à chercher dans le travail,
et non dans le chômage en lui-même. Même lorsqu'il ne fait rien de spécial,
le Chômeur Heureux crée de nouvelles valeurs sociales. Il développe des contacts
avec tout un tas de gens sympathiques. Il est même prêt à animer des stages
de resocialisation pour travailleurs licenciés.