Réseaux Sociaux : des intellectuels français inaudibles « hypertextual - 0 views
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Si les intellectuels français ont tenu le haut du pavé de la pensée de la seconde moitié du 20ème siècle et des révolutions sociales qui l’ont traversé, pourquoi sont-il inaudibles au sujet d’internet, “symbole le plus puissant du changement social de ces dix dernières années” selon Gérard Grunberg (Sortir du pessimisme social) ?
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On peut avancer deux raisons justifiant la défiance des intellectuels envers internet. D’une part, en tant qu’individus adoubés par les institutions, ils disposent d’un statut coulé dans le marbre républicain. Les outils sociaux, avec la grande fluidité sociale qu’ils facilitent, incarnent une société en perpétuel mouvement : ils remettent en cause ces statuts et ces institutions. Apparait alors une analogie entre l’objectif principal poursuivi par les cadres d’entreprises et celui des intellectuels français : la préservation de leurs institutions respectives. Ces deux pôles opposés de notre société (en gros : l’axe privé Vs Public) s’avèrent être des alliés objectifs contre les réseaux sociaux et la menace qu’ils représentent pour ces institutions en tant que vecteurs de transparence et de facilité de collaboration. “Le premier objectif des institutions est l’auto-préservation. Elle feront tout pour conserver les problèmes qui justifient leur existences” – Clay Shirky D’autre part, ces outils diffusent une culture internet et numérique à des échelle et vitesse prodigieuses. Cette culture est complètement étrangère pour la majorité de nos élites. Elle est perçue comme impure car leur bagage culturel classique y est de peu de recours pour y évoluer.