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Aurialie Jublin

L'Internet mondial visé par une vague d'attaques informatiques inédite - 0 views

  • Des pirates informatiques ont attaqué l'annuaire central de l'internet, l'Icann, ce qui leur a donné potentiellement accès à toutes sortes de données, a confirmé ce lundi matin le secrétaire d'État français chargé du numérique, Mounir Mahjoubi. Fondée en 1998, l'Icann coordonne à l'échelle internationale les identifiants uniques qui permettent aux ordinateurs du monde entier de s'identifier entre eux. C'est cette organisation à but non lucratif qui a donné l'alerte le 22 février dernier.
  • « Ce que les pirates ont réussi à faire est quelque chose de très rare : ils ont piraté l'annuaire et chaque fois que vous mettez l'adresse (d'un site internet), au lieu d'aller sur la vraie machine, ils nous amenaient sur une autre machine qui leur appartient. Vous avez l'impression d'être sur le site (...) sauf qu'en fait vous êtes sur la machine de ceux qui vous attaquent (...) Ils peuvent récupérer vos données, ils peuvent les utiliser pour se reconnecter, pour prendre de l'argent. »
  • Selon des experts extérieurs à l'ICANN interrogés par l'AFP, les pirates ciblent aussi bien des gouvernements que des services de renseignements ou de police, des compagnies aériennes ou l'industrie pétrolière et ce, au Moyen-Orient ou en Europe. L'un d'entre eux estime, en outre, que ces attaques ont pour origine l'Iran. Ils « s'attaquent à l'infrastructure internet elle-même », a indiqué vendredi à l'AFP David Conrad un des responsables de l'ICANN, qui évoque une campagne « inédite à très grande échelle », qui s'est extraordinairement intensifiée très récemment.
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    "L'internet mondial est actuellement visé par une vague d'attaques informatiques d'une ampleur inédite, qui consistent à modifier les adresses des sites internet pour les pirater. L'information a été confirmée ce lundi 25 février par le secrétaire d'État français chargé du numérique, Mounir Mahjoubi."
Aurialie Jublin

[Logiciel libre] Et si le monde numérique devenait vraiment « libre » ? - 0 views

  • « Je ne vois pas ce qui peut exister et qui ne soit pas remplaçable par une solution open source, en particulier dans les innovations sociales et tous les projets d’intérêt général, dit-elle. Hier, je suis tombée sur un logiciel qui gère la projection dans les cinémas... Le libre permet aussi de répondre à des besoins publics, à l’image d’OpenCimetière qui a été produit pour une commune et qui sert à présent à d’autres mairies.
  • Cet élan d’ouverture s’est décliné dans la production de marchandises avec l’open hardware, dans les données avec l’open data (mise à disposition de données publiques) ou encore dans le partage des connaissances avec l’open innovation, l’open science, etc. Ce mouvement général repose sur la libre circulation des savoirs, l’accessibilité au « faire » et la coopération entre pairs.
  • « Quand des salariés transforment leur entreprise en coopérative, cela ne les empêche pas de recruter un directeur, mais la direction est une compétence de coordination et non un organe de pouvoir. C’est la même chose dans le pair-à-pair », précise-t-elle.
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  • Mais, si l’open source a permis au libre de gagner en efficacité, sa focalisation sur la technique l’a sans doute éloigné de ceux à qui il s’adressait en premier lieu : tous les autres, qui ne développent pas. Le libre reste, en effet, très circonscrit au monde de l’informatique et se compose majoritairement d’hommes, même si d’une multitude de nationalités.
  • Les logiciels libres ne permettent pas forcément de protéger les données, mais on est sûr que l’exploitation des données ne constitue pas le modèle économique du service. Quand on entre dans l’état d ’esprit du logiciel libre, on prend conscience de l’impact de l’informatique dans sa propre vie, on est plus vigilant et on est assuré que quelqu’un quelque part vérifiera s’il y a des mouchards dans le code et alertera les autres. La faiblesse du libre, c’est que si j’envoie un mail à un ami qui est sur Gmail, malgré tous mes efforts, Google aura mes données. Le libre te pousse à considérer l’interconnexion aux autres et le risque qu’on fait prendre aux autres en laissant ses données sur internet sans s’assurer de ce qu’elles deviennent », explique Catherine Guillard.
  • L’une des clés serait sans doute de rendre l’engagement dans le libre aussi mobilisateur pour d’autres métiers que ceux du développement... Par exemple les graphistes, les juristes ou pourquoi pas le monde médical, qui tous doivent composer avec le numérique et les dérives de certains de ses acteurs. Enfin, il faudrait peut-être revenir aux origines sociales et politiques du libre.
  • En effet, à l’image du bio qui n’est pas qu’une méthode de culture, le libre n’est pas qu’une méthode de développement, mais propose un modèle de société plus respectueux des autres, plus solidaire, plus attentif aux impacts sociaux et environnementaux. Faire un pas vers le libre, c’est, au fond, soutenir le « faire ensemble ».
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    "Les logiciels libres et le mouvement open source luttent contre les boîtes noires, prônant le partage des savoirs et le « faire ensemble ». Mais l'ouverture des codes est-elle vraiment un gage d'ouverture aux autres ? Le monde du « libre » ne devrait-il pas engager une mutation pour rendre plus tangible sa dimension solidaire et toucher un public plus large ? Ce sont les questions que pose cet article de Solidarum, issu du numéro 3 de la revue Visions solidaires pour demain, en librairie depuis la mi-janvier."
Aurialie Jublin

« La small tech sera le poison de la Silicon Valley » - Usbek&Rica - 0 views

  • Votre existence numérique est une extension de vous-même, de votre esprit. Et c’est quelque chose de précieux car, si j'ai des informations sur vous, je peux les utiliser pour manipuler votre comportement. Écoutez les mots que j’utilise : je regarde ce que vous faites, j’en fais la liste, j’essaie de comprendre votre psychologie et de vous manipuler pour que vous fassiez ce que je veux. C’est horrible, c’est de l’abus, non ? C’est une relation de pouvoir. Pourtant, c’est ce que font Google et Facebook, que vous utilisez quotidiennement.
  • Quand Tim Berners Lee l’a imaginé, il l’a voulu en Read-Write (lecture-écriture), c’est-à-dire que vous pouviez écrire sur le web, et pas simplement lire. Mais ce qui est arrivé, c'est le capitalisme : les États-Unis ont perçu le potentiel du Web non pas en tant que média en lecture-écriture, mais en tant que média de diffusion. Et le capital-risque est entré dans la partie. Si vous avez un système basé sur des nœuds (nodes) avec des privilèges inégaux, que vous ajoutez du capital-risque, ces nœuds grandissent et deviennent les monopoles que sont Google et Facebook.
  • La conception du web n’a jamais été décentralisée, seule sa philosophie l’était. Nous savons maintenant qu’une centralisation du pouvoir est insoutenable, que ça détruit littéralement notre habitat. La technologie joue le rôle d'amplificateur : peut-être que toutes ces inégalités existaient avant, mais nous n’avions pas la technologie pour « détruire » le monde. Enfin pas le monde, pardon, plutôt notre habitat : la bactérie va survivre quoi qu'il arrive.
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  • Deux choses : nous devons d’abord réglementer les abus du capitalisme de surveillance auxquels se livrent Google et Facebook, puis nous devons financer des alternatives. Nous ne pouvons pas attendre des alternatives qu’elles poussent sur des arbres : ça n’arrivera pas.
  • Il faut se demander quels sont les aspects du problème que vous pouvez changer. J’ai retiré Google de ma vie très facilement : vous n’avez pas besoin d’utiliser Gmail, vous pouvez utiliser Fastmail, qui ne vend pas vos informations personnelles. Et les gens peuvent toujours vous envoyer un email. Framasoft est un bel exemple d’organisation qui œuvre pour la bonne cause : protéger l’être humain et sa dignité à l’ère numérique. C’est une organisation fantastique mais, comparé à Google, ils ne sont qu'une poignée de personnes. Framasoft n'est financé par personne. Le réseau social décentralisé Mastodon est un autre exemple qui va dans ce sens. Et pourtant, le système de taxe de la Commission Européenne bénéficie à des start-up qui construisent la même technologie de surveillance que Google. Mais nous ne finançons pas Mastodon, ni Framasoft, ni Indie, notre minuscule organisme à but non lucratif. Nous n’obtenons aucun fonds de qui que ce soit, si ce n’est parfois de particuliers.
  • Si nous voulons une alternative, nous devons la financer alternativement. Elle ne pourra pas être financée par le capital-risque made in Silicon Valley. Ils ont financé les Google et les Facebook, et ils vont financer le prochain Google et le prochain Facebook, car ils chassent des licornes, des entreprises valant des milliards de dollars.
  • Le Danemark, par exemple, a été le premier pays au monde à nommer un ambassadeur auprès de ses entreprises, un ambassadeur pour la Silicon Valley. C’est la chose la plus absurde qui puisse être faite. Le seul pouvoir que le gouvernement danois a sur ces entreprises, c’est la démocratie. Via son mandat, le gouvernement danois devrait protéger les personnes de Facebook. Au lieu de cela, il élève les entreprises au même niveau que lui. Alors oui, un dispositif comme celui du Grand Barouf a du potentiel.
  • La plupart du temps, lorsque les gens parlent de « décentralisation » du pouvoir, ils disent que la solution, c'est la blockchain. Mais vous avez dit que « la blockchain est un fantasme de masturbation libertaire » : qu’est-ce que vous avez voulu dire par là ? Voilà un bon guide : si vous voyez dans la Silicon Valley des investisseurs en capital-risque investir dans quelque chose, ce n’est pas pour la justice sociale, ce n’est pas pour améliorer les choses. C’est pour enrichir un petit groupe d’hommes riches. Pourquoi parle-t-on aujourd’hui à ce point de la blockchain ? À cause du Bitcoin et des crypto-monnaies, à cause de la possibilité pour certaines personnes de gagner des millions ou des milliards avec ça... Les personnes qui veulent généralement un système totalement digne de confiance sont de vrais libertaires, ils ne veulent pas de justice sociale, ils veulent être ceux qui détiennent les rouages du système.
  • Ce projet, que vous appelez Hypha ou Peer-Web, est-ce une nouvelle version du Web ? Comment cela fonctionne-t-il ? Déjà, la différence avec la blockchain, c’est que nous n’essayons pas d’avoir des milliards de copies de la même base de données, mais de donner à un milliard de personnes leurs propres bases de données, toutes séparées, toutes différentes, à notre image. Avec Hypha, nous faisons une chose simple : nous vous donnons un espace que vous possédez et contrôlez. Vous pouvez ensuite définir ce qui est public de ce qui est privé. Vous avez ce choix initial car vous partez d’un espace que vous possédez.
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    "À l'heure où Facebook essaie de se dépêtrer de ses affaires de chiffrement et où Google se prend les pieds dans un bug qui a rendu publique la vie privée des utilisateurs d'Android TV, l'activiste Aral Balkan revient sur les origines de ce qu'il appelle « le capitalisme de surveillance », en amont de sa venue à Lille le 21 mars à l'occasion du Grand Barouf Numérique."
Aurialie Jublin

TRIBUNE. Comment la France s'est vendue aux Gafam - Le Point - 0 views

  • L'histoire du déclin du numérique français est une tragédie en trois actes. Il y eut d'abord les «  30 honteuses du numérique  », où une petite élite arrogante et dénuée de vision stratégique a démantelé notre industrie informatique et électronique grand public. Elle a débranché les travaux de recherches les plus intéressants et laissé nos meilleurs développeurs partir à l'étranger faute de pouvoir les associer à des projets ambitieux. Vient ensuite la capitulation vis-à-vis des grands acteurs américains. Ainsi, de nombreux politiques et hauts fonctionnaires français leur ont permis d'intégrer leurs technologies au cœur des prérogatives régaliennes de l'État : défense, renseignement, éducation, sécurité, mais aussi culture. Plusieurs d'entre eux quitteront leurs fonctions pour aller rejoindre ces sociétés. Le troisième acte se joue en ce moment. Alors que nos dirigeants se préparent à une vente à la découpe, il reste cependant un mince espoir d'inventer une autre manière d'utiliser le réseau plus en phase avec nos principes et nos valeurs. Mais pouvons-nous encore changer la doctrine des politiques numériques de la France  ? Quand on écoute nos hommes politiques, le déclassement de l'Europe vis-à-vis de l'Internet est présenté comme une fatalité. Un accident de l'Histoire à l'issue duquel les clés du monde de demain auraient été données aux États-Unis et à la Chine.
  • Nous aurions pu avoir un autre destin, car si les États-Unis avaient la vision et l'argent, c'est en Europe qu'ont été inventées deux des briques fondamentales de l'Internet : Linux et le Web. Mais à la différence du standard GSM, ces dernières ont eu le malheur d'être conçues par des individus talentueux hors des grandes institutions. Snobés chez nous, ces deux projets deviendront le moteur des plateformes numériques américaines et chinoises et l'instrument de leur domination mondiale.
  • Tout commence dans les années 70, avec l'abandon du réseau Cyclades de Louis Pouzin au profit du Minitel. Louis Pouzin en est le concepteur et il est l'inventeur de la segmentation des données en «  Datagramme  ». Il sera récompensé (avec Tim Berners-Lee et Vinton Cerf) par la reine d'Angleterre pour ses contributions essentielles à la création de l'Internet et il reste à ce jour un inconnu du grand public en France. Il faudra attendre 1994 pour que nos chercheurs acceptent enfin de s'intéresser à autre chose qu'à des technologies incompatibles avec l'Internet.
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  • Quasiment au même moment, Alcatel décide de transférer ses usines vers la Chine. Son PDG veut appliquer la stratégie du «  fabless  », à savoir délocaliser la production tout en conservant le design en France. Ce sera une grossière erreur d'analyse. Lorsque les smartphones deviennent un succès international, la France n'a plus de capacités industrielles dans ce secteur, alors qu'elle était l'un des principaux fabricants dans le monde.
  • Alors que la Silicon Valley parie sur les talents et les start-up, la France préfère s'embourber dans des grands projets institutionnels sans avenir. Mais ces projets permettent aux politiques de faire des annonces et aux industriels déjà établis de bénéficier de la manne de l'argent public. Ainsi, le projet Quaero, qui visait à créer un «  Google Européen  », a été lancé par Jacques Chirac. Il terminera rapidement dans les oubliettes technologiques. Plus récemment, le Cloud souverain, qui se targuait d'être la réponse française à Amazon et Microsoft, sera abandonné en rase campagne puis revendu (et sans ironie aucune)… au chinois Huawei. Au final, beaucoup d'argent aura été dépensé soit pour concurrencer l'Internet lui-même soit pour contourner les start-up qui voulaient développer des solutions alternatives aux Gafam. C'est une génération entière d'entrepreneurs et de chercheurs que l'on a écartés pour redéfinir la politique industrielle du secteur. Tout récemment, le rapport sur l'intelligence artificielle de Cédric Villani n'a pas fait mention des deux meilleures solutions open sources dans le domaine : SciKit Learn et Keras qui se trouvent être… françaises.
  • L'acte deux commence avec le quinquennat Hollande. Un changement d'attitude va s'opérer vis-à-vis des grandes plateformes. La défaite est désormais entérinée en coulisses. Il ne s'agit plus d'exister au niveau mondial, mais de négocier avec les Gafam tout en faisant mine de s'indigner publiquement de leurs abus de position dominante.
  • Microsoft est devenue le partenaire de l'Éducation nationale, et Google le parrain de la Grande École du Numérique. La société de Big Data Palantir, proche des services secrets américains, a conclu un contrat avec la DGSI (et peut-être la DGSE  ?), et elle est également présente chez Airbus. Enfin, à l'échelon des collectivités territoriales, les régions vont s'appuyer sur Facebook pour «  la formation au numérique  ».Comment, dans ces conditions, se plaindre des conséquences des réseaux sociaux et de l'impact des Gafam sur notre démocratie quand nous leur avons ouvert si largement les portes de l'État  ?
  • En effet, ce gouvernement prend un risque inconsidéré en pariant notre avenir sur une hypothétique transformation numérique autour de «  l'intelligence artificielle  ». Si nous ne nous donnons pas les moyens de réguler la manière dont ses entreprises et ce type de technologies fonctionnent, nous pourrions détruire notre modèle social en tentant de copier ceux de la Chine ou des États-Unis. L'ironie du sort veut que, désormais, certains industriels et chercheurs américains s'appuient sur l'Europe et sa réglementation sur les données personnelles pour sortir d'un modèle numérique qui n'est pas «  durable  ». Aux États-Unis, le ministère de la Santé a ainsi lancé une grande étude sur l'impact des écrans et le Sénat a analysé, dans un rapport très détaillé, les manipulations des réseaux sociaux qui ont eu lieu lors de la dernière campagne présidentielle.
  • Il existe pourtant un scénario de sortie de crise. En effet, la meilleure réponse à la crise de confiance systémique vis-à-vis des Gafam est de soutenir les mouvements autour des technologies «  éthiques  ». Il s'agit d'un nouveau terrain de croissance industrielle pour l'Europe, comme le Bio l'a été pour l'agriculture. De nombreux entrepreneurs réfléchissent à d'autres façons de concevoir la technologie, s'appuyant beaucoup moins sur la donnée et créant moins d'intrusions vis-à-vis de leurs utilisateurs. C'est le mouvement autour des logiciels éthiques et du Slow Web. Ce mouvement, qui s'est réuni en septembre dernier à Copenhague, souhaite définir un meilleur équilibre entre usage numérique et monde réel pour ne pas rendre ces technologies aliénantes. Il prône notamment l'arrêt de certaines pratiques toxiques comme le profilage (micro targeting) ou la manipulation de nos émotions via des messages ciblés sur nos mobiles dont nous avons vu les conséquences désastreuses lors du référendum sur le Brexit ou l'élection américaine.
  • Nous devons désormais exiger que les choix technologiques faits par l'État (comme les décisions politiques dans ces domaines) soient lisibles et compréhensibles par l'ensemble des citoyens… Car s'il s'agit de faire de la France une colonie numérique des plateformes et qui ne profiterait qu'à une petite bourgeoisie d'Internet, alors il faudra le dire clairement  
  • Il est temps également de voir émerger une nouvelle forme de résistance citoyenne. Car l'usage de ces technologies n'est pas neutre, la substitution de l'action de l'État par des algorithmes rend caduque l'égalité de traitement entre chaque Français. Le remplacement de nos services publics par un «  État plateforme  » totalitaire (à l'instar du «  Crédit social  » qui voit chaque Chinois recevoir une note qui détermine leur capacité à se déplacer ou à obtenir un crédit) n'est pas la vision que nous souhaitons promouvoir. C'est pourtant ce qui se prépare dans certains cabinets ministériels lorsqu'il est question d'État plateforme…
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    "Pour le pionnier du Web français Tariq Krim, l'histoire du déclin du numérique français est une tragédie en 3 actes. Il existe pourtant une sortie de crise."
Aurialie Jublin

Tout ce que dit Mark Zuckerberg sur Facebook dans sa tribune est vrai* - Numerama - 0 views

  • Dans ces lignes, tout est effectivement vrai : Le « produit Facebook » n’est pas son business model (Facebook est un service pour mettre en relation les particuliers entre eux et les particuliers avec des professionnels). Facebook ne vend pas vos données à des tiers (ce serait céder son trésor de guerre qui, du coup perdrait énormément de valeur). Facebook n’a pas d’intérêt à favoriser des contenus « appât à clic » sur sa plateforme (il n’est pas apprécié par ses utilisateurs et n’a qu’une durée de vie à court terme qui n’est pas rémunératrice) Facebook n’a pas intérêt à garder les contenus de haine sur sa plateforme (il n’est pas rémunéré, car les marques qui font de la pub ne s’y associent pas). Humains et algorithmes ont une tâche encore jamais vue dans l’histoire, pour modérer une quantité de données colossale et font encore des erreurs même s’ils cherchent à faire de leur mieux.
  • Par exemple, quand il est question de vendre des données pour la publicité, il est évident que Facebook ne les vend pas : il n’a aucun intérêt, en tant qu’entreprise, à faire sortir ce précieux trésor de son enclave. Si Facebook vendait vos données à une marque, pourquoi paierait-elle Facebook la fois d’après, pour vendre ses produits ? Et pourtant, une fois cette tournure exclue, on se rappelle que Facebook vend un droit d’utilisation de ces profils publicitaires ciblés. Ce qui, pour l’utilisateur, est exactement la même chose en termes d’expérience : il va être pressé par la publicité ciblée.
  • Oui, des données collectées par Facebook ont été sorties illégalement et utilisées illégalement — c’est toute l’affaire Cambridge Analytica. Oui, tout logiciel, même sur le web, contient des bugs, des failles de sécurité ou des problèmes de fonctionnement qui peuvent entraîner une perte de données — Facebook, comme Google, n’est pas épargné. La question est donc plutôt à reposer en ces termes : de quelles données a-t-on vraiment besoin pour faire tourner un business  ? Peut-on prendre le risque de collecter autant d’information, parce que l’on peut ? Et si Mark Zuckerberg semble croire que ce profilage permet un meilleur ciblage et une plus grande satisfaction des internautes, l’esprit du privacy by design qui semble prendre de l’ampleur dans le web dit tout au contraire qu’il n’y a aucun intérêt, ni économique ni pratique, à s’embarrasser de données inutiles.
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  • La tribune de Mark Zuckerberg n’est donc pas fausse, mais elle parle d’un Facebook dans un best case scenario. Alors oui, si tout se passait bien, Facebook serait utilisé pour rapprocher les gens et se rémunérerait avec de la publicité tout juste ciblée qui rendrait tout le monde plus heureux. Mais les affaires à répétition, mises en évidence depuis que la presse s’intéresse sérieusement aux acteurs du web, montrent que ce scénario idéal n’existe pas. S’il veut grandir et être une meilleure version de lui-même pour ses 25 ans, au lieu de répéter qu’il n’est pas dangereux par essence, Facebook devrait au contraire mettre les deux pieds dans le plat et affronter son pire cauchemar : qu’est-ce qu’il se passe si tout va mal ?
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    "*mais c'est ce qu'il ne dit pas qui nous intéresse. Pour la nouvelle année, Facebook a lancé en Europe et aux États-Unis un plan de communication articulée autour d'une tribune de son CEO, Mark Zuckerberg. En France, c'est le quotidien Le Monde qui a eu la primeur sur la parole du fondateur du réseau social - et a réservé la tribune à ses abonnés, comme d'autres médias. Une version gratuite en anglais est disponible à cette adresse pour qui souhaiterait se confronter directement à la prose de M. Zuckerberg."
Aurialie Jublin

La surconsommation numérique se révèle insoutenable pour l'environnement - 0 views

  • "La transition numérique telle qu'elle est actuellement mise en œuvre participe au dérèglement climatique plus qu'elle n'aide à le prévenir", alertent les experts, quelques jours avant la publication du rapport spécial du Giec sur les moyens permettant de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C. Des conclusions qui rejoignent les préconisations du livre blanc "Numérique et environnement" publié en mars dernier par l'Iddri, la Fing, WWF et GreenIT.fr.
  • Dans le collimateur des experts ? L'usage de la vidéo, en premier lieu, dont la consommation explose malgré sa surconsommation énergétique. En particulier les vidéos de "petits chats" et le porno pointées par les participants du colloque. "L'impact énergétique du visionnage de la vidéo est environ 1.500 fois plus grand que la simple consommation électrique du smartphone lui-même", illustre le rapport.
  • C'est ensuite le nombre et la fréquence de renouvellement des terminaux, essentiellement des smartphones, qui posent le plus gros problème. "Il faut consommer environ 80 fois plus d'énergie pour produire « un gramme de smartphone » que pour produire « un gramme de voiture »", explique Maxime Efoui-Hess, l'un des contributeurs du groupe de travail.
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  • Cette surconsommation capte une part importante de l'électricité disponible ainsi que des métaux rares et critiques nécessaires à la fabrication des équipements. Aussi, le numérique apparaît plus comme un frein à la transition énergétique que comme un facilitateur, bien qu'il puisse aider à réduire les consommations de manière sectorielle et malgré l'efficacité énergétique croissante des technologies digitales. Son impact climatique se révèle préoccupant, la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre ayant augmenté de moitié depuis 2013. "Les évolutions actuelles des impacts environnementaux du numérique vont à l'encontre des objectifs de découplage énergétique et climatique du PIB fixés par l'Accord de Paris", conclut le rapport.
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    "La croissance exponentielle du numérique constitue une menace pour le climat et les ressources naturelles, révèle The Shift Project. Le think tank recommande d'adopter urgemment un scénario de sobriété numérique."
Aurialie Jublin

Modération, tri des données: l'ONU s'inquiète des conditions de travail des «... - 0 views

  • La majeure partie des tâches proposées consiste à compléter des questionnaires, souvent à des fins de recherche scientifique. La collecte de données arrive en second: il peut s'agir par exemple de trouver les adresses mails de tous les podologues d'une ville, moyennant 10 centimes par adresse mail trouvée. Une part non négligeable repose sur la transcription d'images ou d'extraits sonores. C'est grâce à ce type de travaux que les géants du Web entraînent leurs intelligences artificielles. Enfin, la modération de contenus est extrêmement fréquente. Pour l'ONU, toutes ces tâches «ne correspondent pas au niveau d'éducation des travailleurs», qui sont 37% à être titulaire d'un diplôme universitaire.
  • Pire, certains de ces travaux sont extrêmement difficiles sur le plan psychologique: beaucoup de modérateurs souffrent ainsi de syndromes de stress post-traumatiques à force d'être exposés aux contenus les plus sombres du Web (images de torture, de pédopornographie, de massacres...).
  • Pour couronner le tout, les rythmes de travail sont particulièrement soutenus: 43% des sondés travaillent la nuit, 68% travaillent entre 20h et 22h, souvent car ils exercent en parallèle une autre activité professionnelle, les revenus du digital labor ne permettant pas d'en faire une activité à temps plein. Les salaires sont, à l'échelle mondiale, ramenés à la moyenne de 3,31 dollars de l'heure en fourchette basse, 4,43 dollars en fourchette haute (soit entre 2,81 et 3,76 euros). L'enquête démontre qu'une proportion substantielle de travailleurs gagne moins que le salaire minimum de leur lieu de résidence. L'ONU ajoute qu'une part non négligeable de «para-travail» n'est pas payée: pour chaque heure travaillée, au moins 20 minutes sont consacrées à des tâches comme la connexion sur les plateformes, les démarches administratives, chercher de nouvelles tâches, comprendre les énoncés des instructions... À noter également, 90% des répondants affirment avoir déjà été non payés pour des tâches accomplies.
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  • Malgré les conditions de travail difficiles, 88% des sondés aimeraient se voir proposer plus de microtâches en ligne afin d'accroître leurs revenus. L'ONU observe que le secteur du digital labor est voué à continuer de se développer étant donné les besoins croissants en main d'œuvre de l'économie numérique. Pour cette raison, l'enquête appelle à une régulation plus ferme des conditions de travail. La majeure partie des travailleurs n'est ainsi couverte par aucune assurance maladie ou civile, ne cotise pas pour la retraite et le revenu gagné échappe souvent au radar des autorités fiscales.
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    "Ces petites mains invisibles sont indispensables pour nettoyer les bases de données, entraîner les intelligences artificielles ou encore assurer la modération des contenus sur le Web. Pour la première fois, une étude de grande ampleur de l'ONU se penche sur ce travail qu'on appelle le «digital labor», et dresse un constat alarmant."
Aurialie Jublin

"Allô Muriel Penicaud, c'est pour signaler un accident du travail" - 0 views

  • Depuis 2017, Mathieu Lépine, professeur d’Histoire-Géo à Montreuil, égraine les blessés graves et les morts au travail. Il est désormais suivi par plus de 12 700 abonnés sur son compte Twitter Accident du travail : silence des ouvriers meurent. Électrocution, chute, accident de la route, suicide… Rien que depuis le 1er janvier 2019, il a comptabilisé "430 accidents graves, dont 160 mortels".
  • L'idée de ce recensement est née d'une phrase, prononcée par Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie : "Bien souvent, la vie d'un entrepreneur est plus dure que celle d'un salarié". Interpellé, il se lance dans des recherches pour établir un recensement, d'abord mensuel. Le compte Twitter apparaît lui en janvier 2019, "au moment où deux accidents assez emblématiques des évolutions du monde du travail ont eu lieu : _le décès de Franck Page, un livreur Uber Eats de 18 ans, et celui d'un ouvrier auto-entrepreneur de 68 ans, sur un toit de la préfecture de Versailles_".
  • Cette fois, le recensement est quotidien et le travail plus méticuleux. Chaque jour, il consacre près de deux heures à éplucher la presse, "le plus souvent locale ou régionale". Résultat : quatre à cinq accidents graves ou mortels apparaissent quotidiennement sur son compte. 
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  • Bien sûr, les données du rapport annuel de l'Assurance Maladie sont bien plus précises : en 2017, elle a comptabilisé 870 000 accidents du travail et 550 décès, 1 100 si on prend en compte les accidents de trajet et les maladies professionnelles. "On a des chiffres plein les yeux, ironise-t-il, mais _j'essaye d'y donner une dimension humaine... les gens sont tellement plus touchés lorsqu'ils voient un nom, une photo._"
  • À force d'en voir défiler sur son écran, Mathieu Lépine a tout de même fini par observer des tendances "liées aux évolutions du monde du travail". Il s'est ainsi aperçu que "plus de 40% des victimes dans [son] recensement ont plus de 50 ans". Par exemple, "les deux ouvriers morts mercredi dans le Val-d'Oise avaient 52 et 59 ans".
  • Sur la route, les jeunes livreurs à vélo sont eux aussi de plus en plus touchés, en raison de "l'ubérisation", analyse-t-il.
  • Pour autant, un bon nombre de victimes d'accidents du travail demeurent invisibles. La plupart de ses posts concernent "des hommes qui travaillent dans le BTP, l'industrie, l'agriculture, ou des chauffeurs routiers". Alors que "les premières victimes des accidents du travail sont des femmes, notamment dans le service à la personne, note Mathieu Lépine, mais il n'y aura pas d'article nous informant que l'infirmière libérale du Tarn s'est déchiré l'épaule".
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    "Depuis quelques mois, un compte Twitter interpelle la ministre du Travail. Un professeur d'Histoire-Géo recense les accidents graves et les morts au travail avec un objectif : "les rendre plus visibles" face à l'indifférence."
Aurialie Jublin

Mise en commun de l'action publique  : faut il hacker le droit ?  - La 27e Ré... - 0 views

  • Souvent conçues et testées dans une démarche expérimentale, ces initiatives offrent des réponses efficientes et nouvelles aux enjeux qu’elles traitent. Mais sous leur apparente simplicité, elles posent de nombreux challenges juridiques en matière de mise en œuvre pour l’acteur public. Quid de la responsabilité de l’acteur public en matière de risque sanitaire et de salubrité des aliments d’un frigo partagé, qui s’adresse de facto à des usagers en dehors du seul spectre des membres de l’association qui l’ont conçu ? Quid du statut des contributeurs de Sauvlife, qui s’apparentent presque à des pompiers, mais qui ont également la liberté de ne pas intervenir ? Dans le cas du lycée, comment rendre possible un usage multiple d’un équipement public réservé à des mineurs ?
  • Quand certains pans de l’action publique sont gérés et utilisés de manière mutualisée, cela bouscule fondamentalement les piliers de l’acteur public : sa responsabilité face aux risques, ses contributeurs et la manière de les valoriser, la perméabilité avec le secteur marchand et même la légitimité à lever l’impôt pour financer des services devenus communs.
  • Sans surprise, faute de cadre juridique clair et sécurisant, rares sont les initiatives de ce type qui passent le cap de l’expérimentation. Et quand cela advient, cela tient souvent à des qualités individuelles : un élu prêt à prendre le risque, des équipes d’agents et des citoyens à l’implication exceptionnelles.
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  • Elle peut s’inspirer des règlements d’administration partagée, développés par le laboratoire Labsus en Italie et actifs dans plus de 200 villes – dont Bologne, Gènes, Florence, Turin. S’appuyant sur un principe de subsidiarité horizontale stipulant que que “l’État, les Régions, les villes métropolitaines, les provinces et les communes favorisent l’initiative autonome des citoyens, seuls et associés, pour le développement d’activité d’intérêt général, sur la base du principe de subsidiarité”, ces règlements permettent aux villes de contracter des Pactes de collaboration avec les citoyens de la ville. Ces pactes actent une collaboration étroite entre citoyens et agents publics pour co-administrer des biens communs : espaces verts, entretien du patrimoine, solidarités… 
  • En rapprochant certaines notions italiennes avec des principes de droit français – comme par exemple le principe de subsidiarité horizontale italien avec la théorie de la collaboration occasionnelle au service public - il semble envisageable de procéder à une transposition effective d’un tel règlement. 
  • Quand ces frigos sont en libre accès et placés sur la voie publique, la responsabilité du maire est engagée au titre de ses pouvoirs de police, de la salubrité publique et de la conservation du domaine public, ce qui le conduit à faire des opérations de contrôle. En explorant les arrêtés et les potentialités offertes par le modèle des régies publiques, les étudiants ont posé les contours d’un partenariat public-commun soutenable du point de vue de l’acteur public et qui favorise le développement de cette solution.
  • Enfin, le terrain nous enseigne qu’il nous faut dépasser les cadres du seul droit public pour trouver des solutions durables. Face à l’enjeu de responsabilité civile de l’occupation d’un bâtiment public vacant par un tiers-lieu, comment renverser le problème, et confronter l’acteur public sur sa responsabilité de non-occupation ou de non usage d’espaces réinvestis ? Parfois les réponses peuvent se situer du côté des droits fondamentaux et du droit constitutionnel. 
  • Parfois les réponses se situent même en dehors du droit : du côté des mécanismes de financement et de démocratie participative, ou encore de l’innovation managériale. La mise en place de budgets participatifs, ou la collaboration occasionnelle au service public obligent par exemple à repenser la place de l’agent : quel est son mandat dans une logique de coproduction de service ? 
  • A cette occasion, les  juristes territoriaux avaient notamment proposé aux étudiants de la clinique juridique territoriale grenobloise de sécuriser la mise en oeuvre des frigos partagés – ces initiatives de lutte contre le gaspillage alimentaire par la mise à disposition gratuite d’aliments frais dans des frigos postés sur la voie publique.
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    "A l'heure où la gestion en commun apparaît comme une piste sérieuse pour améliorer le fonctionnement de nos villes, les expériences territoriales à l'oeuvre appellent une nouvelle pratique du droit pour s'inscrire durablement dans nos politiques publiques. Elles nous invitent nous, agents publics, juristes, acteurs d'innovation publique, chercheurs, à puiser dans le droit d'usage, exhumer des principes constitutionnels et développer notre ingéniosité juridique et nos meilleures pratiques de détournement pour inventer de nouveaux modèles et travailler la souplesse de nos administrations.  Et si pour dépasser le cap de l'expérimentation, il devenait nécessaire d'inventer une nouvelle grammaire réglementaire ?"
Aurialie Jublin

« Les opérateurs télécom sont devenus les prolétaires du web » - U&R - 0 views

  • Nous sommes en voie de babélisation : Facebook est une tour de Babel, Google en est une autre. La Chine est à ce jour le seul « État plateforme » complet, avec l'imbrication du politique coercitif et du numérique via ces autres silos que sont les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi). Les choix technologiques asymétriques qui ont été faits ne pouvaient que conduire à l'émergence de ces silos. Et dans ces silos, nous passons notre temps à émettre des signaux pour gagner de l'attention. Mais on peut échapper au darwinisme numérique, qui amène les IA à nous remplacer progressivement pour toutes sortes de tâches, des plus fastidieuses aux plus artistiques, comme nous le vantent ceux qui en ont la maitrise, à savoir les gourous de la Silicon Valley. Les opérateurs télécom sont devenus les prolétaires du web alors qu'ils en étaient les maîtres.
  • Existe-t-il une lueur d'espoir, quand même, dans votre vision du futur d'Internet ? Oui, car les protocoles symétriques d'origine, comme la norme IPV6, sont toujours là. Et ça permet la distribution par chacun d'entre nous, au lieu de la confier à ces silos géants, dont le modèle économique repose sur les données que nous leur offrons gratuitement en échange de notre capacité à émettre ces signaux d'attention dont je parlais plus tô. Le péché originel, ce sont les protocoles asymétriques qui nous ont privé de notre singularité. Mais on peut encore croire à un âge de raison des réseaux. Il faudra peut-être 2, 3 ou 4 générations, et ça passera peut-être par des contractions violentes, mais c'est encore possible. C'est nous qui devons agir ! Les États n'agiront pas car agir serait contraire aux intérêts de la surveillance. Et les plateformes n'agiront pas non plus, car ce serait contraire aux intérêts de leurs actionnaires. Nous devons tous aspirer à l'émergence de cet être en réseau, qu'on ne peut décrire mais qui est là, et que la sonde poéitique permet de deviner par moments. Ce sera une révolution copernicienne.
  • Quand Mark Zuckerberg poste une photo de son chien, qui s'appelle Beast, des centaines de milliers de personnes s'intéressent à ce chien, qui n'aurait aucun intérêt si ce n'était pas celui du patron de Facebook. Elle est là, l'asymétrie de l'attention. C'est un changement de perspective dont on a besoin. Et justement, avant Filippo Brunelleschi, vers 1420, il n'y avait pas de perspective dans les tableaux, tout était à plat. Grâce à son bricolage avec un cadre et un miroir, il a donné à voir le monde via les tableaux (qui sont les ancêtres de nos écrans) avec la perspective optique, qui n'existait pas avant lui.
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  • Et nous aurons peut-être un jour un grand espace de partage, avec tout le monde à égalité, dans lequel chacun est libre de prendre sa part ou pas, et dans lequel tout le monde sera traité de la même façon s'il décide d'en être. Un tel espace permettrait l'éclosion de communs. Nous sommes aujourd'hui quelques chercheurs à commencer à définir ce nouveau champ de recherche qui n'en est qu'à ses débuts.
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    "« On peut encore croire à un âge de raison des réseaux », nous dit le chercheur Olivier Auber, qui dans son nouveau livre, Anoptikon (FYP éditions, 2019), plaide pour un changement de perspective afin de faire d'Internet le grand espace de partage qu'il promettait d'être à ses débuts."
Aurialie Jublin

Paris se dote de sa propre infrastructure pour héberger les données de ses ad... - 0 views

  • Alors que les services publics sont de plus en plus numérisés, ce nouvel équipement doit offrir les plus hauts standards de sécurité quant à l’hébergement des données. Il permet notamment à Paris, qui externalisait jusque-là cette prestation, de ne plus dépendre d’acteurs étrangers – possiblement soumis à des réglementations, comme le Cloud Act, lequel permet aux Etats-Unis de réclamer à des fournisseurs de service américains l’accès à des données stockées à l’étranger – et de garantir ainsi la souveraineté des données. En outre, sauf dans le cas de missions ponctuelles, les équipements sont entièrement gérés par les services informatiques de la mairie. « Nous avons la maîtrise physique du stockage de bout en bout », se réjouit M. Grégoire.
  • La mairie a également tenu à ce que cette installation ait une empreinte environnementale limitée. Manifestation la plus visible de cette volonté, la chaleur dégagée par le data center est utilisée pour alimenter le réseau de chauffage de bâtiments voisins.
  • Ce nouvel équipement a nécessité un investissement de 16 millions d’euros. Pour faire baisser la facture, la mairie a dimensionné le lieu de telle sorte qu’il puisse proposer à d’autres services publics d’accueillir leurs serveurs, moyennant finances – à un coût qu’elle assure avantageux. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et Eau de Paris comptent parmi ses premiers clients, et des discussions sont en cours pour conclure de nouveaux contrats.
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  • Une telle solution pourrait-elle être adoptée par d’autres villes françaises ? L’adjoint au maire admet que le coût d’entrée est prohibitif et que Paris n’aurait pas pu faire ce choix s’il ne disposait pas des compétences en interne pour créer et maintenir ce site. Mais, veut-il croire, « c’est une philosophie qui est appelée à se développer ».
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    "Alors qu'elle externalisait jusque-là le stockage de ses données numériques, la ville a investi 16 millions d'euros dans un centre de données pour en reprendre le contrôle."
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