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lucky semiosis

La question du genre comme nœud de relations sémantiques - 1 views

  • Cette représentation par groupes de signes, [-,+], [+, -], [-,-], [+,+], n’est d’ailleurs pas sans faire penser à la logique chinoise du Yin et du Yang dont le Tao constitue le tiers terme48 ; si ceux-ci constituent deux pôles antithétiques d’extrémité, par contre, on peut les digitaliser au moyen des signes + et - comme dans les hexagrammes du Yi king dont la saturation des combinaisons engendre le cercle gradué de leurs dispositions. Nous avons une modulation permanente que l’on peut représenter par un entrelacs autour d’un cercle. La logique de ces signes discrétisables exprime ainsi, à la fois, un équilibre compensatoire dans leur alternance et un déséquilibre lorsqu’une des parties supplante entièrement l’autre.
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      pour une décomposition sémiotique du Yi King
  • le principe tectonique de revêtement en tant que surface
  • Ainsi, comme nous l’avons souligné, l’ensemble de ces corrélations est distinct des morphologies relevant de chacun de ces domaines; nous devrions ainsi intituler chaque type de relation reconfigurative une « typification » de la relation. Par exemple, nous pouvons en définir cinq modes principaux :-i- Relation technomorphe (assimilation d'un corps à un appareil, artefact ou machine ; pensons par exemple aux peintures métaphysiques de De Chirico)-ii- Relation phytomorphe (assimilation d'un corps à une forme florale ou arborescente, transformant celui-ci en ornement comme dans l’Art Nouveau)-iii- Relation zoomorphe (assimilation d'un corps à une forme animale comme dans le cas des masques, des heaumes guerriers)-iv- Relation cosmomorphe (assimilation d'un corps à un relief montagneux, Cf. pyramides égyptiennes, ou à la voûte céleste, Cf. architectures fantastiques comme dans le cas du Cénotaphe de Newton par Boullée, reproduit en (16) infra).-v- Relation anthropomorphe (assimilation d’un solide à celui du corps humain comme dans le cas du symbole de l’architecture religieuse selon Francesco di Giorgio ; plus banalement, c'est l'assimilation visage = façade, corps global = système de proportions chez Vinci, Dürer, etc.,
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  • Bref, la diglossie est ce pouvoir de découpage (par scissiparité) de la langue, ce « trésor commun » -comme disait Saussure98- offrant une multiplicité possible de sociolectes distincts. En tant que symbolique, elle est donc à la fois ce qui rassemble et ce qui disperse (sumbolon, diabolon).
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      limite et potentialité
  • La formule allégorique (Cf. inversement : parodique) exprime ainsi un niveau de signification générale qui coiffe un ensemble d'expressions sous-jacentes ; ce que l'on a appelé dans l'esthétique du Moyen Âge un sens allégorique qui dépassait un sens littéral et un sens figuré (le recours aux tropes littéraires). Dans des termes sémiotiques contemporains, on peut parler de « connotations » à vocation idéologique comme remplissant cette même fonction suturante en tant que méta-nomination102.
  • La chôra est un milieu (comme on parle d'un « milieu aquatique » ou d'un « milieu végétal ») formé de substances cosmiques : l’eau, l’air, le feu, la terre, et en ce sens, elle est la matrice d’une création de nouveaux matériaux composés de ces substances.
  • il est nécessaire d'avoir une structure d'encadrement comme support des relations entre un « dedans » (qu'on alimente) et un « dehors » comme provenance des ingrédients, la relation entre ces deux expressions renvoyant à des opérations d'import-export (c'est le sens « alimentaire », « nourrissier » de la chôra, op. cit. p. 198). Or cette structure d'encadrement peut être figurée par notre dispositif (générique) à huit termes qui fonctionne à la manière d'une « chambre d'écho » en tant que structure de mises en relations —« chambre d'écho » en ce qu'elle se prête à une multiplicité de types de relations.
  • elle est assimilée à un « territoire » (idem, p. 200) non pas tant comme marqueterie de lieux connexes que comme surface haillonnée (à la fois pleine et trouée) par où transitent les forces liant un Haut et un Bas cosmiques (en tant que gouffre, caverne). D’ailleurs, ce terme de « surface » est problématique puisqu’on ne précise pas son mode de formation géométrique ; il faudrait davantage parler de « nappe » ou de « texture » à la manière d’un tissu fait par l’entrecroisement de la chaîne et de la trame, la navette du métier à tisser les configurant dans son mouvement incessant de va-et-vient. Ainsi la chôra n'est pas tant un lieu stable (frontières et reliefs) qu’un mi-lieu de passage incessant (un transit permanent), d’un lieu à un autre (déplacement), d’un état à un autre (métamorphose), nappe équivalente à ce que G. Semper appelait un revêtement (Bekleidung)113 tel que la peau ou le vêtement pour le corps humain ou tels que les phénomènes atmosphériques et célestes pour le cosmos (interprété au sens cosmétique de la parure).
  • la chôra n’est pas une totalisation, n’est pas une sériation énumératrice mais un milieu (cosmique, organique, sociologique) et ce milieu constitue le point d’équilibre entre un ordre (exprimé par des régulations de type endo- et exo-) et un désordre. C’est à ce titre qu’elle participe du hasard en tant que stochasticité donnant, d’une part, des mélanges (hétérogénéités relatives) et de l’autre des séries aléatoires comme au jeu.
  • En termes de re-présentation esthétique (Cf. (17) supra), la chôra serait du côté de l’assemblage comme art du patchwork, comme collage dont on sait que le principe est entre une forme minimale de mise en ordre et un aléa ouvert sur le monde (le hasard objectif des surréalistes). C’est pourquoi, la chôra peut être assimilée à un « être du rêve » amalgamant faits de mémoire et signes erratiques (puisque sa logique est fondamentalement disparate)115.
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Grenoble, Universaux 9-13dec99 - 4 views

  • La solution nominaliste d’Ockham au problème des universaux est bien connue : point n’est besoin de supposer d’autre communauté réelle entre deux individus que ce qui résulte du fait de leur attribuer un seul et même concept.
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      l'universel est conditionné par la forme...
  • Pour Duns Scot, on ne saurait offrir une solution satisfaisante au problème des universaux sans présupposer l’existence d’une Nature Commune, une Nature qui doit être, d’une manière ou d’une autre, commune dans la réalité, bien que ne pouvant exister en dehors de quelque particulier.
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      Cette nature commune n'est-elle ce que produise les langages symboliques sur le web ?
  • C’est en tout cas cette division tripartite de l’essence selon Avicenne que l’on va retrouver dans les trois états scotistes de l’être : l’état physique, qui nous donne l’essence dans le réel singulier, l’état logique, dans lequel l’essence est conçue par la pensée comme universelle ou singulière, l’état métaphysique enfin, qui correspond précisément à l’état de l’essence prise en elle-même, dans son état d’indétermination ou d’indifférenciation positive.
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  • Affirmer que la Nature Commune n’est pas en elle-même universelle revient à admettre qu’en toute rigueur, il n’y a d’universalité que logique.
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      l'universel est le lien, la logique ce qui l'explique...
  • Si les universaux sont des choses, la logique est une physique; l’objection est d’Averroès et semble difficilement évitable. Mais si les universaux ne sont pas des choses, la physique n’est qu’une logique; l’objection est de Duns Scot et jamais on ne l’y fera renoncer:
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      dans le paradoxe de la mise en relation du physique et du logique, le seul moyen de s'en sortir c'est l'essence...
  • La Nature doit être contractée ou individuée dans l’individu existant ; de soi indéterminée, la Nature Commune est déterminée à la singularité par contraction dans l’individu.
  • Le monde des essences a une structure où elles viennent s’inclure en des unités qui les contiennent réellement, sans souffrir la perte que serait celle des formalités…
  • Les formalités et l’haecceité séparent ce que l’univocité unit 
  • Certes des prédicats tels que « animal », « blanc », « risible », et « rationnel » sont aussi appelés universaux ; mais de tels termes ne sont à strictement parler des universaux que dans la mesure où ils possèdent le caractère d’universalité : ils sont aptes à être prédiqués de plusieurs sujets. En ce sens, aucun universel n’existe dans les choses, parce que son objet est la relation du prédicat au sujet et que cette relation ne se produit que dans l’esprit.
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      d'où la nécessité d'une actualisation ici et maintenant du symbole...
  • Un vrai réaliste est simplement quelqu’un qui, pour reprendre l’expression du réaliste Peirce, « défend sa position en admettant que l’objet immédiat de la pensée dans un jugement vrai est réel »(8.17).
  • L’individu absolu non seulement ne peut pas être réalisé en pensée, mais il ne peut pas exister, à proprement parler. Car tout ce qui dure pour quelque temps, aussi bref soit-il, est susceptible de division logique, puisque, dans ce temps, il subira un changement quelconque dans ses relations. Or ce qui n’existe pas pour quelque temps, aussi bref soit-il, n’existe pas du tout.
  • Les individus ne sont que des fragments singuliers de systèmes.
  • es travaux de Peirce en logique l’ont en effet convaincu que les questions centrales sur les universaux ne concernent pas les qualités, mais les relations, lesquelles ne sont pas dérivées, mais constitutives de la définition du concept ou de l’essence de n’importe quel objet. Ce sont les relations qui sont premières, et non les qualités.
  • de temps à autre, et en particulier, lorsque le mystère tend à s’épaissir, ce peut être une bonne antidote à l’illusion métaphysique que de revenir à des intuitions a priori[78], ou tout simplement au sens commun.
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L'embrayage nature culture: Synthèse du séminaire "L'embrayage nature/culture" - 4 views

  • Ce processus peut se reconnaître en particulier dans l'interprétation que Leroi-Gourhan a faite de l'émergence de l'espèce humaine, laquelle peut se résumer par la trajection entre anthropisation (la transformation physique du milieu par la technique), humanisation (la transformation morale de l'environnement par le symbole) et hominisation (l'évolution du corps animal en corps humain).
    • lucky semiosis
       
      symbole = intériorisation de la forme
  • C’est là une des propriétés fondamentales de tout organisme en général et du cerveau en particulier : la plasticité, qui, comme nous venons de le voir, est à mettre en relation avec leur capacité de modifier et adapter leurs structures internes et à transformer leurs relations synergiques complexes avec les milieux externes. La plasticité est précisément cette relation dynamique complexe de réciprocité, qui se construit à différentes échelles, entre le génotype et le phénotype, entre l’inné et l’acquis, entre la nature et la culture.
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Gilles-Gaston Granger et la Critique de la Raison Symbolique - 6 views

  • « (...) à l'encontre de Peirce, ( ...) tous les signes ne peuvent fonctionner identiquement ni relever d'un système unique. On devra constituer plusieurs systèmes de signes, et entre ces systèmes, expliciter un rapport de différence et d'analogie ». Benveniste 1974 : 42
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      l'interopérabilité entre les analogies ne pouvant se faire sans la construction d'un consensus ?
  • notre époque est en quête d'une grande philosophie du signe.
  • plutôt alors que de philosophie du langage, il faudrait parler sans doute de différents essais d'une philosophie, plus fondamentale et plus ample, des systèmes symboliques en général » (Granger 2004 : 64).
    • lucky semiosis
       
      les système symbolique sont le noeud gordien de l'information-communication
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  • l'introducteur du « structuralisme » de type mathématique en sciences humaines, dont il signale toujours (dès le début) les limites et les échecs concernant les faits humains.
  • Puisque, pour Granger, la raison développe une activité sémiotique, au sens où la définition minimale de la pensée est celle d'une manipulation de signes (ou de symboles [8]), on peut considérer son oeuvre comme une critique de la raison symbolique au sens transcendantal du terme [9].
    • lucky semiosis
       
      // critique économie politique du signe de Baudrillard ????
  • Là où Kant, du fait du mutisme de la raison pure, se posait la question de l'homogénéité de l'objectivation scientifique à la perception naïve [13], Granger se pose le problème, renouvelé mais « symétrique » de « l'homogénéité structurale et fonctionnelle des langues naturelles et des « langues » scientifiques » [14].
    • lucky semiosis
       
      impossible d'homogénïser l'analogisme ???
  • « Si l'objet scientifique est très décidément à nos yeux en discontinuité radicale avec l'objet perçu, les langues plus ou moins formalisées de la science, encore que profondément distinctes des langues vernaculaires, n'en conservent pas moins certains traits essentiels. De sorte que la continuité entre la quasi-objectivation vécue, et l'objectivation scientifique de l'expérience -que nous récusons dans les termes kantiens- se trouverait paradoxalement restaurée sur une base nouvelle dans la perspective de la construction des systèmes d'expression, considérée comme constitutive et de l'une et de l'autre » (1968 : 113). Du coup, on comprend que toute l'épistémologie de Granger, et même sa philosophie de la raison, soit structurée par ce projet d'une comparaison des symbolismes formels et naturels.
    • lucky semiosis
       
      une autre façon de poser le problème de l'un (science univoque) et du multiple (nature analogique)
  • si le nombre des critères d'écart s'est accru, et si les définitions données par Granger sont de plus en plus fines, l'écart lui-même entre langue naturelle et systèmes formels n'a jamais été remis en question. Tout au plus peut-on dire que Granger a, un temps, pensé que le développement de la pensée formelle pourrait réduire cet écart [15], sans jamais cependant nourrir d'illusion quant à la capacité de la science moderne de le faire complètement disparaître [16].
    • lucky semiosis
       
      nécéssaires idées inadéquates...
  • le signe est caractérisé par sa fonction de renvoi, ou de représentation : « non pas seulement au sens trop étroit de figuration, mais en ce sens que le signe « tient lieu de », et rend possible des manipulations et des opérations effectuées en pensée qui seraient impraticables, le plus souvent, sur l'objet de son renvoi » (Granger 1996/2003 : 296). De plus, et selon une inspiration plus sausurrienne cette fois, le signe a une valeur différentielle , il « découpe » : « de tels signes n'ont de valeur que par la position qu'ils occupent dans ce qu'on pourrait appeler un espace d'information, un canevas de repérage, qui, plus ou moins clairement, introduit la discontinuité dans l'univers auquel il renvoie » (ibid). Enfin, le signe ne fonctionne que comme élément d'un système.
  • De fait, la première particularité de l'univers sémiotique, c'est sa diversité -il est bon de partir de ce fait trivial qu'il existe plusieurs systèmes de signes.
  • on peut distinguer deux voies de représentation symboliques profondément divergentes. La première est orientée vers la communication d'un contenu (une expérience actuelle, conservant les caractères du vécu concret auquel le signe fait référence) ; la seconde vers la création de forme, qui correspond à la formulation du générique et du virtuel (par opposition au concret). Alors que la « communication » insiste sur le rapport d'un émetteur à un récepteur de message, l'« expression » / la « symbolisation  » désigne « la création en symboles d'un objet de pensée ». Ces deux fonctions sont irréductibles l'une à l'autre, mais elles sont aussi inséparables [24] (au sens strict -il existe un sens faible).
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      info com
  • Il existe en effet des systèmes de signes qui ne remplissent que la fonction de communication, sans expression symbolique, ou du moins où celle-ci joue un rôle secondaire : ce sont par exemple la communication animale, ou celles de certaines formes de communication affective. Il y a aussi, réciproquement, des systèmes dédiés à la seule expression, et où la communication est inexistante, ou à tout le moins secondaire [25] (les systèmes formels).
    • lucky semiosis
       
      double fonction des langages ordinaires
  • « Il semble que tout système symbolique puisse être situé par rapport aux deux pôles typiques que constituent les langues naturelles et les systèmes formels » [26].
  • les aspects pertinents des signes qui le composent y sont délimités sans équivoques (par exemple, la manière dont les chiffres sont écrits ne joue aucun rôle quant à leur sens en tant que signes de nombres). De cette stricte détermination, il résulte que la distinction entre diverses occurrences du même signe ne peut dépendre que de sa position dans le syntagme (et jamais de quelque singularité intrinsèque), et il suit que « sont neutralisés pour ces signes tous les éléments pragmatiques que leur usage effectif peut faire apparaître comme étant attachés à des aspects non pertinents de la matière de ces signes ». les signes du système formel sont construits à partir d'un ensemble fermé de signes élémentaires (ceux-ci sont donnés dans une liste close). la construction de signes complexes est subordonnée à des contraintes sur la concaténation des composants, lesquelles sont complètement explicitées dans le système (la thèse de Church-Türing sur la « calculabilité » exprime cette caractéristique)
  • une langue naturelle comporte toujours une superposition d'articulations, c'est-à-dire d'organisation de ses signifiants en systèmes symboliques plus simples, distincts, quoique éventuellement interférents. L'une de ces articulations est, au moins approximativement, un système formel (articulation phonologique, graphique pour les versions alphabétiques [28]). une langue naturelle utilise des ressources pragmatiques qui en font un moyen de communication complet. Ces ressources sont essentiellement des symboles d'« ancrage » (sorte d'arrimage de la langue à l'expérience, marqué par la présence, dans un énoncé, du sujet de l'énonciation) et des symboles à valeur illocutoire, c'est-à-dire ce qui, dans la langue, permet de donner à un énoncé des fonctions spécifiées de communication, ou de préciser les conditions de leur exercice (marques de modalisation, de performativité).
  • comme l'avait vu Tarski [32], au sens où elles servent souvent d'auxiliaire : « Que si le physicien ou le biologiste veulent décrire historiquement une expérience personnelle, ils ont alors recours au langage ordinaire qui leur sert éventuellement d'auxiliaire, comme il sert assez souvent au mathématicien pour commenter la sèche et rigoureuse exposition formelle des faits mathématiques » (1990b/2003 : 202).
  • Au niveau du logique, la pensée ne porte pas sur des objets, mais seulement sur ses propres opérations, contraintes par le principe de non-contradiction (1979 : 53 sq ; 1987/1994 : 61).
  • On est dès lors en mesure de comprendre pourquoi la langue naturelle peut être « théorisée » d'un point de vue logique, quoique toujours de façon incomplète (tel pourrait être le sens du parcours philosophique de Wittgenstein) : « Un système symbolique au sens le plus complet, comme la langue ordinaire, ne se réduit pas à un système formel, essentiellement gouverné par des conditions logiques, bien qu'il puisse être décrit comme tel à un certain niveau » (Granger 1989/1994 : 87-8).
  • En fait, le logique est l'aboutissement d'un parcours
    • lucky semiosis
       
      la logique est de l'ordre de la durée pas de l'instantanée. Il n'y a pas de logique intuitive ???
  • En fait, chaque grammaire applique ces conditions d'une manière ou d'une autre, de sorte que toute grammaire occupe nécessairement un ordre de généralité moindre que ces conditions. En ce sens strict, il n'y a donc pas de grammaire « universelle », même s'il peut exister des grammaires plus ou moins abstraites (pour des familles de langue, par exemple), comme Chomsky a pu le montrer [39].
  • Granger signale à bon droit le paralogisme consistant à réduire une relation symbolique (ternaire, définie par sa fonction de « renvoi ») à une relation causale (binaire) [40] : « Quel que soit le progrès des neurosciences, il me semble que leurs réponses laisseront toujours, en deçà, la question philosophique de la possibilité a priori du symbolisme » (1989/2003 : 89). Adressant à la « naturalisation » du symbolique une fin de non-recevoir, Granger cherche au contraire à donner à celui-ci une autonomie relative : le « problème général » qu'il se pose est « celui d'une délimitation des frontières du comportement symbolique (par exemple, par opposition à un comportement réflexe) » (ibid : 89) [41]. De fait, les conditions de possibilité du symbolisme en général [42] sont des conditions suffisantes, alors que les données neurophysiologique, simples matériaux empiriques, ne sont que des conditions nécessaires, dont l'identification est loin de pouvoir prétendre épuiser le problème du symbolique.
    • lucky semiosis
       
      la physicalité permet une vue causale pas symbolique ?
  • le coeur de la philosophie de Granger, et la condition de possibilité même du symbolisme : « Par l'exercice du principe de dualité, la saisie perceptive d'un phénomène se dédouble en acte de position d'objet et en un système d'opérations implicitement, et peut-être virtuellement, établi, dont l'objet est à la fois le support -en tant qu'indéterminé- et le produit -en tant que détermination d'une expérience. C'est ce dédoublement dual d'un moment objectal et d'un moment opératoire qui permet de donner à un fragment d'expérience le statut de signifiant. La corrélation à l'opératoire découpe dans le phénomène des éléments invariants, pertinents, et le renvoi au jeu réglé de l'opératoire est alors disponible pour l'assignation d'un sens » (Granger 1987/1994 : 57-8). Autrement dit : « (...) le trait caractéristique est la détermination de deux entités avec renversement des points de vue (...) Or, l'efficacité de toute pensée qui se déploie dans un système symbolique et vise à décrire un « monde » nous paraît reposer sur une telle dualité entre un système d'objets et un système d'opérations, qui se déterminent l'un l'autre. Dualité qui, plus ou moins parfaite, est du reste condition de possibilité même de toute pensée symbolique, dans la mesure où les symboles doivent cesser d'être adhérents aux impressions qui leur servent de support, et se prêter aux constructions d'une combinatoire » (1996/2003 : 302) [46]. Le dédoublement que rend possible la dualité, et qui rend possible le symbolisme, doit être pensé comme opposition d'une forme à un contenu [47] : « cette institution d'une opposition de forme à contenu est toujours, et à tous les degrés d'élaboration, le premier moment décisif de l'objectivation d'une expérience, de sa transposition dans un système symbolique » (1987/1994 : 59-60).
    • lucky semiosis
       
      une double arboressence indéfinie que l'être met en relation ???
  • « Un système symbolique au sens le plus complet, comme la langue ordinaire, ne se réduit pas à un système formel, essentiellement gouverné par des conditions logiques, bien qu'il puisse être décrit comme tel à un certain niveau » (1989/1994 : 87-88). Bref, l'analyse formelle du symbolisme naturel laisse un résidu, celui qu'une analyse esthétique tentera de saisir à un autre niveau : c'est le rôle de la célèbre approche stylistique que de tenter de saisir ce reste dans un ensemble de règles définies a posteriori (« ex post », aime à dire Granger).
  • La seconde erreur est symétrique de la première, et consiste à donner à tous les symbolismes les propriétés spécifiques du symbolisme naturel : « On voudrait pour finir dénoncer une illusion qu'il est du ressort du philosophe de mettre en lumière. Illusion qui a surtout pris de l'essor dans les années 60. Elle consiste à postuler que tous les sytèmes symboliques ont la même structure qu'une langue naturelle. Comme tout fait humain comporte un aspect symbolique essentiel, il en résulterait une sorte d'alignement des sciences humaines sur la linguistique, et une reconstruction abusive des objets de la sociologie, de la psychologie, voire de l'économie sur le modèle de l'objet linguistique. L'idée partait d'une conception juste de la spécificité du fait humain, en tant que fondamentalement symbolique ; elle devenait stérilisante et dogmatique en réduisant au langage naturel les formes multiples de la symbolisation » (Granger 1991 : 246). Granger dénonce notamment ce glissement dans le Système de la mode de Barthes où le système des vêtements est étudié comme fragment d'un copus linguistique (Granger 1971/2003 : 109). C'est pour combattre une telle tendance qu'il utilise souvent les guillemets pour parler du « langage » mathématique (Granger 1996/2003 : 314).
    • lucky semiosis
       
      le symbolisme n'est pas uniquement naturel
  • Granger reconnaît en effet un certain privilège au symbolisme naturel : « Il y a une pluralité de types de symbolisation, et la philosophie -en particulier la philosophie des sciences- doit justement tenter de les reconnaître, de les décrire et de les mettre en forme, en ce qu'ils ont de commun, certes, mais aussi dans leur singularité. Toutefois il est bien vrai -et c'est là sans doute l'origine radicale de telles erreurs- que les langues naturelles constituent des systèmes symboliques absolument privilégiés, « métalangages universels » en ce que seuls ils permettent de décrire toute autre espèce de symbolisme. Leur richesse est la contre-partie de l'indétermination et de l'irrégularité de leurs usages qui les opposent aux systèmes formels » (Granger 1991 : 246).
    • lucky semiosis
       
      les langues naturelles sont indispensable aux humains...
  • si l'homme est un animal symbolique au sens le plus large du terme, c'est en effet fondamentalement parce que, avant d'être un animal « politique » ou « raisonnable », l'homme est un animal linguistique, doué de logos.
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La voix de Gilles Deleuze - 3 views

  • J’ai pour le moment mes deux langages :   Langage analogique des relations   Langage codé des états de choses
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      voilà le lien en Miora et Descola !
  • Il y a un architecte qui s’appelle Scobeltzine qui a écrit un bouquin qui s’appelle « L’art féodal et son enjeu social » et qui dit que toute la sculpture et l’architecture des cathédrales, c’est l’expression des relations de dépendance social à travers un code à la fois architectural sur les voûtes ou enfin la manière de les montrer et le code de la sculpture dans les chapiteaux essentiellement. Il explique très en détail les chapiteaux et les formes, toutes cette ligne gothique.
    • lucky semiosis
       
      pédagogie du code qui pousse cf. Mille Plateau p. 451
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The Politics of Systems » Blog Archive » a fragment of simondon - 0 views

  • Understanding technology means understanding how the two levels relate and constitute a world. There are two forms of ethics and two forms of knowledge that must be combined both intellectually and practically. Simondon obviously strives to do just that.
    • lucky semiosis
       
      il y a un troisième niveau, celui de la relation entre les deux autres, celui de l'humain
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TEL :: [tel-00461608, version 1] Rationalité & nature. Une approche communica... - 1 views

  • Cette critique de la rationalité est la condition réflexive à partir de laquelle élaborer une réflexion sur les relations entre sciences, société et nature qui ne soit pas sous-tendue par des présupposés évolutionnistes ou ethnocentrés.
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      cite-t-il Descola ?
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Symbolique - Wikipédia - 0 views

  • l'ensemble des relations et des interprétations afférant à un symbole
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      le langage des rapports
  • signification constante
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Revue d'Intelligence Artificielle L'analogie entre catégorisation et expression - 1 views

  • En ce qui concerne la relation avec l'expression métaphorique, les analogies régressives motivent la création de métaphores conventionnelles dont l'expression se réduit à un rôle instrumental, alors que les analogies projectives sont rendues possibles par l'expression et indissociables d'elle, et ne peuvent être conçues que comme le but d'interprétations créatrices de contenus complexes conflictuels.
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      tout un programme...
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Compte-rendu de Mathématiques et sciences de la nature ; la singularité physi... - 12 views

  • On peut présenter le champ mathématique de l'incomplétude comme résultant de la découverte selon laquelle les principes de preuve ne peuvent pas constitutivement capturer toutes les conséquences des principes de construction.
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      l'incomplétude vide la preuve
  • Le recours au jugement géométrique n'apparaît donc ni comme un appel à un réalisme des objets mathématiques qui seraient déjà donnés ni comme un appel à l'intuition confondue avec une introspection psychologique d'objets mathématiques qu'il suffirait d'apprendre à « voir » : il relève d'un retour des principes de construction au sein même des preuves, retour justiciable d'une analyse en termes cognitifs à laquelle il conviendra de revenir après avoir exposé le cas de la physique.
  • La proposition : « il existe des variables cachées non locales » joue alors en physique quantique, estiment les auteurs, le même rôle qu'une proposition indécidable en logique, dans la mesure où elle est vraie dans un modèle et fausse dans un autre. Une comparaison entre incomplétude logique et incomplétude quantique devient dès lors possible en suivant les trois points de la typologie dégagée par EPR : (i) aux éléments de réalité en physique correspondent les preuves constructives en logique ; (ii) à l'existence d'un principe de causalité en physique correspond la norme de l'effectivité de la preuve en logique ; (iii) à la localité des objets en physique correspond la décidabilité locale des théories en logique.
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  • L'idée centrale consiste à soutenir que la mise en phase des principes de construction et des principes de preuve ne résulte pas d'un acte purement intellectuel émanant d'une âme ou de son succédané profane mais d'une géométrie de gestes socialement capitalisés, à la fois linguistiquement et techniquement, ce qui a pour effet de changer leur régime temporel.
  • En tant qu'ébauche à compléter, le symbole mobilise la mémoire de l'attention collective qui l'a fait naître tout en rendant possible sa propre plasticité de par son aspect normatif et ce, même dans le cas le plus stable et le plus univoque, celui du symbole mathématique. C'est pourquoi la marque matérielle du nombre ne peut-elle devenir collectivement instituée comme faisant partie d'un répertoire technique mécaniquement exécutable que si le geste qui la constitue est entouré d'un halo de virtualité qui en fait une totalité ouverte. Aussi, à vouloir cantonner le rôle de la norme propre au symbole mathématique à la simple exécution d'un schéma intégralement pré-défini, comme c'est le cas lors de l'exécution d'un programme informatique, prend-on le risque de briser la mise en phase de ce qui relève de la construction et du sens d'une part et de ce qui relève de la preuve et de l'exécution de l'autre. Non que l'informatique, dont la puissance et l'efficacité ont révolutionné la pratique scientifique, ne soit pas en soi l'un des succès les plus patents de la deuxième moitié du vingtième siècle ; mais la thèse épistémologiquement forte des auteurs est qu'en détruisant l'architecture géométrique des déductions, son usage exclusivement formel ne permet pas de développer toute la puissance symbolique de l'informatique qui exige au contraire qu'on y réintroduise des principes de construction susceptibles d'étendre son champ phénoménal en y faisant surgir de nouveaux objets.
    • lucky semiosis
       
      // la pensée géométrique de Spinoza ? -> nécessité d'un langage allégorique pour donner vie au symbole
  • Le déterminisme prédictif - dont la figure éminente est Laplace mais qui constitue le fond épistémologique de la mathesis universalis de Newton à Einstein - suppose que tout système physique déterminé à un degré d'approximation quelconque continuera à n'importe quel moment ultérieur d'être déterminable avec une approximation du même ordre de grandeur.
    • lucky semiosis
       
      est-ce vrai lors d'un changement d'échelle ?
  • L'exemple de l'ordinateur montre bien, cependant, que le déterminisme prédictif n'est pas le dernier mot dans la détermination de la nature de l'espace : Turing - et dans une moindre mesure, von Neumann - assumait déjà explicitement dès la fin de la seconde guerre mondiale le fait que le déterminisme prédictif écartait une dimension capitale dans cette détermination, celle de la non-linéarité des processus physiques responsables de l'élaboration des formes organisées qui dépend, elle, et de façon cruciale, de brisures de symétrie, c'est-à-dire d'une structure de l'espace géométriquement différenciée [7].
    • lucky semiosis
       
      une fois de plus le formel et le naturelle s'oppose ?
  • On voit donc que l'extension du cadre épistémologique mathématico-physique à la biologie n'est pas simplement un exercice d'école de la part des deux auteurs : il relève bien d'une nécessité propre à l'évolution des sciences de la nature et à leurs problèmes épistémologiques internes, en particulier celui de l'articulation problématique du déterminisme prédictif et du déterminisme non-prédictif auquel il faut faire appel pour rendre compte de l'idée de forme.
  • En termes de diagnostic tout d'abord, c'est bien sur le terrain de la biologie que se situe aujourd'hui la forme la plus aigue de cette incompatibilité puisque les deux points de vue y sont appliqués aux mêmes objets : tout ce qui est susceptible de s'apparenter à du codage dans le vivant relevant du déterminisme prédictif d'une part et tout ce qui a trait au développement environnemental des formes vivantes relevant déterminisme non-prédictif de l'autre.
  • L'articulation entre l'espace-temps continu du repérage géométrique externe et les variations énergétiques discrètes dépendant du système de coordonnées interne pose problème, comme en témoignent les effets de non-localité des particules quantiques identifiées à des champs de matière, effets qui défient complètement l'intuition. Le problème vient de ce que les mesures des évolutions physiques sont explicitées, de façon classique, par des nombres réels et que les évolutions sont bien, de ce fait, localement déterminées mais que ce sont des nombres complexes qui gouvernent les probabilités associées aux états quantiques discrets, et qui, de ce fait, ne se raccordent pas aux mesures continues des évolutions locales dans l'espace-temps puisque les champs de matière ne s'y réduisent pas à des singularités.
  • La fonction de régulation engage un temps de type itératif qui est celui des horloges internes propres à un individu, une espèce ou même un phylum. Il s'agit des cycles métaboliques, des battements cardiaques, des cycles de respiration, des durées de gestation et même de la durée de vie à travers tout le règne animal, qui semblent obéir à une loi d'échelle dans laquelle la durée d'un cycle se calcule en puissance ¼ de la masse de l'organisme considéré.
  • La différence capitale qui se fait jour entre la conception physique et la conception biologique du temps est donc que, dans le cas de la physique, la situation présente et future d'un système dépend exclusivement de la situation passée, et ce, même dans le cas des processus irréversibles, alors que, dans le cas biologique, intervient un tout autre régime temporel qui, loin de s'écouler selon une direction, semble plutôt actualiser des compossibles : c'est dans cette mesure que le temps est bien un observable, surplombant en quelque sorte toute transformation, qu'elle soit passée, présente ou à venir et non pas un simple paramètre qui rendrait compte d'un déroulement linéaire. Cette conception du temps permet de rendre explicite une dimension capitale de l'organisation propre au vivant : le champ des forces qui rend compte de l'apparition de formes vivantes n'est pas donné mais il est lui-même en voie d'auto-constitution.
  • il est par exemple possible de reproduire physiquement dans un champ magnétique au moyen de supraconducteurs sur un treillis l'arrangement spatial des feuilles sur la tige des plantes - selon la suite de Fibonacci, comme le veut la description phyllotaxique standard -, mais on ne donne encore, ce faisant, aucune raison de la dynamique évolutive qui a présidé à sa constitution.
  • D'une part, un argument empirique : encoder en une suite binaire la structure tridimensionnelle de toutes les protéines échangées dans les cascades post-synaptiques ou les flux biochimiques dans le système nerveux ou bien encore les déplacements de 1015 synapses dans le cerveau n'a proprement aucun sens informatique, compte tenu du nombre d'événements en jeu et sans même mentionner le problème physique de la dynamique évolutive des formes évoqué à l'instant. D'autre part, un argument physique : si le codage binaire doit aller jusqu'au niveau micro-physique, alors le niveau supposé ultime est celui de la mécanique quantique. Mais dans ce cas, on doit quitter le domaine du déterminisme prédictif et on perd, du même coup, tout le bénéfice d'une stratégie réductionniste qui fait de la détermination prédictive son idéal épistémologique.
  • c'est la dimension topologique de l'élémentaire qui doit orienter la recherche des principes transcendantaux rendant compte de l'espace-temps propre au vivant.
  • S'il y a une leçon sur l'espace et le temps que les sciences de la nature contemporaines peuvent nous apprendre, c'est bien la modernité des recherches finales du Kant de l'Opus posthumum (1804) qui retrouvait l'idée leibnizienne selon laquelle l'espace et le temps ne s'opposent pas, respectivement, comme les formes du sens externe et du sens interne mais que le partage doit dorénavant être conçu autrement : l'espace et le temps possèdent en eux-mêmes des formes intrinsèques, ce qui implique de concevoir le rapport externe / interne au sein même de l'objet, le sens externe régissant les relations entre objets et le sens interne les conditions de possibilité de l'individuation de l'objet.
  • épistémologiquement, le renouvellement de la distinction entre sens interne et sens externe fait que l'espace-temps n'apparaît plus sous l'aspect d'une intuition homogène propre aux conditions de possibilité de la détermination de l'objet en général mais qu'il relève lui-même d'une construction, variable selon le type d'outils théoriques sollicités.
  • un premier groupe d'invariants biologiques composé de deux types apparaît : analogique quand des organes différents convergent par pression de sélection vers des formes semblables ayant des fonctions identiques et homologique quand un même organe évolue dans des formes différentes mais dont l'origine commune reste pourtant reconnaissable.
  • les auteurs caractérisent tout organisme vivant à partir de quatre points de vue : le point de vue topologique fondé sur la distinction entre intérieur et extérieur ; le point de vue énergétique fondé sur la notion de métabolisme ; le point de vue informationnel fondé sur la notion de patrimoine génétique ; le point de vue que l'on pourrait qualifier d'aptatif-adaptatif fondé sur la possibilité d'une transmission de ce patrimoine tout en restant doté d'une aptitude à l'évolution.
  • l'idée de patrimoine informationnel ne se retrouve évidemment pas en physique
  • Le pivot de l'arithmétisation prédictible du monde repose donc sur l'idée que l'effectivité du calcul au niveau informatique correspond à la matérialité des processus présents dans la réalité physique.
    • lucky semiosis
       
      principe de l'IA ?
  • Et si l'on s'en tient, dans la mesure des conditions initiales, à des valeurs exactes réitérables parce que c'est ce qu'impose la discrétisation arithmétique propre à l'informatique, alors on assure une trop grande stabilité de l'évolution des systèmes physiques et on perd radicalement en intelligibilité dans la description de certains phénomènes critiques qui deviennent proprement invisibles  : qu'on songe aux orbites trop régulières du système solaire reconstruit informatiquement ou même aux oscillations pour toujours identiques d'un double pendule, à partir de conditions initiales à jamais inchangées, alors qu'il s'agit en réalité d'un système chaotique.
  • Le rôle de l'informatique et des mathématiques discrètes qui en constituent l'ossature est donc bien de simuler des phénomènes physiques mais elle ne peut jouer de rôle constituant, au sens que ce terme prend en physique, dans la mesure où l'informatique ne rend pas intégralement raison des différents régimes de causalité propres à la physique.
  • Les auteurs proposent alors, pour la rendre intelligible, une schématisation dynamique composée de trois types d'éléments : des domaines-sources, qui représentent les organes mobilisables en vue d'un but ; des domaines-cibles qui sont les buts à remplir et des flèches qui représentent les modes de fonctionnement des organes en vue des buts assignés.
  • Le schéma général topologico-métrique décrit un ensemble-cible composé de domaines-cibles, tous atteints par une flèche au moins, et un ensemble-source composé de domaines-sources d'où partent au moins une flèche vers un ou plusieurs domaines-cibles (le terme d'« ensemble » n'a pas ici de signification technique pas plus que celui de « flèche », qui ne représente pas une fonction au sens mathématique du terme). Plusieurs domaines-sources peuvent contribuer à un même domaine-cible au moyen de flèches assurant des transferts ; par exemple, les deux métabolismes, oxygène et glucose, assurent la régulation du tissu musculaire du cœur par des moyens de transport différenciés, plus important dans le cas du transfert d'oxygène que dans celui du glucose (outre le nombre et la direction des flèches, leur épaisseur peut donc varier pour un même domaine-cible). Un même domaine-source peut aussi contribuer à plusieurs domaines-cibles, comme dans le cas des cellules-souches et plus généralement, dans tous les cas où des potentialités vont finir par s'exprimer au cours du développement.
  • La notion de finalité contingente peut alors être représentée comme une structure abstraite, composée d'un triplet (domaines-source, flèches, domaines-cible), munie d'une mesure indexée sur les nombres réels (rendant compte de l'épaisseur relative des flèches) et assurant une stabilité structurelle des domaines-cible (c'est-à-dire pour lesquels l'épaisseur des flèches est non nulle). Le schéma peut alors servir à décrire les grands processus dynamiques du vivant, en particulier le régime de « développement » et le régime « stationnaire » : le début du développement se caractérise par la prévalence des flèches partant d'un domaine-source vers plusieurs domaines-cible qu'elles contribuent à créer (comme dans le cas de la différenciation des tissus, ou des systèmes anatomique et physiologique) ; ces flèches maigrissent au fur et à mesure du développement tandis que commencent à prendre de l'importance les flèches partant de plusieurs domaines-source pour aboutir à un domaine-cible (établissement des fonctions). Une fois la maturité atteinte, c'est-à-dire une fois une topologie stabilisée, le vieillissement se manifeste de façon métrique par la variation de l'épaisseur des flèches. On remarque alors que les flux allant dans le sens source-cible ont principalement un caractère énergétique (transferts de matière ou d'énergie), tandis que les flux allant dans le sens cible-source ont un caractère d'information (gradients, différence de pression) rétroagissant sur la source, la direction des flèches permettant de représenter cette différence de sens.
  • Ces propositions relèvent de la science en train de se faire et elles seront, en tant que telles, soumises à discussion, réélaboration et critique, comme toutes les propositions conceptuelles nouvelles dans le cadre de l'élaboration scientifique. Sans préjuger de leur destin qui appartient à la communauté en question, ce travail de commentaire a eu pour but de participer à leur mise en circulation.
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