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Aurialie Jublin

Les objets connectés sont de plus en plus utilisés pour le harcèlement et l'i... - 0 views

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    "Lors de son entretien avec les agents de centres d'appel, une femme rapportait par exemple qu'elle avait allumé son climatiseur, mais celui-ci s'est éteint sans qu'elle y touche. Une autre expliquait que les numéros de code de la serrure numérique de sa porte d'entrée changeaient tous les jours et elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Une autre femme encore expliquait qu'elle entendait toujours la sonnerie de la porte se déclencher, mais personne n'était à la porte. Selon le New York Times, ces histoires font partie d'un nouveau modèle de menaces ou de violences qui s'est invité dans les maisons avec la montée en puissance des objets connectés. Ces objets connectés sont de plus en plus utilisés par des personnes malveillantes pour harceler, surveiller, contrôler ou se venger sur d'autres personnes, souligne le New York Times. Graciela Rodriguez, qui gère un refuge d'urgence de 30 lits au Centre for Domestic Peace à San Rafael, en Californie, aurait déclaré au New York Times que certaines personnes sont déjà venues la voir avec des histoires de « ;trucs fous ;» comme des thermostats connectés allant soudainement jusqu'à 100 degrés ou des haut-parleurs intelligents qui se mettaient à jouer la musique à fond. Sans explication sur ce problème qui pourrait ressembler à un mauvais film d'exorcisme, ces personnes ont déclaré qu'elles commençaient à perdre le contrôle de leur maison et à devenir folles. Il faut préciser que les personnes malveillantes utilisant ces objets connectés à mauvais escient ne sont pas forcément des personnes hors de la vie des maisons ciblées. Quelques fois, il s'agirait d'un conjoint ayant mal digéré une rupture et disposant toujours des mots de passe des objets intelligents installés dans la maison. Une négligence donc de la part des victimes qui serait aggravée par le manque de connaissance sur le fonctionnement de ces appareils, soutient le New York Tim
Aurialie Jublin

« Le cyberminimalisme libère du temps, réhabilite les rencontres, préserve la... - 0 views

  • D'autres principes s'adressent à tous, comme posséder le moins d’objets connectés possible. Cesser de noter autrui, aussi, permettrait d'éviter de basculer vers le système de « crédit social » chinois. Même si cela semble ludique ou que l'on pense bien faire en notant son prochain sur Uber ou Airbnb, ce sont les prémisses d'une société à la chinoise. Si on n'y prend pas garde, on y va tout droit.
  • J’ai cherché un mot permettant de refléter la façon dont j’avais envie de vivre, entre la mise à distance des objets connectés et le désir de vivre dans mon époque. Je me suis intéressée à l'équipément et aux usages, en listant 7 principes. Certains concernent la jeunesse, comme « ne pas fournir de téléphone portable avant 15 ans ».
  • Le minimalisme matériel concerne aussi les logiciels, donc il faut alléger son téléphone. On peut « libérer » son portable et son ordinateur en optant pour des logiciels libres qui respectent davantage la vie privée. Mais le libre peut prendre du temps et nous river de nouveau aux écrans, c’est toute son ambiguïté.
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  • Il y a plusieurs enjeux avec le « life log », c’est-à-dire le fait de mettre sa vie en ligne en permanence. Il y a la perte de temps, d’abord. C’est une activité qui peut prendre le pas sur la vie réelle. Certains ont des vies sur instagram devenues plus intenses que leur vie réelle. D’autres saluent Instagram tous les soirs, « bonne nuit Insta », mais à qui s’adresse-t-on ?
  • Je suis optimiste de nature donc j’ai tendance à estimer que les quelques résistances à l’oeuvre sont des bons signes. On peut parler des éleveurs de « Faut pas pucer » dans le Tarn, qui refusent d’accrocher une boucle électronique à leurs animaux. Les animaux sont parfaitement identifiés par ailleurs, ils ont reçu toute la prophylaxie nécessaire, mais ils n’entrent pas dans la nouvelle norme… Ces éleveurs sont en difficulté et ils ont besoin de soutien. 
  • Je pense à deux autres résistances. Des élus locaux de New York viennent de fermer la porte à Amazon qui voulait y installer son siège social. Craignant une hausse des prix et une gentrification du quartier pressenti pour le projet, ils refusent aussi par principe d’accorder une aide fiscale à Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde. C’est une résistance politique très intéressante. Je pense aussi à la Cour de Cassation qui, en novembre 2018, a requalifié en contrat de travail la relation contractuelle d'un livreur à vélo et de la plateforme de livraison de repas Take Eat Easy. Elle a estimé qu’il y avait un lien de subordination entre le livreur et la plateforme, et non une relation de type travail indépendant. On voit donc des juges qui ne se laissent pas faire, des élus locaux résistant à l'ogre Amazon, et des éleveurs qui tentent d'élever leurs chèvres avec du bon sens. 
  • Il n’y a aucun débat démocratique sur la société cybernétique. Il n’y a donc de la place que pour des résistances locales ou individuelles. Mon espérance est que cela devienne un sujet politique, qu’on nous pose des questions scientifiques, à propos de la société numérique, et que chacun puisse se positionner. Veut-on vraiment des voitures autonomes ? Une médecine « connectée » et « à distance » ? Veut on vraiment tomber sur des répondeurs plutôt que sur des gens ? Bien sûr, il y a d’autres priorités, je ne prétends pas que ce soit toujours le sujet numéro 1. Mais à travers ce thème de l'artificialisation du monde, il y a la question de l’écologie, de la démocratie, de la jeunesse. Il faut faire émerger le débat. 
  • Je trouverais intéressant de faire émerger un nouveau droit fondamental qui donnerait le droit, par exemple, d’accéder aux services publics sans passer par un écran, en allant trouver un humain à un guichet. C’est important pour toutes les personnes qui sont allergiques aux écrans, qui souffrent énormément de passer par Internet, pour les personnes âgées, pour les personnes qui n’ont pas les moyens. Il faut retrouver l’humain dans ce rapport à l’administration. Les enfants et les jeunes doivent de leur côté conserver le droit de vivre de façon non connectée. Cela suppose de renoncer au projet fou de numérisation progressive de l’école. 
  • C’est une démarche qui d’abord libère du temps. Renoncer au « life log » (la captation et la publication de sa vie) permet de laisser moins de données derrière soi, et donne de la liberté mentale en se sentant moins dépendant de l'approbation d'autrui. Le cyberminimalisme apporte aussi du bien-être puisque l’idée est de réhabiliter les rencontres réelles, de privilégier les coups de fil plutôt que les courts messages, les sorties sans téléphone, s’autoriser quelques soirées sans écran et enrichir l'amitié. Enfin il y a préservation de la biosphère par l'achat systématique de numérique d'occasion afin de remettre en circulation les objets déjà produits, et soulager ainsi la Terre d'une activité extractive très polluante. 
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    "Le tout-numérique n'est pas une fatalité et la résistance, déjà à l'oeuvre, doit grossir ses rangs. Tel est le message au coeur de Cyberminimalisme, à la fois essai critique et manuel pratique, paru le 7 février au Seuil dans la collection Anthropocène. Entretien avec son auteure, Karine Mauvilly."
Aurialie Jublin

Internet Libre ou minitel 2.O conférence de Benjamin Bayart conf lors des rml... - 0 views

  • En fait la formulation qu'on retient habituellement c'est qu'on dit que sur Internet on a mis l'intelligence en périphérie du réseau. Dans Minitel on a mis l'intelligence au centre, c'est le contenu, c'est les bases de données avec des terminaux débiles autour. Internet c'est le contraire, on a mis des routeurs idiots au centre et on a mis en périphérie des ordinateurs qui réfléchissent. C'est ça le modèle d'Internet, la grande révolution qu'a été Internet, ça a été d'apporter ça. Les réseaux télé-informatiques centrés, on en fait depuis les années 50 à peu près
  • Ça j'aime bien aussi, Google, Yahoo, MSN c'est à peu près les trois moteurs de recherche qui font 95% de la recherche sur Internet et de l'indexation. À une époque, quand on cherchait le site Minitel qui permet quelque chose, on tapait 3615 et au lieu de taper le nom du site dans la case « nom du site » on allait dans la case « rechercher », on tapait des mots-clés, puis France Télécom proposait les services Minitel auxquels on pouvait se connecter. Bon ben ça ça s'appelle Google. Ils l'ont fait en couleur, ils l'ont fait en grand, ils l'ont fait avec de la pub sur le côté, mais c'est le moteur de recherche du Minitel, c'est pas ça Internet. Internet c'est pas les 8000 machines de Google qui détiennent le savoir de l'humanité. Internet c'est le contraire de ça. Donc finalement côté réseau sur la technique c'est pas du net, ce que vous utilisez couramment, c'est pas du net, c'est du Minitel.
  • Et on est venu sur un modèle qui est assez bizarre qui a beaucoup émergé ces dernières années de publicité/publication. Parce que si Monsieur France 2 veut être proprement diffusé il paye un droit de publication, c'est-à-dire qu'il paye les opérateurs réseau pour être diffusé. Si y'en a certains parmi vous qui ont suivi les débats sur la liste FRnOG il y a quelques mois, la trame sous-jacente c'était Monsieur Free qui disait à Monsieur Dailymotion « je transporterai pas ta merde si tu me donnes pas des sous ». Ça c'est le droit de publication. Curieusement y'a pas ça d'habitude sur Internet .C'est quelque chose d'assez récent. Et puis y'a la publicité, c'est-à-dire que, comme vous êtes des gens très partageurs, vous avez vos vidéos perso, aguichantes ou non, que vous mettez sur Dailymotion histoire que tout le monde en profite, curieusement les reversements publicitaires que perçoit Dailymotion, vous, vous les percevez pas. Parce qu'en fait vous leur confiez votre contenu pour qu'il y gagnent leur publicité. Ça c'est un modèle assez particulier et si vous regardez bien le mode publicité/publication on paye aux deux bouts, c'est-à-dire que celui qui a du contenu paye pour qu'il soit diffusé, et puis celui qui vient regarder le contenu il paye sous forme de publicité. On est bien revenu au modèle du téléphone. Maintenant c'est plus des communications à la minute c'est des publicités, mais le modèle est vraiment le même.
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  • → Pluralité À la place du monopole local, on a une certaine pluralité, c'est-à-dire que les, on vous a parlé d'ouverture de la concurrence, de l'ouverture du marché tout ça... Moi quand on me parlait pas d'ouverture de la concurrence et d'ouverture du marché, c'est-à-dire quand je me suis abonné à FDN, c'était en 96, y'avait 5-6 opérateurs chez qui je pouvais m'abonner sur Paris et je pouvais prendre l'opérateur que je voulais. Y'avait pas de souci, y'en avait bien plusieurs.
  • → Transporteurs L'opérateur de réseau se comporte comme un transporteur, c'est-à-dire quand je commande un paquet chez un commerçant, pas forcément sur Internet, dans les années 80, chez Les 3 redoutes quand je commandais des chaussettes je payais mes chaussettes à Les 3 redoutes et Les 3 redoutes payaient le transport à La Poste, La Poste ne s'occupait que du transport. Ça c'est à peu près le modèle d'Internet. Mon FAI il transporte mes données, c'est tout, il regarde pas ce qu'il y a dedans c'est pas sa sauce. Finalement d'où ça vient, c'est-à-dire savoir si ça vient d'un contenu payant ou si ça vient d'un contenu gratuit, lui, il s'en fiche. Il transporte de manière neutre.
  • Alors quelques exemples d'opérateurs: bon forcément j'ai cité FDN, c'est le mien, j'ai cité Neuronnexion parce qu'on est à Amiens, et puis le gros national à l'époque c'était Oléane, c'est-à-dire que Oléane qui était un gros opérateur à l'époque, dans les débuts du net au milieu des années 90, Oléane était connecté à des dizaines d'autres opérateurs en France. Y'avait pas de problème pour obtenir un accord d'interconnexion, dans des conditions relativement équitables entre Neuronnexion qui était une PME avec quelques personnes sur Amiens et Oléane qui était une PME avec quelques dizaines ou quelques centaines de personnes sur la fin à Paris.
  • → Free Free même punition. C'est pas vraiment un opérateur Internet, c'est plus vraiment un opérateur Internet, c'est en train de basculer tout doucement vers un opérateurs Minitel. Y'a trois ans l'idée qui a été tenue sur FRnOG de dire à Dailymotion « je transporterai ta merde si tu me donnes des sous » elle aurait fait bondir les gens de chez Free. À l'époque où ils étaient petits ça leur aurait fait très peur parce que c'était un moyen de les empêcher de grossir. → SFR SFR, oui alors pour les gens qui savent pas SFR c'est le nom complet de Neuf-Cegetel, bah je sais pas c'est le plus gros actionnaire, moi je veux bien les appeler autrement, m'enfin voilà, l'actionnaire c'est SFR, donc eux, même chose, c'est plutôt un opérateur de téléphonie qui vend du net avec du vrai Minitel dessus.
  • Alors on n'a pas basculé du modèle à Internet qui commençait à émerger au milieu des années 90 au modèle Minitel qui est en train d'émerger aux États-Unis au début des années 2000 complètement par hasard. Il a fallu plusieurs morceaux pour en venir là. Même chose je vais me centrer plutôt sur les effets franco-français mais vous verrez le modèle s'étend assez bien.
  • → DRM : exclusivité D'abord les DRM, ça, ça vous parle on en a parlé beaucoup ici, DADVSI, Droits d'Auteur et Droits Voisins dans la Société de l'Information, pour les gens qu'oublient ce que veut dire l'acronyme. Créer des DRM c'est créer de l'exclusivité. C'est un morceau qui manquait sur Internet on pouvait pas créer de l'accès exclusif de manière simple. En mettant des DRM dedans on peut bien, c'est facile. C'est-à-dire qu'une fois qu'on aura bien mis des DRM dans tous les fichiers, l'opérateur pourra dire « je transporte, ou pas, les fichiers signés par Machin », Microsoft n'a pas envie de transporter les fichiers signés par Torvalds, simple, suffit de pas les transporter.
  • → Brevets : fermeture Les brevets ça crée de la fermeture. Je vous le disais tout à l'heure, Internet et le logiciel libre c'est très exactement la même chose, ce ne sont que deux facettes du même objet. À partir du moment où je mets des brevets je ferme le jeu. Si c'est breveté ça veut dire que quelqu'un d'autre n'a pas le droit de le refaire pour venir s'interconnecter. En fait une fois que j'ai bien breveté le mode de fonctionnement du Minitel, un méchant concurrent ne peut pas fabriquer des Minitel, ça ne sert qu'à ça les brevets, c'est même la définition du brevet.
  • → Filtrage : demi-connexions Le filtrage que nous demandent régulièrement les différents gouvernements, on pourrait croire que c'est de la censure fasciste, y'en a sans doute un ptit peu, je pense que quand les Renseignements Généraux demandent en loucedé à un opérateur de filtrer un gars ça pourrait ne pas être parce qu'il est terroriste mais juste parce qu'il fait chier, disons que ça s'est déjà vu. Mais ça a un effet de bord très amusant, une fois que les opérateurs ont mis dans leurs réseaux, c'est pas encore le cas mais ça vient, des boîtiers qui sont capables de filtrer, le boîtier qui est capable de filtrer je pense qu'il y a quelques informaticiens dans la salle, il filtre ce que l'admin sys demande de filtrer, c'est-à-dire ce que le gouvernement lui demande de filtrer parce qu'il est plutôt obéissant, pour pas aller en taule, et puis ce que son patron lui demande de filtrer. C'est-à-dire que le filtrage qu'est demandé par le gouvernement, pour des raisons probablement de sécurité publique, enfin on espère, il permet également de rétablir le modèle des demi-connexions, c'est-à-dire que je filtre les sites nazis et les filtres qui n'ont pas payé. Ça permet de bien faire rentrer ce modèle économique.
  • → Responsabilité : centré. La responsabilité, alors j'étends un ptit peu le titre, c'est les différents débats qu'on a eu depuis l'affaire Altern1 en, c'était quand l'affaire Altern 97, non 98, 99 par là, c'est la responsabilité des hébergeurs, c'est-à-dire que l'hébergeur est responsable de ce qu'il y a sur le site, et si on lui signale un contenu supposément illégal, il se doit de l'enlever avec diligence. Il pourrait l'enlever avec voiture mais diligence c'est mieux. Ça, ça veut dire que si je prends le risque de permettre à quelqu'un de poser son site web sur ma machine, s'il dit de la merde c'est moi qui vais en taule. Moi je peux pas l'assumer. France Télécom peut l'assumer parce que quand il aura un procès, France Télécom enverra son armée d'avocats, expliquera que dès qu'on lui a signalé le contenu elle l'a enlevé, je veux dire c'est vrai, c'était un dissident d'un endroit où on n'a pas le droit de dissider, qu'il aille donc dissider ailleurs, donc ça a été tout bien enlevé, et ils pourront dire, nous on est blanc bleus ils vont au procès, ils payent des avocats, ils s'en sortent. Par contre la PME de banlieue qui essayait de faire pareil, ben quand elle s'est retrouvée devant le juge, ça lui a coûté un œil de payer l'avocat, et puis comme le mec qui dissidait il disait des trucs finalement qu'en France on a le droit, ils ont estimé qu'ils allaient pas supprimer le site, et donc ça va jusqu'au procès et ça coûte cher. Donc la responsabilité des hébergeurs ça tend à faire que les petits hébergeurs ont du mal à exister parce qu'ils existent en vivant dangereusement, donc ça crée du réseau centrés, puisque les petits ont du mal à exister il restera que les gros.
  • → Régulation : interco La régulation c'est aussi quelque chose de fabuleux. Ce qu'on appelle régulation dans le monde Internet professionnel, c'est l'ARCEP, Autorité de Régulation des Communications Éléctroniques et des Postes, ex-ART, Autorité de Régulation des Télécommunications, c'est des gens qui ont été mis en place à l'époque où, suite à certaines directives européennes, on a ouvert le marché des télécom. J'ai assisté, alors, enfin si un ptit peu en tant que président de FDN, mais aussi avec d'autres casquettes, à une des réunions de l'ARCEP sur les réseaux d'initiatives publiques où y'avait le monsieur responsable du dégroupage en France, qui nous expliquait mort de rire que, y'a 10 ans quand ils ont commencé et qu'ils ont fait les premières réunions sur le dégroupage, il fallait une salle de réunion gigantesque pour asseoir les 50 opérateurs alors qu'aujourd'hui quand ils font les réunions sur le dégroupage, ils font ça dans son bureaux parce qu'ils sont 4, et il avait l'air content de lui pépère. C'est-à-dire que lui, il a été mis en poste pour ouvrir le marché, il est passé de 50 acteurs à 4 et il est content. Fabuleux! Moi je trouve fabuleux. Et donc ce petit jeu où on se retrouve avec 4 opérateurs qui vendent du Minitel-net 2.0 ben ça fait qu'ils sont suffisamment gros pour envoyer chier tous les autres, je veux dire quand on s'appelle Free et qu'on a 2 millions d'abonnés, ou quand on s'appelle France Télécom et qu'on en a 4, ou quand on s'appelle Neuf et qu'on en a je-sais-plus-combien à force de racheter leur clients je sais plus où ils en sont, 2,5 probablement, forcément, un Schtroumpf qui vient avec 20 000 comme Nérim rien à battre, parle pas aux ptits. Donc la difficulté d'interconnexion des réseaux, elle vient en bonne partie des erreurs de régulation ou des choix de régulation, parce que c'est ptet pas par erreur qui font qu'il y a plus de petits opérateurs.
  • → Gouvernance : assurance Et puis pour ceux qui étaient à la table ronde politique hier, y'a des problèmes de gouvernance. Les problèmes de gouvernances, ce sont tous ces braves gens qui se réunissent entre eux pour décider si oui ou non on va permettre aux gens d'acheter des noms de domaines sans leurs papiers, ou si on va distribuer des adresses IP aux pas gentils, ou comment on va faire en sorte que les pédo-nazis puissent pas faire ci ou ça, ou que les terroristes puissent pas poster, donc comment Google va filtrer tous les sites écrits en arabe parce que ça doit être suspect, sauf ceux bien évidemment signés par le gouvernement qui vend du pétrole. Tout ça c'est ce qu'on appelle la gouvernance Internet, c'est l'IANA, c'est l'ICANN, c'est le RIPE c'est etc. Ça en fait c'est une assurance. Une fois que c'est convenablement tenu par les quelques juristes des très gros opérateurs - vous pouvez y aller, y'a pas un technicien à poil dur, y'a quelques vieux barbus tout gris qui parlent BGP, le reste c'est tout du cravateux juriste docteur en droit, envoyé par les opérateurs pour vérifier que tout va bien. Ça c'est une assurance, c'est l'assurance du fait qu'ils resteront dans la position où ils sont.
  • Ils sont en train d’éteindre Internet D'où ça sort tout ça ? Ça sort schématiquement de l'histoire, c'est-à-dire que les gens qui ont de quoi fabriquer du réseau sont les gens qui ont fabriqué le téléphone et qui étaient en situation de monopole, ce sont les gens qui ont fabriqué la diffusion télé qui étaient en situation de monopole. Internet est né, à un moment ils se sont dit « tiens ça va se vendre » alors ils en ont vendu et puis, sans forcément être méchants, on pourrait croire à la théorie du complot mais j'y crois pas, je pense qu'ils sont pas assez malins pour s'être dit « tiens on va se liguer pour attaquer sur tous les fronts en même temps pour faire taire les pénibles »; moi je pense qu'ils l'ont pas fait exprès, mais ils sont en train d'éteindre Internet; et c'est un effet de bord naturel, c'est-à-dire qu'Internet remettait en cause leur monopole, ils ont fait chacun les petites actions dont ils avaient besoin pour essayer de maintenir leur monopole: les gros éditeurs de musique en faisant des DRM, les auteurs de logiciels tout pourris propriétaires en faisant des brevets, les marchands de contenu qui veulent pas qu'on aille acheter le contenu des autres en faisant du filtrage etc etc etc. Je pense même pas qu'ils se soient concertés pour faire tous les mêmes conneries.
  • On va manger du numérique avarié Et quand ils vous disent qu'on passe à l'heure du numérique, c'est vrai. Ils font bien du numérique, si vous regardez la télé autrefois y'avait de la neige, maintenant elle pixélise, c'est ben qu'elle est numérique ! Mais c'est pas de l'Internet, c'est du numérique. Du numérique, ça peut être le baladeur fermé propriétaire d'une grande marque japonaise en quatre lettres commençant pas S finissant par Y qui met des rootkit dans les CD ou ça peut être le fait que je fasse écouter la musique que j'aime bien à ma ptite sœur. Dans les deux cas, c'est du numérique, juste moi je trouve y'en a un il est avarié, je vous laisse deviner lequel.
  • L'apparition d'Internet a permis l'apparition du libre et l'apparition du libre a permis l'apparition d'Internet, les deux ont crû en même temps. Il va y a voir un décrochage. Le numérique va continuer à croître mais Internet a commencé sa décroissance il y a déjà quelques années. Il y a de moins en moins de gens qui s'hébergent eux-mêmes sur leur ligne ADSL. La décroissance d'Internet a commencé, la décroissance du libre c'est juste après. Même si vous arrivez à ce qu'ils ne fassent pas passer les brevets logiciels cette année et les DRM l'année prochaine, si vous arrêtez Internet, si vous les laisser arrêter Internet libre, vous allez mourir.
  • Donc je crois que ce sont les deux piliers, le premier c'est: il faut éduquer, aller expliquer aux gens ce que c'est qu'Internet, aller dire aux gens que Internet c'est pas de mettre des vidéos marrantes sur Dailymotion, Internet c'est de mettre les vidéos marrantes sur mon PC et que vous veniez les voir. C'est fondamental comme différence; ça c'est le premier pilier, éduquer les gens, c'est très long. Je veux dire on savait, 'fin moi ça fait très longtemps que je suis sur Internet, ça fait 10 ans que je suis président de FDN, ça fait longtemps que je réfléchis sur ces questions, là je sais que c'est long d'éduquer les gens. La croissance actuelle des ventes de Machin Box en Minitel 2.0 c'est pas la croissance de l'éducation au net. Le type qui publie son blog sur un ordinateur qu'il ne possède pas, il fait du Minitel alors il apprend à faire du Minitel amélioré où il peut parler, mais il n'a pas encore appris à faire du net, c'est-à-dire à mettre son blog sur une machine qu'il est le seul à pouvoir couper du réseau. C'est très différent, cette éducation-là va prendre un ptit peu de temps. Et le deuxième pilier c'est: faites votre réseau, faites vos serveurs IRC qui ne sont pas ceux des gros opérateurs, faites vos serveurs mail qui ne sont pas ceux des gros opérateurs. Faites votre réseau. Avec ces deux piliers-là, on aura quelques résistants qui sont ceux qui font le réseau, et quelques enseignants pour propager la bonne parole, ce sont les deux fondamentaux dont on a besoin. Je sais pas ce qu'on peut faire d'autre. Si, on peut essayer de se battre sur le juridique, mais on y va vraiment avec un lance-pierre contre des chars d'assaut.
  • y'a deux objections classiques au « hébergez-vous vous-mêmes », y'en a des moins classiques qui sont en général pas très intéressantes, en tout cas j'en ai pas encore entendu, y'en a deux qui sont vraiment classiques, y'a celle que tu indiques qui est intelligente, y'en a une autre qui est bête. Je vais commencer par celle qui est bête pour m'en débarrasser. Le « c'est compliqué techniquement », ça, c'est juste faux, je veux dire si le débile de base il est capable de poster une vidéo sur Dailymotion et il est capable de poster dans son blog, faire une Internet box qui contient le serveur Apache*4 qui contient son blog et les plug in type Dailymotion, il aura qu'à uploader vers sa boîte, c'est pas plus dur. Donc le « techniquement c'est compliqué » ça c'est juste faux.
  • Après y'a le problème écologique. La question écolo là-dedans c'est « si je laisse mon PC allumé tout le temps pour héberger mon pauvre site web qui a 12 visiteurs par jour, je brûle le courant plein pour rien ». Ça c'est un vrai problème. Mais dire « je vais m'héberger en salle machine avec tout le monde comme ça si on pose une bombe tout le monde se tait », c'est la mauvaise réponse. Quand les écolo disent « la consommation d'électricité fabriquée avec du charbon et du nucléaire c'est vachement dangereux » ils ont raison. Quand on apporte comme réponse « y'a qu'à se passer d'électricité », c'est pas la bonne. Un ordinateur capable d'héberger un site web c'est pas l'énorme machin avec 12 ventilos que tu utilises pour jouer au dernier jeu à la mode. Un ordinateur capable d'héberger un site web ça a une puissance de calcul similaire à celle qu'on trouve dans un palm aujourd'hui, ou dans un téléphone; c'est-à-dire que ton téléphone là, s'il était pas en Java avec de la merde dedans, il serait capable de faire des sites web comme on n'en rêvait pas en 95. Il consomme peau de balle en courant. Lui tu peux le laisser chez toi branché, et pour peu qu'en plus tu lui donnes du courant que t'as fabriqué avec des fines herbes et avec du bois, ou avec du solaire, ça va être nickel. Un ptit ordinateur qui ne mange que du solaire et qui est autonome tout seul dans sa boîte avec du solaire ça existe, les fous qui font des réseaux wifi bizarres ouverts etc, ils ont ça, des espèces de routeurs qu'ils viennent mettre sur le toit collés à la borne wifi, c'est 100% autonome si c'est sur du solaire, ça mange pas d'énergie.
  • -Hébergeur hébergé, c'est pas forcément une bonne réponse dans le sens « on se met à 3 et on loue une bécane dans une salle machine », c'est dans cet esprit-là? Dans cet esprit-là, dans la balance entre Internet et le Minitel quand tu mets ton site web chez OVH*6 tu es purement dans Minitel, quand tu mets dans le serveur des pages perso Wanadoo c'est pire, quand tu commences à le mettre sur le serveur hébergé en salle machine d'une assoss sympathique, l'Autre.net, Ouvaton des gens comme ça, Tuxfamily*7 tu rééquilibres un peu, quand tu le mets sur les machines auto-hébergées des gens comme RHIEN*8, le Réseau d'Hébergeurs Indépendants ENgagés, je vous invite à aller les voir si vous ne les connaissez pas, R-H-I-E-N, c'est super bien ce qu'ils font, ça penche presque vers de l'Internet parce que, eux, ils s'y mettent à 10-15-20-30 à héberger sur la machine du gars qui sait faire leur site web derrière leur ligne ADSL. On est quasiment sur de l'Internet, on est sur du beaucoup-net. Donc oui c'est mieux. Je veux dire si t'as à choisir entre les pages perso de ton fournisseur d'accès moisi qui retirera le contenu si ça lui plait pa,s et te faire héberger dans la même machine que ta bande de potes, c'est plutôt mieux la deuxième solution, maintenant si la machine en question elle est dans une salle machine qui t'appartient pas, où les flics ils rentrent quand ils veulent avec même pas un mandat, juste ils demandent poliment au monsieur à l'entrée, pas top.
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    "Internet, logiciel libre, c'est la même chose En fait ce à quoi je veux en venir c'est que c'est la même chose: c'est-à-dire que sans logiciel libre pas d'Internet: si BIND n'avait pas été libre, si le protocole de routage IP n'avait pas été libre et ouvert Internet ne serait pas né. Donc sans logiciel libre pas d'Internet. Sans Internet pas de logiciel libre, évident. Si on supprime le mail et les échanges électroniques de code entre développeurs pour faire murir les softs, ça ne peut pas marcher. Les deux sont intimement liés: en fait ce sont deux facettes d'un même objet. Cet objet, si vous voulez on débattra tout à l'heure, je pense que c'est ce qu'on appelle la société du savoir, l'économie du savoir. Mais ce sont deux facettes du même objet on peut pas différencier, on peut pas dissocier Internet et logiciel libre, c'était ça le bout d'historique que je voulais vous raconter."
Aurialie Jublin

Le CES de Las Vegas ou l'urgence de la sobriété numérique | Perspectives sur ... - 0 views

  • Le numérique, c’est surement là où les logiques de surconsommation, de renouvellement accéléré des équipements, d’options ubuesques, et des traitements "chaotiques" des déchets sont les plus fortes. C’est donc pour tout cela que la sobriété doit pénétrer pleinement désormais le numérique. Il ne semble pas que ce soit le chemin pris aujourd’hui, même si plusieurs acteurs notables tentent quelques propositions en ce sens : La Fing avec une journée Agenda pour le futur sur la « sobriété numérique » en 2018 ou son appel Reset en 2019 pour réinventer le numérique, le think-tank The Shift Projet présidé par Jean-Marc Jancovici avec un conséquent et solide rapport « Lean ICT – pour une sobriété numérique » publié en octobre 2018.
  • Le constat de départ est simple, c'est « le grand gâchis énergétique » comme le CNRS le résume. Le numérique c’est de l’ordre de 10% de la consommation d’électricité mondiale. Pour comprendre ces consommations énergétiques qui plombent l’imaginaire immatériel derrière le « cloud », il faut avoir en tête la consommation énergétique (et de matière ensuite) associée aux objets connectés, écrans, mais aussi réseaux et data-center de plus en plus nombreux.
  • Anne-Cécile Orgeri chercheuse de l’Irisa le rappelle, les terminaux entre nos mains ne consomment que 30% de cette énergie, les 70% restants étant consommés dans les data-centers, routeurs, et infrastructures cachés pour l’usager. Et comme toujours, les infrastructures sont dimensionnées pour la pointe. En gros, c’est le pic de streaming du soir qui détermine l’infrastructure, comme les heures de sortie de travail déterminent les périphériques routiers ou les consommations de chauffage le système électrique avec ses centrales d’extrême pointe. Tout cela concoure donc à un surdimensionnement, très consommateur d'énergie et de ressources, et dont la majorité des impacts sont occultés, ou invisibles pour l’utilisateur. Et on ne parle même pas à ce stade des limites même du recyclage, et des filières défaillantes des déchets numériques.
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  • L’énergie grise, ou embarquée, est telle que les équipements numériques doivent incontestablement augmenter leur durée de vie puis réduire leur nombre. Il n’est pas du tout certain que l’Internet des Objets (IoT) présente un quelconque intérêt environnemental, par contre, il viendra indubitablement rajouter quelques équipements à des foyers déjà suréquipés (une dizaine d'équipements pour les citoyens américains par exemple). Mais avec les poubelles ou toilettes connectées, on voit bien qu'il n'y a guère de limites.
  • Sur le design, mais aussi le code et les logiciels, aujourd’hui parfois écrits à la va-vite et surconsommant ressources et énergie, des principes d’efficacité et de sobriété doivent aussi être mis en oeuvre. Cela n’est évidemment pas qu’une question technique mais aussi économique : quand pour consulter la météo, une vidéo publicitaire s’ouvre systématiquement avant de vous permettre l’accès à l’information, il va sans dire que 90% du volume de données n’a rien à voir avec la demande initiale…
  • Un numérique sobre, c’est aussi et surtout un numérique qui s'intéresse à « sa périphérie ». Plus largement, tant dans le hard que le soft, des équipements aux logiciels, c’est un numérique au service de la transition énergétique. Pas un numérique qui « connecte » notre poubelle, nos toilettes, ou notre réfrigérateur, mais un numérique qui aide à consommer moins de ressources.
  • Il faudrait donc développer des d’outils numériques qui, plutôt que de cacher (et repousser) leurs impacts, rendent visible à l’utilisateur tout ce poids, cette énergie grise ou ce « sac-à-dos matières ». Les formes de restitution pour l’utilisateur sont nombreuses à imaginer : de l’étiquette énergie/environnement lors de l’achat, l’indice de réparabilité en préparation, aux applications adaptées dans le quotidien et le paysage urbain, en passant par les indicateurs à penser pour les différents usages (un voyant, box, écran ou autre dispositif « rouge » pour du streaming à l'heure de pointe par exemple), voire une fiscalité environnementale incitative sur les équipements (type bonus/malus)…
  • Là où le pouvoir du numérique est encore grand, c’est par exemple dans la mise en visibilité d’alternatives existantes. Par exemple des itinéraires cyclables ou "marchables". Les collectivités sont tellement en retard sur ces liaisons douces sur de très nombreux territoires, notamment en milieu rural, que la mise en visibilité d’une pratique, d’une demande, peut être le premier pas pour mettre dans le débat public un besoin. Et là, la puissance d’un Maps, Google map, ou encore Openstreetmap est intéressant. Redécouvrir cette cartographie au profit de mobilité douce ou active est une perspective réjouissante pour la sobriété numérique. Il faudra ensuite bien sûr le relais des collectivités pour équiper durablement, éclairer la nuit, nettoyer l’automne et l’hiver, sécuriser les chemins de halage… mais le point de départ peut être la cartographie numérique des pratiques.
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    "A la lecture du compte rendu du Consumer Electronics Show de ce début 2019 faite par Bernard Le Moullec dans l'Usine Nouvelle, l'urgence de la sobriété numérique vous saute aux yeux. Un tel déluge d'innovations inutiles fait surement bien plus que tout le travail de fond de think-tanks ou chercheurs pour prendre conscience de l'absurdité de la voie empruntée."
Asso Fing

La consommation électrique des logiciels, un enjeu pour les industriels et… l... - 0 views

  • Troisièmement, parce que le législateur pourrait intervenir… « En 2020 entrera en vigueur une législation européenne sur l'écoconception des serveurs et des unités de stockage en ligne, rappelle Rabih Bashroush, professeur en systèmes distribués et génie logiciel à l'Université de Londres-Est, qui a  participé à l'élaboration de ce texte . Il faut un cadre similaire pour la consommation des logiciels. » En France, un député, Fabrice Brun (LR), vient de  demander au gouvernement d'obliger les éditeurs de logiciels à « pratiquer une écriture plus vertueuse, en terme environnemental, du code informatique. »
  • Enfin, parce que jusqu'ici fabricants et gestionnaires ont tenté de réguler la consommation en jouant sur des solutions « matérielles » : utilisation de processeurs ou de cartes mères qui chauffent moins, de mémoires moins énergivores ; déclenchement des sauvegardes la nuit quand les serveurs sont moins occupés… Or, pour certains experts, ces gisements d'économies sont désormais épuisés. « Dans les dix ans à venir, il n'y aura pas de révolution technologique, facilement déployable à grande échelle, qui permettra de réduire la consommation énergétique du numérique : la seule voie possible est celle de la sobriété », affirme Hugues Ferreboeuf, qui dirige les réflexions sur l'empreinte carbone du numérique  au sein du think tank The Shift Project . « Nos data centers comptent d'ores et déjà parmi les plus économes du marché, mais nous devons aller plus loin, s'inquiète François Sterin, directeur industriel chez l'hébergeur Web OVH. Cet enjeu est crucial pour les fournisseurs de cloud, tant du point de vue commercial que sociétal. »
  • Reste donc une seule piste : la consommation induite par les logiciels. La mesurer est assez simple pour les smartphones et les objets connectés, plus compliqué pour les serveurs et PC. « On peut brancher des appareils de mesures - des sortes de wattmètres - sur les smartphones pour récupérer les données de la batterie, explique Thierry Leboucq. La mesure réelle permettra demain d'établir des normes et des labels pour valider l'éco-consommation d'un service numérique. » Pour les objets connectés, qui ne comportent que quelques composants, Alexandre Boé et son collègue Thomas Vantroys, de l'université de Lille, proposent déjà une solution. « Nous avons mis au point un petit appareil de mesure, composé d'un microprocesseur et d'un écran, coûtant une soixantaine d'euros, détaillent-ils. Couplé à des marqueurs introduits dans le logiciel, qui repèrent les fonctions les plus gourmandes, il permet aux fabricants et aux développeurs d'optimiser le fonctionnement et la consommation. »
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  • La mesure est plus compliquée sur les serveurs et les PC. « Par exemple, les couches d'abstraction matérielle, ces logiciels intermédiaires entre le système d'exploitation et le matériel informatique, consomment de l'énergie que vous ne voyez pas », met en garde Marc Vautier, qui anime la communauté des Orange Experts « Energie et environnement » au sein du groupe Orange. Dès 2016, Jean-Patrick Gelas, docteur en informatique, avait publié, avec son équipe de l'université Lyon-1, un article exploratoire sur la mesure en temps réel de la consommation, dans la revue « International Journal of Electronic Business Management ». « L'idée était de coupler les mesures de puissance électrique, réalisées par un wattmètre, avec les instructions du logiciel et les tables de correspondance 'fonction réalisée/énergie dépensée' publiées par les constructeurs », explique-t-il.
  • Romain Rouvoy, professeur d'informatique à l'université de Lille, propose une approche basée sur l'estimation. En collaboration avec Orange et le cabinet Davidson Consulting, il a mis au point PowerAPI, un prototype de recherche distribué sous licence open source, disponible sur la plate-forme GitHub.  « Une fois installée sur un serveur, un ordinateur portable ou un robot, notre logiciel va évaluer, à l'aide de modèles mathématiques que nous avons développés, la consommation électrique des applications qui tournent sur ces machines », relate-t-il. Plusieurs industriels de l'automobile et de la robotique se disent intéressés par sa technologie.
  • « Les développeurs ne doivent pas s'empêcher de discuter des cahiers des charges avec les services marketing, qui peuvent, par exemple demander des serveurs disponibles 99,99 % du temps, là où 99,9 % suffiraient et permettraient d'économiser de l'énergie », conseille Erwan Diverrez, architecte logiciels chez Orange.
  • « On peut jouer sur le stockage de données - par exemple les données d'usage qui décrivent la relation de l'utilisateur avec sa machine - et ne les envoyer que lorsque le smartphone est en Wifi ; cela évite d'essayer continuellement de se connecter au réseau mobile », ajoute Sébastien Brault, développeur sur mobile chez Orange.
  • « Pour le Web, il existe des astuces comme la gestion du cache de la mémoire, par exemple, pour ne pas avoir à télécharger plusieurs fois une image qui apparaît sur plusieurs pages d'un site », ajoute Romain Petiot.  « On peut aussi jouer sur les langages de programmation utilisés et les bonnes pratiques de développement associées à ce langage », estime Romain Rouvoy, professeur d'informatique à l'université de Lille.
  • « La moitié de l'empreinte carbone du numérique provient de la production des équipements », résume Hugues Ferreboeuf, coordinateur du rapport « Pour une sobriété numérique » publié par le think tank Shift Project. L'autre moitié se répartit en trois tiers : la consommation des serveurs dans les data centers, les réseaux de télécommunication et les quelque 15 milliards de terminaux et périphériques sur lesquels tournent des logiciels.
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    "Des logiciels tournent sur 15 milliards de terminaux et périphériques à travers le monde. Ce sont eux qui en commandent les besoins en énergie."
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    "Des logiciels tournent sur 15 milliards de terminaux et périphériques à travers le monde. Ce sont eux qui en commandent les besoins en énergie."
Asso Fing

IBM rachète Red Hat, le numéro un de l'« open source », pour 34 milliards de ... - 0 views

  • En pleine croissance, Red Hat n'a, au contraire, cessé d'augmenter ses revenus ces dernières années, jusqu'à frôler les 3 milliards de dollars lors de son dernier exercice annuel.Lancée en 1993, la société a mis au point une version de Linux (un système d'exploitation dont le code du logiciel est libre et gratuit) stable, testée et approuvée par ses soins, qu'elle vend aux entreprises.
  • Nommée GNU/Linux, celle-ci est une alternative aux offres sous licence propriétaire de Microsoft, dont l'ancien PDG, Steve Ballmer, avait qualifié les logiciels « open source » de « cancer » au début des années 2000. Mais les temps changent et les géants de l'informatique s'adaptent.En juin dernier, la firme de Redmond a  déboursé 7,5 milliards de dollars pour acheter GitHub, l'outil favori de quelque 30 millions de développeurs à travers le monde qui collaborent et partagent idées et extraits de codes informatiques. En avril dernier, le groupe dirigé par Satya Nadella avait aussi annoncé qu'il  allait s'appuyer sur Linux pour sécuriser ses objets connectés.
  • « Je suis incroyablement fier du rôle qu'a joué Red Hat pour faire [du logiciel libre] une réalité dans les entreprises », déclare Jim Whitehurst, le patron de Red Hat, dans le communiqué de presse. Ce dernier va continuer à diriger l'entité Red Hat au sein d'IBM, qui assure que celle-ci fonctionnera comme une « unité distincte ». « Il y a encore quelques années, le logiciel libre était l'alternative, l'option bon marché. Désormais, c'est la norme », se félicitait le même Jim Whitehurst, il y a deux ans, auprès des « Echos ». Ce rachat à 34 milliards de dollars en est aujourd'hui la preuve la plus éclatante.
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    "C'est la plus grosse acquisition jamais réalisée par IBM. Le groupe centenaire vient de débourser près de 34 milliards de dollars (soit environ 30 milliards d'euros) pour racheter Red Hat, le numéro un mondial de l'« open source » (logiciel libre). Les deux groupes se connaissent déjà bien et travaillent sur des projets communs depuis plus de dix-sept ans. En mai dernier, ils avaient annoncé qu'ils collaboraient dans le domaine du cloud hybride (un mélange entre stockage chez des opérateurs tiers et sur ses propres serveurs), un segment de marché qui rencontre un véritable engouement. C'est sur ce pan-là qu'IBM met l'accent pour expliquer cette méga-acquisition et la prime qu'il paie (+63 %) par rapport au dernier cours de clôture de l'éditeur."
Aurialie Jublin

Bienvenue dans le «World Wide Fake» - Libération - 0 views

  • Le Web existe officiellement depuis le mois de mars 1989. Il s’est construit sur différentes strates, dont la rétro-archéologie pourrait être la suivante. D’abord, le «World Wide Web». Le Web des documents : ses utilisateurs, ses ingénieurs, ses interfaces et ses intérêts économiques, tout sur la planète web tourne autour de l’axe documentaire. Il faut indexer, classer, donner accès à ce qui va très vite devenir une quasi-infinité de documents d’abord disponibles sous forme de texte, puis d’images, dans des pages et des sites.
  • Ensuite, un «World Live Web» car tout s’accélère, de la production des contenus à leur mise à disposition quasi instantanée dans les architectures de moteurs de recherche qui se font désormais fort d’indexer toute l’actualité et ce en temps réel.
  • uis, le «World Life Web». L’axe autour duquel tourne toute la planète web n’est plus celui des documents mais celui des «profils». Ce qui change tout, tant sur le plan trivial de l’ergonomie que sur celui - crucial - de l’économie.
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  • Enfin, avec l’Internet des objets vient alors le règne du «World Wide Wear». Les interfaces sont désormais celles de nos vêtements, elles siègent sous la forme d’enceintes connectées au milieu même de nos maisons. Des technologies littéralement «prêtes à porter» autant qu’elles sont prêtes et toujours «à portée». Et, avec elles, l’anecdotisation des régimes de surveillance qui conduit tout droit au «World Wide Orwell».
  • Nous sommes aujourd’hui à l’étape d’après. Celle du «World Wide Fake». Un environnement, un écosystème dont l’essentiel des interactions est artificiellement fabriqué sur la base d’une spéculation qui n’a d’autre but que de s’entretenir elle-même. Issue d’une forme de capitalisme linguistique se déclinant en un capitalisme de surveillance, cette spéculation avait initialement pour but de nous maintenir le plus attentionnellement captifs possible, nous rappelant sans cesse qu’il fallait interagir, notamment par le biais de ces contremaîtres cognitifs que sont les notifications. Mais aujourd’hui le «faux» se déploie au sein des architectures techniques toxiques de plateformes prédatrices qui ont presque totalement phagocyté tout ce qui fut l’espace public du Web, et contraint nos usages à prendre place dans ces espaces privés et privatifs.
  • Aujourd’hui, «de faux internautes avec de faux cookies et de faux comptes sur des réseaux sociaux effectuent de faux mouvements de souris, activent de faux clics vers de faux sites webs [….], créant un simulacre d’Internet dans lequel la seule chose encore réelle ce sont les publicités», écrit Max Read dans un papier pour le New York Magazine.
  • Nous y sommes et dans des proportions encore plus ahurissantes : presque 52 % du trafic internet mondial en 2016 a été généré par des bots. De faux utilisateurs donc.
  • Le faux est souvent l’autre nom du «mensonge». Et on semble découvrir que tout le monde ment sur le Web. Puisque chacun est seul à disposer de ses propres chiffres au service de ses propres certitudes ou de ses propres intérêts comment pourrait-il en être autrement ? On a découvert, presque étonnés, que Facebook avait menti sur les chiffres d’audience de ses vidéos, qu’il mentait également sur les métriques liées à «l’engagement». On a découvert que Google mentait si on lui posait la question de savoir si l’Holocauste avait vraiment existé. On a compris qu’en plus de leurs architectures techniques toxiques, les grandes plateformes disposaient chacune de leur propre régime de vérité - celui de la popularité pour Google et celui de l’engagement pour Facebook - qui rendait encore plus difficile la construction d’un espace culturel commun permettant de faire société
  • Au niveau géopolitique même, de faux comptes utilisant de fausses publicités ont permis d’influencer le résultat de vraies élections. Les technologies de l’artefact, les «Deep Fakes», qui permettent à moindre coût de truquer le réel avec un effet de vraisemblance quasi indétectable, sont aujourd’hui en passe de devenir des technologies «grand public» : on peut grâce à elles remplacer le visage d’un acteur par celui d’un autre dans un film mais également modifier la vocalisation du discours tenu par un homme politique pour lui faire dire ce que l’on veut.
  • Ce faisant, c’est tout ce qui dans notre société permettait d’établir la valeur de preuve d’une image, d’un discours, d’un témoignage ou d’un fait, qui vole en éclats et qu’il nous faut réapprendre à définir et à construire. Voilà des années qu’avec d’autres, je milite pour une prise en compte et une intervention sur la dimension non pas économique mais simplement politique des grandes plateformes.
  • Hannah Arendt est morte en 1975 et n’a donc jamais connu Internet. Dans un entretien de 1974 sur la question du totalitarisme, elle écrivait ceci : «Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce qu’il vous plaît.» C’est très exactement cela, le risque et la promesse du World Wide Fake si nous n’y faisons rien : la conjugaison d’un emballement spéculatif autour d’une industrie publicitaire de la falsification et de l’altération et l’annonce d’un effondrement de notre capacité collective à faire société dans un espace public commun. Et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce qu’il vous plaît
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    "Aujourd'hui, plus de la moitié du trafic internet mondial est généré par des bots, c'est-à-dire des faux utilisateurs, qui manipulent les audiences et orientent les débats. Et c'est notre capacité collective à faire société qui est en jeu."
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