« Les 18-25 ans qui ont participé font voler en éclats le mythe d'une société méritocratique » : voilà le second enseignement majeur de l'enquête, à entendre les deux sociologues. Près des trois quarts (70 %) d'entre eux ont le sentiment que la société française ne leur donne pas les moyens de montrer ce dont ils sont capables. « C'est massif, et en forte progression. En 2006, ils étaient 53 % dans ce cas. »
Salarié, étudiant, chômeur... Les nouveaux visages du créateur d'entreprise -... - 0 views
Frustrée, la jeunesse française rêve d'en découdre - 1 views
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D'autant que dans la sphère professionnelle non plus, les jeunes n'ont pas l'impression que leurs mérites et efforts soient récompensés. 60 % des répondants ne se croient pas payés, par exemple, à la hauteur de leurs qualifications.
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Les jeunes valorisent d'autant plus le travail qu'il leur échappe, un quart d'entre eux connaissant le chômage. Seule une toute petite frange le rejette, envisageant de vivoter en marge du système. 81 % des répondants disent que le travail est important dans leur vie. Et pas seulement pour gagner de l'argent. La moitié déclare que travailler sert avant tout à s'épanouir. « Qu'ils soient soucieux de l'équilibre vie privée-vie professionnelle ne veut pas dire que la valeur travail se perd », commente Camille Peugny, pour qui rien n'est plus faux que les clichés sur une « génération feignasse » : « Impossible de faire une conférence sur les jeunes sans qu'un manager assure qu'à peine arrivés en entreprise, les jeunes ne s'intéressent qu'à leurs RTT. Platon déjà évoquait la décadence de la jeunesse, c'est un discours vieux comme le monde, lié au cycle de l'âge, à la difficulté à concevoir le changement apporté par les jeunes. »
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"L'autoportrait est sombre. Amenés à définir leur génération, ce sont les mots « sacrifiée » ou « perdue » qui leur viennent le plus souvent à l'esprit. A l'automne 2013, les jeunes de 18 à 34 ans étaient conviés par France Télévisions à répondre à un long questionnaire en ligne sur eux-mêmes et leur génération. 210 000 se sont pris au jeu de cette opération « Génération quoi ? ». Leurs 21 millions de réponses fournissent un matériau de recherche exceptionnel pour les deux sociologues de la jeunesse Cécile Van de Velde et Camille Peugny, maîtres de conférences respectivement à l'EHESS et à l'université Paris-VIII, qui ont contribué à concevoir le questionnaire. Ils en tirent aujourd'hui pour Le Monde les principaux enseignements, en se focalisant sur la tranche d'âge des 18-25 ans, centrale pour l'analyse."
Amazon, Uber: le travail en miettes et l'économie du partage des restes | Sla... - 1 views
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Dans un contexte de pénurie d’emploi, les services qui permettent à des jeunes, des étudiants, des retraités, des femmes au foyer, des chômeurs de trouver un petit revenu peuvent constituer, faute de mieux, un rempart contre la pauvreté. Cette «fonction sociale» est d'ailleurs toujours mise en avant par ces entreprises de mise en relation entre offreurs et demandeurs.
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Au rayon des semi-bonnes nouvelles, l’entreprise Instacart, un service de shopping en ligne sur le modèle de la mise en relation d’un client et d’un «picker» qui fait les courses et les livre, vient d’annoncer que ses contractants indépendants seraient désormais salariés de l’entreprise: elle a invoqué pour expliquer sa décision le besoin de former et de superviser ces derniers, ce qui n’était pas compatible avec leur statut d’indépendants.
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En revanche, on ne voit guère de propositions de rupture ni de résistance ferme face à ce système injuste qui accumule des fortunes colossales tout en imposant de nouvelles règles du jeu anti-sociales et irresponsables. Après le processus d’évolution historique vers une sécurité accrue des travailleurs, mouvement d’amélioration quasi-continu des conditions de travail et des rémunérations, le retournement serait en marche, nous faisant risquer collectivement de revenir à des régulations du travail régressives: travail à la tâche, «au jour la journée», avec quelques guildes de travailleurs en guise de contre-pouvoir et de force de négociation vis-à-vis des plateformes. Et on peine à voir ce qu'il y a de si enthousiasmant dans ce modèle.
Bernard Stiegler : « Les gens qui perdent le sentiment d'exister votent Front... - 3 views
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Le coût de l’automatisation va diminuer, et les PME françaises vont de plus en plus pouvoir s’y engager – même si elle ne le veulent pas, en raison de la concurrence, et le chômage va monter en flêche. Il n’y a qu’une solution pour contrer la montée proportionnelle du FN, c’est de créer une alternative au modèle keynésien : un modèle contributif.
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Dans l’économie contributive, il n’y a plus de salariat ni de propriété industrielle au sens classique. Pour vous donner un exemple, j’ai travaillé il y a quelques années avec des étudiants stylistes sur un modèle d’entreprise de mode contributive. L’entreprise devenait un club d’amateurs de mode, dont certains contribuaientt par des idées, d’autres par des achats, d’autres par un travail de confection, d’autres par tout cela à la fois ou alternativement.
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Et comment seraient-ils rémunérés ? Ce n’est pas à l’échelle micro-économique de la firme qu’il faut poser et résoudre ce problème : c’est une question de macro-économie qui doit dépasser le couple valeur d’usage/valeur d’échange, et promouvoir ce que nous appelons valeur pratique (c’est-à-dire savoirs) et valeur sociétale (c’est-à-dire qui renforce fonctionnellement la solidarité). C’est la valorisation mutuelle et par une puissance publique réinventée de ce qu’Amartya Sen appelle les « capabilités » – c’est-à-dire les savoir-faire, les savoir-vivre et les savoirs formels – qui constitue la base d’une économie contributive. C’est en fait la généralisation du modèle des intermittents du spectacle, qui cultivent leurs savoirs avec l’aide de leur revenu intermittent et qui les valorisent lorsqu’ils entrent en production, et que l’on voudrait détruire au moment même où il faudrait en généraliser l’état d’esprit si intelligent.
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"Oui, on n'a plus besoin de caissière, et on n'aura bientôt plus besoin de chauffeurs de camion - ni de nombreux techniciens, ingénieurs, etc. Ce qui est en train d'advenir, c'est la disparition de l'emploi. Pas un mot de cette question dans le tout récent rapport Pisani-Ferry si j'en crois la presse - pas plus que dans le rapport Gallois d'il y a presque deux ans déjà... Que de temps perdu ! Et que de fureur accumulée ! L'automatisation va se développer désormais massivement, notamment parce que le numérique permet d'intégrer toutes sortes d'automatismes jusqu'alors isolés, et qu'il en résulte une baisse rapide du coût des robots."
Les étudiants vont désormais pouvoir concilier études et création d'entreprise - 0 views
Réflexions sur l'entreprise et l'environnement de travail de demain - Entrepr... - 3 views
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Plusieurs pistes de réflexion très intéressantes sont regroupées en cinq grandes thématiques : On Demand Staffing, où il est question d’avoir recours à un écosystème des prestataires et indépendants pour absorber la cyclicité de l’activité et savoir saisir des opportunités de diversification ponctuelles ; Collision Collusion, où l’on parle à nouveau des espaces de collaboration physiques, mobiles et virtuels ; Improvised Workplace, qui apporte une flexibilité extrême dans l’organisation du travail des équipes (mobilier, logiciels…) ; Living Knowledge, avec les notions de réseau d’apprentissage (social learning) et de processus adaptatifs (feedback culture) ; Constant Learning, dans la même lignée avec les espaces digitaux de capitalisation des savoirs, les organisations auto-apprenants et les outils de gestion de carrière collaborative.
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De toutes ces pistes de réflexion, je retiens plusieurs idées fortes : Faire cohabiter les différentes générations, notamment en intégrant des étudiants et des incubateurs au sein de l’entreprise pour que chacun puisse apprendre des autres (de la fertilisation croisée inter-culturelle et inter-générationnelle) ; En finir avec les aménagements traditionnels du lieu de travail et exploiter sérieusement et de façon serène le télétravail (The Next Office: Why CEOs Are Paying Attention), et tuer dans la foulée les réunions (Kill Your Meeting Room, The Future’s in Walking and Talking) ; Faire attention au bien-être des employés et à leur moral pour les fidéliser et augmenter leur productivité (cf. The Happiness Machine).
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description de quatre modèles possibles : L’écosystème solaire, où l’entreprise est au centre d’une galaxie de sociétés partenaires, sous et co-traitantes (par opposition au modèle de croissance reposant sur l’intégration verticale) ; L’excubation, où l’entreprise va encourager et financer l’éclosion de startups accolées à elle, plutôt que de chercher à faire la révolution en interne ; L’open source, où un ensemble de sociétés et organisations créé de la valeur autour d’un bien ou d’un service commun ; L’intermédiation, qui valorise avant tout la co-création et une répartition plus distribuée de la valeur.
Le Uber de la restauration débarque à Toulouse. L'indépendance, c'est l'escla... - 0 views
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Non, Take Eat Easy ne recourt pas à des auto-entrepreneurs.ses pour contourner le droit du travail. Quelle mauvaise langue faut-il être... S’il ne salarie pas ses coursierEs, c’est simplement parce que « 70% [d’entre elleux] sont étudiants ou ont déjà un job à côté » ! Moi qui pensais que l’on pouvait avoir un contrat de travail tout en suivant des études... Mais si la start-up ne fait appel qu’à des prestataires, c’est surtout, surtout par amour de la liberté. « Les coursiers travaillent quand ils veulent, ils apprécient cette flexibilité » C’est beau, la flexibilité... Ça sonne quand-même mieux que « précarité », qui peut prétendre le contraire ? « Et en plus, ils sont payés pour faire leur passion ! » (sic).
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Il n’est pas obligé d’observer un jour de repos par semaine, de s’ennuyer en congés payés, de cotiser à des mutuelles obligatoires… Bref, il est in-dé-pen-dant. Il s’est renseigné, il peut même crever librement ! Le journal La Tribune a posé la question au CEO. « Qu’avez-vous prévu si [l’unE de vos coursierEs] se retourne contre vous en cas d’accident ? – Nous avons étudié cette question avec nos conseillers juridiques. Normalement, les coursiers ne pourraient pas se retourner contre nous, l’assurance est à leur charge et nous vérifions qu’ils en ont une. »
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Une autre vision des livreurs de plats, notamment sur la question l'auto-entrepreneur, un salarié déguisé : "Rien de plus simple (pour prouver le fameux lien de subordination). La jurisprudence a reconnu quelques éléments permettant de déceler les abus : - Mise à disposition du matériel (Take Eat Easy fournit à Jordan un smartphone, une tenue estampillée du logo de l'entreprise, un sac de livraison et éventuellement un porte bagage) ; - Instructions spécifiques pour l'exercice d'une activité (Jordan est obligé de livrer en vélo, alors qu'unE clientE ne peut exiger qu'un résultat, et non une méthode pour y parvenir) ; - Travail au sein d'un service organisé (Jordan s'intègre à une organisation du travail entièrement pensée hors de lui) ; - Existence d'un système de sanction (les strikes) ; - Comptes-rendus périodiques (le tracking GPS) ; - Le fait de n'avoir qu'un seul client ; - Le fait pour le prestataire de n'avoir ni carte de visite ni adresse email professionnelle ; - …"
Le CPA, ossature d'une nouvelle responsabilité sociale - Management&RSE - 1 views
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Le CPA accompagne les personnes dans leurs transitions et crée des passerelles entre les différents statuts (étudiant, salariat, création d’entreprise, formation, chômage, intermittence…). Il permet aussi des cumuls d’évolution (reprise d’un travail à temps partiel tout en continuant à percevoir des allocations chômage) et des points de passage entre les différents mondes du travail (fonction publique, secteur privé, entrepreneuriat, bénévolat). Il facilite ainsi la reconnaissance de l’activité des bénévoles et la formalisation d’un droit à la contribution citoyenne dans une association ou un organisme d’intérêt public, dans le cadre de tâches définies comme d’intérêt général. Première étape, l’avant-projet de loi El Khomri sur le Travail prévoit des abondements pour soutenir les jeunes en service civique.
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De la même façon, le CPA pourrait être utilisé pour doter les jeunes intérimaires ou titulaires de CDD de moyens leur permettant d’accéder à des ressources (formation, accompagnement, etc.) pour les aider à décrocher un CDI. Le financement de ces moyens pourrait être assuré par une taxation des contrats les plus courts, comme esquissé par la loi de sécurisation de l’emploi de juin 2013.
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Le CPA est un outil universel : il doit bénéficier à tous et pas seulement à ceux qui ont déjà les ressources (intellectuelles, culturelles, relationnelles, etc.) pour bien le mobiliser. Il faudra donc créer des points d’appui qui permettront d’aider les travailleurs les moins qualifiés mais aussi les plus éloignés de l’emploi à s’approprier cet outil. On peut par exemple capitaliser sur le rôle des conseillers en évolution professionnelle (CEP), dispositif d’accompagnement gratuit et personnalisé proposé à toute personne souhaitant faire le point sur sa situation professionnelle et, s’il y a lieu, établir un projet d’évolution professionnelle (reconversion, reprise ou création d’activité…).
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Fini les parcours atypiques, adieu à la seconde chance - Libération - 0 views
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Avec ParcoursSup, (...) "Fini le désir et l'envie, l'expérience et l'autonomie, l'invention de soi qui s'accompagne du risque d'espérer. Bienvenue dans le monde de la compétence et de l'adéquation, du parcours de vie et d'étude balisée où l'esprit d'initiative, de découverte se heurte au conformisme d'une ligne budgétaire à tenir. Plus de place pour l'erreur ou l'incertitude, encore moins la seconde chance ou la soudaine révélation. Bref, tout sauf la vie."
Pourquoi le travail est-il devenu absurde ? | InternetActu.net - 0 views
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Dan Lyons ne mâche pas ses mots. « Pourquoi le lieu de travail est-il devenu un mixte de jardin d’enfants et de centre de tests de personnalité pour scientologue ? » Nos bureaux sont devenus un cabinet de psychologie dirigé par une « bande de charlatans », dont nous sommes les nouveaux cobayes. Et la Silicon Valley est largement responsable de nos malheurs. D’abord parce que « c’est là que sont développées ces méthodes et technologies, c’est là que sont testées bon nombre de ces idées épouvantables qui visent à changer radicalement l’entreprise ».
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« Le travail ressemble de plus en plus à une boîte de Skinner », en faisant référence aux chambres de conditionnement visant à altérer le comportement des rats à coups de récompenses et de décharges électriques, disait déjà en 2008 le neuropsychologue Gregory Berns dans le New York Times. Partout, l’implication et la satisfaction sont en bernes. Stress, dépression, burn-out, brown-out, suicides… s’étendent et s’intensifient. L’intimidation, les violences verbales, les menaces, les humiliations, le harcèlement… semblent devenus courants. Le monde du travail est malade. Mais pour Lyons, l’épidémie a un patient zéro : la Silicon Valley !
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Tous ont des caractéristiques communes : outre leur richesse, ils adhèrent massivement à une vision du monde hostile aux travailleurs. Bezos a bâti sa fortune sans grande considération pour ses magasiniers, payés à des salaires si faibles qu’ils sont nombreux à bénéficier de l’aide sociale, contraints de vivre nomades, comme le montrait la journaliste Jessica Bruder dans le poignant Nomadland. Les usines de Musk ne sont guère plus reluisantes : les accidents y sont deux fois plus fréquents que dans les usines du secteur de l’automobile. Dans le capitalisme sans capital, « l’exploitation des travailleurs est fructueuse ».
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