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Aurialie Jublin

dWeb : vers un web (à nouveau) décentralisé ? | InternetActu.net - 0 views

  • Les partisans du web décentralisé, explique Corbyn, souhaitent promouvoir et développer un web qui ne dépendrait plus des grandes entreprises qui amassent nos données pour en tirer profit. Pour ses promoteurs (parmi lesquels on trouve Tim Berners-Lee, Brewster Kahle ou Ted Nelson…), l’enjeu est de revenir à un web originel, avant qu’il ne soit perverti par les grandes plateformes qui ont émergé avec le web 2.0. Redistribuer le web afin que les utilisateurs gardent le contrôle de leurs données, interagissent et échangent des messages directement avec les autres membres du réseau sans passer par des services centralisés : tel est l’enjeu du dWeb.
  • Dans une série de billets un peu techniques présentant des applications concrètes de ce nouveau web décentralisé, on découvre plusieurs solutions émergentes comme Scuttlebutt, un réseau social décentralisé qui repose sur un protocole chiffré qui permet de stocker ses messages en local afin de les partager avec d’autres utilisateurs en pair à pair ; WebTorrent, un lecteur de torrent qui fonctionne dans le navigateur ; ou encore IPFS, un protocole pour remplacer le protocole HTTP du web…
  • Si ce web décentralisé est encore balbutiant, ce mouvement a été largement renouvelé par le développement des protocoles blockchain. De nouvelles applications sont apparues, comme Stealthy (un système de messagerie instantanée décentralisée), OpenBazaar (une place de marché décentralisée), GraphiteDocs (une alternative à Google Doc), Textile (une alternative à Instagram), Matrix (une alternative à Slack), DTube (une alternative à YouTube)… On y trouve aussi bien sûr les alternatives décentralisées aux réseaux sociaux que sont Akasha et Diaspora… Et même un navigateur pour explorer le web en pair à pair : Beaker Browser basé sur le protocole dat (voire les explications).
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  • Cet espace ressemble plutôt à une niche de geeks, à l’image des vidéos que l’on trouve sur DTube. La contestation de la centralisation ne suffira pas à faire décoller ce nouvel attrait pour la décentralisation, pointait-il avec pertinence.
  • Dans cet essai, intitulé « Information Civics » (qu’on pourrait traduire par la citoyenneté de l’information ou par l’éducation civique des réseaux), Frazee invite à reprendre le pouvoir sur les grands réseaux sociaux. Il rappelle combien nous sommes déconnectés de la gouvernance des grandes plateformes et que cette déconnexion est ce qui motive la réponse proposée par la décentralisation.
  • Paul Frazee rappelle néanmoins que toute décentralisation n’est pas démocratique pour autant. Il égratigne notamment la gouvernance de Bitcoin qui est plus ploutocratique qu’autre chose, donnant le pouvoir à ceux qui ont le plus de capital. Etherum a provoqué la colère de nombre de ses membres lorsque l’état du registre a été modifié pour contrer un piratage. Pour Frazee, cet exemple est également la preuve que des autorités existent en dehors du code du protocole. « Ces controverses montrent que nous pourrions avoir une vision incomplète de la gouvernance et de l’autorité ».
  • Peut-on considérer la décentralisation comme étant simplement une élimination de toute autorité ? Si c’était le cas, nous n’aurions pas à discuter d’éducation civique aux réseaux, estime-t-il. Pour lui, la décentralisation ne peut pas seulement reposer sur la maximalisation de la répartition du pouvoir, au risque de donner plus de pouvoir à certains qu’à d’autres.
  • Dans les applications centralisées comme Facebook ou Google, toute autorité est confiée au serveur. Pour Frazee, ils sont par essence des services autoritaires. Les utilisateurs n’ont aucun mécanisme à leur disposition pour contraindre ou ignorer les décisions du serveur. Aucune loi ne restreint la puissance du serveur. Dire qu’ils sont autoritaires n’est pas les dénigrer, c’est décrire leur conception politique. Cet autoritarisme est particulièrement saillant lors de controverses, comme lors de mécontentement des utilisateurs dû à des changements d’interfaces, lors de colères contre les politiques de modération, la conception d’algorithmes, le placement publicitaire ou l’utilisation des données personnelles des utilisateurs… Mais au-delà de leur indignation, les utilisateurs n’ont aucun pouvoir sur ces politiques autoritaires, qui, si elles apportent du confort, apportent aussi leur lot d’anxiété quant à la manipulation, la surveillance ou la censure. Dans ce système politique, pour l’utilisateur, se révolter consiste à changer de service, bien souvent au détriment de leurs données – perdues -, ce qui ne laisse en fait pas beaucoup de place à la révolte. En passant d’un service à un autre, « les utilisateurs ne trouvent aucune libération politique ».
  • Proposer des alternatives nécessite donc de distribuer l’autorité, à l’image des services P2P, des services d’adressage chiffrés, des blockchains… Chacune de ces méthodes n’empêche pas l’utilisation de serveurs centraux ni la formation d’autorités, mais vise à les réduire. Proposer de nouvelles applications nécessite également de nouveaux protocoles qui sont plus lents à changer et à se déployer. Mais au-delà des défis techniques et sociaux liés à la mise en application, il existe des défis politiques liés à trouver des accords sur ces nouvelles normes tout comme à trouver des processus de partage de pouvoir qui ne provoquent pas de dysfonctionnements.
  • Pour y remédier, Frazee propose de s’appuyer sur des « protocoles de réseaux constitutionnels », c’est-à-dire des protocoles qui appliquent automatiquement le code, comme dans les contrats intelligents. Le code est alors une constitution parce qu’elle fournit les règles pour le fonctionnement de l’autorité et que les utilisateurs peuvent s’assurer à tout moment que la constitution est respectée. « Le constitutionnalisme de réseaux a pour effet de transférer l’autorité de l’opérateur au code » : elle assure du processus, décrit des autorités et limites leurs possibilités d’action.
  •  Je crois en l’engagement civique. Nous disposons d’outils puissants qui encodent des valeurs et des droits. Nous devons transformer les architectures de pouvoir qui sont les nôtres. »
  • Pour améliorer la structure civique du web – le rendre plus démocratique -, il faut donc rééquilibrer les droits. Peut-on permettre que les clients (c’est-à-dire les ordinateurs de chacun) aient plus de droits que les serveurs, qu’ils aient le droit de publier, le droit d’avoir une identité, le droit de déployer du code (pour décider de comment ils souhaitent que leurs applications fonctionnent) ? Seuls les réseaux pair-à-pair déploient des noeuds avec des droits égaux, rappelle-t-il. Cette question n’est pas qu’une question technique, estime Frazee, c’est une question démocratique, une question civique. Les techniciens n’ont pas à résoudre les problèmes pour les gens, mais à laisser les gens résoudre ces problèmes comme ils veulent.
  • En février, l’entrepreneur et investisseur Chris Dixon (@cdixon) était déjà revenu sur l’importance de la décentralisation. Il rappelait que le premier internet était basé sur des protocoles décentralisés, mais qu’il avait été dépassé dans les années 2000 par des services qui avaient supplanté les capacités des protocoles ouverts, comme ceux des majors du web. Pour lui aussi, la centralisation est l’une des causes des tensions sociales qui s’expriment aujourd’hui que ce soit la désinformation, la surveillance, les brèches de données… Pour autant, souligne-t-il, les réseaux décentralisés ne résoudront pas tous les problèmes.
  • Pour Primavera De Filippi (@yaoeo) – qui a publié avec Aaron Wright, Blockchain and the law ainsi qu’un Que-sais-Je ? sur ces sujets -, le web décentralisé pose également des défis juridiques et de gouvernance : qui est responsable des problèmes quand tout est décentralisé ?
  • Comme elle le souligne en conclusion de son livre, si ces systèmes promettent d’améliorer la société, ils pourraient également restreindre plus que renforcer l’autonomie et la liberté des individus. L’hypothèse qui veut que la règle du code soit supérieure à celle du droit n’est pas sans poser problème. Comme Lawrence Lessig l’a déjà dit : « Quand le gouvernement disparaît, ce n’est pas comme si le paradis allait prendre sa place. Quand les gouvernements sont partis, d’autres intérêts prendront leur place. » Pour Primavera de Filippi et Aaron Wright, le déploiement de systèmes autonomes régulés seulement par le code nous pose de nouveaux défis de responsabilité.
  • Comme le dit Yochai Benkler : «Il n’y a pas d’espace de liberté parfaite hors de toute contrainte ». Tout ce que nous pouvons faire est de choisir entre différents types de contraintes. (…) Les applications décentralisées basées sur une blockchain pourraient bien nous libérer de la tyrannie des intermédiaires centralisés et des autorités de confiance, mais cette libération pourrait se faire au prix d’une menace beaucoup plus grande encore : celle de la chute sous le joug de la tyrannie du code. »
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    "La journaliste Zoë Corbyn, pour le Guardian est revenue sur le Sommet pour un web décentralisé (vidéos), qui se tenait début août à San Francisco."
Aurialie Jublin

Demain, les nains… - Framablog - 0 views

  • Les géants du numérique, avec leurs « licornes » à plusieurs milliards de dollars, nous ont confisqué le potentiel d’Internet. Alimentée par la très courte vue et la rapacité du capital-risque et des start-ups, la vision utopique d’une ressource commune décentralisée et démocratique s’est transformée en l’autocratie dystopique des panopticons de la Silicon Valley que nous appelons le capitalisme de surveillance. Cette mutation menace non seulement nos démocraties, mais aussi l’intégrité même de notre personne à l’ère du numérique et des réseaux1.
  • Alors que la conception éthique décrit sans ambiguïté les critères et les caractéristiques des alternatives éthiques au capitalisme de surveillance, c’est l’éthique elle-même qui est annexée par les Big Tech dans des opérations de relations publiques qui détournent l’attention des questions systémiques centrales2 pour mettre sous les projecteurs des symptômes superficiels3.
  • Small Tech elle est conçue par des humains pour des humains 4 ; elle n’a pas de but lucratif 5 ; elle est créée par des individus et des organisations sans capitaux propres6 ; elle ne bénéficie d’aucun financement par le capitalisme de la surveillance des Big Tech7 ; elle respecte la vie privée par défaut8 ; elle fonctionne en pair à pair9 ; elle est copyleft10 ; elle favorise les petits plutôt que les grands, les simples plutôt que les complexes et tout ce qui est modulaire plutôt que monolithique11 ; elle respecte les droits humains, leurs efforts et leur expérience12 ; elle est à l’échelle humaine13.
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  • Ces critères signifient que la Small Tech : est la propriété des individus qui la contrôlent, et non des entreprises ou des gouvernements ; respecte, protège et renforce l’intégrité de la personne humaine, des droits humains, de la justice sociale et de la démocratie à l’ère du numérique en réseau ; encourage une organisation politique non-hiérarchisée et où les décisions sont prises à l’échelle humaine ; alimente un bien commun sain ; est soutenable ; sera un jour financée par les communs, pour le bien commun. ne rapportera jamais des milliards à quiconque.
  • Des entreprises comme Google et Facebook sont des fermes industrielles pour les êtres humains. Leurs produits sont les machines agricoles. Ils doivent fournir une façade brillante pour garder notre attention et nous rendre dépendants afin que nous, le bétail, puissions volontairement nous autoriser à être exploités. Ces institutions ne peuvent être réformées. Les Big Tech ne peuvent être réglementées que de la même manière que la Big Tobacco pour réduire ses méfaits sur la société. Nous pouvons et devrions investir dans une alternative éthique : la Small Tech
  • Nous construisons la Small Tech principalement pour le bien commun, pas pour faire du profit. Cela ne signifie pas pour autant que nous ne tenons pas compte du système économique dans lequel nous nous trouvons actuellement enlisés ou du fait que les solutions de rechange que nous élaborons doivent être durables. Même si nous espérons qu’un jour Small Tech sera financé par les deniers publics, pour le bien commun, nous ne pouvons pas attendre que nos politiciens et nos décideurs politiques se réveillent et mettent en œuvre un tel changement social. Alors que nous devons survivre dans le capitalisme, nous pouvons vendre et faire des profits avec la Small Tech. Mais ce n’est pas notre but premier. Nos organisations se préoccupent avant tout des méthodes durables pour créer des outils qui donnent du pouvoir aux gens sans les exploiter, et non de faire du profit. Small Tech n’est pas une organisation caritative, mais une organisation à but non lucratif
  • La vie privée, c’est avoir le droit de décider de ce que vous gardez pour vous et de ce que vous partagez avec les autres. Par conséquent, la seule définition de la protection de la vie privée qui importe est celle de la vie privée par défaut. Cela signifie que nous concevons la Small Tech de sorte que les données des gens restent sur leurs appareils. S’il y a une raison légitime pour laquelle cela n’est pas possible (par exemple, nous avons besoin d’un nœud permanent dans un système de pair à pair pour garantir l’accessibilité et la disponibilité), nous nous assurons que les données sont chiffrées de bout en bout et que l’individu qui possède l’outil possède les clés des informations privées et puisse contrôler seul qui est à chacun des « bouts » (pour éviter le spectre du Ghosting)
  • La configuration de base de notre technologie est le pair à pair : un système a-centré dans lequel tous les nœuds sont égaux. Les nœuds sur lesquels les individus n’ont pas de contrôle direct (p. ex., le nœud toujours actif dans le système pair à pair mentionné dans la note précédente) sont des nœuds de relais non fiables et non privilégiés qui n’ont jamais d’accès aux informations personnelles des personnes.
  • La Small Tech est conçue par des humains, pour des humains ; c’est une approche résolument non-coloniale. Elle n’est pas créée par des humains plus intelligents pour des humains plus bêtes (par exemple, par des développeurs pour des utilisateurs – nous n’utilisons pas le terme utilisateur dans Small Tech. On appelle les personnes, des personnes.) Nous élaborons nos outils aussi simplement que possible pour qu’ils puissent être compris, maintenus et améliorés par le plus grand nombre. Nous n’avons pas l’arrogance de supposer que les gens feront des efforts excessifs pour apprendre nos outils. Nous nous efforçons de les rendre intuitifs et faciles à utiliser. Nous réalisons de belles fonctionnalités par défaut et nous arrondissons les angles.
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    "Et si les géants de la technologie numérique étaient concurrencés et peut-être remplacés par les nains des technologies modestes et respectueuses des êtres humains ? Telle est l'utopie qu'expose Aral Balkan ci-dessous. Faut-il préciser que chez Framasoft, nous avons l'impression d'être en phase avec cette démarche et de cocher déjà des cases qui font de nous ce qu'Aral appelle une Small Tech (littéralement : les petites technologies) par opposition aux Big Tech, autrement dit les GAFAM et leurs successeurs déjà en embuscade pour leur disputer les positions hégémoniques. Article original sur le blog d'Aral Balkan : Small technology"
Aurialie Jublin

Facebook n'est pas un réseau social, c'est un scanner qui nous numérise - Fra... - 0 views

  • Le modèle économique de Facebook, Google et de la cohorte des startups financées par le capital-risque de la Silicon Valley, j’appelle ça de l’élevage d’être humains. Facebook est une ferme industrielle pour les êtres humains. Et le manifeste de Mark n’est rien d’autre que la dernière tentative d’un milliardaire paniqué pour enjoliver un modèle d’affaires répugnant fondé sur la violation des droits humains avec l’objectif faussement moral de se débarrasser de la réglementation et de justifier un désir décomplexé de créer une seigneurie à l’échelle planétaire, en connectant chacun d’entre nous à Facebook, Inc.
  • Ce n’est pas le rôle d’une entreprise de « développer l’infrastructure sociale d’une communauté » comme Mark veut le faire. L’infrastructure sociale doit faire partie des biens communs, et non pas appartenir aux entreprises monopolistiques géantes comme Facebook. La raison pour laquelle nous nous retrouvons dans un tel bazar avec une surveillance omniprésente, des bulles de filtres et des informations mensongères (de la propagande) c’est que, précisément, la sphère publique a été totalement détruite par un oligopole d’infrastructures privées qui se présente comme un espace public.
  • Il est grand temps que nous commencions à financer et à construire l’équivalent numérique de parcs à l’ère du numérique au lieu de construire des centres commerciaux de plus en plus grands.
  • ...7 more annotations...
  • Nous ne pouvons plus nous offrir le luxe de ne pas comprendre la nature du « moi » à l’âge numérique. L’existence même de nos libertés et de la démocratie en dépend. Nous sommes (et nous le sommes depuis un moment maintenant) des organismes cybernétiques. Nous devons résister de toutes nos forces à toute tentative de réduire les personnes à des propriétés.
  • il s’ensuit que nous devons étendre les protections du moi au-delà de nos limites biologiques pour y inclure toutes ces technologies qui servent à nous prolonger. Par conséquent, toute tentative par des tierces parties de posséder, contrôler et utiliser ces technologies comme une marchandise est une tentative de posséder, contrôler et monétiser les éléments constitutionnels des individus comme des marchandises. Pour faire court, c’est une tentative de posséder, contrôler et utiliser les êtres humains comme des marchandises.
  • Inutile de dire que nous devons résister avec la plus grande vigueur à toute tentative de réduire les êtres humains à de la marchandise. Car ne pas le faire, c’est donner notre consentement tacite à une nouvelle servitude : une servitude qui ne fait pas commerce des aspects biologiques des êtres humains mais de leurs paramètres numériques. Les deux, bien sûr, n’existent pas séparément et ne sont pas réellement séparables lorsque la manipulation de l’un affecte nécessairement l’autre.
  • Il s’ensuit également que toute tentative de violation des limites de ce moi doit être considérée comme une attaque du moi cybernétique. C’est précisément cette violation qui constitue aujourd’hui le modèle économique quotidien de Facebook, Google et des majors de la technologie de la Sillicon Valley. Dans ce modèle, que Shoshana Zuboff appelle le capitalisme de surveillance, ce que nous avons perdu, c’est notre souveraineté individuelle. Les personnes sont à nouveau redevenues des possessions, bien que sous forme numérique et non biologique.
  • Imaginez un monde où chacun possède son propre espace sur Internet, fondé sur les biens communs. Cela représente un espace privé (un organe de notre être cybernétique) auquel nos appareils dits intelligents (qui sont aussi des organes), peuvent se connecter.
  • Au lieu d’envisager cet espace comme un nuage personnel, nous devons le considérer comme un nœud particulier, permanent, dans une infrastructure de pair à pair dans laquelle nos appareils divers (nos organes) se connectent les uns aux autres. En pratique, ce nœud permanent est utilisé pour garantir la possibilité de trouver la localisation (à l’origine en utilisant des noms de domaine) et la disponibilité (car il est hébergé/toujours en service) tandis que nous passerons de l’architecture client/serveur du Web actuel à l’architecture de pair à pair de la prochaine génération d’Internet.
  • Les fournisseurs de services doivent, naturellement, être libres d’étendre les fonctionnalités du système tant qu’ils partagent les améliorations en les remettant dans les biens communs (« partage à l’identique »), évitant ainsi le verrouillage. Afin de fournir des services au-dessus et au-delà des services de base fondés sur les biens communs, les organisations individuelles doivent leur attribuer un prix et faire payer les services selon leur valeur ajoutée. De cette manière, nous pouvons construire une économie saine basée sur la compétition reposant sur un socle éthiquement sain à la place du système de monopoles que nous rencontrons aujourd’hui reposant sur une base éthiquement pourrie.
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    "Dans son manifeste récent Mark Zuckerberg mettait en valeur sa vision d'une colonie mondiale centralisée dont les règles seraient dictées par l'oligarchie de la Silicon Valley. J'affirme que nous devons faire exactement l'inverse et œuvrer à un monde fondé sur la souveraineté individuelle et un patrimoine commun sain."
Aurialie Jublin

Pire to pire : le fantasme de la perfection sociale - P2P Foundation France - 0 views

  • Car cette liberté retrouvée semble à tout prix devoir être mise au service d’un but « noble » qui serait une espèce d’efficacité sociale, et d’une rationalisation de nos comportements. Il semble acquis que si « nous » communiquons mieux, et sans intermédiaires pour nous en empêcher, « nous » arriverons plus rapidement au but. Mais lequel ? Et qui est ce « nous » ? Tout se passe comme si, effrayés par l’autonomie à laquelle ils sont peut-être en train d’accéder, les chantres de la décentralisation inventent en même temps la méta-organisation qui remplacera la figure du père, à défaut de savoir s’en passer.
  • Le passage d’un système fondé sur la confiance en l’humain vers un système fondé sur la preuve (où la confiance est déléguée à la technologie) semble ainsi pouvoir panser toutes les plaies, éviter toutes les trahisons, désillusions, imperfections… et l’on imagine que ce système parfait, à la fois incorruptible et incontrôlable, rendra nos vies meilleures et nous mettra à l’abri des tricheurs, des abuseurs et des voleurs.
  • celui qui gouverne, c’est celui qui indique la direction, qui donne un sens, qui guide. Ils défendent donc avec ardeur un système qui va aider à coordonner les mouvements des rameurs de la galère, sans considérer que si le projet social de la-dite embarcation diffère de ce qu’ils ont imaginé, ils sont en train de fabriquer eux-mêmes l’instrument de leur propre aliénation : une boussole autogène !
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  • On en arrive à des propositions dites « démocratiques » entièrement basées sur la machine, où l’évaluation du nombre et de la qualité des contributions individuelles deviendrait une monnaie d’échange universelle et infalsifiable. On imagine même que les individus pourraient participer aux prises de décisions de façon proportionnelle à leurs contributions. Le bon vieux système de bons points remis au goût du jour ! Tant pis pour ceux qui ne souhaitent ou ne peuvent pas contribuer ? Tant pis si nous devenons esclaves de notre propre auto-évaluation ? La vie deviendrait un grand jeu vidéo où je chercherais à accumuler plus d’étoiles sur mon profil que le voisin pour gagner des points de gouvernance ou de rétribution ?
  • La gouvernance, si elle n’est pas humaine, prend le risque d’un réductionnisme mortifère et le chemin d’un égalitarisme totalitaire qui n’aura rien à envier aux dictatures que le monde a connues jusqu’ici.
  • Il me semble donc que les communs et le pair-à-pair ne pourront se développer harmonieusement qu’à la seule condition que les individus intègrent profondément que «pair», contrairement à son homonyme informatique, n’est pas synonyme de ce qui est «identique à moi» mais parle de connexion et d’amour d’une radicale altérité.
  • Ce que la blockchain, qui n’est qu’un outil, ne nous dit pas, c’est comment nous allons réussir à faire société et quelle société nous voulons. Cette perspective passe peut-être par trouver ce que nous avons en commun, ce qui ne signifie pas effacer nos singularités et nos défauts via une hypothétique technologie de la transaction. Il ne s’agit pas non plus de fantasmer un monde sans limites régi par une sémantique universelle, mythique Tour de Babel moderne.
  • Il s’agirait plutôt d’apprendre à travailler et à gouverner ensemble avec nos imperfections et nos limites, dans le but de créer quelque chose en commun au cœur de la relation. C’est probablement très difficile à réaliser (sans doute le travail de toute une vie !), inefficace et bancal, mais peut-être aussi tellement plus gratifiant et créateur de sens qu’une chaîne de chiffres infalsifiable…
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    "Décentralisation, distribution, peer-to-peer, blockchain : on assiste à un déferlement de termes censé ouvrir un nouvel horizon de libertés individuelles et collectives. Pourtant, quelque chose cloche dans les discours et un frisson me parcourt souvent l'échine à l'écoute de certaines vidéos ou à la lecture de certains articles…"
Aurialie Jublin

Des impacts énergétiques et sociaux de ces data-centers qu'on ne voit pas - M... - 0 views

  • Côté consommation pour commencer, les études les plus pessimistes avancent que ceux-ci pourraient représenter jusqu’à 13% de l’électricité mondiale en 2030 (avec un secteur informatique qui consommerait jusqu’à 51% du total de la consommation électrique mondiale). Des chiffres qui ne font pas l’unanimité, The Shift Project prévoyant plutôt 25% pour le secteur informatique et 5% pour les data centers en 2025 (ces 5% équivaudraient tout de même à toute la consommation électrique actuelle du secteur numérique).
  • Même si l’on constate de nombreux efforts faits pour améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures, par exemple du côté des « big tech », l’ADEME rapporte que les géants du numérique ne portent pas un véritable discours sur la « sobriété énergétique et numérique nécessaire pour rester sous la perspective d’une augmentation des températures planétaires de 1,5°.»
  • Le rapport insiste ensuite sur les déséquilibres qui résultent de certaines implantations dans les territoires. Première constatation : ces impacts sociaux sont très peu documentés. Bien souvent, les data centers arrivent sans dire leur nom, en périphérie des villes, aux Etats-Unis ou en France, à Saclay par exemple ou encore Plaine Commune. Cette furtivité des bâtiments rend d’autant plus difficile les contestations ou demandes de participation de la part des populations locales.
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  • Ils sont considérés comme de simples entrepôts par les pouvoirs publics alors même que leur consommation électrique a des répercussions à l’échelle d’un territoire tout entier.
  • Autre phénomène important : les data centers attirent les data centers, pour des questions de mutualisation d’énergie et de réseaux de télécommunication. Bien souvent, les hiérarchies urbaines en place sont renforcées par ces mécanismes. Les élus eux, peinent à lutter contre des acteurs puissants qui imposent leurs conditions « dans une négociation asymétrique qui pousse certains territoires à sur-calibrer des infrastructures énergétiques, hydrauliques et viaires pour pouvoir accueillir quelques dizaines, ou centaines d’emploi si l’on inclut les phases de construction. »
  • Aujourd’hui, c’est plutôt pour installer des hangars logistiques et des fermes de serveurs qu’on artificialise les sols. Autre effet non négligeable qui mériterait sans doute une discussion plus ample avec les populations locales : l’étalement urbain.
  • Le rapport souligne ensuite les possibles synergies entre les infrastructures numériques et le territoire. La réutilisation de la chaleur générée par les data centers  est à ce titre un cas d’usage bien connu. A Bailly-Romainvilliers, par exemple, le data center de BNP Parisbas chauffe le centre nautique voisin. Celui de Céleste à Noisy-Champs, chauffe ses propres bureaux. D’autres systèmes très chauffants comme les chaudières numériques de Stimergy chauffent une partie de l’eau de la piscine de la Butte-aux-Cailles, dans le treizième arrondissement de Paris.
  • Cependant, ces exemples restent anecdotiques. Dans l’immense majorité des cas, la chaleur n’est pas récupérée. D’abord pour des questions de coût et de rentabilité économique : les promoteurs des data-centers attendent des rendements sur des périodes courtes incompatibles avec la contractualisation pour les réseaux de chaleur (des engagements qui coulent sur 25 à 30 ans
  • Il existe aussi un frein technique : il est préférable de prévoir ces éventuels contrats dès la construction du data center car le modifier a posteriori peut représenter des risques que les promoteurs ne sont pas prêts à prendre.
  • La cinquième partie du rapport, qui m’a particulièrement plu, fait la part belle aux initiatives citoyennes, associatives et publiques des « infrastructures numériques alternatives ». Du côté des fournisseurs d’accès, de nombreux acteurs associatifs comme franciliens.net ou Aquilenet dans le Sud-Ouest sont regroupés au sein de la Fédération FFDN. Ils viennent compléter l’offre des fournisseurs principaux (Bouygues, Free, Orange et SFR). Le grand atout de ces solutions est de miser sur le social, l’éducation et la démocratie : « Ils participent d’une gouvernance partagée du commun qu’est Internet en portant des valeurs de transparence, d’inclusion, de lien social, d’apprentissage technique, et d’incitation à la participation à la vie citoyenne. »
  • La socioanthropologue des techniques Laure Dobigny affirme que quand cette gestion inclut et implique, alors les consommateurs vont vers plus de sobriété : « la mise en place de systèmes techniques de plus petite échelle ont permis, en modifiant les usages, une réduction des consommations. » La question est ensuite de savoir comment passer d’une gestion commune de réseaux à une gestion commune de data-centers.
  • Le rapport présente un certain nombre de solutions, comme le cloud de pair-à-pair : « l’idée centrale sous-tendant ces dispositifs est que les fichiers et les contenus téléchargés par les utilisateurs dans le système sont stockés, totalement ou en partie, sur un nuage de stockage composé d’une partie des disques durs de chaque utilisateur, reliés entre eux en architecture P2P. » L’idée est plutôt simple : re-décentraliser internet, réduire le besoin de grands data-centers et atténuer l’impact spatial de ces infrastructures. Les limites de ces solutions sont nombreuses bien sûr : pertes de données, erreur, taille critique non atteinte… Il existe également des data centers « de proximité » comme les chatons (« Collectif d’Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires ») ou encore SCANI dans l’Yonne et Tetaneutral à Toulouse.
  • Pour terminer, le rapport dessine trois « mondes numériques possibles ». Le premier scénario parie sur l’extrême croissance et l’ultracentralisation numérique. Pour faire simple, c’est aujourd’hui mais en pire : tout est numérisé, plateformisé, big-daté et concentré dans les mains des GAFAMS ou d’autres acteurs similaires. La ville se conforme aux modèles numériques de la smart-city, la consommation de data explose. C’est la fuite en avant, la croyance qu’un monde infini existe. Côté C02, c’est la catastrophe, la température globale monte de 2,5° en 2050. Pics de chaleur dans les villes, problèmes sociaux, etc.
  • Le deuxième scénario est en demie teinte. On stabilise le système technique numérique en permettant la coexistence de deux mondes : celui des big tech et celui, plus centralisé, des infrastructures à plus petite échelle. L’Union Européenne taxe les « Net Goinfres », ce qui modifie les comportements : on échange moins de photos de chats et on tend à les stocker sur nos terminaux personnels plutôt que dans le cloud, idem pour la musique. Côté consommation, on parvient à réduire les émissions de CO2 du secteur de 5% par an entre 2025 et 2050, ce qui nous ramène au niveau de 2013.
  • Le dernier scénario propose une forme de décentralisation ultime du numérique qui signe plus ou moins la fin des data-centers tels que nous les connaissons. Internet devient plus local et dépendant des énergies renouvelables, ce qui ne permet plus d’assurer sa continuité. Le projet Greenstar au Canada suit ces principes et accepte les intermittences du réseau (follow the wind/follow the sun), de même, le blog du Low Tech Magazine s’arrête de fonctionner quand le vent ne souffle plus (le scénario nucléaire n’est pas vraiment envisagé car l’exercice prospectif est global). Ce scénario « effondrement » se base sur des infrastructures totalement low-tech (c’est-à-dire peu coûteuses en énergie) et permet assez ironiquement un « retour aux principes fondateurs d’internet (horizontal et distribué) ». Côté service, on se contente du local et l’international devient l’exception
  • L’ADEME invite également à soutenir les FAI indépendants et à créer un « service public du numérique et des data centers publics », notamment pour améliorer l’intégration spatiale des infrastructures. Les questions énergétiques font également l’objet de propositions : sobriété, récupération de chaleur, décentralisation.
  • Le chercheur Clément Marquet cité plus haut dans l’article me rappelle que ces différents rapports (Shift, ADEME) arrivent dans un moment particulier puisque le gouvernement a voté en octobre 2018 une loi visant à réduire la fiscalité énergétique pour attirer les gros data centers. Je le cite : « il y a une tension entre le projet de souveraineté numérique par les infrastructures (et des bénéfices économiques qui iraient avec bien sûr) et celui de réduction de la consommation énergétique. »
  •  
    "L'ADEME, via le projet Enernum, vient de publier une étude approfondie sur les impacts à la fois énergétiques et sociétaux de l'installation et du déploiement des data centers, en France et ailleurs. Ce travail vient confirmer les conclusions du Think tank The Shift Project qui alertait déjà des coûts carbone importants de ces infrastructures qui soutiennent tous nos usages numériques. Par delà les chiffres, l'ADEME replace les data-centers dans leur contexte humain et géographique et interroge la gestion de ce type d'infrastructure sur le territoire."
Aurialie Jublin

Pourquoi la technologie n'est pas démocratique et comment elle peut le devenir - 0 views

  • les technologies font rarement l’objet de débats démocratiques, il nous semble même étrange d’accoler les deux termes, comme si ce qui était « technique » sortait par principe de la sphère du débat. Les seuls critères peut-être, qui mériteraient des discussions, seraient les analyses coûts / bénéfices et les risques sanitaires et environnementaux.
  • Comment expliquer ce déficit démocratique ? Sclove le met sur le compte d’un malentendu à propos de la technologie : nous aurions trop tendance à penser chaque objet à travers un usage unique. Un marteau par exemple, sert à planter un clou et ce serait tout. En fait, lorsqu’un homme plante un clou, il développe ses muscles, sue, s’affirme, se souvient des mythes de Vulcain et Thor, du garage de son grand-père, etc. Le marteau lui, a nécessité de couper un arbre, extraire du minerai de fer, c’est un objet plutôt utilisé pour travailler seul (il n’a qu’un manche) qui véhicule donc une certaine forme d’organisation du travail. Comme toutes les technologies, les marteaux sont « polypotents », c’est-à-dire bourrés d’effets secondaires et d’externalités de toutes sortes qui passent bien souvent à la trappe. C’est au regard de ces effets qu’une démocratie devrait pouvoir anticiper, jauger, et décider ou non d’adopter une technologie.
  • La seconde critique affirme que « prévoir » les externalités positives ou négatives d’une technologie est difficile. Sclove l’admet volontiers mais nuance néanmoins : il reste que les citoyens sont les plus à même de savoir si une technologie va changer leur vie, les forcer à travailler ensemble ou isolément, procurer du plaisir ou de l’apathie, accroitre ou non l’autonomie ou la dépendance à une entité centralisée. Qui plus est, la démocratie technique n’agit pas qu’à l’endroit des nouveautés, elle concerne également le régime technologique présent : questionner l’existant est aussi une manière de ne pas le renforcer dans ses défauts.
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  • Mais tout n’est pas si simple et les résistances sont nombreuses. La démocratie technique souffre de deux critiques majeures. La première prétend que les gens simples ne sont « pas capables » de prendre ce genre de décisions, ne font pas le poids face aux avis d’experts, en bref, la parole populaire est envisagée comme un risque à ne pas prendre.
  • En fait, les freins à la démocratie technique sont ceux dont souffre la représentativité citoyenne en général (la démocratie participative, le tirage au sort) : une certaine peur de la parole populaire et une foi aveugle en un régime technocratique qui pourrait s’absoudre de toute position idéologique, quand bien même il est incapable d’observer les siennes. Cela s’explique. Pour Sclove, les citoyens ont davantage d’intérêt au développement de la démocratie que les experts car ils sont plus à même de comprendre comment la technologie va concrètement changer leur vie.
  • Très concrètement, les technologies peuvent être autoritaires (quand par exemple elles perpétuent des hiérarchies illégitimes), individualisées (lorsque les individus peuvent leur attribuer seuls un rôle ou un autre), communautaires ou coopératives (lorsqu’elles perpétuent des hiérarchies légitimes, par exemple une hiérarchie qui amène à plus de démocratie), de masse (ce qui implique une élite détachée du reste) et transcommunautaires (qui facilite les relations entre plusieurs communautés).
  • De cette patiente déconstruction des enjeux démocratiques liés aux différents régimes technologiques, Richard Sclove dégage un certain nombre de critères de nature à faciliter la prise de décision démocratique. Pour commencer, il faudrait veiller à trouver le juste équilibre entre toutes ces formes de technologies (c’est-à-dire le bon rapport de pouvoir). Richard Sclove propose ensuite de « limiter les techniques débilitantes »
  • Parmi les autres « critères de conception démocratiques », Richard Sclove mentionne les technologies permettant une relative autonomie, capables de contenir les externalités environnementales et sociales à l’intérieur du domaine politique local, soutenables écologiquement et flexibles, c’est-à-dire susceptible de recevoir des évolutions facilement.
  • Ces critères peuvent bien sûr soulever un certain nombre de craintes légitimes. Un cadre aussi strict n’est-il pas l’assurance de signer l’arrêt de mort de toute innovation ? Richard Sclove répond par la négative. D’une part, les procédés démocratiques qu’il promeut (inspirés des modèles de conférences de consensus et autres conférences citoyennes) agissent toujours à un niveau relativement local. Si une technologie n’est pas adoptée à un endroit, elle le sera probablement ailleurs, l’objectif étant de favoriser un pluralisme technologique. Si la technologie s’avère être sans risque, alors elle pourra se diffuser.
  • Entrer dans le concret est une autre paire de manche. Pour Sclove, la première étape doit être celle de la prise de conscience. Il faudrait commencer au niveau local, par inventorier les technologies selon les critères déjà expliqués.
  • Il faudrait aussi changer de regard sur la technologie, les discours médiatiques sont bien souvent focalisés sur des « découvertes stupéfiantes » et autres « récits sensationnels ». Il faut une critique sociale de la technologie qui ne soit pas une parole descendante de la part des « experts-qui-éclairent-les-masses. »
  • Concernant le type d’institutions à mettre en place, pas de suspense, il faut tester, échouer, apprendre. De nombreuses approches déjà bien documentées ont fait leurs preuves. Le point sensible reste la bonne représentativité des citoyens. Structurellement, les experts sont surreprésentés car le personnel politique, peu formé et en manque de temps, se repose sur un personnel non-élu qui les sollicite. Ceux-là sont rarement impartiaux, peu à même d’envisager les implications sociales et politiques d’une technologie et participent pourtant à des décisions d’envergure (comme on l’a vu dans le cas des systèmes automatisés pour les aides sociales). I
  • Pour autant, nous ne devrions pas totalement baisser les bras : il reste des tas d’endroits où un contrôle démocratique est possible et même souhaitable : transport et mobilité, urbanisme, automatisation du travail, ces champs sont bien souvent laissés à l’appréciation d’entreprises, de techniciens et d’experts qui peinent à solliciter les citoyens (si tant est qu’ils le veuillent).
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    "L'innovation, loin de n'être qu'une affaire technique, transforme profondément et durablement les sociétés. La plupart des technologies sont pourtant adoptées sans qu'aucun processus démocratique ne soit mis en oeuvre. Le citoyen peut-il avoir son mot à dire, et sous quelle forme ? Cette question essentielle a été posée il y a 15 ans par Richard Sclove, fondateur du Loka Institute. Mais Où Va Le Web, média d'analyse souhaitant « p(a)nser le numérique », s'est plongé dans un essai d'autant plus intéressant qu'il promeut des procédés démocratiques concrets, des conférences de consensus aux « Déclarations d'impact social et politique »"
Aurialie Jublin

Interview des auteurs du livre : "Blockchain - vers de nouvelles chaînes de v... - 0 views

  • Une monnaie, qu’elle qu’en soit la forme, remplit une fonction d’utilité : principalement celle d’être un moyen d’échange facilitant les transactions. Le point commun entre les pièces d’argile, les pièces métalliques, les monnaies fiduciaire et scripturale est donc de remplir cette fonction de média d’échange. L’utilisation d’un média d’échange dans le cadre d’une transaction permet de réduire les coûts associés à celle-ci.
  • Le troc est facilement imaginable, notamment au sein de petites communautés, mais est extrêmement coûteux puisqu’il nécessite « une coïncidence des volontés ». Il faut qu’à un instant t, deux personnes aient besoin du bien proposé par l’autre mais surtout que chacun estime que la transaction est équitable. L’utilisation d’une monnaie supprime ce problème : je peux vendre un bien, conserver la monnaie en « réserve de valeur » avant de racheter un autre bien lorsque l’envie m’en prendra. Plus largement, une monnaie remplit donc classiquement trois fonctions économiques : medium d’échange, réserve de valeur (possibilité de transférer des valeurs dans le temps) et unité de compte (métrique / libellé de référence pour des acteurs).
  • Vous dites aussi qu’une autre caractéristique de la monnaie est qu’elle n’a peu ou pas de valeur intrinsèque.En effet. La valeur qu’on lui accorde dépasse de loin sa valeur fondamentale. Nul doute que le poids du métal d’une pièce de deux euros valle bien moins que deux euros. La valeur d’une monnaie repose sur la confiance, la croyance collective que lui apporte un groupe d’individus, le symbole. Nous aimons beaucoup les thèses de Yuval Noah Harari sur la construction collective des mythes et des croyances ; selon nous, une monnaie en est une. La monnaie est «l’avatar le plus représentatif de la capacité des hommes à créer des mondes intersubjectifs ». Ce constat est d’autant plus fort depuis que la fin de la convertibilité or du dollar a été actée en 1971.
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  • Nous démontrons que les média d’échange ont toujours évolué dans l’histoire économique, prise dans le temps long. A ce titre, Bitcoin ne mérite pas de statut plus négatif que le billet de banque lors de son invention. Cette évolution historique n’est certes pas linéaire, et prudence doit être de mise pour ne pas tomber ni dans l’anachronisme ni dans un évolutionnisme mal placé. On peut toutefois identifier de grands changements associés au progrès technique : à chaque révolution industrielle son support. L’apprentissage de la manipulation des métaux a permis la création des pièces métalliques, l’invention de l’imprimerie a ouvert la voie à la création des billets et de la monnaie fiduciaire, la création de la comptabilité en partie double au XVe siècle a rendu possible la compensation de compte à compte sans déplacement physique de moyens d’échange. Il n’y a donc rien d’aberrant ou de surprenant à voir émerger de nouvelles formes d’échanges et de monnaies, comme le bitcoin, au gré des évolutions technologiques et sociétales. En cela, Bitcoin et la blockchain constituent une étape supplémentaire dans l’évolution de l’histoire monétaire et des transactions.
  • Pourtant, aujourd’hui, le bitcoin est rarement utilisé comme une monnaie.C’est vrai. Certes Bitcoin s’inscrit dans la continuité de l’histoire monétaire, repose sur un nouveau consensus, une nouvelle construction collective ; comme c’est le cas pour le dollar depuis des dizaines d’années. Cependant, nous pensons qu’à date Bitcoin remplit imparfaitement les fonctions monétaires, de médium d’échange, de réserve de valeur et dans une moindre mesure d’unité de compte. Imparfaitement puisque la volatilité reste trop importante et l’acceptation trop limitée pour prétendre au même statut que le dollar ou l’euro.
  • Avec le Bitcoin, c’est la première fois dans l’Histoire que l’évolution des médias d’échange se traduit par une décentralisation absolue, ou presque. Rappelons pour les novices que le protocole Bitcoin — et d’autres — permettent de transférer des valeurs en pair-à-pair, c’est-à-dire sans l’intervention de tiers centralisé, donc complètement à côté du système monétaire, financier et bancaire actuel. Bitcoin s’est donc construit selon une gouvernance diamétralement opposée au système monétaire actuel, sans lien aux Etats ou aux banques centrales ; mais aussi sans entreprise.
  • Le paradoxe en question réside dans le fait que se libérer d’un pouvoir ou d’une autorité donné ne signifie pas pour autant échapper à toute forme de contrôle. Ainsi, Bitcoin et d’autres protocoles parviennent à trouver des moyens d’échapper aussi bien au contrôle des États de manière générale, qu’à celui de la banque centrale pour ce qui concerne l’application monétaire de cette technologie. Mieux encore, elle abolit l’idée même d’autorité entre agents, ce qui constitue la condition sine qua non de l’accomplissement de la liberté dans l’optique crypto-anarchiste où fut élaborée cette technologie.
  • C’est précisément parce que tout est traçable et transparent au sein de la chaîne, que se crée une double situation dont on peut douter qu’elle soit propice à une liberté authentique. D’une part, par la sécurisation de l’information, chacun devient aliéné à son passé transactionnel, la blockchain enchaînant au sens propre l’utilisateur — fût-il anonyme — aux opérations qu’il accompli. D’autre part, au sein du système disparaissent les notions de secret et d’opacité, qui semblent constituer des fondements tout aussi décisifs d’une liberté concrète comme la volonté de ne pas être soumis à une surveillance continue.
  • Il ne faut pas confondre la dissimulation, qui est une négation — je ne suis pas identifiable — et la liberté, qui est une affirmation — je suis maître de ma volonté et de mes actes de telle sorte qu’ils me soient imputables. Or, à moins de disposer d’une définition extrêmement pauvre de la liberté — ne pas être identifié –, il semble impossible de déduire d’un anonymat la preuve d’une liberté effective ; par ailleurs, le propre de la blockchain consiste justement à rendre impossible (ou du moins difficile) l’attribution de transactions à l’identité réelle d’un individu donné. La condition même par laquelle l’individu échappe au contrôle devient la raison pour laquelle sa liberté perd son sens puisque que rien ne peut lui être imputé et que rien ne s’apparente de près ou de loin à une maîtrise responsable de sa volonté et de ses actes.
  • Enfin, la soustraction à l’endroit d’une certaine forme de contrôle (autorité, État, banques) ne garantit en rien d’éviter l’activation d’une autre forme de contrôle, plus contraignante encore puisqu’accomplie au nom de la sacro-sainte transparence mais supposant un contrôle autrement plus poussé et aliénant que le contrôle traditionnel de la puissance publique.
Aurialie Jublin

Comment les blockchains peuvent sauver la culture - 0 views

  • Le premier est de former des registres immuables et distribués, enrichis au fil de l’eau et de façon sécurisée, tout en restant facilement consultables par tous à tout moment. En matière de gestion des droits d’auteur, ou de simple référencement des oeuvres, c’est un fort atout, en rupture avec la logique de fichier centralisé qui prévaut aujourd’hui.
  • Le second est de permettre la création de « contrats intelligents », c’est-à-dire des transactions programmables, conditionnées à des événements futurs. Ce sont ces contrats qui sont à l’origine de toutes les ICO (« Initial Coin Offering »), permettant à quiconque d’acquérir un token avant qu’il ne soit créé. Transposé au domaine culturel, le principe d’associer flux financiers et conditions pré-programmées automatisables peut s’avérer puissant. Il devient par exemple facile de faire évoluer le prix d’un album musical en fonction de son succès, ou d’offrir aux 100 premiers acheteurs de cet album une remise sur un concert à venir.
  • Le troisième atout tient aux paiements proprement dits : toute blockchain publique (ou tout token) est aussi une crypto-monnaie, convertible en d’autres monnaies, et autorisant de façon efficace des transactions de montants très faibles (inférieurs au centime d’euro), ce que nulle autre solution ne permettait jusqu’alors.
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  • Voise, développé en OpenSource sur la plate-forme Ethereum, dispose ainsi de sa propre monnaie (VOISE) pour créer « une plate-forme libre et équitable permettant aux artistes de monétiser leur contenu sans intermédiaire ». Ciblant les artistes indépendants et déjà disponible en version alpha, la plate-forme offrira comme d’autres du streaming payant, mais sans abonnement et avec une différence de taille : les artistes fixent eux-mêmes le prix de leur musique et conservent 100% des revenus
  • De son côté, Ujo est encore plus ambitieux, en tirant parti de plusieurs blockchains et outils décentralisés pour créer « une plate-forme où la musique reste en permanence sous le contrôle de l’artiste » : stockage décentralisé via IPFS et Swarm, licensing et paiements via Ethereum, gestion des identités sans mot de passe via uPort, lui-même un projet blockchain innovant... Chaque artiste est responsable de ses données et de son contenu, fixant les prix et les licenses, et pourra vendre par ce biais non seulement sa musique mais tous les produits dérivés (goodies, places de concert, etc.)
  • Autres exemples, Opus, disponible en version beta, et « s’opposant aux modèles monopolistiques et centralisés actuels » ou Muse qui, bien que tardant à se concrétiser (en développement depuis plus de deux ans), entend également créer « un réseau P2P globalement distribué appartenant aux musiciens eux-mêmes, où les royalties de tous les ayant-droits sont payées directement et instantanément, sans intermédiaires qui prélèvent des commissions ».
  • Sur le Web, la monétisation des textes a toujours été un problème. Un auteur de blog ou un petit éditeur de presse n’ont que peu de choix : couvrir leurs pages de bannières (dont l’immense majorité est gérée par une seule entreprise, Google) et espérer s’adjuger une (maigre) part du gâteau publicitaire. Là encore, les blockchains peuvent changer la donne.
  • On peut faire autrement, et deux plates-formes de contenu éditorial, Steemit et Yours, le prouvent. Toutes deux, inspirées de Reddit et opérationnelles (en version beta), permettent à quiconque d’ouvrir un blog, en dégageant des revenus directement liés à la popularité de ce qu’il/elle publie. L’idée est bien de s’opposer aux modèles en vigueur. « La plupart des médias sociaux extraient de la valeur de leurs utilisateurs pour le seul bénéficie de leurs actionnaires. Steemit est différent, formant un nouveau genre d’économie de l’attention. Etant connecté à une blockchain décentralisée et contrôlée par les gens, ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui perçoivent tous les bénéfices et toutes les récompenses pour leur attention », explique Steemit, dont la monnaie (STEEM) pèse près de 300 millions de dollars en capitalisation.
  • « Les paiements en pair à pair sont la pièce manquante aux médias sociaux. Cette absence de paiement explique pourquoi Internet est rempli de clickbait, de spam et de fausses actus. Les gens devraient être capables de gagner de l’argent directement depuis celles et ceux qui les soutiennent, et tout ne devrait pas été financé par la publicité », ajoute Yours, dont la principale différence avec Steemit est d’imposer un coût initial pour la publication de nouveaux contenus.
  • Alors qu’on peut tout dupliquer en deux clics, comment prouver l’antériorité d’un texte, s’assurer qu’une photo émane bien de la personne qui prétend en être l’auteur, ou reproduire facilement un contenu en toute légitimité, en créditant ou payant les auteurs initiaux ? Plusieurs (ambitieux) projets s’attaquent au problème.
  • Po.et, après la création de son token POE ayant levé 10 millions de dollars en ICO, veut créer « un registre universel partagé pour tracer l’existence et la propriété de tous les actifs culturels mondiaux ». Initialement, le dispositif se contente d’établir une « preuve d’existence » de tout document numérique en lui adjoignant des méta-données rattachées à la blockchain Bitcoin. Tout article publié sur un site Web peut ainsi être horodaté de façon irréfutable, tout en étant plus facilement indexable (titre, mots-clés, auteur, lieu de publication, etc.).
  • A terme (d’ici à 2019), l’idée va bien au-delà, avec la création d’un dispositif de gestion automatisée des licenses, permettant de former un marché mondial du contenu numérique, quel que soit son format. Tout ebook, tout article de presse ou de blog, toute image ou tout enregistrement numérique seront dûment identifiés, et les licenses acquittées, via un réseau décentralisé et des crypto-monnaies, sans intermédiaires entres éditeurs et producteurs de contenus. Au passage, « non seulement un enregistrement Po.et stockera plus de méta-données qu’un ISBN, mais ce sera un service gratuit »
  • Des dizaines de projets à base de cryptos et tokens montrent la voie. Automatisation du traitement des droits d’auteur, indexation intelligente et pérenne des oeuvres, plus grande transparence, mise en rapport direct des artistes/auteurs et de leurs fans, suppression partielle ou totale des intermédiaires financiers et leurs commissions, réduction du modèle publicitaire... On comprend que les blockchains ont de sérieux atouts pour disrupter l’industrie culturelle.
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    "Les blockchains et les crypto-monnaies intriguent, excitent ou effraient, c'est selon, mais tout porte à croire qu'elles sont en train de donner naissance à une nouvelle économie, déjà baptisée « Token economy », reposant sur une myriade de monnaies et/ou jetons électroniques qui réinventent les usages, décentralisent la valeur et bousculent les systèmes en place. Pour démarrer cette série de « Mes tokens et moi », penchons-nous sur la diffusion d'oeuvres culturelles grâce aux blockchains. Episode 1 : Décentraliser la culture. "
Aurialie Jublin

[Logiciel libre] Et si le monde numérique devenait vraiment « libre » ? - 0 views

  • « Je ne vois pas ce qui peut exister et qui ne soit pas remplaçable par une solution open source, en particulier dans les innovations sociales et tous les projets d’intérêt général, dit-elle. Hier, je suis tombée sur un logiciel qui gère la projection dans les cinémas... Le libre permet aussi de répondre à des besoins publics, à l’image d’OpenCimetière qui a été produit pour une commune et qui sert à présent à d’autres mairies.
  • Cet élan d’ouverture s’est décliné dans la production de marchandises avec l’open hardware, dans les données avec l’open data (mise à disposition de données publiques) ou encore dans le partage des connaissances avec l’open innovation, l’open science, etc. Ce mouvement général repose sur la libre circulation des savoirs, l’accessibilité au « faire » et la coopération entre pairs.
  • « Quand des salariés transforment leur entreprise en coopérative, cela ne les empêche pas de recruter un directeur, mais la direction est une compétence de coordination et non un organe de pouvoir. C’est la même chose dans le pair-à-pair », précise-t-elle.
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  • Mais, si l’open source a permis au libre de gagner en efficacité, sa focalisation sur la technique l’a sans doute éloigné de ceux à qui il s’adressait en premier lieu : tous les autres, qui ne développent pas. Le libre reste, en effet, très circonscrit au monde de l’informatique et se compose majoritairement d’hommes, même si d’une multitude de nationalités.
  • Les logiciels libres ne permettent pas forcément de protéger les données, mais on est sûr que l’exploitation des données ne constitue pas le modèle économique du service. Quand on entre dans l’état d ’esprit du logiciel libre, on prend conscience de l’impact de l’informatique dans sa propre vie, on est plus vigilant et on est assuré que quelqu’un quelque part vérifiera s’il y a des mouchards dans le code et alertera les autres. La faiblesse du libre, c’est que si j’envoie un mail à un ami qui est sur Gmail, malgré tous mes efforts, Google aura mes données. Le libre te pousse à considérer l’interconnexion aux autres et le risque qu’on fait prendre aux autres en laissant ses données sur internet sans s’assurer de ce qu’elles deviennent », explique Catherine Guillard.
  • L’une des clés serait sans doute de rendre l’engagement dans le libre aussi mobilisateur pour d’autres métiers que ceux du développement... Par exemple les graphistes, les juristes ou pourquoi pas le monde médical, qui tous doivent composer avec le numérique et les dérives de certains de ses acteurs. Enfin, il faudrait peut-être revenir aux origines sociales et politiques du libre.
  • En effet, à l’image du bio qui n’est pas qu’une méthode de culture, le libre n’est pas qu’une méthode de développement, mais propose un modèle de société plus respectueux des autres, plus solidaire, plus attentif aux impacts sociaux et environnementaux. Faire un pas vers le libre, c’est, au fond, soutenir le « faire ensemble ».
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    "Les logiciels libres et le mouvement open source luttent contre les boîtes noires, prônant le partage des savoirs et le « faire ensemble ». Mais l'ouverture des codes est-elle vraiment un gage d'ouverture aux autres ? Le monde du « libre » ne devrait-il pas engager une mutation pour rendre plus tangible sa dimension solidaire et toucher un public plus large ? Ce sont les questions que pose cet article de Solidarum, issu du numéro 3 de la revue Visions solidaires pour demain, en librairie depuis la mi-janvier."
Aurialie Jublin

Les technologies P2P sont-elles bonnes ou mauvaises ? | Solidarités Émergentes - 0 views

  • Ce qui nous intéresse est la manière dont les gens peuvent utiliser des technologies en réseau pour leurs propres fins et, ce faisant, changer la société pour le meilleur, au regard des trois critères que sont l’équité, la durabilité et l’ouverture. Si, dans le même élan, nous parvenons à dépasser le modèle extractif et exploiteur du capitalisme global, au profit d’un système de création et d’échange de valeur, fondé sur les communs, il en résultera un changement profond de la nature même de notre civilisation.
  • Les technologies numériques « de beaucoup a beaucoup » facilitent non seulement l’auto-organisation de masse à l’échelle globale, mais aussi le développement de nouveaux modes de production, d’un nouveau mode d’échange et de nouveaux types de relations de production, en dehors de l’emprise conjointe de l’État et du marché.
  • Mais il est désormais possible de développer des projets à grande échelle grâce à de nouveaux mécanismes de coordination qui permettent de rester dans une dynamique de petits groupes à l’échelle globale. Il devient donc possible de combiner des structures plus horizontales tout en opérant de manière efficace à grande échelle. Ce qui n’avait jamais été le cas auparavant.
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    "Notre thèse n'est pas qu'une technologie particulière mènera inévitablement à un État social déterminé. Nous reconnaissons néanmoins le rôle clé joué par les technologies dans l'évolution de la société, les nouvelles possibilités qu'elles ouvrent dès lors que certains groupes humains les utilisent avec succès. Différentes forces sociales investissent ces possibilités et tentent de les tourner à leur avantage en luttant pour tirer profit de leur utilisation. La meilleure manière d'appréhender la technologie est donc de la considérer comme un enjeu de lutte sociale, et non comme un déterminisme qui ne peut mener qu'à un seul avenir possible."
Aurialie Jublin

'C'est de la surveillance': Tim Cook vient de démolir Facebook devant les gen... - 0 views

  • "Il ne faut pas édulcorer les conséquences: c'est de la surveillance." Fort de cette attaque en règle, Tim Cook a salué les efforts politiques menés en Europe avec la mise en application du RGPD (Règlement général sur la protection des données) cette année et les questions posées par le régulateur aux géants de la tech. 
  • Il a aussi affirmé que "chez Apple, nous soutenons pleinement une loi fédérale exhaustive sur la vie privée aux Etats-Unis" et dit considérer le droit à la vie privée comme un "droit humain fondamental". Tim Cook a défendu quatre principes sur lesquels il repose: 1) le droit de minimiser les données personnelles — limitant le droit des entreprises à collecter ces données; 2) le droit à la transparence — pour qu'un internaute sache ce qui est collecté sur lui et à quelles fins; 3) un droit d'accès — pour que les utilisateurs puissent accéder, modifier ou supprimer leurs données; 4) le droit à la sécurité, fondement de la confiance. 
  • En revanche, il ne s'est pas exprimé à Bruxelles sur la question de la fiscalité des acteurs du numérique, alors que le ministre français de l'économie Bruno Le Maire s'efforce de rallier ses pairs européens à un consensus sur l'épineuse question et que la Commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager a sanctionné Apple pour ses acrobaties fiscales avec l'Irlande en 2016. 
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    "Convié à s'exprimer lors de la Conférence internationale des commissaires à la protection des données et de la vie privée à Bruxelles, ce mercredi 24 octobre 2018, Tim Cook a fait l'apologie d'Apple en dénonçant avec vigueur les travers dont se rend coupable un autre géant de la tech de la Silicon Valley selon lui - Facebook, sans jamais le nommer. "
Aurialie Jublin

L'âge du web décentralisé - The Digital New Deal Foundation - 0 views

  • Les blockchains permettent par ailleurs de lever un obstacle jusqu’ici insurmonté : pouvoir transférer sur Internet de la valeur rare en pair à pair. Cette valeur est représentée par la notion de token : un actif numérique émis et échangeable sans duplication sur une blockchain, sans nécessiter d’autorité centrale.
  • Les tokens sont au cœur de la nouvelle économie numérique qui s’ouvre. Ils permettent de faire fonctionner des applications décentralisées, et rendent possible de nouvelles stratégies, de nouveaux modèles d’affaires et un partage de la valeur mieux distribué – de là l’émergence de la « token économie », qui fera émerger de nouveaux acteurs et de nouveaux champions.
  • Internet a permis de décentraliser l’information, en permettant à chacun de publier et d’échanger instantanément toute information auprès du monde entier, sans besoin d’autorisation préalable. La blockchain et les tokens permettent de décentraliser la valeur, en offrant à chacun un nouveau pouvoir : créer et échanger de la valeur instantanément auprès de tout autre internaute, sans nécessiter ni tiers ni permission.
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  • Trois orientations, déclinées en 15 propositions présentées dans le rapport, permettraient aux pouvoirs publics de renverser la situation : faire émerger des talents à l’intérieur du pays, retenir nos talents déjà formés, et attirer les talents étrangers.
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    "Les technologies blockchain et les cryptoactifs ouvrent la voie d'un nouveau web : le web décentralisé. En son cœur figure une notion phare, le token, dont il est essentiel de comprendre dès à présent les principes, les usages et les implications. Ce web décentralisé et l'émergence de la « token économie » constituent une opportunité inédite pour la France et l'Europe, qui peuvent devenir leader de cette révolution, à condition d'agir sans attendre."
Aurialie Jublin

Vers les biens communs. Souveraineté et propriété au xxie siècle - 0 views

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    "Les « biens communs » remettent en question deux catégories fondamentales de la modernité : la souveraineté et la propriété. Cette dyarchie, devenue paradigmatique depuis le Code Napoléon, caractérise la propriété comme fondement de la liberté et comme condition même de l'égalité, dans la mesure où seul le rapport à la possession permet de surmonter les disparités sociales. Cette interprétation tend à restreindre la citoyenneté à la figure du propriétaire. D'autre part, les constitutions élaborées après la Seconde Guerre mondiale ont emprunté une voie différente : elles ont institutionnalisé les droits fondamentaux et rendu possible le passage du sujet à la personne, notion qui met l'accent sur la vie matérielle et sur son immersion dans le système de relations sociales. Les biens communs s'insèrent dans cette deuxième tendance et vont de pair avec l'émergence d'une nouvelle subjectivité étroitement liée au processus de « constitutionnalisation » de la personne. Leur interdépendance avec les droits fondamentaux permet de dépasser l'idée de la propriété en tant que médiation unique pour le développement de la personne et de valoriser l'accès aux biens. Lorsqu'on parle de l'accès à ces biens comme d'un droit fondamental, on effectue une double opération : on confie la construction de la personne à des logiques différentes de celles de la propriété ; on conçoit ainsi l'accès comme un outil qui rend immédiatement utilisable le bien par les intéressés, sans médiation ultérieure. Le nœud propriété-souveraineté commence ainsi à être dénoué."
Aurialie Jublin

Amazon promet de rendre la moitié de ses livraisons neutres en carbone d'ici ... - 0 views

  • Après une année 2018 et un début d'année 2019 marqués par une succession d'annonces et de révélations très polémiques (optimisation fiscale, conditions de travail « critiques », « destruction massive » des invendus), le temps des bonnes résolutions a sonné pour Amazon. Lundi 18 février, l'entreprise a fait part sur son blog de sa nouvelle « vision » : « Nous croyons que baisser les coûts va de pair avec une réduction de l’impact sur l’environnement dans lequel nous vivons et travaillons tous au quotidien ».
  • Cette annonce fait suite à un rapport de Greenpeace publié le 13 février, soit cinq jours plus tôt, accusant AWS (Amazon Web Services) et d’autres géants du cloud computing installés dans la « data center alley », en Virginie, de ne pas alimenter leurs infrastructures à 100 % avec des énergies renouvelables.
  • Selon l’ONG, AWS dispose d’une cinquantaine de data centers de Virginie, et figure parmi les plus grands consommateurs d’électricité de l’État. Or ses centres de traitement des données ne reposeraient qu’à 12 % sur une énergie d'origine renouvelable. C’est beaucoup moins que Facebook (37 %) et Microsoft (34 %), qui se sont, comme Apple et Google, engagés à atteindre 100% d'énergies renouvelables.
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  • Amazon a cependant démenti les chiffres avancés par Greenpeace. « En décembre 2018, Amazon et AWS ont réalisé des investissements dans 53 projets d’énergies renouvelables (dont 6 en Virginie) », s’est-elle défendue. « AWS reste fermement engagé à reposer à 100 % sur les énergies renouvelables : elle en était à 50 % en 2018 ».
  • Le géant du e-commerce en a donc profité pour annoncer de nouveaux engagements, cette fois-ci concernant ses émissions de dioxyde de carbone : « Avec les innovations actuelles concernant les véhicules électriques, les carburants bio pour l’aviation, les emballages réutilisables et les énergies renouvelables, pour la première fois, nous voyons se dessiner clairement la voie vers des livraisons neutres en carbone ». 
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    "Le géant de la vente en ligne a annoncé, lundi 18 février, son intention d'atteindre la neutralité carbone pour la moitié de ses livraisons d'ici 2030, dans le cadre d'un programme baptisé « Shipment zero »."
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