Ce rapport ternaire est très proche de la triade
sémiotique de Charles S . Peirce, laquelle combine un « véhicule »
ou « signe primaire » (ce sur quoi porte l’interprétation, soit en
mésologie S, ou l’Umgebung d’Uexküll),
un « interprétant » (soit en mésologie l’existant concerné) et un
« objet » (ce que discerne l’interprétation, soit en mésologie P, ou
l’Umwelt d’Uexküll). Il n’est pas
étonnant que le fondateur de la biosémiotique, le Danois Jesper Hoffmeyer, ait
utilisé la triade peircienne, comme il en détaille la méthode dans son Signs of Meaning in the Universe (1996) ;
et il n’est pas étonnant non plus que la biosémiotique soit partie en guerre
contre le néo-darwinisme, pour lequel la nature est foncièrement dépourvue de
sens et de créativité. Pour la biosémiotique au contraire, le sens et sa
transmission sont coextensifs à la vie, laquelle, dès ses stades les plus
primitifs, ne cesse de communiquer par les moyens les plus divers :
« sons, odeurs, mouvements, couleurs, formes, champs électriques,
radiations thermiques, ondes de toute espèce, signaux chimiques, toucher, etc.
Bref, des signes de vie » (Signs of
meaning…, p. VII).