Tout a changé hier, lorsque François Fillon, pour la première fois depuis son installation à Matignon, a reçu Rue de Varenne pas moins de cinq cents représentants des milieux d'affaires. Devant une cohorte de patrons du CAC 40, de dirigeants de PME ou de chefs d'entreprise implantés dans des quartiers difficiles, il a défendu sa politique économique, et notamment la position qu'il prône depuis la mi-août avec force : ni relance, ni rigueur, mais poursuite en profondeur des réformes de structures. Et pour donner de la chair à son verbe, le premier ministre a annoncé hier lors de la remise du prix de l'audace créatrice, parrainée par Le Figaro et Le Journal des Finances, la réforme en profondeur de la taxe professionnelle. Cet impôt dont on peut dire sans pudeur qu'il est le plus stupide, puisqu'il taxe celui qui décide d'investir en France et donc d'embaucher. Autant dire que cette taxe qui représente une charge fiscale de 27 milliards d'euros sur l'ensemble des entreprises françaises constitue un pousse-au-crime, une véritable incitation à se délocaliser et à détruire chaque année près de 40 000 emplois.