Une minute de silence perturbée, c'est un appel à éduquer autrement | Journal... - 0 views
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Veille & Documentation on 14 Jan 15"Informer son public sans chercher à s'informer au préalable ? C'est une posture courante dans le milieu journalistique, notamment lorsqu'il s'agit de questions complexes comme l'est par exemple l'éducation. Dans le cas présent, il est trop facile d'extraire de leur contexte des paroles d'élèves, de pointer des comportements, de généraliser des cas particuliers, pour finalement dénoncer une situation qui n'a rien à voir avec la réalité. Des élèves musulmans choqués par les caricatures de Mahomet ? En quoi est-ce illégitime ? Et pourquoi faudrait-il leur interdire d'exprimer leurs sentiments ? Les enseignants sont ici parfaitement dans leur rôle d'éducateurs lorsqu'ils laissent libre la parole, la canalisent, mais la reprennent à leur tour pour amener l'élève à comprendre que le problème posé n'est pas celui de la caricature mais de l'assassinat programmé du dessinateur. On n'est certes pas ici dans le registre de la leçon de morale surplombante et des élèves au garde-à-vous mais dans un travail patient et de longue haleine pour aider l'élève à se construire progressivement une conscience morale personnelle. Un travail qui ne s'arrête pas comme magiquement jeudi sur le coup de midi mais un travail de tous les jours, repris inlassablement tout au long de la scolarité. Nos élèves ? Des ados ! Vue sous cet angle, la minute de silence règlementaire s'avère ici au mieux dérisoire, au pire contreproductive. Une nouvelle fois, l'Education nationale oublie à qui elle s'adresse : non pas à des élèves enfermés dans une identité religieuse indépassable mais à des adolescents portés naturellement à la contestation, à la dérision, à la provocation."