"Et si, concernant l'avortement l'obscurantisme était surtout dans le refus du questionnement éthique ?
L'entre-deux tours des primaires de la droite voit ressurgir le débat sur l'avortement, dans des conditions pour le moins douteuses. Que l'on soit en droit de savoir ce qu'un candidat à la Présidentielle (ici François Fillon), pense sur cette question, est effectivement légitime. Mais lorsque la journaliste Léa Salamé, ce mardi matin sur France Inter, s'étonne auprès du porte parole du député de Paris que François Fillon puisse se dire «hostile à l'avortement à titre personnel» tout en respectant la loi qui le concerne… voilà un étonnement qui, en retour, étonne !"
"A y regarder de près, le drame de cette affaire reste l'incertitude dans quelle nous sommes de ce qu'aurait pu souhaiter Vincent Lambert en pareille circonstance.
En début de semaine, la publication sur le site de Famille Chrétienne d'une courte vidéo montrant Vincent Lambert, sur son lit d'hôpital, est venue exacerber l'émotion soulevée par la récente décision de la Cour Européenne des droits de l'homme de confirmer l'arrêt du Conseil d'Etat autorisant l'arrêt éventuel des soins qui lui sont prodigués. Ces quelques images «volées» sont empreintes d'une grande émotion. En d'autres circonstances elles auraient pu tout aussi bien être utilisées, dans son combat, par l'Association pour le droit de mourir dans la dignité. Car au-delà précisément de l'émotion produite et recherchée, elles ne disent rien qui soit de nature à infirmer le diagnostic médical porté sur la situation de Vincent Lambert."
"Dans sa livraison de Noël, l'hebdomadaire Pèlerin a eu la bonne idée de faire commenter par quelques personnalités sept paroles «lumineuses» de Jésus. La dernière est tirée de l'évangile de Matthieu : «Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux.» (Mt.7,12). Cette lecture m'a surpris en pleine réflexion sur la question de la fin de vie et du débat annoncé pour le printemps prochain, suite à la remise au Président de la République du rapport Claeys-Leonetti.
L'injonction biblique : «Tu ne tueras pas», que l'on trouve dans d'autres traditions comme, déjà, dans le code d'Hammourabi, dix siècles plus tôt, a longtemps été en parfaite harmonie avec la «règle d'or» de la morale universelle : «Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l'on te fasse à toi-même.» (1)
Or voilà qu'aujourd'hui, en un retournement dont nous n'avons pas totalement pris la mesure, le précepte évangélique vient jeter un éclairage inattendu sur nos débats relatifs à la fin de vie. «Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous…» pourrait bien recouvrir aussi notre désir de pouvoir terminer notre vie paisiblement, en échappant, autant que faire se peut, à l'épreuve de la souffrance. Ce qui est désormais rendu possible par les progrès de la médecine, au travers des soins palliatifs et peut-être, demain, si nous y consentons, de la «sédation terminale»."
"Le texte est d'importance. Un livre d'une centaine de pages (1) publié, à dessein, en cette rentrée où le gouvernement devrait préciser ses intentions concernant la révision des lois de bioéthique et plus particulièrement l'élargissement de la PMA à toutes les femmes. Un texte publié non sous la signature du Conseil Permanent ou de la commission Famille société de la Cef en charge du dossier mais de la totalité des évêques français. "
"La décision du Comité consultatif national d'éthique s'inscrit dans une longue dérive sociétale dont on imagine qu'elle ira à son terme : GPA et euthanasie. "
"L'inconnu des six mois à venir est donc de savoir si l'on sera capables de créer les conditions d'un vrai débat public échappant aux surenchères idéologiques des uns et des autres. De manière à ce que le gouvernement puisse idéalement soumettre au Parlement un projet de loi soucieux de préserver le Bien Commun ou a minima un texte de compromis reposant sur une volonté citoyenne éclairée"
"La décision du Comité consultatif national d'éthique s'inscrit dans une longue dérive sociétale dont on imagine qu'elle ira à son terme: GPA et euthanasie."