Pour une Église qui débat | Conférence catholique des baptisé-e-s francophones - 0 views
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Veille & Documentation on 03 Oct 15"Il n'échappe à personne qu'à l'approche du Synode les déclarations, lettres ouvertes, livres blancs, pétitions, appels de toutes sortes se multiplient et tentent ainsi de faire entendre leur petite voix jusqu'à l'aula synodale. On peut le déplorer car cela donne un peu à croire que la vie ecclésiale ressemble à une guérilla médiatique ou à la gesticulation de plusieurs Panzerdivision bourrées de sondages explosifs. Or, la vie ecclésiale est bien davantage que cela… À condition seulement que nous, catholiques, nous appliquions les excellents principes que notre tradition nous a inculqués, c'est-à-dire que nous n'oubliions pas ce qui devrait être notre honneur, le sensus fidei. Qu'est-ce à dire ? Le sens de la foi découle de ce nous apprennent l'évangile de Jean et le Livre des Actes des Apôtres, à savoir que l'Esprit Saint est répandu sur tous ceux qui croient (ce qu'atteste le baptême), et donc que chacun dans l'Église possède une autorité. Vatican II a remis en lumière cette tradition de toujours. Le concile a rappelé que la parole d'un baptisé, à condition qu'elle soit appuyée sur la mise en pratique de la parole de Dieu, exprime une vérité de foi qui ne peut pas ne pas être entendue. Il a aussi replacé ce sens de la foi des fidèles dans la sphère plus large du sensus fidei fidelium. Cette deuxième acception du même phénomène implique que ce sens de la foi n'anime pas seulement chaque baptisé, mais qu'il est en permanence en circulation entre les divers membres de l'unique peuple de Dieu - magistère, évêques et fidèles du Christ - qui forme l'Église. Le pape, qui légifère une fois qu'il a écouté les fidèles et les évêques, le fait au nom de ce sens de la foi de toute l'Église. Dans l'Église, le pouvoir vient de l'équilibre entre plusieurs pôles : pouvoir de gouverner aux mains du magistère, pouvoir d'enseigner aux mains des théologiens, pouvoir de